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Il signifie aussi, Exprimer, débiter ses opinions, ses raisonnements d'un ton décisif, sentencieux et tranchant, et en homme qui veut régenter. Il dogmatise perpétuelle ment. Il dogmatise sur tout. On est ennuyé de l'entendre dogmatiser.

DOGMATISEUR. s. m. Celui qui a l'habitude de prendre un ton dogmatique. Il se dit toujours en mauvaise part. C'est un grand dogmatiseur.

DOGMATISTE. s. m. Celui qui établit des dogmes, qui dogmatise.

servir d'assez bonnes choses, mais il n'y en avait qu'à lèche-doigts.

Fig., Montrer quelqu'un au doigt, S'en moquer publiquement, s'en moquer comme d'une personne décriée ou ridicule. C'est un homme qu'on montre au doigt. Il se fait montrer au doigt.

Fig. et fam., Donner sur les doigts à quelqu'un, Le châtier, lui faire souffrir quelque peine, quelque dommage, quelque confusion. Avoir sur les doigts, Recevoir la punition, le châtiment de quelque faute, de quelque imprudence.

Prov. et fig., S'en mordre les doigts, Se repentir de quelque chose. Vous avez trop de confiance en lui, vous pourriez bien un jour vous en mordre les doigts.

DOGME. s. m. Point de doctrine, proposition ou principe établi, ou regardé comme une vérité incontestable. Il se dit surtout en matière de Religion et de Philosophie. Les dogmes de la religion. Des dogmes religieux. Les dogmes de la foi sont immuables, Prov. et fig., C'est une bague au doigt, se mais la discipline peut recevoir des change- dit D'une chose de prix dont on peut touments. Les dogmes de la philosophie. Des jours se défaire avec avantage. Il se dit dogmes philosophiques. Établir des dogmes. aussi D'une place, d'un emploi qui donne Adopter un dogme. Le dogme de l'immorta- un traitement et peu d'occupation. Votre lité de l'ame. Par extension, Des dogmes po-place vous laisse du loisir, c'est une bague litiques, littéraires, etc. au doigt.

İl se dit absolument, au singulier, Des dogmes d'une religion. Attaquer le dogme. Disputer sur le dogme. Fixer le dogme.

DOGRE. s. m. T. de Marine, emprunté du hollandais Dogger-boot. Batiment de commerce qui sert ordinairement à la pêche du hareng et du maquereau, dans la Manche et dans les mers du Nord.

DOGUE. s. m. Espèce de chien ordinairement gros et fort, qui a le museau noir et écrasé, les lèvres épaisses et pendantes, et dont on se sert pour garder les maisons, les basses-cours, etc. Gros dogue. Dogue d'Angleterre.

Fig. et fam., Étre d'une humeur de dogue, Etre de fort mauvaise humeur. On dit aussi, Il a de l'humeur comme un dogue. DOGUIN, INE. s. Mâle et femelle de petits dogues.

DOI

Fig., Avoir des yeux au bout des doigts, Avoir le tact très-fin, faire avec habileté des ouvrages de la main très-délicats.

Fig. et fam., Avoir de l'esprit au bout des doigts, Être adroit aux ouvrages de la main. Avoir de l'esprit jusqu'au bout des doigts, Avoir beaucoup d'esprit, faire paraitre de l'esprit jusque dans les plus petites choses.

Fam., lly met les quatre doigts et le pouce, se dit D'un homme qui prend avidement et malproprement dans un plat ce qui est à sa portée. Cela se dit, par extension, en parlant De tout ce qu'une personne fait sans ménagement et sans délicatesse.

Prov. et fig., Ils sont comme les deux doigts de la main, ce sont les deux doigts de la main, se dit De deux personnes extrêmement unies d'amitié.

Prov. et fig., Il ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l'écorce, ou Entre l'arbre et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt, Il ne faut pas s'ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et sœur, mari et femme.

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au doigt et à l'œil, Elle est fort mauvaise, et il faut toucher souvent à l'aiguille pour la mettre sur l'heure.

Fig. et fam., Il croit que, pour réussir, il ne faut que souffler et remuer les doigts, C'est un homme avantageux qui croit que tout lui est facile.

Fig. et fam., Mon petit doigt me l'a dit. Phrase qu'on emploie quelquefois avec les enfants, pour leur faire croire que l'on sait la vérité de quelque chose qu'ils ne veulent pas avouer. Je sais ce que vous avez fait, mon petit doigt me l'a dit.

