personnes ou des choses, les circonstances qui accompagnent un fait. A genoux. A pieds joints. A mains jointes. A bras ouverts. À quatre pattes. A la nage. A tâtons. A reculons. A rebours. À la renverse. A califourchon. A nu. À cru. À la debandade. Au plus vite. A la hate. A l'improviste, A double carillon. la diable. A la lẻ gère. À la volée. A la boule vue; À vue de pays. À tête reposée. A bâtons rompus. A toute force, A toutes mains. A main armée. A brûlepourpoint. A bout portant. A juste titre. A bon droit. A droit. A tort. A peine. A grand'peine. A propos. Rire à gorge déployée. Répondre à demi-mot. Crier à tue-tête. Parler à haute et intelligible voix. S'habiller à la française. Chanter à l'italienne. Marcher à petit bruit. Brúler à petit feu. S'enfuir à toutes jambes. S'avancer à grands pas. Aller à petites journées. S'éloigner à tired'aile. S'élever à ballon perdu. Aller à voiles et à rames. Voyager à pied et à cheval. Galoper à bride abattue, ventre à terre. Se coucher aplat ventre. Se jeter à corps perdu. Se battre à outrance. Boire à l'excès. Il pleut à verse. L'eau s'échappait à gros bouillons. Obtenir à force de prières, de démarches, d'importunités. S'amuser aux dépens de quelqu'un. Frapper à bras raccourci. Poursuivre à coups de pierres, à coups de fusil. Renverser à coups de canon. Passer au fil de l'épée. Fouler aux pieds. Toucher au doigt. Fermer au verrou. Garder à vue. Entrer à la lueur des flambeaux, au son des cloches. gner à la faveur des ténèbres. Mettre tout à feu et à sang. On les battit à plate couture. Battre du fer à froid. Boire à la glace. Traiter un sujet à fond. Etre à jeun, à sec. Prendre, au dépourvu. C'est au mieux. Etre à billes égales. Un canon chargé à mitraille. Un mur bâti à chaux et à sable. Pigeon à la crapaudine. Veau à la bourgeoise. Anguille à la tartare. Etre à couvert, à l'abri, à découvert. Se tenir à l'écart. Des rochers à fleur d'eau. D'autres locutions, analogues aux précédentes, indiquent : 1o L'instrument dont on se sert pour faire quelque chose. Pecher à la ligne. Jouer à la paume. Se battre à l'épée, au pistolet. Mesurer à l'aune, au mètre. Dessiner à la plume. Tracer au crayon, au compas. Travailler à l'aiguille. On dit de même, par ellipse, Des bas à l'aiguille, au métier, etc. 2o La mesure, le poids, la quantité. Vendre du vin à pot et à pinte. Vendre à la livre. Acheter au cent, à la douzaine. Donner à brassées, à poignées, à pleines mains, etc. Les phrases déjà citées, Avancer à grands pas, voyagerà petites journées, boire à l'excès, et quelques autres semblables, ont beaucoup d'analogie avec celles de ce paragraphe. 3o Le prix, la valeur. Louer un cabriolet à douze francs par jour. Diner à trois francs par tête. Emprunter à gros intérêts. Placer ses fonds à cinq pour cent. Les places sont à six francs. Acheter du drap | Boire à sa soif. Manger à sa faim. à vingt francs l'aune. Vendre à bon compte. Donner une marchandise à vil prix, à bon marché, etc. Vivre à peu de frais. 4o La disposition morale, l'intention, À plaisir. A regret. À dessein. À cœur ouvert. A contre-cœur. Prendre une affaire à cœur. A bonne, à mauvaise intention. 5o La cause. Se ruiner au jeu, à jouer. Se tuer à travailler. Mourir à la peine. Bailler à la lecture d'un mauvais ouvrage. Prendre plaisir à quelque chose. S'endormir au murmure des eaux. S'éveiller au bruit de la tempête. Frémir à l'aspect du danger. 6o L'effet, le résultat. Vendre à perte. Blesser à mort. Courir à perdre haleine. Danser à ravir. Cela eut lieu au grand étonnement de toute la ville, aux applaudissements de tous. Au péril de sa vie. Au risque de tout perdre. A peine d'amende. A peine de la vie. On dit plus ordinairement, Sous peine d'amende, de la vie, etc. (Voyez ciaprès un emploi particulier de la préposition À placée entre un infinitif et un substantif.) Dans plusieurs locutions, la préposition A se trouve précédée et suivie du même mot. Alors elle marque: 1o Succession, gradation; ordre, arrangement. Goutte à goutte. Un à un. Brin à brin. Feuille à feuille. Démonter une pendule pièce à pièce. Compter sou à sou. Augmenter petit à petit, peu à peu. Ils se placerent deux à deux, trois à trois, quatre à quatre. Mettez-les deux à deux, près à près. 2o Correspondance exacte. Traduire mot à mot. Suivre quelqu'un pas à pas. Jouer but à but. 3o Jonction, proximité, rencontre, ou Opposition. Bout à bout. Dos à dos. Côte à côte. Pied à pied. Tête à tête. Nez à nez. Bec à bec. Corps à corps. Seul à seul. Face à face. Vis-à-vis. À, se dit souvent, au Jeu, lorsqu'on veut indiquer les points respectifs des joueurs. Quand nous quittámes le jeu, nous étions quatre à six. A cette partie de trictrac, nous étions six trous à douze. À, placé