d'une aiguille, le chas d'une aiguille, le trou d'une aiguille, enfiler une aiguille. Aiguille à coudre, aiguille à travailler en tapifferie, aiguille d'emballeur.) On appelle Aiguille de tête, Une grande aiguille dont les femmes fe fervent pour arranger leurs cheveux. On dit proverbialement & figurément, Faire un procès fur la pointe d'une aiguille, Difputer fur la pointe d'une aiguille, pour dire, Contefter fur des bagatelles, fur un fujet, ou fur un fondement de nulle conféquence. On dit auffi proverbialement & figurément, De fil en aiguille, pour dire, De propos en propos d'une chofe à | une autre. (Il nous a raconté toute P'hiftoire de fil en aiguille. De fil en aiguille iis en vinrent jufqu'à fe quereller, à fe dire des injures.) On dit auffi d'une chofe qu'on cherche, mais qui eft très-difficile à trouver à caufe de fa petiteffe, que ( C'eft chercher une aiguille dans une botte de foin.) AIGUILLE, fe dit auffi De différentes fortes de petites verges de fer ou d'autre métal qui fervent à différens ufages. (Aiguille à tricoter des bas. Des bas faits à l'aiguille. Aiguille d'oculifte pour abattre les taies des yeux. Aiguille de balance. Aiguille d'horloge, qui fert à marquer les heures, les minutes fur le cadran. Aiguille marine. Aiguille aimantée, dont on fe fert fur la mer pour reconnoître le Nord.) AIGUILLE, fe dit auffi D'une espèce de Pyramide, foit de pierre de taille, foit de charpente, comme font les clochers des Eglifes, lorfqu'ils font extrêmement pointus. On appelle autrement ces fortes de clochers, des Fleches. (L'aiguille de la Sainte Chapelle de Paris.) AIGUILLE, fe dit auffi D'un Obélifque. (L'aiguille de faint Pierre de Rome.) On appelle auffi Aiguille, Une espèce de poillon de mer qui eft long & menu, & qui a la tête extrêmement pointue. AIGUILLES D'ESSAI OU TOUCHAUX. Terme de Chimie. Alliage d'or ou d'argent fous des portions différentes. AIGUILLÉE, 1. f. Certaine étendue de fil, de foie, ou de laine, coupée de la longueur qu'il faut pour travailler à T'aiguille. (Aiguillée de fil, aiguillée de foie, aiguillée de laine. Faire des aiguillées. Apprêter des aiguillées. Couper de longues aiguillées.) AIGUILLETTE. I. f. Cordon, ruban, tiffu, &c. ferré par les deux bouts, pour fervir à attacher mais qui ne fert quelquefois que d'ornement. (Aiguillette de fil. Aiguillette de foie. Aiguillette de cuit. Aiguillette plate. Ai guillette ronde. Un ferret d'aiguillette. Ferrer des aiguillettes. Des aiguillettes ferrées d'argent.) On dit baffement, Lâcher l'aiguillette, pour dire, le décharger le ventre. On dit auffi, Nouer l'aiguillette. pour dire, Faire un prétendu maléfice, que le peuple croit empêcher la conSommation d'un mariage. | AIGUILLETTER. v. a. Attacher fes chauffes à fon pourpoint avec des aiguillettes. Ce verbe, auffi bien que la mode de porter des aiguillettes, n'eft plus guère en ufage; & quand on l'emploie ce n'eft prefque jamais qu'avec le pronom perfonnel. ( La mode de s'aiguilletter a duré long-temps.) AIGUILLETTE, EE. participe. AIGUILLETTIER. f. m. Artifan dont le métier eft de ferrer les aiguillettes & les lacets. AIGUILLIER. f. m. Petit étui où l'on met des aiguilles. (Un aiguillier d'argent. Un aiguillier de chagrin.) AIGUILLON. f. m. Il fe dit proprement D'une pointe de fer qui eft au bout d'un grand bâton, & dont on fe fert pour piquer les boeufs. L'aiguillon d'un Bouvier. On pique les boeufs avec un aiguillon pour les faire aller.) AIGUILLON, fe dit auffi d'un petit piquant des mouches a miel, des guêpes, des frelons. (Les abeilles laif. fent ordinairement leur aiguillon dans la piqûre. On dit que le Roi des abeil. les n'a point d'aiguillon.) AIGUILLON, fe dit figurement De tout ce qui incite à quelque chofe. (La gloire eft un aiguilion, un puiffant aiguillon à la vertu. L'intérêt eft le feul aiguillon qui le puiffe faire agir.) On dit dans le langage de l'Écriture, L'aiguillon de la chair, pour dire, les tentations de la chair. AIGUILLONNER. v. a. Il n'a guère d'ufage qu'au figuré, & fignifie, Inciter par quelque chofe. (C'eit un homme lent & parefleux, qu'il faut un peu aiguillonner pour le faire agir.) AIGUILLONNÉ, ÉE. participe. AIGUISER. v. a. Rendre aigu, rendre plus pointu, plus tranchant. (Aiguifer le fer d'une lance. Aiguifer la pointe d'un couteau. Aiguifer des coins de fer. Pierre à aiguiser,) On dit figurément, Aiguifer l'appétit, pour dire, Donner plus d'appétit, rendre l'appétit plus vif; Et Aiguifer l'ef prit, pour dire, Faire avoir plus d'ef prit. (Le travail modéré aiguife l'efprit. La néceffité aiguise l'efprit.) On dit proverbialement & figuré. ment ? Aiguifer fes couteaux, pour dire, Se préparer au combat. Il eft familier. AIL. f. m. (Il fait Aulx au pluriel. ) Es. pèce d'oignon d'une odeur très forte, & qui vient par petites gouffes. ( Une tête d'ail, une gouffe d'ail. Un gigot de mouton à l'ail. Frotter fon pain d'ail. Sentir