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ture; ou, dans un sens plus général, Un homme vain aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s'en plaindre.

TOUT DE BON. loc. adv. Sérieusement. Jusqu'ici il ne faisait que plaisanter, mais pour cette fois il s'est faché tout de bon.

BON. s. m. Ordre, autorisation par écrit adressée à un fournisseur, à un caissier, à un correspondant, à un employé, de fournir ou de payer pour le compte de celui qui l'a signée. Bon sur le Trésor. Bons royaux. Bon de caisse. Un bon de mille franes. Distribuer des bons aux indigents pour du pain, pour du bois, pour des médicaments, etc. Un prote donne des bons aux ouvriers imprimeurs pour le papier qu'ils vont prendre au magasin. Signer un bon.

Le bon du roi, L'agrément du roi. Le bon d'un ministre, Le consentement d'un ministre. Le bon d'un banquier, L'acceptation d'un banquier. Ces locutions ont vieilli.

Fig. et fam., Mettre son bon à tout, Etre facile jusqu'à l'excès, ne refuser son consentement à rien.

En Impr., Bon à tirer. Voyez BON, adjectif.

BONACE. s. f. T. de Marine. Cal

me, tranquillité. Il ne se dit guère que de L'état de la mer quand elle devient calme; encore, dans cette acception, est-il maintenant peu usité. Un temps de bonace. Etre en bonace. La bonace retarde les navires. Cette tempête fut précédée d'une bonace.

BONASSE. adj. des deux genres. Simple et sans aucune malice. On ne le dit guère que d'une personne de peu d'esprit. C'et homme est bien bonasse, tout bonasse. Est-elle assez bonasse? Il est familier.

BONBON. s. m. T. de Confiseur. Ce mot, qui semble emprunté au langage des petits enfants, se dit de Toute sorte de sucreries, de friandises faites avec du sucre, Ce bonbon est excellent pour le rhume. Une boîte de bonbons. Un cornet de bonbons. Ce confiseur vend toutes sortes de bonbons. Ma petite, ne pleurez pas, soyez sage, et vous aurez du bonbon, je vous donnerai du bonbon.

BONBONNIÈRE. s. f. Boîte à bonbons. Une petite bonbonnière. Une belle bonbonnière.

Fig. et fam., C'est une bonbonnière, se dit D'une petite maison arrangée avec beaucoup de propreté et de goût.

BON-CHRÉTIEN. s. m. Sorte de grosse poire. Bon-chrétien d'été. Bon-chrétien d'hiver.

BOND. s. m. Le saut, le rejaillissement que fait un ballon, une balle, ou autre chose semblable, lorsque, étant tombée à terre, elle se relève plus ou moins haut. La balle n'a point fait de bond. Attendre la balle au bond. La balle a fait deux bonds, trois bonds. Le boulet de canon fit plusieurs bonds.

Prendre la balle au bond; prendre une balle, un coup entre bond ét volée, Prendre la balle dans le

moment qu'elle est près de s'élever | fait à un tonneau, pour verser la après avoir touché à terre. liqueur dedans. La bonde d'un tonneau. Fermer la bonde.

Prov. et fig., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

Prov. et fig., Prendre la balle entre bond et volée, Faire une chose dans un moment après lequel il serait à craindre qu'elle ne manquât. On dit dans un sens analogue, Obtenir une grâce, une faveur tant de bond que de volée, l'attraper entre bond et volée, L'obtenir en saisissant une conjoncture heureuse. On dit aussi, Faire une chose tant de bond que de volée, La faire d'une manière ou d'une autre, selon qu'on le peut. Ces différentes façons de parler sont peu usitées depuis qu'on joue moins à la paume.

Fig. et fam., La balle n'a été prise que du second bond, L'entreprise, l'affaire n'a réussi qu'à la seconde tentative, qu'après avoir éprouvé des obstacles.

Au Jeu de paume, Faire faux bond, se dit Lorsque la balle, en bondissant, ne suit pas la direction qu'elle aurait prise naturellement si la surface qu'elle a frappée eût été bien plane. La balle a fait faux bond.

Prov. et fig., Faire faux bond à quelqu'un, Manquer à l'engagement qu'on a pris envers lui, ou à ce qu'il était en droit d'attendre de nous. Plusieurs convives nous ont fait faux bond. Faire faux bond à són ami. On dit aussi, Faire faux bond à son honneur, Manquer à ce qu'on doit à son honneur. Cette femme, cette fille a fait faux bond à son honneur, Elle s'est laissé séduire.

BOND, signifie aussi, L'action d'un animal ou même d'une personne qui s'élève subitement par un saut, soit en restant à la même place, soit pour s'élancer en avant. Les chèvres et les agneaux font souvent des bonds. Ce cheval a fait un bond. Ce cheval n'a point d'allures régulières, il ne va que par sauts et par bonds, qu'à bonds et à ruades. Les daims, les chevreuils vont par sauts et par bonds. Ces enfants courent dans la prairie en faisant des sauts et des bonds. Il s'élança d'un bond, d'un seul bond, par-dessus la muraille. En trois bonds, il fut au bas de l'escalier.

Fig., N'aller que par sauts et par bonds, Parler ou écrire avec une vivacité déréglée, sans garder aucun ordre, aucune liaison dans les idées. Cet écrivain, cet orateur ne va que par sauts et par bonds. On dit de même, Son style ne va que par sauts et par bonds. Cela se dit aussi en parlant Des actions, de la conduite, lorsqu'elles sont précipitées et qu'elles manquent de suite.