Fig., Le doigt de Dieu, se dit, dans certaines phrases du style élevé, pour désigner Ce qui est ou parait être une manifestation de la volonté particulière de Dieu. Le doigt de Dieu est ici. On y voit, on y reconnait le doigt de Dieu.

DOIGT, se dit aussi pour indiquer Une petite mesure qui équivaut plus ou moins exactement à un travers de doigt. Il s'en faut seulement deux doigts qu'il y en aut une aune. L'épée lui entra de trois doigts dans le corps. Il n'a pas grandı d'un doigt depuis trois ans. La rivière est crue, est plus haute de quatre doigts qu'elle n'était hier. Il n'y avait qu'un doigt de vin dans le verre. Boire un doigt de vin, un petit doigt de vin. Donnez-m'en encore un doigt. Je n'en veux boire qu'un doigt.

Par exagérat., Cette femme se met un doigt, deux doigts de rouge sur le visage, Elle se met beaucoup de rouge.

Fig. et fam., Faire un doigt de cour à une femme, Lui dire des galanteries, lui faire un moment la cour.

À deux doigts, se dit quelquefois Pour exprimer une très-petite distance. Étre à deux doigts d'un précipice. Il est tombé une tuile qui a passé à deux doigts de ma téte.

Fig., Être à deux doigts de sa ruine, de sa perte, etc., En être fort proche.

DOIGT, signifie, en termes d'Astronomie, La douzième partie du diamètre apparent du soleil ou de la lune. Cette éclipse de lune ne fut que de quatre doigts.

DOIGTER. v. n. T. de Musique. Placer, Fam., Ne faire uvre de ses dix doigts, poser, faire agir les doigts, selon une Ne faire rien du tout, ne point travailler. certaine méthode, sur l'instrument dont on Prov. et fig., Savoir une chose sur le bout joue. Il se dit surtout en parlant Des indu doigt, La savoir parfaitement de mé-struments à touches ou à manche, tels que moire. Savoir sa leçon sur le bout du doigt, le piano et le violon. Il a une manière de sur le bout de son doigt. doigter fort vicieuse. Il commence à bien doigter.

DOIGT. s. m. (On ne prononce point le G.) Chacune des parties mobiles et distinctes qui terminent la main ou le pied de l'homme. Doigts longs, courts, menus, etc. Les cinq doigts de la main. Les quatre doigts et le pouce. Les doigts du pied. Le gros doigt. Le petit doigt. Le doigt du milieu. Le doigt annulaire. Les ongles des doigts. Les jointures, les articulations des doigts. Remuer les Fig. et fam., Toucher du bout du doigt, doigts. Faire craquer ses doigts. Avoir mal Toucher légèrement, ne pas trop appuyer. au doigt, à un doigt. Un mal de doigt. Il a une Il ne faut toucher cela que du bout du doigt. bague au doigt. Compter par ses doigts, sur On dit aussi figurément, en parlant D'une ses doigts. Toucher du bout du doigt. Presser chose qui est sur le point d'arriver, qu'on quelque chose du doigt. Je voudrais qu'il y touche du bout du doigt, qu'On la touche m'en eût coûté un doigt, un doigt de la du doigt. main, et que cela fût arrivé, ne fût pas arrivé. Il s'en fallait à peine d'un travers de doigt que le coup ne fut au cœur. Cette sauce est excellente, on s'en lèche les doigts.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De quelques animaux. La main, les doigts du singe. Doigt de canard, de bé

casse, etc.

Les doigts d'un gant, Les parties d'un gant dans lesquelles entrent les doigts.

Fig. et fam., A leche-doigts, se dit en parlant Des choses à manger qui sont données en trop petite quantité. Îl nous a fait

Fig., Faire toucher une chose au doigt, au doigt et à l'œil, La démontrer clairement, en convaincre par des preuves indubitables, telles que sont ordinairement celles que l'on acquiert par la vue et par le toucher.

Fig. et fam., Mettre le doigt sur quelque chose, Deviner, découvrir une chose. C'est cela, vous avez mis le doigt dessus. Il a mis | le doigt sur la difficulté.

Fig. et fam., Être servi au doigt et à l'œil, Être servi ponctuellement, avec grande exactitude et au premier signe.

