Il signifie aussi, Mettre les bottes à quelqu'un. Appelez, qu'on me vienne botter; et Mettre ses bottes soi-même, Je vais me botter. On dit aussi, qu'un homme se botte bien, ou se botte mal, pour dire, qu'll porte ordinaire ment des bottes bien faites ou mal faites. SE BOTTER, se dit De ceux qui, en marchant dans un terrain gras, amassent beaucoup de terre autour de leurs pieds. On ne sauroit se promener dans le jardin, qu'on ne se botte. On dit aussi, Ce terrain botte. Dans ce sens on dit aussi, qu'Un cheval se botte. BOTTÉ, ÉE. participe. On dit proverbialem., C'est un singe botté, il a l'air d'un singe botté, en parlant d'Un homme qui est embarrassé dans son accoutre ment. BOTTIER. s. m. Cordonnier qui fait des bottes. BOTTINE. s. f. Diminutif. Petite botte 'd'un cuir fort mince. Porter des bottines. On met des bottines de fer aux enfans qui ont les jambes foibles ou de travers. BOU BOUC. s. m. (On prononce le C.) Animal a cornes, qui est le mâle de la chèvre. Bouc puant. Une peau de bouc. Les cornes d'un bouc. La barbe d'un bouc. Parmi les anciens Juifs, on appeloit Bouc Emissaire, Celui des deux boucs sur lequel le sort tomboit pour être envoyé au désert, après avoir été chargé des iniquités du peuple. Bouc, se dit aussi en termes de Commerce, d'Une peau de bouc pleine de vin ou d'huile. Un bouc d'huile. Un bouc de vin. On appelle Barbe de bouc, La barbe d'un homme, lorsqu'il n'en a que sous le menton. Il a une barbe de bouc. Une vraie barbe de bouc. BOUCAGE. s. masc. Plante ombellifère. Оп attribue à sa semence et à ses racines la vertu de briser la pierre des reins et de la vessie. BOUCAN. s. masc. Le lieu où les Sauvages font fumer leurs viandes. On appelle aussi de ce nom, Le gril de bois sur lequel ils les font fumer et sécher. BOUCAN, signifie aussi Un lieu de débauche. C'est un terme bas et peu honnête. renfermer diverses marchandises. Un boucaut de tabac. BOUCHE. s. f. Cette partie du visage de l'homme par où sort la voix, et par où se reçoivent les alimens. Avoir la bouche belle. Avoir la bouche vermeille, la bouche incar nate, la bouche relevée, la bouche agréable la bouche petite. Avoir une grande bouche. Avoir la bouche plate. Ouvrir la bouche. Fermer la bouche. Tourner la bouche. Baiser à la bouche, sur la bouche. La premiere fois qu'un Cardinal est reçu au Consistoire, le Pape fait la cérémonie de lui fermer et de lui ouvrir la bouche. On dit figurément, N'oser ouvrir la bouche. pour dire, N'oser parler; et, Fermer la bouche à quelqu'un, pour dire, Le faire taire. On dit, Bouche béante, pour exprimer L'étonnement. Ils étoient tous bouche béante. On dit d'Un homme qui s'est fait une habitude de dire continuellement de certaines paroles, qu'Il les a à tout moment à la bouche. C'est un mot qu'il a toujours à la bouche. On dit, Faire la petite bouche de quelque chose, sur quelque chose, pour dire, Ne vouloir pas s'expliquer tout-à-fait sur quelque chose. On dit aussi absolument, Faire la petite bouche, pour dire, Faire le difficile, le dégoûté, le dédaigneux sur quelque chose; Ne faire point la petite bouche de quelque chose, pour dire, S'en expliquer librement et ouvertement; Dire quel que chose de bouche à quelqu'un, pour dire, S'en expliquer de vive voix avec lui; et proverbialement, Bouche close, bouche cousue, pour dire, qu'll faut garder le secret sur l'affaire dont il s'agit. On dit, qu'Une nouvelle va de bouche en bouche, pour dire, qu'Elle devient publique, qu'elle court partout. Et on appelle poétiquement La Renommée, La Déesse aux cent bouches. On dit proverbialement d'Un homme qui dit sans ménagement tout ce qu'il pense, que C'est un Saint Jean bouche d'or; et d'Un homme qui parle contre sa pensée, Il dit cela de bouche, mais le cœur n'y touche. On dit d'Un vassal, qu'Il ne doit à son Seigneur que la bouche et les mains, pour dire, qu'll ne doit point de relief, et qu'il ne doit qu'hommage et service, BOUCANER. v. a. Faire cuire des viandes à la manière des Sauvages de l'Amérique. Boucaner de la viande. On dit aussi, Boucaner des cuirs, pour dire, Les préparer à la manière des Sauvages; et simplement, Boucaner, pour dire, Aller à la chasse des bœufs sauvages ou autres bêtes, pour en avoir les cuirs; et dans | bouche, pour dire, Aussitôt qu'on l'a tírée de cette acception, Boucaner est neutre. BOUCANÉ, ÉE. participe. BOUGANIER. s. m. Celui qui va à la chasse des bœufs sauvages. BOUCARO. s. m. Espèce de terre sigillée, rougeâtre, qui vient d'Espagne, où elle s'appelle Boucaros. On en fait différens vases, tels que des pots, des théières, etc. BOUCASSIN. s. m. Étoffe de coton, dont on fait des doublures. BOUCAUT. s. m. Moyen tonneau qui sert à BOUCHE, se dit aussi par rapport à l'organe du goût. Ainsi on dit, Traiter