bien emmitoufler ce vieillard par le froid qu'il fait. On l'emploie avec le pronom personnel. Elle aime à s'emmitoufler. Ce verbe est familier. EMMITOUFLE, ÉE. participe. Prov. et fig., Jamais chat emmitoufle ne prit souris, Pour faire une chose qui demande quelque liberté d'action, il ne faut être embarrassé de rien qui empêche d'agir. EMMORTAISER. v. a T. d'Arts, Faire entrer dans une mortaise le bout d'une pièce de bois ou de métal. Cela est bien emmortaisé. EMMORTAISÉ, ÉE. participe. EMMOTTE, ÉE. adj. Il se dit Des arbres dont la racine est entourée d'une motte de terre. Les Génois vendent de jeunes orangers, dejeunes citronniers emmottés. EMMUSELER. v. a. Mettre une muselière à un animal. Emmuseler uncheval. Emmuseler un veau pour l'empêcher de téter. On dit aussi et plus ordinairement, Museler. EMMUSELÉ, ÉE. participe. EMO ÉMOI. s. m. Émotion, souci, inquiétude Grandémon Etre en émoi. Mettre en émoi. Un doux стоі. EMOLLIENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes, employés à l'extérieur ou à l'intérieur, qui ont pour effet de ramollir, de relacher les parties enflammées Remède émolient. Emplâtre, cataplasme émollient. La farine de graine de lin est émolliente. Il se prend aussi substantivement, au masculin. Faire usage des émollients. EMOLUMENT. s. m. Profit, avantage. Tirer un grand émolument, de grands émoluments de quelque chose. n'a reçu aucun emolument de cette affuire. EMOLUMENTS, au pluriel, se dit pour Appointement, traitement, salaire. Ce précepteur a de bons émoluments. Toucher, recevoir ses émoluments. Quels sont les émoluments attachés à cette place? Il s'est dit, plus particulièrement, Des profits et avantages casuels qui proviennent d'une charge, d'un emploi, par opposition Aux revenus fixes et certains. Il s'était réservé les gayes de cet office, de celle charge, et il en laissait les émoluments à ceux qui travaillaient sous lui, EMOLUMENTER. v. n. Gagner, faire quelque profit. Cet homme ne cherche qu'à émolumenter. Il est vieux et ne se dit qu'en mauvaise part. EMONCTOIRE. s. m. Il se dit Des orifices du corps par lesquels se rejettent les humeurs surabondantes ou nuisibles. Les pores, les narines, les oreilles, la bouche, etc., sont des émonctoires: on les appelle naturels par opposition aux émonctoires artificiels, tels que le cautère, le vésicatoire, etc. EMONDER. v. a. T. de Jardinage. Couper, retrancher d'un arbre les branches nuisibles ou inutiles. On émonde les arbres fruitiers et les arbres d'ornement. EMONDÉ, ÉE. participe, ÉMONDES.s. f. pl. T.de Jardinage. Branches superflues qu'on retranche des arbres. On fait des fagots avec les émondes. EMOTION. s. f. Altération, trouble, mouvement excité dans les humeurs, dans l'économie. Il a de l'émotion dans le pouls. J'ai peur d'avoir la fièvre, j'ai senti quelque émotion. Il n'a plus la fièvre, mais je lui trouve encore quelque émotion, de l'émotion. Il a trop marché, cela lui a donné, lui a causé de l'émotion. Il se dit également de L'agitation causée dans l'âme par quelque passion. Emotion vive, forte, légère. De douces, de tendres émotions. Eprouver beaucoup d'émotion. Parler avec émotion. Ce discours le facha, on vit de l'émotion sur son visage. Il n'en eut pas la moindre émotion. Il attendit le coup sans émotion. Les émotions du cœur. Cet orateur excite de grandes émotions dans ses auditeurs. Il se dit quelquefois Des mouvements populaires qui annoncent une disposition au soulèvement, à la révolte. Il y a de l'émotion dans le peuple. Culmer l'émotion populaire. ÉMOTTER. v. a. T. d'Agricult. Briser les mottes d'un champ, avec un maillet, une herse, un rouleau,etc. On émotie les terres, quand il n'a pas plu depuis longtemps. Емотте, вв. participe. EMOUCHER. v. a. Chasser les mouches. Emoucher un cheval. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Les chevaux s'émouchent avec leur queue. Eμουcné, És. participe. EMOUCHET. s. m. collége. On dit aussi D'un homme qui a tout récemment approfondi quelque matière, qu'll en est frais émpulu. EMOULEUR. s. m. Celui qui fait le métier d'émoudre, d'aiguiser les couteaux, les ciseaux et autres instruments tranchants. Portez ces couteaux à l'émouleur. EMOUSSER. v. a. Rendre mousse, c'est-à-dire, moins tranchant, moins aigu; ôter la pointe ou le tranchant à un instrument qui perce, qui coupe. Émousser la pointe d'une épée. Émousser un rasoir. Il se dit figurément, au sens moral, pour Amortir, affaiblir, diminuer, La volupté émousse le courage. Les longues peines émoussent l'esprit. Le spectacle continuel des infirmités humaines émousse la sensibilité. L'habitude émousse le plaisir. