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gisme dans lequel chacune des prémisses est accompagnée de sa preuve.

EPICIER, JERE. s. Celui, celle qui vend des épiceries. C'est un bon épicier., Une riche épicière. On dit aussi, Epicier droguiste, marchand épicier.

Fam., Ce livre ira chez l'épicier, est bon pour l'épicier, C'est un mauvais ouvrage, dont les feuilles se vendront à la livre, pour faire les sacs, les cornets qui servent aux épiciers.

EPICRANE. s. m. T. d'Anat. L'ensemble des parties qui environnent le crâne.

ÉPICURIEN. s. m. Il signifie au propre, Un sectateur d'Epicure; et, par extension, Un voluptueux, un homme qui ne songe qu'à son plaisir. C'est un franc épicurien. Il fait au féminin, Epicurienne.

Il se prend aussi adjectivement, dans un sens analogue. Le système epicurien. La morale épicurienne. ÉPICURISME. s. m. Doctrine, morale, manière de vivre d'Epicure et des épicuriens.

EPICYCLE.s. m. T. d'Astron. Petit cercle imaginé par les anciens astronomes, et dont le centre est dans un point de la circonférence d'un plus grand cercle. Epicycle de Mars.

ÉPICYCLOÏDE. s. f. T. de Géom. Courbe engendrée par la révolution d'un point de la circonférence d'un cercle qui roule sur la partie concave ou convexe d'un autre cercle.

EPIDEMIE. s. f. T. de Médec. Maladie qui attaque, en même temps et dans le même lieu, un grand nombre de personnes. Cette maladie, qui n'avait d'abord atteint que peu de personnes, dégénéra en épidémie. Plusieurs épidémies ont désolé celle contrée. Il régnait une épidémie dans le pays.

Il se dit quelquefois figurément, dans le langage ordinaire. L'engouement est general, c'est une épidémie, c'est une véritable épidémie.

EPIDEMIQUE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui tient de l'épidémie. Mal épidémique. Maladie épidémique.

Il se dit quelquefois figurément, dans le langage ordinaire. Un engouement épidémique. Des passions épidémiques.

EPIDERME. s. m. Surpeau, la première peau de l'homme ou de l'animal, et la plus mince. Ce coup n'a fait que lui effleurer l'épiderme. Enlever, écorcher l'épiderme.

Il se dit par analogie, en Botanique, de Cette pellicule mince et transparente qui forme l'enveloppe extérieure des plantes herbacées et des jeunes rameaux.

ÉPIER. v. n. Monter en épi. Les blés commencent à épier.

ΕΡΙÉ, ÉE. participe. Les seigles sont déjà épiés.

Adjectiv. et fig., Une queue de chien épiée, Dont les poils s'écartent comme les barbes d'un épi de blé. Un chien épić, Qui a, au milieu du ront, du poil plus grand qu'ailleurs.

EPIER. v. a. Observer secrètement et adroitement les actions, les discours de quelqu'un, ou ce qui se passe en quelque lieu. On les a mis

auprès de ce jeune prince pour apier ce qu'il fait. Premes garde a ce que vous direz, on vous épie, vous êtes épié. On épie toutes, vos démarches. Je le fais épier. Epier les mouvements de l'ennemi.

Fig., Epier l'occasion, le temps d'agir; épier le moment, etc., Se tenir prêt à saisir l'occasion de faire quelque chose, à profiter du moment favorable, etc.

ΕριÉ, ÉE. participe. ÉPIERRER. v. a. Oter les pierres d'un jardin, d'un champ, etc. Il faut épierrer les carreaux où l'on veut planter des fleurs. Il y a des terroirs qu'on ne saurait épierrer. EPIERRE, ÉE. participe.

EPIEU. s. m. Sorte d'arme à fer plat et pointu, dont on se sert le plus ordinairement à la chasse du sanglier. Il attendit le sanglier de pied ferme avec son épieu, et l'enferra.

ÉPIGASTRE. s. m. T. d'Anat. La partie moyenne et supérieure de l'abdomen.

EPIGASTRIQUE. adj. des deux genres. T. d'Anat. Qui appartient à l'épigastre. Région épigastrique. Artère, veine épigastrique.

ÉPIGLOTTE. s. f. T. d'Anat. Cartilage de forme ovale, placé à la partie supérieure du larynx, derrière la base de la langue, et spécialement destiné à recouvrir exactement la glotte au moment de la déglutition.

EPIGRAMMATIQUE.adj. des deux genres. Qui appartient à l'épigramme, qui tient de l'épigramme. Style épigrammatique. Trait épigrammatique. Tournure épigrammatique. EPIGRAMMATISTE. s. m. Celui qui fait, qui compose des épigrammes. C'est un épigrammatiste fort spirituel.

EPIGRAMME. s. f. Petite pièce de poésie qui se termine ordinairement par un trait piquant ou par un bon mot. Une bonne épigramme. La pointe d'une épigramme. Il y a peu de sel dans cette épigramme.

Il se dit figurément d'Un mot, d'un trait qui, dans la conversation ou dans un écrit, exprime une critique vive, une raillerie mordante. Chaque phrase de cet écrit est une épigramme. Sa conversation est toute en épigrammes. Cette louange est si exagérée, qu'elle a l'air d'une épi

gramme.

