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ABIME, dans le langage de l'Ecriture, signifie quelquefois absolument, L'enfer. Les anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abime.

ABİMER. v. a. Renverser, précipiter dans un abîme. Les cinq villes que Dieu abîma. Un tremblement de terre vient d'abimer plusieurs villages dans cette partie de la Calabre.

,

Il signifié figurément, Perdre ruiner entièrement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abimera. Cette affaire l'a abimé. Des dépenses excessives l'ont abîmé.

Il signifie aussi figurément, et par exagération, Gater, endommager beaucoup. La pluie a abimé mon chapeau. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abímera votre habit. L'ouragan abíma les blés. Ces longues pluies ont abímé les chemins. Ce sens est familier.

ABIMER, est quelquefois neutre; et alors il signifie, Tomber soudainement en état de destruction, en ruine totale. Cette maison abima tout à coup.

Il signifie figurément, Périr. C'est un méchant homme, il abimera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour. Dans cette acception et dans celle qui précède, il a vieilli.

ABIMER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Tomber dans un abîme, s'engloutir. Cette montagne s'est abimée tout à coup. La barque s'entr'ouvrit et s'abíma.

Il signifie au figuré, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucun autre objet. Sabimer dans ses pensées. S'abímer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abîmer dans l'étude. S'abimer dans sa douleur. S'abimer dans la débauche, dans les plaisirs.

Il signifie encore, Se ruiner, se perdre. Il s'est abimėpar son luxe, par ses débauches.

Il signifie, par exagération et familièrement, Se gater, s'endommager. Cette robe s'abíme à la poussière. Vous avez un habit propre, n'allez pas vous abimer.

ABINÉ, ÉE. participe. Une ville abimée par un tremblement de terre. Un navire abîmé dans la mer, dans les flots. Une femme abimée dans sa douleur. Un homme abimé de dettes. Ce meuble est abimè de taches.

AB INTESTAT. Locution latine, usitée en Jurisprudence. Hériter ab intestat, Hériter d'une personne qui n'a point fait de testament. On dit dans un sens analogue, Héritier ab intestat, succession ab intestat. Voyez INTESTAT.

AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Une satire écrite ab irato. Testament ab irato.

ABJ

ABJECT, ECTE. adj. Méprisable, has, vil, dont on ne faitnulle estime. Un homme vil et abject. Une âme

abjecte. Un esprit abject. Une crèature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois abjects. Des mœurs abjectes. Des sentiments abjects. Un langage abject.

ABJECTION.s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que... Vivre dans l'abjection. Il s'est relevé de l'abjection, del'état d'abjection où il était tombé.

Il se dit également De choses basses et méprisables. L'abjection de ses sentiments et de ses mœurs. L'abjection de sa conduite, de son langage.

Il signifie, Rebut, dans cette phrase de l'Écriture sainte L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple.

ABJŪRATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une religion, à une doctrine, à des principes dont on reconnaît la fausseté. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et De la chose qu'il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration, il fit abjuration entre les l'évêque. Abjuration Abj l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Il a fait abjuration de ses erreurs. Depuis son abjuration. Cette abjuration de ses anciens principes lui a fait beaucoup d'en

mains

nemis.

de

de

ABJURER. v. a. Renoncer, par serment et acte public, à une religion ou à une doctrine regardée comme fausse. Abjurer le judaïsme. Abjurer son erreur.

Il s'emploie quelquefois absolument. Il abjura dans l'église de Notre-Dame. Après qu'il eut abjuré entre les mains de tel évêque.

Il s'emploie aussi figurément, et signifie simplement alors, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. J'abjure mes soupçons, mes craintes injurieuses. Elle avait abjuré toute pudeur, tout principe d'honneur et de vertu. Abjurer Aristote, Descartes, Abjurer la doctrine d'Aristote, de Descartes. ABJURÉ, ÉE. participe.

ABL

ABLATIF, s. m. T. de Gram. Le sixième cas des déclinaisons latines. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Cette préposition régit l'ablatif. L'ablatif absolu rend la langue latine très-propre au style des inscriptions.

ABLATION. s. f. T. de Chirur. Action de retrancher une partie quelconque du corps. L'ablation d'un membre, d'une tumeur, etc.

ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas.

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Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des ables et d'autres petits poissons.

ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture.

ABLUÉ, ÉE. participe. ABLUTION. s. f. Action d'abluer, de laver. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la messe, et il désigne, Le vin que le prêtre prend après la communion, ainsi que le vin et l'eau qu'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le pretre prend l'ablution.

