Images de page
PDF
ePub

en fait des paliffades, ou on le taille en boule.

ALB

ALBÂTRE. f. m. Pierre de la nature du marbre, mais plus transparente, & qui eft remplie de veines diverfement colorées. L'albâtre le plus eftimé vient d'Orient, & fe nomme pour cette raifon, Albâtre Oriental.

On dit figurément & poëtiquement, Une gorge d'albâtre, pour dire, Une gorge extrêmement blanche. ALBERGE. f. f. Espèce de petite pêche precoce. Un panier d'alberges.) ALBERGIER. f.m. Arbre qui porte des alberges.

ALBIQUE. f. f. Espèce de craie. ALBRAN. f. m. Jeune canard fauvage. ALBRENER. v. n. Chaffer aux albrans ou canards fauvages. (Voilà un temps propre à albrener.)

ALBRENÉ, ÉE. adj. Terme de Fauconnerie. Il fe dit d'un oifeau rompu en fon pennage.

ALBUGINE, ÉE. adj. Terme d'Anatomie. Il fe dit de certaines membranes blanches. La membrane albuginée des tefticules. La membrane albuginée de l'œil.)

ALBUGINEUX, EUSE. adj. Terme d'Anatomie. Qui eft de couleur blanche. ALBUGO. f. f. Terme de Médecine. Tache blanche qui se forme à l'œil fur la cornée.

ALBUM. f. m. Mot emprunté du Latin. Il fe dit d'un cahier que les étrangers portent en voyage, fur lequel ils engagent les perfonnes illuftres à écrire leur nom, & ordinairement avec une fentence.

ALC

ALCADE. f. m. Mot emprunté de l'Arabe. Nom qu'on donne à un Juge en Espagne.

ALCAHEST. f. m. Mot emprunté de l'Arabe par les Alchimistes, pour dé. figner un diffolvant univerfel, ou une matière propre à dissoudre les métaux, & meme tous les corps de la nature. ALCAÏQUE, adj. Qui fe dit d'un vers grec ou latin, compofé de deux pieds & demi, faivis de deux dactyles. Le premier pied eft un spondée ou un iam. be, & le demi-pied fuivant est toujours une longue.

ont la propriété de changer en verd la
couleur bleue des fleurs; en quoi ils
différent des Acides_auxquels d'ailleurs
ils s'uniffent avec effervefcence, & de
cette union il résulte différens fels neu- |
tres, fuivant les différens Acides que
l'on a joints avec les Alcalis.
ALCALIN, INE. adj. Qui a quelques-
unes des propriétés des Alcalis. (Une
fubftance alcaline. Une terre alcaline.)
ALCALISER. v. a. Terme de Chimie.
Dégager par la violence du feu d'un fel
neutre la partie acide qui y étoit conte-
nue, de manière qu'il ne reste plus que
la partie alcaline.

ALCALISE, EE. participe.
ALCANNA. f. f. Plante.
ALCANTARA. f. m. Ordre militaire
d'Espagne, inftitué en 1170. ( On nom-
moit anciennement les Chevaliers d'Al-
cantara, Chevaliers du Poirier. )
ALCÉE. f. f. Plante qui reflemble à la
mauve commune, & qui a les mêmes
qualités.

ALCHIMIE. f. f. Mot qui proprement ne
fignifie que la Chimie, étant composé
de l'article al & de chimie; mais l'ufage
l'a fait appliquer par excellence à cette
partie de la Chimie, qui s'occupe à
perfectionner, à améliorer ou à trans-
muer les métaux. Cet art mystérieux
s'appelle auffi Science ou Philofophie
hermétique.

ALCHIMILLE. Voyez PIE DE LION.
ALCHIMISTE. f. m. Celui qui cultive
l'Alchimie.

ALDÉBARAM. f. m. Mot emprunté de

l'Arabe. Nom d'une étoile fixe de la première grandeur, qui est dans l'œil du Taureau. ALDERMAN, f. m. Officier municipal. Alderman à Londres eft à peu près la même chose qu'Échevin à Paris. Ja

ALE

ALEGRE. adj. de t. g. Qui eft difpos, agile, gai. (Il est toujours alégre. Il est fain & alegre. )

ALEGREMENT. adv. D'une manière alégre. (Marcher alégrement. Allons, compagnons, alégrement. ) Il vieillit. ALÉGRESSE. f. f. Joie qui éclate au dehors. (Il reçut cette nouvelle avec une grande alégreffe.)

Il fe dit plus ordinairement d'une joie publique. (Cris d'alégreffe. L'alegreffe de fon armée lui promettoit la victoire. Dans l'alegreffe publique.)

On appelle Les fept Alegreffes, Certaines Prières à la Vierge, dans lef quelles on exprime les iept différens fujets de joie qu'elle a eus durant fa

vie.

ALENE. f. f. Efpèce de petite verge de fer, emmanchée dans un morceau de bois rond, & dont on fe fert pour percer le cuir & pour le coudre. (Alène plate, ronde carree. Manche d'alêne. Les Cordonniers, les Bourreliers, &c. fe fervent d'alêne. La pointe d'une alêne.) 's

de gueules accompagnée de feize alérions d'azur.)

ALENOIS. Creffon alenois. Plante. À L'ENTOUR. adv. Aux environs. ALCOHOL. f. m. Terme de Chimie em. (Tourner à l'entour. Les échos d'aprunté de l'Arabe. Poudre impalpable lentour, les bois d'alentour.) ou extrêmement divifée. On s'en fert, ALÉRION. f. m. Terme de Blafon. Pequoiqu'improprement, pour defigner tit aiglon qu'on représente avec les ail'efprit de vin parfaitement déflegmė, les étendues, & fans bec ni pieds. c'est-à-dire, dégagé de fa partie aqueu-Montmorency porte d'or à la croix fe. C'eft ainfi qu'on dit de l'efprit de vin alcoholifé ou de l'alcohol de vín. ALCOHOLISER. v. a. Terme de Chimie. Réduire en poudre impalpable. ALCOHOLISE, EE. participe. ALCOR. f. m. Petite étoile dans le milieu de la queue de la grande Ourfe.: ALCORAN. 1. m. Mot Årabe. Le Livre qui contient la Loi de Mahomet. (Lire l'Alcoran.).