l'ail.) AILE. f. f. Ce qui fert aux oiseaux & à quelques infectes à voler, & à fe fou tenir en l'air. (Les ailes des oiseaux font revêtues de plumes. Les ailes des chauve-fouris font membraneufes. Les ailes des infectes font fi déliées, qu'elles en font tranfparentes. Un oifeau qui étend les ailes, qui déploie fes ailes. Un oifeau qui vole à tire d'aile. Les pi geons ont l'aile forte, l'aile roide. Ün moineau qui bat des ailes, qui trémouffe des ailes. Un oifeau bleffé qui ne bat que d'une aile. Une poule qui raffemble fes pouffins fous fes ailes. Les ailes d'un moucheron. Les ailes d'un papillon. On peint ordinairement les Anges avec des ailes. Les anciens Païens donnoient des ailes à la Victoire, à la Renommée à l'Amour au cheval Pégafe. Les Peintres & les Poëtes donnent des ailes aux vents, au temps, aux heures, à Mercure, &c. ) Ei on dit poëtiquement, ( Sur les ailes des vents. Sur les ailes des zéphyrs. Sur les ailes du temps.) On dit proverbialement & figurément, Ne battre que d'une aile, pour dire, Etre fort déchu de vigueur, de crédit de confidération. (Depuis fa maladie il ne bat plus que d'une aile. Sa difgrace fait qu'il ne bat plus que d'une aile.) On dit proverbialement & figurément, d'Un homme à qui il eft furvenu que!que altération confidérable dans fa fanté, quelque difgrace, ou d'un homme qui eft devenu amoureux, qu'll en a dans l'aile. On dit proverbialement & figurément, Tirer une plume de l'aile à quelqu'un, pour dire, le priver, le dépouiller de quelque chofe qui lui appartient, tirer de l'argent de lui. Et Rogner les ailes à quelqu'un, pour dire, Lui retrancher de fon autorité, de son crédit, de fes profits. On dit proverbialement & figurément, Vouloir voler fans avoir des ailes, pour dire, Entreprendre une chofe au deffus de fes forces. Et Voler de fes propres ailes, pour dire, Etre en état de fe pafler du fecours d'autrui. On dit auffi proverbialement & figuráment, Tirer pied ou aile de quelque chofe, pour dire, Trouver moyen d'en tirer une partie de ce qu'on prétendoit en avoir. On dit auffi proverbialement & figurément, qu'Une fille eft encore fous l'aile de la mère, pour dire, qu'elle eft encore fous la conduite de la mère. Dans le langage de l'Ecriture, L'aile du Seigneur, fignifie La protection de Dieu. (Seigneur, couvrez moi de vos ailes. Je ne craindrai rien à l'ombre de vos ailes.) AILE, fe dit auffi de cette partie char nue d'un oifeau, qui prend depuis le haut de l'eftomac jufque fous les cuiffes. Et en ce fens il ne fe dit que des oifeaux préparés pour être mangés. (Servir uneaile de perdrix, une aile de chapon, une aile de bécaffe. Le haut de l'aile, le bas, le bout de l'aile.) En parlant de plumes à écrire, on appelle Bouts-d'aile, Les plumes du bout de l'aile des oies. AILE, fe dit de diverfes chofes par analogie. Ainfi on dit, Les ailes d'un moulin à vent, en parlant de ces grands chaffis garnis de toile que l'on met à un moulin, moulin, & qui étant mus par le vent, font moudre le blé. On dit auffi, Les ailes d'un bâtiment, en parlant des deux parties d'un bâtiment qui font jointes au corps du principal édifice. (Les deux ailes d'un bâtiment. Un bâtiment qui n'a qu'une aile. ) On dit auffi, Les ailes d'une Eglife, pour dire, Les bas côtés d'une Eglife. On dit auffi, Les ailes d'une armée, pour dire, Les deux côtés d'une armée, qui font ordinairement compofés de Cavalerie. (L'aile droite, l'aile gauche d'une armée. L'aile droite de la première ligne, l'aile gauche de la feconde ligne. On avoit jeté des pelotons d'Infanterie fur les ailes.) On appelle Aile, une espèce de bière qui fe fait fans houblon. (Boire de l'aile.). AILÉ, ÉE. adj. Qui a des ailes. Il ne fe dit guère que de certains animaux à qui il n'eft pas ordinaire d'avoir des ailes. (Des ferpens ailés. Des poiffons ailés. Un cheval ailé.) On repréfente ordinairement Un foudre ailé pour fymbole de la puiffance & de la vitesse. AILERON. f. m. L'extrémité de l'aile d'un oiseau, à laquelle tiennent les grandes plumes de l'aile. (Un oifeau qui a l'aileron rompu. Un ragoût, une fricaffée d'ailerons.) AILERON, fe dit auffi Des petites planches, des petits ais qui font tourner les roues des moulins à eau. Il fe dit auffi Des nageoires de quelques poiffons. ( Les ailerons d'une carpe.) AILETTE. Terme de Cordonnier. Petite pièce de cuir qu'on met dans le foulier. AILLADE. f. f. Sauce faite avec de l'ail. AILLEURS. adv. de lieu. Autre-part. (On fouffre cela ici, mais ailleurs on ne le fouffriroit pas. S'il ne fe trouve pas bien où il eft, que ne va-t-il ailleurs? Qu'il aille fe pourvoir ailleurs. Vous chercherez inutilement ailleurs. Vous ne fauriez trouver cela ailleurs que chez lui. Je tâcherai de l'avoir d'ailleurs. Je le ferai venir d'ailleurs. La voie dont vous vous fervez pour vos lettres, n'eft pas sûre, il faut les faire tenir par ailleurs.) On dit auffi D'ailleurs, pour dire, D'un autre