mari refuse de reconnaître un enfant dont sa femme est accouchée. On dit de même, Désaveu de paternité. DÉSAVEU, signifie quelquefois, Rétractation. Il fit un désaveu public de sa doctrine. Il signifie aussi, L'action ou l'acte par lequel on déclare n'avoir point autorisé une personne à faire ou à dire ce qu'elle a fait ou dit. Cela est sujet à désaveu. Acte de désaveu. Former une demande en désaveu contre un avoué. Il exigea de ce prince un désaveu formel de la conduite tenue en cette occasion par son ambassadeur. Il se dit, par extension, De tout ce qui équivaut à un désaveu. Sa vie entière est un désaveu des principes qu'on lui suppose. Cette conduite était un éclatant désaveu de celle que l'ambassadeur avait le nue. DÉSAVEUGLER. v. a. Tirer quelqu'un de l'aveuglement, le détromper d'une erreur, le guérir d'une passion. Il est enfin désaveuglė. DÉSAVEUGLÉ, ÉE. participe. DESA VOUER. v. a. Nier d'avoir dit ou fait quelque chose. Vous l'avez dit, vous n'oseriez le désavouer. Je ne désavoue pas que je n'en aie été faché, que j'en ai été faché. Il signifie particulièrement, Ne vouloir pas reconnaître une chose pour sienne. Désavouer un ouvrage. Désavouer son seing, sa signature. Désavouer quelqu'un pour son parent. Il désavoue hautement les opinions qu'on lui prête. Il a désavoué l'enfant dont on prétendait qu'il était le père. Cette mère dénaturée a désavoué son enfant. Si vous étiez capable d'une telle action, je vous désavouerais pour mon fils, pour mon sang. Il signifie également quelquefois, Rétracter. Lui-même désavoua les opinions, les doctrines qu'il avait professées jusqu'alors. Il désavoua tout ce qu'il avait dit d'injurieux contre elle. Il signifie encore, Déclarer qu'on n'avait point autorisé quelqu'un à faire ou à dire ce qu'il a fait ou dit. Il n'a été désavoué de rien. Désavouer un ambassadeur, un procureur, un mandataire. On dit de même, Désavouer les paroles, la conduite, etc., d'un ambassadeur, d'un agent quelconque. Il signifie quelquefois figurément, Désapprouver, condamner, réprouver. Des principes que la morale, qu'une saine politique désavoue. Le goût désavoue ces fictions bi zarres. DÉSAVOUÉ, ÉE. participe. DESCELLER. v. a. Détacher ce qui est scellé en plâtre, en plomb, etc. Il faut desceller ces gonds. DESCELLER, signifie aussi, Öter le sceau d'un acte, d'un titre. DESCELLÉ, ÉE. participe. DESCENDANCE. s. f. Extraction, filiation. Il dit qu'il est de cette maison, mais il ne prouve pas bien sa descendance. La généalogie et descendance d'un tel. DESCENDANT, ANTE. adj. Qui descend. En termes de Marine, La En termes de Généalogie, Ligne descendante, La postérité de quelqu'un; par opposition à Ligne ascendante, qui se dit de La suite des ancêtres de quelqu'un. En termes de Musique, Gamme descendante, La suite des tons de la gamme entonnée du haut en bas. En termes d'Astronomie, Signes descendants, Les signes du zodiaque par lesquels le soleil paraît descendre, depuis le solstice d'été jusqu'au solstice d'hiver. En Arithmétique, Progression descendante, Celle dont les nombres vont en décroissant. DESCENDANT, ANTE. s. Celui, celle qui descend, qui tire son origine d'une personne, d'une race. Il s'emploie le plus souvent au pluriel. C'est un de ses descendants. C'est une descendante de ce grand homme. Les descendants d'Abraham. Les descendants de saint Louis. Le mariage est défendu entre les ascendants et descendants en ligne directe. DESCENDRE. v. n. Aller de haut en bas. (Il se conjugue avec le verbe Avoir ou avec le verbe Etre, selon que l'on considère l'action ou son résultat.) Descendre d'une montagne dans la plaine. Descendre de sa chambre. Descendre d'un arbre, du haut d'une maison. Descendre en parachute. Descendre de cheval, de voiture, d'un bateau. Descendre à la cave. Descendre dans un puits. Descendez là. Descendre de dessus un échafaud.Notre-Seigneur descendit aux enfers. Le Saint-Esprit descendit sur les apôtres en langues de feu. Il a descendu bien promptement. Il était monté, il est descendu. On l'emploie souvent dans un sens actif. Descendre une montagne. Descendre les degrés, l'escalier. Descendre à terre, ou simplement, Descendre, Débarquer. Nous descendîmes dans une île. Fig., Descendre du trône, Cesser de régner. Poétiq., Descendre au cercueil, au tombeau, Mourir. En termes de Guerre, Descendre la garde, la tranchée, se dit D'une troupe qui se retire d'un poste, d'une tranchée, après avoir été relevée par une autre. DESCENDRE, s'emploie quelquefois figurément, dans le premier des sens qui précèdent. Ainsi on dit: Descendre en soi-même, descendre dans sa conscience, Consulter, interroger sa conscience. Descendre dans le détail, dans les détails d'une affaire, d'une question, En rapporter ou en examiner les particularités, les circonstances. DESCENDRE, signifie particulièrement, Faire une irruption à main armée