EPIGRAPHE.s. f. Inscription qu'on met sur un bâtiment pour en marquer l'usage, pour indiquer le temps de sa construction, etc. Ce sens a vieilli; on dit, Inscription.

Il se dit plus ordinairement d'Une courte sentence, d'une courte citation qu'on met en tête d'un livre, d'un chapitre, etc., pour en indiquer l'objet ou l'esprit. Cet auteur choisit bien ses épigraphes. Il a pris pour épigraphe tel vers d'Homère, de Virgile.

EPILATOIRE. adj. des deux genres. Qui sert à épiler. Páte, onguent épilatoire.

EPILEPSIE. s. f. Mal caduc, haut mal; affection nerveuse caractérisée par des attaques, ordinairement de courte durée, dans lesquelles le malade tombe sans connaissance, et

éprouve des convulsions_violentes, accompagnées de coma. Il est sujet à l'épilepsie. Il a eu des attaques d'épilepsie. Epilepsie spontanée. Epilepsie accidentelle.

EPILEPTIQUE adj. des deux genres. Qui appartient à l'épilepsic. Symptôme épileptique. Convulsions épileptiques.

Il signifie également, Sujet à l'épilepsie, attaqué d'épilepsie. Il a un frère épileptique.

Il est quelquefois substantif; et alors il ne se dit que Des personnes. Les épileptiques perdent toute connaissance en un moment.

EPILER. v. a. Arracher le poil, ou le faire tomber au moyen de quelque topique. Onguent à épiler. En prenant le bain, quelques personnes se font épiler. On Temploie aussi avec le pronom personnel. Il s'est epilė.

EPILÉ, ÉE. participe. EPILLET. s. m. (Les L sont mouillées.) T. de Botan. Chacun des petits assemblages de fleurs dont la réunion forme l'épi ou la panicule d'une graminée. Dans cette plante, les épillets sont composés de deux, de trois fleurs.

ÉPILOGUE. s. m. La dernière partie ou la conclusion d'un poëme, d'un discours, etc. L'épilogue doit résumer les principaux points d'un discours. L'épilogue doit être court.

ÉPILOGUER. v. n. Il n'est point d'usage au propre; et il signifie figurément, Censurer, trouver à redire. C'est un homme qui épilogue sur

tout.

Il est quelquefois actif. Epiloguer les actions d'autrui. Ce mot est familjer.

EPILOGUE, ÉE. participe. EPILOGUEUR.s.m. Celui qui aime à épiloguer. C'est un grand épiloqueur. Il est familier.

EPINARD. s. m. qui ne s'emploie guère qu'au pluriel. Sorte d'herbage que l'on mange ordinairement cuit. Fricasser des épinards. Un plat d'épinards. Epinards à la crème. Tourte d'épinards. Graine d'épinards.

Fig., Frange, épaulette, gland à graine d'épinards, Frange, etc., dont les filets ressemblent à un assemblage de graines d'épinards. L'épаиlette à graine d'épinards indique un grade supérieur, dans l'armée française.

EPINE. s. f. Espèce d'arbre ou d'arbrisseau dont les branches ont des piquants. Epine blanche. Epine noire. Une haie d'épines. Sa terre est en friche, il n'y criot que des épines. La couronne d'épines de NoireSeigneur.

Prov. et fig., C'est un fagot d'épines, on ne sait par où le prendre, se dit D'un homme revêche et fàcheux.

Fig. et fam., Étre sur des épines, sur les épines, Etre dans de grandes inquiétudes et dans de grandes impatiences.

Fig., Marcher sur des épines, Se trouver dans une conjoncture difficile.

En termes d'Anat., L'épine du dos, La suite de vertèbres qui règne le

long du dos de l'homme et de plusieurs animaux. On la nomme autrement Colonne vertébrale. Il s'est rompu l'épine du dos. Il s'est blessé à l'épine du dos.

ÉPINE, SE dit aussi Des piquants qui viennent à l'épine et à quelques autres arbres, comme aux sauvageons des pruniers et des poiriers, et à quelques arbustes, tels que les rosiers, plusieurs espèces de groseilliers, les ronces, etc. Une épine l'a piqué. Il lui est entré une épine dans le pied, dans le doigt. On ne le dit proprement, en Botanique, que Des piquants qui font corps avec les parties où ils naissent: les autres se nomment Aiguillons.

Prov. et fig., C'est une épine au pied, C'est un sujet de perplexité, d'embarras; c'est un empêchement fàcheux. Depuis que cette dépense est tombée à sa charge, il a une furieuse épine au pied. On dit dans un sens analogue, Tirer à quelqu'un une épine, une grande épine du pied, Le délivrer d'un grand embarras, d'une situation pénible, d'un empêchement. Vous m'avez tiré là une grande épine du pied. Je me suis tiré une fâcheuse épine du pied. On dit de même, Avoir une épine, une grosse, une fàcheuse épine hors du pied.

Prov. et fig., Il n'est point de roses sans épines, Il n'y a point de plaisir sans peine, point de joie sans quelque mélange de chagrin.