Fam. et par plaisanterie, Cette montre va

DOIGTER, est aussi substantif masculin, et signifie, La méthode, la manière de doigter. Un bon doigter. Un mauvais doigter. Če maître a un excellent doigter. L'étude du doigter. Indiquer le doigter.

DOIGTIER. s. m. Ce qui sert à couvrir un doigt. Un doigtier de cuir. Un doigtier de linge.

DOIT. T. de Commerce. Voyez DEVOIR.

DOL

DOL. s. mn. T. de Jurispr. Tromperie, fraude. Sans dol ni fraude. Il y a eu dol dans le contral.

DOLCE, adv. T. de Musique, emprunté de l'italien. Il sert à indiquer une expres

sion douce dans l'exécution.

DOLÉANCE. s. f. Plainte. Il est principa

lement usité au pluriel. Faire ses doléances. | un certain temps déterminé par les lois,
Conter ses doléances. De grandes doléances. cessent d'être la propriété des auteurs ou
DOLÉANCRs, se disait autrefois Des de- de leurs héritiers. Cette pièce de théâtre, ce
mandes ou représentations contenues dans livre est dans le domaine public. Les ouvrages
les cahiers des états généraux ou provin- de ce genre tombent dans le domaine public
ciaux, pour demander le redressement de tant d'années après la mort de leur auteur,
quelque grief, la diminution ou la sup- de l'inventeur.
pression d'un impôt, etc.

DOLEMMENT. adv. D'une manière dolente. Parler dolemment. Il est familier.

DOLENT, ENTE. adj. Triste, affligé, plaintif. On ne l'emploie guère que par moquerie. Il est toujours dolent. Un visage dolent. Une mine dolente. Un ton dolent. Une voix dolente. Faire le dolent. Dans cette dernière phrase, Dolent est pris substantive

ment.

DOLER. v. a. Aplanir un morceau de bois, le rendre uni, ou le réduire à l'épaisseur convenable avec la doloire. Il faut doler ces planches. Ces douves n'ont pas été bien dolées.

DOLE, ÉE. participe.

DOLIMAN. s. m. Robe longue, ouverte par devant, qui se met par-dessus les autres vêtements, et qui est en usage chez les Turcs.

DOLLAR. s. m. Monnaie des États-Unis, dont le cours ordinaire du commerce fixe la valeur à cinq francs, terme moyen.

DOLMAN. s. m. Veste de hussard dont les manches restent pendantes, et qui n'est retenue sur les épaules que par un cordon. Mettre son dolman.

DOLOIRE. s. f. Instrument de tonnelier à lame très-large, qui sert à unir le bois ou à le réduire à l'épaisseur convenable. Aplanır le bois avec une dolore. Tailler des douves avec la doloire.

DOM

DOM. Titre d'honneur qui vient du latin Dominus (Seigneur), et que l'on joint aux noms propres des membres de certains ordres religieux, tels que les bénédictins et les feuillants. Dom Calmet. Voyez DoN.

DOMAINE. s. m. Possession, propriété d'une chose réputée Bien. Il y a plusieurs manières d'acquérir le domaine d'une chose. Cela est du domaine d'un tel. Celui qui payait le cens au seigneur de la terre avait le domaine utile, et le seigneur auquel on payait le cens avait le domaine direct.

Il se dit plus ordinairement pour Bien, fonds, héritage. Cela fait partie de son domaine. Voilà où finit son domaine. Un beau domaine. De vastes domaines. La vente d'un domaine.

Le domaine de la couronne, Les biens qui font partie de la liste civile, et dont les revenus se versent au trésor de la couronne. Le domaine privé, Les biens qui sont la propriété privée du souverain, à quelque titre que ce soit.

Domaine extraordinaire. On nommait ainsi, sous l'empire, Le produit des biens de conquêtes qui ne figurait pas au budget de l'Etat.

Le domaine, signifie aussi quelquefois, L'administration des domaines, ou Celle du domaine de la couronne. Plaider contre le domaine. Les causes qui intéressent le do

maine.

DOMAINE, se dit figurément de Tout ce
qu'embrasse un art, une science, une fa-
culté de l'intelligence, etc., de tout ce qui
s'y rapporte ou en dépend. Agrandir, éten-
dre le domaine d'un art, d'une science. Cette
question est du domaine de la politique. Ce
sujet est du domaine de l'imagination."
Cela n'est point de mon domaine, Cela
n'est pas de ma compétence.

|

État domestique, État d'une personne qui sert, moyennant des gages, dans la maison d'une autre. Il signifie aussi, L'état d'un animal domestique ou rendu domestique. On dit dans un sens analogue au premier; Emploi domestique. Fonction domestique. Services domestiques. Etc.