en arrivant par mer. Les Sarrasins descendirent en Espagne. Il se dit pareillement D'une irruption qui se fait par terre, quand on vient d'un pays qui est regardé comme plus élevé. Les Goths, les Lombards descendirent en Italie. DESCENDRE, signifie encore absolument, Mettre pied à terre, et se dit D'un voyageur qui s'arrête quelque part pour coucher, pour faire un séjour, etc. Il alla descendre chez un de ses amis. Il descendit à l'hôtel de France. Il signifie également, en termes de Palais, Se transporter en quelque endroit pour y procéder à un examen ou à toute autre opération. La justice a descendu chez lui. DESCENDRE, signifie en outre figurément, S'abaisser, et se dit tant en bonne qu'en mauvaise part. Elle ne voulut pas descendre à se justifier. Il descendit jusqu'à la prière. Il descend à des détails trop minutieux. Il signifie aussi figurément, Déchoir. Il vaut mieux monter que descendre. Parvenu à ce degré de puissance, il ne pouvait plus que descendre. Dieu l'a fait descendre de ce comble de gloire. DESCENDRE, se dit, par une extension du premier sens, De tout ce qui tend, se dirige ou est porté, poussé de haut en bas. Quand on a mélé des substances légères et des substances pesantes, ces dernières descendent. Ce sentier descend vers le village. Les rivières descendent, vont toujours en descendant depuis leur source. Les bateaux qui descendent. Il se prend quelquefois activement. Les bateaux qui descendent la rivière. Il s'emploie aussi figurément dans la même acception. La corruption ne tarda pas à descendre des hautes classes parmi le peuple. DESCENDRE, se dit encore pour Baisser. Voici le moment du reflux, l'eau commence à descendre. Le thermomètre a descendu de quatre degrés depuis hier. Le baromètre descend. Il signifie aussi, S'étendre de haut en bas. Ses cheveux lui descendent jusqu'à la ceinture. Il a un manleau qui lui descend jusqu'aux talons. Il signifie quelquefois particulièrement, Aller en pente. La route descend beaucoup en cet endroit. DESCENDRE, en termes de Musique, signifie figurément, Aller, passer de l'aigu au grave. Descendre d'un ton, d'une quinte, etc. Sa voix ne peut descendre plus bas. Descendre avec facilité en chantant. DESCENDRE, en termes de Généalogie, Etre issu, tirer son origine d'une personne, d'une race. Il descend des anciens rois de tel pays. Il descend de Charlemagne. Les Français descendent des Germains. Les généalogistes vous feront descendre d'où il vous plaira. Descendre de mâle en mâle en droite ligne. Il descend de telle maison par les femmes. DESCENDRE, est aussi verbe actif; et alors il signifie, Öter une chose la mettre plus bas. Descendez ce tableau. Il faut descendre cela plus bas. Descendre du vin à la cave. Descendre un cercueil dans la fosse. On descendit la châsse du saint pour la porter en procession. Descendre un homme de cheval. On a descendu plusieurs passagers dans ou une personne d'un lieu haut pour | plomb. On dit dans le même sens, cette ile. DESCENDU, UE. participe. DESCENTE. s. f. Action de descendre, ou par laquelle on descend. La descente de Notre-Seigneur aux enfers. La descente du Saint-Esprit sur les apôtres. La descente d'un ouvrier dans une carrière, dans un puits. Descente en parachute. Cette montagne est rude à la descente. Pendant la descenteendant la des cente, ou Au moment de la descente. Cette locution se rapporte ordinairement à la personne indiquée par le régime direct ou indirect du verbe qui précède. Il lui donna la main à la descente de l'escalier. Il alla le recevoir à la descente du vaisseau. Il alla le complimenter à sa descente de la voiture, à la descente de la voiture. DESCENTE, Se dit aussi d'Une irruption des ennemis par mer ou par terre. La descente des Normands dans la Neustrie. Les Anglais firent une descente en Flandre. La descente des Goths en Italie. Il signifie également, L'action de se transporter dans un lieu par autorité de justice, pour en faire la visite, pour y procéder à quelque perquisition, etc. On a ordonné une descente sur les lieux. Il y sera fait une descente Une descente de justice. La justice a fait une descente chez lui. DESCENTE, se dit encore d'Une pente par laquelle on descend. Nous allons trouver une descente à quelque distance. Cette montagne est fort escarpée, cet escalier est trop droit, la descente en est rude, bien roide, bien difficile. Notre voiture a failli verser à la descente de cette colline. En termes de Guerre, Descente de fossé, Tranchée ou galerie que l'assiégeant pratique à travers la contrescarpe pour atteindre le fond du fossé. Travailler à la descente du fossé. Faire la descente du fossé. DESCENTE, se dit, par extension, Du mouvement de haut en bas de quelque chose que ce soit. La descente des eaux. Hater la descente d'un aérostat, en laissant échapper une partie du gaz qu'il con tient. Il signifie absolument, en