Images de page
PDF
ePub

AISANCE, signifie aussi, État de fortune suffisant pour se procurer les commodités de la vie. Ilvit dans l'aisance. Il est dans l'aisance. Il a de l'aisance. Il jouit d'une honnête aisance. Il doit son aisance à son travail.

AISANCES, au pluriel, se dit d'Un lieu pratiqué dans une maison pour y satisfaire les besoins naturels. Les aisances d'une maison. Cabinet d'aisances. Fosse d'aisances. On dit de même, Lieux d'aisances.

AISE. s. f. Contentement, sentiment de joie, de plaisir, émotion douce et agréable, causée par la présence, par la possession d'un bien. Tressaillir d'aise. Etre transporté d'aise. Etre ravi d'aise. Il ne se sent pas d'aise.

AISE, signifie aussi, Commodité état commode et agréable. Etre à son aise, bien à son aise. Vous êtes là bien à votre aise. Se mettre à son aise. Mettre à l'aise. Travailler à son aise. Je ferai cela à mon aise. Par ellipse, A votre aise, A votre commodité, quand vous voudrez.

Etre à son aise, vivre à son aise, être fort à l'aise, Etre dans l'abondance selon sa condition. Prov., Il n'est malade que de trop d'aise, se dit D'un homme riche qui a de fréquentes incommodités.

Fig., Mettre quelqu'un à son aise, L'encourager, empêcher qu'il n'ait de la timidité ou de l'embarras, faire qu'il état de liberté et

de familiarité. Mettre les gens à leur

aise. Je le craignais, mais il m'a mis promptement à mon aise par la franchise de ses discours. Je n'osais vous parler de cela, mais vous me mettez à mon aise en m'en parlant le premier. On dit de même, C'est un homme agréable et commode avec qui on est toujours à son aise.

,

Fam., Se mettre à son aise, signifie quelquefois, Manquer aux convenances, en user avec trop de liberté, de familiarité.

Fam., N'en prendre qu'à son aise, Ne faire que ce qui plaît, sans se gêner, sans se fatiguer.

Fam., Vous en parlez bien à votre aise, se dit à un homme qui donne quelque conseil difficile à pratiquer, et qu'il n'est pas obligé de suivre, ou qui parle avec sang-froid des misères et des douleurs qu'il n'éprouve pas. Prov., Paixetaise, Doucement, paisiblement, commodément. Il n'a pas un grand bien, mais il vit chez lui paix el aise. Je ne demande que paix et aise, Jene demande qu'une vie tranquille, sans contrainte et sans soins. Le premier de ces exemples a vieilli. AISE, se dit au pluriel pour signifier, Les commodités de la vie; alors on ne l'emploie guère que dans ces phrases: Aimer ses aises. Chercher ses aises. Prendre ses aises. On n'a pas toutes ses aises en ce monde.

exemple

À L'AISE, loc. adv. Commodément, facilement, sans peine. On est fortà l'aise dans ce fauteuil. Une porte quis'ouvre à l'aise. Il tient six personnes à l'aise dans cette voiture. Cette ville n'est pas fort éloignée, on y va à l'aise dans un jour. Un cheval qui porte à l'aise, qui va à l'aise. AISE. adj. des deux genres. Qui a

de la joie, qui est content. Que je suis aise de vous avoir rencontré ! Je suis bien aise de vous voir en bonne santé. J'en suis très-aise, extrêmement aise, infiniment aise, on ne peut pas plus aise. J'en suis aise au dernier point. Il ne se sent pas, tant il est aise. Que je suis aise de cette nouvelle: Nous en sommesbien aises. Elle en est fort aise. Elle est tout aise et tout heureuse d'avoir trouvé, ce mari-là.

AISE, EE. adj. Facile. Cela est aisé, bien aisé. C'est une chose aisée. Il n'y a rien de si aisé. Des moyens courts et aisés. Voilà le chemin le plus aisé. Une chose aisée à faire. Cela est aisé à faire. Cela n'était pas aisé à trouver. Cet enfant est aisé à gouverner. Une lettre qui n'est pas aisée à lire. Il n'est pas aisé de bien écrire. Il est att de voir que cela le contrarie.

Cela vous est bien aisé à dire. Manière de parler qu'on emploie familièrement lorsqu'un homme donne quelque conseil difficile à pratiquer, et qu'il n'est pas obligé de suivre.

Cet homme est aisé à vivre, Il est d'un commerce facile et doux.

Atsé, signifie aussi, Commode. Une voiture aisée. Un cheval qui a des

allures aisées.

Un habit aisé, des souliers aisés, Un habit, des souliers qu'on met facilement, où l'on est à l'aise. Ces souliers sont trop aisés, Ils sont trop larges, ils ne serrent pas assez le pied.

Une morale, une dévotion aisée, Une morale, une dévotion reláchée.

Avoir les manières aisées, Avoir des manières d'agir faciles, où il n'y a rien de contraint, rien de gêné. Avoir la conversation aisée, Avoir une conversation facile et agréable. Avoir l'esprit aisé, Imaginer, concevoir, s'expliquer facilement. Avoir un style aisé, Écrire d'une manière naturelle, claire, qui semble n'avoir point donné de peine. Des vers aisés, Des vers qui paraissent faits sans peine, qui ne sentent point le travail. On dit plus ordinairement, Des vers fa

ciles.

Une taille aisée, Une taille libre, dégagée. On dit dans le même sens, Un air aisé.