principe, d'une autre caufe, pour un autre fujet. ( Vous lui attribuez mal-a-propos votre difgrace, elle vient d'ailleurs, elle procède d'ailleurs. li le querelle fur un fujet de rien, c'est qu'il lui en veut d'ailleurs.) Il fignifie auff, De plus, outre cela. Je vous dirai d'ailleurs. D'ailleurs il faut confidérer que.. ) AIM AIMANT. f. m. Pierre qui a la propriété d'attirer le fer, & à laquelle il y a deux points déterminés, dont l'un fe tourne toujours vers le Nord, & l'autre vers le Sud. (Pierre d'aimant. Aiguille frottée d'aimant.) On appelle les deux points déterminés de l'aimant, Les deux pôles de l'aimant. ( L'aimant eft une vraie mine de fer, & il lui communique fa vertu attractive. } AIMANTER. v. a Frotter d'aimant. ( Aimanter l'aiguille d'une boufiole. On l'aimante en la paffant fur une pierre d'aimant.) AIMANTÉ, ÉE. participe. Aiguille ai mantée. AIMANTIN, INE. adj. Magnétique. Qui appartient à l'aimant, qui eft propre à l'aimant. (Le fer acquiert avec le temps une vertu aimantine. ) Il eft de peu d'ufage. pour AIMER. v. a. Avoir de l'affection un objet quel qu'il foit, dans la penfée que c'est un bien. (Il faut aimer Dieu par-delius toutes chofes. Aimer fon prochain comme foi-même. Aimer fon Prince. Aimer fon pays. Aimer fa patrie. Aimer fon père & fa mère. Ai. mer fes enfans. Aimer fa famille. Deux perfonnes qui s'aiment tendrement. Ils s'aiment comme frères. Aimer quelqu'un d'amitié, de bonne amitié. Ai mer d'un amour honnête. Aimer tendrement. Aimer la vertu. Aimer la gloi re. Aimer quelqu'un plus que fes yeux, l'aimer plus que fa vie, plus que le jour, l'aimer à la folie, jufqu'à la folie. Aimer conftamment. Aimer fidelle. ment. Aimer ardemment. Aimer éperdument. Aimer paffionnément. Aimer jufqu'à la mort, Aimer de tout fon cœur.) Lorfqu'Aimer fe met abfolument & fans régime, il ne fe dit guère que de la paffion de l'amour. (Il eft doux d'aimer. Il est dangereux d'aimer.) On dit proverbialement » Qui bien aime, bien châtie, pour dire, Que c'eft aimer véritablement quelqu'un, que de le reprendre de fes fautes. Qui On dit auffi proverbialement m'aime, me fuive, pour dire, Que ceux qui nous aiment, doivent prendre nos intérêts, doivent nous imiter en ce que nous faifons. On dit proverbialement & figurément, Qui m'aime aime mon chien, pour dire, Que, quand on aime une perfonne, on aime tout ce qui lui appartient. On dit, Aimer fa perfonne, s'aimer foimême, & abfolument s'aimer, pour dire, Avoir un attachement excellif à fa perfonne. Et S'aimer dans un lieu, pour dire, S'y plaire, prendre plaifir être. y On dit auffi que Les animaux, que les plantes s'aiment en un lieu, pour dire, qu'lis y profitent, qu'ils y réufficient mieux qu'ailleurs. (Les pigeons s'ai ment où il y a de l'eau. Les oliviers s'ai ment dans les lieux fablonneux.) AIMABLE. adj. de t. g. Qui eft digne d'être aimé, qui mérite d'être aimé. (Dieu eft infiniment aimable. La vertu eft aimable. C'eft un aimable homme. C'eft une perfonne aimable. Un objet aima-AIMER ble, un caractère aimable, des maniè res aimables. Aimer tout ce qui eft aimable, C'eft le lieu du monde le plus aimable.) Tome I 33 chevaux. Aimer le jeu. Aimer la chaffe. Aimer la bonne chère. Aimer les armes. Aimer les livres. Aimer l'étude. Aimer le travail. Aimer les fleurs. Aimer les tableaux. Aimer l'agriculture. Aimer la mufique.) AIMER, fe joint fouvent avec la particule à, avant l'infinitif des verbes Et alors il fignifie, Prendre plaifir à faire quelque chofe. (Aimer à jouer. Aimer à lire. Aimer à chaffer. Aimer à fe promener. Aimer à travailler.) On dit, Aimer mieux, pour dire, Préférer > aimer une chofe par préférence à une autre. (Elle a mieux aimé entrer dans un Couvent, que de faire le mariage qu'on lui propofoit. J'aimerois mieux mourir , que de faire une fi mauvaise action. Aimer mieux l'étude que le jeu.) AIMÉ, ÉE. participe. ΑΪΝ AÎNE. f. f. La partie du corps humain AÎNÉ, EE. adj. Le premier né des en- En parlant des différentes branches Il eft auffi fubftantif. (Mon aîné, voa tre aîné. Le cadet vaut bien l'aîné.) Il fe dit auffi d'Un fecond enfant à l'égard d'un troisième, & ainfi des autres. (Il est mon aîné, & je fuis le vôtre. } Il fe dit auffi par extenfion De toute perfonne plus âgée qu'une autre. (II eft plus vieux que moi, il eft mon aîné de cinq ans, de fix ans, &c.) On dit du Roi de France, qu' eft le AÏNESSE. f. f. Primogéniture, priorité AINS. Conjonction adverfative. Mais. It Il fignifie quelquefois, Par confe fe dit auffi De l'attachement que l'on a pour les animaux, & pour certaines chofes auxquelles on prend plaifir. Aimer fon chien. Aimer fon cheval, Aimer les chiens. Aimer les AINSI SØIT-IL Façon de paries ordig E naire, dont on fe fert pour demander l'accompliffement de ce que l'on fouhaite. Il fe met ordinairement à la fin des prières qu'on fait à Dieu. Comme ainfi foit. Façon de parler ancienne, qui fignifie, Vu