Il se dit aussi d'Une pratique commandée par quelques religions, et qui consiste à se laver diverses parties du corps, à des heures déterminées. Les musulmans font plusieurs ablutions par jour. Les Indous font leurs ablutions dans le Gange.

ABN

ABNÉGATION. s. f. Terme de dévotion qui n'est usité que dans cette phrase, L'abnégation de soi-même, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point rapport à Dieu.

Il s'emploie quelquefois dans le langage ordinaire, et signifie, Renoncement, sacrifice. Je fais abnegation de mon intérêt propre, de ma volonté. Je fais ici abnégation de tout sentiment personnel.

ABO

ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun. En ce sens, il est moins usité qu'Aboiement.

ABOIS, au pluriel, se dit proprement de L'extrémité où le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois.

Fig., Etre aux abois, se dit D'une personne qui est près de sa fin, près de mourir, ou d'une personne qui a épuisé toutes ses ressources, qui est réduite à la dernière extrémité. Il n'a plus le sou, il est aux abois. On dit aussi, Cette place, cette citadelle est aux abois, Elle ne peut plus se défendre. On dit encore, Sa vertu est aux abois, Elle est bien près de succomber.

ABOIEMENT ou ABOÎMENT. s. m. Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboiements.

ABOLIR. v. a. Annuler, mettre hors d'usage, mettre à néant. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Cette loi fut abolie par le fait, sans être formellement révoquée. Louis XIV fit des édits pour abolir les duels. Le culte des faux dieux fut aboli. Plus d'une fois les Romains firent des lois pour abolir les dettes.

En termes d'ancien Droit criminel, Abolir un crime, En arrêter ou en interdire la poursuite judiciaire par un acte d'autorité souveraine.

ABOLIR, s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Cesser d'être en usage. Cette loitrop sèvère, cette coutume bizarre s'est abolie d'ellememe. C'était une ancienne pratique, qui s'est abolie.

Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années, Il est couvert par la prescription, et ne peut plus être poursuivi.

ABOLI, IE. participe. Loi abolie. Usage aboli. Crime aboli.

ABOLISSEMENT. s. m. Action d'abolir. L'abolissement des anciens usages.

ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative, ou par la longue désuétude. Il se dit principalementen parlant Des lois, des coutumes, et des institutions. L'abolition des cérémonies de l'ancienne loi. Abolition d'une loi. Abolition d'un culte superstitieux. L'entière abolition de l'ordre des templiers. L'abolition des cours prèvõiales.

ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le prince accordait d'autorité absolue, pour un crime qui, par les ordonnances, n'était pas rémissible. Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le parlement a entériné son abolition. On appelait Porteur d'abolition, Celui qui avait obtenu une abolition.

ABOMINABLE. adj. des deux genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur, qui mérite d'être en horreur. Crime abominable. Un homme abominable. Action abominable. C'est une abominable calomnie. De pareils écrits sont abominables.

Il se dit, par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette comédie, cette musique est abominable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable. Il fait un temps abominable.

ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement.

Il se dit aussi par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal.

ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abomination à tous les gens de bien.

Il se dit aussi De ce qui est l'objet del'abomination. Ce méchant homme est l'abomination de tout le monde.

Il signifie encore, Action abominable; et, dans ce sens, il peut s'employer au pluriel. C'estune abomination. Ce crime est une des plus grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. Les abominations des gentils, Le culte idolâtre des gentils.

L'abomination de la désolation. Phrase tirée de l'Écriture sainte, et dont on se sert pour exprimer Les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profanation.

ABONDAMMENT. adv. En abondance. Cette source fournit de l'eau abondamment. Ses larmes coulaient abondamment. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment.

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Il s'emploie absolument en parlant Des biens de la terre et des choses nécessaires à la vie. Cefleuve répand l'abondance dans les contrées qu'il parcourt. Pays d'abondance.Année

d'abondance. Il vit dans l'abondance. L'abondance a remplacé la disette.

Parler d'abondance de cœur, Parler avec épanchement, avec une pleine confiance. Parler d'abondance, Parler sans préparation, ou Parler sans réciter de mémoire; et, Parler avec abondance, Parler avec facilité, sans sécheresse, sans chercher ses paroles.

Corne d'abondance, Corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole de l'abondance. Selon quelques mythologues, la corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avait nourri Jupiter.

ABONDANCE, dans les colléges et les pensions, se dit d'Un mélange de peu de vin et de beaucoup d'eau, servant de boisson aux écoliers.

ABONDANT ANTE. adj. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons.

Il s'emploie aussi absolument, et signifie, Copieux, ample, riche. Une récolte abondante. Une nourriture abondante. Une abondante.