Chirurgie, Hernie, rupture, incommodité qui consiste dans le déplacement des intestins. Il a une descente qui l'empeche d'aller à cheval. Descente de matrice, Déplacement de la matrice, dans lequel ce viscère est plus ou moins abaissé et paraît quelquefois en dehors. eaux ou DESCENTE, en Architecture, Tuyau qui porte les d'un chéneau d'une cuvette jusque sur le pavé, ou par lequel descendent les eaux d'un réservoir. Une descente de fer, de Tuyau de descente. DESCENTE, signifie aussi, L'action par laquelle on descend quelque chose. La descente de la chasse de sainte Geneviève. Descente de croix, Tableau, gravure représentant Notre-Seigneur qu'on détache de la croix. La Descente de croix de Rubens. Ila acheté une belle Descente de croix. DESCRIPTIF, IVE. adj. Qui a pour objet de décrire. Genre descriptif. Poésie descriptive. Géométrie descriptive. Anatomie descriptive. DESCRIPTION. s. f. Discours par lequel on décrit, on dépeint. Il y a de belles descriptions dans cet historien, dans ce poëte. La description d'un palais, d'une maison, d'un jardin, d'un paysage, d'une tempête, des effets d'une passion. Faire une description. La description d'un appareil, d'une machine. La description des symptômes d'une maladie. La description d'une plante, d'un animal. Description anatomique. La description d'un organe. La description d'un phéno mene. Il se dit, particulièrement, d'Un inventaire qui indique le nombre et la qualité des meubles, papiers, etc., qui se trouvent dans une maison. Le procès-verbal de saisie contient la description des meubles. Il se dit encore d'Un livre qui fait connaître l'état présent d'une province, d'un royaume, d'une partie du monde. Description de l'Egypte, de l'Afrique, etc. Il se dit, en termes de Logique, d'Une définition imparfaite. Ce n'est pas une définition, ce n'est qu'une description. DESECHOUER. v. a. Relever, remettre à flot un bâtiment qui était échoué. DÉSÉCHOUÉ, ÉE. participe. DESEMBALLAGE. s. m. Action de désemballer. Au moment du désemballage. DESEMBALLER. v. a. Défaire une balle, et en tirer ce qui était emballé. On a désemballé ces marchandises. DÉSEMBALLÉ, ÉE. participe. DESEMBARQUEMENT. s. m. Action de désembarquer. Le désembarquement des marchandises, des troupes, des chevaux. Le désembarquement fut bientôt fait. DESEMBARQUER. v. a. Tirer ou faire sortir du navire, avant le départ, ou avant l'arrivée au lieu de destination. Nous avions embarqué des marchandises à Marseille, il vint un contre-ordre, il fallut les désembarquer. Il fallut désembarquer les troupes à moitié che min. DESEMBARQUÉ, ÉE. participe. DÉSEMBOURBER.v.a. Tirer hors de la bourbe. Il faut désembourber cette voiture, cette charrette. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Jamais ce cocher, ce charretier ne pourra se désembourber. DÉSEMBOURBÉ, ÉE. participe. DÉSEMPARER. v. n. Abandon ner le lieu où l'on est, en sortir. Les ennemis qui étaient devant la place ont dèsemparé. Tous les habitants désemparèrent à l'arrivée des gens de guerre. Je n'ai point dèsemparé de la ville. Tenez-vous là, et n'en désemparez pas que je ne revienne Il est quelquefois actif. Désemparer la ville. Désemparer le camp. Sans desemparer, Sans quitter la place. L'assemblée arreta qu'elle statuerait sans désemparer. DÉSEMPARER, s'emploie aussi comme verbe actif, en termes de Marine; et alors il signifie, Démàter un bâtiment, en ruiner les manœuvres, et le mettre hors d'état de servir. Il eut bientôt désemparé le vaisseau ennemi. Ce vaisseau fut désemparé à coups de canon. DÉSEMPARÉ, ÉE. participe. Un vaisseau, desemparė. DÉSEMPÉNNÉ, ÉE. adj. Vieux mot qui signifie, Dégarni de plumes, et qui s'est conservé dans cette phrase proverbiale, aujourd'hui peu usitée, Il va comme un trait désempenné, Il va de travers. DÉSEMPESER. v. a. Oter l'empois d'une étoffe, en la faisant tremper, ou en l'imprégnant d'humidité. 11 faut desempeser ce bonnet, ces manchettes. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Mon jabot s'est tout désempesė, tant l'air est humide. DĖSEMPESÉ, ÉE. participe. DESEMPLIR. v. a. Vider en partie, faire qu'une chose qui était pleine le soit moins. Il faut désemplir cette malle, elle est trop pleine. Il est souvent neutre, et alors on ne l'emploie guère qu'avec quelque négation. Sa maison ne désemplit point de monde, ne désemplit point. Sa cour ne désemplit pas de voitures. Ce canal ne désemplit point dans le plus fort de l'été. Il est si riche, que son coffre, sa bourse ne désemplit point, quelque dépense qu'il fasse. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir moins plein. Ce canal était plein d'eau, maisil se désemplit tous les jours.Sa bourse se désemplit. DÉSEMPLI, 18. participe. DESENCHANTEMENT. s. m. Ac tion de désenchanter, ou L'état de ce qui est désenchanté. Faire un désenchantement. Ce fut alors un désenchantement complet. DÉSENCHANTER. v. a. Rompre l'enchantement, le faire finir. Le peuple croit que les sorciers peuvent enchanter et désenchanter. Il signifie figurément, Guérir quelqu'un d'une passion, faire cesser l'engouement de quelqu'un. Onaura bien de la peine à desenchanter ce jeune homme. DÉSENCHANTÉ, ÉE. participe. DÉSENCLOUER. v. a. Tirer un clou de l'endroit où il est enfoncé. On l'emploie principalement dans ces phrases: Desenclouer un cheval, Lui ôter un clou qui le faisait boîter. Désenclouer un canon, Öter le clou qui avait été enfoncé dans la lumière d'un canon pour le mettre hors de service. Il faut faire désenclouer ce cheval. Il est très-difficile de désenclouer un canon. DÉSENCLOUÉ, ÉE. participe. DÉSENFILER. v. a. Faire que ce qui était enfilé ne le soit plus. Désenfiler des perles. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Ces perles se sont désenfilées. DÉSENFILÉ, ÉE. participe. DÉSENFLER. v. a. Faire qu'une chose enflée cesse de l'être, ou le soit moins. Désenfler un ballon. Il est également neutre, et signifie, Devenir moins enflé, ou cesser d'être enflé. Son bras commence à désenfler. Le ventre a désenflé. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans le même sens. Son bras se désenfle. DÉSENFLÉ, ÉE. participe. DÉSENFLURE. s. f. Diminution ou cessation d'enflure. Ce malade est bien désenflé, cependant la désenfluren'est pas complète. DESENIVRER. v. a. (EN se prononce an.) Faire passer l'ivresse. Le sommeil l'a désenivré. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Ila besoin de dormir, pour se déseni vrer. Il s'emploie quelquefois figurément. Son enthousiasme dura peu, la réflexion l'eut bientôt désenivré. Il est aussi neutre; et dans cette acception on dit, Cet homme ne désenivre point, Il est toujours ivre. DÉSENIVRÉ, ÉE. participe. DESENNUYER. v. a. Dissiper, chasser l'ennui de quelqu'un. Je cherchais par toutes sortes de moyens à le désennuyer. Absol., La lecture désennuie. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Jouons pour nous désennuyer. Chercher à se désennuyer. En désennuyant les autres, il se désennuie lui-même. DÉSENNUTÉ, ÉE. participe. DÉSENRAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Oter la corde, la chaîne ou le sabot qui empêche que la roue d'une voiture ne tourne. La descente est moins rapide, on peut désenrayer la roue. On l'emploie aussi absolument. Il faut desenrayer. DÉSENRAYÉ, ÉE. participe. DÉSENRHÚMER. v. a. Guérir le rhume, faire cesser le rhume. Ce sirop de guimauve m'a désenrhumẻ. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Il s'est désenrhumé. DÉSENRHUMÉ, ÉE. participe. DÉSENROUÉR. v. a. Faire cesser l'enrouement. Le sirop de mûres l'a desenroué. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Se désenrouer en buvant de l'eau fraîche. DÉSENROUÉ, ÉE. participę. DÉSENSEVELIR. v. a. Óter le linceul qui ensevelissait un mort. On a désenseveli le corps pour le faire visiter par les chirurgiens. DÉSENSEVELI, IE. participe. DESENSORCELER. v. a. Délivrer de l'ensorcellement. Il prétendait qu'on avait jeté un sort sur elle, et entreprit de la désensorceler. Il se dit aussi figurément, dans le langage familier. Il a une passion violente pour cette femme, on ne peut le désensorceler. DÉSENSORCELÉ, ÉE. participe. DÉSENSORCELLEMENT.s.m.Action de désensorceler. Il n'y a que des ignorants qui croient aux ensorcellements et aux désensorcellements. DÉSENTÉTER. v. a. Faire cesser l'entêtement, la prévention de quelqu'un. On ne saurait le désentéter de cette femme. C'est une opinion dont il faut essayer de le désentéter. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. C'est un préjugé dont il ne peut se désentéter. Il est familier et peu usité. DÉSENTÊTÉ, ÉE, participe. DESERT, ERTĖ. adj. Inhabité, ou Qui n'est guère fréquenté. Lieu désert. Pays désert. Campagne déserte. Île déserte. Ville déserte. Rue déserte. En termes d'ancienne Pratique, on disait qu'Un appel était désert, quand celui qui l'avait interjeté ne l'avait pas relevé par lettres dans les trois mois. DÉSERT. s. m. Lieu, pays désert. Désert sauvage. Un immense désert. Les déserts de la Libye. Les déserts de la Thébaïde. Se confiner, se retirer dans les déserts. Le sable des déserts. Les Pères du désert. Les Tures ont fait de vastes déserts des plus belles provinces de l'Asie. Fig. et fam., Précher dans le désert, N'avoir pas d'auditeurs, ou N'être point écouté. DÉSERT, se dit quelquefois, par exagération, d'Un lieu où il y a peu d'habitants; et, figurément, d'un lieu dans lequel on se trouve fort isolé, quoiqu'il ne manque point d'habitants. C'est un désert que celle ville. Depuis votre départ, celle capitale est un désert pour moi. DÉSERTER. v. a. Abandonner un lieu, pour quelque cause que ce soit. La guerre et la peste ont fait deserter ces villes, ces provinces. On lui fit tant d'affronts, qu'il