ESCAPADE. s. f. Échappée, action de manquer à son devoir pour aller se divertir. Il est sujet à faire des escapades. C'est une escapade d'écolier. ESCAPE. s. f. T. d'Archit., qui se prend pour Tout le fût d'une colonne, mais qui ne désigne proprement que La partie inférieure et la plus proche de la base. ESCARBOT.s. m. Espèce d'insecte du genre des Scarabées. Il y a plusieurs sortes d'escarbots. ESCARBOUCLE. s. f. Pierre précieuse qui a beaucoup d'éclat, et qui est d'un rouge foncé. Une belle escarboucle. On croyait autrefois que l'escarboucle brillait dans les ténèbres. ESCARCELLE. s. f. Grande bourse à l'antique. Il a rempli son escarcelle. Il vient de jouer, il a vidé son escarcelle. Mettre la main à l'escarcelle. Fouiller dans l'escarcelle. 11 ne se dit plus que familièrement et par plaisanterie. ESCARGOT. s. m. Espèce de limaçon. Un gros escargot. Un petit escargot. Manger des escargots. ESCARMOUCHE. s. f. Combat entre de petits détachements ou entre des tirailleurs, lorsque deux armées sont proches l'une de l'autre. Rude escarmouche. Vive escarmouche. Légère escarmouche. Aller à l'escarmouche. Commencer, engager l'escarmouche. ESCARMOUCHER. v. n. Combattre par escarmouches. Les deux armées escarmouchèrent tout le jour. On ne combattit point, on ne fit qu'escarmoucher. Il se dit aussi, figurémentet familièrement, Des discussions et des disputes. On n'a pas approfondi la question, on n'a fait qu'escarmoucher. ESCARMOUCHEUR. s. m. Celui qui va à l'escarmouche. C'est un bon, un hardi escarmoucheur. Les escarmoucheurs engagèrent le combat. Il a vieilli. ESCAROLE. s. f. Plante potagère, espèce de chicorée à feuilles larges. Salade d'escarole. ESCAROTIQUE. adj. des deux genres. T. de Médec. Il se dit Des substances caustiques qui brûlent les parties vivantes et déterminent la formation d'une escarre. On l'emploie aussi comme substantif masculin. Un escarotique. ESCARPE. s. f. T. de Fortification. Muraille de terre ou de maçonnerie qui règne au-dessus du fossé du côté de la place. Par opposition, on dit, Contrescarpe. ESCARPEMENT. s. m. T. de Fortification. Pente roide. Faire l'escarpement d'un fossé. ESCARPER. v. a. Couper droit, de haut en bas. Il ne se dit qu'en parlant D'un rocher, d'une montagne, d'un fossé, et autres choses semblables. Escarper un rocher, une montagne, elc. On a escarpe cette montagne pour la rendre inaccessible. ESCARPÉ, ÉE. participe. Il est aussi adjectif. Dans ce sens, on dit, Rocher escarpė, pente, montagne escarpée, chemin escarpė, Rocher, pente, montagne, chemin fort rude, que l'on ne gravit que difficilement. ESCARPIN. s. m. Soulier à simple semelle. Danser en escarpin, avec des escarpins. Se mettre en escarpins. Prendre des escarpins pour faire des armes. Fig. et pop., Jouer de l'escarpin, S'enfuir. ESCARPOLETTE. s. f. Espèce de siége suspendu par des cordes, sur lequel on se place pour être balancé dans l'air. Se mettre à l'escarpolette, sur l'escarpolette. Le jeu de l'escarpolette. Fig. et fam., Une tête à l'escarpolette, Un étourdi. ESCARRE. s. f. Croûte qui résulte de la mortification d'une partie, quelle qu'en soit d'ailleurs la cause. Il faut attendre que l'escarre tombe. ESCARRE, signifie figurément, Ouverture faite avec violence, avec fracas. Le canon a fait une grande escarre dans ce bataillon, dans la muraille de la place. Si vous abattez cinq cents arbres dans votre bois, cela fera une grande escarre. Ce sens est vieux. ESCAVEÇADE. s. f. T. de Manége. Secousse du caveçon, pour presser le cheval d'obéir. ESCIENT. s. m. Il ne s'emploie guère que dans cette locution adverbiale et familière, A bon escient, Sciemment, sachant bien ce qu'on fait, ou Tout de bon sans feinte. Faire quelque chose à bon escient. Dites-vous cela à bon escient? Je parle à bon escient. On dit quelquefois dans le premier sens, A mon escient, à son escient. ESCLAIRE, s. m. T. de Fauconnerie. Oiseau de proie dont le corps est allongé, et qui vole bien. ESCLANDRE. s. m. Malheur, accident qui fait du bruit, de l'éclat, et qui est accompagné de quelque honte. Il est arrivé un grand esclandre dans cette famille. Faire esclandre, Quereller quelqu'un en public. Causer de l'esclandre, Faire tapage, occasionner quelque scandale. ESCLAVAGE. s. m. Servitude; l'état, la condition d'un esclave. Rude, dur, cruel, perpétuel esclavage. Il était en esclavage à Tunis. Il aima mieux mourir que de tomber en esclavage. Il se dit figurément de L'état d'une personne dominée par quelque passion. L'amour est un esclavage. L'esclavage des passions. Il se dit encore, figurément, de Tout ce qui tient dans une sorte d'assujettissement, de dépendance. Cet emploi est lucratif, mais c'est un véritable esclavage. L'esclavage de la rime, La gêne, la