entre deux nombres, en laisse supposer un qui est intermédiaire. Pingt à trente personnes. Quinze à vingt francs. Mille à douze cents francs. Il se place aussi entre deux nombres consécutifs, lorsqu'ils se rapportent à des choses qui peuvent se diviser par fractions. Deux à trois livres de sucre. Cinq à six lieues. On dit, Cinq ou six personnes, onze ou douze chevaux, etc., et non, Cinq à six personnes, onze à douze chevaux, etc. À, marque aussi Conformité, convenance; et alors il se prend pour Selon, suivant. A mon grè. A sa fantaisie. À sa manière. A mon choix. A votre avis. A ma guise. À leur jugement. Chapeau à la mode. Habit à ma taille. Parler à son tour. Marcher à son rang. A la rigueur, il faudrait le condamner. A votre compte, je serais votre débiteur. A ce que je crois, vous voulez partir. Dieu fit l'homme à son image. Il voulut, à l'exemple de son père... A l'instar de la capitale. On dit dans un sens analogue, A la vérité, à plus forte raison, etc. Il indique particulièrement Ce qui fournit une induction, une conjecture, etc. A l'œuvre on connaît l'ouvrier. A ses manières on reconnait un homme du monde. Je vis, à sa contenance, qu'il était peu rassuré. A son air triste nous pressentimes le malheur qui lui était arrivé. À, suivi d'un infinitif, équivaut trèssouvent au participe du même verbe précédé de la préposition en. A le voir, on juge de son état, En le voyant, etc. A ne considérer que telle chose, En ne considérant que telle chose. A le bien prendre. A tout prendre. A voir les choses de sang-froid. A compter de ce jour. À partir de telle époque. Etc. A l'en croire, à l'entendre, etc., S'il faut l'en croire, etc. A dire la vérité, à vrai dire, à parler franchement, à ne rien dissimuler, etc., Pour direla vérité, etc. À, placé entre un substantif et un infinitif, sert fréquemment à indiquer Ce qu'il est nécessaire ou convenable de faire, l'opinion qu'on a d'une personne ou d'une chose. C'est un ouvrage à recommencer. C'est un avis à suivre. C'est une partie àremettre, C'est une affaire à accommoder. C'est une occasion à ne pas laisser échapper. C'est un chevalà garder. C'est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n'en est que plus à estimer. C'est un homme à pendre, à noyer. C'est un livre non-seulement à lire, mais à relire souvent. On dit dans un sens analogue, Vous n'avez qu'à parler, qu'à ordonner, qu'à vouloir, etc. Il désigne aussi Ce qui peut être l'effet ou la suite d'un événement, ce à quoi une chose peut servir, ou de quoi une personne est capable. C'est une affaire à vous perdre. C'est un procès à ne jamais finir. C'est une entreprise à vous faire honneur. C'est un conte à dormir debout (à faire dormir debout). C'est un homme à réussir dans tout ce qu'il entreprendra. Il est homme à se fächer, à vous jouer un mauvais tour. A, devant un infinitif, peut quelquefois s'expliquer par De quoi. Verser à boire. Il n'a pas à manger. Il ne trouve pas à s'occuper. J'ai à vous entretenir. Il y aurait à craindre. Trouver à redire. Il n'y a pas à balancer. On dit dans un sens analogue: Le temps que j'ai à vivre, Pendant lequel je dois vivre. L'argent que j'ai à dépenser, Queje puis ou que je dois dépenser. N'avoir rien à répliquer, ne trouver rien à répondre, N'avoir rien que l'on puisse répliquer ou répondre. Etc. Il se place encore devant l'infinitif des verbes, dans divers autres sens. Ainsi on dit: Je suis ici à l'attendre, Je l'attends. Je suis encore à savoir comment.... Je n'ai pu encore savoir comment.... Etc. Quelquefois A, devant le relatif qui, sert à former des locutions elliptiques qui expriment Une sorte de rivalité, de concurrence. Ils dansaient à qui mieux mieux. C'est à qui ne partira point. Tirons à qui fera, à qui jouera le premier. Ils s'empressaient à qui lui plairait davantage. Disputer à qui obtiendra une fa veur. À, se met après beaucoup d'adjectifs, pour en déterminer ou en restreindre la signification. Avec un infinitif: Habile à séduire. Fou à lier. Facile à dire. Bon à manger. Curieux à voir. Triste à penser. Prompt à s'irriter. Prêt à combattre. Lent à venir. Avec un substantif, un pronom, etc.: Impénétrable à l'eau. Prompt à la repartie. Indulgent à tous. Sévère à lui-même. Propre à tel usage. Utile aux hommes. On dit, par inversion: À qui sait vivre dę peu, les richesses sont inutiles. A de tels hommes rien ne saurait etre impossible. Etc. A, sert également à changer, à modifier la signification de plusieurs verbes. Ainsi on dit: Prétendre la première place, L'exiger comme un droit, comme une prérogative qui nous appartient; et Prétendre à la première place, Y aspirer, travailler à l'obtenir. Toucher ses revenus, Les recevoir; et Toucher à ses revenus, En