FORTE-PIANO. s. m. (On prononce Forte.) T. de Musique. Espèce de clavecin dont la construction est telle, qu'on peut renforcer ou adoucir le son à volonté. Jouer du forte-piano. FORTERESSE. s. f. Lieu fortifié, destiné à recevoir une garnison et à défendre un pays. Cette forteresse tient tout le pays en respect. Allaquer une forteresse. Prendre une forteresse. Ils se retirèrent dans une forteresse. FORTIFIANT, ANTE. adj. Qui augmente les forces. Il se dit Des remèdes et des aliments. Le vin est un remède et un aliment fortifiant. Il s'emploie aussi comme substantif, au masculin. Prendre des fortifiants. FORTIFICATION. s. f. Ouvrage de terre ou de maçonnerie qui rend une place forte. La fortification de celle ville est excellente. Les fortifications n'en valent rien. Abattre, raser les fortifications. Démolir, réles fortifications. Dresser le paar des plan fortifications. Travailler aux fortifications. Fortification régulière, irrégulière. Il signifie aussi, L'art de fortifier. Cet ingénieur entend bien la fortification. On le dit plus ordinairement au pluriel. Se connaitre, s'entendre aux fortifications. Apprendre, étudier les fortifications. Il signifie encore, L'action même de fortifier. On travaille à la fortification de cette place. FORTIFIER. v. a. Rendre fort, donner plus de force. Cet exercice est propre à fortifier le corps. Le bon vin fortifie l'estomac. Il se dit souvent au sens moral. Ces méditations fortifient l'esprit. Fortifier le courage. Se fortifier l'âme. Fortifier son âme, son cœur. Je fortifiai ses espérances. Le temps fortifie l'amitié. Fortifier une preu ve, un raisonnement. Cela fortifiait les soupçons. Fortifier une accusation. Fortifier quelqu'un dans une résolution, L'y faire persister, l'y affermir. En termes de Peinture, Fortifier une figure, les membres d'une figure, Leur donner plus de grosseur. Fortifier les teintes, Les rendre plus vigoureuses. Fortifier les ombres et les touches, Les rendre plus brunes et plus obscures. FORTIFIER, signifie particulièrement, Faire des ouvrages pour mettre une ville, une place, un poste, etc., en état de résister à l'ennemi. Forlifier une ville, une place, un poste, un château. Fortifier un camp. Ce côté de la place était mal fortifié. FORTIFIER, avec le pronom personnel, signifie, tant au propre qu'au figuré, Devenir fort, plus fort. Cel enfant se fortifie tous les jours. Ce convalescent commence à se fortifier un peu. L'esprit se fortifie par l'étude. Un sentiment qui se fortifie. Se fortifier dans la vertu. Se fortifier dans sa résolution. Se fortifier dans un poste, S'y retrancher, y faire des dispositions qui mettent en état de tenir contre l'ennemi. FORTIFIÉ, ÉE. participe. Un lieu fortifié. FORTIN. s. m. diminutif. Petit fort. Construire un fortin. On accompagna le grand fort de deux fortins. FORTIORI (A). Expression latine, qui s'emploie en termes de Logique, et qui signifie, À plus forte raison. Raisonner à fortiori, conclure à fortiori, c'est-à-dire, D'après un rapport du moins au plus qui établit plus fortement ce qu'on veut prouver. Si je dois obliger mon cousin, à fortiori dois-je secourir mon frère. FORTITRER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Des cerfs ou d'autres bêtes qui évitent de passer dans les lieux où il y a des relais ou des chiens frais amenés pour les courre. Le cerfa fortitré deux fois. FORTRAIT, AITE. adj. T. de Manége. Il se dit D'un cheval outré de fatigue. Un cheval fortrait. FORTRAITURE. s. f. T. de Manége. Fatigue outrée d'un cheval. FORTUIT, ITE. adj. Qui arrive par hasard, d'une manière imprévue. Par cas fortuit. C'est un cas fortuit. C'est une chose fortuite. Rencontre fortuite. Evènement fortuit. On n'est point tenu des cas fortuits. FORTUITEMENT, adv. Par cas fortuit, par hasard. Je l'ai rencontre fortuitement. Cela est arrivé fortuitement. FORTUNE. s. f. Hasard, chance. La fortune des armes. En cas de fortune. Il court fortune d'étre un jour très-riche. Il court fortune d'y périr. Il court fortune de la vie. J'en courrai la fortune. Fam., Courir la fortune du pot, S'exposer à faire mauvaise chère, en allant dîner dans une maison où l'on n'est point attendu. Bonne fortune, Chance heureuse, heureux hasard. C'est une bonne fortune pour moi de vous rencontrer. Il lui est arrivé une bonne fortune depuis peu. Bonne fortune, en termes de Galanterie, se dit Des faveurs d'une femme. Il se vante d'avoir eu celte bonne fortune. Il a eu beaucoup de bonnesfortunes. Un homme à bonnes fortunes. Aller en bonne fortune. Etre en bonne fortune. Tenter fortune, S'engager dans une entreprise dont le succès dépend en grande partie du hasard, d'événements qu'on ne peut régler ni prévoir. Chercher fortune, Etre ou se mettre en quête des occasions qui peuvent procurer ce que l'on désire, comme le bien-être, les richesses, etc. Il est allé chercher fortune aux Indes. On disait autrefois, dans un sens analogue, Busquer fortune. FORTUNE, se prend quelquefois pour