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COULER, se dit aussi figurément Du temps qui passe. Les jours, les années, les siècles coulent insensiblement, coulent si vite. Le temps coule doucement. Ses jours coulaient dans l'innocence. On dit activement, dans un sens analogue: Couler d'heureux jours, des jours paisibles. Couler ses jours dans le repos, dans l'innocence. Etc.

COULER, se dit encore D'un tonneau d'un vase, etc., quand il est percé ou qu'il n'est pas bien joint, en sorte que le liquide qu'il contient fuit. Ce tonneau, ce baril coule. Il coule de toutes parts.

Cette statue a coulé, cette cloche a coulé, etc., se dit Lorsque, dans l'opération de la fonte d'une statue, d'une cloche, etc., le métal s'est échappé par quelque fente du moule.

COULER, se dit encore De la vigne, lorsque le raisin qui commençait à se nouer tombe ou se dessèche. La vigne était belle, mais elle a coulé, la pluie l'a fait couler. Les vignes ont coulé. On le dit pareillement De certains fruits, tels que les melons, les figues, etc. Les melons ont coulé.

COULER, se dit aussi Des choses solides qui glissent, qui s'échappent. L'échelle n'avait pas assez de pied, elle coula. Comme il passait dans la rue, une tuile coula d'un toit et lui tomba sur la tête.

Couler à fond, couler bas, ou simplement Couler, se dit D'un vaisseau, d'un bâtiment qui s'enfonce dans l'eau. Ce navire a coulé bas. Ce bâtiment va couler à fond. On dit aussi, activement, Couler à fond, couler bas un bâtiment, Le submerger. Attaquer un vaisseau et le couler bas à coups de canon. Tirer à couler bas.

Fig. et fam., Couler quelqu'un à fond dans la dispute, dans la discussion, Le réduire à ne savoir que répondre.

ser sans faire de bruit, pour éviter d'être belle couleur. Diversifier les couleurs. Variété
aperçu. Coulez vite le long de cette muraille. de couleurs. Mêler les couleurs. Mélange de
Ces troupes coulèrent à la faveur de la nuit, couleurs. Les diverses nuances d'une même
à la faveur du bois, coulèrent le long des fos- couleur. Assortir les couleurs. On ne porte
sés, et entrèrent dans la place. Le lièvre a plus de cette couleur, de ces couleurs. Couleur
coulé le long de la haie.
à la mode.

Fig., Couler sur un fait, sur une circonstance, etc., N'en parler que légèrement et en passant. Il n'a fait que couler sur cette circonstance.

COULER, signifie également, comme verbe actif, Glisser adroitement, furtivement une chose en quelque endroit, ou parmi d'autres choses. En comptant de l'argent, il y coula quelques écus faux. Il coula ce billet, cette pièce parmi les autres papiers. Il a coulé la main dans ma poche. Il lui coula des louis d'or dans la main. Il a coulé ce mot subti|lement dans la clause, ou cette clause dans le contrat. Il en faudrait couler un mot dans votre discours, dans votre lettre. Je lui en ai coulé deux mots à l'oreille.

Il s'emploie avec le pronom personnel dans les deux sens qui précèdent. Je me coulai le long de la muraille. Il se coula par derrière la tapisserie. Il s'est coulé dans la presse. Coulez-vous doucement parmi les autres.

COULER, verbe actif, signifie encore, Passer une chose liquide au travers du linge, du drap, du sable, etc. Couler du lait dans un couloir. Couler de l'hypocras dans une chausse. Couler un bouillon. Couler au travers d'un linge.

Couler la lessive, se dit en parlant De l'eau chaude qu'on verse à plusieurs reprises sur le linge qui est dans un cuvier.

Il est masculin dans ces locutions ellipti ques, Le couleur de feu, le couleur de rose, de chair, de citron, etc., Ce qui a la couleur du feu, de la rose, etc. Ce ruban est d'un beau couleur de feu. Après un substantif, ces locutions s'emploient comme une sorte d'adjectif. Un ruban couleur de feu. Des souliers couleur de rose.

Prov., Juger, parler d'une chose comme un aveugle des couleurs, Juger, parler d'une chose dont on n'a aucune connaissance.

Fig. et fam., Voir tout couleur de rose, Voir tout en beau. On dit dans le même sens : Tout lui paraît couleur de rose. Il n'a que des pensées couleur de rose.

Les hommes de couleur, Les mulâtres, les hommes provenant du mélange de la race blanche et de la race noire.

COULEUR, en termes de Blason, se dit Des cinq couleurs, azur, gueules, sinople, sable et pourpre. Couleur sur métal. Métal sur

couleur.

COULEUR, se dit quelquefois en parlant D'étoffes et d'habits, pour désigner Toute autre couleur que le noir, le gris, le blanc, etc. Il ne porte plus le noir, il a pris un habit de couleur. Elle avait une robe de couleur.

Renoncer à la couleur, Ne plus porter que le noir ou d'autres couleurs peu écla tantes.

COULEURS, au pluriel, se prend quelqueCOULER, actif, signifie en outre, Jeter en fois pour La livrée dont on habille les pamoule. Couler une pièce de canon, une stages, cochers, laquais, etc. Il a des couleurs tue, etc. magnifiques, des couleurs bizarres, fantasCouler une glace, En faire couler la ma-ques, toutes particulières. Couleur du roi. Ce Couler quelqu'un à fond, signifie aussi, tière fondue sur une table préparée pour page, ce laquais n'avait pas encore les couRuiner son crédit, sa fortune, etc. Cet cette opération. Le secret de couler les glaces leurs. Il est vieux on dit aujourd'hui, homme avait un grand crédit, un poste bril-n'était pas connu des anciens. On dit de Livrée. lant, etc., on l'a coulé à fond, il est coulé à même, Couler une gueuse de fer. fond. On dit de même, avec le pronom personnel, Il s'est coulé à fond.