ALCORAN, fignifie dans fon origine la
lecture. Al eft l'article, & koran veut
dire lecture.

Il fignifie figurément la Loi de Ma-
homet contenue dans l'Alcoran. (Ab-
jurer l'Alcoran pour embrafier l'Evan-
gile.)

ALCALL. f. m. Mot compofé de deux
mots Arabes, favoir de l'article al, le,
& de kali, qui est une plante que l'on
nomme en françois foude. Ce mot eft
employé génériquement dans la Chi-ALCÓVE. f. f. L'endroit pratiqué dans
mie pour défigner un fel que l'on re- une chambre pour y placer un lit, &
tire des cendres des plantes, après féparé dusefte de la chambre par des pi-
qu'elles ont été brûlées. On diftingue laftres, ou par quelques autres orne-
deux efpeces d'Alcalis; l'un s'appelle mens. (Alcove dorée. Une belle al-
Alcali fixe, ainfi nommé, parce que cove. Une alcove magnifique. )
l'action du feu le fond fans le diffiper; ALCYON. f. m. Oifeau de mer. (Les
l'autre s'appelle Alcali volatil, parce Poëtes ont feint que les alcyons ren-
que la moindre chaleur le diffipe ou le doient la mer calme, pendant qu'ils
volatilife; ce dernier fe tire des ani- faifoient leurs petits.)
maux. Les fels alcalis fixes impriment ALCYONIEN, IENNE. adj. Apparte-
fur la langue une fenfation femblable à nant à l'Alcyon. Il n'a d'ufage qu'en
celle d'une brûlure; c'eft pour cela cette phrafe. Les jours Alcyoniens, qui
qu'on les nomme quelquefois fels cauf- font fept jours avant le folftice d'hi-
iques. On les nomme auffi fels lixiviels, ver, & fept jours après, pendant lef-
parce qu'on les retire des cendres des quels on dit que l'Alcyon fait fon nid,
plantes en les lavant, Tous les Alcalis) & que la mer eft ordinairement calme.

ALERTE. adv. Debout, foyez sur vos

gardes, prenez garde à vous. (Alerte, alerte, foldats.)

ALERTE. adj. de t. g. Qui est vigilant, & qui fe tient fur fes gardes. (On ne le furprendra pas aifément, il est toujours alerte.):

Il fignifie auffi, Gai, vif; & il fe dit d'un jeune garçon & d'une jeune fille. (Un jeune garçon alerte. Une jeune fille alerte..

Il fe prend auffi fubftantivement, & alors il eft féminin. (Donner une vive alerte. Nous avons eu cette nuit trois ou quatre alertes.) ALETTE. f. f. Terme d'architecture. Jambage.

[ocr errors]

ALEVIN. f. m. Menu poifion qui fert à
peupler les étangs.(Il faut jeter de l'ale-
vin dans cet étang. )
ALEVINER. v. a. Jeter de l'alevin dans
un étang, (Aleviner un étang.)
ALEVINE LE. participe.
ALEXANDRIN. adj. Terme de Gram-
maire Françoife. Il n'a d'ufage que dans
cette phrafe, Vers Alexandrins, qui
font des Vers François de douze fyllabes
dans les rimes mafculines, & de treize
fyllabes dans les rimes féminines.(Quel-
ques-uns prétendent que les Vers Ale-
xandrins ont pris leur dénomination
d'un Poëte nommé Alexandre Paris: les

autres croient qu'ils ont été ainfi nom. més, à caufe qu'ils furent employés la première fois à écrire la vie d'Alexandre le Grand. Les Tragédies, les Poë'mes Épiques, fe font ordinairement en Vers Alexandrins. La céfure, le repos du Vers Alexandrin doit être immédia-| tement après la fixième fyllabe.) Les Vers Alexandrins font auffi appellés Vers Héroïques.

ALEXIPHARMAQUE ou ALEXITERE. adj. de t. g. Qui fe dit des remèdes contre les venins. Il s'emploie auffi fubftantivement. ( Un bon Alexipharmaque.)

ALEZAŃ, ANE. adj. De couleur fauve, tirant fur le roux. Il ne fe dit qu'en parlant de chevaux. (Un cheval de poil alezan. Un cheval alezan. Une cavale alezane. Un cheval alezan brûlé, alezan moreau, alezan doré.) ALEZAN, eft auffi fubftantif, & fignific un cheval de poil alezan. (Il étoit monté fur un alezan.

ALEZE. f. f. Grand linge dont on fe fert pour envelopper des malades & des femmes en couche. ( Les alèzes font ordinairement de vieux linge. Envelop-per un malade avec une alèze, Mettre une aleze autour d'un malade.) ALEZE, EE, adj. Terme de Blafon. Il fe dit des pièces retraites, accourcies dans leurs extrémités, & qui ne tou chent pas les bords de l'écu. (Face alezéę. Chevron alezé. )

ALG ALGALIE. f. f. Inftrument de Chirurgie. Sonde creufe qu'on introduit dans la veffie pour en faire fortir l'urine. ALGANON. f.m. Petite chaîne que portent les Galériens pour la forme.si ALGARADE. 1. f. Infulte faite avec brayade. (Faire une algarade. Il lui a fait mille algarades.) Il eft familier. ALGAROT. Poudre d'Algarot. Terme de Chimie, C'eft un vomitif très-violent que l'on appelle auffi Mercure de

vie.

ALGEBRE. f. f. Science du calcul des grandeurs en général, représentées par les lettres de l'alphabet. (Apprendre P'Algèbre. Savoir l'Algèbre.)

On dit figurément d'un homme qui n'entend rien du tout à une chofe dont on parle, que c'eft de l'algèbre pour lui.

ALHAGI. f. Plante.

ALI ALIAIRE. f. f. Espèce de Julienne qui s'emploie dans les ragoûts & en Méde- | cine. (L'Aliaire a l'odeur & le goût de l'ail.)