quelqu'un à bouche que veux-tu, pour dire, Lui faire trèsbonne chère; Manger de la viande de broc en meurer sur ce qu'il y a de meilleur et de plus exquis dans un repas; et, Garder quelque chose pour la bonne bouche, pour dire, Réserver pour le dernier morceau ce qu'il y a de meilleur à manger. La même phrase se dit figurément de tout ce qu'on réserve d'agréable et de meilleur pour la fin. Et on dit aussi figurément, Laisser quelqu'un sur la bonne bouche, pour dire, Le laisser sur l'espérance de quelque chose, ou sur quelque autre pensée agréabe. Toutes ces phrases sont familières. Lorsqu'on parle de quelque chose à manger, et que la manière dont on en parle excite une espèce d'envie et de désir dans ceux qui écoutent, on dit familièrement, que L'eau en vient à la bouche, que Cela fait venir l'eau à la bouche. La même chose se dit figurément de tout ce qui est agréable, et qui donne quelque idée de plaisir. On dit, Prendre sur sa bouche, pour dire, Épargner sur la dépense de sa nourriture. Il prend sur sa bouche les charités qu'il fait. On dit aussi familièrement, S'oter les morceaux de la bouche, pour dire, S'épargner le nécessaire pour fournir à quelque autre dépense. On appelle en termes de Chirurgie, Flux de bouche, Une grande abondance de salive qui sort de la bouche en de certaines maladies. Et on dit figurément d'Un grand parleur, qu'll a le flux de bouche, qu'il a un flux de bouche continuel. On dit encore, Etre sur sa bouche, être sujet à sa bouche, pour dire, Etre gourmand. Il est populaire. On dit, Avoir bouche à Cour, pour dire, Étre nourri dans la maison d'un Prince; et cela ne se dit proprement que Des Officiers de la maison du Roi et des Maisons des Princes, lorsqu'ils ont droit de manger à quelqu'une des tables, On appelle chez le Roi, Vin de la bouche, Le vin destiné pour la personne du Roi. On appelle aussi chez le Roi, La bouche, Le lieu où l'on apprête à manger pour le Roi; et Officiers de la Bouche, Les Officiers qui servent, soit à la cuisine du Roi, soit au Gobelet. Et on appelle absolument La Bouche, Les Officiers de la bouche du Roi. La Bouche est partie. BOUCHE, se dít aussi Des personnes mêmes, par rapport à la nourriture. Il a tous les jours cinquante bouches à nourrir. Les vivres commençant à manquer dans la Place, on en fit sortir toutes les bouches inutiles. BOUCHE, se dit aussi en parlant Des chevaux, et de quelques autres bêtes de somme et de la broche; qu'une chose fait bonne bouche, ❘ voiture. La bouche d'un cheval. Un cheval qui fort en bouche, mais qu'il est dur à l'épe- | nage. Il se fit une grande boucherie dans ce pour dire, qu'Elle laisse un bon goût : ces trois phrases sont familières. Et on dit, qu'une chose rend la bouche amère, páteuse, mauvaise, sèche, etc. pour dire, qu'Elle laisse quelque mauvais goût de cette sorte. Quand on donne à manger à ses amis, et qu'à la fin du repas on leur donne quelque chose d'exquis, on dit, que C'est pour les laisser sur la bonne bouche. On dit aussi, Demeurer sur la bonne bouche, pour dire, De a la bouche fraîche, la bouche échauffée. Un cheval qui a la bouche bonne, la bouche fine, la bouche tendre, la bouche délicate, la bouche mauvaise, la bouche égarée, la bouche forte. On dit aussi, Bouche de saumon, de carpe, de grenouille. On dit, qu' Un cheval est fort en bouche, et qu'Il n'a point de bouche, pour dire, qu'll n'obéit point au mors; et qu'Il n'a ni bouche, ni éperon, pour dire, que Non-seulement il est ron On dit aussi figurément et familièrement, qu'un homme est fort en bouche, pour dire, qu'll parle avec beaucoup de véhémence et de hardiesse; et qu'Il n'a ni bouche, ni éperon, pour dire, qu'll est stupide et insensible, et qu'il ne s'émeut de rien. BOUCHE, se dit aussi en parlant d'Une pièce d'artillerie, et signifie L'ouverture par où le boulet sort du canon. Exposer des troupes à la bouche du canon. On dit aussi, Bouches à feu au pluriel, en parlant Des canons et des mortiers. Il y avoit tant de bouches à feu. BOUCHES, au pluriel, se dit Des embouchures par où de grands fleuves se déchargent dans la mer. Les bouches du Nil. Les bouches du Danube. Les bouches du Gange. combat. On dit, Mener ou envoyer des soldats à la boucherie, pour dire, Les exposer à une mort presque certaine. Et proverbialement, Il n'a pas plus de crédit qu'un chien à la boucherie, pour dire, Il n'a aucun crédit, il ne peut ❘ rien en cette affaire. BOUCHOIR. s. m. Grande plaque de fer qui sert à boucher un four. BOUCHON. s. m. Ce qui sert à boucher une bouteille, ou quelque autre vase de même nature. Le bouchon d'une bouteille. Bouchon de filasse, bouchon de liège, bouchon de bois, bouchon de papier, bouchon de verre, bouchon de cristal. Le bouchon d'un cornet d'écritoire. Faire