BONDE. s. f. Pièce de bois qui, étant baissée, ou haussée, sert à retenir ou à làcher l'eau d'un étang. Lever la bonde. Hausser la bonde. Lâcher la bonde.

Fig. et fam., Lacher la bonde à ses larmes, à ses plaintes, lacher la bonde à sa colère, etc., Donner un libre cours à ses larmes, à ses plaintes, à sa colère, etc.

Il se dit également Du tampon de bois qui sert à boucher ce trou. Dans cette acception, on dit mieux, Bondon: voyez ce mot.

BONDER. v. a. T. de Marine. Remplir un bâtiment autant qu'il est possible.

BONDÉ, ÉE. participe. Un navire bondé de marchandises.

BONDIR. v. n. Faire un ou plusieurs bonds. Cette balle est trop molle, elle ne bondit point. Les boulets de canon bondissent sur le pavė, dans les champs, sur la mer.

Il signifie aussi, Sauter, en parlant De certains animaux, et même Des personnes. Voyez ces agneaux bondir dans la prairie. Un cheval qui bondit. Un chien qui bondit de joie. Il bondissait de fureur, de

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BONDUC. s. m. T. de Botan. Arbrisseau épineux, à fleurs légumineuses, qui croît aux Indes, et dont les semences, très-dures, restent plusieurs années dans la terre avant de germer.

BON-HENRI. s. m. T. de Botan. Plante herbacée qui ressemble à l'épinard, et qui croît naturellement dans les lieux incultes. On la nomme aussi Epinard sauvage. Le bon-Henri est, dans quelques cantons, une plante potagère.

BONHEUR. s. m. Félicité, état heureux, prospérité. Grand, vrai bonheur. Véritable bonheur. Bonheur parfait, solide, durable. Bonheur apparent. Goûter le bonheur. Jouir du bonheur de la vie. Perdre le bonheur de la vie. Rien ne trouble son bonheur. Le bonheur de l'Etat. Contribuer au bonheur de quelqu'un, d'autrui. Son plus grand bonheur

BONDE, se dit aussi d'Un trou rond | faire sonbonheur. Envier le bonheur

est de...

Il signifie aussi, Événement heureux, chance favorable. Bonheur inespéré. Il lui est arrivé un grand bonheur. Prendre part au bonheur de quelqu'un. Un coup de bonheur. Il a eu le bonheur d'éviter ce danger. Il s'en est tiré par le plus grand bonheur du monde. O bonheur ! Quel bonheur qu'il ne nous ait pas reconnus! Dans ce sens, il a un pluriel. Il lui est arrivé plusieurs bonheurs en un jour.

Avoir du bonheur, Être favorisé par le hasard, par des circonstances heureuses, dans les choses qu'on entreprend. Ila eu du bonheur toute sa vie. Avoir un bonheur constant. Avoir plus de bonheur que de prudence. C'est avoir bien du bonheur. On dit dans un sens analogue: Sonbonheur parut l'abandonner. Il abuse de son bonheur. Etc. On dit de même, aux Jeux de hasard: Jouer avec bonheur. Etre en bonheur. Etc.

Fig. et fam., Jouer de bonheur, Réussir dans une affaire où l'on avait à craindre d'échouer.

Fam. et pop., Au petit bonheur, Arrive ce qu'il pourra. Je fais ce marché: au petit bonheur.

,

Avoir le bonheur de. Façon de parler dont on se sert par civilité par compliment. Il est trop heureux, puisqu'il a le bonheur de vous plaire. Depuis que je n'ai eu le bonheur de

vous voir.

PAR BONHEUR. loc. adv. Heureusement. Par bonheur, je me trouvai avoir assez d'argent pour le payer. Par bonheur pour lui, je me trouvai là.

BONHOMIE. s. f. Manière d'être et d'agir qui laisse voir la bonté du cœur unie à la simplicité extérieure, même dans les moindres choses. C'est un homme plein de bonhomie. Une douce, une aimable, une spirituelle bonhomie.

Il se prend aussi, dans un sens défavorable, pour Simplicité excessive, extrême crédulité. Il a la bonhomie de croire tous les contes qu'on lui fait. Il est d'une bonhomie qui fait pitié. Ce mot est familier.

BONHOMME. s. m. Voyez Bon, adjectif.

BONI. s. m. T. de Finances. La somme qui excède la dépense faite ou l'emploi de fonds projeté.

Il se dit, au Mont-de-piété, de Ce qui revient sur un gage qu'on a laissé vendre, passé les treize mois. Il lui revient trente francs de boni. Payer les bonis.

BONIFICATION. s. f. Amélioration, augmentation du produit d'une affaire. Cette affaire ire est susceptible d'une grande bonification.

En termes de Commerce, Bonification de tare, Ce qui est accordé en sus de la tare réelle.

BONIFIER. v. a. Mettre en meilleur état, rendre meilleur. Bonifier des terres en les fumant, en les marnant. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Plusieurs choses se bonifient lorsqu'on les garde, telles que le vin, le café, etc.

BONIFIER, signifie aussi, Suppléer un déficit. Si cette place ne vous

vaut pas mille écus, je vous bonifierai ce qui s'en manquera. En termes de Commerce, Bonifier un déficit de poids, de plein, ou d'avaries. ΒοΝινιέ, έε. participe.

