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pour les faux frais. Il avoit bien peur qu'on ne lui allouât pas cette dépense.) ALLOUE, EE. participe.

ALLOUÉ. 1. m. Nom d'un Juge dans certaines Juridictions. ( L'alloué eft le Lieutenant du Sénéchal.)

ALLUCHON. f. m. Pointe ou dent qui fert au mouvement des machines qu'on fait mouvoir par des roues. ALLUME. 1. ou Flambart, pour éclairer dans le four. Terme de Boulanger. ALLUMER. v. a. Mettre le feu à quelque chofe de combustible. ( Allumer un fagot. Allumer une javelle. Allumer les bougies. Allumer de la chandelle. Allumer un flambeau. Allumer les cierges. Allumer la lampe.) On dit, Allumer le feu, allumer du feu, pour dire, Allumer le bois qui eft dans le foyer.

re,

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On dit figurément, Allumer la guerre, pour dire, Être caufe de la guerre. Allumer une paffion, pour dire, Exciter une paffion. Allumer la colère, pour diExciter la colère. On dit auffi qu'Une violente paffion allume les humeurs, pour dire, qu'Elle les fait fermenter, & les met dans une difpofition prochaine à la fièvre. Et qu'une trop grande méditation, une trop grande application, une trop grande contention allume les efprits, pour dire, qu'Elle les fubtilife trop, & les met dans un trop grand mouvement.. ALLUMER, Eft auffi réciproque dans le propre & dans le figuré. ( Du bois qui a bien de la peine à s'allumer. La guerre s'alluma de toutes parts. Il y a à craindre que fa bile ne s'allume.) ALLUME, EE. participe. ALLUMÉ, ÉE. adj. Terme de Blafon. Il fe dit des yeux qui font d'un autre émail que le corps de l'animal, ou du flambeau dont la flamme eft d'un émail

différent.

ALLUMETTE. f. f. Petit brin de bois foufré par les deux bouts, & fervant d'ordinaire à allumer des chandelles, des bougies. (Vendeur d'allumettes.) ALLURE. f. f. Démarche, façon de marcher. (Contrefaire fon allure. Je le connus à fon allure. Ce cheval a une allure fort douce.)

En ce fens il n'a d'ufage au pluriel qu'en parlant des chevaux. ( Ce cheval a les allures belles, de belles allures.) Mais figurément il fe dit de la manière dont un homme fe conduit dans une affaire. (J'ai reconnu fes allures.) ALLUSION. f. f. Figure de Rhétorique, par laquelle on fait fentir la convenance le rapport que des chofes ou des perfonnes ont l'une avec l'autre. (Allufion ingénieufe. Allufion forcée. Allufion froide & infipide. Allufion naturelle. En parlant ainfi, il faifoit allufion aux mœurs de fon temps.)

ALLUVIOŇ. f. f. Accroiffement de terrein qui fe fait à un des bords d'une rivière, lorfque la rivière s'en retire, & qu'elle prend fon cours d'un autre côté. (Droit d'alluvion. Cette terre s'eft accrue par alluvion.)

ALM ALMAGESTE. f. m. Collection d'obfervations aftronomiques. (L'Almageste de Ptolomée, de Riccioli.)

ALMANACH. f. m. Calendrier qui contient tous les jours de l'année, les Fêtes, les Lunaifons, les Eclipfes, les Signes dans lefquels le Soleil entre, & quelquefois des pronoftics du beau & du mauvais temps. ( Almanach nouveau. Almanach pour l'année, &c. Voyez dans l'Almanach. Faire des Almanachs. Compofer des Almanachs.)

On appelle Almanach du palais, Un Calendrier où font marquées les Fêtes du Palais, c'est-à-dire, les jours où le Palais vaque. Almanach perpétuel, Un Almanach qui peut fervir pour un grand nombre d'années. Almanach fpirituel, Un Almanach où toutes les Fêtes & les

dévotions particulières de chaque Eglife font marquées.

On dit figurément & en raillant, Faire des Almanachs, compofer des Almanachs, pour dire, S'amufer à faire des prono!tics en l'air, Se remplir l'idée de chofes qui peuvent n'arriver jamais. Et on appelle Faifeur d'Almanachs, Un homme qui fe mele de faire de pareils pronoftics.

On dit proverbialement d'Un homme qui avoit prédit ce qui devoit arriver dans une affaire, qu'Une autre fois on prendra de fes Almanachs.

On dit auffi figurément d'Une perfonne qui à tous les changemens de temps fe reffent de quelque infirmité, que Son corps eft un Almanach, ALMANDINE. f. f. Efpèce de rubis. ALMUCANTARAT ou ALMICANTARAT. f. m. Mot Arabe. Terme d'Astronomie. On nomme Almucantarats tous

les petits cercles de la fphère, paralleles a l'horizon, depuis l'horizon jusqu'au Zénit. (L'horizon peut être regardé comme le plus grand des Almucantarats.) ALO

ALOES. f. m. Arbre qui croît dans les Indes, prefque femblable à un Olivier, & dont le bois eft odoriférant & fort pefant. (Du bois d'Aloès.)

ALOES, Eft auffi une plante qui vient en Arabie, & en d'autres endroits de l'Afie, &c. dont on tire un fuc fort amer, & dont on fe fert dans la Médecine. (Pilules d'aloès. Extraits d'aloès. Amer comme de l'aloès.)

ALOETIQUES. adj. & f. m. plur. Remè.

des où entre l'Aloès.

ALOGNE. f. Terme de Marine, espèce de cordage.

ALOI. f. m. Le titre que l'or & l'argent doivent avoir. Ainfi on dit, que De l'or, que De l'argent eft de bon aloi, pour dire, qu'll eft au titre de l'Ordonnance: Et qu'll eft de bas aloi pour dire, qu'll n'eft pas du titre dont il de

vroit être.