Couler une matière à fond, L'épuiser, la traiter sans rien omettre. On dit aussi, Couler à fond une affaire, L'achever complétement, de manière qu'on ne doive plus y revenir, qu'il n'en soit plus question. COULER, signifie quelquefois simplement, Glisser le long de quelque chose. Il saisit la corde et se laissa couler jusqu'à terre. Ce chassis coule bien. Faire couler une chose avec précaution d'une surface sur une autre. Ce rasoir coule bien, Il coupe la barbe sans causer aucune sensation désagréable, il rase doucement, légèrement.

En Archit., Couler les joints des dalles de pierre, etc., Y verser du plomb fondu, pour les fermer.

COULÉ, ÉE. participe. Statue coulée en bronze.

Porter les couleurs d'une dame, Porter dans son ajustement des couleurs sembla. bles à celle que cette dame affectionne le plus; et, figurément, Se mettre au rang de ses adorateurs. On a dit, dans une acception analogue au premier sens, Porter une écharpe aux couleurs de sa dame, etc.

COULEUR. s. f. Impression que fait sur l'œil la lumière réfléchie par la surface des COULEUR, se prend aussi particulièrement corps. Les couleurs primitives. Les couleurs pour Le teint, la couleur du visage. Bonne simples. Les couleurs composées. Couleur na- couleur, mauvaise couleur. Couleur vermeille. turelle. Couleur artificielle. Couleur claire. Couleur pale, blême, morte. Couleur plombée, Couleur sombre, brune, obscure. Couleur écla- livide, olivatre, brune. Il est haut en couleur. tante. Couleur voyante. Couleur haute. Cou-Il se porte bien, la couleur lui est revenue. Il leur gaie. Couleur vive. Couleur triste, morne. a repris ses couleurs. Cette personne a de belles Couleur modeste. Couleur forte, chargée. couleurs. Couleur faible. Couleur fausse. Couleur lé- Fig. et fam., Reprendre couleur, Rentrer gère. Couleur rude. Couleur douce. Couleur en faveur, rétablir sa fortune. Il se dit aussi fanée, passée, effacée, ternie. Couleur tirant quelquefois D'une personne qui, après une sur le brun, sur le bleu, etc. Couleur mélée. longue retraite, reparaît dans le monde, à Couleur changeante. Couleur tranchante. Ce la cour, etc. vin a la couleur malade. Couleur noire, blan- COULEUR, se dit également Des altérache, grise, rouge, verte, violette, jaune, tions subites qu'éprouve la couleur du viCOULER, en termes de Musique, Exécuter incarnate, isabelle. Couleur de feu, d'ama-sage par l'effet de quelque douleur ou de deux ou plusieurs notes en les liant par rante. Couleur de rose. Couleur de rose sèche, quelque émotion violente. Il entendit son un même coup de gosier, de langue, d'ar-de chair, de citron, de gris de lin. Couleur de arrêt sans changer de couleur. À cette nouchet, etc. Dans ce sens, il est toujours musc. Couleur d'olive, de feuille-morte, de ra- velle, il devint de toutes les couleurs. Elle verbe actif. De ces quatre notes, il ne faut moneur, de ventre de biche, etc. Couleur au- tomba entre leurs bras, inanimée et sans couen couler que deux, que trois. Couler plu- rore. Couleur amarante. Couleur vert-pomme, leur. sieurs notes. Couler un trait, un passage. gris de lin, etc. Cette étoffe est de telle couCOULER, signifie aussi, neutralement, Pas-leur. La couleur d'un fruit. Ce marbre est d'une

COULER, en termes de Danse, se dit Des pas pour lesquels on glisse doucement sans appuyer. Pour exécuter cette danse, on ne fait que couler. Faites deux pas, et coulez. Activement, Couler un pás, Le marquer légèrement.

Tome I.

Il se dit quelquefois de La rougeur qui survient au visage par quelque cause natu

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COULIS. s. m. T. de Cuisine. Suc d'une

relle ou accidentelle. La couleur lui monta plus vives couleurs la détresse dans laquelle | périeur. Je ne veux pas étre sous sa coule au visage. | ils étaient plongés. Cet historien a retracé tels | vrine. Pâles couleurs, ou Chlorose, Maladie qui | événements avec des couleurs un peu trop remse montre surtout chez les jeunes filles, et brunies. On leur avait peint notre situation | chose consommée à force de cuire, passé qu'on nomme ainsi parce qu'elle leur rend sous les plus fausses couleurs. par une étamine, par un linge, etc. Coulis le teint påle. de chapon. Coulis de pertrix. Coulis de pois. Coulis d'écrevisses. dans

COULEUR, se dit aussi en parlant Des viandes qu'on rôtit, du pain et des pâtisseries qu'où met au four, pour marquer La couleur que ces choses doivent avoir quand elles sont cuites comme il faut. Faites du feu clair, afin que ces viandes prennent couleur, afin de leur donner couleur. Ce pain n'a point de couleur. Cette tourte, cetie croûte n'a pas assez de couleur. Ce róti a bien pris couleur.

Fig., L'affaire prend couleur, se dit D'une affaire dont on commence à espérer un bon résultat. On dit aussi, Cette affaire commence à prendre une bonne, une mauvaise

couleur.

Il se dit particulièrement Du style, lors qu'on désigne la qualité qui le distingue. Son style a une couleur brillante. Le style de cet ouvrage a une couleur antique. Style sans couleur. Ce morceau manque de couleur, il faut lui donner plus de couleur.

COULIS. adj. m. Il n'est usité que cette locution, Vent coulis, Vent qui passe par de petites ouvertures, qui se glisse au travers des fentes et des trous. Il vient un vent coulis par cette porte. Je sens un vent coulis qui me donne sur l'épaule. Les vents coulis

COULEUR, se dit aussi, figurément, Du
caractère particulier de certaines choses.
Aux yeux du mélancolique tout revêt de som-sont dangereux.
bres couleurs. Le récit prend, vers la fin, une
couleur plus tragique. L'acteur chargé de ce
role a su lui donner une couleur nouvelle.
Dans ce poëme, dont l'action se passe en
Grèce, la couleur locale est parfaitement ob-
servée.