Aisé, signifie encore, Qui est à son aise, qui est riche dans une condition médiocre. Un bourgeois aisé. C'est un homme aisé, fort aisé.

Il est aussi substantif, dans le même sens. La taxe des aisés. On l'a mis sur le rôle des aisés. Cet emploi est vieux.

AISEMENT. s. m. Commodité. Il est vieux, et ne se dit plus que dans cette phrase proverbiale, maintenant peu usitée, A son point et aisement, à ses bons points et aisements. A son aise, à, son loisir, à sa commodité.

AISEMENT. adv. Facilement. J'en viendrai aisément à bout. Je veux des souliers que je puisse mettre aisement. Travailler aisément. Faire aisément des vers. Il change aisément d'avis.

Il signifie aussi, Commodément. Ainsi on dit, Ce cheval va aisément, Il a les allures douces, commodes et aisées.

AISSELLE. s. f. Le dessous du bras

[blocks in formation]

AJONC. s. m. Arbuste fort épineux, à fleurs légumineuses et jaunes, et à feuilles petites, qui croît dans les lieux incultes et stériles, et qui est employé à divers usages économiques. Faire des fagots d'ajonc pour chauffer le four. Les jeunes pousses de l'ajonc servent à nourrir les bestiaux.

AJOURNEMENT. s. m. T. de Pratique. Assignation, ou avertissement qu'on fait donner, par officier public, à une personne, pour qu'elle se présente devant la justice à un jour désigné. Exploit d'ajournement. Ajournement fait à domicile, fait à personne. Le délai des ajournements.

En termes d'ancienne Procédure criminelle, Ajournement personnel, Assignation donnée à quelqu'un, en vertu d'une ordonnance ou d'un décret du juge, pour comparaître en personne, et répondre sur les faits dont il est accusé. Décerner un ajournement personnel. Décréter d'ajournement personnel. Décret d'ajournement personnel.

AJOURNEMENT, en matière de délibération, Renvoi d'une affaire à un autre jour fixe ou indéterminé. On a demandé l'ajournement de la délibération. Consentir à un ajournement. Ajournement indéfini. Ajournement à quinzaine.

AJOURNER.v.a. Assigner quelqu'un à certain jour en justice. Ajourner par exploit. Ajourner à comparaitre devant, etc. Faire ajourner. Ajourner des témoins. Ajourner quelqu'un pour dire ses causes d'opposition. On a dit autrefois : Ajourner devant le lieutenant civil, etc. Ajourner à son de trompe. Ajourner à trois briefs jours.

Il signifie aussi, en matière de délibération, Renvoyer à un certain jour ou à un temps indéterminé. Ajourner une affaire, une question, une discussion. La séance fut ajournée au lundi de la semaine suivante.

Il s'emploie quelquefois dans le langage de la conversation. Ajournons ce projet, celte partie de plaisir. AJOURNÉ, ÉE. participe. AJOUTAGE. s. m. T. d'Arts mécaniques. Chose ajoutée à une autre. AJOUTER. v. a. Mettre quelque chose de plus; Joindre une chose à une autre; Faire addition d'un nombre. Ce passage a été ajouté à ce livre. Il a ajouté de nouveaux legs à son testament. A toutes ces raisons ajoutez que... Ajoutez à cela que. Je n'ajouterai plus qu'un mot. Cette

compagnie n'était que de cinquante | ajuster. On dit de même, avec le soldats, on en a ajouté dix.

Ajouter au conte, ajouter à la lettre, Amplifier un conte par des circonstances inventées.

Ajouter foi à quelqu'un, ajouter foi à quelque chose, Croire ce que quelqu'un dit, croire quelque chose. On peut lui ajouter joi. Il ne faut pas lui ajouter foi trop légèrement. Ajoutez-vous foi à ces choses-là? pouvez ajouter foi vous dira. Je n'y ajoute au

[ocr errors]

tout

ce

Vous qu'il cune foi. AJOUTÉ, ÉE. participe. AJOUTOIR, S. m. Voyez AJUTAGE.

AJU

AJUSTAGE.s.m.T.de Monnayeur. Action d'ajuster, de donner à une pièce le poids légal.

AJUSTEMENT. s. m. Action par laquelle on ajuste quelque chose. L'ajustement d'un poids, d'une mesure, d'une machine.

Il signifie aussi, Accommodement. Chercher, trouver des ajustements dans quelque affaire, Chercher, trouver quelque voie, quelque moyen, quelque expédient, quelque tempérament, pour concilier deux personnes, pour accommoder quelque affaire.

Il se dit encore de La disposition, de l'arrangement d'une chose, de manière que ses diverses parties forment un tout régulier, agréable. L'ajustement de sa maison, de son jardin annonce qu'il a du goût.

Il signifie également, Parure. Elle n'est pas belle, elle a besoin d'ajustement. Un peu d'ajustement lui sied bien. Elle est si jeune et si belle, qu'il ne lui faut pas un grand ajustement.

Il se dit aussi Des parties de l'habillement qui servent à parer. Des ajustements de femme.

AJUSTER. v. a. Rendre un poids ou une mesure juste, conforme à l'étalon. Ajuster un poids, une mesure sur l'étalon. Ajuster un boisseau, un litre sur l'étalon. On dit de même, Ajuster une pièce de monnaie, Faire qu'elle ait exactement le poids légal; et dans un sens analogue, Ajuster une balance.

