Il sait tous les êtres de cette maison. Il connaît les étres. ÈTRE. s. m. T. d'Administration forestière, qui s'emploie dans la locution, A blanc être, à blanc estoc. Voyez ESTOC. ÉTRÉCIR. v. a. Rendre étroit, rendre plus étroit. Etrécir un chemin, une rue. Il a fait étrécir son habit. En termes de Manége, Étrécir un cheval, Le ramener graduellement sur un terrain moins étendu que celui, qu'il parcourait. ETRÉCIR, avec le pronom personnel, signifie, Devenir plus étroit.Cette toile s'étrécira au blanchissage. Le cuir s'étrécit à la pluie, au feu. Dans cet endroit, le lit de larivière, le chemin va en s'étrécissant. ÉTRÉÇI, IE. participe. ETRECISSEMENT. s. m. Action par laquelle on étrécit, ou Etat de ce qui est étréci. L'étrécissement du lit de la rivière accélère le cours de l'equ. ÉTREINDRE. v. a. (Il se conjugue comme Atteindre.) Serrer fortement en liant. Etreignez cette gerbe, ce fagot. Il signifie aussi, Embrasser, presser entre ses bras. Il l'étreignit si fortement, qu'il lui fit perdre la respiration. Prov. et fig., Qui trop embrasse, mal élreint, Qui entreprend trop de choses à la fois, ne réussit à rien. Prov. et fig., Plus il gèle, plus il ètreint, Plus il arrive de maux, plus il est difficile de les supporter. Fig., Etreindre les nœuds, les liens d'une amitié, d'une alliance, Les resserrer. ETREINT, EINTE. participe. ÉTREINTE. s. f. Serrement, action par laquelle on étreint. Ce nœud s'est défait, parce que l'étreinte n'en était pas assez forte. Il se dit particulièrement de L'action de presser quelqu'un entre ses bras. De douces étreintes. Une étreinte amoureuse. ÉTRENNE. s. f. Présent qu'on fait le premier jour de l'année. Je vous donne cela pour étrenne. Donner les étrennes. Recevoir des étrennes. Il a euses étrennes, de belles étrennes. Il dépense tant en étrennes. Dans ce sens, on l'emploie ordinairement au pluriel. Il signifie aussi, Le premier argent que les marchands reçoivent dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, voilà mon étrenné. C'est son étrenne de cette semaine. Dieu vous donne bonne étrenne! Il signifie encore, Le premier usage qu'on fait d'une chose. Ce linge, celte vaisselle n'a point encore servi, vous en aurez l'étrenne. ETRENNER.v.a. Donner les étrennes. Il l'a étrenné d'une montre, d'un tableau. Il signifie aussi, Étre le premier qui achète à un marchand, qui donne à un pauvre. C'est moi qui vous ai étrenné. Etrennez-moi, je vous ferai bon marché. Bénie soit la main qui m'étrenne. Il signifie encore, Faire usage d'une chose pour la première fois. Je TOME I. ne me suis pas encore servi de cette voiture, vous l'étrennerez. Etrenner une robe, un bonnet. Il est quelquefois neutre, et se dit en parlant Du premier argent qu'un marchand reçoit de sa marchandise dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, je n'ai pas étrenné. Je souhaite que vous étrenniez. ETRENNÉ, ÉE. participe. ÉTRÉSILLON. s. m. Il se dit de Pièces de bois qu'on place en travers dans les tranchées d'une fondation, dans les galeries d'une mine, etc., pour empêcher les terres de s'ébouler; ou dans un bâtiment, pour soutenir, pour étayer les murs qui déversent ou qu'on reprend sous œuvre. ÉTRÉSILLONNER. v. a. Soutenir, étayer avec un étrésillon, avec des étrésillons. ÉTRÉSILLONNÉ, ÉE. participe. ÉTRIER. s. m. Espèce d'anneau de fer ou d'autre métal, qui pend à droite et à gauche par une courroie à une selle de cheval, et qui sert à appuyer les pieds du cavalier. Mettre, avoir le pied à l'étrier pour monter à cheval. Il est ferme sur ses étriers. Porter les étriers courts, longs. Accourcir, allonger les étriers d'un point, de deux points. Ces étriers sont-ils à votre point? Tenir l'étrier à quelqu'un lorsqu'il monte à cheval. Se lever sur les étriers. Perdre les étriers, Retirer involontairement les pieds des étriers. Levin de l'étrier, Le vin que l'on boit au moment du départ. On dit dans le même sens, Le coup de l'étrier. Le pied de l'étrier, Le pied gauche de devant du cheval, qu'on appelle aussi Le pied du montoir. Par extension, Avoir le pied à l'étrier, Etre au moment de partir. Fig. et fam., Avoir le pied à l'étrier, Commencer une carrière, une profession; ou