jambes, à toute bride. S'embarquer à la hate.) La Qualité d'une chofe. (De l'or à vingt-quatre carats. Du velours à trois poils.) La Quantité. (Il y en a à foifon, à milliers.) Le Prix & la Valeur d'une chofe. (Du vin à vingt fous, à trente fous la pinte. Du drap à vingt francs l'aune.) toutes les autres femblables façons de parler fe peuvent réfoudre de même. Quelquefois auffi il s'explique par de quoi. (Verfer à boire. Il n'a pas à manger. Il ne trouve pas à travailler. ) Il fe joint encore à l'infinitif des verbes dans divers autres fens. (Il s'emporta à lui dire, jufqu'à dire. Il s'abaiffa à le prier. S'amufer à caufer. Trouver à redire. Il eft encore à venir. La Mesure où le Poids dont on fe fert Je fuis ici à l'attendre. C'eft à faire à pour la débiter. ( Vendre du vin à la lui à donner des fètes. Je fais, à n'en pinte. Vendre du drap à l'aune. Ven-point douter, que. C'est à vous à pardre de la viande à la livre. ) À, s'emploie auffi pour défigner la cause mouvante, le moyen qui fait agir. (Moulin à vent. Moulin à eau. Mou. lin à bras. Arme à feu.) Le Motif avec lequel on agit. (Il l'a dit à bonne intention. Il ne l'a pas fait à mauvais deffein. ) L'Etat & la difpofition d'une chofe. (Des fruits à garder. Des fleurs à cueillic.) L'Ufage auquel une chofe eft propre. (Terre à froment. Moulin à blé. Moufin à poudre. Moulin à papier. Mouchoir à moucher. Baffin à laver les mains. Baffin à barbe. Bois à brûler. Bois à faire du merrain.) Ce qu'une chofe eft propre à contenir. Un étui à peignes. Une boite à mouches. La bouteille à l'encre. Un pot à l'eau, pour dire, Un étui à mettre des peignes, Une boite à mettre des mouches, Une bouteille à mettre de l'encre, Un pot à mettre de l'eau. Ce qui eft convenable de faire; & le bon ou le mauvais traitement qu'un homme, qu'une chofe mérite. ( C'eft un avis à fuivre. C'eft une partie à remettre. C'eft une affaire à accommoder. C'eft une occafion à ne pas laiffer échapper. C'eft un cheval à garder.C'eft un homme à récompenfer. Il en eft plus à craindre. Il n'en eft que plus à eftimer. C'eft un homme à noyer. C'est un homme à nafardes. C'eft un livre, non feulement à lire, mais à retenir par cœur.) Ce qui peut arriver d'une chofe quoi elle peut fervir, & de quoi une perfonne eft capable. (C'eft une affaire à vous perdre. C'eft un procès à ne jamais finir. C'est une entreprise à vous faire honneur. C'est un homme à réuffir dans tout ce qu'il entreprendra. 11 eft homme à fe fächer, à vous jouer d'un mauvais tour.) a À, joint avec un nom, fert à former des adverbes ou des façons de parler adverbiales. ( A tort & à travers. Parler à propos. Mal à propos. Crier à tuetête, à pleine tête. Tirer à brûle pourpoint. Hair à mort, à la mort. Etre bleffé à mort. Marcher à tâtons. Aller à reculons. Travailler à bâtons rompus. Déchirer à belles dents. Traiter à for-, fait. Battre du fer à froid. Mácher à vide. Mettre de l'argent à intérêt. Don ner à bon compte. Vendre à l'encan. Vivre à peu de frais.) À, joint avec un verbe à l'infinitif, s'explique quelquefois par le gérondif du même verbe. Ainfi: On diroit à le voir, à l'entendre, fe réfout par, On diroit en l'entendant, en le voyant. Et ler. C'eft à lui à fe taire. C'est à favoir s'il le voudra. Il n'y a rien à gagner avec lui, &c. ) A, remplace le datif des Latins, étant mis après un mot, par lequel il eft régi, & dont il détermine l'objet. Après un verbe, Donner à un pauvre. Rendre à Céfar. Après un fubftantif, La foumiffion à la loi. Après un adjectif, Attentif à la ledure. Après un adverbe, Conformément à vos ordres. A, s'emploie auffi dans les phrafes fuivantes, & dans une infinité d'autres, qui feront expliquées chacune en fon lieu. Arriver à bord. Se réfoudre à tout. Mettre à l'air. Mettre à la voile. Appliquer à la queftion. Crier à l'aide. Attacher à la muraille. Atteler à la charrue. Coucher à la belle étoile. Jouer à la paume. Jouer à quitte ou à double. Valet à gages. Penfion à vie. Uls fe profternèrent à fes genoux. Ils tombèrent à fes pieds. Se tourner à bien, à mal. Se mettre à l'étude. Aller à l'armée, à Rome, à l'Églife. ) On verra les différens fens de ces phrafes, & de celles des articles précédens, aux mots dont elles font compofées. A BA ABADIR, ABADDIR, ou ABDIR. f.m. Terme de Mythologie. Nom de la pierre dévorée par Saturne. ABAISSE. f. f. Pâte qui fait le fonds de toute efpèce de pâtifferie. ABAISSEMENT. f. m. Diminution de hauteur. L'abaiffement des eaux. L'abaiffement d'un mur. L'abaiffement du Mercure dans le baromètre.) On dit, L'abaiffement de la voix, par