que, durant que, cela étant ainfi. (Comme ainfi foit que.). Puifqu'ainfi eft, Puifqu'ainfi va, Autres façons de parler, dont on fe fert à peu près dans le même fens. AINSI QUE. adv. De même que. On l'emploie d'ordinaire dans le commencement des comparaisons. (Ainfi que les rayons du foleil diffipent les nuages, ainfi la présence du Prince diffipe les fé ditions.) On s'en fert auffi dans le difcours ordinaire. (Les plaifirs ainfi que les peines troublent l'ame.) AINSI QUE, fignifie auffi De la manière que, de la façon que. (Cela s'eft paffé ainfi que je vous l'ai dit.) S'il eft ainfi que, fignifie auffi, S'il eft vrai que. (S'il eft ainfi que nous ne foyons créés que pour fervir Dieu.) Il vieillit. AIONS. f. m plur. Endroits où les Chandeliers pendent leurs chandelles. AJO AJOURÉ, ÉE. adj. Terme de Blafon. Il fe dit des pièces percées à jour. AJOURNEMENT. I. m. Terme de Pratique. Affignation. (Exploit d'ajournement, Ajournement fait à domicile, fait à perfonne.). On appelle Ajournement perfonnel Une affignation donnée à quelqu'un à comparoître en perfonne, pour répondre fur les faits dont il eft accufé. (Décerner un ajournement personnel. Mettre quelqu'un en ajournement personnel.) AJOURNER. v. a. Affigner quelqu'un à certain jour en Juftice. (Ajourner par exploit. Ajourner à comparoître devant, &c. Ajourner devant le Lieutenant Civil. Faire ajourner. Ajourner à son de trompe. Ajourner à trois briefs jours. Ajourner des témoins. Ajourner quelqu'un pour dire fes causes d'oppofition.) AJOURNE, EE. participe. AJOUTAGE, f. m. Terme de Fondeur. Addition d'un métal avec un autre. AJOUTER. v. a. Mettre quelque chofe de plus. Joindre une chofe à une autre. Faire addition d'un nombre. (Ce paffage a été ajouté à ce livre. Il a ajouté de nouveaux legs à fon teftament. A toutes ces raifons ajoutez que. Ajoutez à cela que. Je n'ajouterai plus qu'un mot. Sa compagnie n'étoit que de trente foldats, il en a ajouté encore dix.) On dit, Ajouter au conte, & ajouter à La lettre, pour dire, Amplifier un conte par des circonftances inventées. On dit, Ajouter foi à quelqu'un, ajouter foi à quelque chofe, pour dire, Croire ce que quelqu'un dit, croire quelque chofe. (On peut lui ajouter foi. Il ne faut pas lui ajouter foi trop légèrement. Ajoutez-vous foi à ces choses-là? Vous pouvez ajouter foi à tout ce qu'il vous dira.) environne le globe de la terre. (L'air eft plus léger que l'eau. La bafie, la haute, la moyenne région de l'air. Une colonne d'air. La pelanteur de l'air. L'air fe dilate, fe raréfie. L'air fe con denfe, fe comprime. Le reffort de l'air. L'air fait reffort. Tout eft plein d'air. Cela s'évapore en l'air. Toute l'étendue de l'air. La malle de l'air. Refpirer l'air. L'air rafraîchit les poumons. Se tenir à l'air. Mettre quelque chofe à l'air. Expofer à l'air. Tirer un coup en l'air.) On dit poëtiquement, (Les plaines de l'air. Le vague des airs. Dans les airs.) AIR, fe dit par rapport à la température & à la qualité de l'air. ( Air sain, malfain. Bon air. Bel air. Grand air. Mau. vais air. Air doux. Air tempéré. Air fubtil. Air groffier. Air étouffé, renfer mé, corrompu.. Air contagieux, infecté.) On dit, Aller prendre l'air, pour dire, Aller fe promener, aller dans le grand air: Et fimplement, Prendre l'air, pour dire, Refpirer l'air, être dans un lieu où l'on refpire un air plus pur, plus léger. Changer d'air, pour dire, Changer de féjour, afin de refpirer un autre air. Prendre l'air du feu, pour dire, S'approcher du feu, afin de fe chauffer comme en paffant. Donner de l'air à une chambre, pour dire, En ouvrir les fenêtres, afin que l'air entre & forte plus librement. Donner de l'air à un muid de vin, pour dire, en ôter le bondon, de peur que le vin ne jette fes fonds. Et en parlant d'un homme qui fe donne inutilement de la peine pour quelque chofe, on dit qu'il ne fait que battre l'air. On dit, qu'Un homme a porté le mauvais air en quelque endroit, pour dire, qu'il y a porté la contagion. On dit, Prendre le mauvais air, pour dire, Gagner le mal contagieux. On dit figurément dans le fens moral, L'air du monde eft contagieux, pour dire, Que la fréquentation du monde peut aifément nuire à l'innocence. On dit, Avoir toujours le pied en l'air, pour dire, Etre toujours prêt à courir, à fauter, à danfer. On dit qu'Une chofe eft en l'air, toute en l'air, pour dire, qu'Elle ne paroît prefque foutenue de rien. (Un cabinet en l'air. Un efcalier qui eft tout en l'air. Un bâtiment qui paroît tout en l'air.) Et figurément, en parlant d'un homme dont la fortune n'eft foutenue de rien de folide, on dit, (Que toute fa fortune eft en l'air.) EN L'AIR, fe dit auffi figurément, pour dire, Sans effet, fans fondement. (Des paroles en l'air. Des menaces en l'air. Former des deffeins en l'air. Vous dites cela en l'air. C'est parler en l'air.) AIR, fe prend auffi pour Veat. (Il ne fait point d'air.) En parlant d'une