Une langue abondante. Une matière

abondante.

D'ABONDANT. loc. adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j'ajouterai d'abondant. Il a vieilli.

ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d'esprit.

Il signifie aussi, Etre en grande quantité. Le bien abonde dans cette maison. Toutes choses y abondent. Les marchands abondent à cette foire.

En Jurispr., Ce qui abondene vicie pas, ou ne nuit pas, Une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire; ou bien encore, L'observation d'une formalité non prescrite, mais non défendue, n'empêche pas une procédure d'être valide.

Fig., Abonder dans son sens, Etre fort attaché à son opinion. Abonder dans le sens de quelqu'un, Parler d'une manière tout à fait conforme à l'opinion de quelqu'un.

ABONNEMENT. s. m. Convention ou marché qui se fait à un prix dé

Il signifie quelquefois, Amplement. I terminé, inférieur au prix ordinaire,

et qu'on paye souvent d'avance, pour recevoir des journaux, pour assister à des spectacles, à des fêtes, pour prendre des repas, des bains, etc. Faire un abonnement. Obtenir un abonnement avantageux. Payer par abonnement. Proposer un journal par abonnement. Etablir un concert public par abonnement. Recevoir des abonnements à un spectacle.

Les abonnéments sont suspendus, se dit Lorsque les personnes abonnées à un spectacle sont obligées de payer leurs places comme celles qui n'ont point d'abonnement.

ABONNEMENT, se dit aussi d'Une convention à prix fixe pour l'acquittement d'une taxe, d'une redevance. Certains impôts s'acquittent par abonnement.

ABONNER. v. a. Contracter au nom d'un autre, et pour lui, l'engagement qu'on appelle Abonnement. Je vous ai abonné au journal, au spectacle,

au concert.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Faire un abonnement pour son propre compte. S'abonner à un journal, à un spectacle, à un concert. Je me suis abonné à cette nouvelle feuille.

Il signifie aussi, Composer à un prix certain d'une taxe, d'une redevance casuelle. Il y a des villes où les marchands de vin ont la faculté de s'abonner avec la régie, pour s'affranchir de l'exercice. On s'abonnait jadis avec les curés pour les dimes. On a dit de même autrefois, sans le pronom personnel, Abonner une province à telle somme, etc. ABONNÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie aussi substantivement. Ce journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abonnès de ce theatre.

ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fraiches abonnissent le vin.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieillissant. Ce sens est familier.

Il est encore pronominal. Ce vin s'abonnira dans la cave avec le temps. Cet emploi et le précédent vieillissent.

ABONNI, IE. participe.

ABORD. s. m. Accès. Les abords

d'une place de guerre.

Il se dit particulièrement Des lieux où les navires peuvent mouiller. Ce port est de facile abord, de difficile abord. L'abord de cette côte est difficile.

Il se dit aussi de L'action d'aborder à une côte, dans un port. Nous avons tenté l'abord inutilement. A notre abord dans l'ile, nous fümes atlaqués.

Il se dit figurément en parlant Des personnes dont on s'approche, par rapport à l'accueil qu'elles font. L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux, est d'un abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, fâcheux. Craindre l'abord de quelqu'un. 'un. Abord doux, engageant. Leur abord fut très-froid. Il me parut froid à l'abord, mais bientot je le trouvai très-honnéte.

tre, que je n'ai pu l'aborder.

ABORD, signifie encore, Affluence | foule était si grande près du minisde personnes ou de choses qui arrivent ou que l'on apporte en quelque lieu. Il y a un grand abord de monde dans cette maison, dans cette ville. Il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées. Ce sens est vieux.

D'ABORD, TOUT D'ABORD, AU PREMIER ABORD, DE PRIME ABORD, DÈS L'ABORD. loc. adverbiales et figurées. Dès le premier instant, sur-le-champ, au commencement, premièrement. D'abord il semble que cela soit vrai.

Prenez d'abord les voies de la douceur. D'abord, écrivez-lui; ensuite, je lui parlerai. Je dois vous dire d'abord que... J'ai compris tout d'abord qu'il voulait me flatter. Au premier abord, de prime abord, cette question parait facile à résoudre. Il est franc et me parut tel du premier abord. Dès l'abord, j'ai senti que je devais me tenir sur mes gardés avec lui.

Je lui ai dit cela dès l'abord, En l'abordant, avant toute chose.

ABORDABLE. adj. des deux genres. Qu'on peut aborder. Cette côte n'est pas abordable, à cause des écueils.

Fig., Cet homme est très-abordable, n'est pas abordable, Il est de très-facile, de très-difficile accès.