ÉPINES, au pluriel, signifie figurément, Difficultés, choses qui donnent beaucoup de peine, qui sont désagréables, fâcheuses. Les épines de la chicane. Les épines de la logique. Il n'y a point de science dont l'étude ne soit pleine d'épines et de difficultés. La vie est hérissée d'épines.

ÉPINES. s. f. pl. T. de Métallurgie. Cuivre hérissé de pointes, qui reste après l'opération du ressuage et de la liquation.

ÉPINETTE. s. f. Instrument de musique à clavier et à cordes de fil d'archal, plus petit qu'un clavecin. Jouer de l'épinette. Le clavier d'une épinette. Le piano a remplacé le clavecin et l'épinette.

ÉPINEUX, EUSE. adj. Qui a des épines, des piquants. Arbres épineux. Tige épineuse. La plupart des sauvageons sont épineux.

Il se dit, figurément, Des choses qui sont pleines de difficultés, d'embarras, de contrariétés, etc., qui donnent beaucoup de peine. Une affaire épineuse. Ma situation est fort épineuse. La carrière des lettres est épineuse. Cette matière est fort difficile à trailer, fort épineuse. Question épineuse. Les premiers éléments des sciences sont épineux.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui fait des difficultés sur tout. Un homme épineux. Esprit épineux. Il est désagréable d'avoir affaire à lui, il est trop épineux. ÉPINE-VINETTE. s. f. Espèce d'arbrisseau qui a des piquants, et qui porte un fruit rouge et acide. L'épine-vinette est commune dans certains bois. Sirop, confiture, dragée d'épine-vinette.

ÉPINGARE. s. m. T. d'Artillerie. Pièce de canon qui ne passe pas une livre de balle.

ÉPINGLE. s. f. Brin de fil de laiton, ou de cuivre, ou de fer, pointu par un bout, ayant une tête à l'autre, et dont on se sert pour attacher quelque chose. Petite épingle. Grosse épingle. Épingle jaune. Epingle blanche. Epingle noire. Tête d'épingle. Pointe d'épingle. Piqûre d'épingle. Un millier, un cent, un quarteron d'épingles. Attacher avec une épingle. Il s'est enfoncé une épingle dans le doigt. Les enfants jouent aux épingles.

Prov. et fig., Tirer son épingle du jeu, Se dégager adroitement d'une mauvaise affaire, d'une partie périlleuse. Il s'était mis dans ce parti, dans une fächeuse intrigue, mais il a tiré son épingle du jeu. Il signifie particulièrement, Retirer à temps les avances qu'on avait faites dans une affaire qui devient mauvaise.

Fam. et par exagérat., Cela ne vaut pas une épingle, je n'en donnerais pas une épingle, se dit D'une chose de très-petite valeur. On dit de même, par indifférence ou par mépris, Je m'en soucie comme d'une épingle. On dit aussi, Ces deux choses sont si égales, que j'en donnerais le choix pour une épingle.

Fam., Etre tiré à quatre épingles, Étre ajusté avec un soin extreme, et de manière à paraître craindre de déranger sa parure. Cet homme est toujours tiré à quatre épingles. Il se dit figurément D'un discours dont le style est soigneusement recherché, etc. Ce discours est tiré à quatre épingles.

EPINGLE, se dit également d'Une espèce de bijou en forme d'épingle, qui porte souvent, au lieu de tête, quelque petite pierrerie ou quelque autre ornement, et qui sert principalement aux hommes pour tenir leur chemise fermée sur la poitrine. Acheter une épingle. Épingle de dia

mant.

EPINGLES, au pluriel, se dit figurément Des dons ou gratifications qu'on accorde à des femmes dont on a reçu quelque service. Ainsi, en payant une marchandise ou un ouvrage qu'on a fait faire, s'il y a quelque chose au delà du prix convenu, on dit quelquefois, C'est pour les épingles des filles.

Il se dit aussi, et plus ordinairement, de Ce qu'on donne à une femme quand on a fait quelque marché, quelque arrangement avec son mari. Un tel m'a vendu sa terre, j'ai donné cent louis pour les épingles de sa femme. Ce sont les épingles de madame.

ÉPINGLETTE. s. f. T. d'Artilleric. Espèce d'aiguille de fer dont on se sert pour percer les gargousses avant de les amorcer, lorsqu'on les a introduites dans les pièces.

Il se dit aussi d'Une épingle de fil d'archal dont on se sert dans l'infanterie pour déboucher la lumière du fusil.

ÉPINGLIER, IÈRE. s. Faiseur ou faiseuse, marchand ou marchande d'épingles.

EPINIÈRE, adj. f. T. d'Anat. Qui

appartient à l'épine du dos. La moelle épinière.

ÉPINIERS. s. m. pl. T. de Chasse. Bois ou fourrés d'épines, où les bêtes noires se retirent.

ÉPIPHANIE. s. f. Fête de la manifestation de JÉSUS-CHRIST aux gentils, et particulièrement de l'adoration des rois, appelée aussi Le jour des Rois. La fête de l'Epiphanie. Le premier dimanche après l'Epiphanie.

ÉPIPHONÈME. s. m. T. de Rhétorique. Exclamation sentencieuse par laquelle on termine quelque récit intéressant.