affaire qui eft fur le Bureau, devant des Juges, on dit', Que l'air du Bureau eft favorable à quel qu'un, pour marquer que ce qui paroît du fentiment des Juges, fait croire qu'il gagnera fon procès : & que L'air du Bureau n'eft pas pour lui, pour marquer qu'on croit qu'il le perdra. La même AIRf, m. Çelui dés quatre Élémens qui | phrafe s'emploie dans toutes les affai AJOUTÉ, ÉE. participe. AIR res qui font à la décifion des hommes. AIR, fignifie auffi, Manière, façon. Et il fe dit De la manière de parler, d'agir, de marcher, de fe tenir, de s'habiller, de fe conduire dans le monde ; & généralement de tout ce qui regarde le maintien, la contenance, la mine, le port, la grace, & toutes les façons de faire. (Marcher de bon air, de mauvais air. Se tenir, s'habiller, se mettre de bon air, de mauvais air, d'un air ridicule. À l'air dont il marche, dont il entre, dont il fe met, on voit qui il eft. De l'air dont il parle, dont il agit, dont il fe conduit, on peut juger que... De l'air dont il va, dont il vit, il ne durera pas long-temps. De l'air dont il s'y prend, il aura de la peine à réuffir. L'air qu'il prend avec ces gens-là ne lui réuffira pas. L'air dont il fait toutes chofes. Dire les chofes d'un certain air. Il a un certain air de dire les chofes qui fait qu'on ne s'en fâche point. On juge à fon air. On voit à fon air. Avoir bon air, méchant air, mauvais air. Avoir l'air noble, l'air fpirituel, l'air grand, l'air du monde, l'air de la Cour, l'air guerrier, l'air d'homme de qualité, l'air d'un honnête homme. Avoir l'air d'un fripon. Avoir l'air agréable, l'air aifé, l'air gracieux, l'air enfantin, l'air enjoué, l'air badin. Avoir l'air bas, l'air fimple, l'air niais, l'air ridicule, l'air provincial, l'air bourgeois, l'air écolier, l'air d'un écolier, l'air embarrassé, l'air engoncé, l'air refrogné, l'air fombre, l'air trifte, l'air chagrin, l'air méprifant, l'air hautain. ) On dit d'un homme, que C'est un hom→ me du grand air, pour dire, qu'Il vit à la manière des Grands; & d'une chofe, qu'Elle aun grand air, pour dire, qu'Elle a une belle & grande apparence. On dit, Avoir l'air bon, l'air mauvais, pour dire, avoir la mine d'un bon homme, ou d'un méchant homme. AIR, dans le fens d'apparence, fe dit auffi dans ces phrases: (Avoir un air de grandeur, de nobleffe, de fupériorité, un air de maître, un air de capacité. Avoir un air de malignité, de mal-propreté. Il y a un air de magnificence dans cette maison.) On dit, Avoir l'air à la danfe, pour dire, Avoir de la disposition pour danfer de bonne grace. On dit auffi figurément & familièrement, Avoir l'air à la danse, pour dire, Avoir l'air vif & éveillé, & avoir de la difpofition à réuffir à ce qu'on fait. a On dit qu'Un homme à bien l'air de faire une chofe, ou de ne pas la faire, pour dire, qu'On juge qu'il la fera, ou qu'il ne la fera pas. (Il a bien l'air de nous faire attendre, il a bien l'aix de ne pas venir.) On dit, Les gens du bel air, les gens du grand air; & cela ne fe dit ordinai rement qu'en raillerie, en parlant de ceux qu'on prétend qui fe veulent diftinguer des autres par des manières plus recherchées, plus polies, ou même plus libres, dans leurs habits & dans leurs façons de faire. On dit dans le même fens, Meffieurs du bel air, Mesz ficurs du grand air. On dit à peu près dans le même fens, & toujours en mauvaise part, Prendre des airs, fe donner des airs. On dit auffi, prendre des airs, fe donner des airs de Maitre, de Savant, de bel efprit, pour dire, Vouloir s'attribuer fans raifon une autorité de Maître, affecter de paffer pour Savant, pour bel efprit, quoiqu'on ne le foit pas, On dit, Avoir des airs penchés, prendre des airs penchés, pour dire, affecter des mouvemens de la tête & du corps, pour tâcher de plaire. Il eft du ftyle familier. On dit, que Tout y va du bel air, du grand air, pour dire, Que tout fe passe avec magnificence. AIR, fe dit auffi d'Une certaine reffemblance qui résulte de toute la perfonne & particulièrement des traits du visage. (lis ont bien de l'air l'un de l'autre. Il a beaucoup de votre air. Un Peintre qui prend bien, qui attrape bien l'air du vilage. On voit les traits de fon vifage dans ce portrait, mais l'air n'y est pas.) On dit en termes de Peinture, de Sculpture, Un air de tête, des airs de tête, pour dire, L'attitude d'une tête, la manière dont une tête eft deffinée. ( De beaux airs de tête, de grands airs de tête, de vilains airs de tête.) AIR, En termes de manége, le dit Des allures d'un cheval; & en ce fens on dit, qu'Un cheval va à tous airs, pour dire, Qu'on le manie comme on veut. AIR, En termes de Mufique, fe dit d'Une fuite de tons qui compofent un chant, fuivant les règles de l'art. ( Air gai, air trifte, air nouveau, air ancien, air vieux. Un bel air, un grand air. Un air de farabande. Un air de violon. Un air de ballet. Composer un air, apprendre un air. Chanter un air, faire