contrainte qu'elle impose. ESCLAVAGE, se dit aussi d'Une parure de diamants ou d'autres pierres précieuses, qui descend sur la poitrine. ESCLAVE. s. des deux genres, qui s'emploie aussi adjectivement. Celui, celle qui est en servitude, et sous la puissance absolue d'un maître. Un jeune, une jeune esclave. Esclave turc. Esclave chrétien. Vendre, acheter, délivrer, racheter des esclaves. Dès qu'un esclave touche la terre de France, il est libre. Affranchir un esclave. Parmi les Romains, le maître avait droit de vie et de mort sur ses esclaves. Il se dit figurément de Ceux qui, par flatterie, par intérêt, se mettent dans la dépendance de quelqu'un, et suivent aveuglément ses volontés. Il est esclave de tous ceux qui peuvent contribuer à sa fortune. Avoir une âme esclave, Avoir une âme vile et basse. Fig., Etre esclave, Etre tellement attaché au service de quelqu'un, ou à quelque emploi, qu'on ne peut s'éloigner, ni faire autre chose. On est esclave auprès de ce maître-là. On est esclave, tout à fait esclave dans cet emploi. Fig., Etre esclave de la faveur, être esclave de ses intérêts, de ses passions, de ses devoirs, etc., Faire tout pour la faveur, pour ses intérêts, pour satisfaire ses passions, pour remplir ses devoirs, etc. Etre esclave de sa parole, Tenir religieusement ce qu'on promet. ESCOBARDER. v. n. User de réticences, de mots à double entente, dans le dessein de tromper. Il est familier. ESCOBARDERIE. s. f. Subterfuge, faux-fuyant, mensonge adroit. Il est familier. ESCOFFION. s. m. Ancienne coiffure à l'usage des femmes du peuple. Il ne s'employait guère que dans le style burlesque et par mépris. Il la battit, et lui arracha son escoffion. ESCOGRIFFE. s. m. Celui qui prend hardiment sans demandér. C'est un escogriffe, un franc escogriffe. C'est un tour d'escogriffe. Il se dit encore, par moquerie, d'Un homme de grande taille et malbati. C'est un grand escogriffe. Dans l'un et dans l'autre sens, il est du langage familier. ESCOMPTE. s. m. Remise faite au payeur par celui i qui reçoit un payement avant l'échéance, ou avant le terme fixé par les usages du commerce. Il a pris tant pour l'escompte. L'escompte est aisé à faire, à calculer. Nous en ferons l'escompte. Il aura tant d'escompte. Caisse d'escompte. On disait autrefois, Excompte. ESCOMPTER.v.a.Fairel'escompte, le calculer et le réduire. Quand un banquier paye une lettre de change avant l'échéance, il escompte l'intérêt du temps. Il signifie aussi, Payer à quelqu'un le montant d'un effet avant l'échéance, moyennant un escompte. Escompter un billet, une lettre de change, un effet. Autrefois on disait, Excompter. ESCOMPTÉ, ÉE. participe. ESCOPE. s. f. T. de Marine. Sorte de pelle de bois longue, étroite, creuse et recourbée, qui sert à prendre et à lancer de l'eau. C'est avec l'escope qu'on lave et qu'on arrose les côtés d'un bâtiment. On vide l'eau des bateaux avec l'escope à main, appelée autrement Sasse. Voyez SASSE. ESCOPETTE. s. f. Arme à feu, espèce de fusil de guerre ou de carabine que l'on portait ordinairement en bandoulière. ESCOPETTERIE. s. f. Salve, décharge de plusieurs escopettes, carabines, fusils ou mousquets. Une terrible escopetlerie. Il est vieux. ESCORTE. s. f. Troupe armée qui escorte une personne, un convoi, des bagages, qui accompagne pour protéger, défendre ou surveiller pendant la marche. Ne vous hasardez pas à traverser ce pays-là sans bonne escorte. L'escorte qui avaitconduit le convoi ramena un tel. Donner une escorte. Une brillante escorte. Escorte du bagage. Allaquer, battre une escorte. Marcher sous bonne escorte. On lui donna deux cents hommes d'escorte. Il se dit également de Vaisseaux de guerre qui accompagnent, dans le même dessein, des bâtiments de transport, des navires marchands,etc. La tempête sépara le convoi de son escorte. Vaisseau d'escorte. Servir d'escorte, Tenir lieu d'escorte. Cette phrase et les deux suivantes peuvent s'appliquer à des gens non armés, et même à une seule personne. Faire escorte, Servir d'escorte. Si vous voulez, je vous ferai escorte jusque chez vous. Sous l'escorte de, Escorté par. Il partit sous l'escorte de trois cavaliers. ESCORTER. v. a. Accompagner pour protéger, défendre ou surveiller pendant la marche. On détacha un corps de cavalerie pour escorter le convoi, pour escorter le bagage. Il a des ennemis, il se fait toujours bien escorter. Je n'irai là que bien escorté. Je vous escorterai jusque chez vous. Deux frégates escortèrent le convoi. ESCORTÉ, ÉE, participe. ESCOUADE. s. f. Fraction d'une compagnie de gens de guerre, sous les ordres d'un caporal ou d'un brigadier. Autrefois les escouades de cavalerie s'appelaient Brigades. ESCOURGEE. s. f. Fouet qui est fait de plusieurs courroies de