Il se prend aussi pour, Déprimer, humilier, ravaler. Dieu abaisse les superbes. Rome abaissa Lorgueil de Carthage. S'ABAISSER, avec le pronom personnel, lorsqu'il est joint à la particule A, signifie, S'avilir, se dégrader. S'abaisser à des choses indignes de soi. Lorsqu'il est joint à la préposition Devant, il signifie, S'humilier. S'abaisser devant la Majesté de l'Étre supréme. ABAISSÉ, ÉE. participe. Il se dit en termes de Blason, de toutes les pièces placées dans l'écu au-dessous de leur situation ordinaire, et particulièrement du vol des oiseaux, lorsque l'extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l'écu. Vol abaissé. ABAISSEUR. adj. Terme d'Anatomie. Nom qui se donne à différens muscles, dont la fonction est d'abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abaisseur. Il se prend aussi substantivement. L'abaisseur de l'œil. ABANDON. s. m. État où est une personne, donner ses prétentions, pour dire, Y renoncer entièrement. On dit que Les Médecins ont abandonnè un malade, pour dire, qu'Ils ont cessé de le voir, ou qu'ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu'ils désespèrent de sa guérison. ABANDONNER, signifie aussi, Laisser en proie, exposer, livrer; et il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, l'abandonner à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci de, etc. à la disposition de, etc. Abandonner quelqu'un à son caractère, à ses penchans, à son mauvais sort. On dit, Abandonner son cheval, pour dire, Le laisser aller comme il veut. On dit, Abandonner un Ecclésiastique au bras séculier, pour dire, Le renvoyer au Juge laique, afin qu'il le punisse selon les lois; et proverbialement et figurément, en parlant De quelque chose à boire ou à manger, qu'on veut une chose abandonnée. Il est dans un abandon | bien laisser aux domestiques, on dit, qu'Il faut ABANDON, se dit aussi en parlant Des discours, des ouvrages, des manières, etc. d'Une sorte d'abondance facile, de négligence aimable, qui exclut toute recherche, toute affectation. Il y a dans cette partie de son discours un heureux abandon. Elle a dans ses manières un abandon séduisant. Il se dit aussi pour Résignation. Un parfait abandon à la volonté de Dieu; et aussi pour L'oubli de soi-même, Se laisser aller à l'abandon; un aimable abandon; et généralement pour, Renoncement, oubli. L'abandon de tous soins. Cet abandon de vous-même nous désole. Au Palais, Abandon se dit pour Délaissement. Il a fait l'abandon de sa Terre. À L'ABANDON, manière de parler adverbiale. Aller à l'abandon. Laisser à l'abandon. Tout est à l'abandon. ABANDONNEMENT. s. m. Délaissement entier. Il se dit également et De la personne qui abandonne, et de la chose abandonnée. Il est à plaindre dans l'abandonnement où il est de tous ses parens et de tous ses amis. Il a fait un abandonnement général de tous ses biens. ABANDONSEMENT, mis sans régime, signifie, Déréglement excessif dans la conduite, dans les mcœurs; Prostitution. Abandonnement infame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement. ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre l'ont contraint dabandonner sa maison. Il a abandonné le pays. Abandonner sa femme et ses enfans. Dieu n'abandonne pas les siens. Vous m'avez 'abandonné dans le besoin, au besoin. Abandonner la poursuite d'une affaire. Abandonner une cause. On dit qu'un père a abandonné son fils, qu'il l'a entièrement abandonné, pour dire, qu il ne prend plus aucun soin de lui, qu'il ne S'en met plus en peine. On dit, Abandonner une succession, aban l'abandonner au bras séculier. On dit dans le langage de l'Écriture, que Dieu abandonne souvent les méchans à leur sens réprouvé, pour dire, qu'll les laisse s'endurcir dans leur péché. On dit aussi, Abandonner une chose, une personne à quelqu'un, pour dire, Lui permettre d'en faire, d'en dire ce qu'il lui plaira, lui en laisser l'entière disposition. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Vous vous plaignez de cet homme, je vous I abandonne. On dit aussi, qu'on père a abandonné son fils, le soin de son fils à la conduite de quelqu'un, pour dire, qu'll en a chargé quelqu'un sur qui il s'en re pose. ABAQUE. s. m. Terme d'Architecture. Voy. TAILLOIR. ABASOURDIR. v. a. Étourdir, consterner, accabler. Il a été abasourdi du coup. Cette nouvelle l'a abasourdi. Il est du style familier. ABASOURDI, IE. participe. ABATAGE, s. m. signifie entre Marchands de bois, la peine et les frais pour abattre les bois qui sont sur pied. C'est à l'acheteur de payer l'abatage. ABATARDIR. v. a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer. Il ne se dit qu'au figuré. La longue servitude abátardit le courage. S'ABATANDIR. v. réfl. Les jeunes gens.s'abdtardissent dans l'oisiveté, dans les délices. Ce plant de vigne s'est abátardi. ABÂTARDI, IE. participe. Le cœur abátardi. Le courage abátardi. ABATARDISSEMENT. s. m. Altération d'une chose, déchet, diminution. L'abátardissement du courage. L'abátardissement du plant fait que le vin devient mauvais. ABAT-JOUR. s. m. Sorte de fenêtre dont l'appui est en talus, afin que le jour qui vient d'en haut se communique plus facilement dans le lieu où elle est pratiquée. Les Marchands ont des abat-jours dans leurs magasins pour faire paroître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des Eglises sont taillées en abat-jour. ABATIS. s. m. Quantité de choses abattues, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent les chemins par de grands abatis d'arbres. Cette rue est bouchée par un abatis de maisons. On dit aussi, Faire un abatis, un grand On emploie aussi ce verbe sans régime indi-abatis de gibier, pour dire, En tuer beaucoup. rect. Son père l'abandonne, pour dire, qu'll ne veut plus prendre soin de lui. Dieu l'a abandonné. Mon courage m'abandonne. S'ABANDONNER. v. réfl. Se laisser aller, se livrer à quelque chose, à quelqu'un, sans aucune retenue, sans aucune réserve. S'abandonner à la débauche, au vice. S'abandonner à ses passions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S'abandonner à la joie. Je m'abandonne à vous. On dit, S'abandonner à la Providence, pour, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence; et, S'abandonner à la fortune, pour, Laisser aller les choses au hasard. Et d'une femme qui se prostitue, on dit, que C'est une femme qui s'abandonne à tout le monde. En ce sens, il se dit aussi absolument. Les mauvais exemples d'une mère portent quel quefois une fille à s'abandonner. ABANDONNÉ, ÉE. participe. On dit C'est un enfant abandonné, pour désigner Un enfant qui se trouve sans secours, loin de ses parens. Il est aussi substantif, et alors il se dit d'Un homme perdu de libertinage et de débauche, et d'une femme qui se prostitue. C'est un aban donné, c'est une abandonnée. Il est plus en usage en parlant des femmes. On appelle aussi Abatis, les pieds, la tête, le cou, les ailerons, etc. des volailles. Des abatis de dindon, etc. ABATIS. Lieu où les bouchers tuent le bétail. ABATTEMENT. s. m. Affoiblissement, diminution de forces ou de courage. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis dans un étrange abattement. ABATTEUR. s. m. Qui abat. Il ne se dit guère absolument. Ce bûcheron est un grand abatteur de bois. En parlant d'Un homme fort adroit au jeu de quilles, on dit, C'est un grand abatteur de quilles. Il se dit au figuré en parlant d'Un homme qui a fait de grandes choses en quelque genre que ce soit: mais plus ordinairement et par ironie, on le dit d'Un homme qui se vante d'avoir fait ce qu'il n'a pas fait. Il est familier. ABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Mettre à bas, renverser par terre, faire tomber. Abattre des maisons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chênes dans la forét. Ils ont abattu nos fruits. Il a abattu son bois de haute futaie. Ille prit rudement au col let, et l'abuttit sous lui. On lui a abattu la téte ! de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de sabre. Ce chasseur est adroit, il abat bien du gibier. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d'arpens de blé en un jour. Abattre des quilles. ABATTRE, signifie figurément Affoiblir, diminuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette perte lui a abattu le courage, a abattu sa fierté. Ces deux Maisons, ces deux Puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre. La moindre affliction l'abat. On dit au jeu de Trictrac, Abattre du bois, pour dire, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. On le dit aussi au jeu de quilles, pour, Abattre bien des quilles. On dit aussi figurément et familièrement, Abattre bien du bois, pour, Expédier beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne. On dit proverbialement, que Petite pluie abat grand vent, pour, qu'une petite pluie fait cesser un grand vent. Et on le dit figurément, pour, que Peu de chose calme une grande colère, fait cesser un grand ressenti ment. ABATTRE, s'emploie avec le pronom person nel. On dit qu'Un cheval s'abat, pour dire, Que les pieds lui manquent, et qu'il tombe tout d'un coup. En galopant, son cheval s'est abattu sous lui. Le terrain est glissant, si vous poussez votre cheval, il s'abattra. Et on dit d'Un oiseau de proie, qu'Il s'abat sur sa proie, pour dire, qu'll fond dessus. On dit aussi: Une volée de pigeons s'abattit sur mon champ. Un orage terrible va s'abattre sur nous, pour, Fondre sur nous. On dit encore, que Le vent s'abat, qu'il est abattu, pour dire, qu'il s'apaise, qu'il est apaisé. ABATTU, UE. participe. ABATTURES. s. f. pl. Terme de Chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans les broussaille, nù il a passé. ABAT-VENT. s. m. Charpente couverte d'ardoises ou de tuiles, et qui garantit du vent et de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher. ABB ABBATIAL, ALE. adj. Appartenant à l'Abbé ou à l'Abbesse. Palais Abbatial. Maison Abbatiale. Les droits Abbatiaux. Fonctions Abbatiales. Dignité Abbatiale. Mense Abba tiale. ABBAYE. s. f. (On prononce Abéie.) Monastère d'Hommes, qui a pour Supérieur un Abbé; ou de Filles, qui a pour Supérieure une Abbesse. Abbaye Royale, ou de Fondation Royale. Abbaye en Règle. Abbaye en Commende. Abbaye sécularisée. Une Abbaye fort riche. Le Roi lui a donné une Abbaye, Abbaye de l'Ordre de S. Benott, de l'Ordre de Citeaux, de l'Ordre de Prémontré, Il se prend quelquefois pour Les seuls bâtimens du Monastère. Une Abbaye bien bátie. Une Abbaye qui tombe en ruine. On dit proverbialement et figurément, Pour un Moine l'Abbaye ne faut pas, pour, Que quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et que quelqu'une d'entre elles manque à s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avoit été résolu. ABD ABDALAS. s. m. pl. Nom général que les Persans donnent aux Religieux; ce que les Turcs appellent Derviches, et ce que les Chrétiens nomment Moines. ABDICATION. s. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souve ABBÉ. s. m. Celui qui possède une Abbaye. | raine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De Abbé de l'Ordre de S. Benoît. Abbé régulier. On dit figurément et proverbialement, que celui qui abdique, et de la chose abdiquée. L'abdication de Dioclétien, L'abdication de Charles-Quint. L'abdication de l'Empire, etc. ABDIQUER. v. a. Abandonner la possession d'un État, d'une Dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la Royauté. Abdiquer la Couronne. Abdiquer l'Empire. Il se dit aussi en parlant Des Magistrats des anciens Romains. Abdiquer la Dictature. Abdiquer le Consulat. Abdiquer les honneurs. Par extension, il se dit Des principaux emplois et des places éminentes. Ce Général d'Or Quand quelqu'un n'est pas encore venu On dit proverbialement et figurément, Le On dit aussi, Jouer à l'Abbé, pour, Jouer à On appelle communément Abbé, tout homme qui porte un habit ecclésiastique, quoiqu'il n'ait point d'Abbaye. ABBESSE. s. f. Supérieure d'un Monastère de Filles, qui a droit de porter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une Abbesse. ABC ABC. (On prononce Abécé.) s. m. Petit Livret contenant l'Alphabet et la combinaison des lettres pour apprendre à lire aux enfans. Acheter un A b c pour un enfant. Il se met aussi absolument. Ce Prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer. ABDIQUÉ, ÉE. participe. ABDOMEN. s. m. (On fait sentir l'N.) Mot purement Latin, que les Anatomistes ont transporté dans notre Langue, pour signifier Le basventre. Les muscles de l'Abdomen. ABDOMINAL, ALE. adj. Qui appartient au bas-ventre ou à l'abdomen. Les artères abdominales. ABDUCTEUR. adj. Terme d'Anatomie. Noms qui se donne à différens muscles, dont la fonction est de mouvoir en dehors les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abducteur. Il se prend aussi substantivement. L'abducteur de l'œil. ABDUCTION. s. f. Terme de Logique. Manière d'argumenter, par laquelle, en accordant la majeure d'un syllogisme, on exige les preuves de la mineure, pour déterminer la conséquence. ABE ABÉCÉDAIRE. adj. C'est