un air fur des paroles. Faire des paroles fur un air.) Il fe dit auffi du chant & des paroles tout ensemble. ( Un air à boire. Un livre d'airs. Apprendre un air nouveau.) AIRAIN. f. m. Cuivre, métal de couleur rougeâtre. (Chauderon d'airain. Poële d'airain. Travailler en airain. Graver fur l'airain. Plaque d'airain.) Selon la Fable, il y a eu Un fiècle d'airain, un âge d'airain, que l'on met entre le fiècle d'argent & le fiècle de fer. On dit figurément, Un fiècle d'airain, pour dire, Un temps malheureux & dur. Un ciel d'airqin, pour dire, Une conftitution de temps fee & aride, où il ne pleut point, où il ne tombe ni pluie ni rofée. Et un front d'airain, pour dire, Une extrême impudence. (Cet homme a un front d'airain. Il faut avoir un front . d'airain, pour ofer.....) On dit d'un homme dur & impitoyable, qu'll a le cœur, des entrailles d'airain. On dit figurément, que Les injures s'écrivent fur l'airain, & les bienfaits fur le fable, pour dire, qu'On oublie aífément les bienfaits, & qu'on fe fouvient long-temps des injures. Le mot d'airain eft plus noble & plus poëtique que celui de cuivre. AIRE. f. f. Place qu'on a unie & préparée pour y battre les grains. (L'aire d'une grange. Aire à battre les grains.) On dit en termes d'Architecture, L'aire d'un bâtiment, pour dire, L'efpace contenu entre les murs d'un bâti ment. On dit en termes de marine, Une aire de vent, pour dire, L'efpace marqué dans la bouffole, pour chacun des trentedeux vents. AIRE, fe dit auffi du nid des oifeaux de proie, parce qu'ils font ordinairement leur nid fur un terrein plat & découvert. (Les aigles font toujours leur aire en même lieu. Un faucon de bonne aire.) AIRE, En termes de Géométrie, fignifie L'efpace qu'une figure renferme. (L'aire d'un triangle. L'aire d'un carré. L'aire d'un cercle.) AIRÉE. f. f. La quantité de gerbes qu'on met en une fois dans l'aire. (Une airée de froment, de feigle, &c.) AIRELLE ou MIRTILLE. L. f. Arbriffeau qui porte une petite baie molle & noirâtre, dont on fait ufage en Médecine. AIRER, v. n. Terme de Fauconnerie. Faire fon nid. AIS AIS. f. m. Planche de bois. (Ais de chêne, de hêtre, de fapin. Ais de fix pieds, de neuf pieds, de douze pieds. Faire des ais. Scier des ais. Scieur d'ais. Cloison d'ais.) On appelle Ais de bateau, des ais qui ont fervi à la conftruction d'un bateau. (Cloifon d'ais de bateau. ) En termes de jeu de Paume, on appelle Un coup d'ais, Le coup que la balle donne de volée dans un ais qui est du côté du fervice. (Voilà un beau coup d'ais.) AISANCE. f. f. Facilité, liberté d'efprit & de corps dans l'action, dans les manières, dans le commerce de la vie. (Faire toutes chofes avec une grande aifance, avec beaucoup d'aifance. L'aifance avec laquelle il fe démêle des chofes les plus difficiles. L'aifance qu'il a dans fes manières.) On dit, qu'Un homme vit avec aifance, qu'il a de l'aifance, pour dire qu'll fubfifte commodément, qu'il a de quoi jouir des commodités de la vie. AISANCE, fe dit auffi d'un lieu pratiqué dans une maison, pour y aller faire fes néceffités. (Les aifances d'une maison.) AISCEAU, f. m. Terme de Tonnelier. Inftrument recourbé avec lequel on polit le bois. AISE. ff. Contentement, sentiment de joie, de plaifir, émotion douce & agréable, caufée par la préfence, par la poffeffion d'un bien. (Etre ravi d'aife, treffaillir d'aife, être transporté d'aife. Il ne fe fent pas d'aife.) AISE, fignifie auffi Commodité, état commode & agréable. (Être à fon aise, bien à fon aife. Vous êtes-là bien à votre aife. Se mettre à fon aife. Travailler à fon aife. C'est un homme agréable & commode, avec qui on eft toujours à fon aife. Je ferai cela à mon aife.) En parlant d'un homme qui eft dans l'abondance felon fa condition, on dit, qu'll eft à fon aife, qu'il vit à son aife. Et en parlant d'un homme riche qui a toujours de légères incommodités, on dit proverbialement, qu'Il n'eft malade que de trop d'aife. On dit, Aimer fes aifes, chercher fes aifes, prendre fes aifes. (On n'a pas toutes fes ailes en ce monde. ) Et ce n'eft guère que dans ces fortes de phrafes, qu'Aifes fe dit au pluriel, pour fignifier les commodités de la vie. Quand un homme donne quelque confeil difficile à pratiquer, & dont il eft hors d'état d'avoir befoin, on lui dit, (Vous en parlez bien à votre aife.) A L'AISE. Façon de parler adverbiale Commodément, facilement, fans peine. (Un cheval qui porte à l'aife, qui va à l'aife. On eft fort à l'aife dans ce fauteuil-la. Une porte qui s'ouvre à l'aile. Il tient fix perfonnes à l'aife dans ce carroffe.) On dit proverbialement, Paix & aife pour dire, Doucement, paisiblement commodément. (Il n'a pas un grand bien, mais il vit chez lui paix & aife.) AISE. adj. de t. g. Qui a de la joie, qui eft content. (Que je fuis aife de vous avoir rencontré ! Je fais bien aife de vous voir en bonne fanté, j'en fuis trèsaife, extrêmement aife, infiniment