DOMESTIQUE, se dit encore par opposition à Étranger. Exemples domestiques. Troubles domestiques. Guerres domestiques. Ennemi domestique.

DOMESTIQUE, S'emploie aussi comme substantif masculin, et se dit de Tout serviteur à gages. Il a un bon domestique, un mauvais domestique, un domestique fidèle. Il a renvoyé ses domestiques. Prendre un domestique. On doit répondre de ses domestiques.

Il s'emploie de mème, au féminin, pour Servante. J'ai envoyé ma domestique au marché. Il a une domestique intelligente et fidèle.

DOMESTIQUE, substantif masculin, se dit collectivement de Tous les serviteurs d'une maison. Il a changé tout son domestique. Il a un nombreux domestique. Mon domestique se réduit à un valet et une servante.

Il se dit encore pour L'intérieur de la maison, du ménage. Je ne veux point qu'on se mele de mon domestique. Je ne veux pas qu'on sache ce qui se passe dans mon ́domestique.

DOMANIAL, ALE. adj. Qui est du do- DOMESTIQUEMENT. adv. En qualité de maine de l'État ou de la couronne. Biens domestique, à la manière d'un domestique. domaniaux. Droit domanial. Rentes doma-Servir quelqu'un domestiquement. niales. Il signifie aussi quelquefois, Familièrement. Il vit domestiquement avec nous. Ce mot est peu usité.

DÔME. s. m. Ouvrage d'architecture en forme de coupe renversée, qui surmonte un grand édifice; et, par extension, Tout autre ouvrage de même forme. Le dôme d'une église. Le dôme du Val-de-Gráce. Le dôme des Invalides. Le comble de ce pavillon, ce ciel de lit est fait en dóme. Dôme surbaissé. Dôme à pans, Celui dont le plan est un polygone. Dôme de verdure, de feuillage, Voûte de verdure, couvert de feuillage.

DOMERIE. s. f. Non. que prenaient autrefois certaines abbayes qui étaient des espèces d'hôpitaux.

DOMESTICITÉ. s. f. Condition d'une personne qui est au service d'une autre. Ce témoin n'a pas été reçu à déposer en faveur de son maître, à cause de la domesticité.

Il se dit quelquefois, collectivement, de Tous les domestiques d'une maison. La domesticité d'une maison, d'un palais.

DOMESTICITÉ, se dit aussi en parlant Des animaux qu'on parvient a apprivoiser, par opposition à ceux qui demeurent dans l'état sauvage. La plupart des animaux dégénèrent dans l'état de domesticité.

DOMICILE. s. m. La demeure d'une personne, le lieu qu'elle a choisi pour son habitation ordinaire, et où elle a fixé son principal établissement. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence et d'Administration. Changement de domicile. La femme n'a point d'autre domicile que celui de son mari. Signifié à sa personne, en son domicile. Il a établi son domicile à Paris. C'est un homme sans domicile. Violation du domicile. Domicile de droit. Domicile de fart.

Domicile élu, Domicile fictif qu'une personne a déclaré choisir pour y recevoir certaines notifications ou significations. On dit dans un sens analogue, Elire domicile, faire élection de domicile en tel endroit, etc.; et on appelle par opposition Domicile réel, Le lieu où la personne habite réellement.

Domicile politique, Le lieu où une personne exerce ses droits politiques. On appelle par opposition Domicile civil, Le do micile ordinaire. Le domicile politique et le

domicile civil sont ordinairement réunis.

Le domaine public, le domaine de l'État, et absoluments Le domaine ou Les domaines, DOMESTIQUE. adj. des deux genres. Qui A DOMICILE. loc. adv. Au domicile, à la Les biens qui appartiennent à l'État, et est de la maison, qui appartient à la mai- demeure de la personne à laquelle ce dont dont les revenus se versent au Trésor. Les son; ou Qui a rapport au ménage, à l'inté-on parle est adressé, destiné. Un exploit sichemins, les rues, les ports, les fleuves, et en rieur de la famille. Économie domestique. La gnifié à domicile. Secours à domicile. Bains à général toutes les choses qui ne sont pas sus- vie domestique. Le bonheur domestique. Af-domicile. ceptibles d'une possession privée, appartien-faires domestiques. Chagrins domestiques. Les nent au domaine public. Le domaine de l'État, travaux domestiques. Les dieux domestiques. le domaine est inaliénable. Direction ou admi- Le culte domestique. nistration générale de l'enregistrement et des domaines. Receveur des domaines.