Etre à portée d'avancer, de faire fortune. Enfin vous voilà placé, vous avez le pied à l'étrier. Dans un sens analogue, On lui a mis le pied à l'étrier. Fam., Avoir toujours le pied à l'étrier, S'arrêter peu dans un même lieu, faire de fréquents voyages. Courir à franc étrier, Courir la poste à cheval. Fig. et fam., Étre ferme sur ses étriers, Défendre ses sentiments, persister dans ses résolutions avec fermeté, sans se laisser ébranler. Fig., Tenir l'étrier à quelqu'un, L'aider dans quelque entreprise. Faireperdre les étriers à quelqu'un, Le déconcerter. Bas à étrier, Bas qui, au lieu de pied, ont seulement une espèce de bande qui passe sous le pied en forme d'étrier. ETRIER, se dit par similitude, en Chirurgie, d'Un bandage dont on se sert pour la saignée du pied. Il se dit également, en Architecture, d'Une pièce de fer en forme d'étrier, qu'on emploie pour soutenir unç poutre. ETRILLE. s. f. Instrument de fer avec lequel on ôte la crasse, l'ordure qui s'est attachée à la peau et au poil des chevaux, des mulets, etc. Donnez un coup d'étrille à ce cheval. Ce cheval n'a pas eu un coup d'étrille d'aujourd'hui. Prov. et pop., Cela ne vaut pas un manche d'étrille, Cela n'est d'aucun prix. ÉTRILLE, se dit figurément et populairement, d'Un cabaret où l'on fait payer trop cher. Ne logez pas à ce cabaret, c'est une étrille. Ce sens est maintenant peu usité. ÉTRILLER. v. a. Frotter, nettoyer avec l'étrille. Etriller un cheval. Ces chevaux, ces mulets sont bien étrillés. Fig. et fam., Étriller quelqu'un, Le battre, le maltraiter. On l'a étrillé comme il faut. Je l'étrillerai en chien courtaud. Si nous rencontrons les ennemis, nous les étrillerons d'importance. C'est un critique impitoyable; il étrille les gens d'une rude manière. Il a été bien étrillé, se dit aussi D'un homme qui a eu une maladie violente, ou qui a perdu beaucoup au jeu, ou à qui on a fait payer son gîte trop cher. ETRILLÉ, ÉE. participe. ÉTRIPER. v. a. Őter les tripes d'un animal. Etriper un veau, un cochon. Fig. et pop., Aller à étripe-cheval, Presser un cheval excessivement. ĘTRIPÉ, ÉE. participe. ÉTRIQUE, ÉE. adj. Qui n'a pas l'ampleur suffisante. Cet habit est étriqué. Sa robe est étriquée. Ces rideaux sont bien étriqués. Il se dit, figurément, Des ouvrages d'art et des ouvrages d'esprit. Voilà un plan bien étriqué, une scène étriquée. Ce mot est familier. ÉTRIVIÈRE. s. f. Courroie qui sert à porter les étriers. Raccourcir une étrivière. Il s'est fait des étrivières de corde. Donner des coups d'étrivière. Il se dit souvent, au pluriel, Des coups d'étrivière; et alors on l'emploie presque toujours absolument. Donner les étrivières à quelqu'un. Recevoir les étrivières. Il a eu les étrivières. Menacer quelqu'un des étrivières. Il se dit de même, figurément et familièrement, de Tout mauvais traitement qui humilie, ou même qui déshonore. Ils'est laissé donner les étrivières. Il ne s'en est tiré qu'avec les étrivières. ÉTROIT, OITE. adj. Qui a peu de largeur. Chemin étroit. Rue étroite. Cette toile, cette étoffe est étroite. Votre habit est trop étroit. Des bas, des souliers trop étroits. Fig. et fam., C'est un cerveau étroit, se dit D'un homme qui manque de jugement. Fig., C'est un génie étroit, un esprit étroit, C'est un homme qui a peu de capacité, dont les vues, les idées ont peu d'étendue. Fig., Des bornes étroites, d'étroites limites, etc., se dit en parlant De ce qui a peu d'extension, de ce qui est fort limité. Les bornes étroites de notre journal ne permettent pas d'y insérer ces détails. Dans le cer 48 Fig., Étroite alliance, étroite amitié, étroite union, étroite familiarité, étroite correspondance, liaison fort étroite, Alliance, amitié, union intime, etc. ETROIT, signifie aussi figurément, Qui est selon la rigueur de la loi, de l'ordre, etc., par opposition à, Relaché. Cela est de droit étroit. Etroite défense. Obligation étroite. Les frères mineurs de l'étroite obser vance. Prendre quelque chose dans le sens étroit, L'entendre, l'interpréter dans toute la rigueur de la lettre. Prov. et fig., Avoir la conscience étroite comme la manche d'un cordelier, Avoir la conscience large, n'être pas scrupuleux. En termes