un bouchon. Mettre un bouchon. Faire sauter le bouchon. On appelle Bouchon de paille, bouchon de BOUCHÉE. s. f. Petit morceau de quelque | foin. Une poignée de paille tortillée, ou de foin chose à manger. Une bouchée de pain, une bouchée de viande. Il n'y en a qu'une bouchée. On dit, Ne faire qu'une bouchée d'un pâté, pour dire, Le manger avidement et promp-vendre. On dit aussi, Un bouchon de linge. Et tement. BOUCHER. v. a. Fermer une ouverture. Boucher un trou. Boucher un tonneau. Boucher une bouteille. Boucher une porte. Boucher une fenêtre. Se boucher le nez. Se boucher les oreilles. Se boucher les yeux. On dit, Boucher le passage, boucher les chemins, boucher les avenues, pour dire, Empêcher qu'on n'y puisse passer. On avoit bouché tous les passages à l'ennemi. Et en parlant d'Un bâtiment qui est au-devant d'un autre, on dit qu'Il en bouche la vue. On dit aussi, Faire boucher les vues d'un bâtiment, pour dire, En faire murer les fenêtres, lorsqu'elles regardent de trop près sur une maison voisine, contre la disposition de la Coutume. On lui a fait boucher tortillé. Faire un bouchon de paille pour frotter un cheval. Mettre un bouchon de paille à la queue d'un cheval, pour marquer qu'il est à on dit, Mettre du linge en un bouchon, pour dire, Le chiffonner et le mettre tout en un tas. BOUCHON, se dit aussi d'Un rameau de verdure, ou de quelque autre chose semblable, qu'on attache à une maison, pour faire connoître qu'on y vend du vin. Un bouchon de cabaret. Et on dit proverbialem., à bon vin il ne faut point de bouchon, pour dire, que Les bonnes choses n'ont pas besoin d'affiche pour ètre recherchées. BOUCHON, est aussi un terme dont on se sert en caressant les enfans. Mon petit bouchon. Il est du style familier. BOUCHONNER. v. a. Mettre en bouchon, chiffonner. Bouchonner du linge. On dit, Bouchonner un cheval, pour dire, Le frotter avec un bouchon de paille; Lui mettre un bouchon de paille à la queue, pour avertir qu'Il est à vendre. BOUCHONNER, signifie aussi familièrement, Cajoler, caresser, et ne se dit qu'en parlant Des enfans. Bouchonner un enfant. Il est familier. BOUCHONNÉ, ÉE. participe. BOUCLE. s. f. Anneau de métal qui a une petite traverse, avec un ardillon et une chape. Des boucles de souliers. Une ceinture à boucle. Des boucles de jarretière. Les boucles d'un harnois, etc. Il se dit aussi d'Une espèce d'anneau dont on se sert à divers usages. On appelle ainsi principalement ce que les femmes attachent à leurs oreilles pour se parer. Des boucles d'oreilles. Des boucles d'or. Des boucles de diamans. Il se dit aussi De ces anneaux de cuivre qu'on met aux cavales qu'on veut empêcher d'être saillies. Mettre des boucles à une cavale. BOUCLE, se dit figurément Des anneaux que font des cheveux frisés. De grandes boucles de cheveux. Friser à boucles, en boucles, à grandes boucles, à grosses boucles, à petites boucles. Les boucles d'une coiffure, d'une perruque. BOUCLER. v. a. Mettre une boucle, atta. cher avec une boucle. Boucler ses souliers. On dit, Boucler une cavale, pour dire, Mettre des boucles à une cavale, pour l'empê cher d'être saillie. On dit, Boucler des cheveux, pour dire, Faire prendre la forme de boucle à des cheveux, mettre des cheveux en boucles. Il est tous les soirs une heure à se friser, à se boucler. Boucler une perruque. BOUCLER, signifie aussi Fermer, mais uniquement dans cette phrase, Boucler un port, qui signifie, Fermer l'entrée d'un Port. BOUCLÉ, ÉE. participe. Des souliers bouclés. Une jument bouclée. Des cheveux bouclés. Un Port bouclé. BOUCLIER. s. m. Arme défensive qu'autrefois les gens de guerre portoient au bras gauche, et dont ils se servoient pour se couvrir le corps. Un bouclier rond. Un bouclier ovale. Parer du bouclier. Les Grecs et les Romains portoient de grands boucliers. On dit figurém., Faire une grande levée, une belle levée de boucliers, pour dire, Faire de grands préparatifs pour une entreprise qui ne réussit pas ou qui n'en vaut pas la peine. De quoi lui a servi cette grande levée de bou cliers? BOUCLIER, se dit aussi figurément Des peronnes: par exemple, d'un Général d'armée, C'est le bouclier de l'Etat; D'un grand Évêque, d'un grand Théologien, C'est le bouclier de la Foi, le bouclier de la Religion. On dit encore figurém., Faire son bouclier, pour dire, Faire sa principale défense. Il fait son bouclier de cet argument. Et l'on dit d'Un mauvais raisonnement, C'est là un méchant bouclier, Une pauvre défense. Son age lui sert de bouclier. BOUCON. s. m. Terme pris de l'Italien, et qui de lui-même ne signifie que Morceau, mais qui n'est d'usage que pour signifier un morceau empoisonné, ou un breuvage empoisonné. Ainsi, Donner le boucon, n'est autre chose qu'Empoisonner. Il lui a donné le