Il signifie aussi, Accommoder une chose, en sorte qu'elle convienne à une autre, et qu'elle s'y adapte bien. Ajuster un chassis à une fenêtre, un couvercle à une boite. Ajuster une vis à un écrou, une clef à une serrure. On dit, dans un sens analogue, avec le pronom personnel qu'Une chose s'ajuste bien, ne s'ajuste pas bien à une autre, avec une autre; que Deux choses s'ajustent bien ensemble; etc.

Prov. et fig., Ajustez vos flútes, se dit soit en parlant à un homme qui ne paraît pas bien d'accord avec luimême dans ce qu'il dit; soit en parlant À plusieurs personnes qui ne conviennent pas des moyens de faire réussir quelque chose.

Fig., Ajuster deux personnes, Les concilier, faire qu'elles soient d'accord touchant quelque chose. Il est difficile de les ajuster l'un avec l'autre. Il n'y a que vous qui puissiez les

pronom personnel: Ils se sont ajustés ensemble pour cela, Ils se sont concertés, ils sont convenus entre eux des moyens à employer pour faire réussir cette affaire. Ils ne sauront jamais s'ajuster. Ils ne sauront jamais s'accorder, s'entendre.

Ajuster un différend, Le terminer à l'amiable.

Fig., Ajuster des passages qui paraissent opposés, Les concilier ensemble, faire voir qu'ils n'ont qu'un même sens. Comment a justerez-vous ces passages opposés ?

Fig. et fam., Cela s'ajuste mal au dessein que vous avez, Cela ne s'y accommode pas, n'y convient pas.

Fig., S'ajuster au temps, S'y accommoder.

AJUSTER, signifie encore, Mettre une chose en état de bien faire son effet, Ajuster un ressort. Ajusterune machine. Ajuster son fusil pour tirer.

Ajuster son coup, Faire ce qu'il faut pour frapper juste, pour atteindre au but. Il ajusta son coup, et blessa le sanglier. Il a ajusté son coup, et a mis bas l'oiseau. On dit de même, Ajuster un lièvre, une perdrix, etc. On dit encore absolument, Ajuster, Viser juste. Le gibier est parti trop vite, je n'ai pas eu le temps d'ajuster. Ajuster toutes choses pour quelque dessein, Prendre des mesures pour faire réussir un dessein.

En termes de Manége, Ajuster un cheval, Lui enseigner ses exercices. Il a ajusté son cheval sur les voltes. Il l'a ajusté à toutes sortes d'airs de manège.

AJUSTER, signifie également, avec le pronom personnel, Se préparer à faire quelque chose, se mettre en état, en posture de faire quelque chose. S'ajuster pour courre la bague. Les joueurs de mail sont longtemps à s'ajuster pour frapper la boule.

AJUSTER, signifie aussi, Embellir par des ajustements. Il a bien ajusté sa maison. Voilà une chambre bien ajustée. Vous avez bien ajusté votre cabinet, votre jardin.

Il s'emploie de même en parlant De la parure dans l'habillement; et alors il s'applique principalement Aux femmes. Ses femmes de chambre ne peuvent jamais venir à bout de l'ajuster à son gre. On l'emploie souvent, dans cette acception, avec le pronom personnel. Cette femme est deux heures à s'ajuster.

Il s'emploie quelquefois ironiquement et familièrement. Voilà votre habit bien ajusté, vous voilà bien ajusté, se dit à un homme qui a été éclaboussé, et dont l'habit est couvert de boue. On l'a bien ajusté, on l'a ajusté de toutes pièces, se dit D'un homme qui a perdu son procès, qui a été condamné aux dépens. Si je vais , je vous ajusterai comme il faut, se dit A un inférieur qu'on menace de quelque mauvais traitement. AJUSTÉ, ÉE. participe. AJUSTEUR.s.m.T.de Monnayeur. Celui qui ajuste les flans et les met au poids que doivent avoir les espèces. AJUSTOIR.s. m. Petite balance où l'on pèse et ajuste les monnaies avant de les marquer. Il n'est plus usité : on dit, Trebuchet.

AJUTAGE ou AJUTOIR ou AJOUTOIR. s. m. (Le premier est le plus usité.) Tuyau de métal que l'on soude à l'extrémité du tuyau d'une fontaine, d'un jet d'eau, pour en former le jet gros ou menu, ou diversement configuré, selon le diamètre ou la forme qu'on donne à son ouverture. Gros ajutage. Petit ajutage. Ajutage à tête d'arrosoir. Il faut mettre un plus gros, un plus petit ajutage à cette fontaine. L'ajutoir est trop petit.

ALA

ALAMBIC. s. m. Sorte de vaisseau d'une construction plus ou moins compliquée, de formes très-variées, qui sert à distiller, et dont les pièces essentielles sont une cucurbite et un chapiteau. Alambic de verre. Alambic de cuivre. Alambic de terre. Le bec d'un alambic. Le cold'un alambic. Il faut mettre cela à l'alambic. Tirer a l'alambic. Tirer par l'alambic. Passer par l'alambic. Repasser par l'alambic.

Fig., Cette affaire a passé par l'alambic, Elle a été examinée avec un grand soin, avec une grande exactitude, elle a été discutée et approfondie.

