Théatre de Pierre Corneille,: avec des commentaires, &c. &c. &c, Volume 6 ;Volume 8

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Les frères Cramer, 1764
 

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Page 358 - C'est ne connaître pas votre haine et vous-même ; Et qui, sous cet espoir, voudrait vous obéir, Chercherait le moyen de se faire haïr. Grimoald inconstant n'a plus pour vous de charmes, Mais Grimoald puni vous coûterait des larmes. A cet objet sanglant, l'effort de la pitié Reprendrait tous les droits d'une vieille amitié Et son crime en son sang éteint avec sa vie Passerait en celui qui vous aurait servie.
Page 153 - Ce héros de ma façon sort un peu des règles de la tragédie, en ce qu'il ne cherche point à faire pitié par l'excès de ses malheurs ; mais le succès a montré que la fermeté des grands cœurs, qui n'excite que de l'admiration dans l'âme du spectateur, est quelquefois aussi agréable que la compassion que notre art nous commande de mendier pour leurs misères.
Page 310 - La tendresse et les passions, qui doivent être l'âme des tragédies, n'ont aucune part en celle-ci : la grandeur de courage y règne seule, et regarde son malheur d'un œil si dédaigneux qu'il n'en saurait arracher une plainte.
Page 72 - Qu'un triste honneur m'avait fardée, Surprenantes horreurs, épouvantable idée, Qui tantôt ne m'ébranliez pas, Que l'on vous conçoit mal quand on vous envisage Avec un peu d'éloignement ! Qu'on vous méprise alors! qu'on vous brave aisément! Mais que la grandeur de courage Devient d'un difficile usage Lorsqu'on touche au dernier moment!
Page 300 - Puisque le Roi veut bien n'être roi qu'en peinture, Que lui doit importer qui donne ici la loi, Et qui règne pour lui des Romains ou de moi?
Page 268 - II regarde son trône, et rien de plus. Régnez, Rome vous craindra plus que vous ne la craignez. Malgré cette puissance et si vaste et si grande, Vous pouvez déjà voir comme elle m'appréhende, Combien en me perdant elle espère gagner, Parce qu'elle prévoit que je saurai régner.
Page 373 - On publierait de toi que les yeux d'une femme Plus que ta propre gloire auraient touché ton âme, On dirait qu'un héros si grand, si renommé, Ne serait qu'un tyran s'il n'avait point aimé.
Page 195 - Sans cefle offre à mes yeux cette vue importune, Que qui m'en donne trois peut bien m'en ôter une ; Qu'il n'a qu'à l'entreprendre et peut tout ce qu'il veut.
Page 194 - II n'est rien qui ne cède à l'ardeur de régner; Et, depuis qu'une fois elle nous inquiète, La nature est aveugle , et la vertu muette. Te le dirai-je, Araspe? il m'a trop bien servi; Augmentant mon pouvoir, il me l'a tout ravi : II n'est plus mon sujet qu'autant qu'il le veut être; Et qui me fait régner en effet est mon maître.
Page 149 - ... soutenant point par un sujet pathétique, par de grands tableaux, par les fureurs des passions, l'auteur ne peut qu'exciter un sentiment d'admiration pour le héros de la pièce. L'admiration n'émeut guère l'âme, ne la trouble point. C'est de tous les sentiments celui qui se refroidit le plus tôt.

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