boucon. Il a pris, il a avalé le boucon. Il a vieilli. BOUDER. v. n. II se dit proprement Des enfans, lorsqu'ils ont quelque petit chagrin, et qu'ils ne le témoignent que par la mauvaise mine qu'ils font. Un enfant qui boude toujours, qui ne fait que bouder. Il se dit aussi d'Une personne qui, ayant accoutumé de vivre familièrement avec une autre, vient tout d'un coup à ne lui plus parler, à cause de quelque petit sujet de mécontentement qu'elle croit en avoir reçu. Je ne sais pas ce qu'il a contre moi; mais il boude depuis quelque temps, et ne me parle plus. Ils boudent l'un contre l'autre. Une femme qui ne fait que bouder. Ces deux personnes boudent: BOUDER, dans le style familier, s'emploie quelquefois activement. D'où vient que vous me boudez? Il me boude depuis quelque temps. On dit familièrement, Bouder contre sov: ventre, pour dire, Se priver par dépit d'une chose utile ou agréable. BOUDÉ, ÉE. participe. où est une personne qui boude. Il y a toujours | bois ou de liège, ou baril vide attaché à un quelque bouderie entre eux. Ce sont des bouderies continuelles de sa part. Quand sa bouderie le tient. Quand sa bouderie le prend. C'est une bouderie qui passera. BOUDEUR, EUSE. adj. Qui boude. C'est un enfant naturellement boudeur. Il est d'une humeur boudeuse. Il s'emploie aussi au substantif. C'est un boudeur. C'est un franc boudeur. C'est unc boudeuse. BOUDIN. s. m. Boyau rempli de sang et de graisse de porc, avec l'assaisonnement nécessaire. Faire du boudin. Faire griller du boudin. Piquer du boudin pour l'empêcher de crever en grillant. Une aune de boudin. Deux aunes de boudin. Cette sorte de boudin s'appelle ordinairement, Boudin noir. On appelle Boudin blanc, Celui qui est fait avec du lait et du blanc de chapon. Proverbialement et bassement, quand on vent faire entendre qu'une chose ne réussira point, on dit, qu'Elle s'en ira en eau de boudin. BOUDIN, en termes d'Architecture, signifie, Le gros cordon de la base d'une colonne. BOUDIN, en termes de Serrurerie, sert à désigner une spirale de fil de fer dont l'élasticité forme un ressort. On en fait usage pour les stores d'une voiture. Le store ne va plus, le boudin est cassé. BOUDIN, en termes de Sellerie, se dit d'Un petit porte-manteau de cuir, en forme de petite valise, qu'on met sur le dos d'un cheval. cordage, qui flotte au-dessus d'une ancre, et BOUEUR. s. m. Charretier payé pour enle- BOUREUX, EUSE. adj. Plein de boue. Des chemins tout boueux. Une rue boueuse, On dit, Une écriture boueuse, une impression boueuse, De celles dont l'encre s'écarte et tache le papier au-delà du volume naturel du caractère. On dit aussi, et mieux, Bavochée Voyez ce mot. On dit, Une estampe boueuse, Lorsque le cuivre n'ayant pas été bien essuyé, on a laissé du noir entre les hachures. BOUFFANT, ANTE. adj. Qui bouffe, qui paroît gonflé. Il ne se dit guère qu'en parlant Des étoffes qui ont assez de consistance pour ne pas s'aplatir, et qui se soutiennent d'ellesmêmes. Une étoffe bouffante. Une garniture bouffante. chairs, causée par quelque indisposition, par quelque accident. Bouffissure de visage, du visage. On appelle figurément, Bouffissure du style, Le défaut d'un style ampoulé. BOUFFON. s. masc. Personnage de théâtre dont l'emploi est de faire rire. On le dit aussi d'Un homme qui fait le même rôle dans la société. Son métier est de faire le bouffon. C'est un très-bon bouffon. C'est un excellent bouffon. Le bouffon de la Comédie. Faire le personnage de bouffon. Un mauvais bouffon. Un froid, un plat bouffon. Autrefois les Rois, les Princes, avoient des bouffons. Servir de bouffon, s'emploie pour, Servir de sujet de moquerie, de risée. Dans ce sens, un homme qui voit qu'on se moque de lui, dit, Je vois bien que je sers ici de bouffon. Je ne prétends pas être votre bouffon. On dit d'Un homme qui aime à faire rire la compagnie, qu'll se plaît à faire le bouffon. On dit aussi d'une femme qui est de même humeur, qu'Elle fait la bouffonne; et on dit par caresse à une petite fille gaie et enjouée, que C'est une petite bouffonne. BOUFFON, ONNE. adject. Plaisant, facétieux. BOUFFÉE. s. f. Terme qui se dit De l'action subite et passagère de diverses choses. Une bouffée de vent. Une bour'e de fumée. Il vient | C'est un bouffon personnage. Avoir la mine des bouffées de chaleur de temps en temps. Il se dit aussi quelquefois pour Halenée. Des bouffes de vin. Il nous empoisonne par des bouffres d'ail. On appelle Bouffée de fièvre, Un accès de fièvre qui n'a point de suite. Et figurément en Il se dit aussi en termes de Frisure, pour, parlant d'Un homme qui ne s'adonne aux Boucles de cheveux. Frisé en boudins. BOUDIN, est encore un terme de Mineur, et signifie, Une fusée où il entre des étoupes et autres matières