ALAMBIQUER. v. a. Il ne s'emploie qu'au figuré, et dans ces phrases, Alambiquer l'esprit, s'alambiquer l'esprit, la cervelle, Fatiguer l'esprit, se fatiguer l'esprit, épuiser son esprit par une trop grande application à des choses abstraites. Ces questions ne servent qu'à alambiquer l'esprit. Cela n'a servi qu'à lui alambiquer l'esprit. S'alambiquer l'esprit mal à propos sur des questions épineuses, difficiles, inutiles. N'allez pas vous alambiquer l'esprit inutilement.

Il s'emploie quelquefois d'une manière absolue, et signifie, Raffiner, subtiliser. Dans ces sortes de matières, il ne s'agit pas d'alambiquer. Allez au fait, sans alambiquer plus longtemps. On sous-entend, le sujet, la pensée.

ÁLAMBIQUE, ÉE. participe. Il ne se dit que Des questions, des pensées, des réflexions trop subtiles et trop raffinées. Discours alambiqué.

ALANGUIR. v. a. Rendre languissant. Il est peu usité. ALANGUI, IE. participe.

ALARGUER. v. n. Se mettre au large, s'éloigner de la côte ou de quelque vaisseau. Il a vieilli. ALARGUÉ, ÉE. participe. ALARMANT, ANTE. adj. Qui alarme. Nouvelle alarmante. Situation alarmante.

ALARME. s. f. Cri, signal pour faire courir aux armes. Chaude alarme. Fausse alarme. Sonner l'alarme.Canon d'alarme. Cloche d'alarme.

Il se dit aussi d'Une émotion causée dans un camp dans une place de guerre, à l'approche ou sur le bruit de l'approche des ennemis. Donner l'alarme. L'alarme est au quartier, est au camp. Les ennemis nous donnaient de fréquentes alarmes.

Il se dit figurément de Toute sorte de frayeur et d'épouvante subite. Ila pris l'alarmebien légèrement. Vous nous avez donné une alarme bien chaude, bien des alarmes. Par cette nouvelle, il a porté l'alarme dans toute la famille.

Fig., Une fausse alarme, Une vaine crainte, une peur sans sujet.

Prov. et fig., L'alarmeest aucamp, se dit en parlant de quelque chose qui met tout d'un coup plusieurs personnes dans une grande inquiétude.

ALARME, se dit aussi pour Inquiétude, souci, chagrin; et, en ce sens, il s'emploie souvent au pluriel. Il est toujours en alarme. La présence de cet homme dans la ville la tient en alarme. Il est dans de grandes alarmes, dans de terribles alarmes, dans de continuelles alarmes. Il n'est pas encore revenu de ses alarmes. Cela lui donne des alarmes secrètes. On vivait alors au milieu des alarmes. Nourri dans les alarmes, Au milieu des combats, élevé dans les dangers de la guerre.

ALARMER. v. a. Donner l'alarme, causer de l'émotion, de l'épouvante, de l'inquiétude. Cela va alarmer tout le camp. Il ne faut pas que cela vous alarme. Il fut fort alarmé de cette nouvelle. Sa maladie nous a bien alarmės.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S'inquiéter, s'effrayer, être ému. Il s'alarme sans cesse. On croirait qu'il aime à s'alarmer. Je ne m'alarme pas du bruit. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits.

ALARMÉ, ÉE. participe.

ALARMISTE.'s. des deux genres. Celui, celle qui se plaît à répandre des bruits alarmants.

ALATERNE. s. m. T. de Botan. Arbrisseau, espèce de nerprun dont les feuilles sont rangées alternativement le long des tiges.

ALB

ALBATRE. s. m. Pierre d'une pâte homogène, d'un grain fin, demitransparente, susceptible d'un beau poli, et qui souvent est remplie de veines colorées. Albâtre oriental. Vase d'albâtre. Blanc comme l'albâtre. Albâtre naturel. Albâtre artificiel.

Fig., Un sein d'albâtre, Un sein extrêmement blanc. On dit de même, L'albâtre de son sein.

ALBATROS. s. m. (On fait sentir I'S.) T. d'Hist. nat. Genre d'oiseaux palmipèdes, qui habitent les mers australes, et qui sont très-voraces. L'albatros est le plus grand des oiseaux aquatiques.

ALBERGE. s. f. Sorte de pêche ou d'abricot, d'un goût très-agréable. un panier d'alberges.

ALBERGIER.s. m. Arbre qui porte des alberges. ALBINOS. s. m. (On fait sentirl'S.) Homme qui a la peau blafarde, les cheveux et le poil presque blancs, et les yeux d'un gris påle ou rougeâtre. Les albinos ont les yeux tellement sensibles qu'il leur est impossible de supporter la lumière du jour. ALBRAN, s. m. Voyez HALERAN. ALBRENE,, adj. Voyez HALBRENÉ. ALBUGINE, EE. adj. T. d'Anat. Il se dit De certaines membranes, de certains tissus dont la couleur est blanche. Tunique albuginċe. Fibre albu

[blocks in formation]

ALBUGINEUX, EUSE. adj. T. d'Anat. Qui est formé par la fibre albuginée.

ALBUGO. s. f. T. de Médec. Tache blanche qui se forme à l'œil, et qui est causée par le dépôt d'une matière blanche dans les lames de la cornée.

ALBUM. s. m. (On prononce Albome.) Mot emprunté du latin. Il se dit d'Un cahier que portent les voyageurs, et sur lequel ils engagent les personnes célèbres à écrire leur nom, auquel elles joignent quelquefois une sentence. Ce jeune Allemand vous prie d'inscrire votre nom sur son album.

