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Auteur grave, autorité grave, Auteur, autorité qui est d'un grand poids, d'une grande considération dans la matière dont il s'agit. Il se dit surtout dans les matières de morale, de jurisprudence et de théologie.

GRAVE, signifie aussi, Important, qui est de conséquence. Matière grave. Il ne faut point badiner sur un sujet si grave. Faute grave. Motif grave. Circonstances graves. Le cas est grave.

Il se dit, particulièrement, De ce qui peut avoir des conséquences fàcheuses. Maladie grave. Blessure grave. L'affaire devint très-grave.

GRAVE, se dit encore Des sons, des notes basses, par opposition Aux sons, aux notes aiguës. On ne l'emploie guère qu'en Musique, ou en parlant De la déclamation théâtrale. Son grave. Ton grave. Note grave. Voix grave. La voix de ce chanteur est assez belle dans les cordes graves. On dit substantivement, Passer de l'aigu au grave, du grave à l'aigu, etc.

En termes de Gram., Accent grave, Accent qui va de gauche à droite (`), et qui se met sur les voyelles a, e, u, dans certains cas déterminés. L'e ouvert est marqué d'un accent grave, comme dans Procès, succès. L'accent grave sert à distinguer certains mots de leurs homonymes, comme adverbe de la article, où adverbe de ou conjonction. On dit quelquefois de même : Un è grave. Un à grave. Un ù grave.

GRAVELÉE. adj. f. Il n'est usité que dans cette locution, Cendre gravelée, Cendre faite de lie de vin calcinée. La cendre gravelée s'emploie dans plusieurs arts.

GRAVELEUX, EUSE. adj. Qui est mêlé de gravier. Terre graveleuse. Crayon graveleux.

Fruit graveleux, Fruit dont le cœur est formé d'une espèce de gravier.

GRAVELEUX, signifie aussi, Qui est relatifà la gravelle, ou Qui la dénote. Affection graveleuse. Urine graveleuse.

Il signifie également, Qui est sujet à la gravelle. Etre goutteux et graveleux.

Il est quelquefois substantif, dans le sens qui précède. Les goutteux et les graveleux sont à plaindre.

GRAVELEUX, se dit encore, figurément et familièrement, Des propos, des discours trop libres. Conte gyraveleux. Conversation graveleuse.

GRAVELLE. s. f. Maladie causée par de petites concrétions semblables à du sable ou à du gravier, qui se développent dans les voies urinaires, et se déposent au fond ou sur les parois du vase dans lequel l'urine est rendue. Avoir la gravelle. Etre attaqué de la gravelle. Etre sujet à la gravelle.

GRAVELURE. s. f. Discours, propos trop libre et approchant de l'obscénité. Il y a un peu de gravelure dans ce discours. Il y a bien des gravelures, bien de la gravelure dans ce vaudeville.

GRAVEMENT. adv. Il ne se dit point dans le sens de Pesamment, et ne s'emploie que pour signifier, D'une manière grave et composée. Parler gravement. Marcher gravement.

GRAVEMENT, en Musique, indique Un mouvement lent, mais moins lent que celui qui est indiqué par le mot Lentement.

GRAVER. v. a. Tracer quelque trait, quelque figure aveole burin, avec le ciseau, sur du cuivre, sur du marbre, etc.Graver une inscription. Graver une planche de cuivre. Graver des caractères. Cela mériterait d'etre gravé en lettres d'or. Graver une épitaphe sur une tombe. Graver sur l'airain, sur le bronze. Graver sur des agates, sur des pierres précieuses. Graver en creux. Graver en relief. Graver des armes. Faire graver son chiffre sur un cachet. Graver un poinçon.

Il se dit particulièrement, De l'action de graver, sur une planche de cuivre ou d'autre matière, la copie d'un tableau, d'un dessin, pour la reproduire ensuite plusieurs fois sur le papier, sur la toile, etc., par le moyen de l'impression. Graver en taille-douce. Graver sur le cuivre au burin. Graver en bois. Graver à l'eau-forte. Graver à la manière noire. On dit en ce sens: Graver un tableau, un dessin. Graver de la musique, des exemples d'écriture, des adresses, etc.

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Graver une médaille, une monnaie, Graver le poinçon avec lequel on frappe le coin d'une méon frappening mes caractères d'imprimerie, Graver les poinçons avec lesquels on frappe les matrices qui servent à fondre des caractères d'imprimerie.

Fig., Graver quelque chose dans l'esprit, dans la mémoire, dans le cœur, L'imprimer fortement dans l'esprit, dans la mémoire, etc. Graver profondément un bienfait, une injure dans sa mémoire. Vos bontés resteront à jamais gravées dans nos cœurs. Dans ces sortes de phrases, Gravers'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ces idées se gravent promptement dans l'esprit,

dans la mémoire.

GRAVÉ, ÉE. participe. Ce livre est orné de planches gravées, d'un titre gravé.

Avoir le visage grave de petite vèrole, être tout gravé de petite vérole, En être extrêmement marqué.

GRAVEUR. s. m. Celui dont la profession est de graver. Bon, excellent graveur. Graveur en pierres fines et en médailles. Graveur en caractères d'imprimerie. Graveur sur métaux. Graveur en acier. Graveur en taille-douce, en equforte, en bois. Graveur à la maniere noire.

GRAVIER. s. m. Gros sable mêlé de fort petits cailloux. Le lit de ce ruisseau est formé de gravier. Il n'y a point de terre franche en cet endroit-là, ce n'est que du gravier. Des herbes pleines de gravier.