fut obligé de déserter le pays. Déserter son poste, Déserter la maison paternelle. On l'emploie aussi absolument. Cette mauvaise odeur fit déserter tout le monde. Cet homme est si importun, qu'il me fera déserter. Il se dit également Des militaires et des marins qui abandonnent le service sans congé. Déserter l'armée. Déserter le service. Déserter les drapeaux. Dans cette acception, il s'emploie surtout absolument. Déserter avec armes et bagage. Letiers de l'équipage a déserté. Les soldats qui désertent sont punis sévèrement. On passa par les armes ceux qui avaient déserté. Déserter à l'ennemi, Passer à l'ennemi. Un soldat qui déserte à l'ennemi est puni de mort. On dit par opposition, Déserter à l'intérieur. DÉSERTER, se dit quelquefois, figurément, De celui qui abandonne une religion, une cause, un parti, etc. Déserter la bonne cause. Il déserta le parti pour lequel il avait si longtemps combattu. Il s'emploie aussi neutralement dans les deux premiers sens, et se fait suivre alors de la préposition de. La fumée me fera déserter de la maison. On n'y tenait plus, et cha cun déserta de sa place. Ila déserté du régiment. DÉSERTÉ, ÉE. participe. Il n'est usité que dans le premier sens. Les campagnes sont désertées pendant la guerre. DÉSERTEUR. s. m. Militaire ou marin qui déserte, ou qui a déserté. C'est un déserteur. Poursuivre, punir un déserteur. Lois contre les déserteurs. Il se dit figurément de Celui qui abandonne une religion, une cause, un parti, etc., qui se sépare d'une association, d'une compagnie, ou qui en trahit les intérêts. Déserteur de la foi de ses pères. Déserteur de la bonne cause, du bon parti. Je vous ramène notre déserteur. Il s'emploie quelquefois par plaisanterie, comme dans, le dernier exemple. DÉSERTION. s. f. Action de déserter, de quitter sans congé le service de l'État. Etre coupable de désertion. Le crime de désertion. La désertion des soldats avait affaibli l'armée. Il y a une grande désertion, de nombreuses désertions dans l'armée. Favoriser la désertion. Il se dit figurément en parlant D'une personne qui se sépare d'un parti, d'une association, d'une compagnie, etc. Nous ne vous pardonnerons pas votre désertion. En termes d'ancienne Pratique, Désertion d'appel, Abandonnement d'appel, faute de le relever dans le temps prescrit. DESESPERADE (A LA). loc. adv. à la manière d'un désespéré. Il s'en va à la désespérade. Se battre à la désespérade. Jouer à la désespérade. Il est familier et il a vieilli. DÉSESPÉRANT, ANTE. adj. Qui jette dans le désespoir, qui cause un grand chagrin. Cela est désespérant, Cette pensée est désespérante. DÉSESPÉRÉMENT. adv. Eperdument, avec excès. Il est désespérément amoureux. Ce mot est peu usité. DÉSESPÉRER. v. n. Perdre l'espérance, cesser d'espérer. Je désespère de venir à bout de cette affaire. Les médecins désespèrent de sa guérison, désespèrent de le guérir. Je ne désespère pas de le voir ministre un jour. Après ce coup-là, je désespère de gagner la partie, je désespère de la partie. Il faut en désespérer. Nedésespérons de rien. Désespérer de la miséricorde de Dieu. Désespérer de son salut. Dèsespérer de la république. Désespérer de quelqu'un, Ne plus espérer qu'il se corrige, qu'il devienne ce qu'on voulait qu'il fût. Il faut désespérer de ce jeune homme, puisqu'il n'a pas profité de cette leçon. Je désespère de cet écolier, il n'apprendra jamais rien. Désespérer d'un malade, Ne plus espérer sa guérison. DÉSESPÉRER, est également verbe actif, et signifie, Mettre au désespoir, ou Tourmenter, affliger au dernier point. Il ne faut pas désespérer cet homme. Cela me désespère. Vous me désespérez par vos rigueurs. Cet enfant me désespère, il ne fait aucun progrès. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Setourmenter, s'agiter avec de grandes démonstrations de douleur, d'affliction. Il vient d'apprendre la mort de son fils, il se désespère. Il se désespère au point de vouloir attenter sur sa vie. Pourquoi tant vous désespérer? DÉSESPÉRÉ, ÉE. participe. Une affaire désespérée. Une situation désespérée. Il signifie aussi, Qui est dans le désespoir. Elle est désespérée de la mort de son fils. Il s'en retourna désespéré. Il se dit figurément, et par exagération, pour Faché, peiné. Je suis désespéré de vous avoir fait allendre. Vous me voyez désespéré de ce contre-temps. Il se dit encore De ce qui est inspiré par le désespoir. Un parti dėsespéré. Une résolution désespérée. DÉSESPÉRÉ, Se dit aussi pour Incorrigible. C'est un jeune homme tout à fait désespéré. Etre désespéré des médecins, se dit D'une personne que les médecins désespèrent de guérir. On dit dans un sens analogue. Un maldésespéré, Un mal incurable; et, dans un sensun peu différent, Un malade désespéré, Un malade à toute extrémité, et qu'on s'attend à voir mourir d'un instant à l'autre. On dit encore, Etre dans un état