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On dit, figurément, qu'Un homme eft de bas aloi , pour dire, qu'll eft de baffe naiffance de baile condition, d'une profeffion vile, ou qu'il est méprifable par lui-même. Et on appelle Marchandifes de mauvais aloi, Des marchandifes qui ne font pas de la qualité requife par les Réglemens, par les Or donnances.

ALONGE. f. f. Pièce qu'on met à un ha bit, à un meuble pour l'alonger. ( Mettre une alonge à une jupe. Il faut mettre une alonge à ces rideaux.)

ALONGE, En terme de Chimie, eft un vaifleau ou tuyau que l'on emploie dans quelques diftillations, & que l'on place entre le récipient & le chapiteau. ALONGEMENT. 1. m. Augmentation de longueur, ce qui eft ajouté à la longueur de quelque chofe. (L'alongement d'un canal, d'un jardin, d'une allée, d'une avenue. )

Il fe dit figurément Des lenteurs affectées & recherchées dans les affaires. (C'est un homme qui cherche, qui trouve toujours des alongemens dans les affaires. Ce ne font qu'alongemens.) ALONGER. v. a. Faire qu'une chofe foit, ou paroiffe plus longue, plus étendue. (Alonger une table. Alonger une galerie. Alonger un habit, une jupe. Alonger des étriers. Alonger le cou. Alonger le bras. Alonger les jambes.)

lefignifie auffi, Faire durer davantage. (Alonger le temps. Alonger un proces. Alonger une affaire. Alonger le travail. Alonger une procédure.)

On dit, Alonger un coup d'épée. Alonger une eftocade, pour dire, Porter un coup d'épée, une estocade, en alongeant le bras.

On dit figurément; Alonger le parchemin , pour dire Faire de longues écritures dans le deffein d'en tirer plus de profit. Tirer un procès en longueur par des formalités & des chicanes.

On dit auffi figurément, Alonger la courroie, pour dire, Porter les profits d'une charge, d'un emploi plus loin qu'ils ne devroient aller communément. (Cet emploi ne lui vaudroit pas tant, s'il n'alongeoit un peu la courroie.)

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On s'en fert auffi pour dire, Ufer d'une grande économie dans la dépense. (Ila une grande famille & peu de revenu il faut qu'il alonge bien la courroie pour aller jufqu'au bout de l'année. ) ALONGE, EE. participe. ALOPÉCIE. f. f. Pelade, maladie qui fait tomber le poil.

ALORS. adv. de temps. En ce temps là. (Alors on vit paroître. Alors je lui dis. Où étiez-vous alors.)

On dit, proverbialement, Alors com me alors, pour dire, Quand on fera en ce temps-là, en cette conjoncturelà, on avifera à ce qu'il faudra faire. (Vous me dites qu'en ce temps-là les affaires feront bien changées : hé bien! alors comme alors.) On dit, C'étoient Les manières d'alors, la mode d'alors, pour dire, On en ufoit alors de la forte, c'étoit alors la mode.

ALOSE. f. f. Sorte de poiffon de mer, qui remonte ordinairement au Printemps

dans les rivières. (La pêche des alofes. Une alofe bien fraîche, bien graffe.) ALOUETTE. f. f. Petit oiseau dont le chant eft agréable, & qui eft du genre de ceux qui vivent de grain, & font leur nid à terre dans les campagnes. (Le chant de l'alouette. Tendre aux alouettes. Prendre des alouettes au miroir. Une douzaine d'alouettes. Manger des alouettes.) On appelle Alouette hupée Une forte d'alouette qu'on nomme autrement Cochevis.

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On appelle communément Des terres fablonneufes, (Des terres à alouettes.)

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On dit proverbialement, (Si le Ciel tomboit il y auroit bien des alouettes prifes.) Et cela fe dit pour fe moquer d'une fuppofition abfurde, en y répondant par une autre encore plus abfurde. Et on dit proverbialement d'un pareffeux qui voudroit avoir les chofes fans peine, qu'll attend que les alouettes lui tombent toutes rôties dans le bec.) ALOURDIR. v. a. Rendre lourd, appefantir.Il n'a guère d'ufage qu'au participe, ou aux temps formés du participe. (Cela m'a tout alourdi. Je fuis tout alourdi. J'ai la tête toute alourdie.) On ne l'emploie guère que dans la converfation familière.

ALOURDI, IE. participe.

ALQYAU. f. m. Pièce de bœuf coupée le long du dos. (Aloyau de la première pièce, de la feconde pièce. Gros aloyau. Aloyau rôti. Aloyau en ragoût.) ALP

ALPHABET. f. m. Recueil de toutes les lettres d'une Langue, rangées felon l'ordre établi dans cette Langue. (Alphabet Hébreu. Alphabet Arabe. Alphabet Grec. Alphabet Latin. L'alphabet Fran. çois.)

On dit d'Un homme qui n'a que les
premiers commencemens d'une fcience,
qu'll n'eft encore qu'à l'alphabet ; Et d'un
homme qui n'a pas les premiers princi-
pes d'une chofe dont on parle, qu'll
faut le renvoyer à l'alphabet.
ALPHABET, Se dit auffi d'un petit Livre
imprimé, qui contient les lettres de
l'alphabet, & les premières leçons qu'on
donne aux enfans, à qui on apprend à lire.
(Acheter un alphabet pour un enfant.)
ALPHABETIQUE, adj. de t. g. Qui eft
felen l'ordre de l'alphabet. (Une table
alphabétique. Un index alphabétique.)
ALPIOU. I. m. Terme de jeu. Mot tiré
de l'italien. Faire un Alpiou, c'est dou-
bler fa mife après l'avoir gagnée.
ALPISTE. f. m. Plante ainfi nommée par
les Grenetiers. C'eft une espèce de
Chiendent. On en nourrit les ferins.
ALT

ALTE. Voyez HALTE.
ALTÉRABLE. adj. de t. g. Qui peut être
altéré. (Parmi les métaux, il y en a qui
font plus ou moins altérables.)
ALTERANT, ANTE. adj. Qui altère,
qui caufe de la foif. (Un ragoût altérant.)
ALTERATION. f. f. Changement dans
T'état d'une chofe. En ce fens il n'a guère
d'ufage que dans la Phyfique. (L'altéra
tion des qualités dans les corps.).
ALTERATION, Dans l'ufage ordinaire,
fe prend pour Changement de bien en
mal dans l'état d'une chofe. (Tous les
excès caufent de l'altération dans la fanté.
Cela lui a caufé une grande altération
dans les humeurs, dans le fang, dans
toute l'habitude du corps.)