employer, en dépenser une partie. Suppléer quelque chose, L'ajouter, le fournir lorsqu'il manque Pour faire cette acquisition, il lui manquait six mille francs; son père les a suppléès; et Suppléer à quelque chose, Le remplacer, en réparer l'absence, le défaut : Dans des temps de disette, on a suppléè au pain par le riz et par les pommes de terre. Etc. À, s'emploie dans certaines phrases elliptiques exprimant Un appel, un avertissement bref, une imprécation, un souhait, etc. A moi! A nous! Au feu! Au voleur! A l'assassin! Au secours! A la garde! Aux armes! A bas, à bas! A l'eau! Au diable! A d'autres! A votre santé. A votre aise. Au nom du ciel! À, placé à la suite de quelques adverbes ou de certains autres mots, forme des locutions prépositives. Conformément à l'usage. Quant à moi. Sauf à y revenir. Par rapport à lui. Etc. Pour toutes les autres locutions, telles que, Au moins, au plus, à peu près, à cela près, à mesure, au reste, au surplus, à l'égard de, etc., et pour les diverses phrases qu'on n'a pu rapporter ici, telles que, A trompeur trompeur et demi; à bon chat bon rat; C'est à savoir; c'est-à-dire, qu'est-ce à dire ? etc., voyez aux différents articles des mots qui servent à les former. La particule relative Y remplace très-souvent la préposition A et son régime. Voyez l'article Y. A, dans la composition des mots, marque également Tendance, rapprochement, addition, etc. Apporter. Amener. Attirer. Aborder. Appauvrir. Accoupler. Accroitre. Etc. On voit qu'alors il perd ou plutôt ne reçoit point l'accent, et que souvent il détermine le redoublément de la consonne par laquelle commence le mot simple. ABA ABAISSE. s. f. Pâte qui fait la croûte de dessous dans plusieurs pièces de pâtisserie. L'abaisse de ce pâté est brûlée. ABAISSEMENT. s. m. Action d'abaisser ou de s'abaisser, et Le résultat de cette action. L'abaissement d'un mur. L'abaissement des eaux. L'abaissement du mercure dans le baromètre. L'abaissement de la voix. Faire l'opération de la cataracte par abaissement. ABAISSEMENT, est plus en usage au figuré, et il signifie, Diminution, affaiblissement. Abaissement de fortune. Abaissement de courage. Louis XI travailla beaucoupà l'abaissement de la maison de Bourgogne. Après l'abaissement des Carthaginois, Rome ne garda plus l'austérité de ses mœurs. Il s'emploie quelquefois absolument, et signifie, Humiliation volontaire, état dans lequel on se met quand on s'abaisse volontairement. Setenir dans l'abaissement devant Dieu. Un parfait chrétien doit se plaire dans l'abaissement. Il signifie aussi, Humiliation forcée, état de bassesse où l'on est mis malgré soi. Cet esprit altier se révolte contre un si grand abaissement. Cette famille est réduite à vivre dans l'abaissement. ABAISSER. v. a. Faire alleren bas, faire descendre. Abaisser un store. Abaisser une lanterne. Abaissez votre chapeau sur vos yeux. Abaissez vos regards sur cette plaine. En termes de Chirur., Abaisser la cataracte, Faire descendre le cristallin devenu opaque au fond de l'œil, afin de rendre la vue à un malade affecté de la cataracte. ABAISSER, signifie quelquefois, Diminuer la hauteur d'une chose. Abaisser une muraille. Abaisser le terrain, la route. Abaisser une table. Abaisser la voix, abaisser le ton de la voix, Parler plus bas. En Géom., Abaisser une perpendiculaire sur une ligne, Mener une perpendiculaire à une ligne, d'un point pris hors de cette ligne. En Algèbre, Abaisser une équation, Réduire à un moindre degré une équation d'un degré supérieur. En termes de Pâtissier, Abaisser de la pâte. La rendre aussi mince qu'on le désire, en l'étendant avec le rouleau. ARAISSER, s'emploie figurément, et signifie, Déprimer, humilier, ravaler. Dicu abaisse les superbes. Il faut abaisser ces esprits altiers. Je n'abaisserai point ma dignité, mon caractère à me commettre, jusqu'à me commettre avec lui. Cet historien étranger affecte d'abaisser nos grands hommes. ABAISSER, s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus bas, moins élevé. Le terrain s'abaisse insensiblement à mesure qu'on avance vers la mer. Le soleil s'abaissait sur l'horizon. Sa voix, son ton s'abaisse à mesure que son esprit se calme. Ils'emploie de même au sens mo ral, et signifie, S'avilir, se dégrader. Je ne m'abaisserai point à me justifier, à feindre. Il s'abaisse à des démarches indignes de lui. Il descend au style naïf sans jamais s'abaisser. Il signifie particulièrement, S'humilier, se soumettre. S'abaisser devant la majesté de l'Etre suprême. S'abaisser sous la volonté de Dieu, sous la main de Dieu. ABAISSÉ, ÉE. participe. ABAISSEUR. adj. m. T. d'Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est d'abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abaisseur. Il