BONITE. s. f. Poisson de mer qui est à peu près de la grosseur d'une morue. La bonite fait la guerre aux poissons volants.

BONJOUR. s. m. Terme dont on se sert pour saluer quelqu'un. Je vous donne le bonjour. Je vous souhaite le bonjour. Elliptiquement, Bonjour, monsieur. Ces manières de parler sont familières, et ne s'emploient ordinairement que de supérieur périeur à inférieur, ou d'égal à égal. On dit quelquefois plus familièrement encore, Bonjour à monsieur un tel, à monsieur le conseiller, à monsieur le docteur, etc.

BONNE. s. f. Fille ou femme chargée de soigner un enfant et de le promener. Bonne d'enfant. Une petite bonne. Allez, petit, rejoindre votre bonne. La bonne, veillez sur cet enfant.

Fam., Contes de bonnes, Contes dont les bonnes amusent les enfants, récits puérils et sans vraisemblance.

BONNE-DAME. s. f. T. de Botan. Plante potagère, qu'on nomme autrement Belle-dame ou Arroche.

BONNEMENT. adv. De bonne foi, naïvement, avec simplicité. Il a dit bonnement ce qu'il en pensait. Je vous l'ai dit tout bonnement. J'y vais tout bonnement, sans y entendre finesse. Quoi! vous croyez bonnement ce qu'on vous a dit ? Il est familier.

BONNEMENT, se dit quelquefois pour Précisément; et alors il ne s'emploie qu'avec la négative. Je ne sais pas bonnement combien il y a d'ici là. On ne saurait dire bonnement ce que c'est. Cette acception a vieilli.

BONNET. s. m. Coiffure faite ordinairement d'étoffe, de peau, ou de tricot, et dont la forme varie. Bonnet de laine. Bonnet de soie. Bonnet de peau de loutre. Bonnet piqué. Bonnet de nuit. Bonnet de coton. Bonnet grec. Bonnet de police. Les grenadiers à cheval ont de grands bonnets à poil. Un bonnet de grenadier. Bonnet carré. Bonnet à cornes. Bonnet de docteur. Bonnet de prétre. Bonnet rond. Bonnet plat. Bonnet pointu.

Il se dit, particulièrement, de Certaines coiffures de femme faites de gaze, de tulle, de dentelle, etc. Un bonnet de négligé. Un bonnet de tulle. Un bonnet de gaze. Un bonnet de dentelle. Un bonnet garni de rubans, de blonde. La garniture d'un bonnet. Un petit bonnet. Un joli bonnet. Repasser un bonnet. Un bonnet plissé. En général, les femmes du peuple ne portent que des bonnets.

Fig., Prendre le bonnet de docteur, et absolument, Prendre le bonnet, Se faire recevoir docteur dans une faculté. Donner le bonnet à quelqu'un, Lui mettre le bonnet sur la tête, dans la séance où il est reçu docteur.

Fam., Opiner du bonnet, Oter son bonnet pour marquer que l'on adhère à l'avis proposé; et, figurément, Se

déclarer de l'avis d'un autre, sans y rien ajouter ni en rien retrancher. Il n'opine jamais que du bonnet. On dit dans un sens analogue, Cela a passé au bonnet, du bonnet, Tout d'une voix. Cette décision, cet arrêt a passé à volée de bonnet, Les avis ont été prompts et uniformes.

Fig., Prendre le bonnet vert, porter le bonnet vert, signifiait autrefois, Faire cession de biens, pour éviter d'être poursuivi comme banqueroutier. Cette façon de parler venait de ce que celui qui avait fait cession de biens était anciennement obligé de porter un bonnet vert.

Fam., Mettre la main au bonnet, ôter son bonnet, Mettre la main au chapeau, ôter son chapeau par respect. Avoir toujours la main aubonnet, Saluer continuellement en ôtant son chapeau; et, figurément, Avoir des manières extrêmement civiles et révérencieuses.

Fig. et fam., C'est un personnage dont il ne faut parler que la main au bonnet, que le bonnet à la main, C'est un homme très-respectable, un homme de beaucoup de mérite.

Fig. et fam., Avoir la tête près du bonnet, Etre prompt, colère; se fàcher aisément pour peu de chose.

Fig. et fam., Mettre son bonnet de travers, Entrer en mauvaise humeur. Ne lui parlez pas aujourd'hui, il a mis son bonnet de travers.

Prov. et fig., Il a pris cela sous son bonnet, C'est une chose qu'il a imaginée, et qui n'a aucun fondement, aucune vraisemblance.

Prov. et fig., Parler à son bonnet, Se parler à soi-même, parler sans adresser la parole à personne.

Fig. et fam., Je jetai mon bonnet par-dessus les moulins. Phrase par laquelle on terminait les contes que l'on faisait aux enfants, et qui signifie, Je ne sais ce que tout cela devint, je ne sais comment finit le conte, l'histoire.

Prov. et fig., Jeler son bonnet par-dessus les moulins, Braver les bienséances, l'opinion publique. Cette femme a jeté son bonnet par-dessus les moulins.

Prov. et fig., Ce sont deux têtes, ce sont trois têtes dans un bonnet, se dit de Deux ou trois personnes liées d'amitié ou d'intérêt, et qui sont toujours de la même opinion, du même sentiment.

Prov. et fig., Etre triste comme un bonnet de nuit, Etre chagrin et mélancolique.