Il se dit, particulièrement, Du sable qui se trouve dans le sédiment

des urines; et, en ce sens, on l'emploie quelquefois au pluriel. Son urine est chargée de graviers.

GRAVIR. v. n. Grimper, monter avec effort à quelque endroit roide et escarpé, en s'aidant des pieds et des mains. Gravir contre un rocher, sur des rochers. Gravir au haut d'une muraille.

Il se prend aussi activement. Gravir une muraille, unretranchement.

Il ne signifie souvent que Monter avec effort. Nous gravímes jusqu'au sommet de la colline. Gravir une côte. Gravir une pente escarpée, un sentier.

GRAVI, IE. participe. GRAVITATION. s. f. T. de Physique. Action de graviter, ou Tendance que les corps ont naturellement les uns vers les autres. La gravitation d'une planète vers une autre. Les lois de la gravitation. GRAVITÉ. s. f. Pesanteur. La gravité fait descendre les corps vers la terre.

Centre de gravité, est, dans chaque corps solide, Un point tel que, s'il est soutenu contre l'effort de la gravité, le corps l'est aussi, de même que si toute sa masse était concentrée en ce point-là.

GRAVITÉ, signifie figurément, La qualité d'une personne ou d'une chose grave; l'air, le ton grave et sérieux. La gravité e d'un magistrat. Il impose par la gravité de son maintien, de ses discours. Jeus beaucoup de peine à garder ma gravité. Parler avec gravité. Prendre un air de gravité. La gravité de son ministère ne lui permet pas de... Gravité de mœurs. Gravité de style.

Il se dit encore de L'importance des choses. La gravité de cette matière. La gravité du sujet. Il ne voit pas toute la gravité du mal. Cette faute est d'une telle gravité, que... Ces raisons, ces motifs ont beaucoup de gravité.

GRAVITÉ, se dit aussi en parlant D'un son quelconque par rapport aux sons plus élevés, dans l'échelle générale. Un son a plus ou moins de gravité selon que la corde qui le rend a plus ou moins de grosseur, plus ou moins de longueur.

GRAVITER. v. n. T. de Physique. Tendre et peser vers un point. Les planètes gravitent vers le soleil.

GRAVOIS. s. m. pl. La partie la plus grossière qui reste du plâtre, après qu'on l'a sassé. Battre les gravois. On dit quelquefois, Gravats.

Il signifie aussi, Les menus débris d'une muraille qu'on a démolie ou d'un bâtiment que l'on fait. Un tombereau de gravois.

GRAVURE. s. f. L'art ou la manière de graver. S'adonner à la gravure. Gravure en bois, en pierres fines. Gravure en taille-douce, à la manière noire, etc.

Il se dit aussi de L'ouvrage du graveur. La gravure de ces planches est fort soignée.

li se dit encore pour Estampe. Marchand de gravures. Belle gravure. Gravure avant la lettre. Un livre orné de gravures.

GRE

GRÉ. s. m. Volonté, caprice, fantaisie. Se marier contre le gré de ses parents. Donner les emplois et les retirer à son grè. Vous pouvez, à votre gré, partir ou rester.

Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral. Errer sur les mers au gré des vents et des flots, au gré de la tempête. Se laisser aller au gré du courant. Sa chevelure voltige au gré du zéphyr. Il change d'opinion au gré des événements. Aller sans règle au gré de ses passions. Tout s'arrange au gré de nos vœux, de nos désirs.

GRÉ, signifie particulièrement, Bonne, franche volonté qu'on a de est allé de faire quelque chose. Il y son gré, de son bon gré, contre son gré. Ce n'a pas été de son gré, de son plein gré. Il le fera de gré ou de force.

Bon gré, mal gré, De gré ou de force.

GRÉ, se prend aussi pour Goût, sentiment, opinion. Cela est-il à votre gré, selon votre gré? On ne peut pas être au gré de tout le monde. A mon gré, ce discours est trèsbeau. Selon mon gré, c'est ce que vous pouvez faire de mieux.

Avoir quelque que chose en gré, le recevoir, le prendre en gré, Agréer, trouver bon quelque chose, y prendre plaisir. Prenez en gré l'avis que je vous donne. Cela se dit aussi en parlant Des personnes. Il m'a pris fort en gré.

Dans le langage ascétique, Prendre en gré, Recevoir avec patience, avec résignation. Il faut prendre en gré les afflictions que Dieu nous

envoie.

Savoir gré, savoir bon grè, beaucoup de gré, savoir mauvais grė, peu de gré à quelqu'un, Etre satisfait, être mal satisfait d'une chose qu'il a dite ou faite; être content ou mécontent de sa conduite, de son procédé. Je lui sais gré de ce qu'il a fait. Je lui en sais bon grè, beaucoup de gré. Je lui en sais le meil– leur gré du monde.

Se savoir bon gré d'avoir fait quelque chose, S'en applaudir.

De gré à gré, à l'amiable, d'un commun accord. Ils ont fait cela de gré à grẻ. Marché fait de gré à gré.

GREBE. s. m. T. d'Hist. nat. Oiseau aquatique dont le plumage est d'un blanc argenté. Un manchon de grèbe.

GREC, ECQUE. adj. Il ne se met pas ici comme un nom de nation, mais seulement à cause des usages particuliers qu'il a dans notre langue. Y grec, La pénultième des lettres de l'alphabet français.