combustibles. BOUDOIR. s. m. Petit cabinet où l'on se retire quand on veut être seul. Elle est dans son boudoir. Il est du style familier. choses que par intervalle et par boutade, on BOUFFER. v. n. Enfler les joues exprès et BOUE. s. f. La fange des rues et des che- nes de boue. Etre tout couvert de boue. Tomber dans la boue. Faire rejaillir de la boue. Les boues des rues. On dit, Payer les boues et lanternes, pour dire, Payer la taxe qui est imposée pour l'enlèvement des boues et pour l'entretien des lan ternes. On dit proverbialement, qu'une maison w'est faite que de boue et de crachat, pour dire, qu'Elle n'est batie que de méchans matériaux. Et proverbialement et bassement, en parlant d'Une chose dont on ne se soucie aucunement, on dit, qu'on n'en fait non plus d'état que de la boue de ses souliers. On dit figurém. Tirer quelqu'un de la boue, pour dire, Le tirer d'un état misérable et bas; et d'un homme qui a l'âme basse, que C'est une dme de boue. Le traîner dans la boue, pour dire, Le vilipender. BOUE, se dit aussi Du pus qui sort d'un apostume, d'un abcès. Un apostume dont il sort beaucoup de boue. BOUÉE. s. f. Terme de Marine. Morceau de Il s'emploie plus ordinairement pour signifier Un certain effet que font les étoffes qui se soutiennent d'elles-mêmes, et qui, au lieu de s'aplatir, se courbent en rond. Une étoffe qui bouffe. Du ruban qui bouffe. BOUFFETTE. s. f. Petite houppe qui pend aux harnois des chevaux. Il faut des bouffettes à ce harnois. BOUFFIR. v. a. Enfler. Il ne se dit au propre qu'en parlant Des chairs. L'hydropisie lui a bouffi tout le corps. Il est aussi neutre. Le visage lui bouffit tous les jours. On dit, Faire bouffir un hareng sur le gril, pour dire, Le faire renfler en le faisant cuire sur le gril. BOUFFI, IE, participe. Avoir le visage bouffi, les joues bouffies. Du hareng bouffi. On dit figurément d'Un homme plein d'orgueil et de vanité, qu'Il est bouffi d'orgueil et de vanité. Et on appelle figurém. Style bouffi, Un style ampoulé. BOUFFISSURE. subst. f. Enflure dans les bouffonne, l'humeur bouffonne. Un discours bouffon, un style bouffon, une aventure bouffonne. Cela est bouffon, BOUFFONNER. v. n. Faire ou dire quelque chose dans le dessein de faire rire. Il ne fait que bouffonner. BOUFFONNERIE. s. f. Ce qu'on fait ou ce qu'on dit pour faire rire. Plaisante bouffonnerie. Méchante bouffonnerie. BOUGE. s. m. Espèce de petit cabinet auprès d'une chambre. Une chambre avec un bouge. Il se dit en parlant Des maisons où logent les artisans et le bas peuple. Il se dit encore d'Un logement malpropre. C'est un vrai bouge. BOU GEOIR. s. m. Espèce de chandelier sans pied, qui a un manche, qu'on porte à la main, et dans lequel on met ordinairement une bougie. Un bougeoir d'argent. Un bougeoir de cuivre doré. BOUGEOIR, se dit aussi particulièrement De ce petit chandelier d'or qu'un valet de chambre porte au coucher du Roi, et que le Roi, lorsqu'il se déshabille, fait donner par distinction à quelqu'un des Courtisans. Le Roi fit donner le bougeoir à un tel Seigneur. Un tel Seigneur a eu le bougeoir ce soir. BOUGER. v. n. Se mouvoir de l'endroit où l'on est. Si vous bougez de votre place, me désobligerez. On s'en sert plus ordinairement avec la né❘gative. Je ne bougerai de là, puisque vous l'ordonnez. Ne bougez de là. Ne bougez. Et on dit, qu'un homme ne bouge d'un lieu, pour dire qu'll y est fort assidu. C'est une maison d'où il ne bouge. Elle ne bouge des Eglises. Il ne bouge de la Comédie, de l'Opéra. C'est un homme qui ne bouge de la Cour. BOUGETTE. s. f. Petit sac de cuir qu'on porte en voyage. BOUGIE. s. f. Chandelle de cire. Grosse bougie. Petite bougie. Bougie de nuit. Pain de bougie. Allumer de la bougie. Ne brûler que de la bougie. Bougie blanche. Bougie jaune. Une livre de bougie. Allumer les bougies. Eteindre les bougies. BOUGIE, se dit aussi en Chirurgie, 'd'Une petite verge cirée qu'on introduit dans l'urètre, pour le dilater et le tenir ouvert, ou pour consumer des carnosités. BOUGIER. v. act. Passer sur la cire fondue d'une bougie allumée les bords de quelque étoffe, pour empêcher qu'elle ne s'effile. Bougier du taffetas. BOUGIÉ, ÉE. participe. BOUGONNER. v. n. Gronder entre ses dents. Cette vieille ne fait que bougonner. Il est populaire. BOUGRAN. s. m. Sorte de toile forte et gommée, dont les Tailleurs se servent pour mettre dans quelques endroits des habits entre la doublure et l'étoffe, afin de les tenir plus fermes. Mettre du bougran à des boutonnières. BOUILLANT, ANTE. adj. Qui bout. De l'eau bouillante. De l'huile bouillante. Il se dit figurément Des personnes, et signifie Prompt, vif, ardent. Un homme bouillant. Un courage bouillant. Un esprit bouillant. Une jeunesse bouillante. C'est un homme qui a le