Prov. et fig., C'est bonnet blanc et blanc bonnet, Il n'y a presque point de différence entre les deux choses dont il s'agit, l'une équivaut à l'autre.

Fig. et fam., Un gros bonnet, Un personnage important. C'est un de nos gros bonnets. C'est le plus gros bonnet de la compagnie.

En termes de Fortification, Bonnetde-prétre ou à-prétre, Ouvrage extérieur dont le front du côté de la

campagne est à redans, et qui se rétrécit du côté de la place.

En Botan., Bonnet-à-prétre. Voyez

FUSAIN.

BONNETADE. s. f. Coup de bonnet, salut qu'on fait en otant son bonnet. Il a vieilli, et ne se dit que par plaisanterie.

BONNETER. v. a. Rendre des respects et des devoirs assidus à des personnes dont on a besoin. Il se dit, particulièrement, en parlant De sollicitations humbles et fréquentes. Je ne saurais tant bonneler ces messieurs. Ces messieurs veulent être bonnetés.

BONNETÉ, ÉE. participe. BONNETERIE. s. f. L'art et le métier de bonnetier, ou La marchandise qu'il vend. Il est dans la bonneterie. Faire le commerce de la bonneterie.

BONNETEUR. s. m. Celui qui prodigue les révérences et les compliments. Je me mésie de tous ces bonneteurs. Il est familier et peu usité.

Il s'est dit particulièrement de Certains filous qui, à force de civilités, tàchaient d'attirer les gens pour leur gagner leur argent. Jesus suivi par un bonneteur.

BONNETIER.s.m. Celui qui fait ou qui vend des bonnets, des bas, et d'autres objets de ce genre. Marchand bonnetier. La boutique d'un bonnelier.

BONNETTE.s.f. T. de Fortification. Ouvrage composé de deux faces qui forment un angle saillant, avec parapet et palissade au devant.

BONNETTE. s. f. T. de Marine. Il se dit de Petites voiles qu'on ajoute aux grandes, lorsqu'on veut offrir plus de surface à l'impulsion du vent. Les bonnelles prennent le nom de la verque au bout de laquelle elles sont hissées.

BONNE-VOGLIE. s. m. (On prononce Bonne-voille, en mouillant les deux L.) Homme qui se louait pour ramer sur les galères de Malte. Voyez RAME.

BONSOIR. s. m. Terme dont on se sert pour saluer quelqu'un sur la fin du jour et dans la soirée. Je vous donne le bonsoir. Je vous souhaite le bonsoir. Elliptiquement: Bonsoir, monsieur. Bonsoir et bonne nuit. Ces manières de parler sont familières, et ne s'emploient ordinairement que de supérieur à inférieur, ou d'égal à égal.

Il s'emploie quelquefois, figurément et familièrement, pour exprimer qu'une affaire est finie ou manquée, et qu'il n'y faut plus songer. Tout est dit, bonsoir; n'en parlons plus.

Fig. et pop., Dire bonsoir à la compagnje, Mourir.

BONTE. s. f. Qualité de ce qui est bon, ce qui fait qu'une chose est bonne dans son genre. La bonté d'un terroir. La bonté de l'air. La bonté d'un aliment, d'une boisson. La bonté d'une étoffe. La bonté d'un remède. La bonié d'une montre. La bonté d'un cheval. La bonté d'un ouvrage. La bonté d'une action.

BONTÉ, se dit aussi de Cette qualité morale qui porte à faire du bien, à être doux, facile, indulgent. Le propre de la bonté est de se faire aimer. Bonté naturelle. Bonté rare. La bonté du cœur. Sabonté est connue de tout le monde. Avoir recours à la bonté du prince. Abuser de la bonté de quelqu'un. Il a eu la bonté

de l'assister dans le besoin. C'est un homme plein de bonté. La bonté de son caractère. Il a un grand fonds de bonté. Des actes de bonté.

Il se dit, particulièrement, en parlant de Dieu. La bonté est un des attributs divins. La bonté infinie de Dieu. La bonté divine. Dieu est la souveraine bonté, la suprême bonté. Familièrement et par exclamation: Bonté de Dieu! Bonté divine !

BONTÉ, sert quelquefois à exprimer Ce qui n'est que de simple bienveillance, ou même de pure politesse. La bonté que vous avez eue de m'écrire. Vous avez trop de bonté. Vous avez bien de la bonté. Je lui suis extrêmement obligé de sa bonté, de ses bontés, de toutes ses bontés, des bontés qu'il me témoigne. Je suis confus de vos bontés.

Il s'emploie quelquefois ironiquement, dans des phrases telles que celles-ci: Ayez la bonté de sortir d'ici. Quand je parle, ayez la bonté de vous taire.

BONTÉ, se prend aussi pour simplicité et trop grande facilité. La bonté du père a causé la perte du fils. Il se laisse tous les jours tromper par sa bonté, par son trop de bonté. Sa bonté l'a ruiné, l'a perdu. Il a une solle bonté. Eh quoi! vous avez eu la bonté de le croire ?

BONZE. s. m. Prêtre chinois ou japonais.

BOQ

BOQUILLON.s.m. Bûcheron. Il est

vieux.

BOR

BORACIQUE. adj. Voyez BORIQUE. BORAX s. m. Sel très-propre à faciliter la fusion des métaux. Le borax se trouve dans plusieurs lacs des Indes orientales. Borax artificiel.

