Vie de Demosthene: avec des notes historiques et critiques et un choix des jugemens portés sur son caractère et ses ouvrages

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A. Poilleux, 1834 - 319 pages
 

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Fréquemment cités

Page 274 - Allons plus loin : je ne crains pas de dire que Démosthène me paraît supérieur à Cicéron. Je proteste que personne n'admire Cicéron plus que je fais : il embellit tout ce qu'il touche ; il fait honneur à la parole ; il fait des...
Page 66 - N'y at-il aucune nouvelle ? Eh ! que peut-il y avoir de plus nouveau que de voir un homme de Macédoine qui dompte les Athéniens, et qui gouverne toute la Grèce?
Page 292 - Son style est austère et robuste, tel qu'il convient à une âme franche et impétueuse. Il s'occupe rarement à parer sa pensée : ce soin semble au-dessous de lui ; il ne songe qu'à la porter tout entière au fond de votre cœur. Nul n'a moins employé les figures de diction ; nul n'a plus négligé les...
Page 275 - C'est un torrent qui entraîne tout. On ne peut le critiquer parce qu'on est saisi. On pense aux choses qu'il dit, et non à ses paroles.
Page 277 - ... plus populaire que ceux qui le flattent ; il osera présenter à ses yeux la triste image de la vertu pénible et laborieuse ; et il le portera à préférer l'honnête difficile , et souvent même malheureux, à l'utile agréable et aux douceurs d'une indigne prospérité. La puissance du roi de Macédoine redoutera l'éloquence de l'orateur athénien ; le destin de la Grèce demeurera suspendu entre Philippe et Démosthène ; et , comme il ne peut survivre à la liberté de sa patrie , elle...
Page 257 - On peut comparer ce premier, à cause de la violence, de la rapidité, de la force, et de la véhémence avec laquelle il ravage, pour ainsi dire, et emporte tout, à une tempête et à un foudre. Pour Cicéron , on peut dire, à mon avis, que, comme un grand embrasement, il dévore et consume tout ce qu'il rencontre, avec un feu qui ne s'éteint point, qu'il répand diversement dans ses ouvrages, et qui, à mesure qu'il s'avance, prend toujours de nouvelles forces.
Page 275 - Mais on remarque quelque parure dans son discours : l'art y est merveilleux , mais on l'entrevoit : l'orateur, en pensant au salut de la république , ne s'oublie pas et ne se laisse pas oublier. Démosthène paraît sortir de soi, et ne voir que la patrie. Il ne cherche point le beau, il le fait sans y penser; il est au-dessus de l'admiration. Il se sert de la parole comme un homme modeste de son habit pour se couvrir. Il tonne, il foudroie, c'est un torrent qui entraîne tout.
Page 276 - Ce fut dans ce premier âge de l'éloquence, que la Grèce vit autrefois le plus grand de ses orateurs jeter les fondements de l'empire de la parole sur la connaissance de l'homme et sur les principes de la morale. En vain la nature, jalouse de sa gloire, lui refuse...
Page 278 - D'où sont sortis ces etlets surprenans d'une éloquence plus qu'humaine ? Quelle est la source de tant de prodiges dont le simple récit fait encore, après tant de siècles, l'objet de notre admiration .J Ce ne sont point des armes préparées dans l'école d'un déclamateur ; ces foudres, ces éclairs qui font trembler les rois sur leur trône, sont formés dans une région supérieure.
Page 248 - Et non-seulement il a extrait par son application ce qu'il y avait de meilleur dans ces grands originaux; mais la plupart de ces mêmes perfections, ou , pour mieux dire , toutes , il les a comme enfantées de lui-même par l'heureuse fécondité de son divin génie. Car, pour me servir d'une expression...

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