L'Église grecque, Toute l'Église d'Orient, par opposition à L'Eglise romaine ou d'Occident. Le rit grec, Le rit de l'Église grecque.

GREC, se dit substantivement de Ceux qui sont de l'Église grecque. Les Latinset les Grecs different de croyance et de pratique en plusieurs

points.

Un Grec latinise, Un Grec qui

TOME 1.

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Fig. et fam., Étre grecen quelque chose, Y être fort habile, trop habile. Cet homme n'est pas grand grec, Il n'est pas fort habile.

GREC, se dit encore, substantivement, de La langue grecque. Enseigner, apprendre le grec. Savoir le grec. Le grec ancien. Le grecmoderne. Composer, écrire en grec. Parler le grec. Parler grec.

Prov. et fig., Passé cela, c'est du grec pour lui, pour moi, Il n'y entendrą rien, je n'y entendrai rien.

GRÉCISER. v. a. Donner une forme grecque à un mot d'une autre langue. Plusieurs savants ont grécisé leurs noms.

GRÉCISÉ, ÉE. participe. Métastase est le nom de Trapasso grécisé.

GRECQUE.s. f. Ornement composé d'une suite de lignes droites qui reviennent sur elles-mêmes, en formant toujours des angles droits. Cette frise est ornée d'une grecque.

GREDIN, INE. s. Mendiant, gueux de profession. Ce n'est qu'un gredin. Dans ce sens, il est vieux.

Il se dit figurément d'Une personne qui n'a ni bien, ni bonnes qualités, ni considération. C'est un franc gredin. C'est un gredin honni de tout le monde. Ce mot est familier.

GREDIN. s. m. Espèce de petit chien à longs poils.

GREDINERIE. s. f. Misère, gueuserie. Vivre dans une honteuse gredinerię. Il est familier et il vieillit.

GREEMENT. s. m. (Plusieurs écrivent, Grément.) T. de Marine. L'ensemble de toutes les choses nécessaires pour gréer un bâtiment; et quelquefois La manière dont elles sont arrangées, disposées. Le greement de notre vaisseau était fort endommagé. Entretenir le greement. Les goëlettes ont un greement particulier. On dit dans un sens analogue, Le gréement d'un mât, d'une vergue, d'une chaloupe, etc.

Il signifie aussi, L'art ou l'action de gréer les bâtiments. Traité du gréement. Le gréement de ce navire

est achevé.

GREER. v. a. T. de Marine. Garnir un bâtiment de toutes les voiles, manœuvres, poulies, etc., dont il a besoin pour être en état de naviguer. On a reçu ordre de gréer tel vaisseau. Ce navire est gréé en brick, en goëlette, etc. On dit dans un sens analogue, Gréer un mát, une vergue, etc.

GRÉÉ, ÉE. participe. GREEUR. s. m. Celui qui fait métier de gréer les bâtiments.

GREFFE. s. m. Le lieu d'un tribunal où sont déposées les minutes des jugements, des arrêts, celles de divers actes de procédure, comme enquêtes, rapports d'experts, etc., et où se font certaines déclarations, certains dépôts. Les greffes du parlement, du Châtelet, etc. Greffe civil. Greffe criminel. Greffe du tribunal de première instance, de la cour royale. Les grosses, les expéditions des jugements, etc., se font au greffe. Mettre un arret au greffe pour l'expédier. Les pièces sont au greffe. Retirer un procès du greffe.

Communication par la voie du greffe. Produire au greffe. Mettre sa production au greffe. Ordonner l'apport, le dépôt au greffe. Consigner de l'argent au greffe. Faire sa déclaration, sa soumission au greffe. Droit de greffe.

Il se disait autrefois, par extension, Des droits du greffe, des émoluments qu'on tirait du greffe. Avoir les greffes de tel lieu. Vendre le greffe.

GREFFE. s. f. T. d'Agricult. et de Jardinage. Petite branche que l'on coupe, ou œil qu'on lève à la branche d'un arbre qui est en séve, et que l'on ente dans un autre arbre, afin que la branche ou l'œil reprenne, et que l'arbre sur lequel on ente porte le fruit de l'arbre d'où la branche ou l'œil a été tiré. Lever des greffes. Enter des greffes. Greffe de pommier, de poirier, de pe

cher.

Il se dit aussi de L'opération par laquelle on ente une greffe sur un arbre, et Du résultat de cette opération. L'opération de la greffe. Faire une greffe. Greffe en fente, en flute, en couronne, en écusson, etc. De belles greffes. Cette greffe n'a pas réussi.

Greffe en approche ou par approche, Manière de greffer qui consiste ordinairement à rapprocher et à mettre en contact des branches voisines, de manière qu'elles se soudent et adhèrent l'une à l'autre.

GREFFER. v. a. T. d'Agricult. et de Jardinage. Faire une greffe, enter. Greffer en fente, en flute, en écusson, en approche, etc. Greffer sur franc, sur sauvageon, sur paradis, sur cognassier. L'abricotier, le pécher, se greffent sur l'amandier, sur le prunier; les arbres à noyau, sur des arbres à noyau. GREFFÉ, ÉE. participe. GREFFEUR.s. m. Celui qui greffe, qui sait greffer. Ce jardinier est un bon greffeur.