ÉPIPHORA. s. m. T. de Médec. Ecoulement continuel et involontaire des larmes, ordinairement causé par quelque maladie des voies lacrymales.

EPIPLOON. s. m. T. d'Anat. Nom donné à un grand repli du péritoine, qui flotte au devant de l'intestin grêle, et à quelques autres de moindre étendue qui unissent des viscères entre eux. Le grand épiploon. Le petit épiploon, ou L'épiploon gastro-hépatique. L'épiploon gastro-splénique.

EPIQUE. adj. des deux genres. Il se dit D'une grande composition en vers, ou le poëte raconte quelque action héroïque qu'il embellit d'épisodes, de fictions et d'événements merveilleux. Le poëme épique raconte, le poëme dramatique représente. L'Iliade, la Jérusalem délivrée, sont des poëmes épiques. La création d'une œuvre épique exige un rare génie.

Il se dit également De ce qui est propre ou s'applique à l'épopée, au poëme épique. La poésie épique. Le genre épique. Donner la forme épique à un récit. Des vers épiques. On dit dans un sens analogue, Un poëte épique.

Il se dit aussi Des ouvrages où le style, le ton est trop relevé, trop figuré pour la nature du sujet. Il prend le ton épique lorsqu'il devrait être simple. Ce ne sont pas des vers dramatiques, ce sont des vers épiques.

ÉPISCOPAL, ALE. adj. Qui appartient à l'évêque. Ornements épiscopaux. Dignité épiscopale. Palais épiscopal.

ÉPISCOPAT. s. m. Dignité d'évêque. Ilest entré dans l'épiscopat. Il se dit aussi Du corps des évêques. Il fait honneur à l'épiscopat. Il se dit encore Du temps pendant lequel un évêque a occupé son siége. Pendant son épiscopat.

ÉPISCOPAUX. s. m. pl. Nom qu'on donne en Angleterre à ceux qui tiennent pour l'épiscopat. On le dit par opposition à Presbytériens.

EPISODE. s. m. Action incidente liée à l'action principale dans un poëme, dans un roman. Un épisode bien amenė, intéressant.

Il se dit également, en Peinture, de Toute action ou scène secondaire ajoutée à celle qui fait le sujet principal d'un tableau.

Il se dit aussi, figurément, de Certains faits, de certains incidents, isolés en apparence, mais qui se rattachent plus ou moins à quelque grand événement. La destruction des riches bibliothèques du clergé fut un triste épisode de la réformation en Ecosse.

ÉPISODIQUE. adj. des deux genres. Qui appartient à l'épisode, et qui n'est pas essentiel au sujet. Action épisodique. Scène épisodique. Personnage épisodique.

Comédie épisodique, Comédie dont les scènes n'ont entre elles aucune liaison nécessaire.

ÉPISPASTIQUE.adj.des deux genres. T. de Pharmacie. Il se dit Des substances médicamenteuses qui, appliquées sur la peau, y déterminent de la chaleur, de la rougeur, et une affluence de sérosité qui soulève et détache l'épiderme. Les cantharides, la moutarde, l'ail, etc., sont épispastiques. Poudre épispastique. On l'emploie souvent comme substantif, au masculin. Appliquer un épispastique.

ÉPISSER. v. a. Réunir un bout de corde à un autre, en entrelaçant leurs torons. Ce mot et ses deux derivés s'emploient surtout en termes de Marine. Episser un câble.

EPISSÉ, ÉE. participe.

ÉPISSOIR. s. m. Instrument en forme de poinçon, avec lequel on ouvre le bout des cordages qu'on veut épisser.

ÉPISSURE. s. f. Jonction, assemblage de deux bouts de corde par l'entrelacement de leurs torons. Epissure carrée. Epissure longue. ÉPISTOLAIRE. adj. des deuxgenres. Qui appartient à l'épître, qui regarde la manière d'écrire des lettres. Il n'est guère usité que dans ces deux locutions: Style épistolaire. Genre épistolaire.

Il se dit aussi Des auteurs dont les lettres ont été recueillies; et alors il se prend substantivement. Les catalogues de bibliothèque mettent cet auteur parmi les épistolaires.

ÉPISTOLOGRAPHE. s. m. Il se dit Des écrivains anciens dont on a des recueils de lettres. Les épistolographes grecs, latins.

ÉPISTYLE. s. f. T. d'Archit. ancienne. Architrave: pierre, ou pičce de bois qui pose sur le chapiteau de la çolonne.

ÉPITAPHE. s. f. Inscription que l'on met sur un tombeau, ou qui est, que l'on suppose faite pour être mise sur un tombeau. Belle épitaphe. Meltre, graver une épitaphe. Epitaphe en vers. Epitaphe satirique. Epitaphe en style lapidaire

Prov. et fig., Il fera l'épitaphe du genre humain, se dit D'un homme robuste, qui paraît destiné à vivre longtemps.

Prov., Menteur comme une épilaphe, se dit D'un homme exagéré dans ses éloges.

ÉPITASE. s. f. La partie du poëme dramatique qui vient immédiatement après la protase ou l'exposition, et qui contient les incidents qui font lenœud de la pièce.