cuir. Fouetter avec des escourgées. Il se dit aussi Des coups donnés avec cette espèce de fouet. Il reçut une bonne escourgée. Ce mot est vieux. ESCOURGEON.s.m. Espèce d'orge hàtive qu'on fait ordinairement manger en vert aux chevaux. ESCOUSSE. s.f. Mouvement, élan, course qu'on prend de quelque distance pour mieux sauter, pour s'élancer avec plus de force, avec plus de légèreté. Prendre son escousse. Il est familier et peu usité. ESCRIME. s. f. Art de faire des armes; exercice par lequel on apprend à se battre à l'épée ou au sabre. Il sait tous les tours d'escrime. Salle d'escrime. Maître d'escrime. On dit plus ordinairement, Maitre d'armes, ou Maître en fait d'armes. ESCRIMER. v. n. S'exercer à faire des armes, à se battre à l'épée ou au sabre. Ces deux hommes escriment tous les jours l'un contre l'autre. Il signifie, figurément et familièrement, Disputer l'un contre l'autre sur quelque matière d'érudition, de science. Il sont tous deux fort savants, il y a plaisir à les voir escrimer l'un contre l'autre. Fig., et avec le pronom personnel, S'escrimer à faire quelque chose, S'exercer, s'appliquer à le faire. Il s'escrime du matin au soir à faire des vers. On dit dans le même sens, Faites-vous des vers ? Je m'en escrime quelquefois. S'escrimer de quelque chose, Savoir s'en servir. Joue-t-il du violon? Il s'en escrime un peu. On dit à peu près de même, S'escrimer des pieds et des mains pour grimper en quelque endroit, Faire tous ses efforts pour monter en quelque endroit à l'aide de ses pieds et de ses mains. ESCRIMEUR. s. m. Celui qui entend l'art d'escrimer. Il y a plaisir à voir faire des armes à deux bons escrimeurs. Escrimeurs à outrance. ESCROC. s. m. Fripon, fourbe, homme qui a coutume de tirer quelque chose des gens par fourberie, par artifice. C'est un escroc. Gardezvous des escrocs. Un vil escroc. ESCROQUER. v. a. Tirer quelque chose d'une personne par fourberie, par artifice. Il m'a escroqué cent francs, sous prétexte de me les emprunter. Il m'a escroqué une montre, un cheval, etc. Il prend assez souvent pour régime le nom de la personne qui est trompée de cette manière. Il n'y a point de marchand qu'il n'escroque. Il escroque tout le monde. Il s'emploie quelquefois absolument. Il escroque tant qu'il peut, partout où il peut. Prov., Escroquer un diner, se dit D'un parasite qui prend part à un diner auquel on ne l'a pas prié. ESCROQUÉ, ÉE. participe. ESCROQUERIE. s. f. Action d'escroquer. Grande, petite, infame escroquerie. Il a use d'escroquerie. Il a été puni de ses escroqueries. ESCROQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui escroque. On ne l'emploie guère qu'avec un complément. C'est un escroqueur de livres. pas assez d'espace. D'espace en espace. Garder les espaces. Il se dit quelquefois absolument, tant au singulier qu'au pluriel, de Cette étendue qui embrasse l'univers. Les corps célestes roulent dans l'espace. Parcourir l'espace, les espa ces. Il se dit aussi de L'étendue du temps. Un grand espace de temps. Dans l'espace de six mois, d'un an. Espaces imaginaires, Espaces créés par l'imagination, hors du monde réel, pour y placer des chi mères. Fig. et fam., Étre, voyager, se perdre dans les espaces imaginaires, Se former des visions, se repaître d'idées chimériques. Cet homme est toujours dans les espaces imaginaires. ESPACE, en termes d'Imprimerie, se dit de Petites pièces de fonte, plus basses que la lettre, qui ne marquent point sur le papier, et qui servent à séparer les mots l'un de l'autre. Dans ce sens, il est féminin. Mettre une espace entre deux mots. Une espace fine. Une forte espace. ESPACEMENT.s. m. Distance entre un corps et un autre. On l'emploie surtout en Architecture. L'espacement des poteaux, des solives, des colonnes. Il se dit aussi, en Imprimerie, de L'intervalle qu'on laisse entre les mots ou entre les lignes. Espacement régulier. ESPACER. v. a. Ranger plusieurs choses de manière à laisser entre elles les espaces nécessaires. Le jardinier espacera régulièrement ces arbres. Il se dit particulièrement, dans l'Imprimerie, en parlant Des mots, des lignes, et quelquefois même des lettres. Ce compositeur n'espace pas bien les mots. ESPACÉ, ÉE. participe. Colonnes bien espacées. Des lignes mal espa cées. ESPADON. s. m. Grande et large épée qu'on tenait à deux mains. Jouer de l'espadon. Il se dit, en termes d'Escrime, Du sabre dont on apprend à se servir. Maitre d'espadon. Apprendre l'espadon. Il se dit, en Histoire naturelle, d'Une espèce de grand poisson dont le museau est armé d'un os plat et allongé comme un glaive. ESPADONNER. v. n. Se servir de l'espadon. Il espadonne bien. ESPAGNOLETTE. s. f. Sorte de ratine fine. Une camisole d'espagnolette. ESPAGNOLETTE, signifie encore, Une