Il se dit particulièrement Du caractère
COULEUR, anx Jeux de cartes, se dit de propre à telle ou telle opinion. Ses opinions
Chacune des quatre marques appelées Pi- ont bien changé de couleur depuis que je ne
que, trèfle, cœur et carreau. De quelle cou-l'ai vu. La couleur de ce journal est encore
leur tourne-t-il? De quelle couleur est la indécise. Prendre couleur.
triomphe, la retourne ? J'ai des quatre couleurs
dans mon jeu. Je n'ai point de cette couleur.

Il renonce à la couleur.

Au Lansquenet, Prendre couleur, Entrer au jeu et couper. Prenez couleur. Il a pris couleur.

COULISSE. s. f. Longue rainure par laquelle on fait glisser, aller et revenir un chassis, une fenêtre, une porte de bois, etc. Faire une coulisse. Graisser la coulisse.

Il se dit aussi Du volet qui va et vient dans ces rainures, et dont on se sert pour fermer. Fermez cette coulisse.

Fig. et fam., Faire les yeux en coulisse, Faire les yeux doux en regardant de côté. On dit elliptiquement, dans le même sens, Regarder en coulisse.

COULEUR, signifie encore figurément, En termes d'Impr., Coulisse de galée, ou Prétexte, apparence. Il l'a trompé sous cou-simplement, Coulisse, Petite planche trèsleur d'amitié. Il s'est rendu maître de l'affaire plate qui sert à faire couler sur le marbre sous couleur de le servir. À cela il n'y a ni les pages trop grandes pour être enlevées couleur ni apparence de vérité. avec les doigts.

Il se dit souvent, dans un sens plus resCOULEUR, se dit encore Des substances treint, d'Une raison apparente dont on se sert dont on se sert pour donner aux objets pour couvrir et pallier quelque mensonge ou une couleur artificielle. Broyer les couleurs. quelque mauvaise action, afin de persuader Meler les couleurs. Préparer les couleurs. ce qu'on désire. Cela ie choquera d'abord, si Avant de dorer ce lambris, il faut le mettre vous n'y donnez quelque couleur. Couleur séen couleur. Mettre la première couleur. Met-duisante. Une fort mauvaise couleur. Revêtir tre un plancher, un parquet, etc., en cou- un mensonge de belles couleurs. Il sait donner teur. Donner la couleur. Cette étoffe n'a pas une couleur plausible, une couleur spécieuse bien pris la couleur. Teindre en couleur de... à ce qu'il dit, à ce qu'il fait de plus mal. Cela est trop monté en couleur. Cette étoffe a perdu sa couleur. L'air mange les couleurs.

Il se dit particulièrement Des couleurs employées dans un tableau ou dans quelque autre ouvrage du même genre. Appliquer, coucher les couleurs. Bien manier, bien employer les couleurs. Adoucir les couleurs. Amortir les couleurs. Ronimer les couleurs. Rehausser, relever les couleurs, l'éclat des couleurs. Ce peintre entend bien l'art de fondre, de mélanger les couleurs.

Peindre à pleine couleur, Peindre avec un pinceau très-chargé de couleur.

Couleurs amies, Couleurs qui s'accordent bien ensemble, dont l'union produit un agréable ellet.

Couleur locale, La couleur propre à chaque objet, indépendamment de la distribution particulière de la lumière et des

ombres.

COULISSE, se dit, au Théâtre, Des châssis de toile mobiles qui forment la décoration des deux côtés de la scène. La première, la seconde coulisse. Le feu prit aux coulisses. Dans ce changement de décorations, les coulisses n'allèrent pas bien.

Il se dit aussi Des intervalles qui sont entre les coulisses. Pendant toute la pièce il resta dans les coulisses. Ce jeune homme est toujours dans les coulisses, est un pilier de COULEUVRE. s. f. Espèce de serpent. Les coulisses, vit dans les coulisses. L'acteur, découleuvres ne sont point venimeuses. Couleu-concerté, rentra dans la coulisse. vre de haie, de buisson. Couleuvre d'eau. Grosse, longue couleuvre. Peau de couleuvre. Eufs de couleuvre. Il se glisse comme une couleuvre.

Prov. et fig., Avaler des couleuvres, Recevoir des dégoûts, des chagrins, des mortifications qu'on est obligé de dissimuler, dont on n'ose se plaindre. Il a bien avalé des couleuvres. On lui a fait avaler bien des couleuvres.

Il se dit quelquefois en parlant Des acteurs et de ceux qui vont habituellement dans les coulisses. Langage de coulisses. Propos de coulisses. Une intrigue de coulisses.

COULISSE, signifie encore, La partie d'un vêtement ou d'une autre chose faite d'étoffe, qui se serre et se desserre au moyen d'un ruban, d'un cordon passé dans un rempli. Passer un lacet dans une coulisse. COULEUVREAU. s. m. Petit de couleu-Serrer une coulisse. COULOIR. s. m. Écuelle ordinairement COULEUVRÉE. s. f. T. de Botan. Plante faite de bois, qui a, au lieu de fond, une sarmenteuse à feuilles palmées, qui est très-pièce de linge par où on coule le lait en le commune dans nos climats, et dont la racine est purgative. On la nomme autrement Bryone.

vre.

COULEVRINE. s. f. Ancienne pièce d'artillerie plus longue que les canons ordiCOULEUR, se prend quelquefois pour Co- naires. Cette coulevrine est de tant de pieds loris, en parlant D'un tableau. Ce tableau de longueur. Fine coulevrine qui porte loin. est d'une bonne couleur, d'une belle couleur. | À la portée de la coulevrine. En termes de Gravure, Cette estampe, cette gravure est d'une belle couleur, On y reconcait la conleur du tableau d'après lequel elle a été faite, bien que l'artiste n'y ait employé que le noir et ses diverses

teintes.

COULEUR, se dit figurément Du style, des expressions considérées comme étant, pour celui qui écrit ou qui parie, ce que les conleurs sont pour le peintre. Il peignit des

tirant.