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu'au figuré. La pointe de ce couteau s'est émoussée. L'acier de Damas coupe le fer sans s'émousser. Les lancelles s'émoussent facilement. Le courage s'émousse dans l'oisiveté. Leur sensibilité s'était émoussée. EMOUSSE, ÉE participe. Pointe émoussée. Instrument émoussé. Un esprit émoussé. Des sens émoussés. EMOUSSER. v. a. Oter la mousse. Il se dit en parlant Des arbres. On émousse les arbres pour en favoriser la végétation. EMOUSSÉ, ÉE. participe. Un arbre bien taillé, bien émoussé. EMOUSTILLER. v. a. Exciter à la gaieté, mettre en bonne humeur. Le vin de Champagne émoustilie. Il est familier. ENOUSTILLÉ, ÉE, participe. ÉMOUVOIR Oiseau de proie semblable à l'épervier, mais plus petit. EMOUCHETTE. s. f. Sorte de caparaçon fait de treillis ou de réseau, et garni tout autour de petites cordes pendantes qui s'agitent au moindre mouvement du cheval, et servent ainsi à le garantir des mouches, Mettre une émouchette sur un cheva!. EMOUCHOIR. s. m. Queue de cheval attachée à un manche, et dont on se sert pour chasser les mouches. Quand on ferre un cheval, on se sert de l'émouchoir pour chasser les mouches. EMOUDRE. v. a. (Il se conjugue comme Moudre.) Aiguiser sur une meule. Emoudre, faire émoudre des couteaux, des ciseaux, etc. EMOULU, UE. participe. Combattre, se battre à fer émoulu, Se battre avec des armes affilées. Cela ne se dit proprement qu'en parlant Des joutes, des tournois dans lesquels on se battait avec des armes affilées, au lieu de n'employer, suivant l'usage ordinaire, que des armes émoussées et rabattues. On dit de mème, Lance à fer émoulu.. Fig. et fam., Se battre à fer émoulu, Disputer, plaider, contester sans aucun ménagement. Ces plaideurs se battent à fer émoulu. Fig. et fam., Un jeune homme frais émoulu du college, Un jeune homme sorti tout nouvellement du v. a. (Il se conjugue comme Mouvoir.) Mettre en mouvement, agiter, troubler. Il se dit en parlant D'une agitation inaccoutumée dans les humeurs, dans l'économie animale. Cette drogue émeut les humeurs, la bile, et ne purye pas. Cette médecine n'a fait que l'émouvoir, elle ne l'a pas purgé. Emouvoir les sens. Il est facile, difficile à émouvoir. Fig. et fam., Émouvoir la bile de quelqu'un, Exciter sa colère C'est un homme dont il est aisé d'èmouvoir la bile, On dit de même, Sa bile est aisée à émouvoir; et, avec le pronom personnel, Sa bile s'émeut aisément, promptement. EMOUVOIR, signifie également, Exciter, soulever, en parlant Des flots de la mer, d'une tempête, eto; et, dans cette acception, on l'emploie souvent avec le pronom personnel. Il ne faut que le momdre vent pour émouvoir les flots. La mer commence à s'é mouvoir. Fig., Emouvoir une sédition, une querelle, une dispute, etc., Exciter, faire naître une sédition, une querelle, etc. On dit de même familièrement, C'est lui qui a ému la noise. Impersonnellement, Il s'emut une grande tempête, une grande querelle. ÉMOUVOIR, signifie encore figurément, Exciter quelque mouvement, quelque passion dans le cœur, causer du trouble, de l'altération dans lame. Il sait l'art d'émouvoir les passions. Emouvoir la colère. Emouvoir de compassion. C'est un homme que rien ne peut émouvoir. Ce spectacle ément fortement. Emouvoir le cœur. Elle sut l'émouvoir (le toucher) par ses larmes et ses prières. Il signifie quelquefois, Agiter, disposer à la sédition. Les factieux tentèrent d'émouvoir la multitude. Empuvoir les esprits. Emouvoir à compassion, émouvoir à sédition, Toucher de compassion, exciter à la sédition. Ces manières de parler ont vieilli. Prov. et fig., Il ne faut pas émouvoir les frelons, Il ne faut point se faire d'ennemis, quelque petits qu'ils soient. EMOUVOIR, s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans les deux sens qui précèdent. Il s'émeut à la vue du péril. Il ne saurait voir cet homme sans s'émouvair. C'est un homme qui ne s'émeut de rien. Il lui répondit, sans s'émouvoir, que... Le peuple commençait à s'émou voir. ÉMU, UE. participe Des sens émus. Étre ému de compassion. Etre ému de joie. Etre fort ému. EMP EMPAILLAGE. s. m. Action ou art d'empailler les animaux pour les conserver. EMPAILLER. v. a. Garnir de paille. Empailler des chaises. Il signifie aussi, Envelopper de paille. Il faut bien empailler ces ballots, ces boîtes, ces porcelaines. Il signifie particulièrement, en termes de Jardinage, Mettre de la paille autour d'une plante, d'un jeune arbre. Empaillez vos fiyuiers. Nos cardons d'Espagne sont empaillés. Il signifie encore, Remplir de paille. On empaille la peau de quelques animaux qu'on veul conserver par curiosité, etc. Par extension, Empailler des animaux, Préparer des animaux morts de manière à leur conserver plus ou moins l'apparence de la vie. Ce naturaliste empaille fort