ALIBI. f. m. Préfence d'une perfonne dans un lieu éloigné de celui où l'on prétend qu'elle étoit dans le même temps. Il n'a point d'S au pluriel. (La fauffeté de cette pièce a été prouvée par un alibi. Prouver l'alibi. Prouver fon alibi. Les alibi ne font guère recus en matière criminelle.)

On dit proverbialement, Chercher des alibiforains, pour dire, Chercher de mauvaises excufes, de mauvaises défaitės.

ALIBORON. Voyez MAÎTRE. ALIDADE. f. f. Regle mobile qui tourne fur le centre d'un inftrument, avec lequel on prend la meture des angles. (Diriger l'alidade vers un objet.) ALIENABLE. adj. Qui fe peut aliéner. (Hy a des biens qui ne font pas aliénables. C'eft une terre fubftituée, elle n'eft pas aliénable.) ALIENATION. f. Transport de la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. (Aliénation d'un domaine, d'une terre.)

On dit, l'Aliénation des volontés, des efprits, pour dire, l'Éloignement que des perfonnes ont les unes pour les autres & Aliénation d'esprit, pour dire, Egarement d'efprit, folie. ALIENER. v. a. Transférer à un autre la propriété d'un fonds, ou ce qui tient lieu de fonds. (Aliéner une terre. Alié ner une rente. Aliéner un Domaine. Aliéner des meubles précieux. Il y a des biens qui ne fe peuvent pas aliéner. C'eft aliéner en quelque forte fon fonds, que de prêter par contrat de -conftitution.

On dit figurément, Aliéner les affec tions, les caurs, les efprits, pour dire, Faire perdre la bienveillance, l'affection, l'eftime. (Cela lui aliéna le cœur des peuples. Il a des manières hautes qui aliénent les efprits. Ila aliéné les ef prits par fes manières. Les efprits étoient aliénés.){

On dit, Aliéner l'efprit, pour dire, Faire perdre l'efprit, rendre fou, faire devenir fou. (Sa dernière maladie lui a aliéné l'efprit.)

ALIENE, EE. participe. (Domaine aliéné. Terre aliénée. Cœurs aliénés. Efprits aliénés. Avoir l'efprit aliéné.) Il fe prend quelquefois adjectivement, comme dans cette phrafe, Etre aliéné d'efprit.

ALGÉBRIQUE. adj. de t. g. Qui appartient à l'Algebre. (Calcul algébrique.) ALGEBRIS E. f. m. Celui qui fait l'Algebre, qui fait des opérations d'Algebre. (C'eft un excellent algébrifte.) ALGORITHME. 1. m." Terme didactique. L'art de calculer. (L'Algorithme des entiers. L'Algorithme des frac-ALIGNEMENT. f. m. Ligne qu'on don tions.) ne qu'on tire, afin qu'une muraille, qu'une rue qu'une allée, aille en ligne droite. (On a pris l'alignement de la rue qu'on veut bâtir. Suivant l'a lignement qui en a été donné. Prendre des alignemens. Il a mal pris fes aligemens.)

ALGUAZIL. f. m. On prononce Alguouazil. Mot qui a paffé de l'Arave en Espagnol, & qui fe dit par plaifanteric en François, d'un Exempt ou d'un Archer. (Il a été arrête par des Alguazils.)

ALGUE. f. f. Sorte d'herbe qui croît dans la mer, & qu'elle jette quelquefois fur fes bords. (L'algue & le fable fervent à faire une excellente digue contre la mer.)

[ocr errors]
[ocr errors]

On dit qu'Un ouvrage de maçonnerie n'eft pas d'alignement, pour dire, qu'll ne va pas en ligne droite. ALIGNER. v. a. Ranger, dreffer fur une même ligne. Ilie dit ordinairement

des bâtimens & des jardins. (On n'g pas bien aligné cette muraille, cette allée. ), ALIGNÉ ÉE. participe.

ALIGNOIR. f. m. Dans l'exploitation des carrières d'ardoife, c'eft un petit coin.

ALIMENT. f. m. Nourriture, ce qui fe mange, fe digère, & entretient la vie. Le pain eft un bon aliment. Les alimens les plus fimples font les plus fains. Des alimens qui fe corrompent dans l'eftomac, Des biens destinés pour l'ali ment des pauvres.)

On dit figurément que Le bois eft l'ali, ment du feu.

ALIMENs, au pluriel, fe dit généra lement de tout ce qu'il faut pour nourrir & entretenir une perfonne. (Un père doit les alimens à fes enfans. On lui a adjugé une penfion pour fes alimens.) ALIMENT, le dit auffi au figuré. (Les fciences font l'aliment de l'efprit. C'eft un efprit vif, il faut lui donner de l'aliment.)

ALIMENTAIRE. adj. de t. g. Qui eft deftiné pour les alimens. Il n'a guère d'usage que dans ces phrases, (Penfion alimentaire, Provision alimentaire.) ALIMENTER. v. a. Nourrir, fournir les alimens néceffaires. Il n'a guère d'usage qu'en termes de Pratique. ALIMENTE, EE. participe. ALIMENTEUX, SE. adj. Terme de Médecine. Qui nourrit. (Remèdes ali menteux. Sucs alimenteux. ALINEA. Façon de parler adverbiale. A la ligne. Il fe prend auffi fubftantivement. (Lifez jufqu'au premier alinea. )

ALIQUANTE. adj. f. Terme de Mathématique. Il fe dit des parties qui ne font pas exactement contenues dans un tout, par oppofition aux parties aliquotes qui y font contenues exactement. ( Lę nombre trois eft une partie aliquote de neuf, & le nombre deux eft une partie aliquante.)

ALIQUOTE. adj. Il n'a d'ufage qu'en cette Phrafe, Partie aliquote, qui fe dit d'une partie contenue un certain nombre de fois jufte dans un tour. (Trois eft partie aliquote de douze, Le pouce eft une partie aliquote du pied.) Il fe prend quelquefois fubftantivement, (Deux eft l'aliquote de fix.) ALISMA. f. m. Nom de plufieurs plantes, telles que le plantain de montagne, le donoric, la double-feuille.