Bonheur. Il est en fortune, il gagne tout ce qu'il veut. Il se prend aussi pour Malheur, péril, danger, risque. Dieu vous préserve de mal et de fortune. C'est en ce sens qu'il est employé dans cette phrase de Pratique, A ses risques, périls et fortune. Fig. et fam., Faire contre fortune bon cœur, contre mauvaise fortune bon cœur, Ne pas se laisser abattre par la contradiction, par les échecs, par les revers. Fortune de mer, Les accidents qui arrivent à ceux qui naviguent sur mer, comme de faire naufrage, de rencontrer des pirates, etc. FORTUNE, se dit encore de Tout ce qui arrive ou peut arriver de bien ou de mal à quelqu'un. Nous courons tous deux meme fortune. Nous sommes compagnons de fortune. Courir la fortune de quelqu'un. S'allacher à la fortune de quelqu'un, suivre sa fortune. Il est le maitre et l'arbitre de ma fortune. Changement de fortune. Cet événement allait changer sa fortune. Il a éprouvė l'une et l'autre fortune. Je partageai sa bonne et sa mauvaise forlune. Ma mauvaise fortune, ma bonne fortune a voulu que... On le dit également Des choses. Nous pouvons prédire quelle sera la fortune de ce livre, de cet ouvrage. La fortune des Etats, des empires. On l'emploie quelquefois au pluriel. Cet homme, cette doctrine a eu des fortunes très-diverses. Revers de fortune, Disgrâce, асcident qui change une bonne situation en une mauvaise. Un facheux revers de fortune. Eprouver un revers de fortune. Etre à l'abri des revers de fortune. On dit aussi, Retour de fortune, Changement de fortune, vicissitude. Il y a d'étranges retours de fortune. FORTUNE, se dit quelquefois de La bonne, de l'heureuse fortune de quelqu'un, des succès qu'il obtient. Dès que sa fortune l'eut abandonné. Désespérer de sa fortune. Il signifie aussi, dans une accерtion particulière, L'avancement et l'établissement dans les biens, dans les emplois, dans les honneurs, etc. Parvenir à une haute fortune. S'il vit, il portera, il poussera sa for tune bien loin. Vous eles en bon chemin, poussez votre fortune. Faire fortune. Avancer sa fortune. Etablir, affermir sa fortune. N'abusez pas de votre fortune. Sa fortune est encore chancelante. Il semble que sa fortune diminue, qu'elle baisse. Ses envieux tâchent de traverser, d'ébranler sa fortune. Faire la fortune de quelqu'un. Tenir sa fortune de quelqu'un. Il doit sa fortune à un tel. Il ne doit sa fortune qu'à son propre mérite. On a vu des fortunes bien étonnantes dans ces derniers temps. Les fortunes subites sont rarement durables. Les biens de la fortune, Les richesses, les honneurs, les emplois, etc. Les biens de la fortune ne sont pas les vrais biens. Le sage ne recherche pas ardemment les biens de la fortune. Homme de fortune, Celui qui, d'un fort petit commencement, est parvenu à de grands biens. Soldat de fortune, Homme de guerre qui, sans autre recommandation que son mérite, est parvenu des derniers rangs aux grades les plus élevés. On appelle de même Officier de fortune, Un soldat devenu officier par son seul mérite. Faire fortune, se dit aussi Des choses, et signifie, Obtenir du succès, être accueilli, goûté. Cette doctrine a fait fortune dans le monde, a fait fortune. Prov. et fig., Chacun est artisan de sa fortune, Généralement parlant, chacun peut se rendre heureux dans son état; notre bonheur dépend de notre conduite. FORTUNE, signifie également, L'état, la condition où l'on est. Se contenter de sa fortune. Il s'est toujours tenu dans sa première fortune. Il n'a point changé sa fortune. Il se dit encore simplement pour Biens, richesses, état d'opulence. Grande fortune. Belle fortune. Fortune immense. Fortune médiocre. Petite fortune. Sa fortune excite l'envie. Ménager sa fortune. Grossir, augmenter sa fortune. L'inégalité des fortunes. Partager sa fortune avec quelqu'un. Faire sa fortune. Ces pertes ont anéanti sa fortune. C'est un homme sans fortune. Il rassembla les débris de sa fortune. Mettresa fortune à couvert. Acquérir de la fortune. Laisser de la fortune à ses enfants. N'avoir point de fortune. C'est là toute ma fortune. FORTUNE, se dit aussi de La divinité païenne qui était censée faire, à son gré, le bonheur et le malheur, les bons et les mauvais succès. Le temple de la Fortune. La statue de la Fortune. Les Romains adoraient la Fortune, sacrifiaient à la Fortune. Il s'emploie, par allusion au sens qui précède, dans un grand nombre de phrases figurées. La fortune est aveugle, inconstante, legere, variable, contraire, favorable, cruelle, bizarre, capricieuse, changeante, volaye. Les caresses, les faveurs de la fortune L'inconstance, le caprice, la bizarrerie, les revers, les rigueurs de la fortune. Les révolutions, les vicissitudes de la fortune. L'empire, la puissance de la fortune. La fortune distribue inégalement ses faveurs. Il est maltraité de la fortune. Il accuse la fortune de son malheur. La fortune lui rit. La fortune lui a tourné le dos. La fortune élève les uns, abaisse les autres. Sabandonner à la