COULOIR, Se dit aussi d'Un passage de dégagement d'un appartement à un autre. Il se dit également, dans les Salles de spectacle, Des passages pratiqués derrière les loges. Se promener dans les couloirs.

Il se dit, en termes d'Anatomie, Des conduits par lesquels s'écoulent certaines Cette maison, cette terre est sous la cou-humeurs. Les couloirs de la bile. Ce sens levrine de la place, Elle est si proche de la vieillit. place, qu'elle en peut être ou défendue ou incommodée.

Fig. et fam., Être sous la coulevrine de quelqu'un, Avoir son bien dans le voisinage d'un plus puissant que soi. Vous avez un puissant voisin, songez que vous êtes sous sa coulerine. Il signifie aussi, Etre dans la dépendance de quelqu'un, l'avoir pour su

COULOIRE. s. f. Vaisseau propre à laisser passer, à faire égoutter la partie la plus liquide ou le suc de quelque substance qu'on veut en séparer. Couloire d'apothicaire. Couloire de pressoir.

COULPE. s. f. Faute, péché. Il n'est usité que dans les matièresde religion, et signifie, La souillure, la tache du péché qui prive

le pécheur de la grâce de Dieu. Par la confession la coulpe est remise, et non pas la peine. Le grand amour de Dieu, la charité parfaite emporte la coulpe et la peine, délivre de la coulpe et de la peine.

Prov., Dire sa coulpe de quelque chose, En faire l'aveu et en témoigner son regret. Je m'en repens, j'en dis ma coulpe.

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porté les coups, se dit D'un homme qui a été battu par un autre.

fort irrité contre lui, et on a eu beaucoup de peine à rabattre les coups.

Fam., Faire le coup de poing, Se battre à Prov. et par allusion au duel où Jarnac coups de poing avec quelqu'un. tua la Chataigneraie en lui portant un coup Coup de grace, Le dernier coup que l'exé-imprévu, Donner à quelqu'un un coup de cuteur donnait sur l'estomac à un homme jarnac, le coup de jarnac, Lui faire un roué vif, afin de terminer ses souffrances. mauvais tour auquel il ne s'attendait pas, On le dit figurément de Ce qui achève de et qui le met en très-mauvais état, qui le COULURE. s. f. Il se dit en parlant Des perdre, de ruiner quelqu'un. Cet événement ruine, qui détruit sa fortune. Cela se dit grains de la grappe qui tombent ou se des-fut son coup de grace. Vous lui avez porté toujours en mauvaise part. sèchent quand le raisin commence à se le coup de grace, il ne s'en relèvera jamais. nouer. La vigne est sauvée de la gelée, il n'y Prov. et fig., Faire d'une pierre deux a plus que la coulure à craindre. coups, Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.

COULURE, se dit aussi de La portion du métal qui s'échappe du moule où la fonte est jetée.

COCP. s. m. Impression que fait un corps sur un autre en le frappant, le perçant, le divisant, etc. Grand coup. Petit coup. Rude coup. Coupléger. Coup sec. Coup pesant. Coup violent. La force, la pesanteur du coup. Frapper un coup, deux coups, trois coups à une porte avec le marteau. Frapper à coups redoublés. Coup de pierre, d'épée, de sabre, de poignard, de lance, de flèche. Coup de vognée, de hache, de marteau. Coup de pied, de poing. Coup de coude. Coup de bec. Coup de dent. Coup de griffe, de patte. Coup de báton, de gaule. Coup d'éperon, de fouet. Coup de barre. Coup de rasoir. Coup de lancette, de bistouri. Coup de fleuret. Coup d'estramaçon, de pointe. Donner, frapper, porter, allonger, assener un coup. Recevoir un coup. Détourner, parer, esquiver un coup. Rompre un coup. Amortir un coup. Il s'est donné un grand coup contre la muraille, contre un arbre. Le coup fut si violent, qu'on l'entendit à une grande distance. Le coup a retenti. Cela fut abattu à coups de marteau, de cognée, etc. Il fut abattu, terrassé d'un coup. Il tomba sur le coup. Il eut un coup dans le bras, sur la téte, etc. Coup dans les chairs. Coup qui entre bien avant. Coup qui ne fait qu'effleurer la peau. Coup mortel. Le coup de la mort. Charger de coups. Assommer, rouer de coups. Des injures ils en vinrent aux coups. Un coup n'attendait pas l'autre. Une gréle de coups. En termes de Marine, Coup de talon, se dit Du choc qu'éprouve un navire en passant sur un écueil.

Coup de canon, de fusil, de pistolet, etc., Le coup que frappe le boulet, la balle, le plomb, etc., lancé par un canon, un fusil, etc. Il a eu le bras emporté d'un coup de canon. Il a reçu un coup de fusil, de mousquet, de pistolet. Abattre une muraille à coups de canon. Il tira sur lui, mais il manqua son coup. (Voyez plus loin un autre sens des mots Coups de canon, etc.)

Coup de foudre, coup de tonnerre, L'action de la foudre sur les corps qu'elle frappe en tombant du ciel. Il fut tué d'un coup de foudre. Un coup de tonnerre abattit le haut du clocher. (Voyez plus loin un autre sens de la locution Coup de tonnerre.)

Fig., Ce fut un coup de massue, un coup de foudre, un coup de tonnerre pour lui, se dit D'un événement imprévu et fächeux qui a frappé quelqu'un tout à coup. Cette nouvelle a été pour lui un coup de foudre, un coup de massue. On dit quelquefois dans le mème sens, Il a eu un coup de massue sur la tête.

Prov. et pop., Il a été le plus fort, il a

Fig. et fam., Frapper les grands coups dans une affaire, Employer les moyens sûrs et décisifs.

Fig. et fam., C'est un coup dans l'eau, un coup d'épée dans l'eau, se dit D'un effort inutile, d'une tentative qui n'a point de suite, d'effet.

COUP, se prend aussi pour La marque des coups qu'on a reçus. Il est tout couvert, tout percé de coups. Il tomba percé de coups. Il a tant de coups sur lui, sur son corps. Coup orbe. Voyez ORBE.