aife, j'en fuis aife au dernier point. Il ne fe fent pas, tant il eft aife. Que je fuis aife de cette bonne nouvelle ! Nous en fommes bien ailes. Elle en eft fort aife.) AISÉ, ÉE. adj. Facile. (Cela eft aifé c'eft une chofe aifee. Il n'eft rien de fi aifé. Des moyens courts & aifés. Voilà le chemin le plus aifé. Une chose aisée à faire. Cela eft aifé à dire. Cela n'étoit pas aife à trouver. Une lettre qui n'est pas aifée à lire. Il n'eft pas aifé de bien écrire,) AISE, fignifie auffi, Commode. ( Une voiture aifée. Un cheval qui a des allures ailées.) On dit, Une dévotion aifée, pour dire, Une dévotion relâchée. Et quelquefois auffi on le dit par oppofition à dévotion chagrine & trop auftère. On dit, Avoir les manières aifées, la converfation aiféc, pour dire, avoir des manieres d'agir faciles, & où il n'y a rien de contraint, rien de gênant Avoir une converfation facile & agréable. Avoir l'efprit aifé, pour dire, Imaginer, concevoir, s'expliquer facilement. Avoir un style aifé, pour dire, Écrire d'une manière naturelle, claire, intelligible, & qui paroît n'avoir point donné de peine. Et on dit, Des Vers aifés, pour dire, Des vers qui paroiffent faits fans peine, qui ne fentent point le travail. On dit, Une taille aifée, pour dire, Une taille libre, dégagée. Et on dit dans le même fens, Un air aifé. AISÉ, EE, fignifie auffi, Qui eft riche dans une condition médiocre. (Un bourgeois aifé. C'eft un homme aifé,fort ailé.) Il eft auffi fubftantif. ( La taxe des ailés. On l'a mis fur le rôle des aifés.) AISEMENT. f. m. Commodité. Il eft vieux, & ne fe dit plus que dans cette phrafe proverbiale, A fon point & aifement, à fes bons points & aifemens pour dire, A fon aife, à fon loifir, à la commodité. Il fe dit auffi d'Un lieu de commodité pratiqué dans une maison. (Un aisement bien pratiqué.) AISEMENT. adv. Facilement. (J'en viendrai aifément à bout. Travailler aifement. Fa re aifément des Vers.) Il fignifie auffi, Commodément. Ainfi on dit qu'Un cheval va aisément, pour dire, qu'll a les allures douces, commodes, aifées. AISSELIER. f. m. Terme de Menuifier. Pièce de bois qu'on affemble dans un chevron & dans une rainure. AISSELLE. f. f. Le deffous du bras à l'endroit où il fe joint à l'épaule. (L'aiffelle droite. L'aiffelle gauche. Porter quelque chofe fous fes afffelles.) AISSELLIERE. f. f. Terme de Tonnelier. Piece du fond d'une fataille. AISSIEU. Voyez ESSIEU. AITIOLOGIE. f. f. Terme de Méde cine. Traité de la caufe des Maladies. AJU AJUSTAGE. f. m. Terme de Monnoyeur. C'est donner aux flans leur jufte poids. AJUSTE. f. f. Terme de Marine. Nond de deux cordes attachées enfemble. AJUSTEMENT. f. m. Action par laquelle on ajuste quelque chofe. (L'ajustement d'un poids, d'une mesure, d'une machine.) Il fignifie auffi, Accommodement. Chercher, trouver des ajustemens dans quelque affaire, pour dire, Chercher, trouver quelque voie, quelque moyen, quelque expédient, quelque tempérament, pour concilier deux perfonnes, pour accommoder quelque affaire. Il fignifie encore, Parure. (Elle n'eft pas belle, elle a befoin d'ajustement. Un peu d'ajustement lui fied bien. Elle eft fi jeune & fi belle, qu'il ne lui faut pas grand ajustement.) AJUSTER. v. a. Rendre un poids ou une mesure jufte. (Ajufter une mefure fur l'étalon. Ajufter un boiffeau minot, une balance, fur l'étalon.) un Il fignifie auffi, Accommoder une chofe, en forte qu'elle convienne à une autre, & qu'elle y foit propre. ( Ajufter une barre à une fenêtre, un couvercle à une boîte. Ajufter une vis à un écrou.) Il fignifie auffi, mettre une chofe en état de bien faire fon effet. (Ajufter un reffort. Ajuster une arquebufe pour tirer.) On dit, en termes de Manége, Ajuf. ter un cheval fur les voltes. L'ajuster à toutes fortes d'airs de manége. AJUSTER, avec le pronom perfonnel, fignifie, Se préparer à faire quelque chofe, fe mettre en état, en pofture de faire quelque chofe. ( S'ajufter pour tirer au blanc. S'ajufter pour courre la bague. Les joueurs de mail font longtemps à s'ajuster pour frapper la bou le.) En ce fens il fe met toujours avee le pronom perfonnel. On dit, que Des gens fe font ajustés, pour dire, qu'ils font de concert pour quelque deffein. (Ils fe font ajuftés enfemble pour cela.) Et on dit, Leurs humeurs font trop différentes, ils ne fauront jamais s'ajufter, pour dire, Ils ne fauroient jamais convenir l'un avec l'autre. On dit auffi, Ajufier toutes chofes pour quelque deffein, pour dire, Prendre des mefures pour faire réuflir un deflein. On dit, Ajuster deux perfonnes, pour dire, Les concilier, les faire convenir enfemble, faire qu'ils foient d'accord touchant quelque chofe. (Il eft difficile de les ajuiter l'un avec l'autre. Il n'y a que vous qui les puiffiez ajufter.) On dit, en matière de difpute fu quelque point de Doctrine, Ajufter des paffages qui paroiffoient oppofés, pou dire, Les concilier enfemble, faire voir qu'ils n'ont