ALITER, S'ALITER. v. récipr. Semettre, fe tenir au lit pour caufe de maladie. (Il y avoit long-temps qu'il traînoit, enfin il a été contraint de s'aliter depuis peu.)

Il s'emploie auffi activement, pour dire, Réduire à garder le lit. ( La fièvre l'a alité.)

ALITE, ÉE. participe. ALIVES. f. f. plur. Auges, ALIVRER. v. a. Terme de Cirier, Réu nir le nombre des bougies néceffaires pour faire une livre. ALIZE. f. f. Sorte de petit fruit aigret, de couleur rouge. (Manger des alizes,) ALIZE. adj. Terme de Marine, qui ne fe dit guère qu'au pluriel, en parlant de

tertains vents qui règnent entre les deux Tropiques, & qui foufflent toujours du même côté. (Les vents alizés.) ALIZIER. f. m. Arbre qui croît dans les bois, & qui porte des alizes.

ALK

[blocks in formation]

'ALLAITER. v. a. Nourrir de fon lait.
(La nourrice qui l'a allaité. Une mère
qui allaite fon enfant. Une chienne qui
allaite fes petits. La louve qui allaítá
Rémus & Romulus.)
ALLAITE, EE. participe.

ALLANT. f. m. Qui va, qui vient. Il
n'a point de féminin, & il n'a guere
d'ufage qu'en ces phrafes, A tous allans
&venans. (Cette maison eft ouverte à
tous allans & verans.)

ALLANT, TE. adj. Qui aime à aller, à courir. (C'eft un homme aliant. Une femme fort allante.)

ALLÉCHEMENT. f. m. Moyen par lequel on ailéche. (Les alléchemens de la volupté.) Il vieillit.

(Donner allégement à un plancher, à
un bateau. Recevoir allégement, de l'al-
lêgement.) Il fe dit auffi au figuré. ( Ne
fentez-vous point d'allégement à votre
mal?)

ALLÉGER. v.a. Décharger d'une partie
d'un fardeau. (Alléger quelqu'un de fon
fardeau. Alléger un bateau. Le plancher
eft trop chargé, il le faut alléger.)

Il fignifie figurément, Soulager dans
le mal, dans la douleur. (Cette méde-
cine Pa bien allégé. Il étoit dans un grand
accablement ; mais ce que vous lui avez
dit, l'a fort allégé. Alléger la douleur
de quelqu'un.)

ALLEGE, ÉE. participe.
ALLEGORIE. f. f. Difcours par lequel,
outre le fens qu'expriment les paroles,
on veut faire entendre quelque autre
chofe qui y a du rapport. ( Belle Allé-
gorie. Allegorie ingénieufe. L'Ecriture
Sainte eft pleine d'allégories.)

LEMANY ALLEMANDE. f. f. Pièce de Mufique qu'on a prife des Allemands, & dont la mesure eft à quatre temps. (Jouer une belle Allemande fur le luth, fur le clavecin. Danfer une Allemande.) ALLER. v. n. Je vais, tu vas, il vd: Nous allons, vous allez, ils vont. J'allois. Je fuis allé. L'allai. J'irai, J'irois. Que j'aille. Que j'allasse. Allant. Allé. Se mouvoir, le tranfporter d'un lieu à un autre. (Aller vite. Aller doucement. Aller lentement. Aller en avant. Aller en arrière. Un homme qui va à grands pas, à petits pas. Un cheval qui va bon train, qui va le trot, qui va l'amble qui va le pas, qui va à l'aife. Aller à pied. Aller à cheval. Aller en carroffe.

Aller en bateau. Aller en chaife. Aller en pofte. Aller en relais. Aller à Rome." Aller à Paris. Aller en Italie. Aller en Efpagne. Aller aux Indes. Aller au Japon. Aller à la Meffe. Aller à Vêpres. Aller à la guerre. Aller à l'armée. Aller à un fiége. Aller à la claffe. Aller en Ambaffade. Aller en pélerinage. Alfer en parti. Aller à la petite quere. After aux nouvelles. Aller aux écoutes. After par mer, aller par bateau. I пе fait qu'aller & venir, Aller contre vent & marée. Aller au devant de quelqu'un Aller à la rencontre de quelqu'un.)

On dit quelquefois, Je fus, j'ai été, j'avois été, j'aurois été pour Fallai je fuis alle, j'étois allé, je ferois allé. V. le verbe ETRE.

Il fe dit auffi des Tableaux, dans lefquels ce qui eft peint fait entendre autre chofe que ce qui eft repréfenté. (Il y a trop d'allégories dans ces tableaux. Un tableau trop chargé d'allégories.) ALLEGORIQUE. adj. de t. g. Qui tient de l'Allégorie, qui appartient à l'Allégorie. (Difcours allégorique. Termes allégoriques. Sens allégorique. ExplicaALLÉCHÉR. v. a. Attirer par le plaifir, tion allégorique. Tableau allégorique. par la douceur, par la féduction. Style allegorique.) ALLECHE, EE. participe. ALLEGORIQUEMENT. adv. D'une ALLÉE. f. f. Paflage entre deux murs manière allégorique. (Cela fe doit endans une maison. (Longue allée. Alléé tendre allégoriquement, non pas litté obscure. Allée étroite. Il ne faut pas ralement. Les Prophetes parlent quel-mugnine auffi, Sé mouvoir, ou être quelque endroit. (Les rivières embarraffer l'allée. La porte, l'iffue quetois allégoriquement.) vont à la mer. Les nuées alloient dia d'une allée. ) ALLEGORISER. v. a. Expliquer felon levant au couchant. Les galères vont à ALLÉE, Se dit auffi d'un lieu propre à le fens allégorique. Donner un fens allé- voile & à rame. Les vaiffeaux alloient fe promener, qui s'étend en longueur,gorique. (Les Pères de l'Eglife ont allé & qui eft bordé d'arbres ou de verdure, fans être enfermé de murailles. (Ce bois eft agréable, il est tout planté en allées. Il fe promène dans la grande allée du jardín. Longues allées. Belle allée. Allée double. Allée à perte de vue. Allée couverte. Planter des allées d'ormes, de tilleuls, de noyers, &c.) On appelle Allées & venues, Les pas, les démarches que l'on fait pour une affaire. Après plufieurs allées & venues, enfin il fut conclu que....) ALLEGATION. f. f. Citation d'une autorité. (L'allégation d'un paffage, d'une loi.)