ABORDAGE. s. m. Action d'aborder un vaisseau. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Aller à l'abordage. Prendre un vaisseau par abordage, à l'abordage. Tenter, manquer l'abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l'abordage presque impossible.

Il se dit aussi en parlant De deux bâtiments qui viennent à s'entrechoquer. Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages.

ABORDER. v. n. Arriver à bord, prendre terre. Le vent était si fort, que nous ne pûmes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Aborder dans une île. Nous avons abordé. Nous sommes abordés. On dit dans un sens analogue, en termes de Marine, Aborder à un bâtiment, Diriger une embarcation de manière qu'elle arrive à toucher un bâtiment sans le heurter.

Il signifie encore simplement, Approcher; et alors il se construit avec la la préposition De. On ne saurait aborder de cette église, tant la foule s'y presse. Ce sens vieillit.

ABORDER, est aussi verbe actif, et signifie, Approcher, joindre. La mer était fort grosse, et la chaloupe qu'on avait envoyée ne put aborder

notre vaisseau.

Aborder un vaisseau ennemi, Y monter par force dans un combat. ABORDER, se dit quelquefois en lant D'un choc accidentel entre deux navires, entre deux embarcations. Notre navire aborda malheureusement la frégate qui l'escortait.

ABORDER, signifie encore figurément, Accoster quelqu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. Aborder quelqu'un dans la rue. La

Fig., Aborder une question, une difficulté, etc., Commencer à la discuter, à s'en occuper. Il n'a pas méme abordé la question, la difficulté.

Ce sujet est difficile à aborder; je n'ose aborder ce point, Ce sujet, ce point est délicat.

ABORDER, s'emploie avec le pronom personnel. Dans l'obscurité, les deux vaisseaux s'abordèrent. Nous nous sommes abordés dans la rue.

ARORDÉ, ÉE. participe.

ABORIGENES. s. m. pl. Les premiers habitants, les naturels d'un pays, par opposition à Ceux qui sont venus s'y établir. Au Mexique, les Européens sont presque aussi nombreux que les aborigènes.

ABORNEMENT. s. m. Action d'aborner, ou Le résultat de cette action. Il a vieilli on dit, Bornage.

ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrain. Aborner un champ. Il a vieilli: on dit, Borner. ABORNÉ, ÉE. participe.

ABORTIF, IVE. adj. T. didactique. Avorté, qui est venu avant terme, qui n'a pu acquérir son entier développement. Enfant abortif. Fruit abortif. Graines abortives.

ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avait ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux princes n'eut pas le succès qu'on en attendait. Il vieillit.

ABOUCHEMENT, en termes d'Anatomie, L'union, la jonction de deux vaisseaux. Il est moins usité qu'Anastomose. On dit également, dans les Arts, L'abouchement de deux tubes, de deux tuyaux.

ABOUCHER. v. a. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un lieu, pour qu'elles confèrent ensemble. Il faut les aboucher ensemble.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'aboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouches.

Il se dit, en termes d'Anatomie, De deux vaisseaux qui se réunissent et se communiquent. ABOUCHÉ, ÉE. participe.

Deux tubes, deux tuyaux abouchés l'un à l'autre, Appliqués l'un à l'autre par leurs ouvertures.

ABOUT. s. m. L'extrémité par laquelle un morceau de bois de charpente ou de menuiserie est assemblé avec un autre; Le bout par lequel une tringle ou un tirant de fer se joint, se fixe à quelque chose.

ABOUTIR. v. n. Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, et de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un marais.

ABOUTIR, se dit figurément D'une affaire, d'un raisonnement, d'une entreprise, et signifie, Tendre, se terminer, avoir pour résultat. Tous ses desseins aboutissent à cela. À quoi aboutissent tous les raisonnements que vous faites? Cela ne peut aboutir à rien. Cela n'aboutira qu'à le perdre.

ABOUTIR, se dit aussi Des apostèmes, des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. Un clou, un abcès qui aboutit.

ABOUTI, IE. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adj. Qui aboutit. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante à...

Il s'emploie au pluriel comme substantif. Les tenants et aboutissants d'une pièce de terre, d'un héritage, Les héritages ou pièces de terre, etc., qui y sont adjacents, qui le bornent de divers côtés. En matière réelle ou mixte, les exploits doivent énoncer deux au moins des tenants et aboutissants de l'héritage litigieux.

Fig., Savoir tous les tenants et aboutissants d'une affaire, En bien connaître toutes les circonstances et tous les détails.

ABOUTISSEMENT. s. m. Action d'aboutir. Il ne se dit guère que D'un abcès qui vient à crever. L'aboutissement d'un abcès. Il vieillit.