Coup de feu, Blessure que fait le coup d'une arme à feu.

COUP, se dit figurément, surtout en parSans coup férir, Sans se battre, sans en lant Des choses qui nuisent, qui causent un venir aux mains. On a pris cette place sans sentiment pénible, etc. Il supporte les coups coup ferir. Il signifie aussi, figurément et da sort, du destin, de la fortune avec une noble familierement, Sans éprouver de resistance.résignation. Cette défaite porta un coup fuIl en est venu à bout suns coup férir. neste à la gloire de ce prince. Son autorité chancelante allait recevoir un dernier coup, Cet événement fut un coup mortel pour leur indépendance. Il sut détourner le coup qui le menaçait. Un tel coup n'a pu partir que de votre main. La calomnie redoubla ses coups, et parvint à le rendre suspect. Cette nouvelle lui porta un coup mortel. Ce fut vainement qu'il essaya de la consoler, le coup était porté. On dit de même, Porter coup, en parlant De ce qui nuit. Ses plaisanteries portent coup. Cette entreprise a porté coup à sa fortune. Ce chagrin porta coup à sa santé,

Fig. et fam., Avoir un coup de hache à la téte, ou simplement, Avoir un coup de hache, un petit coup de hache, Être un peu fou. On dit de même, Un coup de marteau.

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Fig. et fam., Coup de bec, coup de dent, coup de langue, Médisance, raillerie piquante, etc. Cet homme est dangereux, est d'an commerce désagréable, il donne toujours des coups de bec, des coups de dent, des coups Porter coup, se dit aussi De certaines de langue. On dit aussi, Donner un coup de choses qui font une grande impression ou patte, des coups de patte à quelqu'un, Là-qui tirent à conséquence. Telle est la concher avec finesse quelque trait vif et malin sidération dont il jouit, que tout ce qu'il dit contre quelqu'un, soit en sa présence, soit porte coup. Comme il ne dit rien qui ne soit en son absence. propos, toutes ses paroles portent coup.

Fig. et fam., Casser le nez à coups d'en-Cette démarche a porté coup. censoir, Donner en face des louanges ou- COUP, se dit quelquefois de La charge trées qui font voir qu'on se moque de celui d'une arme à feu. Les soldats avaient chacun qu'on loue; ou Donner des louanges gros-dix coups à tirer. J'ai encore deux coups de sières qui blessent plus qu'elles ne flattent.poudre et un coup de plomb. Fig. et fam., Traduire à coups de diction- Il se dit encore de La décharge et du naire, se dit De ceux qui, peu familiarisés bruit que font les armes à feu lorsqu'on avec une langue, sont obligés, pour la tra- les tire. Tirer des coups de canon, de fusil. duire, d'avoir fréquemment recours au dic- Le bâtiment salua le fort de plusieurs coups tionnaire. On le dit quelquefois par déni- de canon. Une salve de cent coups de canon, grement D'un mauvais traducteur. Il a fait de mille coups de fusil. Nous entendimes un sa traduction à coups de dictionnaire. coup de pistolet, un coup de canon. Fam.. Coup de partance, Le non qu'on tire quand une flotte ou un vaisseau part. À la pointe du jour, on tura le coup de partance. Il se dit quelquefois, par extension, d'Un signal de départ, dans d'autres occasions.

Prov. et fig., Le coup de pied de l'âne, L'insulte qu'adresse un homme lache ou faible à celui dont il n'a plus à redouter le pouvoir ou la force.

En termes d'Escrime, Coup fourré, se dit Quand chacun des deux hommes qui se battent donne un coup et en reçoit un autre en même temps. On le dit, figurément, Des mauvais offices que deux personnes se rendent mutuellement et en même temps. Ils ont fait un coup fourré.

Fig. et fam., Porter un coup fourré, Rendre en secret un mauvais office à quelqu'un.

coup

de ca

Tirer à coup perdu, à coups perdus, Tirer au hasard, ou tirer hors de portée.

Fusil à deux coups, Fusil de chasse à double canon et à double batterie, avec lequel on peut tirer deux coups de suite, sans être obligé de recharger.

Fam., Faire le coup de fusil, Tirer des coups de fusil. Il se dit seulement Des soldats qui tirent sur l'ennemi, et surtout de ceux qui vont en tirailleurs.

Fig. et fam., Rabattre les coups, Adoucir, apaiser des gens aigris les uns contre les autres. Il entra comme ils se querellaent, et Coup de tonnerre, Le bruit qui accompa il rabattit bien des coups. Cela se dit aussi gne ou suit un éclair. Quelques coups de en pavlant Des bons offices qu'on rend au- tonnerre se faisaient entendre dans l'éloigneprès d'un homme puissant, à quelqu'un |ment. contre qui il était prévenu. Le ministre était | Fam. et par ironie, Il est secret comme

un coup de canon, comme un coup de tonnerre, se dit D'un homme qui divulgue les choses qu'on lui confie.

de peine à se charger, si vous ne lui donnez | jeu. Ainsi on dit, à la Paume : Coup d'ar-
un coup de main.
rière-main. Couper un coup. Coup coupé.
Coup de grille, de dedans. Coup d'ais; et à tous
les Jeux : Coup de bonheur. Coup de malheur.
Coup de partie. Il a un coup sûr. Jouer, pa-
rier à súr. Etc.
coup

Fig. et fam., Donner un coup d'épaule, COUP, se dit également Du son que ren- Aider à quelque chose, venir au secours de dent certains corps lorsqu'ils viennent à être quelqu'un. L'affaire ne marchera point si frappés. Un coup de cloche. J'entends les vous n'y donnez un coup d'épaule. Il vous coups du tambour. Un coup de tam-tam. a donné un bon coup d'épaule dans cette afAu coup de minuit, de midi, de trois heu-faire. res, etc., Au moment où minuit, où midi, où trois heures, etc., sonnent.

Fig. et fam., Donner un coup de collier, Faire un nouvel effort pour réussir dans quelque entreprise.