Il fe dit auffi de la fimple propofition d'une chofe qu'on met en avant. (Il répondit fort pertinemment aux allégations de fes Parties.)

ALLÉGE. f. f. Petit bateau qui va à la fuite d'un plus grand, & qui fert à le décharger de ce qu'il y a de trop. (L'al· lége d'un grand bateau. ) ALLEGEANCE. f. f. Adouciffement. (Donner quelque allégeance à des tourmens.) Il eft vieux.

On appelle en Angleterre, Serment d'Allégeance, un acte de foumiffion &

gorite prefque tout l'Ancien Teftament.)
ALLEGORISE, EE. participe.
ALLEGORISEUR. f. m. Celui qui allé.
gorife. Il ne fe dit guère qu'en mau-
vaife part, en parlant d'un homme qui
s'attache toujours à chercher un fens
allégorique à toutes choses. (C'est un al-
légorifeur perpétuel.)

ALLEGORISTE. f. m. Celui qui expli-
que un Auteur dans un fens allégorique.
(Origène eft un grand allégorifte. Un
tel écrivain est un mauvais allégoriste.
Un allegarifte ennuyeux. )
ALLEGRO. adv. Terme de mufique,
qui fe met à la tête d'un air, pour mar-
quer que cet air doit être joué vivement
& gaiement. Il fe prend aufsi substantive-
ment en parlant de l'air même. (Jouer
un allegro.)

ALLEGUER. v. a. Citer une autorité.
(Alléguer un paffage, un texte. Allé-
guer des auteurs. Ålléguer faux. C'eft
un tel qui m'a dit cette nouvelle, je
vous allegue mon auteur.)

Il fignifie auffi, Mettre en avant
avancer. (Alléguer des raifons. Allé
guer des excufes. Il allégua pour les
raifons. Les Juges font obligés de

à toutes voiles, à pleines voiles. Les
planètes vont continuellement.)
On dit, Aller au combat,
pour dire,
S'avancer pour combattre. Aller aux
ennemis, pour dire, s'avancér vers les
ennemis pour les combattre, pour les
charger; & cela ne fe dit proprement
que quand les armées font à portée l'une
de l'autre, où en préfence.

On dit, Aller bien, pour dire, Etre dans le bon chemin : Et, N'aller pas bien, pour dire, 'N'être pas dans le bon chemin. (Allons-nous bien, fommes-nous dans le bon chemin? Il mé femble que nous n'allons pas bien.)

En terme de guerre, on dit, Aller au feu, pour dire, S'expofer au feu des ennemis, s'expofer à effuyer leur feu Et en parlant d'un homme qui s'y expofe bravement & de bonne grace, on dit, qu'Il va au feu comme à la noce.

On dit, Aller aux opinions, aux avis, pour dire, Recueillir les opinions, les avis. On dit auffi, Aller au confeil pour dire, Demander confeil à quel qu'un: Et Aller au Devin, pour dire, Confulter le Devin.

En parlant des chofes qui dépendent de l'autorité, de la jurifdiction de quel

d'obéйlance au Roi. Ce ferment regar- juger felon ce qui eft allégué & prouvé.) qu'un, on dit, qu'Il faut aller à lui pour

doit uniquement la fouveraineté temporelle du Monarque, & fon indépendance à l'égard du Pape. Le ferment d'allégeance fut ordonné par Jacques I.

en 1606.

ALLEGEMENT. fm. Soulagement.

ALLEGUE, ÉE. participe.
ALLELUIA. f. m. Petite plante ainfi
nommée, parce qu'elle fleurit vers le

rer

fièvres malignes.
goût aigrelet; on les emploie dans les

cela, pour dire, Que c'eft à lui qu'il faut s'adreffer. (Il faut aller au Roi pour cela. Il a été obligé d'aller au Pape, d'aller à l'Evêque.)

ALLER, joint avec les infinitifs des verbès, fert quelquefois à fignifier, Se

mettre en mouvement pour faire quel que chofe. (Aller fe promener, aller travailler, aller étudier.)

Quelquefois il fert à marquer les chofes qui font fur le point d'être faites. (Nous allons voir ce qu'il va dire. Ils vont partir. Le jour va finir. Un homme qui va mourir, qui s'en va mourir.)

Il s'emploie quelquefois de telle forte avec le gérondif des verbes, que tous deux en mble ne fignifient que la même chofe que le gérondir, avec lequel il eft joint. Ainfi on dit, Un ruiffeau qui va ferpentant. Il alloit criant par la ville, pour dire, Un ruilleau qui ferpente. Il crioit par la ville, & ainfi du reste, On dit, qu'Un homme s'en va mourant, pour dire qu'il eft fur le point de mourir. ALLER, Se dit auffi du mouvement & de l'effet de certaines chofes artificielles. (Une montre qui va trente heures. Ce reffort ne va plus. Faire aller un moulin. Il y a quelque chofe qui empêche la roue d'aller.)

Il fe dit auffi pour marquer l'écoulement du temps, & la durée du temps qui a été employé à quelque chofe. (Le temps va toujours. Rien ne va plus vite que le temps. Son difcours n'ira qu'à | une demi-heure. Les ouvriers vont bien lentement. Ce bâtiment-là eft allé fort vite.)

Il fe dit auffi pour marquer l'étendue de certaines chofes. (La forêt va depuis le village jufqu'à la rivière. Cette montagne va jufqu'aux nues. Ses cheveux vont jufqu'à la ceinture. Un manteau qui va jufqu'à terre.)