bien les oiseaux. EMPAILLÉ, ÉE. participe. Un oiseau empaillé. EMPAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empaille. Empailleuse de chaises. Empailleur d'oiseaux. EMPALEMENT. s. m. Action d'empaler, ou Etat de celui qui est empalé. L'empalement est un des plus cruels supplices. EMPALER. v. a. Il se dit en parlant D'un supplice barbare, usité chez les Turcs, qui consiste à ficher un pal aigu dans le fondement d'un condamné. Empaler un criminel. Il fut empalé. EMPALÉ, ÉB. participe. EMPAN. s. m. Sorte de mesure de longueur, qui se forme de l'intervalle existant entre l'extrémité du pouce et celle du petit doigt, quand ces deux extrémités sont aussi éloignées l'une de l'autre qu'elles peuvent l'être. Long d'un empan, de deux Il se dit aussi figurément, et ordinairement avec le pronom personnel, De personnes entassées, pressées dans une voiture, dans un coche, etc. Ils s'étaient empaquetés dans le carrosse comme ils avaient pu. Ce sens et le précédent sont familiers. EMPAQUETÉ, Éв. participe. Un homme empaqueté dans un manteau. Des gens empaquetés dans une voiture. EMPARER (S'). v. pron. Se saisir d'une chose, s'en rendre maître, l'occuper, l'envahir. Les ennemis s'emparèrent de la place par surprise. S'emparer d'un héritage. Il s'est emparé de tous les papiers, de tous les titres. S'emparer d'une maison. S'emparer du trône. Il s'emploie aussi figurément. Ne vous emparez pas de la conversation. S'emparer de l'esprit de quelqu'un. Il se dit surtout Des passions qui nous maîtrisent. L'amour s'est emparé de mon cœur. La peur s'empara de moi. Quand l'ambition, la jalousie, la haine, la colère, se sont une fois emparées de quelqu'un, etc. EMPATEMENT. s. m. T. d'Archit. Épaisseur de maçonnerie qui sert de pied à un mur. Il se dit aussi Des pièces de bois qui servent de base à une grue. EMPATEMENT. s. m. État de ce qui est empáté ou pâteux. L'empâtement des mains. L'empâtement de la langue, de la bouche. Il signifie, en termes de Peinture, L'action d'empater un tableau, ou Le résultat de cette action. Bon empatement. Empâtement de couleurs. Il se dit encore de L'action d'empåter la volaille. L'empâtement des dindons. Il signifie, en termes de Chirurgie, Un gonflement ædémateux du tissu cellulaire, c'est-à-dire, non inflammatoire et qui conserve l'impression des doigts. EMPÅTER. v. a. Remplir de pâte, ou de quelque autre matière pâteuse. On ne l'emploie guère que dans cette phrase, Empâter les mains. Cela m'a empâté les mains. Il signifie aussi, Rendre pâteux; et alors il ne se dit guère que dans ces phrases, Empâter la langue, empater la bouche. Cela empate la langue. Cela m'a empáté la bouche. En termes de Peinture, Empâter un tableau, En coucher les couleurs avec l'abondance et la consistance nécessaires pour qu'elles puissent ètre maniées d'une façon moelleuse. Empäter une figure, etc., En mettre les couleurs chacune à leur place, sans d'abord les mêler ou les fondre ensemble. Cette figure n'est qu'empâtée. EMPATER, signifie de plus, Engraisser de la volaille avec une certaine pàtée. Empâter des chapons, des dindons. EMPÂTÉ, ÉE. participe. Avoir les mains empâtées, la langue empåtée. Un tableau bien empâté. En termes de Gravure, Des chairs bien empâtées, Des chairs qui ont le moelleux de la peinture. EMPAUMER. v. a. Recevoir une balle, un éteuf à plein dans le milieu de la paume de la main, dela raquette ou du battoir, et le repousser fortement. Empaumer la balle. Quand il empaume un éteus, il le pousse à perte de vue. Il signifie, figurément et familièrement, Se rendre maître de l'esprit d'une personne pour lui faire faire tout ce qu'on veut. C'est un intrigant; s'il empaume une fois ce jeune homme, il le ruimera. Ils l'ont empaumé, ils lui font croire et faire tout ce qu'ils veulent. Il s'est laissé empaumer comme un sot. Fig. et fam., Empaumer une affaire, La bien saisir, la bien entendre. Fig et fam., Empaumer la parole, S'emparer de la parole. En termes de Chasse, Empaumer la voie, se dit Des chiens qui, rencontrant la piste, la suivent et l'annoncent par leurs aboiements. EMPAUMÉ, ÉE. participe. EMPAUMURE. s. f. La partie d'un gant qui couvre la paume de la main. Une empaumure bien faite. EMPAUMURE, en termes de Vénerie, Le haut de la tête du cerfou du chevreuil, où il y a trois ou quatre andouillers. EMPECHEMENT. s. m. Obstacle, opposition. Apporter de l'empêchement à quelque chose. Je n'y mets point d'empêchement. Mettre empechement à un mariage. Il y a empéchement. Empéchement legitime. Empéchement dirimant. Empechement canonique. Lever tous les empechenents. EMPÈCHER. v. a. Apporter de l'opposition, faire ou mettre obstacle. Empêcher le jugement d'un procès, un mariage. Empêcher