fortune. Donner, abandonner tout à la fortune. La roue de la fortune. La fortune préside à la guerre, au jeu. Cet homme de néant élevé si haut est un jeu de la fortune, un ouvrage du caprice de la fortune. Les hommes sont le jouet de la fortune. La fortune se joue de toul. La fortune a trompé leur espoir. Braver la fortune. Les jeux, les coups, les caprices de la fortune, Les grands changements, qui arrivent aux hommes ou aux Etats, et qui les élèvent ou les abaissent. Brusquer la fortune, Tenter de réussir par des moyens prompts et hasardeux. Prov. et fig, Attacher un clou à la roue de la fortune, Trouver moyen de fixer la fortune. Fig, Adorer, encenser la fortune, sacrifier à la fortune, etc., S'attacher à ceux qui sont en faveur, en crédit. FORTUNÉ, ÉE. adj. Heureux. Prince fortune. Amanis fortunės. Il signifie aussi, Qui donne le bonheur, où l'on trouve le bonheur. Union fortunée. Siècle fortune. Région, terre fortunée. Îles Fortunées. Nom que les anciens donnaient aux îles que nous appelons maintenant les Canaries. FORT-VETU. s. m. Homme qui a un habit au-dessus de son état. Ce mot familier a vieilli. FORUM. s. m. (On prononce Forome.) Mot emprunté du latin. Il se dit Des places où le peuple s'assemblait, à Rome, pour les affaires publiques, et de Celles où se tenait quelque marché. Le plus ancien forum, ou le Forum proprement dit, était situé entre le Capitole et le mont Palatin. Le forum de Nerva. Le forum de Trajan. Le peuple s'assemblait déja dans le forum. Il se dit également Des places où se tenaient les foires, dans les villes dépendantes de l'empire romain. FORURE. s. f. T. de Serrurerie. Trou fait avec un foret. La forure de cette clef est ronde, est en trèfle, en étoile, etc. FOS FOSSE. s. f. Creux dans la terre, fait par la nature ou par l'art, et qui est plus ou moins large et profond. Large fosse. Fosse creuse, profonde. Li y a une dangereuse fosse dans la rivière. Tomber dans une fosse. Daniel fut jeté dans la fosse aux lions. Creuser, faire une fosse pour un arbre. Faire une fosse d'asperges. Fosse à fumier. Fosse à chaux. Il est obligé par son bail de faire tant de fosses dans cette vigne. Creuser une fosse pour faire une citerne. Placer le moule d'un canon dans une fosse. Fosse d'aisances, Excavation voùtéc, destinée à recevoir les matières qui coulent d'une chausse d'aisances. Fosse inodore. FOSSE, signifie particulièrement, L'endroit que l'on creuse en terre pour y mettre un corps mort. On a fuit sa fosse dans le cimetière. Mettre un corps dans la fosse. Prier Dieu sur la fosse de quelqu'un. Jeter de l'eau bénite sur sa fosse. Pleurer sur sa fosse. Fig., Etre sur le bord de sa fosse, avoir un pied dans la fosse, Etre fort vieux ou extrêmement malade, n'avoir que peu de temps à vivre. Creuser sa fosse, Altérer sa santé, abréger sa vie par des excès, par des déréglements. Prov. et fig., Mettre les clef's sur la fosse, Renoncer à la succession ou à la communauté d'une personne décédée. Cette veuve a mis les clefs sur la fosse de son mari. Basse-fosse, Cachot très-profond dans une prison. Mettre dans les basses-fosses un condamné. Cul de basse-fosse, Cachot souterrain, creusé dans la basse-fosse même. On le mit dans un cul de basse-fosse. FOSSE, en termes d'Anatomie, se dit de Certaines cavités, plus ou moins profondes, que présentent divers organes, et dont l'entrée est toujours plus évasée que le fond. Fosses nasales. Fosse coronale ou frontale. Fosse iliaque. Fosse lacrymale. Fosse temporale. Etc. FOSSE. s. m. Fosse creusée en long pour clore, pour enfermer quelque espace de terre, ou pour faire écouler les eaux, ou pour la défense d'une place. Entourer un pré de fossés. Relever les fossés d'une pièce de terre. C'est un pays tout coupé de fossés. Long fosse. Large fosse. Fossé profond. Fossé plein d'eau. Fossé sec. Sauter le fosse. Franchir un fossé. Les fossés d'une ville, d'une place de yuerre. La crele d'un fosse. Le revers d'un fossé. Fossé à fond de cuve. Fossé taillé dans le roc. Fossé revêtu. Remplir le fossé. Combler le fosse. Percer le fossé. Descendre dans le fosse. Passer le fossé. Se loger dans le fossé. La descente du fossé. Prov., Ce qui tombe dans le fosse est pour le soldat. Prov. et fig., Faire de la terre le fosse, Tirer de la chose même de quoi subvenir aux dépenses nécessaires pour l'agrandir, ou pour l'entretenir. Il se dit plus souvent D'un dissipateur qui se ruine par des emprunts successifs, dont l'un rembourse l'autre. Fig. et fam., Sauter le fosse, Prendre un parti hasardeux après avoir longtemps balancé. Prov. et fig., Au bout du fossè la culbute, se dit Lorsque, se conduisant avec étourderie ou avec audace, on veut faire entendre que, s'il en résulte pour soi des suites fàcheuses, plaindra point, on les verra on ne se d'un œil indifférent. FOSSETTE. s. f. diminutif. Petit creux que les enfants font en terre, pour jouer à qui y fera tenir plus de 'noix, de noisettes, de billes, de petites pièces de monnaie, etc., en