de l'Ecriture, La voie étroite, le chemin étroit, La voie le chemin du salut; par opposition à La voie large, c'est-à-dire, Le chemin de la perdition. , A L'ÉTROIT. loc. adv. Dans un espace étroit. Vous êtes loge fort à l'étroit. Fig., Étre à l'étroit, vivre à l'étroit, N'avoir pas les commodités de la vie. ÉTROITEMENT. adv. À l'étroit. Vous êtes logé bien étroitement. ETROITEMENT, avec certains verbes, signifie, Fortement, intimement. Ils se tenaient étroitement embrasses. Unir, joindre étroitement. Ils sont étroitement unis. Il signifie aussi, À la rigueur. Observer étroitement le carême. S'attacher étroitement à une règle. , Il signifie encore, Expressément sur toutes choses. On lui a étroitement défendu. Il lui a été enjoint étroitement. ETRON. s. m. Matière fécale qui a quelque consistance. Il se dit Des excréments de l'homme et de quelques aninaux. Gros étron. Etron de chien. Il est bas. ÉTRONÇONNER. v. a. T. de Jardinage. Couper entièrement la tête à un arbre. On a étronçonné plusieurs arbres. ÉTRONÇONNÉ, ÉE. participe. doivent former l'esprit de la jeunesse. On dit de même : Faire de bonnes, de mauvaises études. Commencer, terminer ses études, le cours de ses études. Traité des études. La durée des études. Etc. , Avoir de l'étude, Avoir de l'instruction, des connaissances acquises. On dit dans le sens contraire, N'avoir point d'étude, nulle étude étre sans élude, surtout en parlant De ceux qui n'ont point fait les études qu'on a coutume de faire dans la jeunesse. ETUDE, en termes de Peinture et de Sculpture, signifie, Un dessin ou un morceau de peinture, de sculpture, qu'un artiste exécute pour bien connaître tel ou tel objet, et pour s'exercer à le bien représenter. Une étude de tête, de main, de draperie, d'arbre, de rocher, etc., Etude de Raphaël, de Michel Ange. Un recueil d'études des plus grands maîtres. Tête d'étude, Dessin d'une tête, propre à servir de modèle, et fait ordinairement d'après quelque tableau d'un grand maître. ETUDE, se dit, par extension, Du soin particulier qu'on apporte pour parvenir à quelque chose que ce soit. Il ne songe qu'à faire bonne chère, c'est là son étude. Il y met toute son étude. Il en fait son étude, toute son étude. Il se fait une étude de lui plaire. Il se dit aussi, en mauvaise part, pour Dissimulation, affectation, recherche. Celui qui n'a rien à cacher se montre sans étude. Elle plaît sans étude. Cela sent la gene et l'étude. Il faut, dans la conversation, éviter l'apprêt et l'étude. ETUDE, signifie encore, Le lieu où un notaire, un avoué travaille ordinairement, et où il fait travailler ses clercs. Il y a cinq clercs dans cette étude. Cet avoué est fort assidu dans son étude. Fait et passé en l'étude de maître un tel. Il se dit également Du dépôt des minutes et des papiers que les notaires ou les avoués conservent chez eux, et de la clientèle qu'ils ont. Ce notaire a vendu son étude. Cette étude vaut cent mille francs. C'est une bonne étude. ETUDIANT. s. m. Celui qui suit les cours d'une école publique. Un étudiant en droit, en médecine. Il y a bien des étudiants dans cette université. ETUDIER. v. n. Appliquer son esprit, travailler pour apprendre les sciences, les lettres. Il étudie nuit et jour. On ne devient point savant sans étudier. Il étudiait dans tel collège. Etudier en médecine, en droit, en philosophie. J'ai encore besoin d'étudier, pour passer un bon examen. Étudier ensemble, Étre élevés dans la même maison d'éducation, dans le même collége. Nous avons étudié ensemble, votre père et moi. ETUDIER, est aussi verbe actif, et alors, il signifie, S'appliquer à apprendre une science, un art, à entendre un auteur, à connaître toutes causes d'un phénomène, etc. Étudier la physique, l'histoire, l'architecture, la navigation. C'est un auteur que j'ai peu étudié. Il étudie sans cesse l'Ecriture sainte. Il sait bien cette affaire, il l'a beaucoup étudiée. Etudier une classe de phenomènes. Etudier la nature. Etudier les maladies des enfants. Il signifie particulièrement, Tacher de fixer dans sa mémoire, d'apprendre par cœur. Etudier une leçon. Etudier un sermon, un discours, un compliment. Etudier son role. Etudier un discours, un