espèce de ferrure à poignée servant à fermer les chassis d'une fenêtre. ESPALIER. s. m. Rangée d'arbres fruitiers dont les branches sont étendues, couchées, dressées contre un mur, et assujetties, soit avec des clous, soit par un treillage. Des arbres en espalier. Plier, tailler, accommoder un espalier. Un bel espalier. Des fruits d'espalier. Un mur d'espalier. ESPALMER. v. a. T. de Marine. Nettoyer, laver la carène d'un batiment, d'une embarcation, avant de l'enduire de suif ou autre matière. Espalmer un bâtiment. Espalmer une chaloupe. On dit de même, Espalmer une pompe, des roues d'affût, etc., avant de les peindre ou de les suiver. ESPALMÉ, ÉE. participe. Un navire espalmė de frais. ESPARCETTE. s. f. Nom vulgaire du Sainfoin, dans plusieurs provinces. On dit aussi, Eparcet. ESPARS. s. m. pl. T. de Marine. Longs matereaux de sapin, qui servent à faire des mâts de chaloupe et de canot, des bouts-dehors de vergues, etc. On se munit toujours d'espars dans les bâtiments qui font des voyages de long cours. ESPÈCE. s. f. Division du genre; réunion de plusieurs êtres, de plusieurs choses sous un caractère commun qui les distingue des autres êtres, des autres choses appartenant au même genre. Les quadrupèdes sont un genre dont le lion, le cheval, etc., sont des espèces. Les diverses espèces d'oiseaux, de poissons. La nature veille à la conservation de l'espèce, des espèces. Il est unique en son espèce. Les diverses espèces d'arbres, de plantes. On a beaucoup de peine dans ce pays à trouver des chevaux pour la cavalerie; l'espèce manque. En Arithm., Grandeurs de la même espèce, Celles qui sont de la même nature, comme douze heures et douze minutes; et, Grandeurs de differentes espèces, Celles qui sont de nature différente, comme douze heures et douze toises. ESPÈCE, en termes de Jurisprudence, signifie, Le cas particulier sur lequel il s'agit de prononcer. Ne nous proposez point la question en termes généraux, faites-nous connaître l'espèce. Voici l'espèce. Les circonstances changent l'espèce. Cette loi n'est point applicable à l'espèce. ESPÈCES, au pluriel, se dit Des pièces de monnaie d'or ou d'argent. Les espèces d'or et d'argent. Faire un payement en belles espèces, en espèces bonnes et valables. On lui a compté dix mille francs tant en espèces d'or qu'en espèces d'argent. On lui a fait ce payement en écus et autres espèces ayant cours. Les espèces étrangères. On lui a rendu son argent en mêmes espèces. Espèces rognées. La rareté des espèces. Il est défendu de fondre les espè ces. Payeren espèces sonnantes, Payer en espèces d'or ou d'argent, et non pas en billets, en papier. ESPÈCES, dans le sacrement de l'Eucharistie, signifie, Les apparences du pain et du vin après la transsubstantiation. Espèces sacramentelles. Les espèces du pain et du vin. Communier sous les deux espè ces. Il signifie aussi, Sorte, qualité. Des marchandises de toutes les espèces, de toute espèce. Quelle espèce de drap, quelle espèce de cheval est-ce-la? Voilà des poires d'une belle, d'une bonne espèce. Il y en a de plusieurs espèces. Combien en distingue-t-on d'espèces ? Les diverses espèces de délits. Je ne lui ai fait aucune espèce de reproche. | portées dans l'imagination. Espèces Quelle espèce d'homme nous avezvous amené ? L'espèce humaine, L'universalité des hommes, le genre humain. La découverte de la vaccine est un bienfait pour l'espèce humaine. Fam., C'est une plaisante espèce d'homme, une pauvre espèce d'homme, une pauvre espèce, C'est un homme sans considération, un homme dont on fait peu de cas. On dit quelquefois absolument, dans le même sens, C'est une espèce; mais cette locution commence à vieillir. Ironiq. et fam., C'est un sage de nouvelle espèce, unphilosophe d'espèce nouvelle, se dit D'un homme qui a ou qui affecte des opinions bizarres, extraordinaires. On dit de même, C'est un homme d'espèce singulière; et dans un sens analogue, C'est un fou de nouvelle espèce, d'espèce singulière, etc., C'est un original d'un caractère assez plai sant. Des gens de toute espèce, Des gens de tout état, de toute condition. Il y avait, dans cette réunion, des gens de toute espèce. Fam., Une espèce de valet de chambre, une espèce d'intendant, etc., Un homme qui, sans être proprement un valet, un intendant, etc., en fait les fonctions. Une espèce d'avocat, d'auteur, etc., se dit, par dénigrement, D'un mauvais avocat, d'un mauvais auteur, etc. ESPÈCES, en termes de Philosophie scolastique, signifiait, Les images, les représentations des objets sensibles, reçues par les sens, et de là distinctes, claires. Espèces confuses, embrouillées. ESPÈCES, en termes de Pharmacie, se dit Des poudres mélangées qui forment la base des électuaires. Il se dit aussi de