ÉPITHALAME. s. m. Sorte de poëme qui se fait à l'occasion d'un mariage, et à la louange des nouveaux mariés. Faire un épithalame, un bel épithalame.

EPITHEME. s. m. T. de Pharmacie. Topique sec, ou liquide, ou de

consistance molle, différent de l'onguent et de l'emplâtre. La composition des épithèmes varie beaucoup. Epithème liquide. Epithème sec. On emploie les épithèmes dans les inflammations érésipélateuses.

EPITHETE. s. f. Adjectif; mot qui sert à qualifier, et qu'on joint à un nom substantif pour en préciser ou en modifier le sens. Dans les expressions, Nuit obscure, ombrage frais, âme généreuse, les mots obscure, frais, généreuse, sont des épithètes. Une belle épithète. Cette épithète n'est pas bien placée. Ces vers sont trop chargés d'épithètes. Epithète oisçuse.

EPITOGE. s. f. Espèce de chaperon ou de capuce que les présidents à mortier et le greffier en chef du parlement portaient jadis sur la tête, dans les grandes cérémonies, et qu'ils ne portèrent plus ensuite que sur l'épaule. Les premiers présidents portent encore l'épitoge.

ÉPITOME. s. m. Abrégé d'un livre, et particulièrement d'une histoire. Epitome de l'histoire romaine. Epitome de Trogue Pompée, par Justin. Épitome de Baronius, d'Eutrope.

EPITRE. s. f. Lettre missive. Il se dit Des lettres des anciens. Les Epitres de Ciceron. Les Épitres familières, Les Epitres de saint Paul. Les Epitres de saint Jérome. Les Epitres canoniques. Les Epitres catholiques. On l'emploie quelquefois, dans le langage familier, en parlant d'Une lettre ordinaire. J'ai reçu de lui une longue épitre à ce sujet.

Il se dit aussi de Certaines pièces de vers adressées à quelqu'un. Épitre en vers. Epitre satirique. Epitre héroïque. Epitre morale. Les Epitres d'Horace, de Boileau, de Pope.

Epitre dedicatoire, Lettre qui se met à la tête d'un livre, et par laquelle on le dédie à quelqu'un.

EPITRE, signifie encore, Une leçon tirée de l'Écriture sainte, et plus ordinairement des Epîtres de saint Paul, ou des Épîtres canoniques, qui se dit un peu avant l'évangile, et que le sous-diacre chante dans les messes hautes. Chanter l'épître. La messe en est à l'épître.

Le côté de l'épître, Le côté droit de l'autel, en entrant dans le chœur. Dans telle cérémonie, les officiants étaient du côté de l'építre. Dans les cathédrales, le trône épiscopal est placé du côté de l'épitre.

ÉPITROPE. s. f. Figure de rhétorique, qui consiste à accorder quelque chose qu'on peut nier, afin de faire recevoir plus facilement ce qu'on veut persuader.

ÉPIZOOTIE. s. f. Il se dit de Toute maladie qui règne sur les bestiaux. La dernière épizootie a détruit beaucoup de bestiaux dans ce canton.

ÉPIZOOTIQUE. adj.des deux genres. Qui tient de l'épizootie. Maladie épizootique.

EPL

ÉPLORÉ, ÉE. adj. Qui est tout en pleurs. Elle entra tout éplorée. Je

trouvai ses parents tout éplorés. Une mère éplorée.

ÉPLOYÉ, ÉE. adj. Déployé. Il n'est guère usité que dans cette locution, Aigle éployée, Aigle que l'on représente, dans des armoiries, avec les ailes étendues. D'argent à l'aigle éployée de sable.

ÉPLUCHAGE ou ÉPLUCHEMENT. s. m. Action d'éplucher. Le premier de ces deux mots s'applique principalement à L'action d'éplucher des étoffes, des laines, etc.

ÉPLUCHER. v. a. Nettoyer des herbes, des graines, etc., en ôter les ordures et ce qu'il de mauvais de gáté. Éplucher des herbes, de la salade. Eplucher du riz.

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Il se dit aussi en parlant Des étoffes, des laines, des soies, etc., et signifie, En enlever les pailles, les bourres,, les ordures. Eplucher du drap. Éplucher des soies, des lai

nes.

Il signifie encore, figurément et familièrement, Rechercher avec soin, avec un scrupule critique, ce qu'il peut y avoir de faux, de mauvais, de reprochable en quelque chose. Eplucher un ouvrage, éplucher la généalogie, la vie, les actions de quelqu'un.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit De certains animaux qui se nettoient de leur vermine, des ordures qu'ils ont sur le corps, etc. Un singe qui s'épluche. Les oiseaux s'épluchent avec leur bec.

EPLUCHÉ, ÉE. participe. ÉPLUCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui épluche. Il se dit souvent au figuré, et alors il est familier. C'est un grand éplucheur de mots. EPLUCHOIR. s. m. Sorte de petit couteau dont se servent quelques artisans, tels que les fabricants d'étoffes ou de papiers, les vanniers, etc., pour éplucher, pour nettoyer leurs ouvrages.