GREFFIER. s. m. Fonctionnaire qui tient le greffe; il est en outre chargé d'écrire, à l'audience, Jes minutes des jugements, des arrêts, et d'assister le juge dans certaines occasions, comme pour les descentes, enquêtes, etc. Greffier du parlement, du Châtelet, etc. Greffier civil. Greffier criminel. Greffier par commission. Le greffier d'une justice de paix. Le greffier en chef d'un tribunal de première instance, d'une cour royale. Une charge de greffier. Commis greffier. Un juge accompagné, assisté d'un greffier. Un jugement, un arrêt signé par le président et le greffier.

Greffier à peau, à la peau, se disait autrefois du commis greffier qui écrivait sur parchemin les expéditions des arrêts et des sentences.

GREFFOIR. s. m. Petit couteau dont on se sert pour greffer.

GRÉGE. adj. Il se dit De la soie quand elle est tirée de dessus le cocon. Spie grège.

GRÉGEOIS. adj. m. Il n'est usité que dans cette locution, Feu grégeois, Espèce d'artifice dont on se servait anciennement à la guerre, et qui brûlait dans l'eau. On attribue aux Grecs du moyen âge l'invention du feu grégeois.

GRÉGORIEN, ENNE. adj. Il se dit Du chant d'église ordonné par Grégoire Jer, et Du calendrier réformé par Grégoire XIII en 1582. Chant, office grégorien. Calendrier grégorien. Année grégorienne.

GREGUE. s. f. Espèce de haut-dechausses, de culotte. Il est vieux. On ne le dit plus qu'au pluriel, et dans quelques phrases figurées et populaires.

Il a bien mis de l'argent dans ses grègues, Il s'est bien enrichi.

Il en a dans ses grègues, se dit D'un homme à qui il est arrivé quelque perte ou quelque accident fàcheux.

Tirer ses grègues, S'enfuir. Laisser ses grègues en quelque occasion, Y mourir.

GRELE. adj. des deux genres. Long et menu. Des jambes grêles. Une taille grêle. La tige de cette plante est fort grele.

En termes d'Anat., Intestins gréles, Ceux des intestins qui ont moins de diamètre que les autres. On dit dans un sens analogue, Muscles greles, etc.

GRÈLE, se dit aussi D'une voix aiguë et faible. Avoir la voix gréle.

Ton grêle, Le ton le plus haut d'un cor ou d'une trompette. On dit substantivement, en ce sens, Sonner du grele.

GRELE. s. f. Eau qui, étant congelée en l'air par le froid, tombe par grains. Grosse grêle. Menue grêle. Grele épouvantable. Il est tombé de la grele. La grêle a désolé, a ravagé tout ce canton, toute cette contrée. Un orage mêlé de pluie et de grêle. Dans la tranchée, les coups de fusil pleuvaient dru et menu comme grêle.

Fig., Une grêle de traits, de balles, de boulets, etc., Une grande quantité de flèches, de balles, de boulets, etc., qui tombent à la fois, qui se succèdent rapidement. Ils furent assaillis par une grele de traits, par une grèle de pierres. On dit familièrement, dans le même sens, Une grele de coups.

Fig. et fam., Il est pire que la grêle, on le craint comme la grèle, se dit D'un méchant homme qui fait beaucoup de mal dans un pays, dans une ville. On dit aussi, Cet enfant est méchant comme la grele.

GRÈLE, en termes de Médecine, se dit d'Une petite tumeur arrondie et ferme qui se développe dans le tissu des paupières.

GRELER, verbe impersonnel, se dit Quand il tombe de la grêle. Il a grelé aujourd'hui. Il grele souvent

dans

ce pays-là.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Gåter par la grêle. Je crains que cet orage ne grêle nos vignes. Toute celle province a été grélée.

Ce propriétaire a été grelé, Ses terres ont été ravagées par la grêle. On dit quelquefois figurément et familièrement, Cet homme a été gréle, Il a fait de grandes pertes, il a eu de grandes infortunes.

Prov. et fig., Gréler sur le persil, Exercer son autorité, son pouvoir,

ses talents, sa critique contre des gens faibles, ou sur des choses qui n'en valent pas la peine. GRÊLÉ, ÉE. participe.

Fig. et fam., Avoir l'air grelé, Etre mal vêtu, avoir l'air misérable. Ce pauvre diable a l'air bien grélé. On dit aussi, Ce prédicateur est grelė, Il est peu suivi.

GRÊLÉ, Signifie encore, figurément et familièrement, Qui a beaucoup de marques de petite vérole. Cet homme est facile à reconnaître, il est fort grélé. Avoir le visage grélé, tout grelė.

GRELIN. s. m. T. de Marine. Nom des cordages commis deux fois, dont la grosseur n'excède pas onze pouces. Au-dessus de cette grosseur, le grelin prend le nom de Cable. Le grelin a cent vingt brasses comme le câble.

GRELON. s. m. Grain de grêle fort gros. Il tombe quelquefois des grelons qui pèsent une demi-livre.

GRELOT. s. m. Espèce de sonnette, petite boule de métal creuse et percée de trous, dans laquelle il y a un morceau de métal quí la fait résonner dès qu'on la remue. Grelot de cuivre, d'argent. Ce chien a un collier avec des grelots. Les hochets d'enfants ont des grelots. On représente la Folie tenant une marotte ornée de grelots.

Fig. et fam., Attacher le grelot, Faire le premier pas dans une entreprise difficile et hasardeuse. L'avis est bon, mais qui est-ce qui attachera le grelot? La difficulté est d'attacher le grelot.

Fig. et pop., Trembler le grelot, Trembler si fort, que les dents claquent l'une contre l'autre.