s'emploie aussi substantivement. L'abaisseur de l'œil, de la lèvre. ABAJOUE. s. f. Espèce de poche située dans l'épaisseur des joues de certains animaux, qui s'en servent pour y placer leurs aliments, et les y conserver quelque, temps. ABANDON. s. m. Etat d'une personne, d'une chose abandonnée. Ce vieillard est dans le plus affreux abandon. Il mourut don, dans un abandon absolu. Il vit dans un abandon général. Il laisse sa maison dans un abandon, dans un état d'abandon qui en augmente tous les jours la dégradation. Il est dansl'abandon de Dieu, dans l'abandon de tous ses amis. Il a quelquefois une signification active. Son absence et l'abandon de sa maison, de sa terre, ont achevé de le ruiner. L'abandon de ses amis l'a consterné. Il s'emploie de même activement au sens moral, et signifie quelquefois, Oubli blamable de soi, de ses intérêts, oubli de ses devoirs. Pourquoi cet abandon de vous-même? Cet abandon de tous soins, cet abandon de vosintérêts nous désole. D'autres fois, il signifie, Désistement, renoncement, sacrifice, résignation. Il a fait sans hésiter l'abandon de sa fortune et même de sa vie. Il consent à l'abandon de ses droits. Le chrétien vit dans un parfait abandon à la providence, à la volonté de Dieu. Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, d'Un acte judiciaire ou conventionnel par lequel un débiteur délaisse ses biens à ses créanciers. Il a fait à ses créanciers l'abandon de sa terre. Il a signé l'abandon de tous ses biens. On dit plus ordinairement, Cession de biens. ABANDON, se dit aussi en parlant Des manières, des discours, des ouvrages d'esprit et des productions des arts, pour exprimer Une sorte de facilité, de négligence heureuse qui exclut toute recherche, toute affectation, et ne laisse jamais sentir l'effort, ni le travail. Cette femme a dans ses manières un abandon séduisant. Le maintien, les gestes de cette actrice ont un gracieux abandon, undoux abandon. Il a dans la conversation le plus aimable abandon. On trouve dans cet ouvrage, dans l'exécution de ce tableau un heureux abandon. Il se prend quelquefois dans la signification de Confiance entière. Il m'a parlé avec abandon, avec un entier abandon. Il m'a touché par l'abandon qu'il a mis dans ses discours, dans ses confidences.ration d'une chose, déchet, diminution. Il se dit au propre et au figuré. L'abátardissement d'une race d'animaux. L'abátardissement d'un plant de vigne. L'abátardissement des esprits. À L'ABANDON. loc. adv. Sans soin, sans précaution, avec négligence. Aller à l'abandon. Laisser à l'abandon. Tout est à l'abandon. ABANDONNEMENT. s. m. Action d'abandonner, de délaisser entièrement. Il a fait un abandonnement général de tous ses biens. Il a eu tort de consentir à l'abandonnement de ses droits. Il signifie aussi, Etat d'une personne entièrement abandonnée, délaissée. Plaignez-le, dans l'abandonnement où il est de tous ses parents et de tous ses amis. Il s'emploie quelquefois au sens moral, et signifie, Action de s'abandonner, de se laisser aller, de se livrer avec trop de facilité, sans aucune réserve. Il avait pour elle une tendresse qui allait jusqu'à l'abandonnement de toute volonté. Les fautes de ce prince résultèrent de son entier abandonnement à d'indignes favoris. N'avez-vous pas honte de votre abandonnement à une passion si méprisable ? ABANDONNEMENT, employé absolument, signifie, Déréglement excessif dans la conduite, dans les mœurs. Abandonnementinfame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement. ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre le contraignirent d'abandonner sa maison. Il abandonna le pays. Abandonner un chemin pour en prendre un autre. Un soldat ne doit jamais abandonner son drapeau. C'était un crime chez les Grecs que d'abandonner son bouclier. La mer a abandonnèune partie de cette côte. Abandonner une place, une province conquise. Abandonner sa femme et ses enfants. Dieu n'abandonne pas les siens. Vous m'avez abandonné dans le besoin, au besoin. Ce père a abandonné son fils, l'a entièrement abandonné, Il ne prend plus aucun soin de lui, il ne s'en met plus en peine. Les médecins ont abandonné ce malade, Ils ont cessé de le voir, ou Ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu'ils désespèrent de sa guérison. ABANDONNER, signifie quelquefois, Laisser échapper, ne pas retenir. Tenez ferme, n'abandonnez pas cette corde. N'abandonnez pas les rênes de ce cheval. N'abandonnez pas votre cheval. On dit dans un sens analogue, Abandonner les étriers, Retirer les pieds de dedansles étriers, et quelquefois, Perdre les étriers. ABANDONNER, s'emploie figurément, et signifie, Renoncer à une chose, s'en désister. Abandonner la poursuite d'une affaire. Abandonner