compliment, signifie quelquefois, Le méditer, le préparer, le composer avec soin. Cette partie de votre discours demandait à être plus étudiée. On dit dans le même sens, Il fait des contes plaisants, mais il les étudie. En Peinture et en Sculpture, Etudier une draperie, une pose, l'agencement d'un groupe, Se bien assurer de leur effet, avant l'exécution définitive. En Archit., Étudier un projet, un plan, Vérifier si toutes les parties en sont combinées avec ordre et justesse, et s'il s'accorde bien avec les, moyens d'exécution. ÉTUDIER, signifie par extension, Observer avec soin l'humeur, le génie, les façons de faire, les inclinations d'une personne. J'ai longtemps étudié cet homme-là, et je ne le connais pas encore bien. Un bon courtisan étudie les inclinations du prince. Etudier le monde. On dit dans un sens analogue, avec le pronom personnel, S'étudier soi-même. ETUDIER, avec le pronom personnel, et suivi de la préposition à, signifie, S'appliquer, s'exercer à faire quelque chose, méditer de quelle manière on peut s'y prendre. İl ne s'étudie qu'à faire du mal. Je m'étudierai toujours à vous plaire, à vous servir. ETUDIÉ, ÉE. participe. Il signifie adjectivement, Feint, recherché, affecté. Il n'est point naturel, il est étudié. Une joie, une douleur étudiée. Des larmes étudiées. Langage étudié. Geste étudié. Maintien étudié. Le jeu de cet acteur est trop étudié. Il signifie aussi, Fait avec soin et application, bien travaillé, bien fini. Un tableau bien étudié. ÉTUDIOLE. s. f. Petit meuble à plusieurs tiroirs, qui se place sur une table, pour y serrer des papiers d'étude, ou autre chose. Ce mot est maintenant peu usité. ETUI. s. m. Sorte de boîte qui sert à mettre, à porter, à conserver quelque chose, et dont la forme et la grandeur varient selon les objets qu'elle est destinée à contenir. Etui de chapeau, Etui de ciseaux, de couteaux. Etui à aiguilles. Etui à épingles. Étui de harpe. Étui de bois, de carton, de cuir, d'or, d'argent, d'ivoire. Etui de mathématique, Boîte contenant des instruments de mathématique. Etur, se dit, par extension, nsion, de L'enveloppe coriace et dure qui re Faire ses éludes, Passer par les les circonstances d'une affaire, les I couvre et protége les ailes de certains insectes, tels que le hanneton, l'escarbot, etc. C'est ce que les entomologistes nomment les élytres. ETUVE. s. f. Lieu clos dont on échauffe plus ou moins la température, pour faire transpirer. Son salon est chaud comme une étuve. Aller aux étuves. Etuye humide, ou Bain de vapeurs. Etuve sèche. Les éluves sont bonnes pour ce mal. Il se dit aussi d'Une espèce de four où l'on fait sécher différentes substances. Il y a une étuve dans cette office. Faire sécher du sucre, des grains, des raisins dans une étuve. Par exagérat., Cette chambre est une étuve, se dit D'une chambre bien close, qui est très-chaude en hiver. ETUVÉE. s. f. T. de Cuisine. Certaine manière de cuire, d'assaisonner des viandes, du poisson. Mettre du veau, une carpe à l'éluvée. Cela sera bon à l'éluvée. Il se dit aussi Des viandes mêmes assaisonnées et cuites de la sorte. Eluvée de veau, de pigeonneaux. Faire une étuvée de carpe, ou simplement, Faire une étuvée. ÉTUVEMENT. s. m. Action d'étu ver. ÉTUVER. v. a. Laver en appuyant doucement. Il ne se dit guère qu'en parlant D'une plaie, d'une partie malade., Il faut bien étuver cette plaie. Etuver avec de l'eau tiède, avec de l'eau-de-vie, avec du vin. Ετυνέ, έε participe. ETUVISTE. s. m. Celui qui tient des bains et des étuves. On dit maintenant, Baigneur. ETY ÉTYMOLOGIE. s. f. Origine d'un <mot; dérivation d'un mot formé d'un ou de plusieurs autres. Rechercher l'étymologie d'un mot, en donner l'étymologie. Véritable, fausse élymologie. La science des étymologies. Il se dit quelquefois de La science des étymologies. S'occuper d'étymologie. Les règles de l'étymologie. ETYMOLOGIQUE. adj. des deux genres. Qui concerne les étymologies. Un dictionnaire étymologique. La science étymologique. Explication étymologique. ETYMOLOGISTE. s. m. Celui qui s'occupe d'étymologie, qui sait les étymologies. C'est un grand, un savant étymologiste. EUB EUBAGES. s. m. pl. Nom d'une classe de druides