On dit figurément dans le même sens, Caufer de l'altération dans l'amitié, pour dire, Caufer du refroidiffement dans l'amitié; Et Caufer de l'altération dans | les efprits, pour dire, Y exciter la colère, l'indignation, la haine, &c. ALTERATION, Signifie auffi, Émotion d'efprit. (Son difcours caufa une grande altération dans les efprits. Il dit cela. avec quelque altération.)

ALTERATION, en parlant des Monnoies,
fignifie, La falfification des Monnoies,
par l'excès de l'alliage. (L'altération de
la monnoie eft un crime capital. )
ALTERATION, Signifie auifi, Grande
foif. (Cela lui a caufé une grande altéra-
tion. Il a une altération continuelle. L'al-
tération eft une fuite ordinaire de la fiè-
vre.)

ALTERCATION. f. f. Débat, conten-
tion, conteftation entre deux ou plu
fieurs perfonnes. (Il s'éleva une grande
altercation entre eux.)

ALTERCAS. f. m. Il fignifie la même
chofe qu'Altercation, & il eft vieux.
ALTÉRER. v. a. Changer l'état d'une
chofe. En ce fens il n'a guère d'ufage
que dans le Didactique. (Tout ce qui
altère les qualités des corps.)
ALTERER, Dans l'ufage ordinaire, figni-
fie, Changer l'état d'une chofe de bien
en mal. (Le foleil altère les couleurs. Le
grand chaud altère les liqueurs. La fiè-
vre altère les humeurs, altère le fang.
Cela lui a altéré le tempérament. )

On dit figurément, Altérer l'amitié,
pour dire, Caufer du refroidiffement
dans l'amitié. Altérer les efprits, pour
dire, Exciter de l'émotion dans les ef
prits; ce qui fe dit toujours en mau-
vaife part. Altérer un difcours, pour
dire, Le rapporter autrement qu'il n'a
été prononcé ou écrit. Et Altérer le fens
des Ecritures, pour dire, Les détourner
dans un fens différent de celui qui est
reçu pour le véritable.

Ón dit auffi, Altérer les monnoies, pour dire, Les falfifier par un faux alliage. ALTERER, fignifie auffi, Caufer de la foif. (Cette fauce m'a fort altéré. Les médecines altèrent ordinairement.) ALTERER, eft auffi réciproque ; & alors il ne fe dit qu'en parlant des chofes, foit phyfiques, foit morales, qui font fufceptibles de changement. (Le vin s'altère à l'air. Les bonnes coutumes s'altèrent peu à peu.),

ALTERE, EE. participe.

On dit figurément d'Un homme cruel
qui fe plaît à répandre le fang, qu'Il est
altéré de fang humain, que c'eft un tigre
altéré de fang.)

ALTERNATIF, IVE. adj. Il fe dit pro-
prement de deux chofes qui agiffent.con-
tinuellement l'une après l'autre. (La
fyftole & la diastole du cœur font deux
mouvemens alternatifs. Deux pièces
d'une machine qui ont un mouvement
alternatif.)

En termes de Logique, on appelle Pro-
pofition alternative, Une propofition qui
contient deux parties oppofées, dont il
faut néceffairement en admettre une.
ALTERNATIF, Se dit auffi de certains
offices qui font exercés fucceffivement
par deux perfonnes qui entrent en exer-
cice tour à tour. (Un office alternatif,
une charge alternative. Il a acheté les
deux offices, l'ancien & l'alternatif.)
ALTERNATIVE. f. f. L'option entre
deux propofitions, entre deux choses.
(On lui a propofé, ou de rendre la terre,
ou de la payer, il eft embarraffé fur l'al-
ternative. Je vous offre l'alternative.On
lui a donné l'alternative.)
ALTERNATIVEMENT. adj, Tour à

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tour, & l'un après l'autre. (Comman
der alternativement.
ALTERNE. adj. de t. g. Terme de Géo-
métrie. On appelle Angles alternes, Les
angles qu'une ligne forme de deux diffé-
rens côtés avec deux parallèles qu'elle
coupe.

ALTERNÉ, ÉE. adj. Terme de Blafon
qui fe dit des pièces qui fe correfpondent.
ALTESSE. f. f. Titre d'honneur qui fe
donne à différens Princes en parlant &
en écrivant. (Alteffe Royale. Alteffe
Séréniffime. Alteffe Electorale. Traiter
d'Alteffe. Donner de l'Altelle.)
ALTIER, ERE. adj. Prononcez I'R.
Superbe, qui a de la fierté, qui marque
de la fierté. (Mine altière. Façon altière.
Efprit altier. Humeur altière. Caractère
altier.)

ALTRIMÉTRIE. f. f. Mefure de hauteur.

ALU

ALUDE. f. f. Bafane colorée dont on
couvre les livres.
As 4
ALUDEL. f. m. Terme de Chimie. Ef-
pèce de chapiteau qui n'a point de fond.
On forme de plufieurs Aludels un canal
qui eft terminé par un chapiteau aveugle,
c'eft-à-dire, qui n'a point de bec. On
s'en fert pour fublimer une fubftance.
ALVEOLAIRE. adj. de t. g. Qui appar-
tient aux Alvéoles. (Le nerf alvéolaire.
L'artère alvéolaire.)

ALVÉOLE. f. m. On appelle ainfi cha-
que petite cellule où chaque abeille fe
loge dans un rayon de miel. (Chaque
abeille a fon petit alvéole.)