AB OVO. loc. adv. empruntée du latin. Dès l'origine, dès le commencement. Prendre un fait, un récit ab ovo.

ABOYANT, ANTE. adject. Qui aboie. Des chiens aboyants. Meute aboyante.

ABOYER. v. n. (Il se conjugue comme Employer.) Japper. Il ne se dit au propre que D'un chien. Un chien qui aboie à la lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les passants. Un chien qui aboie après tout le monde. Prov. et fig., Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, Les gens qui menacent ne sont pas toujours fort redoutables.

Prov. et fig., C'est aboyer à la lune, se dit en parlant D'un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui.

Fig. et fam., Aboyer après quelque chose, Le désirer, le poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cet emploi. Aboyer après une succession. Cette manière de parler vieillit.

ABOYER, au figuré, signifie aussi, Crier après quelqu'un, le presser, le poursuivre d'une manière importune; dire du mal, avec acharnement, d'une personne ou d'une chose. Tous ses créanciers aboient après lui. Tous les journaux, tous les critiques aboient après cet auteur, après la pièce nouvelle.

ΑΒΟΥÉ, ÉE. participe. Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers.

ABOYEUR. s. m. T. de Chasse. Chien qui aboie à la vue du sanglier, sans en approcher.

Il s'emploie au figuré, et signifie, Celui qui désire, qui poursuit ardemment une chose. Un aboyeur d'emplois, de bénéfices. Ce sens a vieilli. Il signifie plus ordinairement, Celui qui fatigue par des criailleries importunes, par des injures. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Un méchant aboyeur. Un aboyeur fatigant. Il est familier dans les deux acceptions.

ABR

ABRACADABRA. s. m. Mot auquel on attribuait anciennement des vertus magiques; et qui, disait-on, guérissait la fièvre, lorsqu'on le portait autour du cou, écrit dans une certaine forme.

ABRAXAS. s. m. Pierre précieuse sur laquelle étaient gravés des caractères hiéroglyphiques, et qu'on portait comme un amulette.

de

ABREGE. s. m. Ecrit, discours dans lequel on rend d'une manière courte, succincte, ce qui est ou ce qui pourrait être plus étendu, plus développé. Mézeray a fait lui-même un abrégé de sa grande Histoire de France. Le président Hénault a donné un Abrégé chronologique l'histoire de France. Il a réduit toute cette science en abrégé. Il en a fait un abrégé. L'abrégé de l'histoire romaine. Un abrégé de physique. Indiquez-moi un bon abrégé d'astronomie. Donnez-moi un abrégé de votre affaire. Voici l'abrégé de sa vie.

Par analogie, L'homme est un abrégé des merveilles de l'univers; c'est un monde abrégé, L'homme réunit en lui toutes sortes de dons, de facultés admirables.

EN ABRÉGÉ. loc. adv. Sommairement, en peu de paroles. Contez-moi la chose en abrégé.

Il signifie aussi, Par abréviation. Écrivez ce mot en abrégé.

ABREGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches abrégèrent sa vie. Les chagrins ont abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours. Abréger un délai. J'abrégerai les

délais.

Il s'emploie quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger. Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége.

ABRÉCER, signifie quelquefois, Faire paraître moins long. La conversa⚫tion abrége le chemin. Rien n'abrége le temps comme le travail, la variété des occupations.

ABRÉGÉ, ÉE. participe.

ABREUVER. v. a. Faire boire. Dans ce sens, il ne se dit proprement qu'en parlant Des bêtes, et particulièrement Des chevaux. Abreuvez ces chevaux.

Il se dit quelquefois en parlant Des personnes, et ordinairement par plaisanterie. Pous nous avez bien abreuvės. J'ai abreuve toute la troupe.

Fig., La pluie a bien abreuvé les terres, Elle les a bien pénétrées, bien humectées. On dit aussi, Ces prairies, ces plantes ont besoin d'être abreuvées, Il faut qu'on les arrose.

Fig., Abreuver quelqu'un de chagrins, de dégoûts, Lui donner beaucoup de chagrins, de dégoûts. On dit aussi, Abreuver de douleurs, d'ennuis, d'humiliations, d'amertume. Abreuver des tonneaux, descuves, Les remplir d'eau pour s'assurer qu'ils ne coulent point. On a dit de même, en termes de Marine, Abreuver un vaisseau.

✓ ABREUVER, en termes d'Art, Mettre sur un fond poreux une couche d'huile, d'encollage, de couleur ou de vernis, pour en boucher les pores et en rendre la surface unie.