Il fert auffi à marquer la manière dont une chofe eft figurée. (Une pièce de terre qui va en pente. Cela va en rond) Il fert auffi à marquer ou mène un che min, oùil aboutit. (Ce chemin va droit à 1 Églife.)

Ufe dit auffi pour marquer à quoi fe montent des nombres, des fommes, des fupputations. (Ce calcul va bien haut. Les nouvelles levées vont à trente mille hommes. La dépense ira plus loin qu'on ne croit.)

ALLER, Sert auffi à marquer, tant au propre qu'au figuré, le progrès en bien ou en mal, des perfonnes & des chofes. (Il n'y a point d'homme dont l'efprit aille jufque-la. Son imagination va fi loin, qu'elle fe perd. Le raifonnement des plus habiles ne va pas bien avant. Cette vengeance est allée trop loin. Son amour va jufqu'à l'excès, va jufqu'à la folie. C'eft un homme quiira bien loin dans les Arts, dans les Sciences. Cette affaire ita plus loin qu'on ne penfe. Cela va de mal en pis. Sa fanté va de mieux en mieux. Une maifon qui va en déca dence.)

Il fert auffi à marquer l'aboutiffement la fin de quelque chofe. (Toute fon entreprise est allée en fumée, eft allee à rien. Cette affaire va là. Tous fes voeux vont à la Paix, vont au bien de TÉtat.)

On dit, qu'Un homme va toujours a bien, pour dire, qu'll tend toujours au bren. Et forfque des perfonnes qui dif putent ensemble, commencent à s'echauffer un peu trop, on dit Cela va

trop lain. Cela pourroit aller trop loin. ALLER, Se dit aufli pour fignifier la manière dont on agit, dont on fe comporte en de certaines chotes. (Aller vite en befogne.ne faut pas réprendre avec aigreur, il faut y aller doucement. Il n'y faut pas aller fi rudement. La chofe eft bonne en elle-même, mais il faut y aller avec de grandes précautions. Il y va de bonne foi. Il y va à la bonne foi, tout à la bonne foi. Il est allé par les voies de droit, par les voies de fait. Aller à la fortune par des voies d'hon neur, par de méchantes voies. Aller aux grands emplois par la faveur. Aller d'abord aux grands deffeins. C'est un homme qui va droit en tout. Il va au fait.)

ALLER, fe dit auffi pour marquer l'état bon ou mauvais de certaines chofes. (Comment va votre fanté? Comment vous en va? Tout va bien. Ses affaires vont bien vont mal, ne vont pas trop bich.)

[ocr errors]

Il fe dit aufli pour marquer la manière dont une chofe eft faite, eft mife, eft difpofée. Ex cela fe dit fur-tout de ce qui regarde Phabillement. ( Un collet qui va mal. Ce manteau ne va pas bien.) On dit, qu'une étoffe va en biais, pour dire, qu'Elle eft taillée en biais.

On dit à peu près dans le même fens, que Des chofes vont bien enfemble, voni bien l'une avec l'autre, pour dire, qu'Elles conviennent bien ensemble. (L'aurore & le bleu vont bien enfemble. Ces deux couleurs-là vont bien l'une avec l'autre.)

En parlant d'habillement, de parure, on dit, qu'Une chofe va bien, ou qu'Elle va mal, pour dire, qu'Elle fied bien, ou qu'Elle fied mal. (Cet habit-là vous va bien. La feuille morte ne va pas bien aux brunes. Votre perruque vous va mal.)

Et en parlant de certaines chofes qui font appariées, & qui ne fe vendent point feparement, on dit, qu'Elles vont enfemble. (Ces deux gants-là vont enfemble. Ces deux bas vont l'un avec l'autre. Ces quatre eftampes-là vont enfemble.)

Aller de pair, aller du pair, Façon de parler dont on ne fe fert qu'en parlant des perfonnes, par rapport à la qualité, ou à la dépense, ou au mérite, & pour dire, Etre égal, être pareil. (Ces deux Maifons vont de pair pour la noblesse. Il va de pair avec les plus grands Seigneurs pour la dépenfe. Cicéron va de pair avec Demofthene.)

Aller, mis à l'impératif, fert également à faire des fouhaits ou des imprécations, des exhortations ou des menaces, & à marquer de l'indignation. (Allez en paix. Allons, enfans, courage. Va, malheureux. Va, impudent. Allez, n'avez-vous point de honte?)

On fe fert quelquefois du mot Aller, pour donner plus de force à l'expreffion. Ainfi l'on dit, N'allez pas vous imaginer , pour dire, Ne vous imaginez

[blocks in formation]

hafarde au jeu.(De combien allez-vous ? J'y vais de deux piftoles. Il y va de fon refte. Va mon refte. Va tout.)

À certains jeux des cartes, comme l'Hombre, lorfqu'il y a plufieurs bêtes, on demande, Quelle bete va, pour favoir quelle est la bête fur laquelle on joue.

ALLER, joint à la particule y, & employé à marquer l'imperfonnel, fert à marquer de quoi il s'agit, de quelle importance eft la chofe dont on parle. (Quand il devroit y aller de tout mon bien. Songez qu'il y va de votre fortune. C'eft une affaire où il y va de l'intérêt, public. Dans cette affaire-là il n'y alloit pas moins que de fon honneur & de fa vie. Souvenez-vous qu'il y va du falut éternel) Lorsque dans cette fignification on fe fert du futur du fubjonctif iroit on fupprime la particule y. (Quand il iroit de tout mon bien quand il iroit de ma vie.).

Il s'emploie auffi à l'imperfonnel étant précédé de la particule relative en. Ainfi on dit, Il en va de cette af faire là comme de l'autre, pour dire, Il en eft de cette affaire-là comme de l'autre. Il n'en eft pas ainfi. (Il n'en ira pas de cela comme vous penfez.) ALLER, fignifie quelquefois, Faire fes néceffités naturelles: Et c'eft dans ce fens qu'on dit, Le remède qu'il a pris, l'a fait aller cinq ou fix fois. On dit, Aller par haut, pour dire Vomir. (Un remède qui fait aller par haut & par bas.) Et on dit, qu'Un malade laiffe tout aller fous lui, pour dire, qu'Il ne peut plus retenir fes excrémens.