Il fe dit auffi des trous où les dents font. placées. (L'alvéole d'une dent.) ALUINE. Voyez ABSYNTHE. ALUMELLE. f. f. Lame de couteau. I vieillit.

ALUMINEUX, EUSE. adj. Qui eft d'a-
lun, ou qui tient de la nature de l'alun.
(De l'eau alumineufe.)
ALUN. f. m. Sel neutre, d'un goût auf-
tère & aftringent, formé par l'union de
l'acide vitriolique & d'une terre abfor-
bante ou alcaline, dont la nature n'est
point encore parfaitement connue des
Chimistes. (Alun de roche. Alun brûlé,
Alun calciné. Poudre d'alun. Eau d'alun..
Laver un livre dans de l'eau d'alun.) On
appelle Alun de plume, Une cfpèce de
Talc qui eft par petits filamens, & qui
s'appelle autrement Pierre d'Amiante.
ALUNAGE. f. m. Terme de Teinturier
en foie : c'est pour imprégner la foie d'a
lun.

ALUNER. v. a. Tremper dans de l'eau.
d'alun. (Aluner du papier. Aluner des.
étoffes pour les teindre.)
ALUNE, EE. participe.

ALY
ALYSSON. f. Plante.

AMA

AMABILITÉ. f. f. Caractère d'une per

fonne aimable. AMADIS. f. m. On appelle ainfi Des bouts de manche de vefte qui fe boutonnent fur le poignet. (Des amadis brodés d'or. De beaux amadis. Ces amadis font trop courts.) AMADOU. Î. m. Méche faite avec une efpèce de champignon. AMADOUER. v. a. Flatter, careffer,, pour attirer à foi. (Amadouer les enfans.

Amadouer le peuple. Il l'amadoua par de AMARQUE. f. f. Tonneau flottant aubelles paroles.)

AMADOUE, EE. participe. AMADOUVIER. f. m. Agaric. AMAIGRIR. v. a. Rendre maigre. (Le jeûne amaigrit. L'ufage fréquent de certains alimens defsèche & amaigrit. Le travail l'a amaigri.),

Il eft auffi neutre, & fignifie, Devenir maigre. (Il amaigrit tous les jours. Les bœufs amaigriffent dans ces pâturages au lieu d'engraiffer.)

AMAIGRISSEMENT. f. m. L'état d'une perfonne qui paffe de l'embonpoint à la maigreur. (L'amaigriffement eft un mauvais préfage dans les perfonnes âgées.) AMALGAME. f. f. Terme de Chimie. Union d'un métal ou d'un demi-métal avec le mercure ou le vif-argent. On dit auffi Amalgamation.

AMALGAMER. v. a. Unir l'or, l'argent, l'étain, &c. avec le mercure. (Faire une amalgame.)

AMALGAME, ÉE. participe. AMANDE. f. f. Fruit de l'amandier, de faveur douce, ou amère, felon la nature de l'arbre, de matière compacte, couvert d'une petite pellicule, & enfermé dans une coque dure, entourée d'une écale verte. ( Amande douce. Amande amère. La coque d'une amande. Huile d'amande douce. Du lait d'amande. Pâte d'amande. Un gâteau d'amandes. Bifcuit d'amandes amères.)

On appelle Amandes liffées, Une forte de dragees faites d'amandes couvertes de fucre: Et Amandes à la praline, Des amandes cuites dans du fucre brûlant. AMANDE, Se dit auffi du dedans de tous les fruits à noyau. (Caffer un noyau pour avoir l'amande. Les amandes d'abricots font amères.)

AMANDÉ. f. m. Sorte de boiffon faite avec du lait & des amandes broyées & paffées. (Prendre un amandé. ) AMANDIER. f. m. Arbre qui porte les amandes. (Les amandiers fleuriffent de bonne heure. Les amandiers font fujets à geler. Greffer des fruits à noyau fur un amandier.)

AMANT, ANTE. f. Celui ou celle qui aime avec paffion une perfonne d'un autre fexe. (Amant fidelle. Amante infortunée. Une femme qui a beaucoup d'amans. Les Poëtes appellent l'Aurore, l'amante de Céphale.)

AMANS, fe dit aufli au pluriel, De deux perfonnes de différens fexes qui s'aiment. (Le mariage entre ces deux amans eft réfolu. )

AMARANTHE. f. f. Fleur d'Automne, qui eft ordinairement d'un rouge de pourpre velouté, & dont il y en a quelquesunes qui fleuriffent en forme de panache, & d'autres en forme de grappes. (L'amaranthe eft le fymbole de l'immortalité. De la graine d'amaranthe.) AMARANTHE, eft auffi adjectif de t. g. Et il fe dit des étoffes de couleur d'amaranthe. (Un velours amaranthe. Un fatin amaranthe. Un drap amaranthe. De la foie amaranthe.)

AMARINER, v. a. Terme de Marine. C'est envoyer des gens pour remplacer l'équipage d'un vailleau pris. AMARINE, EE. participe.

deilus d'un banc de fable, ou mât qu'on éleve fur une roche pour avertir les vaiffeaux de ne point en approcher. Voyez BALISE & BOUÉE. AMARRAGE. f. m. Terme de Marine. C'est l'ancrage du vaiffeau, ou l'attache de les agrès avec des cordages. AMARRE. f. f. Terme de Marine. Cordage fervant á attacher un vaiffeau, & à attacher auffi diverfes chofes dans un vaifleau. (Les amarres d'un vaiffeau. Retenir le canon avec les amarres. Lier une table avec une amarre.) On dit, qu'Un vaiffeau a toutes fes amarres dehors, pour dire, qu'Il a jeté toutes fes ancres. AMARRER. v. a. Terme de Marine. Lier, attacher avec une amarre. (Amarrer un vailleau aux anneaux du port. Amarrer le canon dans un vaiffeau, de peur qu'il ne roule.) AMARRE, LE. participe. AMAS. f. m. Ássemblage de plufieurs chofes, foit d'une même nature, foit d'une nature différente. (Amas de pierres. Amas d'argent. Avant que de commen cer à bâtir, il faut faire amas des matériaux néceffaires. Faire de grands amas de blé. Faire amas de toutes fortes de provifions. Il fe fait un grand amas d'hu meurs dans un corps mal difpofé. Ce livre n'eft qu'un amas de citations.)

