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DE

L'ENCYCLOPÉDIE,

OU

CHOIX DES ARTICLES

Les plus curieux, les plus agréables, les plus
piquants, les plus philofophiques de ce grand
Dictionnaire.

On ne s'eft attaché qu'aux morceaux qui peuvent
plaire univerfellement, & fournir à toutes fortes
de Ledeurs, & fur-tout aux gens du monde, la
matiere d'une ledure intéressante.

TOME CINQUIEM E.

A GENEVE,

Et fe trouve à Paris,

BRIASSON, Libraire, rue S. Jacques.
Chez LE BRETON, premier Imprimeur
ordinaire du Roi, rue de la Harpe.-

M. DCC. LXXII.

PRIVERCITY

2 2 FEB 1992

CF CXFORD

LIBRARY

SUPPLÉMENT

A L'ESPRIT

ENCYCLOPÉDIQUE.

ACTION (Morale. )

Es adions morales ne font autre chofe que les actions volontaires de l'homme, confidérées par rapport à l'imputation de leurs effets dans la vie commune, par adion volontaire, nous entendons celles qui dépendent tellement de la volonté humaine, comme d'une caufe libre, que fans fa détermination, produite par quelqu'un de fes actes immédiats, & précédée de la connoiffance de l'entendement, elles ne fe feroient point, & dont par conféquent l'existence, où la non existence, eft au pouvoir de chacun.

Toute action volontaire renferme deux choses; l'une que l'on peut regarder comme la matiere de l'action, & l'autre comme la forme; la premiere, c'eft le mouvement même de la faculté naturelle, ou l'ufage actuel de Tome V. A

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cette faculté, confidéré précisément en luimême; l'autre, c'eft la dépendance, où eft ce mouvement d'un décret de la volonté, en vertu de quoi on conçoit l'action comme ordonnée par une caufe libre & capable de fe déterminer elle-même. L'ufage actuel de la -→ faculté, confidéré précisément en lui-même s'appelle plutôt une adion de la volonté, qu'une action volontaire, car ce dernier titre est affecté feulement au mouvement des facultés, envifagé comme dépendant d'une libre détermination de la volonté; mais on confidere encore les actions volontaires ou abfolument, & en elles-mêmes, comme des mouvemens phyfiques, produits pourtant par un décret de la volonté, ou en tant que leurs effets peuvent être imputés à l'homme lorfque les actions volontaires renferment dans leurs idées cette vue réfléchie, on les appelle des adions humaines; & comme on paffe pour bien ou mal moriginé, felon que ces fortes d'actions font bien ou mal exécutées, c'eft-à-dire, felon qu'elles conviennent ou ne conviennent pas avec la loi qui eft leur regle; & que les difpofitions même de l'ame qui réfultent de plufieurs actes réitérés, s'appellent maurs; les actions humaines, à caufe de cela, portent auffi le titre d'actions morales.

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Les actions morales, confidérées au dernier égard, renferment dans leur effence deux idées; l'une qui en eft comme là matiere, & l'autre comme la forme,

La matiere comprend diverfes choses. 1o. Le mouvement phyfique de quelqu'une des facultés naturelles, par exemple, de la faculté motrice de l'appétit fenfitif, des fens extérieurs & intérieurs, &c, On peut auffi mettre

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