ABREUVER, s'emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu'au figuré. C'est dans cette mare que les bestiaux du village s'abreuvent. Il s'abreuve d'excellent vin. S'abreuver de larmes, Pleurer beaucoup. S'abreuver de fiel, Nourrir des sentiments haineux.

ABREUVÉ, ÉE. participe. Un cœur abreuve de fiel et de haine, Un homme haineux et médisant.

ABREUVOIR. s. m. Lieu, ordinairement revêtu de pierre, et pavé au fond, où l'on mène les chevaux et les bestiaux boire et se baigner. L'abreuvoir est à l'entrée du village. Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l'abreuvoir.

Prov. en pop., Abreuvoir à mouches, Grande plaie à la tête ou au visage. Il lui a fait un abreuvoir à mouches avec son sabre.

ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége l'ouvrage d'un autre. Justin est l'abréviateur de Trogue-Pompée. ABREVIATION. s. f. Retranchement de lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d'espace. Les écritures de la cour de Rome sont pleines d'abréviations. On écrit, par abréviation, M., Mme, Mile, au lieu de Monsieur, Madame, Mademoiselle; S. M., S. A. R., au lieu de Sa Majesté, Son Altesse royale; etc.

Il se dit également de Certains signes destinés à représenter des mots. Les médecins emploient, dans leurs formules, diverses abréviations pour indiquer les poids, les mesures, le mode de préparation, etc., telles que z pour Once, pour Livre, etc. 1o, 2o, 3o, etc., pour Premièrement, secondement, etc., sont des abréviations.

ABRI. s. m. Lieu où l'on peut se mettre à couvert du vent, de la pluie, de l'ardeur du soleil, et des diverses incommodités du temps. Un bon abri. Chercher, trouver un abri, de l'abri. Se faire un abri. Un abri contre la tempête. C'est un lieu extrêmement découvert, il n'y a point d'abri.

Cette rade, cette plage est un bon abri, Les vaisseaux y sont en sûreté contre le vent, contre la tempête.

ABRI, Se dit également, en Agriculture, de Tout ce qui sert à garantir, soit de l'action désastreuse des vents du nord, soit de la trop grande ardeur du soleil. Les abris sont ou naturels, comme les montagnes, les forêts, les plantations en lignes, et les haies ; ou artificiels, comme les murs et les paillassons.

Il se dit pareillement, en termes de Guerre, de Tout ce qui met une troupe à couvert des projectiles de l'ennemi.

ABRI, Se dit figurément de Quelque lieu que ce soit où l'on est en sûreté, et généralement de Tout ce qui nous préserve d'un danger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La médiocrité est un abri contre les coups de la fortune. Il trouvera dans la maison d'un tel

protecteur un abri contre les violences de ses ennemis. Il a trouvé un abri súr auprès de ce prince.

À L'ABRI. loc. prépositive, et quelquefois adverbiale. A couvert. Se mettre à l'abri de la pluie, du vent, du mauvais temps, de la tempête. Il tombait une pluie abondante, nous nous mímes à l'abri. Etre à l'abri pendant une tempete. Etre à l'abri sous un hangar, sous un arbre, derrière une muraille, derrière une haie. Fig., Se mettre à l'abri de la persécution, de la vexation. Dans ces phrases, De a la signification de

Contre.

A L'ABRI, se dit aussi De ce qui sert à mettre à couvert. Etre à l'abri d'un bois, à l'abri d'une muraille. Fig., Agir à l'abri de la faveur. Dans cette phrase, De signifie Sous.

En termes de Marine, Etre à l'abri d'une terre; se mettre à l'abri sous le vent d'une île; etc.

ABRICOT. s. m. Sorte de fruit à noyau, dont la chair et la peau tirent sur le jaune. Abricots en espalier. Abricots en plein vent. Compote d'abricots. Pâte d'abricots. Marmelade d'abricots. Abricots confits. Abricot-péche, Espèce d'abricot dont le goût se rapproche de celui de la pecherIER.

ABRICOTIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte les abricots. Abricotier en espalier. Abricotier en plein vent.

ABRITER. v. a. Mettre à l'abri. Abriter un espalier. Cette maison est abritée par une montagne. s'emploie avec le le pronom pro per

Il

un mur.

sonnel. Voici l'orage, abritons-nous. Dans les sièges, on fait des fosses, des épaulements, pour s'abriter contre le canon.

ABRITÉ, ÉE. participe. ABROGATIÓN. s. f. Annulation, suppression d'une loi, d'une coutume, d'un usage, d'un rite, d'une cérémonie. L'abrogation d'une loi. L'abrogation de cette loi fut une suite nécessaire des changements survenus dans les mœurs de la nation.