la délivrance d'une somme. Cette muraille empéche la vue. Cette digue empêche les inondations. Je n'empêche pas qu'il ne fasse ou qu'il fasse ce qu'il voudra. Je l'empêcherai bien de faire qu'il dit. pluie empêche d'aller se promener, empéche qu'on n'aille se promener. ce La EMPÊCHER, avec le pronom personnel, et suivi de la préposition de, signifie, Se défendre de, s'abstenir de. Je ne puis m'empêcher de vous donner cet avis. Il ne saurait s'em pêcher de jouer, de médire. Il ne put s'empêcher de rire. EMPÊCHÉ, ÉE. participe. Il signifie aussi, familièrement, Embarrassé, gêné. Il a les mains empéchées. Il se trouva fort empéché de lui répondre. Voilà un homme bien empéché à rendre ses comptes. Substantiv., Faire l'empéché, Affecter l'embarras, la préoccupation que donnent les grandes affaires. Prov., Etre empéché de sa personne, de sa contenance, Ne savoir comment se tenir; ou figurément, Etre dans un grand embarras d'esprit. EMPEIGNE. s. f. Ce qui forme le dessus d'un soulier. L'empeigne de ce soulier est trop dure. EMPENNER. v. a. (Les lettres EN se prononcent comme dans Amen.) Il se dit en parlant Des flèches, et signifie, Les garnir de plumes. Empenner une flèche. Il vieillit. EMPENNÉ, ÉE. participe. Flèche empennée. EMPEREUR. s. m. Le chef, le souverain d'un empire. Les empereurs romains. Empereur d'Orient. Empereur d'Occident. L'empereur de la Chine. L'empereur du Japon. L'empereur de Russie. L'empereur d'Autriche. Il s'est dit autrefois, absolument, de L'empereur d'Allemagne. Les troupes de l'Empereur. Il fit un traité avec l'Empereur. EMPESAGE. s. m. Action d'empeser. L'empesage lui a gâté les mains. Payer l'empesage. Il signifie aussi, La façon dont une chose est empesée. Voilà un bel empesage, un vilain empesage. , EMPESER. v. a. Accommoder apprêter le linge avec de l'empois, pour lui donner une sorte de roideur. Empeser un jabot, un mouchoir. Empeser de la dentelle. Cela n'est pas bien empesé. Cela est em pesè trop ferme. En termes de Marine, Empeser une voile, La mouiller parce qu'elle est trop claire et que le vent passe au travers. On empèse la voile pour que le tissu se resserre. Cette locution vieillit. EMPESÉ, ÉE. participe. Il se dit, figurément et familièrement, Des personnes qui ont une attitude roide, un air composé, des manières affectées. Cet homme est bien empesé. Quelle femme empesée ! On dit de même, Un air empesé, des manières empesées, etc. Style empesé, Style où il y a une grande affectation d'arrangement, d'exactitude et de purisme. EMPESEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empèse. EMPESTER. v. a. Infecter de la peste, d'un mal contagieux. On ouvrit des ballots qui venaient d'un lieu pestiféré, et qui empestèrent toute la ville. Les corps morts qui étaient demeurés sur le champ de bataille, avaient empesté l'air. Il signifie, par extension, Empuantir, infecter de mauvaise odeur. Il empeste tout le monde de son haleine. On l'emploie quelquefois absolument. Ce cadavre empeste. EMPESTÉ, ÉE. participe, EMPÉTRER. v. a. Embarrasser, engager. Il se dit proprement en parlant Des pieds, des jambes. Il s'est empêtre les pieds. On l'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel régime direct. Ce cheval's'est empêtré dans ses traits. Il s'est empêtre. Il se prend aussi figurément; et alors il peut être plus souvent employé sans le pronom personnel. Empétrer quelqu'un dans une méchante affaire. Pourquoi m'avez-vous empétré de cet homme-là? S'empêtrer dans une mauvaise affaire. S'empétrer soltement. Ce sens est familier. EMPÊTRÉ, ÉE. participe. Fig. et fam., Avoir l'air empêtrẻ, tout empêtré, Avoir le maintien embarrassé. EMPHASE. s. f. Pompe affectée dans le discours ou dans la prononciation. Cet homme parle avec emphase. Déclamer avec emphase. EMPHATIQUE. adj. des deux genres. Qui a de l'emphase. Discours emphatique. Prononciation emphatique. Ton emphatique. Il a parlė d'un air emphatique. EMPHATIQUEMENT. adv. D'une manière emphatique. Cet homme parle emphatiquement. EMPHYSEME. s. m. T. de Médec. Tuméfaction causée par l'introduction de l'air ou par le développement d'un gaz quelconque dans le tissu cellulaire. EMPHYTÉOSE. s. f. T. de Jurispr. Bail à longues années, qui peut durer jusqu'à quatre-vingt-dix-neuf ans. Les emphyteoses sont des espèces d'aliénations, à cause de leur longue durée. EMPHYTÉOTE. s. des deux genres. T. de Jurispr. Celui ou celle qui jouit d'un fonds par bail emphytéotique. EMPHYTÉOTIQUE. adj. des deux genres. T. de Jurispr. Qui appartient à l'emphytéose. Bail emphyteotique. Redevance emphyteotique. EMPIÉTEMÉNT.s.m. Action d'empiéter, ou Le résultat de cette action. Les empiètements donnent lieu à beaucoup de procès. Les empiétements