oppofition à l'élévation de la voix. Il eft plus en ufage au figuré. ( Abaissement de fortune. Abaiffement de courage.) Quelquefois il fignifie Humiliation volontaire, ou l'état dans lequel on se met quand on s'abaiffe volontairement. (Se tenir dans l'abaiffement devant Dieu. Un parfait Chrétien doit fe plaire dans l'abaiffement. ) 11 fe prend auffi pour humiliation forcée, pour l'état de baffeffe où l'on eft mis malgré foi. ( C'eft un efprit altier, qu'il faut tenir dans l'abaiflement. ) ABAISSÉR. v. a. Faire aller en bas. (Abaiffer un ftore. Abaiffer une lanterne.) Il fignifie quelquefois, Diminuer de la hauteur. (Abailler une muraille. Abaiffer une table.) On dit, Abaiffer la voix, Abaiffer le ton de la voix, pour dire, Parler plus bas. 11 fe prend auffi pour Déprimer humilier, ravaler. (Dieu abaiffe les fuperbes. S'abaiffer devant quelqu'un. S'abaiffer à des chofes indignes de foi.) ABAISSÉ, ÉE. participe. Il fe dit en termes de Blafon, de toutes les pièces placées dans l'écu au-deffous de leur fituation ordinaire, & particulièrement du vol des oifeaux, lorfque l'extrémité de leurs ailes eft inclinée vers la pointe de l'écu. ( Vol abaisse. ) ABAISSEUR. f. m. Terme d'Anatomie. Nom qui fe donne à differens muscles dont la fonction eft d'abaiffer les parties auxquelles ils font attachés, ( L'Abaiffeur de l'œil.) ABALOURDIR, v. a. Rendre stupide, ABALOURDI, IE, participe. ABANDON. f. m. Etat où eft une perfonne, une chofe délaiffée. (Il est dans un abandon général. ). L'ABANDON, manière de parler adverbiale. (Aller à l'abandon. Laiffer à l'abandon. Tout eft à l'abandon.) ABANDONNEMENT. f. m. Délaiffement entier. Il fe dit également & de la perfonne qui abandonne, & de la chofe abandonnée. ( Il eft à plaindre dans l'abandonnement où il eft de tous les parens & de tous les amis. Il a fait un abandonnement général de tous fes biens.) ABANDONNEMENT, mis fans régime, fignifie Déréglement exceffif dans la conduite, dans les mœurs. Proftitution. (Abandonnement infame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement. ) ABANDONNER. v. a. Quitter, délaiffer entièrement. (Les gens de guerre l'ont contraint d'abandonner fa maifon. Il a abandonné le pays. Abandonner fa femme & fes enfans. Dieu n'abandonne pas les fiens. Vous m'avez abandonné dans le befoin, au befoin. Abandonner la pcurfuite d'une affaire. Abandonner une caufe.) On dit qu'Un père a abandonné son fils, , qu'il l'a entièrement abandonné pour dire, qu'il ne prend plus aucun foin de lui, qu'il ne s'en met plus en peine. On dit, Abandonner une fucceffion, abandonner fes prétentions, pour dire, Y renoncer entièrement. On dit que les Médecins ont abandonné un malade, pour dire, qu'ils ont ceffé de le voir, ou qu'ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu'ils désespèrent de fa guérifon. ABANDONNER, fignifie auffi, Laiffer en proie, expofer, livrer; & il eft toujours fuivi de la prépofition à. (Abandonner une ville au pillage l'abandonner à la fureur des foldats. Abandonner un vaiffeau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci, à la difcrétion, à la miféricorde. ) On dit, Abandonner un Eccléfiastique au bras féculier, pour dire, Le renvoyer au Juge laïque afin qu'il le puniffe felon les loix. Et proverbialement & figurément en parlant de quelque chofe à boire ou à manger, qu'on veut bien laiffer aux Domeftiques, on dit qu'Il faut l'abandonner | au bras féculier. On dit dans le langage de l'Écriture, que Dieu abandonne fouvent les méchans à leur fens réprouvé, pour dire, qu'il les laifle s'endurcir dans leur péché. On dit auffi, Abandonner une chofe, une perfonne à quelqu'un, pour dire, Lui permettre d'en faire ce qu'il lui plaira, lui en laiffer l'entière difpoition. (Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Vous vous plaignez de cet homme, je vous l'abandonne.) On dit auffi qu'Un père a abandonné son fils, le Join de fon fils, à la conduite de quelqu'un, pour dire, qu'il en a chargé quelqu'un fur qui il s'en repofe. S'ABANDONNER. v. récipr. Se laiffer aller, fe livrer à quelque chofe fans aucune retenue, fans aucune réserve. (S'abandonner à la débauche, au vice. S'abandonner à fes paffions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la trifteffe, aux pleurs. S'abandonner à la joie.) On dit, S'abandonner à la Providence, pour dire, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. Et, S'abandonner à la fortune, pour dire, Laiffer aller les chofes au hafard. Et d'une femme qui fe prostitue, on dit que c'eft une femme qui s'abandonne à tout le monde. En ce fens, il