Être dans le domaine public, tomber dans le domaine public, se disent particulièrement Des ouvrages littéraires et des autres productions de l'esprit ou de l'art, qui, après

Il se dit aussi Des animaux qui vivent dans la demeure de l'homme, qui y sont élevés et nourris, par opposition à ceux qui vivent dans l'état sauvage. Le chien, le cheval, sont des animaux domestiques. Le chat domestique et le chat sauvage.

DOMICILIAIRE. adj. des deux genres. Qui concerne le domicile. On ne l'emploie guère que dans cette locution, Visite domi ciliaire, Visite faite dans le domicile de quelqu'un par autorité de justice.

DOMICILIER (SE). v. pron. T. de Jurispr. Prendre une habitation fixe dans un lieu. Ce verbe était autrefois d'usage à ses temps composés. Il s'est domicilié dans cette

ville. On ne l'emploie guère aujourd'hui qu'au participe.

DOMICILIE, ÉE. participe. Qui a un domicile, une demeure certaine. Il est domicilié dans telle commune. Il est domicilié. Domicilié et patenté.

son tempérament. Une grande pensée domine
dans cet ouvrage.

DOMINOTIER. s. m. Marchand de do

minoterie.

Il se dit encore, figurément, Des choses DOMMAGE. s. m. Perte, détriment, préplus élevées que d'autres, et surtout Des judice. Grand, notable dommage. Causer du lieux élevés d'où l'on découvre une plus ou dommage. Cela me porte dommage. Cela lui moins grande étendue de pays, ou qui en fait dommage de cent mille francs. Faire du DOMINANT, ANTE. adj. Qui domine, tiennent d'autres en sujétion. Il domine, sa dommage. Recevoir du dommage. Éprouver qui a la prépondérance, qui prévaut. Il se téte domine au-dessus de la foule. Ce château, un grand dommage. Réparer un dommage. Le dit au propre et au figuré. Parti dominant. cette tour domine sur toute la plaine. La ci-dommage n'est pas grand. Religion dominante. Passion dominante. Hu-tadelle domine sur la ville. meur dominante. Goût dominant. Couleur do- Il s'emploie aussi comme verbe actif, minante. Il y a dans cet ouvrage une idée dans l'acception précédente. Une colline dominante à laquelle tout est subordonné. Cet dominait la plaine. La citadelle domine la homme est obsédé d'une idée dominante qu'il ville. applique à tout.

En Droit féodal, Fief dominant, seigneur dominant, Fief, seigneur de qui relève un autre fief ou un autre seigneur.

Il se dit particulièrement pour Dégât. Lu gréle, l'inondation a causé beaucoup de dommage. Des moutons sont entrés dans ce champ, et y ont fait un grand dommage.

C'est dommage, c'est grand dommage, c'est Il s'emploie également comme verbe ac- bien dommage, c'est un grand dommage, etc., tif, dans le sens de Maitriser, gouverner, C'est une chose fâcheuse, désagréable, aftant au propre qu'au figuré. Ce ministre do- fligeante, c'est un grand malheur, une mine le prince. Il s'est toujours laissé domi- grande perte. Ce jeune homme se perd, et ner par En Jurispr., Fonds dominant, Celui en les femmes. Cet homme veut domi- c'est dommage, c'est vraiment dommage, faveur duquel une servitude est établie surner tout le monde. Un homme que la passion c'est bien dommage, car il promettait beaudomine. Il faut que la raison domine les pas-coup. C'est dommage que vous n'ayez point sions. Savoir dominer les événements, les appris cela plus tôt. Il est bien dommage que nous avons perdu une si grande partie des ouvrages de Tacite et de Tite-Live. Quel dommage que vous ne soyez pas venu ce jour-là?·

un fonds voisin; par opposition à Fonds servant, Celui sur lequel la servitude est

établie.

DOMINANTE. s. f. T. de Musiq. La note qui fait la quinte au-dessus de la note tonique ou fondamentale. Dans le ton d'ut, sol est la dominante. La tonique et la dominante déterminent le ton.