désespéré, soit en parlant D'un malade désespéré, soit en parlant D'une chose dont la perte, la ruine, etc., est regardée comme inévitable. DÉSESPÉRÉ, s'emploie substantivement, en parlant D'un furieux. C'est dans ce sens qu'on dit: Se battre en désespéré. Agir en désespéré. Jouer en désespéré. Courir, crier, etc., comme un désespéré, c'est-à-dire, avec violence, avec, excès. DÉSESPOIR. s. m. Perte d'espérance; Etat d'une personne qui a perdu toute espérance. Le désespoir de réussir. Quelquefois le désespoir redouble le courage. Un noble désespoir pouvait seul le tirer du péril. Ses succès font le désespoir de ses rivaux. Il signifie aussi, Cet état violent de l'âme causé par une affliction qu'on ne cherche pas à surmonter. Cette nouvelle l'a jeté, l'a plongé dans le désespoir. Tomber dans le désespoir. Se livrer au désespoir. Il est dans le dernier désespoir. Réduit au désespoir. Par exagérat., Etre au désespoir, Etre bien fâché, avoir bien du déplaisir. Je suis au désespoir de ne pouvoir faire ce que vous désirez de moi. Il est au désespoir de cet accident. On dit aussi, Mettre au désespoir, Causer un grand déplaisir. Cette nouvelle me met au désespoir. Faire une chose en désespoir de cause, Essayer d'une dernière ressource, d'un dernier moyen de succès, avec peu d'espoir de réussir. Il s'est servi de ce moyen en désespoir de cause. DÉSESPOIR, désigne quelquefois, Ce qui cause le désespoir. La fortune de ce méchant homme est le désespoir des gens de bien. C'est là mon désespoir. Il se dit, particulièrement, Des choses qui sont en un si haut degré d'excellence, qu'elles passent pour inimitables. L'Iliade d'Homère est le désespoir de tous les poëtes. L'église de Saint-Pierre de Rome est le désespoir de tous les architectes. DESHABILLÉ. s. m. Vêtement négligé dont on se sert chez soi avant de prendre ou après avoir quitté les habillements avec lesquels on va dans le monde. Il n'est guère usité qu'en parlant Des femmes. Déshabillé simple, élégant. Déshabillé du matin. Elle était en déshabillé. Elle est fort jolie dans son déshabillé. Fig., Se montrer, paraître dans son déshabillé, en déshabillé, Se montrer, paraître tel que l'on est, sans art, sans affectation. DESHABILLER. v. a. Óter à quelqu'un les habits dont il est vêtu. Déshabiller un malade pour le mettre au lit. Dites à ma femme de chambre qu'elle vienne me déshabiller. Prov. et fig., Déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul, Remédier à un inconvénient par un inconvénient pareil. DÉSHABILLER, s'emploie aussi avec le pronom personnel. Déshabillezvous vous-même. Se déshabiller pour se mettre au bain. Il se dit particulièrement D'un ecclésiastique qui quitte ses vêtements sacerdotaux, d'un avocat, d'un magistrat qui quitte sa robe, d'un acteur qui quitte son costume de théâtre, etc. Aller se déshabiller dans la sacristie, dans le vestiaire, dans sa loge, etc. Il signifie encore particulièrement, Quitter son habit de ville pour se mettre plus à son aise, pour se mettre en robe de chambre. Je vais me déshabiller, et je reviens à l'instant. Prov. et fig., Il ne faut pas se déshabiller avant de se coucher, II ne faut pas se dépouiller de ses biens avant så mort. DÉSHABILLER, S'emploie quelquefois neutralement, dans le sens de Se déshabiller. Il a été quinze jours sans déshabiller. Cet emploi familier a vieilli. DESHABILLÉ,, ÉE., participe. DESHABITE, EE. adj. tiré du verbe Déshabiter, qui n'est plus en usage. Qui cesse d'être habité, qui n'est plus habité. Pays déshabité. Maison déshabitée. DÉSHABITUER. v. a. Désaccoutumer, faire perdre l'habitude de quelque chose. Il faut le déshabituer de cela. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Tachez de vous en déshabituer de bonne heure. Il est difficile de se déshabituer du tabac, de l'usage du tabac. DÉSHABITUÉ, ÉE. participe. DÉSHÉRENCE. s. f. T. de Jurispr. Droit qu'a l'Etat, et qu'avaient autrefois le roi et les seigneurs hauts justiciers, de recueillir la succession des personnes mortes sans héritiers. Droit de déshérence. Il signifie également, L'état d'une succession à l'égard de laquelle peut s'exercer le droit de déshérence. Bien tombé en, déshérence. qu'un de sa succession. Un père peut en certains cas déshériter ses enfants. Son père l'a menacé de le déshériter. DÉSHÉRITÉ, ÉE. participe. DESHEURER. v. a. Déranger les heures ordinaires des occupations habituelles. Je crains de vous désheurer. Cette visite me désheure. On l'emploie aussi avec le pronom personnel, Se désheurer. Il est familier et peu usité. DÉSHEURÉ, ÉE. participe. DESHONNETE. adj. des deux genres. Qui est contre la pudeur, contre la bienséance. Pensées déshonnétes. Paroles déshonnétes. Langage déshonnête. Actions déshonnêtes. Gestes déshonnêtes. Livres déshonnétes. Hanter des compagnies déshonnétes. Les lieux deshonnétes. DESHONNÈTEMENT. adv. D'une manière