BORBORYGME.s.m.T. de Médec. Bruit que font entendre les gaz contenus dans l'abdomen, quand ils se déplacent, et qui est quelquefois le symptôme d'un embarras intestinal. Avoir des borborygmes.

BORD. s. m. L'extrémité d'une surface, ou ce qui la termine. Le bord d'une robe, d'un manteau. Le bord d'un verre. S'asseoir sur le bord d'un chemin. S'appuyer sur le bord d'un navire. Sauter par-dessus le bord. Le bord d'un bateau. Le bord, les bords d'un précipice.

Avoir un mot sur le bord des vres, Etre ou se croire tout près de se souvenir d'un mot, d'un nom qu'on a oublié, et qu'on cherche à se rappeler. Avoir un aveu, un secret sur le bord des lèvres, Eprouver une grande envie de faire un aveu, de révéler un secret.

Fig., Avoir l'âme sur le bord des lèvres, Etre près de mourir.

Fig., Etre au bord du précipice, étre sur le bord du précipice, Etre près de tomber dans un malheur, dans quelque grand danger: être sur le point de se perdre, d'être ruiné. On dit en des sens analogues, Conduire, pousser quelqu'un au bord du précipice; l'arrêter au bord du précipice; etc.

Fig., Etre sur le bord de sa fosse, être au bord du tombeau, Etre extrêmement vieux, n'avoir que peu de temps à vivre.

Fam., Un rouge bord, Un verre de vin plein jusqu'aux bords. Boire un rouge bord, des rouges bords. On dit dans le même sens, Boire à rouge bord. Ces phrases ont vieilli.

BORD, Se dit aussi de Tout ce qui s'étend vers les extrémités de certaines choses. Le bord, les bords d'un plat, Tout ce qui est depuis la partie concave d'un plat, jusqu'à l'extrémité. Les bords d'un chapeau, Tout ce qui excède par en bas la forme d'un chapeau. Chapeau à grands bords, à petits bords, à bords relevés.

Il se dit particulièrement Du terrain, du sol qui est le long de la mer, d'un fleuve, autour d'un lac, etc. Se promener sur le bord, sur les bords de la mer. Le bord de l'eau. Le bord, les bords d'une rivière, d'un lac, d'un élang. Cette plante ne croit que sur les bords de la mer. Des bords riants, fleuris, etc. Les bords du Rhin, de la Loire, du lac de Come sont fort pittoresques. On dit de même, Les bords d'une ile.

Venir, arriver à bord, Atteindre le rivage, arriver au bord de l'eau, au bord de la mer. Il se dit D'un bateau ou d'un navire.

Il ne put alleindre le bord et se noya, Il ne put atteindre le rivage, et

se noya.

Elliptiq., À bord, à bord, Cri de gens qui sont sur un navire, pour avertir qu'ils veulent aller à terre; ou de gens qui sont sur le rivage, pour demander à s'embarquer.

Poétiq., Les sombres bords, Les bords du Cocyte, l'enfer.

BORDS, au pluriel, se dit poétiquement Des régions, des contrées environnées d'eau. Les bords africains. Les bords indiens. Vivre sur des bordsétrangers. Ila quittècesbords. Il s'est éloigné de nos bords.

BORD, se dit aussi d'Une espèce de ruban ou galon, d'une bande d'étoffe, dont on borde certaines parties de l'habillement. Mettre un bord d'argent à un chapeau. Mettre un bord à une jupe.

BORD, en termes de Marine, désigne souvent, Le côté d'un batiment, d'un vaisseau. De quel bord vient le vent? Le bord du vent. Le bord sous le vent. Ces deux bâtiments sont bord à bord, Còté à côté. Faire feu des deux bords en même temps. Voyez BABORD Et TRIBORD.

Virer debord, Changer de route, en mettant au vent un côté du bàtiment pour l'autre.

Fig. et fam., Virer de bord, Changer la direction de sa conduite, s'attacher à un autre parti. Cet homme estinconstant, il a viré de bord dans mainte occasion.

Rouler bord sur bord, Éprouver un roulis violent et continu.

Etre bord à quai, se dit Quand l'un des côtés du bâtiment touche à un quai.

Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout batiment qui naviguait au long cours; par opposition à Vaisseau de bas bord, qui se disait d'Une galère ou de tout autre petit batiment plat. Vaisseau de haut bord, ne se dit plus aujourd'hui que Des bâtiments de guerre à plusieurs ponts. BORD, se dit aussi Du navire, du batiment même. Le capitaine nous régala sur son bord. Il a tant de matelots, de soldats, de passagers sur son bord. Prendre quelqu'un à bord, sur sonbord. Monter à bord. Coucher à bord. Aller à bord. Envoyer à bord. Il était à bord de l'amiral. Etre consigné à bord. Descendre, sortir du bord. Quitter le bord.

Il se dit quelquefois pour Bordée. Courir des bords. Louvoyer à petits bords. Courir un bord à terre, un bord au large. Le bon bord, Celle des deux bordées qui rapproche du but; et, Le mauvais bord, Celle qui en éloigne.

Fig., Courir le bon bord, signifiait autrefois, Pirater.

Courir bord sur bord, Louvoyer à petites bordées, tantôt à droite, tantôt à gauche, pour se maintenir à la même place, ou pour ne changer de place que le moins possible.

Fig. et fam., Etre du bord de quelqu'un, être de son parti, de son avis, de son opinion.