l'ordre des lettres suivant l'alphabet françois. Ordre abécédaire. ABECQUER ou ABÉQUER. v. a. Donner Il signifie figurément, Le commencement d'un art, d'une science, d'une affaire. Ce n'est la becquée à un jeune oiseau. Il est familier. là que l'A b c des Mathématiques. On dit proverbialement et figurément, Ren voyer quelqu'un à l'A b c, pour, Le traiter d'ignorant; Remettre quelqu'un à l'Abc, pour, L'obliger à recommencer tout de nouveau. ABCÉDER. v. n. Terme de Chirurgie. Se tourner en abcès. Cette tumeur abcédera. ABCÈS. s. m. Apostème. Amas d'humeurs corrompues qui se fixent en quelque partie du corps, et qui y forment une tumeur. Abcès dangereux. Abcès au poumon. Abcès au foie. Vider un abcès. L'abcès a crevé. Il y a danger qu'il ne se forme un abcès. ABEE. s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait moudre un moulin. Il se dit par corruption pour Baie. Voyez BAIE. ABEILLE. s. f. Mouche à miel. Abeilles dorées. Essaim d'abeilles. Une ruche d'abeilles. Les abeilles volent sur les fleurs. L'aiguillan des abeilles. ABERRATION. s. f. (On prononce les R.) Terme d'Astronomie. Mouvement apparent et fort petit qu'on observe dans les étoiles, et que les Astronomes attribuent au mouvement de la lumière combiné avec le mouvement de la terre L'aberration des Fixes. On appelle en Optique, Aberration, L'espace qu'occupent autour d'un foyer d'un verre ABIGÉAT. s. m. Vol de troupeaux. ABIME. s. m. Gouffre très-profond. Horrible abime, effroyable abime. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Ne vous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abime. Il est tombé dans un abime. ABIME, dans le langage de l'Écriture, signifie quelquefois l'Enfer. Les Anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abime. On dit figurément, Un abime de malheur, un abime de misère, pour dire, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abime de malheur, dans un abîme de misère. ABIME, se dit aussi figurément, Des choses qui engagent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les bâtimens sont des abîmes. Il se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison. La divisibilité de la matière à l'infini est un abime pour l'esprit humain. Il se dit aussi figurément Des sciences difficiles, et qui demandent une très-grande étude. La Métaphysique est un abime. On dit familièrement et populairement d'Un mets qui consume une grande quantité de sucre ou d'autre chose, C'est un abime de sucre, etc. Il se dit encore particulièrement Des secrets et des jugemens de Dieu. Les abîmes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu, On dit d'Un homme très-savant, que C'est an abime de science. ABIME, se dit en termes de Blason, Du milieu de l'écu; et il n'est d'usage qu'en cette phrase, En abime. Ainsi on dit d'Une pièce qui est posée au milieu de l'écu sans être chargée d'aucune autre pièce, et sans toucher à aucune autre pièce de l'écu, qu'Elle est en abime. Il porte d'azur à une fleur de lis d'or en abtme. ABIMER. v. a. Renverser, précipiter dans an abime. Les cing Villes que Dieu abtma. Il siguitie figurément, Perdre, ruiner entiè rement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abimera. Cette affaire l'a abîmé. Des dépenses excessives l'ont abimé. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abtmera votre habit. ABIMER. v. n. Tomber dans un abime. Cette Ville abima en une nuit. Il signifie figurément, Périr. C'est un méchant homme, il abimera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour. ABIMER, se dit aussi au figuré avec le pronom personnel; et alors il signifie, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucune autre. S'abîmer dans ses pensées. S'abimer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abîmer dans l'étude. S'abimer dans sa douleur. S'abîmer dans la débauche. S'abîmer dans les plaisirs. Il signifie aussi, Se ruiner, se perdre. Il s'est abîmé par son luxe, par ses débauches. ABIMÉ, ÉE. participe. Une Ville abîmée par un tremblement de terre. Un homme abimé dans la mer. On dit figurément: Une femme abtmée dans sa douleur. Un homme abímé de dettes. Ce meuble est abimé de taches. AB INTESTAT. Voyez INTESTAT. AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Il se dit d'Un testament fait dans cette disposition. Testament ab irato, Les Lois