déshonnête, contre l'honnêteté, contre la pudeur. Parler dèshonnêtement. DÉSHONNÉTETÉ. s. f. Vice de ce qui est déshonnête. Il n'est guère usité. DESHONNEUR. s. m. Perte de l'honneur, honte, avilissement, opprobre. Elle a mis le comble à son déshonneur. C'est un deshonneur pour eux. Tenir à déshonneur. Un jeune homme qui fait déshonneur à ses parents. Vous pouvez répondre de lui, il ne vous fera point de déshonneur, il ne vous fera point déshonneur. Souffrirons-nous ce déshonneur ? Fam., Prier quelqu'un de sondėshonneur, Lui demander de faire ou d'accorder une chose qui le déshonorerait. Prier une femme de son deshonneur. Figurément et par plaisanterie, C'est le prier de son déshonneur, C'est lui demander une chose qui lui déplaît fort. Demander de l'argent à un avare, c'est le prier de son déshonneur. Cette manière de parler vieillit. DESHONORABLE. adj. des deux genres. Qui cause du déshonneur. Action déshonorable. Fonction deshonorable. Il est peu usité: on dit plus,ordinairement, Déshonorant. DÉSHONORANT, ANTE. adj. Qui déshonore, qui tend à déshonorer. Un outrage, un affront déshonorant. Une action, une conduite déshonorante. DESHONORER. v. a. Öter l'honneur à quelqu'un, le perdre d'honneur et de réputation, le diffamer. Cette action l'a déshonoré. Un tel affront déshonore. Vous le déshonorez par vos discours. Déshonorer quelqu'un par des médisances. Deshonorer sa famille, Commettre une action, mener une vie qui fait déshonneur à sa famille. Dèshonorer ses ancêtres, la mémoire de ses ancêtres, Dégénérer de la vertu de ses ancêtres, faire déshonneur à leur mémoire. Déshonorer une femme, une fille, La séduire, en abuser. DÉSHONORER, se dit également en parlant Des choses, et signific, Flétrir, dégrader, ternir. Ces révélations déshonorent sa mémoire. Les excès qui ont déshonoré leur vicIl s'emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans le premier sens. Vous vous déshonorez par une telle conduite. Une fille qui s'est déshonorée, Qui s'est laissé séduire. DÉSHÉRITER. v. a. Priver quel- toire. DÉSHONORÉ, ÉE. participe. C'est un homme déshonorè. Une fille déshonorėę. DÉSIGNATIF, IVE. adj. (L'S se prononce comme Z, et le G comme Gue.) Qui désigne, qui spécifie. Les raisins sont un attribut désignatif de Bacchus. DÉSIGNATION. s. f. Dénotation, indication d'une personne ou d'une chose par des expressions, par des marques qui la font connaître. La désignation d'un lieu, d'une demeure. La désignation d'une personne. Cette désignation est si précise, qu'on ne peut s'y tromper. Sans autre désignation. Le fait est rapporté sans désignation du temps et du lieu où il s'est passé. Il signific encore, Nomination et destination expresse. Il mourut après avoir fait la désignation de son successeur. Chez les Romains on faisait la désignation des consuls quelque temps avant leur élection., DÉSIGNER. v. a. Dénoter, indiquer une personne ou une chose par des expressions, par des marques, par des symboles, etc., qui la font connaître. Il nous a si bien désigné les lieux, qu'on ne saurait s'y méprendre. Il ne l'a point nommé dans son discours; mais il l'a si bien désigné, qu'on l'a aisément reconnu. Qu'a-t-il voulu désigner Les Egyptiens désignaient l'éternité par la figure d'un serpent qui se mord la queue. par là ? Il signifie également, Être le signe, le symbole, ou l'annonce, le symptôme de quelque chose. Cet hieroglyphe désigne telle chose. Ce vent-là désigne de la pluie. Ce pouls désigne un abcès. DÉSIGNER, Signifie en outre, Fixer, marquer. Designez-moi le temps et le lieu, et je ne manquerai pas de m'y trouver. DÉSIGNER, se dit aussi en parlant Des personnes qu'on destine à quelque dignité, à quelque charge. On désigna les consuls pour l'année suivante. Auguste designa Tibère pour son successeur. On dit de même, Designer quelqu'un pour son héritier. Il se dit quelquefois pour Signaler. Designer quelqu'un à la haine publique, à l'estime des citoyens. DÉSIGNÉ, ÉE. participe. A l'heure désignée. Consul désigné. Préteur désigné. Un tel est désigné pour cette, place. DÉSINCORPORER. v. a. Séparer une chose de celle avec laquelle elle avait été incorporée. Les terres unies au domaine ne peuvent être désincorporées, ne peuvent se désincorporer que par échange On avait incorporé cette compagnie dans tel régiment, on l'a désincorporée. DÉSINCORPORÉ, ÉE. participe. DESINENCE. s. f. T. de Gram. Terminaison des mots. Les cas des noms latins sont distingués les uns des autres par leur désinence. Ces deux mots ont la même désinence. Désinences grammaticales. DESINFATUER. v. a. Désabuser quelqu'un d'une chose ou d'une personne pour laquelle il avait une prévention très-favorable, dont il s'était infatué. C'est une chimère dont vous aurez bien de la peine à le désinfatuer. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne voit plus celte femme, il s'en est désinfatué. Il est familier. DÉSINFATUÉ, ÉE. participe. DÉSINFECTER. v. a. Purger d'un mauvais air, de vapeurs infectes, de miasmes putrides. Désinfecter un vaisseau, des étables, une salle d'hôpital. Désinfecter des hardes, du linge. Désinfecter l'air, Purifier un air vicié. Procédés pour désinfecter l'air. DÉSINFECTÉ, ÉE. participe. DÉSINFECTION. s. f. Action de désinfecter. En temps de peste, on travaille à la désinfection des maisons, des effets et des marchandi ses. DÉSINTÉRESSEMENT. s. m. Détachement de son propre intérêt. Parfait désintéressement. Grand désintéressement. Entier désintéressement. C'est un homme d'un grand désintéressement. Montrer, faire paraître un extrême désintéressement. Faire preuve de désintéressement. DÉSINTÉRESSÉMENT. adv. Sans aucune vue d'intérêt. Je vous en parle désintéressément. Il est trèspeu usité. DÉSINTÉRESSER. v. a. Mettre quelqu'un hors d'intérêt, en le dédommageant de ce qu'il perd ou de ce qu'il espérait. Vous n'y perdrez rien, on vous désintéressera. Il a désintéressé tous ceux qui avaient part à cette affaire, qui avaient des droits à faire valoir. DÉSINTÉRESSÉ, ÉE. participe. Il est aussi adjectif, et signifie alors, Quin'a aucun intérêt à quelque chose. Pour moi, je suis tout à fait désintéressé dans cette affaire. Il signifie en outre, Qui ne fait rien par le motif de son intérêt particulier. C'est un homme désintéressé, s'il en fut jamais. Il signifie également, Qui n'est ou ne peut être animé d'aucun désir de vengeance, d'aucun sentiment d'affection, de haine, etc. Juge désintéressé. Il regardé cela avec un esprit désintéressé, ou figurément, d'un œil désintéressé. Conduite désintéressée, action désintéressée, sentiments désintéressés, conseils désintéressés, etc., Conduite, action, sentiments, conseils, etc., hors de tout soupçon d'intérêt personnel. DESIR.s. m. (Plusieurs font muet, surtout dans la conversation, l'e: Desir, desirable, etc.) Souhait, mouvement de la volonté vers un bien, un avantage qu'on n'a pas. Désir vif, ardent, violent, extreme. Désir déréglé, insatiable. Faible dèsir. Vain désir. Désir aveugle. Désir criminel. Le désir du gain, de la gloire, des honneurs, des richesses. Le désir de plaire. Brûler de désir. Modérer, contenter, satisfaire, assouvir son désir, ses désirs. Un grand désir. Allumer, exciter les désirs. Au gré de ses désirs. Selon ses désirs. En termes d'ancienne Pratique, Au désir de l'ordonnance, au désir de la coutume, Suivant l'ordonnance, suivant la coutume. DESIRABLE. adj. des deux genres. Qui mérite d'être désiré, quí excite le désir. La santé est un bien très-désirable. Un sort, un état, une situation désirable. DESIRER. v. a. Souhaiter, porter ses désirs vers quelque bien qu'on n'a pas; avoir désir, volonté, envie de quelque chose. Désirer les richesses. Désirer la santé. Désirer ardemment. Désirer avec passion. Il ne désirait rien tant que de... Il serait à désirer que... On doit désirer qu'il réussisse. Fam., Se faire désirer, Mettre peu d'empressement à satisfaire le désir que les autres ont de nous voir, de se lier avec nous, etc., afir de rendre ce désir plus vif. Il aime beaucoup à se faire désirer. Il y a quelque chose à désirer, il y a telle chose à désirer dans cette personne, dans cet ouvrage, etc., Il y manque quelque chose telle chose. Il est honnête homme, mais il y a encore quelque chose à désirer en lui. Il y a bien des choses à désirer dans cet ouvrage. On dit dans le sens contraire, Ne rien laisser à désirer, Etre parfait dans son genre. Cet ouvrage ne laisse rien à désirer. DÉSIRER, devant un verbe à l'infinitif, est suivi de la préposition de, lorsqu'il exprime un désir dont l'accomplissement est incertain, difficile, ou indépendant de la volonté. Désirer de réussir. Il y a longtemps que je désirais de vous rencontrer. Je désirerais bien d'en étre débarrassé. Quand, au contraire, il exprime un désir dont l'accomplissement est certain ou facile et plus ou moins dépendant de la volonté, il s'emploie sans la préposition de. Je désire le voir, l'entendre, amenez-le-moi. Venez, elle désire vous parler. DÉSIRER, se dit, par extension, en parlant Du bien qu'on souhaite à quelqu'un. Je vous désire toutes sortes de prospérités. DÉSIRÉ, ÉE. participe. DÉSIREUX, EUSE. adj. Qui désire avec ardeur. Désireux de gloire, d'honneur. Le peuple est désireux de nouveauté. Désireux de lui plaire. Il n'est guère usité que dans le style soutenu. DÉSISTEMENT. s. m. Action de se désister, soit verbalement, soit par écrit; Acte par lequel on se désiste. Il a fait son désistement à l'audience. Il a fait signifier son désistement Donner son désistement. Désistement de plainte. Désistement d'appel. DÉSISTER (SE). v. pron. Se départir de quelque chose, y renoncer. Se désister d'une poursuite, d'une prétention, d'une demande, d'une entreprise. DES LORS. loc. adv. Voyez Dès. |