ÉPLUCHURE. s. f. Ordure que l'on ôte de quelque chose qu'on épluche. Il est plus usité au pluriel qu'au singulier. Chercher dans les épluchures.

EPO

ÉPODE. s. f. Terme de la poésie lyrique des Grecs, qui signifie, La troisième partie d'un chant divisé en strophe, antistrophe et épode.

Les Epodes d'Horace, Le dernier livre de ses, poésies lyriques.

ÉPOINTÉ, ÉE. adj. T. de Manége et de Chasse. Il se dit D'un cheval qui s'est démis les hanches par quelque effort, ou D'un chien qui s'est cassé les os des cuisses. Un cheval épointé. Ce chien est épointė.

ÉPOINTER. v. a. Oter la pointe à quelque instrument. Epointer un couteau, une aiguille. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Ces aiguilles ne valent rien, elles s'épointent facilement.

ΕΡΟΙNTÉ, ÉE. participe.

ÉPOIS. s. m. pl. T. de Vénerie. Cors qui sont au sommet de la tête du cerf.

ÉPONGE. s. f. Production marine qu'on trouve adhérente aux rochers dans la mer, et dont la substance,

on

légère, élastique et très-poreuse, absorbe les liquides lesquels la plonge. Grosse éponge. Eponge fine. Passer une éponge imbibée d'eau, sur une table, sur un marbre pour en Oter les taches, les ordures. Il faut une éponge au palefrenier pour laver les jambes de ses chevaux. L'humidité a fait gonfler cette éponge. Ce drap ne vaut rien, il prend, il boit l'eau comme une éponge. Marchand d'éponges.

Fig., Passer l'éponge sur quelque chose de peint ou d'écrit, L'effacer.

Fig., Passer l'éponge sur quelque action, sur quelque faute, etc., En effacer le souvenir, l'oublier, n'en plus parler.

Prov., Boire comme une éponge, se dit D'une personne qui boit beaucoup.

Fig. et fam., Presser l'éponge, Contraindre à restitution ceux qui ont pris indûment les deniers d'autrui, dont ils avaient le maniement. Ces gens-là ont trop pris, ils sont devenus trop riches, il faut presser l'éponge. Il signifie aussi, Tirer d'un pays mis à contribution tout ce qu'il est, possible d'y prendre.

EPONGE, en termes de Vénerie, se dit de Ce qui forme le talon des ani

maux.

ÉPONGER. v. a. Nettoyer avec une éponge. Eponger une voiture.

Il signifie aussi, Etancher, enlever ayec une éponge, avec un linge, etc. Epongez vite cette encre, épongezla avec ce chiffon.

ÉPONGÉ, ÉE. participe.

EPONYME. adj. et s. m. T. d'Antiquité grecque. Il désignait, à Athènes, Celui des neuf archontes qui donnait son nom à l'année. Archonte éponyme.

ÉPOPÉE. s. f. Caractère, genre du poëme épique. L'épopée demande un génie élevé.

Il se dit aussi d'Un poëme épique. Une belle épopée.

ÉPOQUE. s. f. Point déterminé dans l'histoire qui ordinairement est marqué par quelque événement considérable. Les principales époques de l'histoire. L'époque du déluge. La naissance de JÉSUS-CHRIST est l'époque où commence l'ère chrétienne.

Il se dit aussi de Toute partie du temps considérée par rapport à ce qui s'y passe, à ce qu'on y fait. L'époque de son avénement au trône, de son mariage. Depuis cette époque malheureuse. J'étais à celle époque très-loin de Paris. Nous sommes à l'époque de l'année où tout semble renaître. Voici l'époque du renouvellement des baux. Je serai en Italie au mois d'octobre, chez d'y venir à la même époque. A toutes les époques de la vie.

Faire époque, se dit D'un fait, d'un événement remarquable, qui ne peut de longtemps s'oublier. Ces choses-là font époque dans notre vie.

ÉPOUDRER. v. a. Õter la poudre, la poussière qui est sur quelque chose. Epoudrer un tapis, un habit, des meubles, des livres, des tableaux. Il est vieux; on dit maintenant, Epousseler.

ÉPOUDRÉ, ÉE, participe.

ÉPOUFFÉ, ÉE. adj. Il se dit D'une personne qui s'empresse pour un sujet peu important, de manière à être toute haletante, à ne pouvoir plus respirer qu'avec peine. Il est venu tout épouffé nous apporter cette belle nouvelle. Il est familier.

ÉPOUFFER ($'). v. pron. S'enfuir secrètement, se dérober, disparaître. On le poursuivait, il s'est épouffé dans la foule. Il est populaire. ÉPOUFFÉ, ÉE. participe.

ÉPOUILLER. v. a. Öter des poux. Une mère qui épouille son enfant. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Un gueux qui s'épouille, Il est bas.

ÉPOUILLÉ, ÉE. participe. ÉPOUMONER. v. a. Fatiguer les poumons. Cette lecture m'a époumoné. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis époumoné à force de crier. Il est familier. ΕΡΟυΜΟΝÉ, Éε. participe.