Sous-dominante, La note qui fait la quarte au-dessus de la tonique. Dans le ton d'ut, fa est la sous-dominante.

DOMINATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui domine, qui s'arroge une grande autorité, qui exerce un grand empire. Dominateur de l'univers. Les dominateurs des nations. Cette nation fut longtemps la dominatrice des mers. Insolent dominateur. Ces passions deviennent les dominatrices de l'âme.

minatrice.

circonstances.

DOMINÉ, ÉE. participe.
DOMINICAIN, AINE. s. Religieux, reli-
gieuse de l'ordre de Saint-Dominique.
DOMINICAL, ALE. adj. Qui appartient
au Seigneur. On l'emploie surtout dans ces
deux locutions: L'oraison dominicale, le
Pater, prière que Notre-Seigneur enseigna
à ses disciples. Lettre dominicale, La lettre
qui marque, dans le calendrier, le jour
du Seigneur, c'est-à-dire, le dimanche. Le
cycle des lettres dominicales est de vingt-huit

ans.

C'est dommage, c'est vraiment dommage, se disent quelquefois familièrement, dans un sens ironique. Il ne m'accuse pas, c'est dommage. On dit aussi, ironiquement et comme par une espèce de défi, C'est dommage qu'il ne fasse cela, c'est dommage qu'il ne se joue à moi, S'il osait faire cela, s'il osait se jouer à moi, il s'en repentirait.

En Jurispr., Dommages et intérêts, ou Dommages-intérêts, L'indemnité qui est due DOMINICALE, s'emploie aussi comme sub- à quelqu'un pour le dommage, pour le stantif féminin, et se dit Des sermons pré-préjudice qu'on lui a causé. Adjuger, se chés les dimanches qui n'appartiennent faire adjuger des dommages et intérêts. À Il s'emploie aussi adjectivement. Esprit ni à l'avent ni au carême. Précher les domi-peine de tous dépens, dommages et intérêts. dominateur. Pouvoir dominateur. Force do-nicales ou la dominicale. Les dominicales de La liquidation des dommages-intérêts. Bourdaloue. DOMMAGEABLE. adj. des deux genres. DOMINO. s. m. Camail noir que les ecclé- Qui cause, qui apporte du dommage. Domsiastiques portent aux offices, pendant l'hi-mageable au public. Cette entreprise lui a été ver. Les prétres ont quitté leur domino. On fort dommageable. dit plus ordinairement, Camail. DOMPTABLE. adj. des deux genres. (Dans Il se dit aussi d'Un habillement ou cos-ce mot et dans les trois suivants, on ne fait tume de bal, composé d'une robe ouverte, pas sentir le P, et OM se prononce ON.) descendant jusqu'aux talons, et d'une espèce Qu'on peut dompter, qu'on peut adoucir. de capuchon ou camail. Domino de taffetas L'adresse rend domptables les animaux les plus farouches. Ce cheval est domptable maintenant. Il s'emploie plus ordinairement avec la négation. Ce cheval n'est pas domptable. Ce jeune homme, ce caractère n'est plus domptable.

DOMINATION. s. f. Puissance, empire, autorité souveraine. Il se dit tant au propre qu'au figuré. Domination tyrannique, injuste, absolue. Vivre sous la domination française, anglaise, etc. Usurper la domination. L'esprit de domination. Etendre sa domination. Affer mir sa domination. Jamais domination plus dure n'avait pesé sur eux. La domination de l'ame sur le corps, sur les sens.

DOMINATIONS, au pluriel, et dans le langage mystique, désigne Un des ordres de la hiérarchie des anges. Les Puissances, les Trónes et les Dominations.

bleu. Elle était en domino.

Il se dit, par extension, d'Une personne en domino. Je n'ai pu reconnaitre le domino qui m'a parlé. Des dominos.

DOMPTER. v. a. Subjuguer, réduire sous son obéissance, vaincre, sui monter. Domp ter une nation. Dompter des peuples. Hercule dompta les monstres.