Il fe dit auffi De l'affemblage, du concours de plufieurs perfonnes. (Voyant un fi grand amas de peuple. Un amas de toute forte gens.

AMASSER. v. a. Faire amas, faire un amas mettre enfemble. ( Amasser des matériaux. Amaffer de l'argent. Amaffer de grands biens. Amaffer fou fur fou.) Quand Amaffer eft employé fans régime, on fous-entend toujours, Amaller de l'argent. Et c'eft dans cette acception qu'on dit, qu'(Un homme ne fait qu'amaffer.)

AMASSer, Se dit auffi, pour dire, Affembler beaucoup de perfonnes. (11 amassa auffi - tôt ce qu'il put trouver d'amis. Amaffer des troupes de tous côtés.)

On dit figurément, Amaffer des preuves pour une affaire, amaffer des matériaux pour un ouvrage, pour dire, Raffembler, recueillir des preuves, des

matériaux.

AMASSER, eft auffi réciproque. (Le peuple s'amaffa autour de lui. Il s'eft amassé beaucoup de fable qui endommage le port. Les maladies viennent par les mauvaifes humeurs qui s'amaflent.) AMASSER, fignifie auffi, Relever de terre ce qui eft tombé. (Amaffer fes gants. Amaffer un papier.) Dans cette fignification il vieillit, & 'on dit plus ordinairement Ramasser. AMASSE, EE. participe. AMASSETTE. f. f. Terme de peinture : Petit inftrument de bois pour ramaffer la maffe des couleurs en les broyant. AMATEUR. f. m. Celui qui a beaucoup d'attachement pour quelque chofe. (Amateur de la vertu, de la gloire. Amateur de louanges. Amateur de la nouveauté.)

Il fe dit auffi De celui qui aime les beaux arts fans les exercer. (Amateur

de la peinture, de la fculpture, de la mufique. Il ne fait pas peindre, mais il eft amateur.)

AMATIR. v. a. Terme d'Orfévre. Ôter le poli à l'or ou à l'argent. AMATI, IE. particip. AMAUROSE, f. f. Terme de Médecine. Voyez GOUTE SEREINE. AMAZONE. f. f. Femme de courage mâle & guerrier. (C'eft une amazone.) Cette fignification vient de ce que les Anciens ont écrit qu'il y avoit autrefois en Afie un grand pays habité par des femmes toutes guerrières, appellées Amazones, à caule que dès leur enfance on leur brûloit une mamelle pour les rendre plus propres à tirer de l'arc. AMB AMBAGES. f. f. pl. Circuit & embarras de paroles. (De longues ambages. Il ne parle jamais que par ambages.) Il est de peu d'ufage.

AMBAIBA. f. m. Arbre. AMBALAM. f. Arbre des Indes. AMBALARD. Espece de brouette. Ter me de manufacture de papier. AMBARE. f. Arbre des Indes. AMBASSADE. f. f. La charge, l'emploi, la fonction d'un homme envoyé par un Prince ou par un État fouverain, à un autre Prince ou État fouverain. ( Ambaf fade honorable. Envoyer un habile homme en Ambaffade. On l'envoya en Ambaffade à Rome. Il alla en Ambaflade à Conftantinople. L'Ambaffade de Rome.) On dit, Envoyer en Ambaffade, pour dire, Envoyer quelqu'un en qualité d'Ambaffadeur.

On dit auffi, Envoyer une Ambaffade, recevoir une Ambaffade, pour dire, Envoyer des Ambafladeurs, recevoir des Ambaffadeurs.

On dit, qu'Une Ambassade eft magnifi que, pour dire, Que la fuite de l'Ambaffadeur eft nombreufe & magnifique. AMBASSADE, Dans le difcours familier fe dit De certains meflages entre particuliers. Ainfi on dit, (Faire une Ambaffade, s'acquitter d'une ambaffade auprès de quelqu'un, fe charger d'une ambasfade. Je ne me charge point d'une pa reille ambaffade.)

AMBASSADEUR. f. m. Celui qui eft envoyé en Ambassade par un Prince ou par un État souverain, à un autre Prince ou État fouverain, avec caractère de représentation. (Ambaffadeur Ordinaire. Ambaffadeur Extraordinaire. L'Ambaffadeur de France à Rome. L'Ambassadeur d'Espagne en France. Nommer un Amballadeur. Envoyer un Ambaffadeur à un Prince. L'Introducteur des Ambassadeurs.)

On le dit auffi figurément & familièrement De toutes les perfonnes que l'on emploie à faire quelque message. (Vous ne pouviez employer un plus habile Ambaffadeur.)

AMBASSADRICE. f. f. La femme d'un Ambaffadeur. Il s'eft dit auffi autrefois d'une Dame qui avoit été employée en Ambaffade avec le titre d'Ambaladrice. AMBASSADRICE, fe dit aufsi au figuré. (Vous m'avez envoyé une jolie Ambaffadrice.)

AMBESAS. f, m, Coup au jeu du Triss

trac, lorfqu'avec les deux dés on amène deux as. (Amener ambefas. Il a fait un bon ambelas.) On dit plus commune ment Befet.

'AMBIANT, ANTE. adj. Terme de Phyfique, Qui entoure qui enveloppe. Un fluide ambiant. L'air ambiant. PP. AMBIDEXTRE. adj. de t. g. Qui fe fert également des deux mains. (Un homme ambidextre. Une femme ambidextre.) AMBIGU, UE. adj. Douteux, qui peut avoir double fens. (Réponse ambiguë. Paroles ambiguës. Parler en termes ambigus. Des lignes ambigus. Des preuves ambiguës. Les Oracles étoient fou. vent ambigus.)