ABROGER, v. a. Rendre nul, abolir, mettre hors d'usage. Il se dit principalement en parlant De lois, de coutumes, de cérémonies. Abroger une loi, une ordonnance, une coutume.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Cette loi s'estabrogée d'elleméme, par désuétude, par le laps de temps.

ABROGÉ, ÉE. participe. ABROUTI, IE. adj. T. d'Eaux et Forêts. Il se dit Des bois dont les premières pousses ont été broutées, mangées par le bétail, et qui sont mal venus.

ABRUPT, UPTE. adj. Il se dit Des terrains et des rochers bizarrement coupés, et comme s'ils avaient été rompus.

Il se dit figurément D'un discours, d'un style rompu, sans liaison. Style abrupt. Il est peu usité.

ABRUPTO (EX). Locution empruntée du latin, qu'on emploie quelquefois pour dire, Brusquement, sans préparation, sans préambule. Parler ex abrupto.

Exorde ex abrupto, Exorde vif, qui a du mouvement, de la passion.

ABRUTIR. v. a. Rendre stupide comme une bête brute. Le vin pris avec excès abrutit les hommes, abrutit l'esprit.

Il s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir comme une bête brute. Cet homme s'abrutit.

ABRUTI, IE. participe. ABRUTISSANT, ANTE. adj. Qui abrutit, qui est propre à abrutir. Un genre de vie abrutissant. Des plaisirs abrutissants. Cette occupation est abrutissante.

ABRUTISSEMENT, s. m. L'état d'une personne abrutie. Cet homme est tombé dans un grand abrutissement. La débauche l'a plongé dans l'abrutissement.

ABS

ABSCISSE. s. f. T. de Mathém. L'une des deux coordonnées recti

lignes par lesquelles on définit la position de chaque point d'une courbe plane; l'autre s'appelle Ordonnée.

Axe des abscisses, axe des ordonnées, Droites indéfinies sur lesquelles les abscisses et les ordonnées se mesurent à partir d'une commune origine, qui est leur point d'inter

section.

ABSENCE. s. f. Éloignement d'une personne qui n'est point dans le lieu de sa résidence ordinaire. Longue absence. Courte absence. En mon absence. Les peines de l'absence. Il fait de fréquentes absences. Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de L'absence d'une personne dont on n'a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque, et dont la résidence actuelle n'est point connue. Tant que l'absence n'a pas été déclarée par un jugement, elle n'est que présumée. Présomption d'absence. Les effets de l'ab

sence.

ABSENCE, se dit aussi Du défaut de présence à une assignation donnée, à une réunion où l'on devait se trouver. Il fut ordonné qu'on procéderait tant en présence qu'en absence. On a fait constater son absence. On n'a pas laissé de se divertir en votre absence.

Il s'emploie figurément, au sens moral. Il y a y a dans cet ouvrage une absence totale d'esprit, de goût, de logique.

Fig., Absence d'esprit, Distraction, manque d'attention. C'est une absence d'esprit qui n'est pas excusable. Il est sujet à des absences d'esprit. On l'emploie quelquefois absolument, au pluriel. Il a souvent des absences.

ABSENT, ENTE. adj. Qui est éloigné de sa demeure, de sa résidence ordinaire, Vous avez été longtemps absent. Etre absent de Paris, de la cour. Un religieux absent de son couvent. Il touche ses appointements tant absent que présent. Absent par congé.

je suis allé pour le voir, il était absent.

Il signifie figurément, Distrait, inattentif. Son esprit est quelquefois absent.

Il est quelquefois substantif. Tant les absents que les présents. On oublie aisément les absents.

Fam., Les absents ont tort, On néglige souvent les intérêts, les droits des absents.

ABSENT, se dit particulièrement, en Jurisprudence, Des personnes absentes dont on n'a point reçu de nouvelles depuis un certain temps, et dont la résidence actuelle n'est point connue. Les personnes prèsumées absentes. La loi règle les effets de l'absence relativement aux biens que l'absent possédait au jour de sa disparition, relativement au mariage, etc.

Dans le même langage, La prescription immobilière est de vingt ans entre absents. Voyez PRÉSENT.

ABSENTER (S'). v. pron. S'éloiguer de quelque lieu où l'on est habituellement, où la profession, les fonctions qu'on exerce veulent que l'on demeure, etc. Je m'absenterai durant trois mois. S'absenter d'un lieu, d'un pays. Ce soldat s'est absenté du poste sans la permission de son chef. On le cherche pour le prendre, il faut qu'il s'absente. Il s'est absenté pour se dérober à leurs poursuites. J'irai passer la soirée avec vous; mais vous me permettrez de m'absenter une demi-heure. ABSIDE. s. f. T. d'Archit. Voûte, arche, niche, partie circulaire.