Il se dit aussi Des cahiers sur lesquels certaines personnes invitent des gens de lettres et des artistes à écrire de la prose ou des vers, à faire quelque dessin, ou à noter quelque air de musique.

ALBUMINE. s. f. T. de Chimie. Il se dit Du blanc d'œuf, et d'une substance de même nature qu'on trouve dans diverses matières végétales et animales. Albumine animale, végétale.

ALBUMINEUX, EUSE, adj. Qui contient de l'albumine. Liquide albumineux. Substance albumineuse.

ALC

ALCADE. s. m. Mot emprunté de l'arabe. Nom qu'on donne, en Espagne, à certains juges ou magistrats: leur attribut distinctif est une longue baguette blanche.

ALCAÏQUE. adj. des deux genres. Il se dit D'une sorte de vers ou mètre grec inventé par Alcée, et adopté par les Latins. Un vers alcaique. Dans ce sens, il est quelquefois substantifmasculin. Un alcaique.

Il se dit aussi D'une espèce d'ode grecque ou latine dans chaque strophe de laquelle entre un nombre déterminé de vers alcaïques.

ALCALESCENCE. s. f. T. de Chimie. Etat d'un corps alcalescent.

ALCALESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Il se dit d'Une substance dans laquelle les propriétés alcalines commencent à se développer, ou même prédominent déjà.

ALCALI. s. m. Nom donné primitivement à la plante marine quí fournit la soude du commerce, et ensuite au produit salin de l'incinération de ce végétal.

Il s'applique, par extension, à Toutes les substances qui ont des propriétés chimiques analogues à celles de la soude, c'est-à-dire une saveur àcre et la faculté de verdir les couleurs bleues des végétaux. Les anciens chimistes ne connaissaient que trois alcalis, l'ammoniaque, la potasse et la soude: ils nommaient le premier Alcali volatil, et les deux autres Alcalis fixes. Les alcalis ont la plus grande tendance à s'unir avec les

acides.

ALCALIN, INE. adj. T. de Chimie. Qui a rapport aux alcalis. Caractère alcalin. Propriété, réaction alcaline. Il signifie aussi, Qui appartient à la classe des alcalis; et, plus générale

ment, Qui jouit des propriétés alcalines, qui se rapproche des alcalis par ses propriétés. Substance alcaline. Sel alcalin. Terres alcalines.

ALCALISER. v. a. T. de Chimie. Faire développer dans une substance les propriétés alcalines qui y étaient masquées par une autre substance, ou Rendre alcaline une substance en y ajoutant un alcali.

ALCALISÉ, ÉE. Participe. ALCANTARA.s.m. Ordre militaire d'Espagne, institué en 1170. On nommait anciennement les chevaliers d'Alcantara, chevaliers du Poirier.

ALCARAZAS. s. m. (On fait sentir I'S.) Mot tiré de l'espagnol. Il se dit d'Un vase que l'espèce de terre dont il est fait rend très-poreux, et dans lequel l'eau se rafraichit, lorsqu'il est exposé à un courant d'air.

ALCEE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Malvacées, qui comprend trois espèces: l'Alcée rose, appelée aussi Rose trémière et Passe-rose; l'Alcée à feuilles de figuier, et l'Alcée de la Chine. L'alcée rose est très-répandue dans les jardins d'agrément. ALCHIMIE. s. f. qui consistait dans remède universel, et d'un moyen propre à opérer la transmutation des mé

taux.

Art chimérique

ALCHIMILLE. s. f. Voyez Piedde-lion, dans l'article PIED.

ALCHIMIQUE. adj. des deux genres. Qui a rapport, qui appartient à l'alchimie. Livre alchimique. Travaux alchimiques. Réveries alchimiques.

ALCHIMISTE. s. m. Celui qui s'occupe d'alchimie. Les alchimistes passaient leur vie à chercher ce qu'ils appelaient la Pierre philosophale ou le Grand œuvre, c'est-à-dire, un moyen d'opérer la transmutation des métauх.

ALCOOL. s. m. T. de Chimie, emprunté de l'arabe. Liquide léger et volatil qui est le principal résultat de la fermentation du sucre, et que,

des manipulations diverses, on

dégage des substances étrangères, de l'eau surtout, avec lesquelles il est mêlé: c'est de l'esprit-de-vin dégagé de la plus grande partie ou de la totalité de l'eau qu'il contenait.

ALCOOLIQUE. adj. des deux genres. Qui contient de l'alcool. Liqueur alcoolique.

ALCOOLISER. v. a. T. de Chimie. Dégager l'esprit-de-vin de sa partie aqueuse; ou Mêler de l'alcool à un autre liquide. Il est peu usité, surtout dans la première acception. ALCOOLISÉ, ÉE. participe.

ALCORAN. s. m. Le livre qui contient la loi de Mahomet. Lire l'Alcoran. On dit aussi et mieux, Le Coran.

Il signifie également, La loi de Mahomet contenue dans l'Alcoran. Abjurer l'Alcoran.

Fam., Jen'y entends pas plus qu'à l'Alcoran, se dit en parlant D'une chose à laquelle on n'entend rien.

ALCOVE. s. f. Enfoncement pratiqué dans une chambre pour y placer unlit. Alcove carrée. Alcove cintrée. Une belle alcove. Une alcove magnifique. Une chambre à alcove.