fe dit auffi abfolument. (Les mauvais exemples d'une mère portent quelquefois une fille à s'abandonner. ) ABANDONNÉ, ÉE. participe. Il eft auffi fubftantif, & il fe dit ABATARDIR. v. a. Faire déchoir une ABATARDI, IE. participe. (Le cœur ABAT-CHAUVÉE, f, f. Laine de moindre qualité. ABATÉE. f. f. Terme de Marine. Mouvement d'un vaiffeau qui obéit au vent. ABATELLEMENT. . m. Terme de commerce du Levant. Sentence portant interdiction contre ceux qui désavouent leurs marchés, ou qui refusent de payer leurs dettes. ABAT-JOUR. f. m. Sorte de fenêtre dont l'appui eft en talus, afin que le jour qui vient d'en-haut, fe communi que plus facilement dans le lieu où elle eft pratiquée. (Les Marchands ont des abat-jours dans leurs magafins pour faire paroître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des Eglifes font taillées en abat-jour.) ABATIS. f. m. Quantité de choses abattues, telles que bois, arbres, pierres, maifons. (Les ennemis embarrasserent les chemins par de grands abatis d'arbres. Cette rue eft bouchée par un abatis de maisons.) un On dit auffi, Faire un abatis, grand abatis de gibier, pour dire, En tuer beaucoup. On appelle auffi Abatis, les pieds, la tête, le cou, les ailerons, &c. des volailles. (Des abatis de dindon, &c.) ABATTEMENT. f. m. Affoibliffement, diminution de forces ou de courage. (Ce malade eft bien mal, je le trouve dans un grand abattement. Cette mauvaife nouvelle l'a mis dans un étrange abattement.) ABATTEUR. f. m. Qui abat. (Ce bûcheron eft un grand abatteur de bois. ) En parlant d'un homme fort adroit au jeu de quilles, on dit, C'eft un grand abatteur de bois. Il fe dit au figuré en parlant d'un homme qui a fait de grandes chofes en quelque genre que ce foit: mais plus ordinairement & par ironie, on le dit d'un homme qui fe vante d'avoir fait ce qu'il n'a pas fait. U eft familier. ABATTRE. v. a. ( Il fe conjugue comme Battre.) Mettre à bas, renverser par terre, faire tomber. (Abattre des maifons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chênes dans la forêt. Ils ont abattu nos fruits. Il a abattu fon bois de haute futaie. It le prit rudement au collet, & l'abattit fous lui. On luia abattu la tête de deffus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de fabre. Ce chaffeur eft adroit, il abat bien du gibier. Ce cheval eft fougueux, on eft contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moiffonneurs abattent tant d'arpens de blé en un jour. Abattre des quilles.) ABATTRE, fignifie figurément Affoiblir, diminuer, abaiffer, faire perdre les forces, le courage. ( Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu fes forces. Cette perte lui a abattu le courage, a abattu fa fierté. Ces deux maifons, ces deux puiffances font ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre.). On dit au jeu de Ti&trac, Abattre du bois, pour dire, Abattre des dames pour cafer. On le dit auffi au jeu de quilles, , pour dire, Abattre bien des quilles. On dit auffi figurément & familièrement, Abaitre bien du bois, pour dire, Expédier beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit proverbialement, que Petite pluie abat grand vent, pour dire qu'Une petite pluie fait ceffer un grand vent. Et on le dit figurément, pour dire, que Peu de chofe calme une grande colère, fait ceffer un grand reffentiment. S'ABATTRE. v. récipr. On dit qu'Un cheval s'abat, pour dire, Que les pieds lui manquent, & qu'il tombe tout d'un coup. ( En galopant, son cheval s'eft abattu fous lui. Le terrein eft gliffant, fi vous pouffez votre cheval, il s'abattra. ) Ön dit auffi, que le vent s'abat, qu'il eft abattu, pour dire, qu'il s'apaife, qu'il eft apaise. ABATTU, UE. participe. ABATTURES. f. f. pl. Terme de chaffe. Foulures qu'un cerf laille dans les brouffailles où il a paffé. ABAT-VENT. f. m. Charpente couverte d'ardoises ou de tuiles, & qui garantit du vent & de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher. A BB ABBATIAL, ALE, adj. Appartenant à l'Abbé ou à l'Abbeffe (Palais Abbatial. Maifon Abbatiale. Les droits Abbatiaux. Fonctions Abbatiales. Dignité Abbatiale. Menfe Abbatiale. ) ABBAYE. f. f. ( On prononce Abéie.) Monaftère d'hommes, qui a pour Su périeur un Abbé, ou de Filles, qui a pour Supérieure une Abbeffe. (Abbaye Royale, ou de fondation Royale. Abbaye en règle. Abbaye en commende. Abbaye fecularifée. Une Abbaye fort riche. Le Roi lui a donné une Abbaye. Abbaye de l'Ordre de S. Benoît, de l'Ordre de Citeaux, de l'Ordre de Prémontré.) Il fe prend quelquefois pour les feuls bâtimens du Monaftère. (Une Abbaye bien bâtie. Une