SE LAISSER ALLER, Façon de parler dont on fe fert en plufieurs phrafes, pour dire, Ne pas faire la réfistance qu'on pourroit, ou qu'on devroit. (Se laiffer aller au torrent de la coutume. Se laiffer aller au torrent. Se laiffer aller à la tentation. Se lailler aller aux mauvais exemples. Se laiffer aller à la douleur, à la trifteffe, au défefpoir. Je me fuis laiffé aller à fes prières, à fes follicitations. Se laiffer aller à la faveur, aux préfens.)

En ce fens on dit absolument, qu'Un homme fe laiffe aller, pour dire, Que c'eft un homme facile, & qu'on fait tout ce qu'on veut de lui.

ALLER, joint avec le pronom perfonnel, & la particule en, eft réciproque; & alors il fignifie, Partir, fortir d'un lieu. (Il s'en va. Ils s'en iront bientôt. Il s'en eft allé. Elles s'en font allées. Il faut que tout le monde s'en aille.)

Il fignifie auffi, s'écouler, fe diffiper, s'évaporer. Et dans ce fens on dit qu'Un muid de vin s'en va, pour dire Que le vin qui eft dans le muid s'écoule, s'enfuit. (Tout le vin s'en ira par-là, fi on n'y prend garde. La fumée s'en va par la cheminée. Si l'on ne bouche bien cette fiole 3. tout l'esprit de vin s'en ira. )

Dans les acceptions de ces deux derniers articles, on fe fert auffi de Faire en aller ; & ainfi on dit, (Faire en aller tout le monde. Un fecret pour faire en aller les punaifes. De la pommade

pour

pour faire en aller les rouffeurs. Un fecret pour faire en aller la fièvre. Une pierre pour faire en aller les taches. ) Il eft du ftyle familier.

S'EN ALLER, fe dit auffi en parlant du déclin de la vie, des approches de la mort. (Les jeunes gens viennent, & les vieillards s'en vont. Cet homme eft bien mal, il s'en va, il s'en ira avec les feuilles.) Il fe dit pareillement de tout ce qui ceffe d'être dans un fujet, ou qui commence à fe paffer, à s'effacer. (On ne croit pas que fa fièvre s'en aille fi-tôt. Son mal s'en va peu peu. Son rhumatifme s'en eft allé par les fueurs. Sa beauté s'en va. L'éclat de fon teint commence à s'en aller.')

Il fe dit encore de tout ce qui fe diffi pe, fe confume, s'ufe en quelque manière que ce foit. ( Tout fon argent s'en va en procès. Tout fon temps s'en eft allé à cette affaire. Voilà un habit qui s'en va.)

On dit d'une chofe qui eft fur le point d'être achevée, qu'Elle s'en va faite. (Le Sermon s'en va dit. Le Carême s'en va fini.) Il eft du ftyle familier. On dit auffi, qu’Une chofe s'en va commencer, ou qu'Elle s'en va finir, pour dire, qu'Elle commencera bientôt, qu'Elle finira bientôt. (Le Sermon s'en va finir. Il s'en va onze heures. Il s'en va midi.) Dans les jeux des cartes, on dit, S'en aller d'une carte, pour dire, Se défaire d'une carte. (Allez-vous-en de votre carreau. Je m'en fuis allé de mon Roi de pique. S'en aller des plus hautes cartes.)

Il s'en est allé comme il eft venu, pour
dire, Il n'a rien fait de ce qu'il vou-
loit ou devoit faire. Tout s'en est allé en
fumée , pour dire, Qu'on n'a pas réuffi.
Tout y va,
la paille & le bied, pour
dire, Qu'on n'y a rien épargné. Il n'y
va pas de main morte, pour dire, Il
frappe rudement, il emploie tout ce qui
dépend de lui. Tout va a la débandade,
pour dire, Tout va en défordre.
ALLER, Se prend fubftantivement dans
ces façons de parler. Au long aller petit
fardeau pèse, pour marquer, qu'll n'y
a point de charge fi légère qui ne devien
ne fâcheuse à la longue : Et qu'Un homme
a eu l'aller pour le venir, pour dire,
qu'Il n'a rien fait de ce qu'il prétendoit
faire où il étoit allé, qu'il a fait un
voyage inutile.

On dit auffi au fubftantif, Le pis aller,
pour dire, Le pis qu'il puiffe arriver,
le moindre avantage qu'on puifle avoir;
mais il ne s'emploie guère qu'avec les
pronoms perfonnels. (S'il ne peut épou-
fer cette fille-là, fon pis aller fera de
demeurer corame il eft. Si vous ne trou-
vez mieux, je ferai votre pis aller. )

On dit adverbialement, Au pis aller
pour marquer le plus grand mal, ou le
moindre avantage qui puiffe arriver de
quelque chofe. (Au pis aller, il en fera
quitte pour une amende.)
ALLE, EE. participe.

ALLIANCE, fe dit encore figurément de l'union & du mêlange de plufieurs chofes. (Faire une alliance du facré & du profane, du vice & de la vertu.) ALLIANCE, fe dit aufli d'une bague faite d'un fil d'or & d'un fil d'argent entrelacés, & d'une bague d'un feul métal qui eft montée de deux pierres de différentes couleurs. (Une belle alliance. Acheter une alliance. Porter au doigt une jolie alliance. )

Il fe dit auffi de l'union, de la confédération qui fe fait entre des États pour leurs intérêts communs. (Les Sui fes ont une ancienne alliance avec la France. )

ALLIER. v. a. Mêler, incorporer enfemble. (Allier l'or avec l'argent.)

En ce fens il eft aufli récipr. (Ces deux métaux ne s'allient point, ne peuvent s'allier enfemble.)

ALLIER, à l'actif, fignifie auffi, Joindre par mariage, & alors il s'emploie ordinairement avec le pronom perfonnel. (Il s'eft allié en bon lieu. Il veut fe bien allier. S'allier à une bonne famille, avec une bonne famille. Ces deux familles fe font alliées.)