Coup de dés, se dit de Toute combinaison que les dés peuvent présenter. Il a fait un beau coup de dés. Il a trois coups de dés contre lui.

Fig., C'est un coup de dés ou de dé, C'est une affaire où le hasard aura beaucoup d'influence.

Fam., N'être pas sujet au coup de cloche, au coup de marteau, Etre libre et maître de Coup d'ail, Regard prompt et de peu de son temps. Dépendez-vous de l'heure? étes-durée. Jeter un coup d'œil sur quelqu'un, sur vous sujet à un coup de marteau, à un coup quelque chose. Je vais donner un coup d'œil Rompre le coup, Arrêter, détourner une de cloche? à ce qui se passe, à ce qui se fait chez moi. chance des dés, en les empêchant de Coup, se dit encore de L'action rapide et Un coup d'œil expressif. Un coup d'œil d'in-rouler librement. Je vous romps ce coup-là. momentanée de certaines choses. Lier plu- telligence. Il nous a lancé un coup d'œil fu- Cela signifie figurément, Empêcher le succès sieurs notes d'un seul coup d'archet, de go-rieux, menaçant. Il n'a pas seulement obtenu d'une entreprise, l'exécution d'un projet. sier, de langue. Un coup de ciseau. Un coup la faveur d'un coup d'eil. Du haut de cet l'allais réussir, quand il a secrètement rompu de lime. Un coup de pinceau. Un coup d'en- édifice on embrasse d'un coup d'œil tout un le coup. On voulait me desservir auprès d'un censoir. Un coup de sifflet. Un coup de gou- vaste horizon. On l'emploie quelquefois au tel, mais j'ai été assez heureux pour rompre vernail. Un coup de piston. Etc. figuré. Jetons un coup d'œil sur les événe-le coup. ments remarquables de cette période.

Il se dit, par extension, en parlant De ce qu'on fait rapidement, légèrement, ou sans y apporter le même soin que de coutume. Il n'y a plus qu'un coup de pinceau à donner à ce tableau pour le terminer. Je suis trop pressé pour me faire coiffer, un coup de peigne suffira. Donnez un coup de balai à cette

chambre.

Coup de filet, Le jet du filet dans l'eau, pour prendre du poisson. Il a pris tout ce poisson-là d'un coup de filet. Bon coup de filet. Malheureux coup de filet. Acheter un coup de filet.

Fig. et fam., Prendre plusieurs voleurs, plusieurs ennemis, etc., d'un seul coup de filet, Envelopper et prendre plusieurs voleurs, etc., à la fois. On dit dans un sens analogue, Voilà un beau coup de filet. Cette dernière phrase s'emploie aussi lorsqu'on parle De quelque gain, de quelque profit considérable fait d'un seul coup.

Fam., Coup de chapeau, Salutation qu'on fait en otant son chapeau. Cela ne vous coútera qu'un coup de chapeau.

Au Trictrac, Coup et dés, se dit Pour faire entendre que la primauté appartiendra à celui qui amènera le dé le plus fort.

Coup d'œil, se dit aussi de L'aptitude à saisir à la simple vue, avec précision et de manière à s'en former une idée exacte, la Au Billard, Coup du roi, se dit Lorsque figure, les proportions et le caractère des la bille sur laquelle on joue est placée derobjets. Le coup d'œil est une qualité essen-rière la blouse du milieu près de la bande, tielle au peintre, au sculpteur, à l'architecte. et qu'on va frapper de sa bille la bande du haut, de manière qu'en revenant elle pousse l'autre dans la blouse.

Fig., Avoir un coup d'œil excellent, Voir
promptement le parti qu'on doit prendre
dans une circonstance inopinée; et, en gé-
néral, discerner rapidement ce qu'il y a
d'important, d'intéressant dans les affaires.
On dit à peu près dans le même sens,
Avoir le coup d'œil juste, súr, pénétrant, etc.;
et absolument, Avoir du coup d'œil.

Coup d'œil, se dit encore de La vue d'un
paysage, de l'aspect d'un édifice, d'une as-
semblée, etc. Le coup d'œil en est charmant.
Cette réunion offrait un coup d'œil magni-
|fique.

Le premier coup d'œil, Le premier aspect
d'une personne ou d'une chose. Au premier
coup d'œil sa figure déplait. Cette femme est
si laide et si mal faite, qu'on a peine à sau-
ver le premier coup d'œil. Le premier coup
d'œil passé, on s'accoutume à la voir. Le pre-
mier coup d'œil de ce jardin est assez agréa-

Fam., Donner un coup de pied jusqu'à tel endroit, Aller jusqu'à cet endroit. Cela ne se dit guère qu'en parlant D'un endroit peu éloigne. Donnez un coup de pied jusque-ble. la. On dit de même, Il n'y a qu'un coup de Coup de sang, Épanchement qui se fait pied d'ici à tel endroit. dans le cerveau par la rupture subite de quelques vaisseaux sanguins. Il est mort d'un coup de sang.

En termes d'Impr., Coup de barreau, L'action par laquelle l'ouvrier imprimeur, tirant à lui le barreau de la presse, fait descendre la platine sur le petit tympan, et opère, par le foulage qui en résulte, l'impression de la forme sur le papier. Presse à deux coups, Celle où deux coups de barreau sont nécessaires pour l'impression de chaque feuille; et, Presse à un coup, Celle où un seul coup de barreau suffit.

Fig., Coup de main, en termes de Guerre, Expédition, attaque faite à l'improviste, sans le matériel et les précautions nécessaires pour attaquer en règle. Cette place ne craint point les coups de main, elle est à l'abri d'un coup de main.

Coup de main, se dit aussi de Toute entreprise hardie dont l'exécution est prompte. Faire un coup de main.

Fam., Donner un coup de main à quelqu'un, Lui aider. Cet homme aura beaucoup

Coup de soleil, Impression violente et quelquefois mortelle que le soleil fait en certaines circonstances sur ceux qui s'y trouvent exposés. Il a reçu un coup de soleil. Il est mort d'un coup de soleil.