ou d'anciens prétres gaulois, dont la principale occupation était l'étude de la physique, de l'astronomie et de la divination. EUC EUCHARISTIE. s. f. (On prononce Eukaristie.) Le saint sacrement du corps et du sang de JÉSUS-CHRIST, contenus sous les espèces du pain et du vin. Le mystère de l'eucharistie. Le sacrement de l'eucharistie, Re EUNUQUE. s. m. Celui à qui on a coupé les parties nécessaires à la génération. Il ne se dit que De l'homme. Les princes d'Orient confient la garde de leurs femmes a des eunuques. Eunuque noir. Eunuque blanc. Les eunuques du sérail. On le fit eunuque. EUP EUPATOIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs composées, dont l'espèce commune se nomme Eupatoire d'Avicenne. EUPHEMISME. s. m. Adoucissement d'expression par lequel on déguise des idées désagréables, ou tristes, ou déshonnêtes, sous d'autres plus douces, plus décentes, qui laissent deviner les premières. EUPHONIE. s. f. Son agréable d'une seule voix, ou d'un seul instrument. Il est opposé à Symphonie, qui se dit Du mélange de plusieurs sons. Il est aussi terme de Grammaire, et signifie, Ce qui rend la prononciation plus douce et plus coulante. C'est par euphonie qu'on dit, Si l'on, pour si on; Viendra-t-il, tels que les vomitifs, les purgatifs, etc. Remède évacuant. Drogue évacuante. Il s'emploie substantivement, au masculin. Les évacuants l'ont sou lagé. EVACUATIF, IVE. adj. T. de Médec., synonyme d'Evacuant, ante, majs moins usité. ÉVACUATION. s. f. Décharge, sortie d'humeurs, d'excréments, ou de matières viciées. Faire une grande évacuation. À la suite d'une légère évacuation, il se trouva un peu mieux. Les trop grandes évacuations sont dangereuses. Evacuation par haut et par bas. Il se dit aussi Des matières évacuées. Le médecin, en voyant les évacuations, jugea que le malade était beaucoup mieux. EVACUATION, signifie encore, L'action d'évacuer un pays, une place de guerre, en conséquence d'un traité, d'une capitulation, etc. Il était dit par le traité, qu'après l'évacuation de la place, de la province, etc. EVACUER. v. a. Vider, faire sortir. Il se dit De l'effet que font les remèdes en purgeant les mauvaises humeurs. Cela évacue les mauvaises humeurs. Remède pour évacuer la bile. On dit neutralement, dans le même sens: Ce malade a-t-il bien évacué ? Il a beaucoup évacué. Evacuer facilement. Etc. Il se met quelquefois avec le pronom personnel. Il y a des humeurs qui s'évacuent difficilement. ÉVAGUER, se dit aussi en parlant D'un lieu d'où sortent, d'où l'on fait sortir un nombre plus ou moins grand de personnes qui y étaient réunies. Faites évacuer la salle, l'auditoire. Quand le public eut évacué la salle. Il se dit également D'une place, d'un pays d'où l'on fait sortir des troupes par un traité, par une capitulation, etc. La garnison fut obligée d'évacuer la place tel jour. Evacuer un pays. Evacuer une province. Evacuer des troupes, de l'artillerie, etc., d'une place sur une autre, Leur faire quitter la place, la ville où elles étaient, et les diriger sur une autre. Cela se dit surtout Lorsqu'il s'agit d'une retraite, ou d'un mouvement rétrograde quelconque. EVACUÉ, ÉE. participe. EVADER (S'). v. pron. S'échapper furtivement. Il voulait s'évader. Le coup fait, il s'évada. Les prisonniers se sont évadés. EVADÉ, ÉE. participe. ÉVAGATION. s. f. Disposition de l'esprit qui l'empêche de se fixer à un objet. Il ne s'emploie guère que dans le langage ascétique. EVALUATION. s. f. Appréciation, estimation. Faire l'évaluation de quelque marchandise. On a payé ces ouvrages suivant l'évaluation qui en a été faite. L'évaluation des frais d'un procès, de la dépense qu'exige une réparation. L'évaluation d'une perte. L'évaluation du dédommagement, de l'indemnité. Evaluation approximative. ÉVALUER. v. a. Apprécier, fixer le prix de quelque chose, en estimer la valeur. On évaluera ce domaine avant que d'en faire l'échange. Sa propriètè fut évaluée cent mille francs ou à cent mille francs. A combien ou Combien a-t-on évalué sa maison, son mobilier, sa bibliothèque, etc.? On évalue la perte, le dommage à tant. Le marc d'argent était, à cette époque, évalué à cinquante francs. Cette corniche à été