Abbaye qui tombe en ruine.) On dit proverbialement & figurément, Pour un Moine l'Abbaye ne faut pas, pour dire, Que quand plu fieurs perfonnes ont fait quelque par tie enfemble, &que quelqu'un d'entre eux manque à s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avoit été réfolu. ABBÉ. f. m. Celui qui possède une Abbaye. ( Abbé de l'Ordre de S. Benoît. Abbé régulier. Abbé croffé & mitré. Élire un Abbé. Bénir un Abbé. Abbé triennal. Abbé Commendataire.) On dit figurément & proverbialement que, Pour un Moine on ne laisse pas de faire un Abbé, pour dire, qu'Encore qu'un homme manque à une affemblée, à une partie de divertiffement où il devroit être, on ne laiffe pas de déliberer fans lui, ou de faire ce qu'on avoit réfolu. Quand quelqu'un n'eft pas encore venu pour manger, & que néanmoins on fe met toujours à table, on dit proverbialement & figurément, qu'On l'attend comme les Moines font l'Abbé. On dit proverbialement & figurément, Le Moine répond comme l'Abbé chante, pour dire, qu'Ordinairement les inférieurs fe conforment aux Supé. ricurs. On dit auffi, Jouer à l'Abbé, pour dire, Jouer à une forte de jeu, où l'on eft obligé de faire tout ce que fait celui qu'on a pris pour être le conducteur du jeu, & auquel on donne alors le nom d'Abbé. On appelle communément Abbé tout homme qui porte un habit ecclé fiaftique, quoiqu'il n'ait point d'Abbaye. ABBESSE. Cf. Supérieure d'un Monaftère de Filles, qui a droit de porter la croffe. (Abbeffe triennale. Abbelte perpétuelle. Nommer, élire, bénir une Abbeffe.) A B C ABC. On prononce (Abécé. ) f. m. Petit Livret contenant l'Alphabet & la combinaifon des lettres pour appren dre à lire aux enfans. (Acheter un Abc pour un enfant, ) Il fignifie figurément, Le commencement d'un art, d'une fcience, d'une affaire. (Ce n'est là que l'A b c des Mathématiques. ); On dit proverbialement & figurément, Renvoyer quelqu'un à l'Abc, pour dire, Le traiter d'ignorant. Remettre quelqu'un à l'Abc, pour dire, L'obliger à recommencer tout de nou veau. ABCEDER. v. a. Terme de Chirurgie. Se tourner en abcès. (Cette tumeur abcédera.) ABCÈS, f. m. Apoftème. Amas d'humeurs corrompues qui fe fixent en quelque partie du corps, & qui y forment une tumeur. ( Abcès dangereux, Abcès dans le poumon. Abcès dans le foie. Vider un abcès. L'Abcès a crevé. Il y a a danger qu'il ne se forme un abcès.) ABD ABDALAS. f. m. pl. Nom général que les Perfans donnent aux Religieux ; ce que les Turcs appellent Derviches, & les Chrétiens nomment Moines. ABDICATION. f. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité fouveraine, dont on eft revêtu. Îl | fe dit en parlant de celui qui abdique, & de la chofe abdiquée. (L'abdication de Dioclétien, L'abdication de CharlesQuint. L'abdication de l'Empire.) ABDIQUER. y. a. Abandonner la poffeffion d'un État, d'une dignité fouveraine, & y renoncer entièrement. (Abdiquer la Royauté. Abdiquer la Couronne. Abdiquer l'Empire.) Il fe dit auffi en parlant des Magiftrats des anciens Romains. (Abdiquer la Dictature. Abdiquer le Confulat.) Par extenfion il fe dit des principaux emplois & des places éminentes. ( Ce Général d'Ordre a abdiqué. ) Il fe met auffi abfolument. (Ce Prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer.) ABDIQUÉ, ÉE. participe. ABDOMEN. f. m. Mot purement Latin, que les Anatomiftes ont transporté dans notre langue, pour fignifier le bas ventre. (Les mufcles de l'Abdomen.) ABDUCTEUR, f. m. Terme d'Anatomie. Nom qui fe donne à différens mufcles, dont la fonction eft de mouvoir en dehors les parties auxquelles ils font attachés. L'abducteur de l'œil.) Ufe prend aufli adje&tivement. ( Mui! cle abducteur.) ABDUCTION.f. f. Terme d'Anatomie. ABÉCÉDAIRE. L. m. C'eft l'ordre des à un oifeau. ABECQUE, EE, participe. ABEE. L. f.Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait moudre un moulin. ABEILLE. f. f. Mouche à miel. ( Abeil les dorées. Effaim d'abeilles. Une ruche d'abeilles. Les abeilles volent fur les fleurs. L'aiguillon des abeilles.) ABERRATION. £. f. Terme d'Aftronomie. Mouvement apparent & fort petit qu'on obferve dans les étoiles, & que les Aftronomes attribuent au mouvement de la lumiere combiné avec le mouvement de la terre. ( L'aberration des Fixes.) ABETIR. v. a. Rendre ftupide. (Vous abétirez cet enfant. ) Il eft auffi neutre. (I abétit tous les jours.) ABÉTI, IE. participe. Devenu bête. Rendu bête. ABJECT, ECTE, adj. Méprifable, bas, vil, dont on ne fait nulle eftime. (Un homme vil & abject. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une phyfionomie abjecte. Des emplois, des ufages vils & abjects. Des fentimens abjects.) ABJECTÍON. f. f. Abaissement, état de mépris où eft une perfonne. (Il eft tombé dans une telle abjection, que, &c.) Il fignifie auffi Rebut, en cette phrase de l'Ecriture-Sainte. (L'opprobre des hommes, & l'abjection du peuple. ) ABIGEAT, f. m. Vol de troupeaux. ABJURATION. f. f.Action par laquelle on renonce à une mauvaile Religion. Il fe dit & de celui qui abjure, & de la chofe qu'il abjure. (Abjuration publique, folennelle. Il fit fon abjuration entre les mains de l'Évêque. Abjuration de l'héréfic. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Depuis fon abjuration.) ABJURER. v. a. Renoncer à une fauffé Religion, ou à une mauvaise Doctrine par ferment & acte public. (Abjurer fon erreur. Abjurer le Judaïlme.) On le met quelquefois abfolument. (Ila abjuré dans l'Eglife deNotre-Dame. Depuis qu'il eut abjuré entre les mains d'un tel Evêque.) Il s'emploie auffi figurément, pour dire implement, Renoncer à, (Ab ABLE ou ABLETTE. f. m. Petit poiffon plat & mince, qui a le dos vert & le ventre blanc. ABLERET. f. m. Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on peche des Ables & autres petits poiffons. ABLUER. v. a. Paffer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle fur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture. ABLUTION. f. f. Ce mot eft confacré aux cérémonies de la Meffe. Il fignifie le vin que le Prêtre prend après la Communion, & le vin & l'eau que l'on verfe fur fes doigts & dans le Calice après qu'il a communié. ( Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le Prêtre prend l'ablution. ) ABN ABNÉGATION. f. f. Terme de dévotion qui n'eft guère en ufage qu'en cette phrafe, L'abnégation de foi-même pour dire, Le renoncement à foi-même, & le détachement de tout ce qui ne regarde point Dieu. ABO ABOI. f. m. Bruit que fait le chien en aboyant. (L'aboi de ce chien eft fort importun.) ABois au pluriel, fe dit proprement de l'extrémité où le cerf eft réduit quand il eft fur fes fins. (Le cerf eft aux abois, tient les abois.) On dit figurément d'une perfonne qui fe meurt, qu' Elle eft aux abois. On le dit auffi d'une Place qui ne peut plus fe détendre. ABOIEMENT, f. m. Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboiemens.) ABOLIR. v. a. Annuller, mettre hors d'ufage, mettre à néant. (Il n'appartient qu'à ceux qui font les Loix de les abolir. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Le Roi a aboli les duels.) Abolir un crime, fe dit lorfque le Prince par des Lettres qu'il donne, remet d'autorité abfolue la peine d'un crime, qui par les Ordonnances n'eft pas rémillible. S'ABOLIR. V. récip. (Cette coutume s'eft abolie d'elle-même. C'étoit une ancienne pratique, qui s'eft abolie.) On dis, que Tout crime s'abolit ay bout d'un certain nombre d'années, pour dire, qu'Alors ceffe le droit. ABOLI IE. participe. (Loi abolie. Crime aboli.) d'abondance est celle qu'Hercule arracha à Achélous changé en taureau. Selon d'autres, la Corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avoit nourri Jupiter. ABONDANT, ANTE. adj. Qui abonde. (Pays abondant en toutes fortes de biens. Maifon abondante en richeffes. Il eft abondant en paroles, en comparaisons.) On dit, Récolte abondante, pour dire, Grande récolte. D'ABONDANT. adv. De plus. Outrecela. (Je vous ai dit telle & telle raifon j'ajouterai d'abondant, ) Il eft vieux. ABOLISSEMENT. f. m. Anéantissement. Il n'a d'ufage qu'en parlant de | loix & de coutumes. (L'aboliflement des cérémonies de la Loi.) ABOLITION. f. f. Anéantissement, extinction. Il fe dit principalement en parlant des loix & des coutumes. (L'abolition des cérémonies de la Loi. Abolition d'une Loi. Abolition d'un culte fuperftitieux. L'entière abolition de l'Ordre des Templiers.) ABOLITION, fignifie auffi, Le pardon que le Prince accorde d'autorité abfolue, pour un crime, qui par les Ordonnances n'est pas rémissible.(Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu fon abolition. Le Parlement a entériné fon abolition.) On appelle en termes de prati. Porteur d'abolition, Celui qui a obtenu une abolition. On dit en Jurifprudence, que Ce qui ABOMASUS. C. m. L'un des quatre ef- abonde, ne vicie pas, ou ne nuit pas tomacs des animaux ruminans. pour dire, qu'Une raifon ou un droit ABOMINABLE. adj. de t. g. Exécra- de plus ne peut nuire dans une affaire. ble, déteftable, qui eft en horreur. On dit figurément, Abonder en fon (Crime abominable. Un homme abo-fens, pour dire Etre fort attache à fon minable.) que, Il fe dit par exagération de tout ce qui eft très mauvais en fon genre. (Cette Comédie, cette mufique eft abominable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable.) ABOMINABLEMENT. adv. D'une maniere abominable. ( Cela eft penfe, cela eft dit méchamment, abominablement.) On le dit auffi très-fouvent par pure exagération. (11 chante, il écrit abominablement.) ABOMINATION. f. f. Déteftation, exécration. (Avoir en abomination. Il eft en abomination à tous les gens de bien. C'est l'abomination de tout le monde.) Il fignifie auffi, Action abominable. (Ce crime eft une des grandes abomimations qu'on puiffe imaginer. Commettre des abominations. On dit, Les abominations des Gentils, pour dire, Le culte idolâtre des Gentils. Abomination de la défolation, phrafe tirée de l'Ecriture-Sainte. On s'en fert pour exprimer les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profana. tion. ABONDAMMENT. adv. En abondan. ce. (Il ne doit plus fouhaiter de biens, il en a abondamment. ) ABONDANCE. f. f. Grande quantité. (Abondance de tout. Abondance de biens. Pays d'abondance. En grande abondance. Avec abondance. Être dans l'abondance. Avoir abondance de toutes chofes.) On dit proverbialement, De l'abondance du cœur la bouche parle, pour dire, qu'on s'empêche difficilement de parler des chofes dont le coeur eft plein. On appelle Corne d'abondance, une corne remplie de fruits & de fleurs, qui eft le fymbole ordinaire de l'abondance. Selon quelques Mythologues, la Corne ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. (Abonder en richeffes. Abonder en toutes chofes. Cette maifon | abonde en biens. Cette Province abonde en blés, en vins, en foldats, en gens d'efprit.) Ilfignifie auffi, Etre en grande quantité. (Le bien abonde en cette maifon. Toutes chofes y abondent.) opinion. ABONNEMENT. f. m. Convention ou marché qui fe fait à un prix fixe, pour une chofe dont le produit eft cafuel. (Faire un abonnement. Faire un abon. nement avantageux.) ABONNER. S'ABONNER. v. récipr. Compofer à un prix certain d'une chofe cafuelle, & dont le prix n'eft pas fixe. (S'abonner avec un Curé pour les dixmes. Un Cabaretier qui s'eft abonné avec les Fermiers des Aides.) On l'emploie quelquefois activement. ( On a abonné cette Province à telle fomme.) ABONNÉ, ÉE. participe. C'eft auffi un terme de fief, qui fignifie, Évalué. Ainfi on dit, Un cheval de fervice abonné à tant, pour dire, Évalué à tant. Abonné eft auffi fubftantif. ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fraîches abonniffent le vin.) Il eft auffi neutre, & fignifie, Devenir meilleur. (C'eft un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieilliffant. ) Il eft familier. Il est encore réciproque. (Ce vin-là s'abonnira avec le temps. Des huiles s'abonniffent dans la cave.) ABONNI, IE. participe. ABORD. f. m. Accès. Il fe dit proprement des Ports où les vaiffeaux peuvent mouiller. (Ce Port eft de facile abord, eft de difficile abord.) Il fignifie encore, Une affluence ou de perfonnes, ou d'autres choses, qui arrivent & que l'on apporte en chaque lieu. (Il y a un fi grand abord de monde en cette maifon, en cette ville. Il y a un abord de toutes fortes de inarchandifes & de denrées.) Il fe dit auffi figurément en parlant des perfonnes qu'on aborde; comme, (L'abord de cette perfonne eft fort difficile. Cette perfonne a l'abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, fâ cheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord a été fort froid.) Je lui ai dit cela des l'abord, c'est-à-dire, en l'abordant, avant toutes chofes. (Il me parut froid à l'abord ; mais dans la fuite je le trouvai très-honnête.) On dit auffi dans le même fens. I! me parut tel du premier abord. Et familierement, De prime abord. D'ABORD, adv. Dès le premier inftant, au commencement. (D'abord il femble que cela foit vrai. D'abord j'ai été trompé.) Tour D'ABORD, fe dit au même lens, & cela rend l'expression un peu plus forte. ABORDABLE. adj. det. g. Qu'on peut aborder. (Cette côte n'eft pas abordable, à caufe des écueils.) On dit figurément, qu'Un homme n'eft pas abordable, pour dire, qu'il eft de très difficile accès. ABORDAGE. f. m. L'action d'aborder un vaiffeau. (Aller à l'abordage. ) Il fe dit ordinairement en parlant des com bats de mer. la Il fe dit auffi du heurt de deux vaiffeaux qui viennent à tomber l'un fur l'autre. (Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaiffeaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages.) ABORDER. v. n. Aller à bord, prendre terre. (Le vent étoit fi fort, que nous ne pûmes aborder. Aborder côte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une île. Nous femmes abordés. ) ABORDER, Dans l'acception d'approfe dit auffi avec la prépofition de. (On ne fauroit aborder de cette Eglife, tant elle eft pleine de monde.) ABORDER. v. a. Approcher, joindre. (Aborder un vaisseau. ) cher Il fignifie figurement, Accofter quelqu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. (La foule étoit fi grande auprès de ce Miniftre, que je n'ai pu l'aborder. ) ABORIGENES. f. m. pl. Il fe dit des premiers habitans, des naturels d'un pays, par oppofition à ceux qui font venus s s'y établir. ABORNÉMENT. f. m. Action d'Aborner, ou l'effet qui réfulte de cette action. ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrein. (Aborner un champ.) ABORNÉ, EE participe. ABORTIF, IVE. adj. Avorté, qui eft venu avant terme, ou qui n'a point acquis la perfection, la maturité. (Fruit abortif.) il eft de peu d'ufage. ABOUCHEMENT. f. m. Entrevue, conférence de deux ou de plufieurs perfonnes. On avoit ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux Princes n'eut pas le fuccès qu'on en attendoit.) ABOUCHER. v. a. Faire trouver deux ou plufieurs perfonnes dans un lieu pour conférer enfemble. (Il faut les aboucher ensemble.) Il s'emploie auffi au réciproque. (S'aboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils fe font abouchés.) ABOUCHE, EE. participe. ABOUCHOUCHOU. f. m. Drap qui fe fabrique en Provence. ABOUT. f. m. Terme de charpenterie & de menuiferie. 11 fe dit en général de l'extrémité de toute pièce de bois coupée à l'équerre & façonnée en talus. ABOUTÉ, EE. adj. Terme de Blafon. Il te dit des différentes pièces d'armoiries qui fe répondent par les pointes. ABOUTIR. v. n. Toucher par un bout. (Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, & de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un marais.) ABOUTIR, Se dit figurément en parlant d'une affaire, d'un raifonnement, d'une entreprite. Ainfi on dit, Tous fes deffeins aboutiffent à cela, pour dire, Tous fes deffeins tendent uniquement à cela. A quoi aboutiffent tous les raifonnemens que vous faites? pour dire, Quel deffein avez-vous en cela? Cela ne peut aboutir à rien, pour dire, Cela ne peut avoir aucun fuccès. Cela n'aboutira qu'à le perdre, pour dire, Cela ne fe terminera qu'à fa ruine. ABOUTIR, Se dit auffi, Des apoftemes & des abcès, lorfqu'ils viennent à crever, & que le pus en fort. (Faire abou tir un apoftème, un abcès. Un clou qui aboutit.) contre un plus puiffant que lui, que C'eft aboyer à la Lune. ABOYÉ, EE. participe. Il n'eft guère en ufage qu'au figuré. (Un débiteur aboyé de tous fes créanciers.) ABOYEUR. f. m. Chien qui aboie à la vue du fanglier fans en approcher. Il s'emploie au figuré. ( Un aboyeur de bénefices. Ce critique n'eft qu'un aboyeur.) Il efi familier. ABR ABRAXAS. f. m. Mot auquel la fuperftition attachoit de grands mystères. (L'abraxas eft un amulète. ), ABRÉGÉ. f. m. Raccourci, Écrit, Difcours dans lequel on rend plus court ce qui eft, ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample & plus étendu. ( Il réduit toute la Théologie, tout le Droit Canon en abrégé. Il en a fait un abrégé. Mettez par abrégé, en abrégé. L'abrégé de l'Hiftoire Romaine.) On dit pour louer l'excellence de l'homme, qu'll eft un abrégé des merveilles de l'Univers. ABRÉGER. v. a. Rendre plus court, (Ses debauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé fes jours. La méthode qu'il a pour enfeigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre difcours.) On s'en fert auffi quelquefois abfolument.(Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger.) ABOUTI, JE. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adj. (Un ar- ABRÉVIATEUR. f. m. Auteur qui pent aboutiflant à la forêt. Une pièce abrége l'ouvrage d'un autre. (L'Abréde terre aboutiffante d'un côté à, &c.) viateur de S. Thomas, de Baronius.) Il s'emploie au pluriel comme fubf-ABRÉVIATION. f. f. Retranchement tantif. Ainfi on dit, Les tenans & aboutiffans d'une pièce de terre, d'une maifon, &c. pour dire, Les côtés & les bouts par où elle tient & abou tit à d'autres terres & à d'autres maifons. On dit figurément, qu'Un homme fait tous les tenans & les aboutiffans d'une affaire, pour dire, qu'll en fait toutes les circonstances & les dépendances. ABOUTISSEMENT, f. m. Il ne fe dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. (L'aboutiffement d'un abcès.) ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie, (Des chiens aboyans. ). ABOYER. v. n. Japper. Il ne fe dit au propre que d'un chien. (Un chien qui aboie à la Lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les pafians. Un chien qui aboie après tout le monde.) On dit proverbialement & figurément, Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire, Que tous ceux qui menacent ne font pas toujours fort à craindre. ABOYER, au figuré, Crier après quelqu'un, le preffer, le pourfuivre importunément. (Tous les créanciers aboient après lui. ) On dit aufli figurément, Aboyer après quelque chofe, pour dire, La defirer la pourfuivre ardemment. ( Ils font trois ou quatre qui aboient après cette charge. Aboyer après une fucceffion.) Et on dit proverbialement & figurément d'un homme qui crie inutilement de quelques lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d'efpace; par exemple, lorfqu'au lieu de Mon fieur, de Châtelet, & de Votre, on écrit M. Chlet. Vre. ce font des abréviations que l'on fait de Monfieur, de Châtelet, & de Votre. Et ordinairement on paffe un trait de plume fur les mots abrégés. ABREUVER. v. a. Faire boire. En ce fens, il ne fe dit proprement que des bêtes, & particulièrement des che vaux. ABREUVER, Se dit auffi de l'effet de la pluie fur la terre, lorfqu'elle la pénètre. ( La pluie a bien abreuvé les terres.) Et on dit, que La terre eft bien abreuvée, quand il a bien plu. En parlant d'une nouvelle qui eft déjà répandue par tout, on dit figurément & familie rement, que Tout le monde en eft abreuvé. Et cela fe dit principalement quand on parle à quelqu'un qui n'en fait encore rien, ou qui en fait mystère. ABREUVE, ÉE. participe. ABREUVOIR. f. m. Endroit d'une rivière, d'un étang, d'une mare, d'une pièce d'eau, où l'on mène boire les chevaux. (Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l'abreuvoir. Les chevaux font allés à l'abreuvoir.) Proverbialement & baffement on appelle Abreuvoir à mouches, une grande plaie à la tête ou au vifage. (Il lui a fait un abreuvoir à mouches avec fon fabre.). ABRI. f. m. Lieu où l'on fe peut mettrë à couvert du vent, de la pluie, de l'ardeur du Soleil, & de toutes les antres incommodités du temps. ( Un bon abri. Chercher un abri, de l'abri. Il y a un bon abri dans cette plage pour les vaiffeaux. C'eft un lieu extrêmement découvert, où il n'y a point d'abri. ) On dit d'une plage où les vaiffeaux font en sûreté contre le vent, contre la tempête, que C'eft un bon abri. ABRI, fe dit auffi figurément de quelque lieu que ce foit où l'on eft en sûreté, & généralement de tout ce qui nous met hors de danger. ( La folitude eft un abri contre les embarras du monde. La pauvreté volontaire est un abri contre la cupidité.) A L'ABRI, Façon de parler adverbiale. A couvert. (Se mettre à l'abri de la pluie, du vent, du mauvais temps, de la tempête. Être a l'abri derrière une muraille, derrière une haie.) On dit figurément, Se mettre à l'abri de la perfécution, de la véxation. Et dans tous ces exemples la particule de a la force & la fignification de contre. A L'ABRI, Se dit aufli de ce qui fert à mettre à couvert. Ainfi on dit, Etre à l'abri d'un bois, à l'abri d'une muraille. Et figurément, Eure à l'abri de la fureur. Et alors la particule de a la fignification de, par le moyen de. ABRICOT. f. m. Sorte de fruit à noyau, dont le goût tient de la pêche & de la prune, & dont la chair & la peau tirent fur le jaune. (Abricots en efpalier. Abricots en plein vent. Compote d'Abricots. Abricots confits. Pâte d'abricots. Marmelade d'abricots.) ABRICOTÉ. 1. m. Espèce de dragée. ABRICOTIER. f. m. Arbre qui porte les abricots. (Abricotier en efpalier. Abricotier en plein vent.) ABRITER. v. a. Terme de Jardinage. Mettre à l'abri. (Abriter un espalier.) ABRITÉ, ÉE. participe. ABROGATION. f. f. Action par laquelle une chofe eft annullée. Suppreffion. Ceffation par non-ufage. Il ne fe dit guère qu'en parlant d'une loi, d'une coûtume. (L'abrogation d'une loi.) ABROGER. v. a. Rendre nul, abolir, mettre hors d'ufage. Il ne fe dit guère qu'en parlant de loix, de conftitutions, de cérémonies, & autres chofes femblables. (Abroger une loi, une ordonnance, une coûtume.) Il eft auffi réciproque. (Cette loi s'eft abrogée d'elle-même.) ABROGÉ, EE. participe. ABROHANI. f.m. Mouffeline fabriquée à Bengale. ABROTONE. Voyez AURONE. ABROUTI, IE. adj. Terme d'Eaux & Forêts, qui fe dit des bois dont les bourgeons ont été détruits par les bef tiaux. ABRUPTO. f. m. Mot emprunté du latin, qui n'a d'ufage que dans cette phrafe. Il a parlé ex abrupto, pour dire, Il a parlé fur le champ. ABRUTIR. v. a. Rendre comme une bete brute.(Le vin pris avec exès abrutit les hommes, abrutit l'efprit. ) S'ABRUTIR. V. récipr. Il fignifie, De |