de la mer sur les terres. Empiétement d'une autorité sur une autre. EMPIÉTER. v. a. (Les lettres I E font une diphthongue.) Usurper dans ou sur la propriété d'autrui. Il a empiété sur moi plus d'un arpent. Ce laboureur empiète tous les ans quelques sillons sur l'héritage de son voisin. Il s'emploie plus souvent absolument. Vous avez empiété sur mon terrain. Il se dit, par analogie, D'une chose qui s'étend, qui déborde sur une autre, et principalement Des eaux qui viennent à couvrir un terrain voisin. La mer empiète sur les côtes. La rivière empiète tous les jours de ce côté. Il signifie encore figurément, S'arroger, exercer sur quelqu'un ou sur quelque chose des droits qu'on n'a pas. Vous avez empiété sur ma charge, sur mon emploi, sur mes attributions. Il empiète sur moi. Il empiète autant qu'il peut. EMPIÉTER, en termes de Fauconnerie, se dit De l'autour qui arrête le gibier avec la serre. ΕμριέτÉ, ÉE. participe. EMPIFFRER. v. a. Faire manger excessivement. Vous empiffrez cet enfant. Empiffrer un enfant de confitures, de pâtisseries. Il signifie encore, Rendre excessivement gras et replet. Trop manger et trop dormir l'ont empiffré à un tel point, qu'il n'est pas reconnaissable. Ce sens est moins usité que le précédent. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Manger avec excès. Il s'empiffra tellement à ce repas, qu'il en fut malade. Il signifie encore, Devenir excessivement gras et replet. Il s'est bien empiffré depuis peu. Vous vous empiffrez à la vie que vous menez. Ce sens est peu usité. Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions. EMPIFFRÉ, ÉE. participe. EMPILEMENT. s. m. Action d'em piler. EMPILER. v. a. Mettre en pile. Empiler du bois. Empiler des livres, des paquets. Empiler du fumier. Empiler des boulets, des bombes. Empiler des écus. EMPILE, ÉE. participe. EMPIRE. s. m. Commandement, puissance, autorité, ascendant. Exercer un empire despotique dans sa maison, sur ses domestiques, sur sa femme, sur ses enfants. Il exerce un empire tyrannique sur ses amis. Vous avez un empire absolu sur moi. Il a pris empire, de l'empire, beaucoup d'empire sur un tel, sur l'esprit d'un tel. Il s'emploie figurément, dans le même sens. L'empire de la raison. L'empire des passions. L'empire de l'amour. L'empire de la mode. Traiter quelqu'un avec empire, Le traiter avec orgueil, avec hauteur, avec rudesse. Avoir, prendre de l'empire sur soi-même, Savoir commander à ses passions. EMPIRE, se dit aussi pour Domination, puissance politique. L'empire des Assyriens. L'empire des Perses. L'empire des Grecs, des Romains. Tenir les renes de l'empire. Il aspirait à l'empire de toute la terre. Les empires que le temps a détruits. La chute des empires. Le siège d'un empire, La résidence du souverain qui est à la tête d'un empire. Cette ville fut longtemps le siège de l'empire. Transfërer le siège de l'empire d'une ville dans une autre. EMPIRE, se dit également pour Le règne d'un empereur. Cet auteur vivait sous l'empire d'Auguste. Cet évènement se passa sous l'empire de Charlemagne. EMPIRE, signifie encore, L'étendue des pays qui sont sous la domination d'un empereur. L'empire d'Orient. L'empire d'Occident. L'empire de Russie. L'empire romain s'étendait depuis l'Océan occidental jusqu'à l'Euphrate. Etendre, reculer les bornes d'un empire. La capitale d'un empire. Le démembrement d'un empire. Il se dit, par extension, Des pays placés sous la domination d'un souverain puissant qui a un autre titre que celui d'empereur. L'empire d'Alexandre fut partagé entre ses généraux. Le vaste empire que ce roi gouverne. Le Bas-Empire, L'empire romain à son temps de décadence, que les uns font commencer au règne de Valérien, et les autres à celui de Constantin. L'histoire du Bas-Empire. Auteur du Bas-Empire. Médaille du Bas-Empire. Prov. et fig., Il ne cèderait pas pour un empire, Rien n'est capable de le faire céder. EMPIRE, s'est dit particulièrement et absolument de L'empire d'Allemagne. Les électeurs de l'Empire. Les princes de l'Empire. Feudataire de l'Empire. C'était un fief de l'Empire. Relever de l'Empire. Terre d'Empire ou de l'Empire. Les cercles de l'Empire. Prince du saintempire. Comte du saint-empire. Marquis du saint-empire. EMPIRE, SE dit aussi quelquefois pour désigner Les peuples d'un empire. L'empire se souleva. EMPIREE. s. m. Voyez EMPYRÉE. EMPIRER. v. a. Rendre pire, faire devenir de pire qualité, de pire condition, mettre en pire état. Les remèdes n'ont fait qu'empirer son mal. Au lieu de rendre votre condition meilleure, vous ne faites que l'empirer. Cela ne fait qu'empirer votre marché. Il est aussi neutre, et signifie, Devenir pire, tomber en pire état. Ses affaires empirent tous