sang bouillant. BOUILLE. s. f. Longue perche dont les pécheurs se servent pour remuer la vase et troubler l'eau, afin que le poisson entre plus facilement dans les filets. BOUILLER. v. act. Troubler l'eau avec une bouille. Bouiller une étoffe, La marquer suivant les règles prescrites. BOUILLÉ, ÉE. participe. BOUILLI. s. m. Viande cuite dans un pot. dans une marmite avec de l'eau. Ne manger que du bouilli. Servir le bouilli. de l'âge, que Le sang lui bout dans les veines; | ficie en est agitée par quelque mouvement vio et figurément aussi, La téte me bout, la cervelle me bout, pour exprimer qu'On sent une excessive chaleur à la tête. On dit figurément et proverbialem., On me bout du lait, il me semble qu'on me bout du lait, quand on me dit cela, pour dire, On se moque de moi, il me semble qu'on se moque de moi, qu'on me traite d'enfant. Et dans cette phrase, Bouillir est employé activement. On se sert aujourd'hui de cette façon de parler proverbiale, Bouillir du lait à quelqu'un, dans un sens favorable, pour signifier, Faire plaisir à quelqu'un, lui dire des choses agréables. Loin de le fächer, c'est lui bouillir du lait. BOUILLIR, se dit aussi Des choses qu'on fait cuire dans l'eau ou dans quelque autre liqueur. Faire bouillir de la viande. Faire bouillir des herbes dans du vin. lent. L'eau sortoit à gros bouillons. Une source qui fait de gros bouillons d'eau. Une fontaine qui jette de gros bouillons. Le sang sortoit à gros bouillons de sa plaie. On appelle Bouillon d'eau, Un gros jet d'eau qui sort en grande abondance, sans s'élever bi n haut. Au bout de l'allée on voit un gros bouillon d'eau. BOUILLON, se dit aussi par extension, De certains gros plis ronds qu'on fait faire à quelques étoffes pour la parure et l'ornement, soit dans les habits, soit dans les meubles. Du taffetas renoué à gros bouillons. On appelle aussi Bouillon, Une bulle d'air qui se trouve engagée dans le verre, dans les métaux fondus, etc. BOUILLON-BLANC, s. m. oU MOLÈNE, s. f. Plante très-commune. Elle est vulnéraire et béchique. On emploie ses fleurs et ses feuilles, tant dans les maladies internes que dans les mala dies externes. Il se dit aussi Du vaisseau où l'on fait cuire quelque chose. Faire bouillir le pot. Le pot bout. Et on dit familièrement Des choses qui servent à la subsistance du ménage, que Cela sert à faire bouillir la marmite, à faire bouillir le pot; et figurément et familièrem, d'Une chose qui n'est bonne à aucun usage, qu'Elle n'est | bouillonnement du sang. bonne ni à rotir ni à bouillir. Il se dit aussi Des personnes. BOUILLI, IE. participe. Du bœuf bouilli. De la viande bouillie. Des châtaignes bouillies. On appelle Cuir bouilli, Du cuir de vache préparé d'une certaine façon, et endurci à force de bouillir. BOUILLOIRE. s. fém. Vaisseau de cuivre ou d'autre métal, propre à faire bouillir de l'eau. BOUILLON. s. m. Cette partie de l'eau ou de quelque autre liqueur, qui s'élève en rond au-dessus de sa surface par l'action du feu. Faire bouillir de l'eau à petits bouillons, à gros bouillons. On dit d'une chose qu'il ne faut pas faire bouillir long-temps, qu'Il n'y faut qu'un bouillon ou deux. BOUILLIE. s. f. Sorte de nourriture qui est faite de lait et de farine, et qu'on donne ordinairement aux petits enfans. Faire de la bouillie. Donner de la bouillie à un enfant. Lu faire manger de la bouillie. Un poélon de ❘ les premiers mouvemens, dans les premiers bouillie. On dit familièrement, d'Une viande qu'on a fait bouillir trop long-temps, qu'Elle s'er va toute en bouillie. On dit proverbial., Faire de la bouillie pour les chats, pour dire, Prendre de la peine pour faire une chose qui ne servira à rien. BOUILLIR. v. n. Je bous, tu bous, il bout: nous bouillons, vous bouillez, ils bouillent. Je bouillois. Je bouillis. Je bouillirai. Bous. Qu'il bouille. Que je bouille. Que je bouillisse. Il se dit proprement Des liqueurs, qui par la cha Leur ou par quelque fermentation sont mises en mouvement, et s'élèvent en petites bouteilles. Faire bouillir de l'eau. Mettre de l'eau bouillir. Du lait qui bout. Quand le vin bout dans le tonneau. Quand l'eau bouillira. On dit figurément et familièrem., Dans les premiers bouillons de sa colère, pour dire, Dans transports de sa colère. BOUILLONNEMENT. s. m. L'état d'une liqueur qui bouillonne. Le bouillonnement de l'eau. Le bouillonnement d'une source. Le BOUILLONNER. v. n. Il ne se dit que De l'eau et des autres liqueurs, lorsqu'elles sortent, ou qu'elles s'élèvent par bouillons, soit par la violence de leur propre mouvement, soit par l'action du feu. Une fontaine qui bouillonne. Une source qui bouillonne. Le sang bouillonne en sortant de la plaie. L'eau commence à bouillonner. BOUIS. Voyez Buis. BOULAIE. s. f. Champ planté