AMBIGU. f.m. Sorte de repas où l'on fert en même temps la viande & le fruit, & qui tient de la collation & du fouper. (On fervit un ambigu magnifique. (

AMBIGU, Se dit auffi figurément pour un mélange de chofes oppofées. (Cette femme eft un ambigu de prude & de coquette.)

AMBIGUITÉ. f. f. (On fait sentir l'U) Défaut d'un difcours équivoque & fufceptible de divers fens. (Parlez net & fans ambiguité. Il y a toujours de l'ambiguité dans tout ce qu'il dit. ) AMBIGUMENT. adv.D'une maniere ambigue, équivoque. (11 parle, il répond toujours ambigument. ) AMBITIEUX, EUSE. adj. Qui a de Pambition. (Un homme ambitieux. Une emme ambitieuse. )

On appelle Ornemens ambitieux dans un difcours, Des ornemens trop recherchés, trop affectés.

AMBITIEUX, eft auffi fubftantif, & fignifie Celui qui a de l'ambition; & alors il ne fe prend jamais qu'en mauvaife part. (L'ambitieux facrifie tout à fa paffion. Les ambitieux fe permettent tout pour parvenir à leurs fins.) AMBITIEUSEMENT. adv. Avec Ambition. (Rechercher ambitieufement les honneurs.)

AMBITIOŃ. f. f. Défir immodéré d'hon. neur, de gloire, d'élévation, de diftinction. Grande ambition. Ambition déréglée. Ambition démefurée. Ambition fans bornes. Ambition infatiable. Avoir de l'ambition.)

AMBITION, fe prend auffi en bonne part; mais alors il faut en détourner le fens par une épithète, ou par quelque chofe d'équivalent. (Noble ambition. Ambition louable, honnête. Une fainte ambition. Ce Prince n'a d'autre ambition que de rendre fes peuples heureux. Toute mon ambition eft d'avoir l'honneur de vous fervir. L'ambition | des Saints eft de gagner beaucoup d'ames à Dieu.)

AMBITIONNER. v. a. Rechercher avec ardeur, avec empreffement. (Ambitionner les honneurs, les dignités, les premières places.) Il fe dit par exagération dans les formules de civilité. (Ce que j'ambitionne le plus, c'eft l'honneur de vous fervir, c'eft de vous pouvoir rendre quelque fervice.) AMBITIONNE, EE. participe. AMBLE, f. m. Sorte d'allure d'un cheval, entre le pas & le trot. ( Grand

amble. Amble doux. Amble rude. Un cheval qui va l'amble. Mettre un cheval à l'amble. Une haquenée franche d'amble qui fe met d'elle-même à l'amble.)

AMBLER. v. n. Aller l'amble. (Une ha

quenée qui amble bien. (Il vieillit. AMBLEUR. f. m. Officier de la petite écurie.

AMBLYGONE. adj. Obtus-angle, qui a un angle obtus. ( Triangle amblygone.)

AMBLYOPIE. f. f. Terme de Médecine. Obfcurciffement & affoibliffement de la vue.

AMBON. f. m. Tribune, Jubé d'une Églife.

AMBRE. f. m. Substance réfineufe & inflammable. Il y en a de deux fortes. L'ambre jaune, qu'on nomme auffi fuccin ou carabé, eft congelé & tranfparent, & fe trouve principalement fur les bords de la Mer Baltique. (Un collier d'ambre. Un chapelet d'ambre. Des bracelets d'ambre. De l'huile d'ambre. De l'ambre fort net. L'ambre jaune attire la paille.) L'ambre gris eft fpongieux, inflammable, & fort odoriférant, & on le trouve principalement fur les bords de la Mer des Indes Oriertales. (Pièce d'ambre, morceau d'ambre gris. Sentir l'ambre, le mufc & l'ambre. Effence d'ambre.) AMBRER. v. a. Parfumer avec de l'ambre gris. (Ambrer des gants.) AMBRE, EE. participe. (Du roffolis ambré.)

AMBRETTE. f. f. Petite fleur d'une odeur agréable, & qui fent l'ambre. Elle vient de Conftantinople. (Un bouquet d'ambrette.)

On appelle Poire d'ambrette, Une efpèce de petite poire qui a quelque odeur d'ambre. (Un panier de poires d'ambrette.)

AMBROISIE. f. f. C'eft, felon la Fable, la nourriture ordinaire des Dieux. (Les Anciens difoient que les Dieux fe nourriffoient d'ambroifie.) AMBULANT, ANTE. adj. qui vient du verbe inufité Ambuler, qui fignifie Aller, marcher, fe promener. Il ne fe dit guère que d'un Commis qui eft obligé par fon emploi d'aller de côté & d'autre. (Commis ambulant.)

On appelle Hôpital ambulant, l'Hôpital qui fuit l'armée.

On dit d'Un homme qui est toujours par voie & par chemin, que (C'est un homme fort ambulant, que c'est un homme qui mène une vie fort ambulante.)

AMBULATOIRE. adj. de t. g. Il fe dit d'Une Juridiction qui n'eft pas fixe en un même lieu, mais qui fe tient tantôt en'un endroit, tantôt en un autre. (Le Grand Confeil eft ambulatoire. Le Parlement étoit autrefois ambulatoire.)

On dit proverbialement, La volonté de l'homme eft ambulatoire, jusqu'à la mort pour dire, qu'Elle eft fujette à changer.

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AME

AME. f. f. Ce qui eft le principe de la vie dans tous les Etres vivans. On appelle Ame végétative, L'ame qui fait croître

les plantes. Ame fenfuive, Celle qui fait croître, mouvoir & fentir les animaux. Et Ame raisonnable, Celle qui eft le principe de la vie, de la penfée & des mouvemens volontaires dans l'homme. Les Philofophes anciens ont appellé l'Ame du monde, Un efprit universel, qu'ils fuppofent répandu dans toutes les parties de l'Univers.