En Botan., Fleurs en grelot, Fleurs qui ont la forme d'un grelot. Plusieurs espèces de bruyères ont les fleurs en grelot.

GRELOTTER. v. n. Trembler de froid. Entrez donc, que faites-vous là dans la rue à grelotter ? Ce pauvre enfant grelottait de froid. Ce malade a le frisson, il grelotte.

GRELUCHON. s. m. Nom qu'on donne à l'amant aimé et favorisé secrètement par une femme qui se fait payer par d'autres amants. Il est familier et libre.

GRÉMENT. s. m. Voyez GRÉE

MENT.

GRÉMIAL. s. m. T. de Liturgie. Morceau d'étoffe qui fait partie des ornements pontificaux, et qu'on met sur les genoux du prélat officiant, pendant qu'il est assis.

GRÉMIL. s. m. T. de Botan. Genre de plantes, dont l'espèce officinale a reçu le nom vulgaire d'Herbe aux perles, parce que ses semences sont blanches et approchent de la figure d'une perle.

GRENADE. s. f. Fruit bon à manger, et qui contient quantité de grains rouges, chacun renfermé dans une petite cellule. Grenade douce. Grenade aigre. Fleur de grenade. Grain de grenade.

GRENADE, se dit aussi d'Un petit globe de fer, creux, qu'on charge de poudre et qu'on jette avec la Imain, ou avec des fusées, etc. Je

ter des grenades. Étre blessé d'un éclat de grenade.

Il se dit encore de Certains ornements militaires qui représentent une grenade. Grenades brodées.

GRENADIER. s. m. Petit arbre, originaire d'Afrique, qui produit de belles fleurs, et dont quelques espèces portent le fruit que l'on nomme Grenade. Grenadier sauvage. Grenadier à fleurs doubles. Grenadier à fruit.

GRENADIER, se ditaussi Des soldats d'élite qui forment la première compagnie des bataillons d'infanterie, et qui originairement étaient chargés de jeter des grenades. Compagnie de grenadiers. Capitaine de grenadiers. Un détachement de grenadiers. On donne ordinairement le nom de Carabiniers aux grenadiers de l'infanterie légère.

Grenadiers à cheval, s'est dit autrefois d'Une compagnie de grenadiers montés, créée par Louis XIV, qui servait avec la maison du roi, et qui marchait en tête. Il s'est dit aussi d'Un corps de cavalerie de la garde impériale et de la garde royale, dont les soldats portaient des bonnets à poil.

Fam., Jurer comme un grenadier, Jurer habituellement en parlant.

Fig. et fam., C'est un franc grenadier, c'est un grenadier, se dit D'une femme de haute taille qui a des manières libres et hardies.

GRENADIÈRE. s. f. Gibecière qui faisait autrefois partie de l'équipement d'un grenadier, et dans laquelle il portait les grenades.

GRENADIÈRE, en termes d'Arquebuserie, Celle des capucines d'un fusil de munition à laquelle s'attache la bretelle.

Mettre son fusil à la grenadière, Le placer sur les épaules, en làchant la bretelle; ce qui se fait quand on veut se servir du sabre.

GRENADILLE.s. f. T. de Botan. Plante d'Amérique dont les semences ont un goût approchant de celles de la grenade. Elle est aussi nommée Fleur de la Passion, parce qu'on a cru voir dans les différentes parties de sa fleur quelque rapport avec divers instruments de la passion du Sauveur, tels que la couronne, les trois clous, etc. Les fruits de la grenadille ne múrissent que dans les pays chauds.

GRENADIN. s. m. T. de Cuisine. Petit fricandeau.

GRENADINE. s. f. Soie qu'on emploie dans la fabrication de la dentelle noire.

GRENAILLE. s. f. Métal réduit en menus grains. Charger un fusil avec de la grenaille. L'argent en grenaille est le plus épuré.

Il se dit aussi Des rebuts de graine qui servent principalement à nourrir la volaille. Halle aux grains et grenailles.

GRENAILLER. v. a. Mettre un métal en petits grains. GRENAILLÉ, ÉE. participe.

GRENAT. s. m. Sorte de pierre précieuse dont la couleur est trèsvariable, mais qui est le plus ordinairement d'un rouge analogue à celui des semences de la grenade.

GRENAUT. s. m. T. d'Hist. nat. Espèce de poisson qui a la tête fort grosse.

GRENELER. v. a. Préparer une peau ou quelque autre chose semblable, de manière qu'elle paraisse couverte de grains. Greneler du

cuir.

GRENELÉ, ÉE. participe.

GRENER. v. n. Produire de la graine, rendre beaucoup de grains. Cette herbe grène bien. Les blés ont bien grené cette année.

Il s'emploie aussi comme verbe actif, et signifie, Réduire en petits grains. Grener du tabac. Grener de la poudre à canon. Grener du sel. Il a quelquefois le même sens que Greneler. Grener une peau. GRENÉ, ÉE. participe.

Il se dit quelquefois substantivement, dans les Arts du dessin, Des parties d'un dessin, d'une gravure, etc., qui offrent une multitude de petits points fort rapprochés les uns des autres. Un beau grené.

GRENETERIE.s.f. Commerce que fait un marchand grènetier.

GRENETIER, IERE. s. Celui, celle qui vend des graines. Marchand grènetier. Marchande grènetière. Ce grènetier m'a vendu de la graine de telle plante.

GRÈNETIER, s'est dit aussi d'Un officier au grenier à sel, quijugeait en première instance des différends relatifs aux gabelles, Grènetier au Grenier à sel de Paris.