Coup d'air, Fluxion ou douleur qui vient de ce qu'on s'est exposé à un courant d'air. En termes de Cuisine, Coup de feu, L'action d'animer le feu pour donner aux mets le dernier, le juste degré de cuisson. Manquer son coup de feu. Le cuisinier est dans son coup de feu.

Coup, se dit quelquefois d'Un mouvement impétueux, comme du vent qui souffle sur la mer, d'une tempête. Coup de vent. Coup de tempête. Un coup de mer écarta leurs vaisseaux, les jeta, les poussa sur les

côtes.

COUP, se dit encore de Certaines maniè res de jouer, et de Certaines chances du

Prov. et fig., Le coup vaut la balle, le coup vaut l'argent, se dit en parlant D'une chose qui vaut bien la peine qu'on a prise à la faire.

Fig. et fam., Tout coup vaille, Quelque chose qui arrive. (Voyez à la fin de l'article VALOIR.)

Fig., Coup de partie, Ce qui décide du succès d'une affaire. C'est pour nous un coup de partie. En arrêtant le chef des séditieux, on a fait un coup de partie.

Fig., Coup de fortune, coup de bonheur, coup de malheur, coup d'aventure, coup de hasard, Événement extraordinaire et imprévu.

Coup de théâtre, Événement imprévu, quoique préparé, qui arrive dans une pièce. Les reconnaissances sont des coups de théátre. Il se dit aussi figurément. Son arrivée fut un coup de théâtre, un véritable coup de théâtre. L'exil, le rappel de ce ministre fut un coup de théâtre.

COUP, se dit aussi Des actions humaines. Grand coup. Beau coup. Coup important, d'importance. Heureux coup. Voilà un coup d'étourdi, un coup bien maladroit. C'est un coup de désespoir. Coup hardi, déterminé, méchant Ce sont là de vos coups.

Faire un mauvais coup, Commettre un méfait, un crime. Il a fait là un bien mauvais coup. À le voir, on dirait qu'il vient de faire un mauvais coup.

Fam., Faire son coup, manquer son coup, Réussir ou ne pas réussir dans son entreprise, exécuter ou ne pas exécuter son dessein. Ces phrases s'emploient ordinairement en mauvaise part.

Fam., Faire un coup de téte, Faire étour. diment et sans réflexion une chose hardie; et, Faire des coups de téte, Faire des étourderies.

Fam., Faire un coup de sa tête, Se déterminer de soi-même, sans avoir pris conseil

de personne. Il a fait ce coup-là de sa tête. POUR LE COUP. loc. adv. Pour cette fois- |fice, d'un vaisseau, etc., qu'on suppose Cela signifie aussi, Faire une fausse démar-ci. Pour le coup, il ne m'échapperu pas. Je coupé verticalement dans le sens de sa lonche, faute d'avoir pris conseil. lui ai souvent pardonné; mais, pour le coup, gueur ou de sa largeur, ou même horiqu'il n'espère point de gráce. On dit de zontalement, pour en montrer les détails même : C'est assez, pour ce coup, pour un intérieurs et les dimensions. Coupe percoup. Pour ce coup-là, pour ce coup-ci, je pendiculaire. Coupe horizontale d'un navire, dois vous punir. On dit aussi, À ce coup; d'un moulin. mais cette locution vieillit.

Coup d'ami, Service qu'on rend à son ami dans une occasion fort importante. Cette locution est peu usitée.

Coup d'essai, La première action, le premier ouvrage par lequel on donne des marques de ce qu'on est capable de faire. Coup de maître, Action, ouvrage par lequel on fait preuve d'une grande habileté. Son coup l'essai fut un coup de maître.

Coup d'éclat, Action, démarche qui doit rauser beaucoup de bruit. Faire un coup d'éclat.

Coup d'État, Mesure extraordinaire, et presque toujours violente, à laquelle un gouvernement a recours, lorsque la sûreté de l'État lui parait compromise. Risquer un coup d'État.

Coup d'Etat, signifie aussi, Une action qui décide de quelque chose d'important pour le bien de l'État. Le gain de cette bataille fut un coup d'État. L'affaire de Denain fut un coup d'Etat.

Coup d'Etat, se dit encore, figurément, de Tout ce qui est décisif, dans quelque affaire importante. Ce mariage fut un coup d'État dans cette famille.

Coup d'autorité, Usage extraordinaire qu'une personne fait de son autorité envers ceux qui lui opposent de la résistance. Faire un coup d'autorité. Ce coup d'autorité effraya les séditieux.

Coup du ciel, coup d'en haut, coup de la Providence, Événement merveilleux auquel on ne devait pas naturellement s'attendre. COUP, signifie aussi, Fois. Un coup, deux coups, trois coups, etc. Le premier, le second, le troisième coup, etc. Il a réussi du premier coup. Ce qui ne peut se faire en un coup se fait en deux. Je vous le donne en trois coups. Il a encore trois coups à jouer.

Il se dit particulièrement de La quantité de vin, de liqueur, etc., que l'on boit en une fois. Boire un coup, deux coups, etc. Un coup de vin, d'eau-de-vie. Boire à petits coups. Boire un grand coup.

Le coup du milieu, La liqueur, ou le vin de liqueur qui se boit quelquefois entre les deux services.

TOUT À COUP. loc. adv. Soudainement, en un moment. Cette maison est tombée tout à coup. Ce mal l'a pris tout à coup.

TOUT D'UN COUP. loc. adv. Tout en une fois. Il gagna mille écus tout d'un coup. Il fit sa fortune tout d'un coup.

A COUPSÛR. loc. adv. Ímmanquablement, infailliblement. Vous me trouverez à coup súr. Nous réussirons à coup sûr.

COUP SUR COUP. loc. adv. Immédiatement l'un après l'autre. Il lui a envoyé deux courriers coup sur coup. Il m'a fait vingt questions coup sur coup. Il a eu trois maladies coup sur coup.