BORD A BORD DE. loc. prépositive. On le dit Des liquides qui remplissent toute la capacité de ce qui les contient. La rivière est bord à bord du quai. L'eau est bord à bord du vase. Etc. On dit dans un sens analogue, Cette rivière, ce canal coule à pleins bords.

BORDAGE. s. m. T. de Marine. Il se dit Des planches épaisses qui revêtent d'un bout à l'autre le corps d'un bâtiment, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Les bordages du premier pont, du second pont, etc. Les bordages de carène.

BORDAILLER ou BORDAYER. v. n. T. de Marine. Louvoyer à petits bords, battre la mer bord sur bord, sans gagner au vent. Ces deux mots vieillissent, surtout le dernier.

BORDE. s. m. Galon d'or, d'argent ou de soic, qui sert à border des vêtements, des meubles, etc. Son habit n'avait qu'un simple bordé. Ce bordé n'est pas assez large. Il faut meltre un petit bordé à ces rideaux.

BORDEE. s. f. T. de Marine. La décharge simultanée de tous les canons rangés d'un des côtés du vaisseau. Lâcher une bordée contre l'ennemi. Tirer une bordée. Envoyer une bordée. Essuyer une bordée. Je lui lachai toute ma bordée. Tirer par bordées.

Fig. et fam., Une bordée d'injures, ou absolument, Une bordée, Beaucoup d'injures rapidement accumulées, et dites presque à la fois. Il lui a làché une bordée. Il a essuye une furieuse bordée.

BORDÉE, signifie aussi, Le chemin, la route que fait un batiment sur un même bord, lorsqu'il est obligé de louvoyer, c'est-à-dire, d'aller en zigzag, tantôt sur un côté, tantôt sur l'autre, pour arriver en quelque endroit. Faire une bordée. Courir une bordée, des bordées. Les vaisseaux furent obligés de courir plusieurs bordées pour arriver sur les ennemis. Continuer, prolonger la bordée. Alleindre, doubler un lieu à bout de bordée.

BORDEL. s. m. Lieu de prostitu

tion. Ce terme ne s'emploie pas en bonne compagnie.

BORDER. v. a. Garnir le bord d'une étoffe, d'un vêtement, d'un meuble, etc., en y cousant un ruban, un galon, un morceau d'étoffe, de toile, etc., Border un manteau, le border d'hermine. Border un chapeau d'un galon d'or. Border des souliers. Border des rideaux.

Border un filet, Attacher une corde autour d'un filet pour le rendre plus fort.

Border un lit, Engager le bout des draps et de la couverture entre le bois de lit et la paillasse, ou le

matelas.

,

En termes de Marine, Border un bâtiment Revêtir sa membrure de bordages. Border les avirons, Les mettre sur le bord d'un bâtiment à rames, prêts à nager. Border une voile, L'arrêter, la tendre par en has. On dit de même, Border les écoutes.

En terme de Jardinage, Border une planche, Relever, avec le dos de la bêche, la terre des bords, de manière que la planche soit plus élevée que le sentier. Border une allée, une plate-bande, etc., Planter une bordure sur ses bords.

BORDER, se dit aussi De ce qui s'étend, de ce qui règne le long de certaines choses, et qui y sert comme de bord. Le quai, la chaussée qui borde la rivière. Un ruisseau, un fosse borde ce jardin. Une belle prairie qui borde un élang. Une grande allée d'arbres borde le canal. On dit de même : Les précipices qui bordaient notre route. La foule bordait le chemin par où il devait passer. Etc.

Border la haie, se dit en parlant De troupes rangées en longue ligne sur un des côtés ou de chaque côté d'une rue, d'un chemin où doit passer un personnage important, un cortége, etc. Quand le prince passe, les troupes bordent la haie. Nous bordames lahaie surun rang, sur deux rangs.

BORDER, en termes de Marine, signifie aussi, Còtoyer, naviguer le long des côtes. La flotte ne fit que border les côtes. Ce sens a vieilli.

Border un vaisseau ennemi, Le suivre de côté, afin de l'observer.

BORDÉ, Ér. participe. Chapeau bordė. Souliers bordés. Un parterre bordé de fleurs. Un bassin bordé de gazon. Un lieu bordé de précipices. Un chemin bordé de monde.

BORDEREAU. s. m. État ou note des espèces diverses qui composent une certaine somme. Faire un bordereau de l'argent qu'on reçoit ou qu'on paye. Bordereau d'espèces. Bordereau de caisse.

Bordereau de compte, Extrait de compte dans lequel on récapitule les sommes du débit et du crédit, afin de les balancer.

Bordereau de courtier, d'agent de change, Écrit constatant les opérations, les négociations faites par un courtier, par un agent de change. On dit dans un sens analogue, chez les imprimeurs, Le bordereau d'un metteur en pages, etc.

En termes de Procéd., Bordereau de collocation, Acte que le greffier d'un tribunal délivre à chacun des créanciers hypothécaires utilement colloqués, dans un ordre. On se sert du mot de Mandement pour Les actes semblables délivrés dans une distribution par contribution.

En Matière hypothécaire, Bordereau d'inscription, Acte dressé par un créancier et remis par lui à un conservateur des hypothèques, pour que ce dernier le copie sur ses registres, et qui contient, entre autres désignations, celle des sommes dues à ce créancier en principal et accessoires, ainsi que celle de l'immeuble affecté à l'hypothèque. C'est l'inscription de ce bordereau sur les registres du conservateur qui fixe la date et le rang de l'hypothèque.