GRENETIS. s. m. On appelle ainsi Ce tour fait de petits grains relevés en bosse au bord des médailles, des monnaies. Lorsqu'il y a un grènetis à une pièce, on ne saurait la rogner sans qu'il y paraisse.

Il se dit aussi Du poinçon qui sert à marquer ces petits grains. GRENETTES. s. f. pl. Petites graines qu'on fabrique à Avignon, et dont les peintres en miniature se servent pour la couleur jaune. On les nomme aussi Graines d'Avignon.

GRENIER. s. m. Partie la plus haute d'un bâtiment, destinée à serrer les grains ou les fourrages. Avoir dublé en grenier. Tous mes greniers sont pleins. Grenier à blė. Grenier à foin. Le grenier au foin.

Greniers publics, ou Greniers d'abondance, Vastes magasins, ordinairement à plusieurs étages, où l'on tient des grains en réserve pour les temps de disette publique.

Grenier à sel, Lieu où l'on serre et où l'on débite le sel par autorité publique. Prendre du sel au grenier á sel.

Grenier à sel, s'est dit aussi d'Une juridiction où l'on jugeait en première instance les matières qui regardaient la gabelle, la ferme du sel. Président au grenier à sel.

Prov. et fig., C'est du blé en grenier, se dit Des choses dont la garde est bonne, et peut même être avantageuse.

Fig. et pop., C'est un grenier à coups de poing, se dit D'un polisson querelleur, qui se fait toujours battre. On le dit aussi D'une affaire dont il est dangereux de se mêler.

GRENIER, signifie, par extension, L'étage d'une maison qui est immé

diatement sous le comble. Mettre de vieux meubles au grenier. Ces pauvres gens étaient logés au grenier, dans un grenier. Il mourut de faim dans un grenier.

Fam., Chercher quelqu'un ou quelque chose depuis la cave jusqu'au grenier, Le chercher dans tous les endroits de la maison. Ils le cherchèrent inutilement depuis la cave jusqu'au grenier.

Prov. et fig., Aller du grenier à la cave, de la cave au grenier, Tenir des propos sans ordre et sans liaison.

GRENIER, se dit figurément d'Une province, d'un pays fertile, dont on tire beaucoup de blé. La Sicile est le grenier de l'Italie. La Beauce est un des greniers de Paris.

GRENIER, se dit aussi en parlant Des grains, du sel, du charbon, etc., qu'on charge sur un navire, sur un bateau, sans les mettre dans des sacs, dans des caisses ou dans des paniers. Charger un navire, un bateau de grains en grenier. Charger en grenier du blé, du sel, du charbon, etc. Les blés, les avoines de cette province nous arrivent en grenier. Un grenier de blé, d'avoine, etc.

GRENOUILLE. s. f. Petit animal quadrupède et ovipare qui vit ordinairement dans les marais. Grenouille verte. Grenouille de marais. Les grenouilles coassent. Il fera beau temps, les grenouilles font grand bruit. Du frai de grenouilles, Pécher, manger des grenouilles. Fricasséę de grenouilles. Grenouilles frites.

GRENOUILLE, en termes d'Imprimerie, signifie, La partie creuse qui est placée sur la platine d'une presse, et qui reçoit le pivot de la vis. Il n'y a plus de grenouille qu'aux anciennes presses de bois.

GRENOUILLER. v. n. Ivrogner. C'est un homme qui ne fait que grenouiller tout le long du jour. Il est populaire et vieux.

GRENOUILLERE. s. f. Lieu marécageux où les grenouilles se reti

rent.

Il se dit, par dénigrement, d'Un lieu dont la situation est humide et malsaine. Cette maison est bâtie dans une grenouillère. Ce jardin est une grenouillère.

GRENOUILLET. s. m. T. de Botan. Espèce de muguet qui croît sur les montagnes et les collines, et dont les feuilles ont quelque ressemblance avec celles du laurier. On lui donne aussi le nom de Sceau de Salomon. GRENOUILLETTE. s. f. T. de Botan. Espèce de renoncule qui croît dans les marais.

GRENOUILLETTE, en termes de Médecine, Tumeur qui se forme sous la langue par l'accumulation de la salive dans ses conduits excréteurs.

GRENU, UE. adj. Qui a beaucoup de grains. Il se dit Des froments, seigles, orges, etc. Un épi bien grenu.

Il se dit aussi De certains cuirs dont le grain est beau et pressé. Du maroquin bien grenu.

Il se dit encore, surtout en Histoire naturelle, De ce qui est ou semble composé de petits grains.

Les antennes de cet insecte sont grenues.

Huile grenue, Celle qui est figée en petits grains et qui est la meilleure,

GRÈS. s. m. Pierre formée de grains de sable plus ou moins fins. Pavé de grès. Des marches de grès. Casser du grès. Aiguiser des couteaux sur un grès.

Il se dit aussi d'Une sorté de poterie de terre, fabriquée avec une glaise naturellement mêlée d'un sable fin. Cruche de grès. Pot de grès. Bouteille de grès.

GRÉSIL. s. m. Petite grêle fort menue et fort dure. Ce n'est pas de la neige qui tombe, c'est du grésil. GRESILLEMENT. s. m. Action de grésiller, ou Etat de ce qui est grésillé.

GRÉSILLER. v. impersonnel. Il n'est d'usage qu'en parlant Du grésil qui tombe. Il grésille.