le condamnent. ABJ ABJECT, ECTE. adj. (On prononce le C en K.) Méprisable, bas, vil, dont on ne fait nulle (stime. Un homme vil et abject. Un esprit abject. Une créature abjecte, Une physionomie abjecte. Des emplois, des usages vils et abjects. Des sentimens abjects. ABJECTION. s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que.... Vivre dans l'abjection. Il signifie aussi, Bassesse méprisable. L'abjection de ses sentimens et de ses mœurs. Il signifie aussi Rebut, en cette phrase de l'Écriture - Sainte, L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple. ABJURATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une fausse Religion. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et de la chose qu'il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration entre les mains de l'Évêque. Abjuration de l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Depuis son abjuration. ABJURER. v. a. Renoncer à une fausse Religion, ou à une mauvaise Doctrine, par serment et acte public. Abjurer son erreur. Abjurer le Judaïsme. On le met quelquefois absolument. Il a abjuré dans l'Eglise de votre-Dame. Depuis qu'il eut abjuré entre les mains d'un tel Évêque. Il s'emploie aussi figurément, pour dire simplement, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. Il a abjurė Aristote, Descartes, pour, Il a abjuré la Doctrine 'd'Aristote, de Descartes. ABJUNÉ, ÉE. participe. ABL ABLATIF. s. m. Terme de Grammaire. Le sixième cas dans la Langue latine. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Ce verbe régit l'ablatif. ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, pour dire, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas. ABLE ou ABLETTE, s. m. Petit poisson plat et mince, qui a le dos vert et le ventre blanc. ABLERET. s. m. Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des Ables et autres petits poissons. ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture. ABLUÉ, ÉE. participe. Lavé, effacé. Il est vieux. Cependant on peut dire dans le style de la Chaire, Nos péchés peuvent être ablués par le repentir et les bonnes œuvres. ABLUTION. s. f. Action d'abluer. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la Messe. Il signifie Le vin que le Prêtre prend après la communion, et le vin et l'eau que l'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le Frétre prend l'ablution. ABN ABNÉGATION. s. f. Terme de dévotion qui n'est guère en usage qu'en cette phrase, L'abnégation de soi-même, pour dire, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point de rapport à Dieu. ABO ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun. ABOIS, au pluriel, se dit proprement De l'extrémité ou le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois. On dit figurément d'Une personne qui se meurt, qu'Elle est aux abois. On le dit aussi d'Une Place qui ne peut plus se défendre. ABOIEMENT. S. m. (On prononce Abot ment, et quelques-uns l'écrivent.) Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboie mens. ABOLIR. v. a. Annuler, mettre hors d'usage, mettre à néant. Il n'appartient qu'à ceux qui font les Lois de les abolir. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Le Roi a aboli les duels. Le non-usage a aboli peu à peu cette Loi trop sévère. Cette Loi a été abolie par le fait, sans étre formellement révoquée. Abolir un crime, se dit Lorsque le Prince, par des Lettres qu'il donne, remet d'autorité absolue la peine d'un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible. S'ABOLIB. V. pron. Cette coutume s'est abolie d'elle-même. C'étoit une ancienne pratique, qui s'est abolie. On dit, que Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années, pour dire, qu'Alors cesse le droit. ABOLI, TE. participe. Loi abolie. Crime aboli. ABOLISSEMENT. s. m. Action d'ablir. L'abolissement des anciens usages parlementaires. ABOLITION s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative. Il se dit principalement en parlant Des Lois et des Coutumes. L'abolition des cérémonies de l'ancienne Loi. Abolition d'une Loi. Abolition d'un culte superstitieux. L'entière abolition de l'Ordre des Templiers. ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le Prince accorde d'autorité absolue, pour un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible. Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le Parlement a entériné son abolition. On appelle, en termes de Pratique, Porteur d'abolition, Celui qui a obtenu une abolition. ABOMINABLE. adj. des a genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur, Crime abominable. Un homme abominable. Il se dit par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette Comédie. cette musique est abominable. Cela a un goû abominable. Une odeur abominable. ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement. Il se dit aussi très - souvent par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal, ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abeminatien à tous les gens de bien. Il se dit aussi De ce qui est l'objet de l'abomination. Cet homme est l'abomination de tout le monde. Il signifie aussi, Action abominable. Ce crime est une des grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. On dit, Les abominations des Gentils, pour, Le culte idolâtre des Gentils. cœur est plein. Et on dit familièrement, Parler d'abondance, pour dire, Parler sur - le-champ et sans préparation; et, Parler avec abondance, pour, Etre fertile en pensées, en expressions, en tournures. On appelle Corne d'abondance, Une corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole ordinaire de l'abondance. Selon quelques Mythologues, la Corne d'abondance est celle qu'Hercule arracha à Achéloris changé en taureau. Selon d'autres, la Corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avoit nourri Jupiter. ABONDANT, ANTE. adj. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons. On ne diroit pas sans régime, C'est un Auteur abondant. On dit kécolte abondante, pour, Grande récolte. D'ABONDANT. adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j ajouterai d'abondant. Il est vieux. ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette Province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d'esprit. Il signifie aussi, Être en grande quantité. Le bien abonde en cette maison. Toutes choses y abondent. On dit en Jurisprudence, que Ce qui abonde. ne vicie pas, ou ne nuit pas, pour dire, qu'une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire. On dit figurément, Abonder en son sens, pour dire, Être fort attaché à son opinion. ABONNEMENT. s. m. Convention ou marché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel. Faire un abonnement. Faire un abonnement avantageux. Payer par abonnement. Proposer un Journal par abonnement. Établir un Concert public par abonnement. Recevoir des abonnemens à un Spectacle. Dans ce sens on dit, Donner une représentation avec abonnement suspendu, Lorsque les abonnés sont obligés de payer leurs places comme le public. ABONNER, s'ABONNER. v. pronomin. Composer à un prix certain d'une chose casuelle, et dont le produit n'est pas fixe. S'a Abomination de la désolation, phrase tirée | bonner avec un Curé pour les dimes. Un caba- | de l'Écriture-Sainte. On s'en sert pour exprimer les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profanation. ABONDAMMENT, adv. En abondance. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment. Cela est abondamment expliqué, abondamment démontré dans plusieurs livres. ABONDANCE. s. f. Grande quantité. Abondance de tout. Abondance de biens. Fays d'abondance. En grande abondance. Avec abondance. Étre dans l'abondance. Avoir abondance de toutes choses. On dit proverbialement, De l'abondance du cour la bouche parle, pour dire, qu'on ne peut s'empêcher de parler des choses dont le retier qui s'est abonné avec les Fermiers des Aides. On l'emploie quelquefois activement. On ❘ a abonné cette Province à telle somme. S'abonner à un Journal, à un Spectacle, à un Con cert. ABONNÉ, Én. participe. Celui qui a pris un abonnement pour un Journal, un Spectacle. On m'a abonné à tel Journal. e me suis abonné au Concert. Il s'emploie aussi substantivement. Ce Journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abon nés du Concert. C'est aussi un terme de Fief, qui signifie, Évalué. Ainsi on dit, Un cheval de service abonné à tant, pour, Evalué à tant. ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fratches abonnissent le vin. Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieillissant. Il est familier. Il est encore pronominal. Ce vin-là s'abonnira dans la cave avec le temps. ABONNI, IE. participe. ABORD. s. m. Accès. Il se dit proprement Des Ports où les vaisseaux peuvent mouiller. Ce Fort est de facile abord, est de difficile abord. Il se dit aussi De l'action d'aborder à une côte, dans un Port. Nous avons tenté l'abord inutilement. Il se dit aussi figurément en parlant Des personnes qu'on aborde; comme, L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, ficheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord a été fort froid. Je lui ai dit cela dès labord, c'est-à-dire, En l'abordant avant toutes choses. I me parut froid à l'abord; mais dans la suite je le trouvai très-honnéte. On dit aussi dans le même sens, Il me parut tel du premier abord; et familièrement, De prime abord. Il signifie encore, Une affluence ou de porsonnes, ou de choses, qui arrivent et que l'on apporte en chaque lieu. Il y a un si grand abord de monde en cette maison, en cette ville. il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées. D'ABORD. Expression adverbiale. Dès le premier instant, au commencement, premièrement. D'abord il semble que cela soit vrai. D'abord j'ai été trompé. TOUT D'ABORD, se dit au même sens, et cela rend l'expression un peu plus forte. ABORDABLE. adj. des 2 genres. Qu'on peut aborder. Cette cóte n'est pas abordable à cause des écueils. On dit figurément, qu'Un homme est trèsabordable, n'est pas abordable, pour, qu'il est de très-facile, de très-difficile accès. ABORDAGE. s. m. L'action d'aborder un vaisseau. Aller à l'abordage. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Prendre un vaisseau par abordage, à l'abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l'abordage presque impossible. Il se dit aussi du heurt de deux vaisseaux qui viennent à tomber l'un sur l'autre. Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages. ABORDER. v. n. Aller à bord, prendre terre. (Il prend Etre ou Avoir aux temps composés.) Le vent étoit si fort que nous ne pimes aborder. Aborder à la cóte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une ile. Nous sommes abordés. ABORDER, dans l'acception d'Approcher, se dit aussi avec la préposition De. On ne sauroit aborder de cette Eglise, tant elle est pleine de monde. ABORDER. v. a. Approcher, joindre. Aborder un vaisseau, se dit en deux sens: Aborder un vaisseau ennemi, C'est y monter par force dans un combat. On aborde aussi un vaisseau, lorsqu'un vaisseau va en heurter un autre, soit qu'il ne l'aperçoive pas dans les ténèbres, soit qu'il y soit poussé par la force du vent ou d'un courant. Il signifie figurément, Accoster quelqu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. La foule étoit si grande auprès de ce Ministre, que je n'ai pu l'aborder. Il se dit figurément Du discours, pour, Traiter, discuter. Il n'a pas même abordé la question. Ce sujet est difficile à aborder. ABORDÉ, ÉE. participe. ABORIGÈNES. s. m. pl. Il se dit Des premiers habitans, des naturels d'un Pays, par opposition à ceux qui sont venus s'y établir. ABORNEMENT. s. m. Action d'aborner, ou l'effet qui résulte de cette action. ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrain. Aborner un champ. ABORNÉ, ÉE. participe. ABORTIF, IVE. adj. Avorté, qui est venu avant terme, qui n'a point acquis la perfection, la maturité. Enfant abortif. Fruit abortif. ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avoit ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux Princes n'eut pas le succès qu'on en attendoit. Il vieillit. ABOUCHEMENT. Terme d'Anatomie. Rencontre des orifices de deux vaisseaux. ABOUCHER. v. act. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un lieu pour conférer ensemble. Il faut les aboucher ensemble. Il s'emploie aussi au pronominal. S'aboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouchés. ABOCCHÉ, ÉE. participe. Des tuyaux abouchés l'un à l'autre, Appliqués l'un à l'autre par leurs ouvertures. n'aboutira qu'à le perdre, pour, Cela ne se terminera qu'à sa ruine. ABOUTIR, se dit aussi, Des apostèmes et des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. 'n clou qui aboutit. ABOUTI, IE. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adj. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante d'un côté à, etc. Il s'emploie au pluriel comme substantif. Ainsi on dit, Les tenans et aboutissans d'une pièce de terre, d'une maison, etc. pour, Les côtés et les bouts par où elle tient et aboutit à d'autres terres et à d'autres maisons. On dit figurément, qu'Un homme sait tous les tenans et les aboutissans d'une affaire, pour, qu'll en sait toutes les circonstances et les dépendances. ABOUTISSEMENT. s. m. Il ne se dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. L'aboutissement d'un abcès. court ce qui est ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample et plus étendu. Il réduit toute la Théologie, tout le Droit Canon en abrégé. Il en a fait un abrégé. L'abrégé de l'Histoire Romaine. Donnez-moi un abrégé de votre affaire. On dit, pour exprimer L'excellence de l'homme, qu'Il est un abrégé des merveilles de l'Univers. C'est un monde abrégé. ABRÉGÉ se dit aussi dans le sens d'Abrévia tion. Ecrivez ce mot en abrégé, par abrégé. Voy. ABRÉVIATION. ABRÉGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours. On s'en sert aussi quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger. Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége. ABRÉGÉ, ÉE. participe. ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des l'ouvrage d'un autre. L'Abréviateur de S. Thochiens aboyans. Meute aboyante. ABOYER. v. n. Japper. (Il se conjugue comme Employer.) Il ne se dit au propre que d'un chien. Un chien qui aboie à la Lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les passans. Un chien qui aboie après tout le monde. On dit proverbialement et figurément, Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire, Que tous ceux qui menacent ne sont pas toujours fort à craindre. ABOYER, au figuré, signifie, Crier après quelqu'un, le presser, le poursuivre importunément. Tous ses créanciers aboient après lui. On dit aussi figurément et familièrement, Aboyer après quelque chose, pour, La désirer, la poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cette charge. Aboyer après une succession. Et on dit proverbialement et figurément d'Un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui, que C'est aboyer à la Lune. ABOVÉ, ÉE. participe. Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers. ABOYEUR. s. m. Chien qui aboie à la vue du sanglier sans en approcher. Il s'emploie au figuré. Un aboyeur de Lénéfices. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Il est familier. ABR ABRACADABRA. s. m. Mot auquel on at A Borna, Se dit figurément en parlant d'Une tribuoit anciennement des vertus magiques mas, de Baronius. ABRÉVIATION. s. f. Retranchement de quelques lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d'espace; par exemple, lorsqu'au lieu de Monsieur, Marchand, et de Votre, on écrit M., Md., Vre. Et ordinairenent on passe un trait de plume sur les mots abrégés. On appelle aussi Abréviation, L'emploi des 'ettres initiales d'un mot pour le désigner. V. M. pour, Votre Majesté. S. A. pour, Son Altesse. Sa S. pour, Sa Sainteté (Le Papc.) Sa H. pour, Sa Hautesse (L'Empereur des Turcs.) etc. ABREUVER. v. a. Faire boire. En ce sens, il ne se dit proprement que Des bêtes, et particulièrement des chevaux. ABREUVER, se dit aussi De l'effet de la pluie sur la terre, lorsqu'elle la pénètre. La pluie a bien abreuvé les terres. Et on dit, que La terre est bien abreuvée, quand il a bien plu. En parlant d'Une nouvelle qui est déjà répandue partout, on dit figurément et familièrement, que Tout le monde en est abreuvé. Et cela se dit principalement quand on parle à quelqu'un qui n'en sait encore rien, ou qui en fait mystère. On dit figurément, Abreuver, pour, Eutretenir, préserver de desséchement et de langucur. Des ventes journalières abreuvent un commerce, Lui donnent des fonds. Il y a dans ce Bourg un gros marché qui nous abreuve de toutes les choses nécessaires. On dit aussi figurément, Abreuver quelqu'un de chagrins, pour, Lui faire essuyer des peines d'esprit. Il s'emploie avec le pronom personnel, S'a pour guérir la fièvre, en le portant autour du breuver de larmes. S'abreuver de fiel et d'amercou, écrit dans une certaine forme. aFaure, d'un raisonnement, d'une entreprise. ABRAXAS. s. m. Mot auquel la supersti- ABRÉGÉ, s. m. Raccourci. Il se dit d'Un tume. On dit, Un cœur abreuve de fiel et de haine, pour figurer Un homme haineux et médisant. ABREUVÉ, És, participe. ABREUVOIR. s. m. Lieu où l'on mène les chevaux boire et se baigner. Un grand abreuvoir. |