DOMINO, se dit encore d'Un jeu qui se joue avec des espèces de dés d'ivoire ou d'os, DOMINER. v. n. Commander souveraine-très-plats et plus longs que larges, où les ment, avoir une puissance absolue. Alexan- points ne sont marqués que sur une des dre domina sur l'Asie. Ce peuple, cette puis- laces. Jouer au domino. Jouer aux dominos. sance domine sur les mers. Il se dit également de Chacune des pièces Il se dit aussi en parlant Des animaux, de ce jeu, ou de La réunion de ces pièces. et signifie, Les assujettir, leur faire perdre Les points de ce domino sont effacés. Ap-le naturel indépendant qu'ils avaient dans portez-nous un domino. l'état sauvage. Dompter un cheval, un tau

Il signifie aussi, tant au propre qu'au figuré, Exercer de l'empire, de l'influence sur quelqu'un ou sur quelque chose, ou Avoir de la prépondérance, prévaloir. Il domine au conseil, dans sa compagnie. Il veut dominer sur tout le monde. Il aime à dominer. Il veut toujours dominer. La raison doit dominer sur les passions. Un cœur où l'ambition domine. Le goût qui domine maintenant.

Il s'emploie aussi figurément. Dompter ses passions. Dompter sa colère.

Faire domino, Placer son dernier dé, lors-reau.
qu'il en reste encore à l'adversaire; ce qui
fait gagner la partie. On dit elliptiquement,
Domino, pour annoncer que l'on fait do-
mino.

ter ses passions.

Il se met quelquefois avec le pronom personnel, comme dans cette phrase, ApDOMINOTERIE. s. f. Nom que l'on don-prendre à se dompter, c'est-à-dire, À dompe Il se dit, particulièrement, De ce qui parait nait autrefois à Toutes sortes de papiers le plus parmi d'autres choses, de ce qui se marbrés et autres papiers colorés, et que fait le plus remarquer, de ce qui est le plus l'on donne encore Aux papiers imprimés fort. Cette figure domine dans le tableau. Le de diverses couleurs, qui servent à diffébleu domine dans cette étoffe. Le powre do-rents jeux, tels que le loto, le jeu de l'oie, mine dans cette sauce. La bile domine dans etc.

DOMPTÉ, ÉE. participe.

DOMPTEUR. s. m. Celui qui dompte. Hercule est appelé le dompteur des monstres. Dompteur des nations. Il ne se dit point absolument.

DOMPTE-VENIN., s. m. T. de Botan. Plante ainsi nommée parce qu'on la regardait autrefois comme un préservatif contre les venius. Le dompte-venin est une espèce d'asclepias.

DON

DON. s. m. Présent, gratification qu'on fait à quelqu'un. Faire un don à quelqu'un. Lui faire don de quelque chose. Les dons faits à une église, à un hospice. Recevoir un don. Donner en pur don. Je n'ai pas acheté ce livre, c'est un don de l'auteur. Don irrévocable. Il se disait autrefois, dans un sens particulier, de Certaines gràces utiles accordées par le prince. Il eut l'avis de cette aubaine, et il en demanda le don au roi, il en obtint le don du roi. Il en eut le don. Enregistrer un don.

Don gratuit, Don que les assemblées du clergé, ou les états des provinces, faisaient au roi, pour subvenir aux besoins de l'É

tal.

Don mutuel, Donation mutuelle que se font le mari et la femme de l'usufruit de leur bien, pour que le survivant en jouisse. Prov., Il n'y a pas de plus bel acquét, il n'y a si bel acquét que le don, Il n'y a point de bien plus agréablement, plus aisément acquis que celui qui nous est donné.

que le mot de Monsieur en France. Voyez
Doм.

DONATAIRE. s. des deux genres. T. de
Jurispr. Celui ou celle à qui on a fait une
donation.

DONATEUR, TRICE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui a fait une donation. DONATION. s. f. Don qui se fait par acte public. Donation entre-vifs. Donation à cause de mort. Donation pure et simple. Donation conditionnelle. Donation irrévocable. Faire une donation. Révoquer une donation. Casser une donation. Accepter une donation. Acte de donation. Traité des donations.

Il se dit aussi de L'acte par lequel on fait une donation. La donation n'est pas revêtue de toutes les formalités requises.

DONATISTE. s. m. Nom d'anciens schismatiques, dont le chef était l'évêque Donat, et selon lesquels il n'y avait plus d'Église qu'en Afrique. Le schisme des donatistes commença en 311.

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DONC. Conjonction qui sert à marquer la conclusion d'un raisonnement. Il respire, donc il vit. Je pense, donc j'existe.