les jours, empirent de jour en jour. Sa maladie empire, a beaucoup empire, est empirée. Ce malade empire à vue d'œil. EMPIRE, ÉE. participe. EMPIRIQUE. adj. des deux genres. Qui ne s'attache qu'à l'expérience, sans suivre la méthode ordinaire de l'art. Il se dit surtout De la médecine et des médecins. Médecine empirique. Médecin empirique. Il est quelquefois substantif, et se dit communément d'Un charlatan, d'un homme qui traite les maladies par de prétendus secrets, sans avoir aucune connaissance de la médecine. C'est un empirique qui le traile. EMPIRISME. s. m. Médecine qui est fondée uniquement sur l'expérience, et qui rejette toute théorie. Les partisans de l'empirisme. Il se dit plus particulièrement de La pratique des charlatans. Unaveugle empirisme. EMPLACEMENT. s. m. Lieu, place considérée comme propre à y construire un bâtiment, à y faire un jardin, etc. Il se dit plus ordinairement Des espaces de terrain environnés de rues, de bâtiments. Voilà un bel emplacement pour une maison.Choisir un bon emplacement. L'emplacement de son jardin est très-beau. Il a un grand emplacement. Emplacement à vendre. EMPLATRE. s. m. Il se dit de Médicaments solides et glutineux, qui se ramollissent par la chaleur, et qu'on emploie à l'extérieur du corps, après les avoir étendus sur de la toile ou sur de la peau. Appliquer, mettre, ôter, lever un emplâtre. Prov., Où il n'y a point de mal, il ne faut point d'emplâtre. Fig. et fam., Mettre un emplâtre à une affaire, Couvrir, réparer ce qu'il y a de mauvais, de défectueux dans une affaire. Il ne sait quel emplâtre mettre à cette affaire. Onny saurait mettre un bon emplâtre. EMPLATRE, se dit, figurément et familièrement, d'Une personne qui est ordinairement infirme. C'est un emplâtre. Elle a un emplâtre de mari. Il se dit également d'Une personne qui n'a aucune vigueur d'esprit, qui est incapable d'agir comme il convient, qui ne fait qu'apporter de l'embarras dans les affaires dont elle se mêle. C'est un pauvre emplâtre. Quel emplâtre que cet homme-là! EMPLETTE. s. f. Achat de quelque marchandise, d'un meuble, d'un vêtement, d'un livre, etc. Bonne emplette. Mauvaise emplette. Grande emplette. Faire emplette de quelque chose. Faire des emplettes. Il se dit aussi de La chose achetée. Voyez mon emplette. Je vais vous montrer mes emplettes. EMPLIR. v. a. Rendre plein. Emplir un coffre, une armoire de har. des. Emplir un vase, un verre de quelque liqueur. Emplir une bouteille. Emplir un sac. Fam., Il emplit bien son pourpoint, se dit D'un homme gros et gras. Cela se dit aussi, figurément, D'un homme qui mange beaucoup. EMPLIR, avec le pronom personnel, signifie, Devenir plein. Le navire s'emplissait tellement d'eau, qu'il était près de couler bas. EMPLI, IE. participe. EMPLOI. s. m. L'usage qu'on fait de quelque chose. Faire un bon emploi, un mauvais emploi de ses revenus, de sontemps. L'emploi de ce moyen n'est pas sans danger. L'emploi du fer dans les constructions. Faire un noble emploi de ses talents. L'emploi du mot propre. Il se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence et de Finance, de La collocation de certains deniers ou capitaux. Régler l'emploi des deniers qui proviennent d'une vente. Il n'a pu justifier de l'emploi de ces fonds. L'emploi d'une dot, des capitaux d'un mineur, etc. Étre garant du défaut d'emploi ou de remploi. Quittance d'emploi. L'emploi d'une somme, L'action d'employer une somme, d'en faire mention dans un compte, soit en dépense, soit en recette. Faire l'emploi d'une somme dans un compte. Faux emploi. Double emploi. Double emploi, se dit également, dans le langage ordinaire, de Tout ce qui fait inutilement répétition. qu'on emploie. Grand emploi. Bel emploi. Emploi honorable. Emploi ruineux. Penible emploi. Donner de l'emploi. Etre sans emploi. Demeurer sans emploi. C'est un homme qui cherche de l'emploi. Se bien acquitter de son emploi. Il a eu de grands emplois. Il a eu les plus beaux emplois dans l'épée, dans la robe. N'avoir qu'un petit emploi. Quel est voire emploi dans la maison ? Il se dit particulièrement, au Théatre, Des rôles dont un acteur est spécialement chargé. Cet acteur a l'emploi, tient l'emploi des rois, des valets, etc. Les rôles d'un emploi. Chef d'emploi, Acteur qui joue en chef les rôles de son emploi. à de EMPLOYER. v. a. (J'emploie, tu emploies, il emploie; nous employons, vous employez, ils emploient. J'employais; nous employions, vous employiez, ils employaient. J'emploierai. J'emploierais. Que j'emploie; que nous employions, que vous employiez. Que j'employasse. Employant.) Mettre en usage; faire usage, se servir de. Employer de l'étoffe. Employer de l'argent. Employer son bien folles dépenses. Employer