ÉPOUSAILLES. s. f. pl. Célébration d'un mariage. Le jour de leurs épousailles. Les parents assistèrent aux épousailles. ÉPOUSE. s. f. Voyez Époux. ÉPOUSÉE. s. f. Celle qu'un homme vient d'épouser, ou qu'il va épouser. Mener l'épousée à l'église.

Fam., Marcher comme une épousée, Marcher lentement avec un air de réserve.

Prov., Cette femme est parée comme une épousée de village, Elle est ridiculement ajustée, et parée avec affectation.

ÉPOUSER. v. a. Prendre en mariage. Il a épousé une telle. Elle n'a pas voulu l'épouser. Il l'a épousée en face de l'Eglise. On l'emploie souvent avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils s'aimaient depuis longtemps, enfin ils se sont épousés.

Prov., Qui épouse la femme, épouse les dettes. Tel fiance qui n'épouse pas.

Prov. et fig., Tel fiance qui n'èpouse pas, se dit Des personnes qui, ayant commencé et avancé une affaire, ne l'achèvent pas.

EPOUSER, signifie figurément, S'attacher par choix à une chose, à une personne. Je n'épouse point de parti. Je n'épouse aucune opinion. Je fais des affaires tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, je n'épouse personne. Epouser les intérêts, les passions, la querelle de quelqu'un. ÉPOUSÉ, ÉE. participe.

ÉPOUSEUR. s. m. Čelui qui, étant disposé à se marier, est reconnu pour tel. Je ne veux point de galants pour ma fille, je veux un épouseur. Cet homme n'a pas l'air d'un épouseur. Il est familier.

EPOUSSETER. v. a. Vergeter, nettoyer avec des époussettes ou vergettes. Epoussetez ce manteau, ce tapis, etc. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Vous êtes tout blanc de poussière, allez vous épous

seter.

Epousseter un cheval, Le nettoyer avec l'époussette, après l'avoir étrillé.

Fig. et fam., Épousseter quelqu'un, Le battre, On l'a bien épous

sete. Jel'épousseteraicomme il faut. EPOUSSETÉ, ÉE. participe. ÉPOUSSETTE. s. f. Espèce de brosse composée d'une grande quantité de brins de bruyère, de jonc, de crin, de poil joints ensemble, dont on se sert pour nettoyer des habits, des étoffes, etc. En ce sens, il s'emploie presque toujours au au pluriel, comme une sorte de nom collectif. Voilà des époussettes trop rudes. Il a vieilli : on dit plus ordinairement, Vergettes ou Vergelte.

EPOUSSETTE, se dit aussi d'Un morceau d'étoffe avec lequel on nettoie un cheval, après l'avoir étrillé.

ÉPOUVANTABLE. adj. des deux genres. Qui cause de l'épouvante. Un spectre, une vision épouvantable. Menaces épouvantables.

Il se dit généralement, par exagération, De tout ce qui est étonnant, incroyable, étrange, excessif, et se prend ordinairement en mauvaise part. Cet homme a mangé tout son bien en un an; cela est épouvantable. Laideur épouvantable. Douleurs épouvantables. Faim épouvantable. Bruit, fracas épouvantable.

ÉPOUVANTABLEMENT.adverbe. D'une manière épouvantable, extrêmement, avec excès. Cet homme est épouvantablement laid.

ÉPOUVANTAIL. s. m. Haillon que l'on met au bout d'une perche, d'un bâton dans les chènevières, dans les champs, dans les jardins, pour épouvanter les oiseaux. Il faut mettre là un épouvantail.

Prov. et fig., C'est un épouvantail de chènevière, à chènevière, se dit D'une personne laide et malbatie, ou D'une personne habillée ridiculement.

Prov, et fig., Ce n'est qu'un épouvantail de chènevière, ou simplement, Ce n'est qu'un épouvantail, se dit Pour donner à entendre qu'une personne ou qu'une chose dont on veut nous faire peur, n'est propre qu'à épouvanter des personnes timi

des.

EPOUVANTE. s. f. Grande et soudaine peur, causée par quelque chose d'imprévu. Terrible épouvante. Causer, donner de l'épouvante. Jeter, porter l'épouvante dans le pays ennemi. L'épouvante était, se mit dans le camp, dans l'armée. L'épouvante l'a pris, l'a saisi. Ils ont pris l'épouvante.

ÉPOUVANTER. v. a. Causer de l'épouvante. La marche de cette armèe a fort épouvanté tout ce payslà. Ces menaces l'ont épouvanté. Il l'épouvantait par ses menaces. Il les épouvantait de ses triomphes rapides. Il pensait m'épouvanter, mais je ne m'étonne pas pour le bruit. La moindre chose, un rien, tout l'épouvante.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il signifie, Prendre l'épouvante. Cet homme ne s'épouvante pas aisément. Il s'épouvante pour peu de chose, de peu de chose.

EPOUVANTÉ, ÉE, participe.

ÉPOUX, OUSE. s. Celui, celle que le mariage unit à une personne de l'autre sexe. Son cher époux. Une

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ÉPREINDRE. v. a. Serrer, presser quelque chose pour en tirer le suc, pour en exprimer le jus. Epreindre des herbes. Epreindre du verjus, Faites bouillir ces racines, ces feuilles, et les épreignez. Epreignez-en le suc.