les y jetant d'une certaine distance. Jouer à la fossette. FOSSETTE, Sedit aussi Du petit creux que certaines personnes ont au bout du menton, ou qui se forme au milieu de la joue quand elles rient. FOSSILE. adj. des deux genres. T. d'Hist. nat. Il se dit Des substances qui se tirent de la terre, pour les distinguer Des substances de même nature qui se trouvent ailleurs. Ducharbon fossile. Du sel fossile. Il se dit également Des dépouilles, des débris, ou des formes, des empreintes de corps organisés, qu'on trouve dans les couches de la terre. Animal fossile. Ivoire fossile. Coquillage fossile. Plante fossile. Bois fossile. Il s'emploie aussi comme substantif masculin, et se dit de Toutes les substances qui se tirent de la terre, telles que minéraux, métaux, pétrifications, etc.; mais surtout Des animaux et des plantes fossiles. L'étude des fossiles. Il y a des fossiles dont on ne retrouve point les analogues parmi les espèces vivantes. FOSSOYAGE. s. m. Action de fossoyer, ou Travail du fossoyeur. FOSSOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Fermer avec des fossés. Faire fossoyer un pré, un champ. Fossové, ÉE. participe. Maison fossoyée. Pré fossoyé. FOSSOYEUR. s. m. Celui qui qui creuse les fosses pour enterrer les morts. Payer le fossoyeur. FOU FOU ou FOL, FOLLE. adj. (On emploie Fol devant un substantif, au singulier, commençant par une voyelle ou par une h non aspirée.) Qui a perdu le sens, l'esprit. Il a toujours été fou. Devenir sou. Etre fou à courir les champs. Il est fou à lier. Il faudrait être fou pour ne pas juger que... Prov. et par exagérat., Il m'a pensé faire devenir fou, Il m'a fait perdre patience par les choses qu'il a dites, qu'il a faites mal à propos. On dit de même, figurément et familièrement: Vous me feriez devenir fou avec vos sottes observations. Cet homme-là me rendra fou avec ses persécutions. Fam. et par exagérat., Il est fou, il faut qu'il soit fou, se dit De celui qui fait ou qui dit des extravagances, quoiqu'il n'ait point l'esprit aliéné. Décidément cet homme-là est fou. Il faut que vous soyez folle, tout à fait jolle pour vous conduire ainsi. Etes-vous fou, dites-moi, de me faire une pareille demande ? Fig., Etre fou d'une personne, d'une chose, L'aimer avec une passion démesurée, y avoir un attachement excessif. Un mari qui est fou de sa femme. Une mère qui est folle de ses enfants. Il a acheté depuis peu ce tableau, et il en est fou. Chien fou, Chien enragé. On dit, proverbialement et figurément, Etre fait comme un chien fou, Etre bizarrement accoutré, mal ajusté. Fou, signifie aussi, Simple, crédule, ou Malavisé, imprudent, extravagant. Vous êtes bien fou de croire cela. Vous êtes bien fou de vous en facher, de vous en tourmenter. Il a été assez fou pour lui dire... Que craindre de ce fol ennemi ? Fou, se dit également De tout ce qui est contraire à la raison, à la prudence, à la modération. Fol amour. Fol espoir. Fol amusement. Fol entétement. Folle entreprise. Action folle et extravagante. De folles dépenses. Il se prend quelquefois pour Excessif, prodigieux. Il y avait à ce bal un monde fou. Cette tragédie a eu un succès fou. Il a dépensé un argent fou dans cette maison. Un luxe fou. Il en demandait un prix fou. En termes de Procédure, Folle enchère, Enchère faite témérairement et à laquelle l'enchérisseur ne peut satisfaire. Vente, revente sur folle enchère, ou simplement, Folle enchère. Poursuivre la folle enchè re. Frais de folle enchère. Il se dit aussi de La différence en moins entre le prix de la seconde adjudication et celui de la première; différence qui est à la charge de l'adjudicataire sur la folle enchère duquel on a revendu. Payer la folle enchère. On dit, dans un sens analogue, Fol enché risseur. Dans l'ancienne Pratique, Fol appel, Appel mal fondé. Prov. et fig., Payer la folle enchère de quelque chose, en payer la folle enchère, Porter la peine de sa témérité, de son imprudence. Il a fait une grande faute, mais il en a bien payé la folle enchère. Fou rire, Rire dont on n'est pas le maître. Le fou rire m'a pris, en le voyant, en l'écoutant. Fam., Avoir un mal de tête fou, Avoir un très-grand mal de tête. Folle avoine, Espèce d'avoine qu'on nomme autrement Avoine sté rile. Folle farine, La plus subtile fleur de la farine. Fou, se dit quelquefois pour Extrêmement gai, badin, enjoué. Que vous êtes fou! Il a l'humeur folle. C'est une tête folle. Il est fou comme un jeune chien, comme un braque. Gaieté folle, Gaieté qu'on manifeste sans retenue, ou par des actions, par des discours peu raisonnables. Il est d'une gaieté folie. Elle fut alors d'une gaieté folle. Fou, est aussi substantif, et signifie, Celui qui a perdu le sens, qui est tombé en démence. C'est un fou. C'est une folle. C'est un fou achevé. Un fou furieux. Un fou mélancolique. Un fou sérieux. Chaque fou a sa marotte. C'est un fou à lier. Il n'y a qu'un fou qui puisse répondre de la sorte. L'hôpital des fous. Prov., ondit, Tête