de bouleaux, BOULANGER, ÉRE. s. Celui, celle dont le métier est de faire et de vendre du pain. Boulanger de gros pain. Boulanger de petit pain. Maître Boulanger. Garçon Boulanger. Les Boulangers de Paris. Une Boulangère de Gonesse. C'est mon Boulanger. Un bon Boulanger. BOULANGER. v. act. Pétrir du pain, et le faire cuire. Un garçon qui boulange bien. Une femme qui boulange bien. BOULANGÉ, ÉE. participe. Du pain bien boulangé. BOULANGERIE. subst. f. L'art de faire le pain. Le lieu où il se fait, dans les Communautés ou dans les maisons à la campagne. Aller à BOUILLON, se dit aussi De l'eau qui a longtemps bouilli avec de la viande, ou avec des herbes, pour servir ensuite de nourriture ou de remède. Il n'y a pas assez de bouillon dans le | la boulangerie. potage. Cela fait un bouillon clair. Un bouillon perlé. Un bouillon nourrissant. Un bouillon succulent. Une écuellée de bouillon. Bouillons amers. Bouillons rafraîchissans. Bouillon de vipère, de tortue, de poulet, etc. On dit, Prendre un bouillon, pour dire, Avaler autant de bouillon qu'il en tient à peu près dans une écuelle. Prendre un bouillon à la viande, un bouillon aux herbes. On dit d'Un homme infirme, qui n'est pas en état de prendre de nourriture solide, qu'Il est réduit au bouillon, qu'il est au bouillon, BOUILLON, se dit aussi De l'effet qui arrive à On dit figurém. d'Un jeune homme ardent et fougueux, qui est dans la première vigueur | l'eau et aux autres liqueurs, lorsque la superTome I. BOULE. s. f. Corps sphérique, corps rond en tout sens, servant à divers usages, soit pour le jeu, soit pour l'ornement. Boule de bois. Boule d'ivoire. Une boule à jouer au mail. Une boule de mail. Une boule à jouer aux quilles. On dit d'Un homme gros et replet, qu'Il est rond comme une boule. BOULE, se dit aussi De certains arbrisseaux taillés en forme de boule. Une boule de myrte. Une boule de chèvre-feuille. On appelle Jouer à la boule, Jouer à un certain Jeu, où plusieurs personnes font rouler des boules d'un endroit à un autre, et jouent à 21 néral dans toute la ville. qui fera aller sa boule plus près de l'endroit | tremblement de terre fit un bouleversement gémarqué pour servir de but; et Jeu de boule, Le lieu où l'on joue à la boule. Des gens qui jouent à la boule. Un bon joueur de boule. Jeu de boule couvert. Jeu de boule découvert. On dit, Avoir la boule, pour dire, Avoir l'avantage de jouer le premier. Il faut voir à qui aura la boule. On joue en trente, et ils ont dix et la boule. Et on dit, Aller à l'appui de la boule, pour dire, Jouer sa boule, en sorte qu'elle puisse joindre la boule de celui avec qui on est, et la pousser plus près du but. On dit figurément et familièrement, Aller à l'appui de la boule, pour dire, Seconder quelqu'un dans une affaire qu'il a commencée, dans une proposition qu'il a faite, dans un avis qu'il a ouvert. Vous n'avez qu'à commencer, j'irai à l'appui de la boule. On dit au jeu de Quilles, Pied à boule, Pour avertir celui qui joue de tenir le pied à l'endroit où sa boule s'est arrêtée; et figurément, Tenir pied à boule, poar dire, Se rendre assidu à quelque ouvrage, à quelque emploi; et, Faire tenir pied à boule à quelqu'un, pour dire, L'obliger à une grande assiduité. On dit proverbialement et figurément d'Un homme qui est sujet à être maltraité de préférence aux autres, qu'll attrape toujours la boule noire. La boule noire lui tombe toujours, Le sort lui est toujours défavorable. BOULEAU. s. m. Sorte d'arbre qui pousse une partie de ses branches par scions et pa menus hrius, et du genre de ceux qu'on appelle Bois blanc. Un balai de bouleau. BOULET, s. m. Grosse balle de fer servant à charger un canon. Un boulet de canon. Un boulet de vingt-quatre livres. Un boulet de vingt-quatre. Un boulet de calibre. Il fut tué d'un boulet de canon, On appelle Boulet rouge, Un boulet qu'on a fait rougir au feu avant que de le mettre dans le canon. On dit figurément, Tirer à boulet rouge sur quelqu'un, pour dire, Parler de lui en termes injurieux, en parler mal, sans ménagement. BOULET. S. m. La jointure qui est au-dessus du paturon de la jambe d'un cheval. Un cheval blessé au boulet. BOULETÉ, ÉE. adject. Terme de Maréchalerie. Il se dit d'Un cheval dont le boulet est hors de sa situation naturelle. BOULETTE. s. f. Petite boule de pâte ou de chair hachée. D'excellentes boulettes. On fait des boulettes de viande hachée, qu'on met dans les ragoûts et dans les pátés. BOULEVART ou BOULEVARD. subst. m. Rempart. Tout le terrain d'un bastion ou d'une courtine. Se promener sur le boulevart. Un boulevart revêtu de pierre. On dit figurément d'Une place forte qui met un grand pays à couvert de l'invasion des ennemis, qu'Elle est le boulevart du pays. Malte est le boulevart de