AME, Se dit principalement de l'ame raifonnable, de l'ame de l'homme. (L'ame eft indivifible, fpirituelle, immortelle. Les facultés de l'ame. Les puiffances de l'ame. Les fonctions, les opérations de l'ame. Les paffions de l'ame. Aimer Dieu de toute fon ame.)

En parlant de l'ame par rapport à ses bonnes ou mauvaifes qualites, on dit, (Ame belle, noble, grande, généreufe, élevée, Royale, heroïque. Une ame bien née. Ame foible. Ame baffe. Ame lâche, intéreffée. Ame de boue. Ame vénale. Ame mercenaire.)

En parlant de l'ame par rapport à la Religion, on dit, (Une ame régénérée par le Baptême. Une ame rachetée par le Sang de Jefus-Chrift. Ame fanctifiée, illuminée par la grace. C'est une fainte ame, une bonne ame. Les ames dévotes, les ames Chrétiennes. Nous avons une ame à fauver.)

En parlant des ames féparées du corps, on dit, (Les ames des trépafiés. Dieu veuille avoir fon ame. Priez Dieu pour fon ame, pour le repos de fon ame. Son ame eft devant Dieu. Les ames qui font en Purgatoire. Les ames bienheureuses. Les ames damnées.)

On dit d'Un homme entièrement dévoué à un autre, & qui le fert indiftinctement dans toutes fortes de chofes, quelque injuftes ou quelque odieuses qu'elles foient, que c'eft jon ame dam

née. Il eft familier.

AME, Se dit auffi pour Confcience. (II fait bien en fon ame que..... Il a l'ame bourrelée. Il faut avoir l'ame bien noire, pour faire une fi horrible trahifon.)

On dit abfolument, qu’Un homme n'a point d'ame, pour dire, qu'Il n'a ni cœur, ni fentiment.

AME, Se dit auffi pour fignifier Une per fonne, foit homme, femme, ou enfant. (Il n'y a ame vivante dans cette maifon. Vous n'y trouverez pas une ame. Il y a cent mille ames dans cette ville.)

On dit qu'Une personne a l'ame fur les lèvres, pour dire, qu'Elle est prête à expirer.

On dit figurément, qu'Une chofe eft l'ame d'une autre, pour dire, que C'eft fur quoi elle eft principalement fondée, que C'eft ce qui la maintient, qui la fait principalement fubfifter. (La raison est l'ame de la Loi. La bonne foi eft l'ame du commerce.)

Ondit, Donner de l'ame à un ouvrage, pour dire, Exprimer vivement les chofes qu'on y représente, y mettre beaucoup de feu, de vivacité: Et cela fe dit, foit en parlant des Orateurs & des Poëtes, foit en parlant des Peintres, des Sculpteurs & des Muficiens.

On dit, en parlant de la Sculpture

qu'Elle donne de l'ame au marbre, pour dire, qu'Elle anime, qu'elle fait vivre en quelque forte le marbre.

On dit, qu'Il y a de l'ame, qu'il n'y a point d'ame dans le chant de quelqu'un, dans fa déclamation, pour dire, qu'll chante, qu'il déclame d'une manière froide & fanguiffante.

On dit proverbialement & figurément d'une Compagnie fans difcipline, d'une Armée fans chef, que C'eft un corps fans ame.

En parlant de Devife, on appelle Ame, Les paroles qui fervent à expliquer la figure représentée dans le corps de la Devife. La Devise avoit pour corps un Lion, & pour ame ces paroles, &c.) On appelle populairement, VAme d'un fagot, Le menu bois, les menues branches qui font au milieu d'un fagot. (Allumer le feu avec l'ame d'un fagot.) On appelle l'Ame du canon, Le creux où l'on met la poudre & le boulet.

En parlant des inftrumens de Mufique, on appelle Ame, Un petit morceau de | bois droit qu'on met dans le corps de l'inftrument fous le chevalet, pour foutenir la table.

On appelle, Ame, dans les figures de ftuc, la première forme qu'on leur donne en les ébauchant avant que de les couvrir de ftuc pour les finir. On donne auffi le nom d'Ame aux figures de plâtre ou de terre, qui fervent à celles qu'on jette en bronze ou autre métal.

AMÉ, ÉE. adj. Aimé. Vieux mot qui n'eft plus en ufage qu'en ftyle de Chancellerie, dans les Lettres, & dans les Ordonnances du Roi. ( Nos amés & féaux les Gens tenans notre Cour de Parlement. Notre très-cher & très-ame frère. Notre amè & féal, &c.) AMELANCHIER. f. m. Arbriffeau. AMÉLIORATION. f. f. Ce qu'on fait dans un fonds de terre ou dans une maison, pour les mettre en meilleur état, & pour en augmenter le revenu. (On eft obligé de payer les améliorations à un poffeffeur de bonne foi, que l'on dépossède. Il a fait une amélioration confidérable dans fa terre.) AMÉLIORATION, En termes de Chimie, eft une opération par laquelle un métal eft porté à une plus grande perfection.

AMÉLIORER. v. a. Rendre une chofe meilleure. (Il a recouvré des titres qui ent amélioré fon droit.)

Il fe dit principalement en parlant des réparations qu'on fait à un bâtiment, des augmentations qui fe font à un héritage. (Il a fort amélioré cette métairie, en faifant rétablir les bâtimens qui tomboient en ruine, & en faifant fumer les terres.)