la plus grande partie de son revenu en charités, en aumônes. Cet argent a été employé aux nécessités de l'Etat. Les remèdes qu'on doit employer. Ce terrain ne peut être employé à telle culture. Employer du bois, de la pierre à bâtir. Employer le temps à s'instruire. Bien employer le temps, son temps. Employer la douceur. Employer les châtiments, la contrainte. Employer tout son esprit, tout son art, toute son industrie, tous ses soins, toute son éloquence. Il emploie toutes sortes de moyens. Employer ses bons offices. Employer le crédit de ses amis. Employer ses amis. Il emploie tout le monde pour obtenir cette place. Prov. et fig., Employer le vert et le sec Employer toutes sortes de moyens pour réussir à quelque chose. Employer une phrase, un mot, une locution, S'en servir en parlant ou en écrivant. Employer les termes propres, les tours les plus élégants. Employer une raison, une pièce, S'en servir pour en tirer quelque EMPLOI, signifie aussi, L'occираtion, la fonction d'une personne | ployé sur la frontière, employé sur EMPLOYER, signifie aussi, Donner de l'occupation, de l'emploi à quelqu'un. Employer un grand nombre d'ouvriers. On a employé cet homme dans les pays étrangers. On l'a employé dans de grandes affaires, à de grandes négociations. C'est un homme qui mérite d'etre employé. Il est employé dans les finances. Cet officier est employé cette année dans l'armée d'Afrique. Il est em L'emploi d'un mot, d'une expression, La manière dont on l'emploie, dont on peut l'employer. L'emploi d'un verbe avec le pronom personnel. Ce mot, cette expression a divers emplois. les côtes, employé dans les bureaux | lité vénéneuse. La noix de gallement, d'Un satirique qui se permet de tel ministère. EMPLOYER, avec le pronom personnel, signifie, S'occuper, s'appliquer, agir. Je m'y emploierai avec joie. Il ne s'emploie qu'à cela. Il s'est employé pour moi de la manière la plus bienveillante. EMPLOYÉ, ÉE. participe. C'est de l'argent bien employé. Un temps mal employé. EMPLOYÉ, se dit substantivement d'Un homme employé dans une administration, dans un bureau, etc. Un employé dans la régie des tabacs. Un employé du ministère de l'intérieur, de l'octroi. Il y a beaucoup d'employés dans cette administration. Mettre un employé à la retraile. EMPLUMER. v. a. Garnir de plumes. Il n'est guère usité qu'en parlant Des petits morceaux de plumes dont on garnit un clavecin. Emplumer un clavecin. EMPLUME, ée. participe. EMPOCHER. v. a. Mettre en poche. Il se dit proprement De l'argent ou de quelque autre chose qu'on serre dans sa poche avec une sorte d'empressement, d'avidité. À mesure qu'il gagne de l'argent jeu, il l'empoche. Il empoche tout ce qu'il gagne. Empocher er des fruits, des gâteaux. Il est familier. Емросне, вв. participe. au EMPOIGNER. v. a. Prendre et serrer avec le poing. Il l'empoigna par le bras. Il l'empoigna par les cheveux. Cela est trop gros, on ne saurait l'empoigner. Pourbienjoner à la paume, il faut bien empoigner sa raquette. Il s'emploie populairement avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se sont empoignés, on a eu beaucoup de peiné à les séparer. EMPOIGNÉ, ÉE. participe. EMPOIS.s. m. Espèce de colle faite avec de l'amidon, et dont on se sert pour rendre le linge plus ferme. Empois blanc. Empois bleu Eau d'empois. Meltre de l'empois. Passer du linge à l'eau d'empois. EMPOISONNEMENT. s. m. Action d'empoisonner. L'empoisonnement est un crime capital. EMPOISONNER. v. a. Donner, faire prendre du poison. Il se dit surtout lorsque le poison est donné à dessein de faire mourir. Le bruit est qu'on l'empoisonna. Empoisonner une personne, un chien. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il s'empoisonna avec de l'arsenic. Il signifie aussi, Infecter de poison. Empoisonner des viandes, des fruits Empoisonner une fontaine, un puits, une source. Empoisonner une plaie. Empoisonner des armes, un poignard, des flèches. Empoisonner un étang, une rivière, Y jeter des substances propres à faire mourir le poisson. Empoisonner des terres, Jeter dans des terres des choses propres à faire mourir les chiens, afin d'empêcher la chasse. EMPOISONNER, se dit également Des choses qui font mourir par une qua empoisonne les chiens. Il y a des champignons qui empoisonnent. Il se dit, par extension, Des vapeurs qui sont extrêmement infectes. Lorsqu'on eut commencé à remuer la terre, il en sortit une vapeur qui empoisonna tous les travailleurs. Cet homme a une haleine qui empoisonne. Ce poisson est pourri, il empoisonne. Il se dit figurément, au sens moral, pour Troubler, altérer, remplir d'amertume. Ce souvenir empoisonnait mon existence. Des plaisirs que la crainte empoisonne. Il se