une cause. Abandonner un projet, un dessein, une entreprise. Abandonner une succession. Abandonner ses prétentions, ses droits. Abandonner un ouvrage. Abandonner la vertu, le vice. N'abandonnez pas l'étude de cette science. qu'elles viennent à nous manquer. Mes forces m'abandonnent. Son courage, sa prudence, sa présence d'esprit l'abandonna dans cette circonstance. L'appétit, le sommeil m'abandonne. ABANDONNER, signifie encore, Laisser en proie, exposer, livrer; et, dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci, à la discrétion de, etc. Abandonner quelqu'un à son caractère, à ses penchants, à son mauvais sort. Abandonner un ecclésiastique au bras séculier, c'était Le renvoyer au juge laïque, afin qu'il le punit selon les lois. Fig. et fam., Abandonner au bras séculier, se dit en parlant De ce dont on ne se soucie plus, et dont on ne veut pas profiter. Les restes du diner furent abandonnés au bras séculier, c'est-à-dire, furent laissés aux domestiques. Dans le langage de l'Écriture, Dieu abandonne souvent les méchants à leur sens réprouvé, Illes laisse s'endurcir dans leur péché. Abandonner une chose, une personne à quelqu'un, Lui permettre d'en faire, d'en dire ce qu'il lui plaira, lui en laisser l'entière disposition, lui laisser une entière liberté à son égard. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Je vous abandonne les fruits de mon jardin. Vous vous plaignez de cet homme: dites-en ce qu'il vous plaira, je vous l'abandonne. Je vous abandonne ce point, Je vous l'accorde, je vous le concède, je renonce à le soutenir, à m'en prévaloir. ABANDONNER, signifie quelquefois, Confier, remettre. Il a abandonné son fils, le soin de son fils à la conduite d'un sage gouverneur. J'ai abandonné le soin de mes affaires à un homme intelligent et probe. Il s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se laisser aller, se livrer à quelque chose, à quelqu'un, sans aucune retenue, sans aucune réserve. S'abandonner à la débauche, au vice. S'abandonner aux passions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S'abandonner à la joie. Je m'abandonne à vous, à vos sages avis. S'abandonner à la Providence, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. S'abandonner à la fortune, Laisser aller les choses au hasard. C'est une femme qui s'abandonne à tout le monde, se dit D'une femme qui se prostitue. En ce sens, il s'emploie aussi absolument. Les mauvais exemples d'une mère portent quelquefois une fille à s'abandonner. ABANDONNER, avec le pronom personnel, s'emploie de même absolument pour signifier, N'avoir plus confiance en soi, perdre courage. Si la fortune vous abandonne, ne Il se dit aussi Des facultés, des vous abandonnez pas. Vous êtes qualités physiques ou morales, lors-perdu, si vous vous abandonnez. Il signifie aussi, Se négliger dans son maintien, dans son habillement. Il s'abandonne trop. Il ne faut pas s'abandonner ainsi, lorsqu'on veut plaire. Il signifie encore, Se laisser aller à des mouvements naturels. Ne vous roidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s'abandonne pas as sez. ABANDONNÉ, ÉE. participe. Abandonné de Dieu, de ses amis, du médecin. Prov., Il faut étre bien abandonné de Dieu et des hommes pour faire telle chose, se dit D'une personne qui prend le plus mauvais parti, le plus contraire à ses intérêts, à ses goûts; qui fait une chose honteuse ou dont les suites doivent être pour elle très-fâcheuses, très-nuisibles. Un enfant abandonné, Un enfant qui se trouve sans secours, loin de ses parents. ABANDONNÉ, est aussi substantif; et alors il se dit d'Un homme perdu de libertinage et de débauche, et d'Une femme qui se prostitue. C'est un abandonne. C'est une abandonnée. Il est plus usité en parlant Des femmes. ABAQUE. s. m. T. d'Archit. La partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l'architrave. On la nomme autrement Tailloir. ABASOURDIR. v. a. Étourdir, assourdir par un grand bruit. Ce coup de tonnerre m'a abasourdi. Il s'emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Consterner, accabler. Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès. Cette nouvelle l'a abasourdi, l'a tout abasourdi. Il est familier dans les deux sens. ABASOURDI, IE. participe. ABATAGE, s. m. Action d'abattre les bois qui sont sur pied, de les couper; ou Les frais que ce travail nécessite. On ne commencera l'abatage de ces bois qu'au mois de novembre. C'est à l'acheteur à payer l'abatage. Il signifie aussi, en termes de Marine, L'action d'abattre un navire. Il signifie encore, L'action de tuer, de mettre à mort les chevaux, les bestiaux, etc. L'abatage est prescrit par les règlements, dans le cas de maladie contagieuse. ABÅTARDIR. v. a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer. Le défaut de soins a tout à fait abâtardi cette race d'animaux. La mauvaise culture abâtardira ces plants. Il s'emploie aussi figurément. Une longue servitude abâtardit le cou ABATEE.s. f. T. de Marine. Mouvement horizontal de rotation par lequel l'avant d'un navire en panne ou à la cape s'écarte jusqu'à un certain point de la ligne du vent, soit d'un côté, soit de l'autre, pour y revenir ensuite. Le navire est dans son abatée, a fait son abatée. ABATIS. s. m. Quantité, amas de choses abattues, brisées, démolies, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent les chemins par de grands abatis d'arbres. Abatis de siège. Abatis défensifs. Cette rue est bouchée par un abatis de maisons. On a fait un grand abatis de chênes dans cette forêt. Faire un abatis, un grand abatis de gibier, En tuer beaucoup. ABATIS, signifie aussi, Les pattes, la tête, le cou, les ailerons, le foie et le gésier d'une volaille. Un abatis d'oie, de dindon, etc. On dit dans le même sens au pluriel Des abatis en ragoût. Servir des abatis. ABAT-JOUR. s. m. Sorte de fenêtre dont l'appui est en talus, renversé en forme de trémie, afin que le jour qui vient d'en haut se communique plus verticalement dans le lieu où elle est pratiquée. Les marchands ont des abat-jour dans leurs magasins pour faire paraître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des églises sont taillées en abat-jour. Les croisées de cette prison sont garnies d'abatjour. Il ne prend point d'S au pluriel. ABATTEMENT. s. m. Affaiblissement, diminution de forces, ou de courage, d'énergie. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. L'abattement des forces est un des caractères de cette maladie. L'abattement des esprits. Il y a dans les esprils un grand abattement, beaucoup d'abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis, l'a jeté dans un étrange abattement. Il était dans l'abattement du désespoir. Il est tombé dans l'abattement. Il resta plongé dans l'abattement. L'abattement de son âme est extréme. Son âme est dans l'abattement. Sortez de cet abattement. ABATTEUR. s. m. Celui qui abat. Il ne se dit guère absolument. Ce bûcheron est un grand abatteur de bois. C'estungrandabatteur de quilles, se dit D'un homme fort adroit au jeu de quilles. Il se dit, figurément et familièrement, D'un homme qui a fait des choses difficiles, extraordinaires; mais plus ordinairement, par ironie, D'un homme qui se vante de prouesses qu'il n'a pas faites. ABATTOIR. s. m. Bâtiment où l'on tue les bestiaux pour les boucheries. Cet abattoir est vaste, bien aéré. Les abattoirs de Paris sont situés près des barrières. ABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Mettre à bas, ren verser à terre, faire tomber. Abattre des maisons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chénes dans la forêt. Il a fait abattre, il a abattu son bois de haute futaie. Il le prit rudement au collet, et l'abattit sous lui. Il lui abattit la tête de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de sabre. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d'arpents de blé en un jour. Abattre des quilles. La pluie abat la poussière. En termes de Marine, Abattre un navire, l'abattre en carène, Le mettre sur le côté, pour travailler à la carène, ou à quelque autre partie qui est ordinairement submergée. Au Jeu de trictrac, Abattre du bois, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. Il se dit aussi au Jeu de quilles, et signifie, Abattre bien des quilles. Fig. et fam., Abattre bien du bois, Expédier beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne. Aux Jeux de cartes, Abattre son jeu, Le mettre sur la table pour le montrer. On dit quelquefois absolument, Abattre. Prov., Petite pluie abat grand vent, Ordinairement, quand il vient à pleuvoir, le vent s'apaise. Cette phrase signifie figurément, Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle. ABATTRE, signifie quelquefois, Assommer, tuer. Ce boucher abat bien des bœufs. Ce chasseur abat bien du gibier. ABATTRE, signifie figurément, Affaiblir, diminuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette perte lui abattit le courage, abattit son courage, sa fierté. La moindre affliction l'abat. Rien n'abat comme une souffrance continuelle. Ne vous laissez pas abattre par la douleur. ABATTRE, s'emploie avec le pronom personnel. La violence du choc fut telle que l'arbre, que le mât s'abattit. Ces deux maisons, ces deux puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre. Il se dit particulièrement D'un cheval à qui les pieds manquent, et qui tombe tout d'un coup. En galopant, son cheval s'est abattu sous lui. Le terrain est glissant; si vous poussez votre cheval, il s'abattra. Il