Diverses substances végétales divisées en fragments plus ou moins menus, qui ont entre elles quelque analogie de propriétés. Les espèces vulnéraires, pectorales, toniques, apéritives, etc. ESPERANCE. s. f. Attente d'un bien qu'on désire, et qu'on croit qui arrivera. Grande espérance. Espérance prochaine. Espérance éloignée. Espérance trompeuse. Vaine espérance. Espérance bien fondée, mal fondée. Fausse espérance. Avoir espérance. Concevoir des espérances. Ce jeune homme est bien né, il donne de grandes espérances. Il est de belle espérance. Il a surpassé, il a passé, il a rempli, il a trompénos espérances. Ilarépondu à nos espérances. Il a été au delà de nos espérances. Il se flatte, on l'amuse de cette espérance. Se repaitre, se nourrir d'espérance. Vivre d'espérance. Vivre en espérance. Mettre son espérance en Dieu. Il est déchu de ses espérances. Perdre espérance, lesper l'espérance, toute espérance. Espérance perdue. L'espérance fait vivre. Il se prend, quelquefois, pour La personne ou la chose sur laquelle on fonde son espérance. Ce fils est l'es pèrance de toute sa famille. Vous éles toute mon espérance. C'est là ma seule, mon unique espérance. Dieu est notre espérance. ESPÉRANCE, désigne aussi L'une des trois vertus théologales, celle par laquelle nous espérons posséder Dieu, et obtenir les moyens nécessaires à cette fin, par les mérites de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. La foi, l'espérance et la charité. ESPERER. v. a. Attendre un bien qu'on désire, et que l'on croit qui arrivera. Espérer une récompense. Espérer une succession. Il espère une meilleure fortune. Je connais bien cet homme, je n'en espère aucun appui. Nous devons tout espérer de la bonté de ce prince. Il me doit tant, mais je n'en espère rien. J'espère gagner mon procès. Qu'en dois-je espérer? Il espérait obtenir tel emploi. J'espère le voir aujourd'hui. J'espère qu'il viendra bientôt. Nous n'avons plus rien à espèrer. Il se prend aussi absolument. Il n'est pas défendu d'espérer. Il pourra guérir de cette maladie, j'en espère bien. Il y a plus à craindre qu'à espérer. Espérer, c'est jouir. Il s'emploie également comme neutre. Espérer en Dieu. J'espère en vous. J'espère en votre justice. Je n'espère qu'en lui. Il se construit quelquefois avec la préposition de, particulièrement quand il est à l'infinitif, et que le verbe qui le suit immédiatement est aussi à ce mode. Peut-on espérer de vous revoir? ESPÉRÉ, ÉE, participe. ESPIÈGLE. adj. et s. des deux genres. Fin, subtil, éveillé. Cet enfant est espiègle. Il a fait un tour d'espiègle. C'est une petite espiègle. Il est familier. ESPIEGLERIE, s. f. Petite malice que fait un enfant vif et éveillé. Cet enfant fait tous les jours de nouvelles espiègleries. Il est familier. ESPINGOLE. s. f. Gros fusil court, dont le canon est fort évasé, et que l'on charge de plusieurs balles. L'espingole est ordinairement de cuivre. ESPION. s. m. Celui qui se mêle parmi les ennemis pour épier; et, en général, Quiconque est chargé d'observer les actions, les discours d'autrui, pour en faire son rapport. Il faut avoir des espions dans l'armée ennemie, pour être instruit de ses mouvements. À la guerre, on fusille les espions quand on les découvre. Ce général dépense beaucoup en espions. Entretenir des espions. Espion double, double espion, qui sert les deux partis. La police est obligée d'employer beaucoup d'espions dans les grandes villes. Il vous sert d'espion auprès d'un tel. Espion domestique. On emploie quelquefois son féminin Espionne. Fig. et fam., Tromper l'espion, Tenir un langage, une conduite propre à abuser sur nos desseins ceux qui surveillent nos démarches. Fig. et fam., Cet homme ne se ruinera pas en espions, Il n'est pas bien averti de ce qu'il lui importe de sa voir. ESPIONNAGE. s. m. Action d'espionner, métier d'espion. Espionnage domestique. L'espionnage est un métier infâme. ESPIONNER. v. a. Épier les actions, les discours d'autrui, pour en faire son rapport. Espionner les ennemis. Prenez garde à vous, on vous espionne. Il s'emploie aussi absolument. Il ne fait qu'espionner. C'est un vilain métier que d'espionner. ESPIONNÉ, ÉE. participe. ESPLANADE. s. f. Espace uni et découvert au devant d'un édifice, au devant d'une place fortifiée, etc. Il y a une esplanade en face du chateau. On a fait une grande esplanade au devant de la place, pour découvrir de plus loin. Au bout de ce jardin il y a une beile esplanade. ESPOIR. s. m. Espérance. Mettre son espoir en Dieu. Espoir trompeur. Vain espoir. Doux espoir. L'espoir qui le flatte. Je n'ai d'espoir qu'en vous. L'espoir d'une récompense. L'espoir d'être récompensé. C'est là mon dernier espoir. Ce mot n'a pas de pluriel. ESPONTON. s. m. Arme