GRÉSILLER, est aussi verbe actif, et signifie, Faire que quelque chose se fronce, se rétrécisse, se racornisse, se retire. Le feu a grésillé ce parchemin. Le soleil grésillera toutes ces fleurs, si vous ne les

couvrez.

GRÉSILLÉ, ÉE. participe.

G-RE-SOL. Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton de sol. Le ton de g-ré-sol. Cet air est en g-ré-sol.

GRESSERIE. s. f. coll. Pierres de grès mises en œuvre. Les fossés de ce château sont revêtus de gresserie. Cette tour est faite de gresserie.

Il signifie aussi, Des pots, des cruches, des vases, etc., faits de grès. Cette gresserie vient de Beauvais. GRESSERIE, Se dit encore de La roche ou carrière d'où l'on tire le grès.

GRĖVE. s. f. Lieu uni et plat, couvert de gravier, de sable, le long long de la mer ou d'une grande rivière. Les vagues se déploient sur la grève. La grève était couverte de débris.

Absol., La Grève, se dit, à Paris, d'Une place publique qui est située sur le bord de la Seine, et où l'on faisait autrefois les exécutions. Le coupable fut décapité en Grève, en place de Grève.

GREVER. v. a. Léser, faire tort, apporter du dommage. En quoi vous a-t-on grevé ?

Il signifie particulièrement, Charger, surtout en matière de contributions et d'hypothèques. La province est grevée d'impôts. Les hypothèques qui grèvent un immeuble. GREVÉ, ÉE. participe. Un immeuble grevé d'hypothèques.

En termes de Jurispr., Étre grevé de substitution, Etre héritier ou légataire à charge de substitution. On dit aussi, substantivement, Le grevé. Les enfants du grevé.

GRI

GRIANNEAU. s. m. Jeune coq de bruyère.

GRIBLETTE. s. f. Petit morceau de porc frais ou salé, de veau, de volaille, etc., mince, haché, battu et enveloppé de petites tranches de lard, qu'on met rôtir sur le gril. Manger des gribletles.

GRIBOUILLAGE. s. m. Mauvaise peinture; écriture mal formée. Il est familier.

GRIBOUILLER. v. n. Faire du gribouillage. Il est familier.

GRIBOUILLETTE. s. f. Jeu d'enfants. On dit, Jeter une chose à la gribouillette, La jeter au milieu d'une troupe d'enfants, qui cherchent à s'en saişir. Il est familier.

GRIECHE. adj. des deux genres. Il ne se joint guère qu'avec ces deux substantifs, Ortie et Pie.

Ortie-grièche, Ortie dont la piqûre est douloureuse.

Pie-grièche, Oiseau de l'ordre des Passereaux, dont le bec a la pointe recourbée, et armée de chaque côté d'une petite dent.

Fig. et fam., Pie-grièche, Femme d'humeuraigre et querelleuse. C'est une pie-grièche que cette femme-là, une vraie pie-grièche.

GRIEF, IEVE. adj. Grand, considérable, énorme. Griève maladie. Il est défendu, sous de grièves pejnes, de... Le crime, le cas n'est pas si grief que vous le faites. Une faute grieve. Péché fort grief. Il ne se dit qu'en mauvaise part.

GRIEF. s. m. Dommage que l'on reçoit, lésion que l'on souffre en quelque chose. Il se plaint de plusieurs griefs qu'il a reçus. Cette sentence ne lui fait aucun grief. Redresser les griefs.

Il signifie aussi, La plainte que l'on fait pour le dommagereçu. Il s'estemparé de mon bien, voilà mon grief, c'est là mon grief. Exposersesgrief's. J'ai plusieurs griefs contre lui. Les princes et les villes de l'Empire donnèrent les cahiers de leurs griefs à la diète.

GRIEFS, au pluriel, se dit, en termes de Pratique. Des écritures que l'on fait pour montrer en quoi on a été lésé par un jugement dont on est appelant. Donner des griefs. Grief's el contredits. Réponse à griefs. Grief's d'appel.

GRIEVEMENT. adv. D'une manière griève, excessivement. Il est grièvement malade, grièvement blessé. Offenser Dieu grièvement. Offenser, injurier, insulter grièvement quelqu'un.

GRIEVETÉ. s. f. Énormité. La grièveté du fait. La grièveté de son crime. Selon la grièveté du péché.

GRIFFADE. s. f. Coup de griffe. Il se dit, en Fauconnerie, de La blessure qu'un oiseau onglé fait avec ses

serres.

GRIFFE. s. f. Ongle crochu, pointu et mobile de certains animaux, tels que le tigre, le lion, le chat, etc., ou d'un oiseau de proie, comme l'épervier, le faucon, etc. Les pattes de cet animal sont armées de griffes. On représente ordinairement le démon avec des griffes aux mains et aux pieds.

Il signifie plus communément, L'extrémité de la patte des animaux pourvus de griffes. Tomber entre les griffes d'un lion. Cet oiseau est mort entre les griffes de l'épervier. La griffe d'un chat, d'un tigre. Son chat lui a donné un coup de griffe.

Fig. et fam., Donner un coup de griffe à quelqu'un, lui donner de la griffe, Lui rendre quelque mauvais office, surtout par des discours malveillants.

GRIFFE, se dit, figurément et familièrement, Du pouvoir qu'une personne exerce injustement ou avec dureté sur une autre, de la rapacité des gens de chicane, etc. Je suis sous sa griffe. Je me suis échappé de sa griffe. Si je puis jamais me tirer de ses griffes, d'entre ses griffes.