APRÈS COUP. loc. adv. Trop tard, après qu'une chose est arrivée, est faite. Vous voulez produire des pièces quand votre procès est jugé; c'est venir après coup. Des ornements ajoutés après coup.

À TOUS COUPS. loc. adv. et fam. À tous propos, à tous moments, souvent. Il vient à tous coups me quereller. Il tombait à tous coups.

ENCORE UN COUP. adv. Encore une fois. Il s'emploie principalement lorsqu'on répète avec vivacité ce qu'on a déjà dit. Encore un coup, je vous dis que cela ne m'est pas possible.

Il se dit encore de La façon dont on taille l'étoffe, le cuir, etc., pour l'employer. Cet habit, ce pantalon ne va pas bien, la faute en vient de la coupe. Ce tailleur est habile à la coupe. Ce cordonnier a la coupe excellente.

Il se dit également de L'art, de la manière de tailler les pierres qui entrent dans la construction des edifices. Il entend bien la coupe des pierres. Traité de la coupe des pierres. On le dit aussi de L'action même de tailler des pierres. La coupe de ces pierres est difficile.

COUPABLE. adj. des deux genres. Qui a commis quelque faute, quelque crime. On l'accuse de ce crime, de cette faute, et il en est coupable. S'avouer coupable. Se rendre coupable d'une faute. C'est le plus coupable de tous. Extrémement coupable. Elle est coupable de tel crime. On l'a trouvé, il s'est trouvé La coupe d'un cintre, d'un dóme, la coupe coupable. L'accusé fut déclaré coupable. Vous d'une plate-bande, d'un escalier, L'inclinaiétes bien coupable. S'il s'enfuit, on le croira son des joints, des voussoirs d'un arc. On coupable. Étre coupable de trahison. Étre cou-dit dans ce sens, Donner plus ou moins de pable de négligence. coupe à une plate-bande, etc.

Il se dit aussi Des choses qui rendent Fig., La coupe d'un ouvrage, d'une pièce coupable, ou qui appartiennent à une per-de theatre, La manière dont les parties en sonne coupable. Pensée coupable. Dessein sont distribuées. La coupe en cinq actes est coupable. Action coupable. Négligence coupa- la meilleure pour une tragédie. ble. Main coupable. Conscience coupable. Üne audace coupable.

Fig., La coupe des vers, des phrases, La manière dont les repos sont ménagés dans COUPABLE, s'emploie souvent comme les vers, dans les phrases. La coupe du style, substantif, mais seulement en parlant Des La manière de composer le discours de personnes. La justice atteindra les coupables, phrases plus ou moins longues, suivant la C'est vous qui êtes le coupable. Les remords nature des idées. La coupe de ses vers est qui tourmentent le coupable. Punir un coupa-heureuse. Ces phrases ont une coupe hardie. ble. Frapper l'innocent et le coupable. Cet écrivain connait parfaitement la coupe du style.

Il se dit quelquefois, familièrement et en plaisantant, de Celui qui a fait une chose et qui cherche à cacher qu'il en est l'auteur. Vous désiriez connaître l'auteur de cet ouvrage : voici le coupable, vous voyez le coupable.

COUPANT, ANTE. adj. Qui coupe. Ce couteau n'est pas assez coupant. Cette herbe est coupante. Il est familier.

COUPE. s. f. Action de couper. La coupe des blés. La coupe des cheveux.

Cette étoffe est dure à la coupe, Elle résiste au ciseau, et, en la coupant, on s'aperçoit qu'elle est dure.

COUPE, se dit particulièrement de L'action de couper un bois sur pied. La coupe des bois, d'un bois taillis, d'un bois de haute futaie. La coupe s'en fait de neuf ans en neuf ans, de cent ans en cent ans, clc.

Il se dit également Du bois destiné à être coupé. Il y a tant d'arpents à la coupe de cette année. Cette coupe est bonne, est meilleure que la précédente. J'ai vendu la coupe tant. Ce bois n'est pas en coupe. Mettre des bois en coupe réglée.

COUPE, se dit aussi en parlant De certains fruits que l'on coupe, que l'on ouvre pour voir s'ils sont bons. Il m'a vendu ce melon à la coupe.

Il se dit dans le même sens en parlant Des monnaies. On n'a reconnu la fausseté de cette monnaie qu'à la coupe.

COUPE, se dit aussi de L'endroit par où une chose a été coupée. Ce drap est beau à la coupe. Voyez la coupe de ce drap. La coupe d'un tronc d'arbre scié horizontalement.

Il signifie, en termes d'Architecture et de Charpenterie, La représentation d'un édi

COUPE, aux Jeux de cartes, se dit de La séparation qu'un des joueurs fait d'un jeu de cartes en deux parties, après que celui qui donne a mêlé. Il a la coupe malheu

reuse.

Faire sauter la coupe, Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l'état où il était avant qu'on eût coupé. Cet escamoteur fait très-habilement sauter la coupe. C'est un escroc qui fait sauter la coupe.

Fig. et fam., Cet homme est heureux à la coupe. Manière adoucie de dire qu'un homme est soupçonné de tricher au jeu.

Etre sous la coupe de quelqu'un, Être le premier en cartes, et ouvrir le jeu immédiatement après la coupe et la distribution des cartes. Je n'aime pas à étre sous sa coupe.

Fig. et fam., Etre, se trouver sous la coupe de quelqu'un, Être dans sa dépendance, et exposé aux effets de son ressentiment. S'il tombe jamais sous ma coupe...

COUPE. s. f. Tasse, sorte de vase ordinairement plus large que profond. Coupe d'argent. Coupe d'or, de vermeil doré. Coupe de cristal. Coupe ciselée. Boire dans une coupe.

Il se dit, en Poésie, de Toute espèce de vase à boire. Remplir sa coupe d'un vin frais. Il s'emploie aussi dans plusieurs phrases figurées, telles que: Boire à la coupe du plaisir. Epuiser la coupe du malheur. Etc.

Boire la coupe jusqu'à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et crueile, un malheur dans toute son élendue. On dit plus ordinairement, Boire le calice jusqu'à la lie.

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