de fou ne blanchit jamais, soit parce qu'ordinairement les fous n'atteignent pas la vieillesse, soit parce qu'on les regarde comme exempts des inquiétudes, des soucis qui font assez souvent blanchir les cheveux. C'est Fou, substantif, signifie également, par exagération, Celui qui fait, qui dit des extravagances, ou qui est crédule, imprudent, ou qui a une gaieté folle, turbulente. unfou, un grand fou, un jeune fou, un vrai fou, un fou fieffe. Tais-toi, maitre fou. Ils sont là un tas de fous qui raisonnent à perte de vue. Pauvre fou, ne vois-tu pas qu'on te joue? Prov. (dans les deux premières acceptions), Il y a plus de fous que de sages; tous les fous ne sont pas aux Petites-Maisons; et (dans la dernière), Plus on est de fous, plus on rit. Il signifie aussi, Un bouffon; et on ne le dit guère alors que Des bouffons à gages, tels qu'en avaient autrefois les princes et quelques grands seigneurs. Le fou de François ler. Les fous de couravaient le privilège de dire impunément des vérités hardies. Les plaisanteries du fou. Il avait amené son fou. , foramontrefaire fou aree Foure Fam., Faire le fou, Faire le boufquelque extravagance, quelque impertinence. Fou, au Jeu des échecs, se dit, par allusion aux anciens fous de cour, d'Une certaine pièce dont la marche est toujours par une ligne transversale, en coupant l'angle des carrés. Le fou blanc. Le fou noir. Le fou du roi. Le fou de la reine. Fou, en Histoire naturelle, Oiseau palmipède des Antilles, ainsi nommé parce qu'il se pose sans précaution sur les bâtiments, et s'y laisse quelquefois prendre à la main. Le fou vit de poisson. FOUACE. s. f. Sorte de pain fait de fleur de farine en forme de galette, et ordinairement cuit sous la cendre. FOUAGE. s. m. Sorte de droit et de redevance qui se payait en certaines provinces par chaque feu ou maison. Droit de fouage. FOUAILLE. s. f. T. de Vénerie. Part que l'on fait aux chiens après la chasse du sanglier. C'est ce qu'on appelle Curée, à la chasse du cerf. FOUAILLER. v. a. fréquentatif. Donner souvent des coups de fouet. Ce cocher ne fait que fouailler ses chevaux. Il est familier. FOUAILLÉ, ÉE. participe. FOUDRE. s. f. Le feu du ciel, la matière électrique lorsqu'elle s'échappe de la nue en produisant une vive lumière et une violente détonation. La foudre sillonne les nues, brille dans les airs. Un coup de foudre. Etre atteint, frappé de la foudre, touché de la foudre. L'éclat de la foudre. Lancer la foudre. La foudre est tombée. Les paratonnerres prèservent les édifices de la foudre. La rapidité de la foudre. La foudre brûle, détruit les corps exposés à son action. Crime digne de la foudre. Il est quelquefois masculin, surtout en poésie et dans le style soutenu. Etre frappé du foudre Le foudre vengeur. Expirer sous les foudres vengeurs. On le craint, il est craint comme la foudre, se dit D'un homme qui est fort redouté. Par exagérat., Comme la foudre, avec la rapidité de la foudre, Avec une grande rapidité, avec une extrême impétuosité. Ce cheval va comme la foudre. Il s'élance avec la rapidite de la foudre. On dit dans le même sens: Aussi prompt, aussi rapide que la foudre. Plus prompt, plus rapide que la foudre. Etc. Fig, Coup de foudre, se dit d'Un événement imprévu et fàcheux qui frappe quelqu'un tout à coup. Cette nouvelle fut pour lui un coup de foudre. Quel coup de foudrel On dit aussi Cette nouvelle arriva comme un coup de foudre. Ce fut pour lui comme un coup de foudre. Etc. Par extension, Les foudres de la guerre, Les canons, l'artillerie. On ne le dit qu'en poésie ou dans le style élevé. Fig., Foudre de guerre, grand foudre de guerre, se dit d'Un grand prince, d'un grand général d'armée qui a remporté plusieurs victoires, et donné des preuves d'une valeur extraordinaire. Dans ce sens, Foudre est toujours masculin. On dit de même, figurément, Un foudre d'éloquence, Un grand orateur; mais cette locution est moins usitće. FOUDRE, s'emploie aussi, figurément, en parlant Du courroux de Dieu, de l'indignation d'un souverain, etc. Les prières ferventes apaisent Dieu, et lui font tomber la foudre des mains. Le prince est en colère, et la foudre est près de tomber. Les foudres de l'excommunication, L'excommunication. On dit de même: Les foudres de l'Église. Les foudres du Vatican. Les foudres des censures ecclésiastiques. Les foudres de l'éloquence, Les raisonnements, les arguments victorieux par lesquels un orateur confond ses adversaires. FOUDRE, se dit aussi de cette représentation de la foudre que les peintres et les sculpteurs donnent ordinairement pour attribut à Jupiter, et qui consiste en une espèce de grand fuseau, du milieu duquel sortent plusieurs petits dards en zigzag. Dans ce sens, il est toujours masculin. Un foudre ailé. Une aigle tenant un foudre dans ses serres. FOUDRE. s. m. Grande tonne, vaisseau d'une très-vaste capacité, qui peut contenir beaucoup de muids de vin ou de quelque autre liquide. Un foudre de vin. FOUDROIEMENT. s. m. (On