Il fe dit auffi des Princes & des États qui fe liguent enfemble pour leur communs intérêts. (Ces deux Republiques s'allièrent enfemble. C'eft l'intérêt de leurs États qui allie ces deux Princes.)

ALLESER. v. a. Agrandir le calibre d'un ALI IE, EE. participe.
canon. (Aliefer un canon.)
ALLESE, EE. participe.

ALLESOIR. f. m. Terme d'Artillerie.
Challis de charpente fufpendu en l'air
pour allefer un canon, c'est-à-dire lui
donner fon calibre. C'eft auffi le nom d'un
outil de ferrurier, pour calibrer un trou.
ALLESURE. f. f. Terme d'Artillerie. Ce
font les parties du métal qui tombent en
allefant un canon.

ALLER, s'emploie en diverfes phrafes
proverbialement & figurément. Ainfi on
dit, Aller fon chemin, pour dire, Pour-
fuivre fon entreprife, ne fe pas détour-
ner de la conduite qu'on a commencé à
tenir. Aller fon grand chemin, pour dire,
Agir fans artifice. Aller vite en befogne,
pour dire, Agir avec précipitation. Al-
ler & venir comme pois en pot, pour
dire, Ne faire qu'aller & venir, fe
donner beaucoup de mouvement fans
fujet. A force de mal aller tout ira bien,
pour dire, qu'll faut efpérer qu'après
beaucoup de malheurs & de difgraces,
il arrivera quelque révolution heureu-
fe, & que ce qu'on croyoit devoir nuire
à une affaire, y fervira peut-être. On l'a
bien háté d'aller, pour dire. On lui a fait
une rude répriminde. Et On le hatera
bien d'aller, pour dire, qu'On le rangera
bien à fon devoir. On va bien loin depuis
qu'on eft las, pour dire, qu'll ne faut
pas fe rebuter, fe décourager dans les
affaires. Tous chemins vont à Rome, pour
dire, Que par differens moyens on ar-
rive à même fin. Les premiers vont de-
vant, pour dire, Que les plus diligens
ont toujours de l'avantage. Il va comme
on le mène, pour dire, Il n'eft pas ca-
pable de prendre une réfolution de lui-
-même. Cela va tout feul, pour dire,
qu'Une affaire ne reçoit point de dif-
ficulté. Cela va comme il plait à Dieu,
pour faire entendre, qu'Une affaire eft
négligée, que l'on n'en prend aucun
foin. Cela va fans dire, Pour marquer
une chofe que l'on fuppofe certaine
qui n'a pas belain d'être exprimée,mation des fiècles.)
Tome L

ALLEU. f. m. Il n'a d'ufage qu'avec le
mot Franc, Franc-alleu ; & il se dit de
tout fonds de terre, foit noble ou ro-
turier, qui eft exempt de tous droits
feigneuriaux. (Toutes ces terres font
des francs-alleus. Tenir en franc alleu.)
ALLIAGE, f. m. Union de plufieurs mé.
taux ou demi-métaux par la fufion. Le
bronze, le tombac, le cuivre jaune font
des alliages. (Les Monnoyeurs doivent
faire l'alliage felon l'Ordonnance. L'ar-
gent & le cuivre fervent d'alliage à l'or.)
ALLIAGE, fe met auffi au figuré. (Il y a peu
de vertus humaines fans quelque alliage.)
ALLIANCE. L. f. Union par mariage. (II
a fait une grande alliance en mariant fa
fille à un homme d'une fi haute naiffan-
ce. Ces Maifons font jointes par plu-
fiears alliances.)

ALLIANCE, fe dit auffi d'une affinité fpi-
rituelle. Voyez AFFINITE.
On appelle Ancienne alliance, L'al-
liance que
Dieu contracta avec Abraham
& fes defcendans. Et Nouvelle alliance,
L'alliance que Dieu a contrastée par la
rédemption, avec tous ceux qui croi-
roient en Jefus-Chrift. (L'ancienne al-
liance a duré depuis la vocation d'A
braham jufqu'à la venue du Meffic. La
nouvelle alliance dure depuis la venue
du Meffie, & durera jufqu'à la confom

Il eft auffi fubftantif. Et alors il fignifie, Celui qui eft joint à un autre par affinité. (Cet homme-là eft mon allié. Nos parens & nos alliés. Nous ne fommes pas parens, nous ne formes qu'alliés.)

Il fignifie auf, Celui qui eft confédéré. Le Roi a toujours eu foin de fecourir & d'affifter fes alliés. Ce Princelà eft allié de la Couronne. Cette République eft notre alliée. ) ALLIER. f. m. (Ce mot n'est que de deux. fyllabes.) Sorte, de filet à prendre des perdrix. (I a pris tant de perdrix avec des alliers.) Il est plus ufité au pluriel qu'au fingulier.,

ALLIOTI. 1. Étoile de la queue de la grande Ourfe.

ALLOBROGE. L. m. Ce mot n'eft point mis ici comme un nom de Peuple ancien, mais parce qu'on s'en fert pour gnifier un homme groffier, un rustre„ un homme qui a le fens de travers. (C'eft un franc allobroge. Traiter quel qu'un d'allobroge.) Ileft familier. ALLOCATION. f. f. Se dit d'un article qu'on paffe en compte. ALLOCUTION. L. f. Terme par lequel on défigne les harangues que les Géné raux & les Empereurs Romains faifoient à leurs troupes.

On donne auffi dans ce fens le nom d'Allocution aux médailles, fur le revers. defquelles ils font repréfentés fur gradin parlant à des foldats. ALLODIAL, ALE. adj. Qui eft en franc allev. (Terres allodiales.) ALLODIALITÉ. f. f. Terme de Droit. Qualité de ce qui cft allodial. ALLOUER.v. a. Approuver, Paffer une dépenfe employée dans un compte. (On Elui a alloué un article de deux mille francs F

« PrécédentContinuer »