d'hast, sorte de demi-pique que portaient autrefois les officiers d'infanterie, et dont on se sert sur les vaisseaux, quand on en vient à l'abordage. ESPRINGALE. s. f. Espèce de fronde dont on se servait anciennement dans les armées. ESPRIT. s. m. Substance incorporelle. Il se dit de Dieu. Dieu est un esprit. Esprit incréé. Le Saint-Esprit, l'Esprit consolateur, l'Esprit vivifiant. Noms que l'on donne à la troisième personne de la Trinité. L'ordre du Saint-Esprit, Ordre de chevalerie institué par Henri III. Les chevaliers du Saint-Esprit. On appelle Croix du Saint-Esprit, La croix d'or boutonnée que les chevaliers de l'ordre portaient attachée au cordon bleu; et absolument SaintEsprit, La croix en broderie d'argent qu'ils portaient sur leur habit et sur leur manteau. ESPRIT, se dit aussi Des anges. Esprits célestes. Esprits bienheureux. Cette dernière locution sert également à qualifier les âmes qui sont en paradis. Il se dit pareillement Des mauvais anges ou diables. Esprit de ténèbres. Esprit immonde. Malin esprit. Il se dit également Des prétendus revenants. On leur dit qu'il revenait des esprits dans cette maison-là. Avoir peur des esprits. Esprit follet, Sorte de lutin familier qui, selon le préjugé populaire, est plus malin que malfaisant. On prétendait qu'il y avait dans cette maison un esprit follet. Esprit familier, Sorte de génie que l'on croyait attaché à une personne, pour la guider, l'inspirer, la servir. On a dit que Socrate avait un esprit familier. ESPRIT, signifie aussi, Vertu, puissance surnaturelle qui remue l'âme, vrages de la main. Avoir de l'esprit jusqu'au bout des doigts, Avoir beaucoup d'esprit, faire paraître de l'esprit jusque dans les plus petites choses. qui opère dans l'âme. Ce n'est point | bout des doigts, Etre adroit aux oul'esprit de Dieu qui agit en lui, c'est l'esprit du démon. Quand l'esprit du Seigneur remplissait, inspirait les prophètes. L'esprit de Dieu descendit sur eux, s'empara d'eux, Ils reçurent l'inspiration divine. il se dit égalememt Des graces et des dons de Dieu. L'esprit d'adoption des enfants de Dieu. L'esprit de conseil, de force, de science, de piété. L'esprit de prophétie. L'esprit d'Elie se reposa sur Elisée. ESPRIT, se dit encore de L'âme. L'esprit est plus noble que le corps. Seigneur, dit saint Etienne en mourant, recevez mon esprit. Rendre l'esprit, Mourir. En esprit, Par la pensée, en imagination. Je suis en esprit au milieu de vous. Saint Paul fut ravi en esprit. ESPRIT, en termes de l'écriture sainte, et pris absolument, se dit par opposition à la Chair. Marchez selon l'esprit, et non selon la chair. L'esprit est prompt et la chair est faible. Les fruits de la chair sont l'adultère, l'impureté, etc., et ies fruits de l'esprit sont la charité, la tempérance, la joie, la paix, etc. ESPRIT, se dit aussi de L'ensemble des facultés intellectuelles. Grand esprit. Esprit agissant. Esprit présent. Esprit ferme, mâle, solide. Esprit éclairé, net, subtil. Esprit faible, confus, embrouillé, grossier, dissipé, distrait. Esprit orné. Esprit étendu, vaste. Petit esprit. Esprit superficiel. Esprit crédule, superstitieux. Esprit droit. Esprit juste. Esprit de travers. Esprit méthodique. Esprit systématique. Appliquer, mettre, exercer, occuper, employer son esprit à quelque chose. Cultiver son esprit. Ne mettez point cela dans votre esprit. Otez cela de votre esprit. Ces pensées me fatiguent l'esprit. S'alambiquer l'esprit. Les mauvaises compagnies et les mauvais livres lui ont gâté l'esprit. Force d'esprit. Netteté d'esprit. Justesse d'esprit. Présence d'esprit. Élévation d'esprit. Les dons de l'esprit. Former l'esprit et le cœur d'un jeune homme. S'emparer de l'esprit de quelqu'un, Lui inspirer une confiance extrême qui permet de le diriger comme on veut. Etre bien dans l'esprit de quelqu'un, Avoir son estime, sa bienveillance. ESPRIT, se dit quelquefois, simplement, de L'attention, de la présence d'esprit. Où avait-il donc l'esprit quand il a fait une question si déplacée ? Prov. et fig., Il a l'esprit aux talons, se dit D'un homme qui, par étourderie ou par préoccupation, ne pense point à ce qu'il dit. ESPRIT, signifie souvent, La facilité de la conception et la vivacité de l'imagination. Il a beaucoup d'esprit, mais il n'a point de jugement. Il a l'esprit vif, l'esprit pesant, lourd, paresseux. Montrer de l'esprit. C'est un homme d'esprit, de beaucoup d'esprit. Elle a de l'esprit comme un ange. Fig, et fam., Avoir de l'esprit au , ESPRIT, signifie quelquefois, L'imagination seule. Esprit brillant. Il a l'esprit inventif, fécond, l'esprit stérile, l'esprit sec. Il a un tour d'esprit agréable. Il signifie quelquefois, au contraire, La conception seule. Avoir l'esprit ouvert, bouché. Il