dit, particulièrement, De ce qui corrompt l'esprit et les mœurs. Cette doctrine a empoisonné beaucoup d'esprits. Ces maximes sont capables d'empoisonner la jeunesse. Il lui empoisonna l'esprit par ses flatteries. Il signifie encore, Rapporter une chose en y donnant un tour malin, défavorable, dangereux, contre l'intention de celui qui l'a dite. C'est un mauvais esprit qui empoisonne les choses les plus innocentes, qui empoisonne tout ce qu'on dit. Les médisants empoisonnent tout, EMPOISONNÉ, ÉE. participe. Un mets empoisonné. Des flèches empoison nées. Fig, Dons empoisonnès, louanges empoisonnées, Dons faits, louanges données à dessein de nuire. EMPOISONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empoisonne. Il fut condamné comme empoisonneur. Il se dit, figurément et familièrement, d'Un mauvais cuisinier, d'un mauvais traiteur. C'est un empoison neur. Il se dit aussi, figurément, d'Un homme qui débite une doctrine pernicieuse. C'est un empoisonneur public. EMPOISSER. v. a. Voyez PoOISSER. EMPOISSONNEMENT. s. m. Action d'empoissonner. Faire l'empoissonnement d'un étang. EMPOISSONNER. v. a. Peupler, garnir de poisson. Empoissonner un étang, des fossés, un canal. EMPOISSONNÉ, ÉE. participe. EMPORTE, EE. adj Qui se laisse entraîner par sa passion, qui se fàche aisément, qui est prompt à dire des injures. C'est un homme emporté avec qui on ne saurait vivre en paix. C'est une femme emportée au dernier point. Un caractère violent et emporté. Il se prend quelquefois substantivement. C'est un emporté. C'est une folle, une emportée. EMPORTEMENT.s.m. Mouvement déréglé, violent, causé par quelque passion. Emportement de colère, de haine. Emportement d'amour, de joie. Employé absolument, il s'entend d'Un emportement de colère. Grand, violent, terrible emportement. D'horribles emportements. Dans ses emportements, il ne ménage personne. Il est sujet à des emportements, à l'emportement. EMPORTE-PIECE s.m.Instrument propre à découper, et qui enlève la pièce. l'injure et les personnalités. EMPORTER. v. a. Enlever, ôter d'un lieu. Il a fait emporter tous ses meubles de la maison. Emporter un malade, un homme blessé. Il signifie particulièrement, Prendre une chose en un lieu, et la porter, l'avoir avec soi. La proie qu'un aigle emporte dans son aire. Emportez ce livre, vous le lirez à loisir. Emportez-le chez vous. Emporter des provisions. J'en n'emporterai, pour mon voyage, que très-peu de hardes. Il prit la fuite, en emportant les fonds qui lui avaient élé confiés. On a dit figurément, sous la législation qui reconnaissait le droit d'atnesse, L'ainé emporte les deux tiers du bien, Les deux tiers du bien sont dévolus à l'aîné. Il se dit quelquefois, figurément, en parlant Des choses morales. Je n'emporterai de ces lieux qu'un souvenir agréable. Le secret qu'il emporte avec lui dans la tombe. EMPORTER, signifie encore, Entraîner, arracher, enlever, emmener avec effort, avec rapidité, avec violence. Son cheval prit le mors aux dents, et l'emporta à travers les champs, ou absolument, l'emporta Les courants emportèrent le vaisseau Le vent a emporté mon chapeau. Le carrosse entra si vile, qu'il faillit emporter la borne. Ce coup de canon lui a emporté une jambe. La rivière a emporté les ponts, les chaussées, etc. Un coup de fouet qui emporte la pièce. Fig. et fam., Emporter la pièce, Railler, médire d'une manière cruelle. C'est un homme qui emporte la pièce. Prov. et fig., Autant en emporte le vent, se dit en parlant De promesses auxquelles on n'ajoute pas foi, ou De menaces dont les effets ne sont point à craindre. Il me promet monis et merveilles, autant en emporte le vent. Ne vous alarmez pas de ses menaces, autant en emporte le vent. Fam., Que le diable vous emporte, se dit Pour exprimer son dépit, sa mauvaise humeur, sa colère contre quelqu'un. Pour les autres locutions analogues, voyez DIABLE. EMPORTER, se dit aussi, figurément, D'une maladie qui cause la mort. La peste emporte les gens en peu de jours. Cette maladie l'emportera. La sièvre l'a emporté. Il signifie également, surtout en parlant De couleurs, de taches, etc., Détruire, faire disparaître. Le jus de citron emporte les taches d'encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe. Ce remède emporte la fièvre, Il la guérit. EMPORTER, se dit encore figurément Des passions, et signifie, Tirer l'âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès blamable. La colère l'emporta bien loin. Se laisser emporter à sa vengeance. La douleur l'a emporté jusqu'à dire, jusqu'à faire... La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs. Il s'emploie aussi avec le pronom Il se dit, figurément et familière- | personnel, et signifie alors, Se fächer |