prononce Foudroiment.) Action par laquelle une personne, une chose est foudroyée. Le foudroiement de Phaeton. Le foudroiement des géants. FOUDROYANT, ANTE. adj. Qui foudroie, ou Qui frappe avec la rapidité de la foudre. On ne l'emploie guère en ce sens que poétiquement. Jupiter foudroyant. Bras foudroyant. Epée joudroyante. Apoplexie foudroyante, Violente attaque d'apoplexie qui cause promptement la mort, FOUDROYANT, se dit aussi De ce qui exprime un grand courroux, une vive indignation. Il lançait sur moi des regards foudroyants. Il lui écrivit une lettre foudroyante. Il se dit encore De ce qui épouvante, ou De ce qui interdit et confond. Nouvelle foudroyante. Reponse foudroyante. Le trait est foudroyant. FOUDROYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Frapper de la foudre. Jupiter foudroya les Ti tans. Il signifie figurément, Battre, détruire à coups de canon, de mortier, etc. Foudroyer une ville. Foudroyer un bastion. Le feu de la place foudroyait les assiégeants. Il se dit encore figurément, tant au sens physique qu'au sens moral, pour Terrasser, atterrer, confondre. Foudroyer la rébellion. Foudroyer l'hérésie. Cet orateur a foudroye ses adversaires. Cet argument le foudroya. Foudroyer les erreurs, les vices, etc., Les combattre avec véhémence, les frapper de réprobation par des discours ou des écrits éloquents. FOUDKOVÉ, ÉE. participe. FOUÉE. s. f. Sorte de chasse aux oiseaux, qui se fait la nuit à la clarté du feu. FOUET. s. m. Cordelette de chanvre ou de cuir, qui est attachée à une baguette, à un bâton, et dont on se sert pour conduire et pour châtier les chevaux et autres animaux. Le fouet d'un cocher, d'un charretier, d'un messager, d'un postillon. Coup de fouet. Ce cheval est dur au fouet. Chasser des chiens à coups de fouet. Le charretier, le postillon fait claquer son fouet. Donner du fouet. Il se dit aussi d'Une espèce de petite corde fort menue et fort pressée, dont les cochers et les charretiers se servent ordinairement pour mettre au bout de leurs fouets. Cela est fort comme du fouet. Ne prenez pas de la ficelle, prenez du fouet. Fig. et fam., Faire claquer son fouet, Se faire bien valoir, faire valoir son autorité, son crédit, ses talents, etc. Fig. et fam., Donner un coup de fouet, Menacer, presser, obliger quelqu'un de faire promptement ce que l'on désire de lui. On lui a donnè un coup de fouet, il fera bientôt ce qu'on lui a demandé. FOUET, se dit également d'Une lanière de cuir qui est attachée au bout d'un petit bâton, et dont les enfants se servent pour faire tourner un sabot. Fig. et fam., Coup de fouet, se dit de Ce qui hate une affaire. Cette affaire ne marche pas, elle a besoin d'un coup de fouet. Fig., en termes d'Artillerie, Coup de canon tiré de plein fouet, Horizontalement, de but en blanc. En Hist. nat., Le fouet de l'aile, Le bout de l'aile d'un oiseau. FOUET, se dit aussi Des coups de verges dont on châtie les enfants. Donner le fouet à un enfant. Mériter le fouet. Avoir le fouet. Sujet au fouet. Craindre le fouet. Menacer du fouet. Il se dit également Des coups de verges dont la justice fait châtier quelques criminels, en certains pays. Le supplice du fouet n'est plus usité en France. Etre condamné au fouet. Avoir le fouet par les carrefours. Fig., Il a eu le fouet sous la custode, se dit D'un criminel à qui la justice a fait donner le fouet dans la prison. Prov. et fig., Donner le fouet sous la custode, Châtier, réprimander en secret. FOUETTER. v. a. Donner des coups de fouet; ou Donner le fouet. Fouetter les chevaux. Fouetter les chiens. Fouetter un sabot. Fouetter un enfant. On fouettait autrefois les coupeurs de bourses. Prov., Et puis fouette cocher, se dit, en plaisantant, Pour exprimer que l'on part en voiture avec une certaine rapidité. Nous montámes en voiture, et puis fouette cocher. Prov., Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, L'affaire, la faute dont il s'agit n'est qu'une bagatelle. Prov. et fig., Il a bien d'autres chiens à fouetter, Il a bien d'autres affaires importantes à traiter. Prov. et fig., Donner des verges pour se faire fouetter, pour se fouetter, Fournir des armes contre soi-même. Fouetter de la crème, fouetter des œufs, etc., Battre de la crème, battre des œufs, etc., avec des verges, pour les faire mousser. FOUETTER, se dit figurément, et neutralement, De la pluie, de la grêle, etc., quand elles frappent violem ment contre quelque chose. La pluie, la grêle fouette contre les vitres. La neige fouelle. ette. On l'emploie dans un sens analogue en parlant Du vent. Le vent nous fouettait dans le visage. Le vent fouette à la cam pagne. Il se dit pareillement Du canon, lorsqu'il donne en quelque lieu sans obstacle. Le canon fouette tout le long de la courtine. Il y avait une batterie qui fouettait sur la rivière. En termes de Marine, on dit que Les voiles fouettent les mâts, Lorsque le vent n'est pas assez fort pour enfler les voiles, et que, par l'effet du tangage et du