Il désigne particulièrement, Le sanctuaire d'une église, cette partie du chœur où le clergé se rangeait autrefois en cercle à droite et à gauche de l'évêque. Il est peu usité surtout dans le premier sens.

ABSINTHE. s. f. Plante à fleurs composées, qui est très-amère et aromatique. Cela est plus amer que de l'absinthe. Fin, teinture d'ab

sinthe.

Il se dit aussi d'Une liqueur de table qu'on prépare en faisant infuser des feuilles d'absinthe dans de l'eaude-vie. Prendre un verre d'absinthe.

ABSOLU, UE. adj. Indépendant, souverain, sans contrôle. Pouvoir absolu. Autorité absolue. Monarchie absolue. Commandement absolu. On dit de même, Souverain absolu, maitre absolu.

Il signifie quelquefois, Impérieux. Cet homme est absolu dans tout ce qu'il veut. Parler d'un ton absolu. Un caractère absolu.

Cet homme est absolu dans sa famille, dans sa compagnie, Il y fait tout ce qu'il veut, personne ne lui résiste.

ABSOLU, signifie quelquefois, Total, complet, sans restriction. Une impossibilité absolue. Il y a peu de vérités absolues.

Sens absolu, Sens qui n'admet point de restriction. Vous prenez ce que je dis dans un sens trop absolu. ABSOLU, Se dit en termes de Métaphysique et de Grammaire, par opposition à Relatif. Homme est un terme absolu, Père est un terme

Il se dit quelquefois, dans une acception plus étendue, De quiconque ne se trouve pas où il devrait être, où il pourrait être. J'étais absent au moment de l'appel. Lorsque | relatif.

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ABSOLU, s'emploie comme substantif, en termes de Métaphysique, et signifie, Ce qui existe indépendamment de toute condition. L'absolu.

ABSOLUMENT. adv. D'une manière absolue, sans restriction, sans bornes, sans partage. Cet homme dispose absolument de tout dans la maison.

Il signifie aussi, Déterminément, malgré toute opposition et toute remontrance. On eut beau lui dire qu'il ne devait pas partir, il le voulut absolument. Je n'en ferai absolument rien.

Il signifie quelquefois, Indispensablement. Il faut absolument que vous partiez.

Il signifie encore, Tout à fait, entièrement. Je ne suis pas absolument décidé à poursuivre cette affaire. Il nia absolument le fait. Tout le monde absolument fut de cet avis. Il ne fait absolument rien. Ce mets n'est pas absolument mauvais.

Absolument parlant, A juger de la chose en général, et sans entrer dans aucun détail. Absolument parlant, cet ouvrage est bon. Cette raison n'est pas mauvaise, absolument parlant. Il y a des beautés dans cet ouvrage; mais, absolument parlant, il n'est pas bon.

En Gram., Prendre, employer un mot absolument, Employer sans complément un mot auquel il est plus ordinaire d'en donner un, ou qui est susceptible d'en avoir un. Tel verbe se prend, se met, s'emploie quelquefois absolument. Dans cette phrase, Espérer, c'est jouir, les verbes espérer et jouir sont pris absolument. Dans celle-ci, Vivre dans l'abondance, le mot abondance est employé absolument, pour dire, L'abondance des choses nécessaires et agréables à la vie. Il signifie quelquefois, Employer elliptiquement une expression en supprimant le mot ou les mots qui la régissent ordinairement. Dans cette phrase de commandement, Pied à terre, le mot mettez est sous-entendu, Pied à terre est pris absolument.

ABSOLUTION. s. f. T. de Droit criminel. Jugement qui renvoie de l'accusation un accusé déclaré coupable, parce que le crime ou le délit n'est puni par aucune loi.

Il se dit aussi, mais improprement, de L'acquittement d'un innocent. Les jurés balancèrent entre l'absolution et la condamnation.

ABSOLUTION, Signifie aussi, L'action par laquelle le prêtre remet les péchés en vertu des paroles sacramentelles qu'il prononce. Donner l'absolution. Refuser l'absolution. Différer l'absolution. Absolution sacramentelle. Il est mort un moment après avoir reçu l'absolution. ABSOLUTOIRE. adj. des deux genres. Qui porte absolution. Bref absolutoire.

ABSORBANT, ANTE. adj. T. de Médec. et de Pharm. Il se dit Des

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