GRIFFE, en termes de Jardinage, se dit Des caïeux de renoncule, d'anémone, etc., à cause de la ressemblance qu'ils ont avec les griffes d'a

nimaux.

GRIFFE, se dit encore d'Une empreinte imitant la signature d'une personne, et de L'instrument qui sert à faire cette empreinte. Tous les exemplaires de cet ouvrage sont revélus de la griffe de l'éditeur. Apposer une griffe. Faire faire sa griffe.

GRIFFER.v.a. T. de Fauconnerie. Prendre avec la griffe. Les oiseaux qui griffent.

GRIFFÉ, ÉE. participe. GRIFFON. s. m. Espèce d'oiseau de proie semblable à l'aigle.

Il se dit aussi d'Un animal fabuleux, moitié aigle et moitié lion. On l'emploie souvent, en ce sens, dans le Blason. Il porte d'or au griffon de sable.

GRIFFON, se dit aussi d'Une espèce de chiens qui ont les poils du corps durs et peu nombreux, et ceux de la tête longs, hérissés et mêlés. Les griffons, les chiens griffons sont très-lestes. Un joli griffon.

GRIFFONNAGE. s. m. Écriture si mal formée, qu'il est presque impossible de la lire. Je ne saurais lire griffonnage. Il est familier.

GRIFFONNER. v. a. Écrire mal, et d'un caractère très-difficile à lire, tel qu'estordinairement celui des gens de pratique. Il n'écrit pas, il griffonne. Il a griffonné sur ce papier je ne sais quoi qu'on ne saurait lire.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Composer, rédiger avec précipitation et négligence. Je vous griffonne cette lettre à la hate. Ce rédacteur est obligé de griffonner tous les jours quelque article pour son journal. C'est un homme qui ne sait que griffonner. C'est un mauvais écrivain.

Il signifie aussi, Dessiner grossièrement quelque chose. Ce dessin n'est encore que griffonné. GRIFFONNÉ, ÉE. participe.

GRIFFONNEUR. s. m. Celui qui griffonne. Il se dit surtout, par dénigrement, d'Un auteur qui écrit beaucoup et vite, ou d'Un auteur sans talent. Quelinfatigable griffonneur! C'est un misérable griffonneur. Il

est familier.

GRIGNON. s. m. Morceau de l'entamure du pain du côté qu'il est le plus cuit. Il a de bonnes dents, il prend toujours le grignon. Un grignon de pain.

GRIGNOTER. v. n. Manger doucement en rongeant. Il s'amuse àgri

gnoter. Il ne mange pas, il ne fait que grignoter.

Il signifie, figurément et populairement, Faire quelque petit profit dans une affaire. Il n'y a pas grand profit pour lui dans cette affaire, mais il y a de quoi grignoter. Il y trouve à grignoter.

GRIGNOTÉ, ÉE. participe.

GRIGNOTIS. s. m. T. de Gravure. Travail du graveur, qui consiste en points, en tailles courtes, en traits tremblés. Le grignotis est particulièrement propre à rendre les vieilles murailles, les arbres couverts de mousse, etc.

GRIGOU. s. m. Un misérable qui n'a pas de quoi vivre; ou Celui, qui, ayant de quoi vivre, fait le gueux et vit d'une manière sordide. C'est un grigou, un franc grigou, un vrai grigou. Il vit comme un grigou. II est populaire.

GRIL.s. m. (Lne se prononce point dans le langage familier, etse mouille quand on la prononce.) Ustensile de cuisine qui est fait de plusieurs verges de fer parallèles, attachées à quelque distance l'une de l'autre, et sur lequel on fait rôtir de la viande ou du poisson. Cotelettes de moulon roties sur le gril. Mettre du boudin sur le gril, etc. La queue du gril.

Fig. et fam., Etre sur le gril, Souffrir beaucoup de corps ou d'esprit. Pendant celte conversation, j'étais sur le gril.

GRILLADE. s. f. Manière d'apprêter certaines viandes en les grillant. Mettre des cótelettes de mouton, des cuisses de perdrix à la grillade.

Il se dit aussi Des viandes grillées. Voilà une bonne grillade.

Faire grillade, Mettre sur le gril des cuisses de dinde, de poularde, et autres choses semblables qui sont déjà rôties.

GRILLAGE. s. m. Opération de métallurgie, qui consiste à faire passer le minéral par plusieurs feux, avant que de le faire fondre.

GRILLAGE, se dit aussi d'Une garniture de fil de fer en treillis qu'on met aux fenêtres, aux portes vitrées, etc. Fermer le soupirail d'une cave avec un grillage.

Il se dit, en Architecture, d'Un assemblage de pièces de charpente croisées carrément, qu'on établit sur un terrain où l'on veut bâtir. Grillage sur pilotis.

GRILLE. s. f. Assemblage à clairevoie de barreaux de fer ou de bois, se traversant les uns les autres, et servant à fermer une fenêtre ou quelque autre ouverture. Mettre une grille à une fenêtre. Les notaires avaient autrefois des grilles en saillie aux fenêtres de leurs études. Fermer l'entrée d'un égout avec une grille. Les verrous et les grilles | d'une prison.

Il se dit, particulièrement, d'Une sorte de grille en petits carreaux fort serrés, qui est dans les parloirs de religieuses. La grille du parloir. On ne parle à ces religieuses qu'au travers de la grille. Il y a double grille à ce partoir.

Il se dit absolument Du parloir même. Ces religieuses sont toujours

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