ALCYON.s. m. Oiseau de mer de l'ordre des Passereaux. Les poëtes ont feint que les alcyons rendaient la mer calme pendant qu'ils faisaient leurs petits. Le martin-pécheur est une espèce d'alcyon.

ALCYONIEN. adj. m. Appartenant à l'alcyon. Il n'est usité que dans cette locution, Les jours alcyoniens, qui sont Sept jours avant le solstice d'hiver, et sept jours après, pendant lesquels on dit que l'alcyon fait son nid, et que la mer est ordinairement calme.

ALD

ALDÉBARAN. s. m. Terme d'Astron., emprunté de l'arabe. Nom d'une étoile fixe de la première grandeur, qui est dans l'œil du Taureau.

ALDÉE. s. f. T. de Géogr., qui est une corruption du mot espagnol et portugais Aldea. Il sert à désigner Les bourgs et les villages des possessions européennes, en Afrique et dans les Indes. Les aldées de la côte de Coromandel.

ALDERMAN. s. m. Nom qu'on donne, en Angleterre, à certains officiers municipaux, chargés de la police. Les aldermans de Londres.

[blocks in formation]

ALEGRO. adv. Voyez ALLEGRO. ALÈNE. s. f. Espèce de poinçon de fer, qui est emmanché dans un morceau de bois rond, et dont on se sert pour percer le cuir et pour le coudre. Alene plate, ronde, carrée. Manche d'alene. Les cordonniers, les bourreliers, etc., se servent d'alenes. La pointe d'une alene.

En Botan., Feuilles en alene. Voyez SUBULE. ALENIER. s. m. Celui qui fait et vend des alènes.

ALENOIS. adj. m. Il ne s'emploie que dans cette dénomination, Cresson alénois, Plante crucifère qui a, comme le cresson, une saveur piquante, et qu'on met dans les salades de laitue ou de chicorée, pour en relever le goût. Cultiver du cresson alénois.

ALENTOUR. adv. Aux environs. Tourner, roder alentour. Les échos d'alentour. Les bois d'alentour. Quand il n'est pas précédé de la préposition de, quelques-uns écrivent, A l'entour.

[blocks in formation]

ALERION. s. m. T. de Blason. Petit aiglon qu'on représente avec les ailes étendues, et sans bec ni pieds.

ALERTE. adv. Debout, soyez sur vos gardes, prenez garde à vous. Alerte, alerte, soldats.

Il s'emploie aussi substantivement, et alors il est féminin. Donner une vive alerte. Nous avons eucette nuit

trois ou quatre alertes.

ALERTE. adj. des deux genres. Qui est vigilant, et qui se tient sur ses gardes. On ne le surprendra pas aisément, il est toujours alerte.

Il signifie aussi, Habile à voir et prompt à saisir ce qui peut lui être utile, avantageux. Un homme plus alerte que lui avait obtenu la place. Il est alerte à saisir les occasions de gagner de l'argent. Il est fort alerte pour tout ce qui convient à

ses intérêts.

Il signifie encore, Gai, vif, agile; et il se dit D'un jeune garçon ou d'une jeune fille. Un jeune garçon alerte. Une jeune fille alerte.

ALEVIN. s. m. Menu poisson qui sert à peuplerles étangs. Il faut jeter de l'alevin dans cet étang.

ALEVINAGE. s. m. Menu poisson que les pêcheurs rejettent dans l'eau. ALEVINER. v. a. Jeter de l'alevin dans un étang. Aleviner un étang. ALEVINÉ, ÉE. participe.

ALEXANDRIN. adj. m. Il n'est usité que dans cette locution, Vers Alexandrin, Vers français de douze syllabes quand la rime est masculine, et de treize syllabes quand elle est féminine. Les tragédies, les poëmes épiques sont ordinairement écrits en vers alexandrins. La césure, le repos du vers alexandrin doit être immédiatementaprèsla sixièmesyl

labe. Les vers alexandrins sont aussi appelés vers héroïques.

Il s'emploie quelquefois substantivement. Un alexandrin. On dit absolument et collectivement, L'alexandrin, pour Les vers alexandrins. Employer l'alexandrin dans un poëme. ALEXIPHARMAQUE.adj.desdeux genres. T. de Médec. Il s'est dit Des remèdes que l'on croyait propres à expulser du corps les principes morbifiques, ou à prévenir l'effet des poisons pris à l'intérieur.

Il s'employait aussi comme substantif masculin. Un bon alexipharmaque. ALEXITÈRE. adj. des deux genres. T. de Médec. Il s'est dit Des médicaments qu'on employait pour prévenir l'effet des poisons, des venins mis en contact avec l'extérieur du corps. Eau alexitère. Trochisque alexitere. Il s'employait aussi comme substanLa locution À l'entour s'employait tif masculin. Un bon alexitère. autrefois, comme préposition, en y ALEZAN, ANE. adj. De couleur ajoutant de, et l'on disait à l'entour I fauve, tirant sur le roux. Il ne se dit

qu'en parlant De chevaux. Un cheval de poil alezan. Un cheval alezan. Une jument alezane. Un cheval alezan brûlé, alezan moreau, alezan doré.

ALEZAN, est aussi substantif, et signifie, Un cheval de poil alezan. Il était monté sur un alezan.