qu'un même sens. (Comment ajufterez-vous ces paffa ges oppofés? On dit proverbialement, Ajuftez vos flûtes; Soit en parlant à un homme qui ne paroît pas bien d'accord avec lui même dans ce qu'il dit; foit en parlan à plufieurs perfonnes qui ne conviennent pas des moyens de faire réussir quelque chofe. On dit, Ajufter une Pièce au Théâtre, pour dire, La rendre propre au Théâtre. On le dit auffi figurément & familièrement, pour dire, Raconter une chofe, en la tournant à fa fantaisie, pour servir au dessein qu'on a. ( Il ajuste au Théâtre tout ce qu'il dit.) AJUSTER, Embellir par des ajuflemens. (Il a bien ajusté fa maison. Voilà une chambre bien ajustée. Vous avez bien ajufté votre cabinet, votre jardin. ) Il fe dit aufli en parlant de la parure dans l'habillement; & en ce fens il fe dit principalement des femmes. (Une femme qui eft deux heures à fa toilette à s'ajufter. Ses femmes de chambre ne peuvent jamais venir à bout de l'ajuster fon gré.) AJUSTER, Se dit ironiquement en différentes fignifications, felon les différentes matières dont il s'agit. Ainfi en parlant d'un homme qui a perdu son procès, & qui a été condamné aux dépens, on dit qu'on l'a bien ajufté, qu'on l'a ajusté de toutes pièces. En parlant à un valet qu'on menace de maltraiter, on dit, Si je vais là, je vous ajusterai comme il faut. Et en parlant d'un homme qui a été éclabouffé, & dont l'habit eft couvert de boue, on dit, Voilà votre habit bien ajusté, vous voilà bien ajusté. AJUSTE, ÉE. participe. AJUSTEUR.f.m.Terme de Monnoyeur. Celui qui donne aux flans leur jufte poids. AJUSTOIR. f. m. Petite balance où l'on pese & ajuste les monnoies avant que de les marquer. AJUTAGE. I. m. Petit tuyau de cuivre monté à vis fur une fouche de même métal, que l'on foude au tuyau de plomb d'une fontaine, d'un jet d'eau, pour en former le jet gros ou menu, felon l'ouverture qu'on lui donne. (Gros ajutage, petit ajutage. Ajutage à tête d'arrofoir. Il faut mettre un plus gros! un plus petit ajutage à cette fontaine.) ALA ALAIS ou ALETHE. f. Terme de Fauconnerie. Oifeau de proie étranger. ALAMBIC. f. m. Sorte de vaiffeau qu fert à diftiller. (Alambic de verre. Alambic de cuivre, Alambic de terre. | Le bec d'un alambic. Le col d'un alam. bic. Il faut mettre cela à l'alambic. Tirer à l'alambic. Titer par l'alambic. Paffer par l'alambic. Repaller par l'alambic.) L'alambic eft compofe d`une cucurbite & d'un chapiteau. On dit figurement, qu'Une affaire a paffé par l'alambic, pour dire, qu'Elle a été examinée avec un grand 10in avec une grande exactitude, qu'elle a été difcutée & approfondie. ALAMBIQUER. v. a. Il n'a d'ufage qu'au figuré, & dans ces phrafes, S'alamb quer l'esprit, alambiquer l'efprit, qui fignifient, Se fatiguer l'efprit, épuiser fon efprit par une trop grande application à des chofes abftraites, trop fubtiles & trop rafinées. (S'alambiquer l'efprit mal-à-propos fur des questions épineufes, difficiles, inutiles. S'alambi quer la cervelle. Des queftions qui ne font bonnes qu'à alambiquer l'efprit. N'allez point vous alambiquer l'esprit inutilement.) ALAMBIQUE, ÉE. participe. Il ne fe dit que des questions, des penfées, des réflexions trop fubtiles & trop rafinées. (Difcours alambiqué.) ALAN. f. m. Terme dé Vénerie. Gros chien. ALAQUE. f. f. Terme d'Architecture. C'est ce qu'on appelle plinte ou orlet.. ALARGUER. v. n. Se mettre au large s'éloigner de la côte ou de quelque vaiffeau. ALARGUE, ÉE. participe. ALARME. f. £. Cri, fignal pour faire courir aux armes. Chaude alarme. Faufte alarme. Sonner l'alarme. Donner l'alarme.) Il fe dit auffi d'Une émotion caufée dans un camp, dans une place de guerre, à l'approche, ou für le bruit de l'approche des ennemis. (L'alarme_eft au quartier, l'alarme eft au camp. Les ennemis nous donnoient de fréquentes alarmes.) Il fe dit figurément de toute forte de frayeur & d'épouvante fubite. (Il a pris l'alarme bien légérement. Vous nous avez donné l'alarme bien chaude, bien des alarmes.) On dit auffi figurément, Une fauffe alarme, pour dire, Une vaine crainte une peur " fans fujet. Et proverbialement & figurément, en parlant de quelque chofe qui met tout d'un coup dans une grande inquiétude, on dit, que l'alarme eft au camp. ALARME, fe dit auffi pour Inquiétude, fouci, chagrin; & en ce fens il s'emploie d'ordinaire au pluriel. (Il eft dans de grandes alarmes, dans de terribles alarmes, de continuelles alarmes. Il n'eft pas encore revenu de fes alarmes. Cela lui donne des alarmes fecrètes.) ALARMER. v. a. Donner l'alarme, caufer de l'émotion, de l'épouvante, de l'inquiétude. (Cela va alarmer tout le camp. Il ne faut pas que cela vous alarme. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits. Il fut fort alarmé de cette nouvelle. Sa maladie nous a alarmés, ) ALARME, EE. participe. ALATERNE. f. m. Arbrisseau ainfi nommé, parce que fes feuilles font rangées alternativement le long des tiges. On |