n'a pas eu l'esprit de m'entendre. Il signifie également quelquefois, Le jugement seul. On lui a proposé plusieurs expédients, mais il n'a pas eu l'esprit de choisir le bon. Il a mille bonnes qualités, mais il n'a pas l'esprit de se conduire. Il n'a pas l'esprit de régler ses affaires. ESPRIT, se dit encore Des pensées fines, ingénieuses, piquantes. Il n'y a point d'esprit dans ce livre, dans cette réponse, dans ce discours. L'auteur de cette pièce a dépensé beaucoup d'esprit pour rien. Faire de l'esprit, courir après l'esprit, Chercher à montrer de l'esprit. ESPRIT, se prend aussi pour Humeur, caractère. Esprit doux. Esprit souple. Esprit facile. Esprit modéré. Esprit fâcheux. Esprit pointilleux. Esprit mutin. Esprit remuant, turbulent, factieux. On ne peut vivre avec cet homme-là, je ne sais quel esprit c'est. Esprit dangereux, inquiet, brouillon. Esprit insinuant. Esprit volage. Il se dit également de La disposition, de l'aptitude qu'on a à quelque chose; ou Du principe, du motif, de l'intention, des vues par lesquelles on est dirigé dans sa conduite. Cet homme a l'esprit du jeu. Il a l'esprit des affaires, du commerce. Il a l'esprit de chicane. Esprit de conduite. Esprit d'analyse. Esprit de système. Esprit de charité. Esprit de paix. Esprit de vengeance, de faction, de parti. Cela n'a pas élè fait dans cet esprit-là. Ce n'est pas là l'esprit de cette compagnie. Esprit de vertige, Etat d'égarement, d'erreur, de fascination. Esprit du monde, Humeur égale, manières affables, habitudes de souplesse et de ménagement. Esprit national, Les opinions, les dispositions qui dominent dans une nation. On dit dans un sens analogue, L'esprit du siècle. Esprit public, Opinion qui se forme dans une nation sur les objets qui intéressent sa gloire et sa prospérité. Esprit de corps, Attachement des membres d'une corporation aux opinions, aux droits, aux intérêts de la compagnie. Esprit de retour, Le désir qu'une personne éloignée de son pays, conserve d'y retourner un jour. La qualité de Français se perd par tout établissement fait en pays étranger, sans esprit de retour. Cette locution s'emploie surtout en termes de Droit; et on l'applique souvent, par extension, A certains animaux domestiques, tels que les pigeons, etc, Avoir l'esprit de son état, l'esprit de son âge, etc., Connaître ce qui convient à la situation, à l'âge où l'on est, et s'y conformer. ESPRIT, signifie en outre, Le sens d'un auteur, d'un texte. Vous n'avez pas saisi l'esprit de cet auteur. Ce n'est pas là l'esprit de ce passage. Il faut consulter l'esprit de la loi, et non s'attacher à la lettre. C'est dans ce sens qu'on dit proverbialement, La lettre tue, et l'esprit vivifie. Il signifie aussi, Le caractère d'un auteur. Il a voulu imiter cet auteur, mais il n'en a pas saisi l'esprit. L'esprit d'un auteur, se dit encore d'Un recueil de pensées choisies, extraites des ouvrages d'un auteur. L'Esprit de Montaigne, deJ.J.Rous seau. ESPRIT, se dit quelquefois de Ce qui tend à donner une idée sommaire de l'intention dans laquelle une lettre a été écrite, dans laquelle un livre a été composé, etc. Si ce n'est là le texte de sa lettre, c'en est du moins l'esprit. ESPRIT, se dit quelquefois d'Une personne, considérée par rapport au caractère de son esprit. C'est un bon esprit. C'est un des meilleurs esprits de l'assemblée. C'est un bien pauvre esprit. Un bel esprit, se disait autrefois d'Un homme dont l'esprit était orné de connaissances agréables. C'est un bel esprit, un de nos beaux esprits. Il ne s'emploie guère aujourd'hui que par ironie. Messieurs les beaux esprits. On dit aussi, Une femme bel esprit, Une femme qui a des prétentions à l'esprit. Un esprit fort, Une personne qui se pique de ne pas croire les dogmes de la religion; et, en général, Quiconque veut se mettre au-dessus des opinions et des maximes reçues. C'est un esprit fort. Il fait l'esprit fort. Les prétendus esprits forts. ESPRITS, au pluriel, se dit souvent d'Une réunion de personnes, considérées par rapport aux passions, aux dispositions qui leur sont communes. Une grande fermentation régnait alors dans les esprits. Echauffer, remuer, égarer les esprits. Calmer les esprits. Il se fit une grande révolution dans les esprits. Eclairer les esprits. ESPRIT, dans l'ancienne Nomenclature chimique, se dit d'Un fluide très-subtil, ou d'une vapeur très-volatile. Esprit-de-vin, ou Alcool. Esprit de soufre, de sel, de vitriol. Esprit volatil. ESPRITS, au pluriel, se dit de Petits corps légers, subtils et invisibles qu'on supposait doués de la faculté de porter la vie et le sentiment dans les diverses parties de l'animal. Esprits vitaux. Esprits animaux. La perte, la dissipation des esprits animaux, des esprits. On