roulis, elles frappent avec violence contre les mats. Dans cette phrase, Fouetter est actif. FOUETTÉ, ÉE. participe. Crème fouettée. Fig. et fam., Crème fouettée, se dit d'Un discours, d'un écrit dont le style a du brillant, mais où il n'y a point de substance, point de solidité. On dit, dans le même sens, Ce n'est que crème fouettée. Ce pays, ce canton a été fouette du mauvais vent, Le vent y a gàté les fruits. FOUETTE, signifie adjectivement, Qui est marqué de petites raies comme de coups de fouet. On ledit surtout Des fleurs et des fruits. Une tulipe fouettée. Un œillet fouetté. Une péche fouettée. Fouetté de rouge, de bleu, etc. FOUETTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fouette. Il est familier, et ne s'emploie guère qu'avec quelque épithète. Ce maître d'école est un grand fouetteur. FOUGASSE. s. f. T. de Guerre. Espèce de petite mine ou de fourneau de mine. Faire une fougasse. La fougasse joua et fit sauter les soldats. Autrefois on disait aussi, Fougade. FOUGER. v. n. T. de Chasse. II se dit Du sanglier qui arrache des plantes avec son boutoir. FOUGERE. s. f. Plante herbacée dont les feuilles sont grandes et extrêmement découpées, et qui croît ordinairement dans les terrains sablonneux. Lieu plein de fougère. Danser sur la fougère. Se coucher sur la fougère. Sur la verte fougère. Brúler de la fougère. La cendre de fougère sert à faire du verre. Des verres de fougère. Il se dit quelquefois absolument, en poésie, d'Un verre à boire. Quand le vin petille dans la fougère. FOUGÈRES, au pluriel, se dit, en Botanique, de La famille deplantes cryptogames dont la fougère est le genre principal. La fructification des fougères. FOUGON.s.m. T. de Marine. Lieu où se fait la cuisine dans certains petits bâtiments de la Méditerranée. FOUGUE. s. f. Mouvement violent et impétueux, ordinairement accompagné de colère. Il se dit Des hommes et des animaux. Etre en fougue. Entrer en fougue. Apaiser sa fougue. Quand sa fougue lui prend. Il n'a que la première fougue. Dans la fougue. Quand la fouyue est passée. Il signifie aussi, Ardeur, impétuosité naturelle. La fougue de la jeunesse. La fougue des passions. Rien ne saurait maitriser, dompter la fougue de son caractère. Il est plein de fougue. Un cheval qui a trop de fougue. On dit au pluriel, Les fougues de la jeunesse, pour exprimer L'emportement avec lequel les jeunes gens se livrent aux plaisirs. Il se dit particulièrement pour Enthousiasme, feu, verve, surtout lorsqu'on parle D'un poëte ou d'un artiste qui est très-hardi dans ses conceptions, ou qui est sujet à des écarts. La fougué de ce poëte s'est éteinte, s'est ralentie bien promptement. S'abandonner à sa fougue, à la fougue de son imagination. On ne peut s'empêcher d'admirer la fougue, quelquefois excessive, de cet artiste. En termes de Marine, Mát de fougue, vergue de fougue, perroquet de fougue, etc., Mat, vergue, perroquet d'artimon. FOUGUEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à entrer en fougue, ardent, impétueux. Cet homme est extrémement fougueux. Cheval fougueux. Caractère fougueux. Esprit fougueux. Jeunesse fougueuse. Imagination fougueuse. Passions fougueuses. Désirs fougueux. De fou gueux transports. FOUILLE. s. f. Le travail qu'on fait en fouillant dans la terre. Faire une fouille, des fouilles. La fouille des terres. Les fouilles d'Herculanum, de Pompeї. FOUILLE-AU-POT. s. m. Petit marmiton. Des fouille-au-pot. Il est bas. FOUILLER. v. a. Creuser pour chercher quelque chose. Fouiller la terre. Fouiller des mines d'or, d'argent. Fouiller quelqu'un, Chercher soigneusement dans ses poches, dans ses habits, s'il n'a point caché quelque chose. Fouiller un voleur. En termes de Guerre, Fouiller un bois, Le faire visiter par des troupes. FOUILLER, signifie, en Sculpture, Travailler avec le ciseau les parties renfoncées d'une statue, d'un basrelief, etc., ou Pratiquer des enfoncements qui puissent produire des ombres fières et vigoureuses. Il signifie de même, en Peinture, Donner de la force aux touches et aux ombres qui représentent les enfon cements. Fouiller le marbre adroitement. Fouiller les rosaces des caissons. Cette draperie est bien fouillée. FOUILLER, est aussi neutre, dans le premier sens. Fouiller dans un champ. Fouiller dans la terre. Fouiller dans les entrailles de la terre. Les sangliers, les cochons fouillent. La taupe a fouillé là. Il signifie également, Chercher quelque chose en remuant, en déplaçant les objets qui peuvent le cacher. Fouiller partout. Fouiller dans une armoire. Fouiller au fond du coffre, jusqu'au fond du coffre. Fouiller dans sa poche, dans sa bourse, etc., Mettre la main dans sa poche, dans sa bourse, etc., pour y chercher, pour y prendre quelque chose. On dit quelquefois, dans un sens analogue, Se fouiller. FOUILLER, s'emploie aussi figurément, surtout comme verbe neutre, dans le sens de Consulter, examiner, rechercher curieusement. Fouiller dans les archives. Fouiller dans de vieilles