BORDIER. adj. et s. m. T. de Marine. Il se dit D'un bâtiment qui a un côté plus fort que l'autre, qui incline plus d'un còté que de l'autre. Un batiment bordier. Un bordier.

BORDIGUE. s. f. T. de Pêche. Enceinte formée avec des claies, des perches, etc., sur le bord de la mer, pour prendre du poisson, ou pourretenir et garder du poisson vivant.

BORDURE. s. f. Ce qui garnit et qui orne ou renforce le bord de quelque chose. La bordure d'un bas-relief. La bordure d'une tapisserie. La bordure d'un chapeau, d'un soulier. Bordure de galon. Les bordures d'un parterre. Bordure de buis, de gazon, de fraisiers, de lavande, etc.

Il se dit particulièrement Du cadre dans lequel on met un tableau, un miroir, une estampe. Bordure carrée. Bordure ovale. Une belle bordure. Une bordure très-riche. La bordure d'un tableau, d'un miroir.

Il se dit, en termes de Blason, d'une brisure qui entoure l'écu, et qui est toujours différente de l'émail de l'écu. Bordure de gueules.

La bordure d'un bois, d'une foret, Les arbres qui en forment la lisière. Bordure de pavé, Rang de gros pavés qui terminent et retiennent chacun des deux côtés d'une chaussée.

BORE. s. m. T. de Chimie. Corps élémentaire qui, combiné avec l'oxygène, constitue l'acide borique.

BOREAL, ALE. adj. Qui est ou qui se montre du côté du nord. Pôle boréal. Aurore boréale.

BOREE. s. m. Le vent du nord. Il ne s'emploie qu'en poésie. Le souffle de Borée. L'impétueux Borée.

BORGNE. adj. des deux genres. Qui ne voit que d'un œil, à qui il manque un œil. Cet homme est borgne. Celle femme est est borg borgne. Son cheval est devenu borgne.

Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.

Prov. et fig., Jaser comme une pie borgne, Parler beaucoup, babiller.

BORGNE, s'emploie, figurément et familièrement, en parlant de diverses choses: Une maison borgne, un appartement borgne, Une maison, un appartement sombre et obscur. Un

cabaret borgne, Un mauvais petit cabaret. Un collège borgne, une pension borgne, Un collége, une pension où les études sont incomplètes. Un conte borgne, Un conte ridicule, invraisemblable, et auquel on ne croit pas. Un compte borgne, Un compte dont les articles ne sont pas clairs.

En termes de Marine, Ancre borgne, Ancre qui n'a qu'une patte, ou Ancre qui est mouillée sans avoir de bouée.

BORGNE, s'emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. Elle a épousé un borgne. C'est un méchant borgne.

Prov. et fig., Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, Les personnes d'un mérite médiocre ne laissent pas de briller quand elles se trouvent avec des ignorants ou des

sots.

BORGNESSE. s. f. Terme has et injurieux qui se dit d'Une femme ou d'une fille borgne. Une borgnesse. Une méchante borgnesse. Une vilaine borgnesse.

BORIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit de l'acide formé de bore et d'oxygène. Le borax est une combinaison de l'acide borique avec la soude.

BORNAGE. s. m. T. de Jurispr. Action de planter des bornes pour marquer les limites d'un champ, d'une propriété rurale. Ils sont en différend pour le bornage de leurs terres.

Action en bornage, Celle qu'un propriétaire intente à son voisin pour l'obliger au bornage de leurs propriétés contiguës.

BORNE. s. f. Pierre, arbre, ou autre marque qui sert à séparer un champ d'avec un autre. Planter une borne. Asseoir des bornes. Arracher des bornes.

Bornes milliaires, Bornes placées de distance en distance, le long des grands chemins, pour indiquer les lieues, les milles, etc. Nous atteindrons bientôt la dernière borne.

BORNE, se dit aussi de L'espèce de colonne qui marquait l'extrémité de la carrière, dans les cirques des anciens. Tourner autour de la borne. Doubler la borne.

BORNE, se dit encore Des pierres plantées dehout qu'on met à côté des portes, le long des murailles, ou à l'encoignure des édifices, pour empêcher qu'ils ne soient endommagés par les voitures; ou dont on borde un chemin, une place publique, un port, etc. Mettre une borne contre un mur. Mettre des bornes à une porte. Cette place publique est entourée de bornes. Monter sur une borne. Des bornes de granit. Une grosse borne. Une petite borne. Une rangée de bornes liées par des barres de fer, par des chaines. On se sert quelquefois de vieux canons en guise de bornes.

Borne-fontaine, Sorte de petite fontaine en forme de borne. Etablir des bornes-fontaines dans une rue, pour y entretenir la propreté.

Fam., Il est planté là comme une borne, se dit D'un homme qui se tient debout et sans remuer.

ce qui sert à séparer un État, une province d'une autre. L'Espagne a pour bornes les deux mers et les Pyrénées. Reculer les bornes d'un Etat. Etendre les bornes de son empire.

Il se dit figurément pour Limites au sens moral. Passer les bornes de son pouvoir, de sa juridiction. Passer les bornes de la raison, de la modestie. Aller, passer au delà des bornes de la bienséance. Passer les bornes de son sujet. Demeurer, se tenir, se renfermer dans les bornes de la raison, dans les bornes les plus étroites du devoir. Franchir les bornes du respect. Se contenir dans les bornes du devoir. Se prescrire des bornes. Son ambition n'a point de bornes, est sans bornes, ne connait point de bornes. Les bornes de l'esprit humain.