AMELIORE, ÉE. participe. AMÉLIORISSEMENT. ́s. m. Terme particulier à l'Ordre de Malte, & qui fignifie la même chofe qu'Amélioration. (Un Commandeur ne fauroit paffer d'u ne Commanderie à une autre meilleure, s'il ne prouve qu'il a fait des amélioriffemens dans celle qu'il veut

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Hébraïque, qui fignifie, Ainfi foit-il. Il s'emploie pour dire qu'on consent à une chofe. (Il dit amen à toutes les propofitions qu'on lui fait.) Il eft familier. On s'en fert auffi pour fignifier la fin d'un difcours, d'une propofition. (Attendez jufqu'à Amen.) AMENDABLE. adj. de t. g. Qui eft sujet à l'amende. AMENDE. f. f. Peine pécuniaire impofée par la Juftice, pour fatisfaction & réparation de quelque faute. Amende ordinaire. Amende arbitraire. L'amende d'un fol appel. Payer l'amende. Etre condamné à l'amende, en de groffes amendes. Vous ferez mis à l'amende. Receveur des amendes. En matiere criminelle, toute amende eft infamante.) AMENDE HONORABLE, forte de peine infamante ordonnée par Juftice, & qui confifte à reconnoître publiquement fon crime, & à en demander pardon. (Faire amende honorable, la torche au poing, & la corde au cou.)

AMENDEMENT. f. m. Changement en mieux. (Il a toujours la fièvre bien fort, il n'y a point d'amendement. Il n'y a point d'amendement à fa fanté. Depuis qu'il s'eft retiré des mauvaises compagnies qu'il fréquentoit, on remarque dans fa conduite un grand amendement.)

AMENDEMENT, Se dit auffi de l'engrais des terres. (Une terre maigre qui a befoin d'amendement.)

AMENDER. v. a. Terme de Palais, qui fignifie, Payer l'amende. Ainfi on dit dans les Arrêts, La Cour prononce débouté de l'appel, & l'amendera : C'eftà-dire, il en payera l'amende.

Il fignifie auffi, Rendre meilleur, corriger. (Il n'y a que Dieu qui le puiffe amender. )

AMENDER, s'emploie auffi au réciproque. (Il faut efpérer qu'il s'amendera.) On dit proverbialement en ce sens, Mal vit qui ne s'amende, pour dire, Que c'eft faire un mauvais ufage de la vie que de ne fe point corriger.

On dit, Amender des terres, pour dire, Les améliorer. (Amender des terres avec de la marne, avec du fumier.)

On dit proverbialement & figurément, Cela n'amendera pas votre marché, pour dire, Cela ne fera pas que vous en foyez quitte à meilleur compte, Cela ne rendra pas votre condition

meilleure.

AMENDER. v. n. Signifie, Devenir en meilleur état. (Ce malade n'a point amendé depuis la faignée. )

Il fignifie auffi, Baiffer de prix, devenir à meilleur marché. (Le blé eft bien amendé. Cela a fait amender le vin.)

On dit proverbialement, Jamais cheval ni méchant homme n'amenda pour aller à Rome.

AMENDÉ, ÉE. participe. AMENER. v. a. Mener, faire venir au lieu où l'on eft. ( Il m'a amené ici. Si vous venez nous voir, amenez votre frère. Il a amené du fecours, des troupes. Amenez-le-moi pieds & poings liés. Je vous l'amenerai par le collet, par la main, par le poing. Il a amené des che. vaux d'Angleterre. Amenez-moi mon

cheval, mon carroffe. Ces Boulangers nous amènent du pain. Ces charretiers nous amènent du vin, du bois, &c. Amener des marchandises par charroi par bateau, par mulets.)

On dit proverbialement, Quel fujet, quel bon vent, quelle bonne affaire vous amène pour dire, Quel fujet vous fait venir ici? Et par indignation, on dit d'une perfonne qui déplaît, Qui m'a amené cet homme, cet impofteur, ce hableur?

AMENER, fignifie auffi, Tirer à foi. (Les Forçats amènent les rames à eux.)

On dit, Amener les vaisseaux à bord, pour dire, Les faire venir à bord. En termes de Marine, Amener les voiles, pour dire, Les abaiffer. En termes de Marine auffi, lorfqu'un vaiffeau de Guerre rencontre un vaiffeau inférieur on lui crie, Amène, pour lui commander d'approcher, ou de baiffer le pavillon. (Le vaiffeau fut obligé d'amener.)

On dit figurément, Je l'ai amené où je voulois, pour dire, Je l'ai fait condefcendre à ce que je défirois de lui.

En matière d'Ouvrages de profe & de vers, & fur-tout dans les Pièces Dramatiques, on dit, qu'Un Auteur a bien amené un incident, une reconnoiffance, &c. pour dire, qu'll l'a fait venir à propos, qu'il l'a 'préparée avec. art. Et en matière de conteftation juridique, ou de difpute, on dit, qu'Úne preuve eft amenée de bien loin, pour dire, qu'Elle eft bien recherchée, qu'elle n'eft guère naturelle. AMENER, fignifie encore figurément Introduire, mettre en ufage. (Ce font les jeunes gens, les femmes, qui amènent les modes des habits. C'eft lui qui a amené ce jeu. C'est un tel Médecin qui a amené l'ufage d'un tel remède.)

AMENER, fe dit auffi Des chofes qui fe fuccèdent ordinairement. (Ce vent nous amenera la pluie. Un malheur en amène un autre.)

On dit au Jeu, Amener rafle, amener gros jeu, amener chance, lorfqu'en jetant les dés, il vient rafle, chance, gros jeu.

AMENÉ, ÉE. participe. AMENÉ, eft auffi quelquefois fubftantif Et on dit en termes de Juridiction Ec cléfiaftique, Un amené fans fcandale, pour dire, Un ordre d'amener an homme devant le Juge, fans bruit, fans lui faire affront.

AMÉNITÉ. f. f. Agrément, ce qui fait qu'une chofe eft agréable & gracieuse.

fe dit particulièrement d'un lieu, d'une fituation agréable, d'un air doux & agréablement tempéré. ( L'aménité d'un lieu. L'aménité de l'air.)

On l'emploie auffi figurément. (Ila de l'aménité. Il n'a nulle aménité dans l'hu meur.)

AMÉNÚISER. v. a. Rendre plus menu, rendre moins épais. (Aménuifer un bâ ton, une cheville, un ais. ) AMENUISE, EE. participe. AMER, ERE. adj. (I'R finale se prononce.) Qui a une faveur rude & ordinairement défagréable, telle que celle de l'abfynthe ou de l'aloès. (Etre amer,

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