évaluée à trois toises d'ouvrage. EVALUÉ, ÉE. participe. ÉVANGÉLIQUE. adj. des deux genres. Qui est de l'Evangile., qui est selon l'Evangile. Doctrine évangélique. Prédicateur évangélique. Précher d'une manière évangélique. Mener une vie évangélique. Il signifie quelquefois particulièrement, Qui est de la religion réformée. Ministreėvangélique. La Suisse a des cantons catholiques et des cantons évangéliques. EVANGÉLIQUEMENT. adv. D'une manière évangélique. Vivre évangéliquement. Précher évangélique François Xavier a évangélisé dans nouit à toute heure. Elle s'est éva nouie à cette nouvelle. le Japon. ÉVANGÉLISTE. s. m. Nom qu'on donne à chacun des quatre écrivains qui ont rédigé par écrit la vie et la doctrine de Jésus-CHRIST, et que l'Eglise a reconnus pour sacrés. Les quatre évangélistes sont saint Matthieu, saint Marc, saint Luc, et saint Jean. ÉVANGÉLISTE, se disait autrefois, au Palais, Du conseiller qui tenait l'inventaire d'un procès pendant que le rapporteur lisait les pièces. On nomma tel conseiller pour évangéliste. ÉVANGÉLISTE, s'est dit aussi de Celui qui, dans une compagnie, était nommé pour être témoin et inspecteur d'un scrutin. ÉVANGILE. s. m. La loi de JÉSUSCHRIST, sa doctrine. Lorsque NotreSeigneur JÉSUS-CHRIST Commença à précher son Evangile. Annoncer, precher l'Evangile. Évangile. La prédication de l'Evangile. Les peuples éclairės de la lumière de l'Evangile. Les lumières de l'Evangile. Les promesses de l'Evangile. Les ministres de l'Evangile. Les ministres protestants prennent le titre de Ministres du saint Evangile. Il se dit aussi Des livres qui contiennent la doctrine et la vie de JéSUS-CHRIST, et dont la réunion forme le Nouveau Testament. Il parut, dans les premiers siècles de l'Eglise,, un grand nombre d'Evangiles. L'Église n'a reconnu que quatre Evangiles: l'Evangile selon saint Matthieu, l'Évangile selon saint Marc, l'Évangile selon saint Luc, et l'Evangile selon saint Jean. Les quatre Evangiles. Livre des Evangiles. Les deux princes jurèrent la paix sur les Evangiles, en touchant les Evangiles. Il se dit absolument Du Nouveau Testament, du reçueil des quatre Evangiles. Lire l'Evangile. Jurer sur l'Evangile. Présenter l'Evangile à baiser. Prov., Il croit cela comme l'Évangile, Il le croit fermement. Prov. et fig., Tout ce qu'il dit n'est pas mot d'Evangile, n'est pas parole d'Evangile, il ne faut pas croire tout ce qu'il dit. EVANGILE, se dit encore de Cette partie des Evangiles que le prêtre lit à la messe. La messe est bien avancée, le premier évangile est dit. Il se dit particulièrement Du commencement du premier chapitre de saint Jean, qu'un prêtre récite en mettant un pan de son étole sur la tête de la personne à l'intention de qui il le récite. Le côté de l'évangile, Le côté gauche de l'autel, en entrant dans le chœur. Prov. et fig., C'est l'évangile du jour, se dit De quelque chose de nouveau dont tout le monde s'entretient. ÉVANOUIR (S'). v. pron. Tomber en faiblesse, perdre connaissance. Celle femme s'évanouit en apprenant la mort de son mari. Il s'éva Il signifie aussi, Disparaître, et se dit Des choses qui se dissipent en telle sorte, qu'il n'en reste aucun vestige, aucune trace. Ce météore n'a fait que paraitre un moment, et s'est évanoui. Tous les grands biens qui étaient dans cette famille se sont évanouis. La gloire du monde s'évanouit en un moment. Mon bonheur s'est évanoui comme un songe. Faire évanouir, Faire perdre connaissance, ou Faire disparaître. Cette nouvelle l'a fait évanouir. Cette nouvelle a fait évanouir toutes mes espérances. Dans ces phrases, il y a ellipse du pronom. ire En termes d'Algèbre, Faire évanouir une inconnue, La faire disparaître d'une équation. ÉVANOUI, IE. participe. Une femme évanouie. ÉVANOUISSEMENT. s. m. Défaillance, perte de connaissance avec une cessation subite du mouvement et du sentiment. Un long évanouissement. Revenir d'un évanouissement. Ilest revenu de son évanouissement. Avoir de fréquents évanouissements. EVAPORATION. s. f. Vaporisation; dissipation plus ou moins lente des parties d'un liquide par l'action du feu, du soleil, de l'air, etc. L'évaporation des liqueurs spiritueuses se fait aisément par le moyen du feu. L'évaporation de l'eau et de toutes sortes de liquides se fait naturellement, soit par la seule action de l'air, soit par la chaleur du soleil. Toutes les liqueurs perdent de leur force et diminuent de volume par l'évaporation. En chimie, toute distillation se fait par évapora tion. Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Légèreté d'esprit. Il y a un peu d'évaporation dans son fait. EVAPORER. v. a. Vaporiser, résoudre en vapeur. On ne l'emploie au propre qu'avec le pronom personnel, exprimé ou sous-entendu. L'esprit-de-vins'évapore aisément. Faire évaporer une liqueur à feu lent. Fig., Evaporer sa bile, évaporer son chagrin, Soulager sa colère, son chagrin, sa douleur, par des discours, par des plaintes, etc. EVAPORER, avec le pronom personnel, signifie aussi figurément, S'exhaler, ou Se dissiper, se perdre. Sa colère s'évapore en menaces. Cette folle ardeur ne tardera pas à s'évaporer. Au milieu de ces vaines subtilités, la raison, le bon sens s'évapore. Fig. et fam., Ce jeune homme s'évapore, Il montre une grande légèreté d'esprit par ses discours et par sa conduite. Commencer à s'évaporer, Commencer à se déranger, après avoir eu d'abord une vie réglée. ÉVAPORÉ, ÉE. participe. Liqueur évaporée. Il signifie adjectivement, Qui est fort étourdi, fort inconsidéré. Un jeune homme évaporé. Esprit évaporé. Tele évaporée. On l'emploie 4 est évasé. ÉVASER. v. a. Élargir, rendre une chose plus large à son ouverture. Il faut évaser davantage ce tuyau, l'ouverture de ce tuyau. En termes de Jardinage, Évaser un arbre, Lui faire prendre plus de circonférence. On dit de même, avec le pronom personnel, qu'Un arbre s'évase, ne s'évase pas assez, s'évase trop. EVASÉ, ÉE. participe. Un verre trop évasé. Fusil à canon évasé. Fam., Nez évasé, Nez dont les narines sont trop ouvertes. ÉVASIF, IVE. adj. Qui sert à éluder. Moyen évasif. Réponse évasive. ÉVASION. s. f. Action de s'évader. Après son évasion, il se retira en lieu de sûreté. Favoriser l'évasion d'un prisonnier. EVE ÉVĚCHÉ. s. m. Diocèse, partie de territoire soumise à l'autorité spirituelle d'un évêque. Dans quelques phrases, ce terme comprend aussi les archevêchés. L'évéché de Chartres est fort étendu. L'évêque a fait la visite dans son évéchè. Toutes les paroisses, toutes les cures d'un évéché. Augmenter, réduire le nombre des évéchés. Il se dit aussi de La dignité épiscopale, du titre d'évêque: Prétendre à l'évéché. Aspirer à l'évêché. Il se dit en outre d'Une ville où il y a un siége épiscopal, c'est-à-dire, qui est la résidence d'un évêque. Orléans est un évéché, est évéché. On érigea telle ville en évéché. Il signifie encore, Le palais où demeure l'évêque. Il est logé à l'évêché. On bâtit à l'évêché. ÉVEIL. s. m. Avis qu'on donne à quelqu'un d'une chose qui l'intéresse, et à laquelle il ne pensait pas. C'est lui qui m'en a donné l'éveil. Je n'en ai eu l'éveil que tout à l'heure. Il est familier. ÉVEILLER. v. a. Faire cesser le sommeil. Quand il est une fois endormi, on ne saurait l'éveiller. Le moindre bruit l'éveille. On m'est venu éveiller ce matin à cinq heu heure. Elle s'est éveillée en sursaut. On emporterait la maison, qu'il ne s'éveillerait pas. S'éveiller au bruit. Vous paraissez tout endormi, éveillez-vous. ÉVEILLÉ, ÉE. participe. Il s'emploie souvent comme adjectif et figurément, pour dire, Gai, vif. Vous êtes bien éveillé aujourd'hui. C'est un petit garçon bien éveillé. Il a l'esprit éveillé, l'air éveillé, la mine éveillée. Les yeux bien éveillés. Dans ce sens, il est familier. Prov., Il est éveillé comme une potée de souris, se dit D'un jeune enfant fort vif, fort remuant et fort gai, ÉVEILLÉ, Signifie aussi, Avisé, soigneux. C'est un homme fort éveillé sur ses intérêts. Fam., Cette femme est bien éveillée, Elle a de la vivacité dans le ton, et de la liberté dans les manières. ÉVEILLÉ, se prend quelquefois substantivement. C'est un éveillé. C'est une éveillée, une petite éveillée. ÉVÉNEMENT. s. m. Fait. Il se dit en général de Tout ce qui arrive dans le monde. Evènement heureux, funeste, inattendu, étrange, etc. La mort de ce prince est un événement de la plus grande importance. Les grands