Absol., Passer les bornes, Aller trop loin. Vous passez les bornes. Cela passe toutes les bornes.

BORNER. v. a. Mettre des bornes pour marquer des limites. Borner un champ. Borner un vignoble.

Il signifie aussi, Limiter, resserrer, renfermer dans une certaine étendue, dans un certain espace. La mer et les Alpes bornent l'Italie. La rivière qui borne son jardin.

Borner la vue, L'arrêter, l'empêcher de s'étendre plus loin. Des coteaux riants bornent agréablement la vue de ce côté-là.

BORNER, se dit, dans le même sens, en parlant Des personnes, par rapport à leurs propriétés, à leurs héritages. Il est borné par une grande forêt du côté du levant. Il acheta la pièce de terre qui le bornait au couchant. Ilveut vendre ce domaine, parce qu'il s'y trouve trop borné, et qu'il il ne ne saurait faire d'acquisitions pour s'arrondir.

BORNER, signifie encore, figurément, Modérer, restreindre. Borner son ambition, ses désirs, ses prétentions, ses espérances. Borner les pouvoirs d'un envoyé, d'un ambassadeur, d'un commandant. Borner la juridiction d'un tribunal.

Il s'emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Je me suis borné à demander, à exiger telle chose. Se borner au strict nécessaire. Il faut se borner à cela. Absolument: Il faut se borner. C'est un homme qui sait se borner.

BORNÉ, ÉE. participe.

Cette maison a une vue bornée, La vue en est de peu d'étendue.

Fig., Avoir des vues bornées, A voir peu de lumière, avoir peu d'étendue dans l'esprit; ou, dans un autre sens, Avoir peu d'ambition. Avoir l'esprit borné, étre borné, Avoir peu d'intelligence, peu de capacité, être capable de peu de chose. Une fortune bornée, Une fortune qui est médiocre, et qui ne peut guère augmenter. Une autorité bornée, Une autorité fort restreinte.

BORNOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Regarder d'un œil, en fermant l'autre, pour mieux connaître si un alignement est bien droit, si une surface est bien plane.

Il signifie également, Placer des

tions d'un mur, ou celle d'une rangée d'arbres qu'on veut planter. BORNOVÉ, ÉE. participe.

BOS

BOSAN. s. m. Breuvage fait avec du millet bouilli dans de l'eau. Les Tures font un grand usage du bosan. BOSEL. s. m. T. d'Archit. Membre rond, qui est la base des colonnes, et qu'on appelle plus communément Tore.

BOSPHORE. s. m. Nom du détroit quisépare la Thrace de l'Asie Mineure, et de celui qui forme l'entrée de la mer d'Azof. Le Bosphore de Thrace. Le Bosphore Cimmerien.

BOSQUET. s. m. Petit bois, touffe d'arbres. Un petit bosquet. De jolis bosquets. Planter un bosquet. Se promener dans un bosquet, sous un bosquet. Les bosquets de Versailles.

BOSSAGE. s. m. T. d'Archit. Toute saillie laissée exprès à la surface d'un ouvrage de pierre ou de bois, soit comme ornement, soit pour y faire quelque sculpture. Bossage en tele de diamant. Bossage rustique. Bossage brut. Laisser un bossage dans un tympan pour y tailler des armoiries, pour y sculpter des bas-reliefs. Mur à bossages, porte à bossages, colonne à boss bossages, Mur, porte, colonne ornés de bossages.

BOSSE. s. f. Grosseur ou saillie contre nature, qui se forme au dos ou à la poitrine, par la déviation de l'épine dorsale ou du sternum. Grosse bosse. Avoir une bosse par devant, une bosse par derrière.

Il se dit aussi de Certaines grosseurs que quelques animaux ont naturellement sur le dos. La bosse d'un chameau, d'un bison. Les deux bosses d'un dromadaire.

BOSSE, en termes d'Anatomie, se dit Des éminences arrondies qu'on remarque à la surface des os plats. Les bosses frontales. La bosse nasale. Les bosses pariétales. La bosse occipitale.

Il se dit particulièrement Des protubérances du crâne considérées comme

indices des penchants, des dispositions morales. Avoir la bosse de la musique, la bosse du vol, etc. Ce sens est ordinairement familier, etnes'emploie guère que par allusion au système du docteur Gall.

BOSSE, se dit encore vulgairement d'Une enflure, d'une tumeur qui provient d'un coup, d'une chute, d'une contusion. En tombant, il s'est fait une bosse au front.

Prov., Ne demander que plaie et bosse, Souhaiter qu'il y ait des querelles, des procès, qu'il arrive des malheurs, dans l'espérance d'en profiter, ou par pure malignité. Ce chirurgien, ce procureur ne demandait que plaie et bosse.

BOSSE, se dit aussi d'Une élévation dans toute superficie qui devrait être plate et unie. Un terrain plein de bosses. Une pièce d'argenterie pleine de bosses.

BOSSE, Se dit en outre pour Relief, et s'emploie principalement dans les locutions suivantes:

En termes de Sculpture, Ouvrages

BORNES, au pluriel, se dit de Tout I jalons pour tracer la ligne des fonda- I de ronde bosse, Les ouvrages de

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