la Sicile. BOULEVERSEMENT. subst. m. Renversement qui niet toutes choses en désordre. Le Il se dit figurément Du désordre qui arrive dans les affaires. Ses affaires sont dans un bouleversement total. BOULEVERSER. v. act. Ruiner, abattre, renverser entièrement. La tempête a tout bouleversé. Il signifie aussi simplement, Déranger, mettre sens dessus dessous. Bouleverser tout dans une maison, dans une chambre, dans un cabinet. Figurément, en parlant d'Un homme à qui il est arrivé quelque chose qui a mis du désordre dans ses affaires, on dit, que Cela a bouleversé ses affaires, sa fortune. On dit aussi d'Un homme qui a causé de grands désordres dans un État, qu'Il a bouleversé l'Etat; et d'Une nouvelle qui a causé quelque grande altération dans l'esprit d'un homme, qu'Elle lui a bouleversé l'esprit, la tête. BOULEVERSÉ, ÉE. participe. BOULEVUE. A boulevue, à la boulevue. Expression adverbiale, pour dire, Vaguement, avec peu d'attention. On a jugé cela à boulevue. Faire quelque chose à la boulevue. BOULEUX. s. m. Terme qui n'est d'usage au propre que pour signifier Un cheval trapu, et qui n'est propre qu'à des services de fatigue. Le cheval qu'il a acheté est un assez bon bou leux. On dit figurément et familièrement, d'C homme d'un génie médiocre, mais qui ne laisse pas pourtant de bien faire son devoir dans l'occasion, que C'est un bon bouleux. BOULICHE. s. f. Grand vase de terre dont on fait usage sur les vaisseaux. BOULIER. s. m. Terme de Marine. Espèce de filet qu'on tend aux embouchures des étangs salés. BOULIMIE. subst. f. Terme de Médecine. Grande faim, fréquente et avec défaillance. BOULIN. s. m. Trou pratiqué dans un colombier, afin que les pigeons s'y retirent et y fassent leurs petits. Il y a douze cents boulins dans ce colombier. On appelle aussi Boulins, Des pots de terre faits exprès, pour servir de retraite à des pigeons. Dans les Bâtimens on appelle Trous de boulins, Les trous où l'on met les pièces de bois qui portent les échafauds. BOULINE. s. fém. Terme de Marine. Corde amarrée vers le milieu de chaque côté d'une voile, pour lui faire prendre le vent de côté. BOULINER. v. a. Voler, dérober. Il ne se dit guère qu'en parlant d'Un Soldat ou autre qui dérobe dans un camp. On lui a bouliné ses hardes. Il s'est laissé bouliner. Il est populaire. BOULINÉ, ÉE. participe. BOULINER, v. n. ou Aller à la bouline, Naviguer avec un vent de biais. On dit d'Un homme un peu lourd, qui va d'un pas pesant et un peu incertain, penchant du côté où il appuie, Il va boulinant. BOULINIER. s. m. Vaisseau qui va à boulines halées. Ce vaisseau est un bon boulinier. BOULOIR. s. m. Instrument avec lequel on remue la chaux quand on l'éteint. BOULON. s. m. Terme de Charpenterie et de Charronnage. Cheville de fer qui a une tête ronde à un bout, et à l'autre une ouverture où l'on passe une clavette. On se sert quelquefois de boulons pour soutenir une poutre. Les boulons du train d'un carrosse. BOULONNER. v. act. Terme de Charpenterie. Arrêter une pièce de charpente avec un boulon. BOULONNÉ, ÉE. participe. BOUQUE. s. f. Terme de Navigation. Passage étroit, d'où est venu Embouquer et Débouquer. BOUQUER, v. n. signifioit autrefois, Baiser par contrainte, comme on fait baiser les verges à un singe, à un enfant qui a peur d'être fouetté. On l'emploie figurément au sens de Se résigner par force. J'ai bouqué là trois heures à me mouiller en vous attendant. Il avoit beau faire la grimace, il a fallu bouquer. BOUQUET. s. masc. Assemblage de fleurs liées ensemble. Un bouquet de fleurs. Un bouquet de roses. Un bouquet de violettes. Un bouquet de jasmin. Un bouquet de diverses sortes de fleurs. Faire un bouquet. Un beau bouquet. BOUQUET, se dit aussi De l'assemblage de certaines choses qui sont liées ensemble, ou qui tiennent naturellement l'une avec l'autre. Un bouquet de plumes. Un bouquet de diamans. Un bouquet de pierreries. Un bouquet de perles. Un bouquet de cerises. Mettre un bouquet de sarriette dans les fèves. On dit, Donner le bouquet à quelqu'un, pour dire, L'engager à donner à son tour un bal, un festin, ou quelque autre régal. On lui a donné le bouquet. Il a le bouquet. On dit, qu'une Dame a le bouquet, pour dire, qu'Elle est la Dame du bal, qu'elle en reçoit les honneurs. Et on dit figurém. Rendie le bouquet, pour dire, Faire à son tour un régal à ceux par qui on a été régalé. On dit proverbialement et figurém. qu'une fille a le bouquet sur l'oreille, pour dire, qu'Elle est à marier. Et on dit pareillement d'Une maison, ou de quelque autre chose qui est à vendre, qu'Elle a le bouquet sur l'oreille. On appelle Bouquet de paille, La paille que l'on met à la queue ou au cou des chevaux, pour marquer qu'ils sont à vendre. On appelle Bouquet de bois, Une petite |