chroniques. Fouiller dans l'histoire. Fouiller dans les secrets de la nature. Fouiller dans le passé, dans l'avenir. Fouiller dans sa mémoire. Fouiller dans les cœurs. FOUILLÉ, ÉE. participe. FOUINE. s. f. Espèce de martre, animal carnassier, de la grosseur d'un chat, qui étrangle les petits oiseaux, les poulets, les pigeons, etc. La fiente de la fouine sent le musc. FOUINE, Se dit aussi d'Un instrument de fer à deux ou trois fourchons, qu'on met au bout d'une perche, et qui sert à élever les gerbes sur le tas. Il se dit encore d'Une espèce de trident propre à percer de gros poissons. Prendre des thons, des dorades, des bonites à la fouine. FOUIR. v. a. Creuser. Il ne se dit proprement qu'en parlant De la terre. Fouir la terre. Fouir un puits. 11 faudra fouir bien avant pour trou ver de en cet endroit, FOUL, IE. participe. FOULAGE. s. m. T. d'Arts et métiers. Action de fouler, ou Le résultat de cette action. Le foulage des cuirs. Les chapeaux se jeutrent par le foulage. La régularité du foulage contribue à la beauté de l'impression. FOULANT, ANTE. adj. Qui foule. Il n'est guère usité que dans cette locution, Pompe foulante, Pompe qui élève l'eau en la pressant. FOULARD. s. m. Etoffe de soie, ou de soie et coton, fort légère, dont on fait des mouchoirs, des cravates, des fichus, etc., et qui offre ordinairement des dessins variés. Foulard des Indes. Un mouchoir de foulard. Il se dit aussi d'Un mouchoir, d'une cravate, etc., de foulard. Se couvrir la tête d'un foulard. Un foulard bleu, jaune, rouge, etc. FOULE. s. f. Presse, multitude de personnes qui s'entre-poussent. Une grande foule. Craindre la foule. Se jeter dans la foule. Se perdre, disparaître dans la foule. Se tirer de la foule. Faire la foule. Faire foule. Laisser écouler la foule. Laisser passer la foule. Il y a grande foule. La foule y est. Celle pièce attire la foule. Une foule de peuple, de spectateurs, etc. Il se dit, par extension, pour Grand nombre, grande quantité, multiplicité; et alors on l'emploie même en parlant Des choses. Une foule de gens vous diront qu'il n'en est rien. Je connais une foule de personnes qui ont éprouvé le même accident. Une foule de solliciteurs. Cette foule d'écrits que chaque jour voit naître et mourir. Une foule de pétitions, de réclamations. La foule des affaires l'accable. J'ai une foule d'occupations. Avoir une foule d'idées, Il signifie aussi, figurément, Le vulgaire, le commun des hommes, le grand nombre des personnes ou des choses ordinaires dans leur genre. La foule ignorante, inconstante. Se mettre, par ses talents, au-dessus de la foule. Se faire remarquer dans la foule. Se tirer de la foule. Sortir de la foule. Etre confondu dans la foule. FOULE, signifie en outre, L'action de fouler des draps, des chapeaux, etc. La foule des draps, des chapeaux, etc. Il se dit plus ordinairement, chez les Fabricants de chapeaux, de L'atelier où l'on foule. Aller à la a foule. FOULE, signifie encore figurément, Oppression, vexation. Ce privilèges tendent à la foule des citoyens, de l'Etat, de la province. Ce sens a vieilli. EN FOULE. loc. adv. En se pressant, ou En grande quantité, en grande multitude. Ils entrèrent, ils accoururent en foule. Les biens viennent en foule dans cette maison. Les idées se présentaient en foule à mon esprit. Allèguer des raisons en foule. FOULÉE. s. f. T. de Manége. Temps pendant lequel, dans la marche, le pied du cheval pose sur le sol; ce qu'on nomme autrement Appui. FOULÉES, en termes de Chasse, Traces légères que la bête laisse de son pied, en passant sur l'herbe ou sur les feuilles on les nomme aussi Foulures, en parlant Du cerf. Les marques du pied sur terre nette se nomment Voie pour les bêtes fauves et le lièvre, Piste pour le loup et le renard, et Trace pour la bète noire. FOULER. v. a. Presser quelque chose qui cède, qui ne résiste pas beaucoup. Fouler l'herbe. Fouler un lit. Fouler par mégarde une robe, un bonnet. Fouler des raisins pour en faire sortir le jus.Fouler la vendange. Fouler une cuve. On l'emploie souvent dans les Arts et métiers. Les corroyeurs, les hongroyeurs foulent le cuir avec les pieds pour l'amollir. Fouler des chapeaux dans de la lie de vinaigre, pour que leur étoffe se feutre. On foute le drap pour le rendre plus ferme, plus serré. Fig., Fouler aux pieds, Traiter avec mépris. Un vrai chrétien foule aux pieds les vanités du monde. Fouler aux pieds les préjugés. Il foule aux pieds toutes les lois. FOULER, signifie quelquefois, surtout en poésie et dans le style élevé, Marcher sur. Je foulais avec respect ce sol antique et sacré. Ils foulent avec indifférence la cendre des héros qui furent leurs ancêtres. FOULER, signifie au figuré, Opprimer par des exactions, surcharger d'impòts. Fouter le peuple. Cette province a été extrêmement foulée. FOULER, signifie encore, Blesser en foulant, en pressant fortement; et il se dit Des chevaux et des bêtes de voiture ou de somme. Les selles neuIves foulent d'ordinaire les chevaux. |