événements de ce règne. Cet événement aura des suites facheuses. Tous les événements de notre vie. Le cours des événements. Une longue suite d'événements. J'ai entendu plusieurs fois le récit de cet événement. Il se dit particulièrement de Tout incident remarquable, dans un ouvrage dramatique, dans un roman, etc. Les événements de ce drame ne sont pas tous bien amenès. Les événements se pressent, se multiplient dans cet acte. Ce roman est plein d'évènements inattendus qui excitent la curiosité. Il signifie aussi, L'issue, le succès bon ou mauvais de quelque chose. Cette affaire a eu un événement heureux. L'événement n'en a pas été favorable. L'événement de ce procès est douteux. L'événement n'en a pas été si fâcheux qu'on l'appréhendait. L'événement fit voir qu'il ne s'était pas trompé. Je ne réponds pas, je ne suis pas garant de l'événement. J'en prends l'èvenement sur moi. Se charger de l'événement. Il ne faut pas juger des choses, des conseils par l'événement. Se préparer à tout évènement. Sage après l'événement. A tout évènement, à tout hasard, quoi qu'il arrive. Faire événement, Causer un sentiment de surprise, un trouble soudain qui contrarie ou qui satisfait ceux qui l'éprouvent. Son apparition fit événement. ÉVENT. s. m. Altération causée par l'impression de l'air, dans les aliments ou dans les liqueurs, et qui en détruit, en affaiblit ou en corrompt le goût. Du lard qui sent l'évent. Du vin qui sent l'évent, qui a de l'évent. EVENT, se prend, dans quelques phrases, pour L'air agité. Ainsi on dit, Mettre des marchandises, des hardes à l'évent, Les mettre à l'air : ce qui se pratique ordinairement pour les hardes et les marchandises venues d'un lieu suspect de contagion. Donner de l'èvent à une pièce de vin, Y donner de l'air en faisant une petite ouverture par en haut. Fig. et fam., Avoir la tête à l'évent, Avoir l'esprit léger, être évaporé. On dit de même C'est une tele à l'évent, C'est une personne étourdie et d'un esprit léger. ÉVENT, se dit encore de L'ouverture par laquelle certains cétacés rejettent l'eau qu'ils ont aspirée. Il se dit également Des conduits que l'on ménage dans la fondation des fourneaux des fonderies, pour que l'air y circule et en chasse l'humidité. Il signifie aussi, Défaut de fabrication d'un canon de fusil, défectuosité d'une mine, qui consiste en une petite ouverture ou fente par laquelle l'air peut passer. EVENT, en termes d'Artillerie, signifie, La différence en moins du diamètre d'un boulet à celui du calibre de la pièce. Ce boulet a trop d'évent, Il a trop peu de diamètre. Dans ce sens, plusieurs disent Vent, au lieu d'Event. ÉVENTAIL. s. m. Petit meuble composé de lames légères d'ivoire, de bois, etc., qui se replient les unes sur les autres, dont la partie supérieure est ordinairement recouverte de papier ou de taffetas, et dont on se sert pour s'éventer. Les bâtons d'un éventail. Un éventail de papier. Un éventail de plumes. Un éventail d'ivoire, d'écaille, etc. Un éventail qui joue bien. Tenir un éventail à la main. Un coup d'éventail. Jouer de l'éventail. Vendre des éventails. En termes de Jardinage, Tailler un arbre en éventail, Lui donner la forme d'un éventail ouvert. Allées de tilleuls, de charmilles en éventail. EVENTAIL, se dit aussi d'Une espèce de cadre couvert de toile ou de papier, qu'on suspend au plafond, et dont on se sert, dans quelques pays, pour donner du vent et de la fraîcheur, en l'agitant. EVENTAILLISTE. s. m. Ouvrier qui fait, qui monte des éventails. EVENTAIRE. s. m. Plateau d'osier que portent devant elles les marchandes de fruits, d'herbages, de poisson, etc. EVENTER. v. a. Faire du vent en agitant l'air avec un éventail. Les princes d'Asie ont toujours des gens qui les éventent quandils dinent. On l'emploie souvent dans cette acception avec le pronom personnel. S'éventer pour se rafraîchir. S'éventer avec un mouchoir. Il signifie aussi, Mettre au vent, exposer au vent, exposer à l'air. Il faut éventer un peu ce meuble. Eventer le grain, Le remuer avec la pelle, pour lui donner de l'air et empêcher qu'il ne s'échauffe. Eventer une liqueur, une substance, En affaiblir la vertu en la laissant trop exposée à l'air. |