se dit aussi D'un oiseau qui fond, qui descend avec rapidité sur quelque chose. L'épervier s'abattit sur sa proie. Une volée de pigeons s'abattit sur mon champ. On dit dans le même sens, Un orage terrible va s'abattre sur nous. Le vent s'abat, s'est abattu, est abattu, Il s'apaise, il s'est apaisé, il est apaisé. ABATTU, UE. participe. Aller, courir à bride abattue. Voyez BRIDE. Fig., Un visage abattu, Un visage où se peint l'abattement. ABATTURES. s. f. pl. T. de Chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans les broussailles où il a passé. ABAT-VENT. s. m. Assemblage de petits auvents inclinés et parallèles, qui garantit du vent, de la neige et de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher, etc., sans empêcher la circulation de l'air: les abat-vent des beffrois et des clochers servent en outre à rabattre le son des cloches, à le diriger en bas. Un abat-vent couvert de plomb, d'ardoise. Les abat-vent d'un beffroi, d'un clocher. Les fenêtres de ce séchoir, de ce magasin sont garnies d'abat-vent. Les persiennes sont des espèces d'abat-vent. Il ne prend pas d'S au pluriel. ABAT-VOIX. s. m. Le dessus d'une chaire à prêcher, lequel sert à rabattre vers l'auditoire la voix du prédicateur. Cette chaire n'a pas d'abat-voix, aussi on entend mal le prédicateur. ABB ABBATIAL, ALE. adj. (Tse prononce comme C.) Appartenant à l'abbé ou à l'abbesse, ou bien à l'abbaye. Palais abbatial. Maison abbatiale. Les droits abbatiaux. Fonctions abbatiales. Dignité abbatiale. Mense abbatiale. ABBAYE. s. f. (On prononce Abéie.) Monastère d'hommes, qui a pour supérieur un abbé, ou de filles, qui a pour supérieure une abbesse. Abbaye royale, ou de fondation royale. Abbaye sécularisée. Une abbaye fort riche. Abbaye de l'erdre de Saint-Benoît, de l'ordre de Citeaux, de l'ordre de Prémontré. Il se dit quelquefois Du bénéfice attaché au titre d'abbé. Le roi lui donna une abbaye, une riche abbaye. Il avait, il possédait jusqu'à trois abbayes. Abbaye en règle, Celle à laquelle on ne peut nommer qu'un religieux. Abbaye en commende, Celle à laquelle on peut nommer un ecclésiastique séculier. ABBAYE, se dit quelquefois Des batiments du monastère. Une abbaye bien bâtie. Une abbaye qui tombe en ruine. Prov. et fig., Pour un moine l'abbaye ne faut pas, Quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et qu'une d'elles manque à s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avait été résolu. ABBE. s. m. Celui qui possède une abbaye. Abbé de l'ordre de SaintBenoît. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Elire un abbé. Bénir un abbé. Abbé triennal. Abbé commendataire. Prov. et fig., Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, Si un homme manque à une assemblée, à une partie de plaisir où il devait se trouver, on ne laisse pas de délibérer, de s'amuser sans lui, de faire en son absence ce qu'on avait résolu. Prov. et fig., Nous l'attendrons comme les moines font l'abbé, S'il n'arrive pas à l'heure du dîner, nous nous mettrons à table sans lui. Prov. et fig., Le moine répond comme l'abbè chante, Ordinairement les inférieurs prennent quelque chose du ton, des habitudes de leurs supérieurs. Jouer à l'abbé, Jouer à une sorte de jeu, où l'on est obligé de faire tout ce que fait celui qu'on a pris pour être le conducteur du jeu, et auquel on donne le nom d'Abbé. ABBÉ, Se dit, dans un sens général, de Tout homme qui porte un habit ecclésiastique. Un jeune abbé. Un petit abbé. Un abbé de cour. ABBESSE. s. f. Supérieure d'un monastère de filles, qui a droit de porter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une abbesse. ABC A B C. s. m. (On prononce Abécé.) Petit livret contenant l'alphabet et la combinaison des lettres, pour enseigner à lire aux enfants. Acheter un A b c pour un enfant. -Il signifie figurément et familièrement, Le commencement d'un art, d'une science, d'une affaire. Ce n'est là que l'A b c des mathématiques. Celte maxime est l'A b c de la politique. N'en être qu'à l'A b c d'une science, d'un art. N'en avoir que les premières notions. Prov. et fig., Renvoyer quelqu'un à l'Abc, Le traiter d'ignorant; et, Remettre quelqu'un à l'A b c, Le ramener aux éléments, aux premiers principes d'un art, d'une science, etc. ABCEDER. v. n. T. de Chirur. Se terminer par abcès. Cette tumeur abcèdera. ABDALAS. s. m. pl. Nom général que les Persans donnent aux religieux, aux hommes que les Turcs appellent Derviches, et que les chrétiens nomment Moines. ABDICATION. s. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De celui qui abdique, et De la chose abdiquée. L'abdication de Dioclétien. L'abdication de Christine, reine de Suède. Charles - Quint fit abdication à Bruxelles. L'abdication d'une couronne, d'un empire est quelquefois suivie de regrets. ABDICATION, signifiait aussi, dans notre ancienne Jurisprudence, L'acte par lequel un père privait son fils des droits que celui-ci avait, à ce titre, dans sa succession. L'abdication était une exhérédation prononcée pendant la vie, et susceptible d'etre révoquée. ABDIQUER. v. a. Abandonner la possession d'une dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la royauté. Abdiquer la couronne. Abdiquer l'empire. Il se dit aussi en parlant Des magistrats de l'ancienne Rome. Abdiquer la dictature. Abdiquer le consulat. Abdiquer les honneurs. Il se dit, par extension, Des principaux emplois et des places places éminentes. Ce général d'ordre a abdiqué. Il s'emploie aussi absolument. Ce prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer. ABDIQUÉ, ÉE. participe. ABDOMEN. s. m. (On fait sentir IN.) T. d'Anat., emprunté du latin, qui signifie, Le ventre. Les muscles de l'abdomen. Il se dit, en Entomologie, de La partie postérieure du corps des in sectes. ABDOMINAL, ALE. adj. T. d'Anat. Qui appartient à l'abdomen. Région abdominale. Membres abdominaux. ABDUCTEUR. adj. m. T. d'Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est d'écarter de l'axe du corps les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abducteur. Il s'emploie aussi substantivement. L'abducteur de l'œil, de la cuisse. ABDUCTION. s. f. T. d'Anat. Action des muscles abducteurs. ABE ABÉCÉDAIRE. adj. des deux genres. Qui concerne l'alphabet. Ordre abécédaire. Ignorance abécédaire, Ignorance complète, celle d'un homme qui n'a encore fait aucune étude. ABÉCÉDAIRE, est aussi substantif masculin, et se dit d'Un Abe, d'un livre dans lequel on apprend à lire. Acheter un ábécédaire. ABECQUER ou ABEQUER. v. a. Donner la becquée à un jeune oiseau. Il est familier. ABECQUÉ OU ABÉQUÉ, ÉE. participe. ABEE. s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait moudre un moulin. ABEILLE. s. f. Insecte ailé, sorte de mouche qui produit la cire et le miel. Abeilles sauvages. Abeilles domestiques. Mère abeille, ou Abeille mère. Abeille ouvrière. L'aiguillon d'une abeille. Essaim d'abeilles. Ruche d'abeilles. ABERRATION. s. f. T. d'Astron. Mouvement apparent observé dans les astres, et qui résulte du mouvement de la lumière combiné avec celui de la terre. L'aberration des étoiles fixes. ABERRATION, en termes d'Optique, Dispersion qui s'opère entreles divers rayons lumineux émanés d'un même point, lorsqu'ils rencontrent des surfaces courbes qui les réfléchissent ou les réfractent, de sorte qu'ils ne peuvent plus ensuite être concentrés exactement en un même foyer. Aberrationde sphèricité. Aberration de réfrangibilité. ABERRATION, signifie, au sens moral, Écart d'imagination, erreur de jugement. Les aberrations de l'esprit humain. L'aberration de ses idées est étrange. Les aberrations de cet écrivain sont singulières. On dit de même, L'aberration des sens. ABETIR. v. a. Rendre stupide. Vous abétirez cet enfant. Il est aussi neutre, et signifie, De ABIGÉAT. s. m. T. d'ancien Droit criminel. Délit de celui qui s'approprie les troupeaux d'autrui, en les détournant dans les champs, dans les prairies. ABIME.s. m. Gouffre très-profond. Affreux abíme. Abime effroyable. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Un abime s'ouvrit dans cette plaine. Sonder la profondeur d'un abime. Ne vous baignez pas en tel endroit de la vière, il y a un abime. Tomber dans un abime. Il fut précipité dans l'abíme. ri Poétiq. et en style soutenu, Les abimes de la mer, de la terre, Les immenses profondeurs de la mer, de la terre. La mer ouvrit ses abimes, et engloutit toute la flotte. La terre s'ouvrit jusqu'au fond de ses abi mes. Prov. et fig., Unabime appelle un autre abime, Un excès conduit à un . autre excès, un crime amène un autre crime. Fig., Un abime de malheur, un abíme de misère, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abime de malheur, dans un abíme de misère. Fig., Etre sur le bord de l'abíme, Etrepr près de sa ruine, de sa perte. Creuser un abíme sous les pas de quelqu'un, Travailler à le perdre. ABIME, se dit figurément Des choses qui entraînent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les bâtiments sont des abimes. ABIME, se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison, ou qui demandent une trèsgrande étude, qui sont très-difficiles à connaître. L'infini est un abime pour l'esprit humain. La métaphysique est un abime. Le cœur de l'homme est un abime. Il se dit, particulièrement, Des secrets et des jugements de Dieu. Les jugements de Dieu sont des abimes. Les abímes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu. Fig. C'est un abime de science, C'est un homme extrêmement savant. |