dit encore maintenant, dans le langage ordinaire, par allusion à cette erreur des anciens physiologistes: La peur glace les esprits. Il est évanoui; jetez-lui de l'eau, afin de lui faire revenir les esprits. Il fut longtemps, après sa chute, après sa blessure, TOME 1. avant que de reprendre ses esprits. | d'un poëme, d'un ouvrage drama Elc. Fig., Reprendre ses esprits, Se remettre du trouble, de l'émotion, de l'embarras, de la surprise, etc., que l'on éprouvait. Laissez-lui reprendre ses esprits. En termes de Grammaire grecque, Esprit rude, Signe qui marque aspiration; et, Esprit doux, Signe qui se fait en sens contraire de l'esprit rude, et qui marque absence d'aspiration. Quand il y a deux p de suite, le premier reçoit l'esprit doux, et le second l'esprit rude, comme dans έπιρροή (influence). ESPRIT, se dit en outre d'Une aigrette de plumes que les femmes mettent quelquefois dans leur coiffure. ESQ ESQUICHER. v. n. T. du Jeu de reversi. Il signifie que, dans le cas où l'on a la carte supérieure et la carte inférieure de la couleur dont on joue, on préfère donner la dernière, afin de ne pas prendre la main. Il esquiche sans cesse. Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Il ne fait que s'esquicher. Il se dit quelquefois figurément et familièrement, et signifie, Éviter de dire son avis, de prendre part à une querelle. Il a senti la difficulté, il s'est esquiché. ESQUIF. s. m. Petite barque, petit canot. Quand il vit le navire en flammes, il se jeta dans un esquif et se sauva. Un léger esquif. Un fréle esquif. ESQUILLE. s. f. T. de Chirur. Petit fragment qui se détache d'un os fracturé ou carié. Il est sorti une esquille de la plaie. On lui a tiré une grande esquille, plusieurs esquilles de la jambe. ESQUINANCIE. s. f. Maladie qui fait enfler la gorge, et qui empêche d'avaler, quelquefois même de respirer. Les médecins la nomment Angine. Une violente esquinancie. Une esquinancie l'a suffoqué. Il est mort d'une esquinancie. ESQUÍNE. s. f. T. de Manége. II se dit Des reins du cheval. On ne l'emploie guère que dans ces locutions: Un cheval fort d'esquine. Un cheval faible d'esquine. ESQUINE. s. f. Plante. Voyez SQUINE. ESQUIPOT. s. m. Espèce de tirelire, de petit tronc où l'on dépose de l'argent. L'esquipot est plein. Il est familier. ESQUISSE. s. f. T. de Peinture. Premier trait d'un dessin; ébauche, essai en petit d'un ouvrage de peinture. Esquisse au crayon, à la plume, au pinceau. Faire l'esquisse d'un tableau. Ce peintre doil peindre cette galerie, il en a déjà fait les esquisses. J'en ai vu l'esquisse. Tracer une esquisse. Il se dit aussi, en Sculpture, Du premier modèle, de terre ou de cire, d'un bas-relief que l'on se propose d'exécuter. Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. L'esquisse tique. Une esquisse rapide. ESQUISSER. v. a. T. de Peinture. Faire une esquisse. Esquisser une figure. Esquisser un paysage. Esquisser à grands traits. J'ai tout mon tableau dans la tête, mais je ne l'ai pas encore esquisse. Lorsqu'il s'agit D'un tableau, comme dans le dernier exemple, on dit mieux, Faire l'esquisse. Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. Cet ouvrage n'est qu'esquissé. Esquisser rapidement le tableau d'une époque. ESQUISSÉ, ÉE. participe. ESQUIVER. v. a. Éviter adroitement quelque coup, quelque choc. Il fit un mouvement, et esquiva le ESSAI. s. m. Épreuve qu'on fait de quelque chose. Faire un essai. Faire l'essai d'une machine, d'un remède, d'un canon, d'une arme à feu. Faire l'essai de ses forces. Donner à l'essai. Prendre à l'essai. Il se dit particulièrement d'Une opération par laquelle on s'assure de la pureté d'un métal, ou de la nature de celui qui est contenu dans une mine. L'art des essais. Faire l'essai d'une mine. Poids d'essai. Il se dit plus particulièrement encore de L'épreuve qu'on fait de la pureté de l'or et de l'argent, à l'aide de la pierre de touche. ESSAI, signifie quelquefois, Une petite portion de quelque chose, qui sert à juger du reste. Envoyer des essais de vin. Prendre des essais de poudre à tirer. Il se dit également Des petites bouteilles où il ne tient du vin qu'autant qu'il en faut à peu près pour l'essayer, et Des petites tasses où l'on goûter. met du vin pour le goût ESSAI, se dit aussi Des premières productions de l'esprit ou de l'art qui se font sur quelque sujet, sur quelque matière, pour voir si l'on y réussira. Il a voulu montrer par cet essai qu'il était capable de réussir en quelque chose de plus important. Faire l'essai en petit d'un tableau, d'un bas-relief. Il se dit encore de Certains ouvrages qu'on intitule ainsi, soit par modestie, soit parce qu'en effet l'auteur ne se propose pas d'approfondir la matière qu'il traite. Essais de 47 |