FPREINT, EINTE. participe.

ÉPREINTE. s. f. Fausse envie d'aller à la selle, qui cause de la douleur dans le rectum. Il s'emploie surtout au pluriel. La bile cause des épreintes. Sentir des épreintes. Dans le flux de sang, on a de cruelles, de violentes épreintes.

ÉPRENDRE (S'). v. pron. (Il se conjugue comme Prendre.) Se laisser surprendre par une passion. II n'est guère usité qu'au participe.

ÉPRIS, ISE. participe. Il est épris d'amour pour cette femme. Il en est fort épris. Epris de belle passion.

ÉPREUVE. s. f. Action d'éprouver, essai, expérience qu'on fait de quelque chose. Faire l'épreuve d'une machine nouvelle. J'en ai fait l'épreuve. L'épreuve en est aisée à faire. Cela est d'une épreuve difficile. Faire l'épreuve d'un canon. Je vous donne cette montre à l'épreuve.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Les francsmaçons font subir des épreuves à ceux qui entrent dans l'ordre. Tenter une épreuve,, des épreuves sur quelqu'un. Vous l'avez mis à de rudes épreuves. Mettre la constance, la fidélité, la patience de quelqu'un à l'épreuve.

Il se dit particulièrement Des malheurs, des dangers, etc., où il est nécessaire de montrer de la fermeté, du courage, de la constance. Passer par de rudes épreuves. Il soutint courageusement l'épreuve, toutes les épreuves de la mauvaise for

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viteur à toute épreuve.

Etre à l'épreuve de la tentation, de la séduction, Résister à la tentation, à la séduction. Un pareil homme ne peut pas être à l'épreuve de la tentation.

N'étre point à l'épreuve de la raillerie, des injures, etc., se dit D'une personne qui ne peut souffrir la moindre raillerie, la moindre injure. Sa patience n'est pas à l'épreuve d'une injure.

,

Epreuve judiciaire, Épreuve que les personnes accusées mais non convaincues d'un crime étaient jadis obligées de subir, pour prouver leur innocence, soit en marchant sur des fers chauds sur des charbons ardents, soit en mettant la main dans l'eau bouillante, ou en se plongeant dans une cuve d'eau froide, etc. Il y avait plusieurs sortes d'épreuves judiciaires: l'épreuve du feu, du fer chaud, de l'eau bouillante, de l'equ froide, du duel, etc.

EPREUVE, se dit particulièrement, en termes d'Imprimerie, d'Une feuille d'impression sur laquelle l'auteur ou une autre personne indique les corrections, les changements que devra faire l'imprimeur. La première épreuve. La seconde épreuve. Corriger une épreuve. Revoir une épreuve. L'épreuve est revue, il n'y a qu'à tirer. Cet auteur veut voir trois épreuves avant de laisser ti

rer.

Il se dit également Des premières feuilles qu'on tire sur une planche gravée pour juger de l'état du travail, et voir s'il n'y a point de fautes. La première épreuve de cette estampe n'est pas bien venue.

Il se dit, par extension, de Toute estampe tirée après que le travail est entièrement terminé. Epreuve avant la lettre. Epreuve avec la lettre. Voilà une belle épreuve.

EPROUVER. v. a. Essayer; faire l'épreuve, l'essai de. Éprouver une arme à feu. Eprouver un canon. Eprouver une cuirasse. C'est un remède que j'ai éprouvé. Éprouvez si cela vous fera du bien.

Il se dit souvent en parlant Des personnes, ou de leurs qualités, de leurs sentiments, etc. Eprouver quelqu'un avant de se fier à lui. Eprouver la fidélité, la probité de quelqu'un. Il voulut éprouver leur

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ÉPUCER. v. a. Öter, chasser les puces. Epucer un chien. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. S'épuçer. Il est familier.

ĘPUCÉ, ÉE. participe. ÉPUISABLE. adj. des deux genres. Quj peut être épuisé. Il est peu usité. ÉPUISEMENT. s. m. Action d'épuiser, en tout ou en partie, les eaux amassées en quelque endroit; ou Le résultat de cette action. On travaille depuis plusieurs jours à l'épuisement des eaux de la mine.

Il signifie par extension, Perte considérable de quelque humeur du corps, et en général, Dissipation de forces. On l'a tant saigné, qu'il est tombé dans un épuisement dont il a peine à revenir. L'épuisement il est tombé ne vient que de ses débauches. Les jeunes et les veilles l'ont jeté dans l'épuisement. Ses études et ses méditations lui ont causé un grand épuisement, l'ont jeté dans un grand épuisement.

Il se dit aussi figurément, surtout en parlant Des finances, lorsqu'elles ont été épuisées par des dépenses excessives. L'épuisement des finances contraignit de recourir à des voies extraordinaires.

ÉPUISER. v. a. Tarir, mettre à sec. Epuiser une fontaine à force d'en tirer de l'eau. L'armée était si nombreuse, que partout où elle campait, elle épuisait les fontaines et les ruisseaux. Epuiser les eaux pour découvrir le sol et jeter des fondations.

Il se dit aussi en parlant Du sang et de tout ce qui contribue à l'entretien des forces du corps. On l'a trop sai

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