ALEZE. s. f. T. de Médec. Drap ou lé de toile, plié en plusieurs doubles, dont on se sert pour soulever les malades et les tenir propres. Les alèzes sont ordinairement de vieux linge. Soulever, envelopper un malade avec une alèze. Mettre une alèze autour d'un malade.

ALG

ALGALIE. s. f. T. de Chirur. Mot d'origine arabe, qui signifie, Une sonde creuse.

ALGANON.s. m. Chaîne qu'on met aux galériens.

ALGARADE. s. f. Sortie contre quelqu'un, insulte faite brusquement, avec un certain éclat, sans sujet, ou pour un sujet très-léger. Faire une algarade. Il lui a fait mille algarades. Il vint nous faire une algarade. Ce mot est familier.

ALGEBRE.s.f. Partie des mathématiques qui, considérant les grandeurs d'une même nature sous la seule acception abstraite de leur inégalité, les exprime par des caractères communs à toutes leurs valeurs particulières, et développe ainsi leurs relations de quantité les plus générales. Apprendre l'algèbre. Savoir l'algebre.

Il se dit aussi d'Un traité d'algèbre. L'Algèbre de Bezout.

Fig. et fam., C'est de l'algèbre pour lui, se dit en parlant D'un homme qui n'entend rien du tout à la chose, dont il est question.

ALGEBRIQUE. adj.des deux genres. Qui appartient à l'algèbre. Calcul algébrique. Formule algébrique. Opérations algébriques.

ALGEBRISTE. s. m. Celui qui sait l'algèbre, qui fait des opérations d'algèbre. C'est un bon algébriste.

ALGIDE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui fait éprouver ou dans lequel on éprouve une sensation de froid glacial. Fièvre algide. La période algide du choléra-morbus.

ALGUAZIL. s. m. (On prononce Algouazil.) Mot qui a passé de l'arabe dans l'espagnol, et qui se dit par plaisanterie ou par mépris, en français, Des gens que la police ou la justice charge de faire des arrestations. Il fut arrêté par des alguazils.

ALGUE. s. f. Sorte d'herbe qui croît dans la mer, et qu'elle jette quelquefois sur ses bords. L'algue et le sable servent à faire des digues. Il croît beaucoup d'algues sur les rivages de la Méditerranée. Les algues forment une famille de plantes cryptogames.

ALI

ALIBI. s. m. T. de Jurispr. criminelle. Présence d'une personne dans un lieu autre que celui où a été commis le crime ou le délit dont on l'accuse. Il ne prend pas d'S au pluriel, On l'accusait d'un meurtre commis à Charenton; mais il a prouvé son alibi, et il a été acquillé. La fausseté de cette pièce a été prouvée par un alibi. Prouver l'alibi. Prouver son alibi. Les alibi sont fréquents en matière criminelle.

ALIBIFORAIN. s. m. Propos qui n'a point de rapport à la chose dont il est question. Il ne m'a donné que de mauvaises excuses, de mauvaises défaites, des alibiforains. Il est familier et peu usité.

ALIBILE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui est propre à nourrir. ALIBORON. s. m. Il ne s'emploie que dans cette locution familière, Maitre aliboron, Homme ignorant, stupide, ridicule. C'est un mailre aliboron.

ALIDADE. s. f. Règle mobile qui tourne sur le centre d'un instrument avec lequel on prend la mesure des angles. Diriger l'alidade vers un objet.

ALIÉNABLE. adj. des deux genres. Qui se peut aliéner. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Il y a des biens qui ne sont pas alienables. Les terres substituées ne sont pas aliénables.

ALIENATION. s. f. Transport de la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Alienation d'un domaine, d'une terre. Aliénation volontaire. Alienation forcée.

Alienation des volontés, des esprits, Eloignement que des personnes ont les unes pour les autres.

Alienation d'esprit, ou Aliénation mentale, Egarement d'esprit, folie. ALIENER. v. a. Transférer à un autre la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Aliéner une rente. Alièner une terre, un domaine. Aliéner des meubles précieux. Il y a des biens qui ne peuvent pas s'aliéner. C'est aliener son argent que de le placer par contrat de constitution.

Fig., Aliéner les affections, les cœurs, les esprits, Faire perdre la bienveillance, l'affection, l'estime. Cela lui aliéna le cœur des peuples. Il a des manières hautes qui aliènent les esprits. Il a aliéné les esprits, il s'est alienė, il s'aliénera les esprits par ses manières hautaines. Les esprits étaient aliénés.

Aliener l'esprit, Faire perdre l'esprit, rendre fou, faire devenir fou. Sa dernière maladie lui a aliéné l'esprit.

ALIENÉ, ÉE. participe. Domaine alienė. Terre aliénée. Cœursaliénés. Esprits aliénés. Aliéné d'esprit. Avoir l'esprit aliéné.

Il s'emploie substantivementet absolument, pour désigner Ceux qui sont fous, qui ont perdu l'esprit. La médecine a des traitements pour les aliénés. Un hospice pour les aliénés.

ALIGNEMENT. s. m. Ligne qu'on tire, afin qu'une muraille, qu'une rue, qu'une allée, qu'un chemin, soient dirigés en ligne droite. On a pris l'alignement de la rue qu'on veut bátir. Prendre des alignements. Il a mal pris ses alignements. Cet ou

vrage de maçonnerie n'est pas d'alignement, N'est pas en ligne droite.

Il se dit, particulièrement, de La ligne indiquée par la voirie pour la direction d'une rue, ligne qui n'est pas toujours entièrement droite. Donner l'alignement, un alignement. Suivant l'alignement qui en a été donné. Cette maison est, n'est pas sur l'alignement. Cette rue est, n'est pas dans l'alignement.

ALIGNEMENT, se dit aussi de L'action d'aligner ou de s'aligner, et s'emploie surtout en parlant D'une troupe. Après chaque mouvement, onrectifie l'alignement. Un bon alignement. Un alignement défectueux. Se jeter en dehors de l'alignement. Rentrer dans l'alignement. On commande, A droite ou à gauche, alignement, Alignez-vous en regardant à votre droite, à votre gauche; et de même, Sur le centre, alignement.

ALIGNER. v. a. Ranger, dresser sur une même ligne droite. Il se dit ordinairement Des bâtiments et des jardins. On n'a pas bien aligné cette muraille, cette allée. Cette nouvelle rue est bien alignée.

Aligner une troupe, des soldats, Les ranger, les disposer exactement en ligne droite. Aligner le premier rang. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'aligner. Alignezvous. Le bataillon s'est aligné en un

clin d'œil.

Fig. Aligner ses phrases, aligner ses mots, Soigner jusqu'à l'affectation ce qu'on écrit ou ce qu'on dit. ALIGNÉ, ÉE. participe.

ALIMENT. s. m. Nourriture, ce qui se mange, se digère, et entretient la vie. Le pain est un bon aliment. Les aliments les plus simples sont les plus sains. Des aliments légers, substantiels, lourds.

Il signifie quelquefois, L'action de nourrir. Des biens destinés pour l'aliment des pauvres. Ce sens est peu usité.

ALIMENTS, au pluriel, se dit généralement de Tout ce qu'il faut pour nourrir et entretenir une personne; et s'emploie surtout en Jurisprudence. Les enfants doivent des aliments à leurs père et mère et autres ascendants qui sont dans le besoin. On lui adjugea une pension pour ses ali

ments.

ALIMENT, se dit souvent au figuré. Le bois est l'aliment du feu. Les sciences sont l'aliment de l'esprit. C'est un esprit vif, il faut lui donner del'aliment. L'aliment des passions. L'aliment des factions.

ALIMENTAIRE. adj. des deux genres. Qui est propre à servir d'aliment. Lessubstances alimentaires. Plantes alimentaires.

En Médec., Régime alimentaire, Régime que l'on suit à l'égard des

aliments.

En Jurispr., Pension alimentaire, Pension réglée par autorité de justice, ou par convention entre les parties; et, Provision alimentaire, Somme accordée par provision à l'une des parties pour vivre, en attendant le jugement du fond de l'affaire.

ALIMENTATION. s. f. Action de nourrir, de se nourrir. Il ne s'emploie guère qu'en termes d'Hygiène. Sub

stituer un mode d'alimentation à un autre.

ALIMENTER. v. a. Nourrir, fournir les aliments nécessaires. Le marchè ne fournit pas de quoi alimenter la ville. Ces provinces alimentaient la capitale de l'empire.

Il s'emploie aussi figurément. Ces matières alimentaient l'incendie. Cette nouvelle alimente les conversations, les journaux. Alimenter la haine, la sédition. ALIMENTÉ, ÉE. participe. ALIMENTEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui nourrit. Remèdes alimenteux. Sucs alimenteux.

ALINEA. Loc. adv., empruntée du latin, et qui signifie, A la ligne. Quand on dicte à quelqu'un, on dit Alinéa, c'est-à-dire, Quittez la ligne où vous en êtes, et commencezen une autre au-dessous.

Il s'emploie plus ordinairement comme substantif masculin. Lisezjusqu'au premier alinéa. Observez les alinéa.

Il se dit souvent, par extension, d'Un passage, d'un paragraphe compris entre deux alinéa. Le premier alinéa de ce chapitre est fort long. Unpetitalinéa. Unalinéa très-court.

ALIQUANTE. adj. des deux genres. T. de Mathém. Il se dit Des parties qui ne sont pas exactement contenues dans un tout; par opposition Aux parties aliquotes, qui y sont contenues exactement. Le nombre trois est une partie aliquote de neuf, et le nombre deux en est une parlie aliquante.

ALIQUOTE. adj. f. Il n'est usité que dans cette locution, Partie aliquote, Partie contenue un certain nombre de fois juste dans un tout. Trois est une partie aliquote de douze. Le pouce est une partie aliquote du pied.

Il se prend quelquefois substantivement. Deux est une aliquote de six. ALITER. v. a. Forcer à se mettre au lit, à garder le lit. Cette blessure l'a alité pendant trois mois.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signific, Se mettre, se tenir au lit pour cause de maladie. Il y avait longtemps qu'il trainait, enfin il a été contraint de s'aliter.

ALITÉ, ÉE. participe. Elle est alitée depuis hier.

ALIZE. s. f. Sorte de fruit aigrelet, de la grosseur d'une petite cerise. Manger des alizes.

ALIZE. adj. m. T. de Marine. Il se dit De certains vents réguliers, spécialement de ceux qui règnent entre les deux tropiques, et qui soufflent de l'est à l'ouest. Les vents alizés.

ALIZIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte des alizes, et qui croît naturellement dans les hois. On cultive plusieurs espèces d'aliziers. Alizier blanc. Alizier de Fontainebleau; etc.

[blocks in formation]

1

« PrécédentContinuer »