On l'emploie également Pour marquer toute autre espèce d'induction, pour exprimer qu'une chose est ou doit être la conséquence, le résultat d'une autre, qu'elle a lieu en conséquence d'une autre. Ainsi donc vous refusez. Vous êtes donc bien décidé. Il faut donc vous obéir. Vous serez donc toujours le même. Vous voyez donc bien que j'avais raison. Votre père est donc arrivé. Ils Poétiq. et fig., Les dons de Cérès, Les mois-partirent donc secrètement. sons, les blés; Les dons de Flore, les dons du printemps, etc., Les fleurs; Les dons de Bacchus, Les raisins, la vendange, le vin; Etc.

Fig., Les dons de la terre, Les productions de la terre.

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DONNE. s. f. Action de distribuer les cartes au jeu. Il ne faut pas changer sa donne. Perdre sa donne.

DONNER. v. a. Faire don à quelqu'un de quelque chose, l'en gratifier, lui en transmettre gratuitement la propriété ou la jouissance. Donner de l'argent, une terre, une maison. Donner en toute propriété. Il lui donna une fort belle dot. C'est un homme qui donne tout ce qu'il a. Il donne tout son bien aux pauvres. Donner quelque chose pour étrennes. Donner les étrennes. Donner une bague, des rubans, etc. Ce livre se donne et ne se vend pas. Le roi lui a donné une pension. La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner à propos. Il donne de fort mauvaise gráce.

En Jurispr., Donner et retenir ne vaut, Celui qui fait une donation ne peut, sous peine de nullité de l'acte, y ajouter une clause qui en détruise l'effet. Cela a passé en proverbe, pour dire qu'On ne peut retenir ce que l'on donne.

Donner l'aumône, Donner de l'argent ou quelque autre chose par aumône, par charité.

Fam. et par exagérat., Il donnerait jusqu'à sa chemise, se dit D'un homme extrêmement charitable et libéral.

Prov., On ne donne rien pour rien. Prov., À donner donner, à vendre vendre, Quand on vend, il n'est point question d'user de libéralité; et quand on donne, il ne faut point faire acheter ce qu'on donne.

Prov., Qui donne tót, donne deux fois, C'est ajouter au prix d'une grâce que de l'accorder promptement.

Prov. et fig., Il n'en donnerait pas sa part aux chiens, se dit D'un homme qui se croit bien fondé dans les prétentions qu'il a sur quelque chose.

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Cette conjonction sert encore à marquer une sorte d'étonnement, la surprise que l'on éprouve d'une chose à laquelle on ne s'attendait point, etc. J'étais donc destiné DON, se dit figurément Des biens, des à lui survivre! Voilà donc tout le fruit que qualités physiques ou morales, des avanta-j'ai retiré de mes soins! Qu'avez-vous done? ges qu'on reçoit de la Divinité, de la na- Que dit-il donc là? Qu'ai-je donc fait pour Fig. et fam., Donner au diable, et Se donture, du sort, etc. L'amitié, don du ciel. que vous me traitiez de la sorte? Quoi donc !ner au diable. Voyez DIABLE. Tous les dons que Dieu nous a fuits. Le ciel, il me résisterait ? la nature l'enrichit, le combla de ses dons, de ses plus beaux dons. C'est un beau don de la nature qu'une heureuse mémoire. Il était pourvu des dons les plus heureux.

Il se dit pareillement Des biens spirituels que l'on tient de Dieu, de la grace, du Saint-Esprit, etc. La foi est un don de Dieu. Les dons de la grâce doivent être préférés à tous les biens de ce monde. C'est un don du Saint-Esprit. Le don de prophétie. Le don des langues.

Elte sert aussi quelquefois à rendre plus pressante une demande, une injonction, etc. Dites-nous donc comment la chose s'est passée. Répondez donc. Donnez-moi donc cela. Gare done!

DONDON. s. f. Femme ou fille qui a beaucoup d'embonpoint et de fraicheur. Une grosse dondon. Une bonne grosse dondon. Il est familier.

DONJON. s. m. Partie la plus forte et la plus élevée d'un château, et qui est ordinai

Donner sa vie, ses jours, son sang pour quelqu'un, pour quelque chose, Sacrifier sa vie, répandre son sang par dévouement pour quelqu'un, pour quelque chose. Il est prêt à donner sa vie pour eux. Donner son sang pour la patrie.

Fig., Donner un précepteur, un gouverneur à un enfant; lui donner un maître de dessin, de danse, etc.; Donner un chef, un général à des soldats; Donner un roi à une nation etc., Mettre un enfant sous la direction d'un précepteur, d'un gouverneur; lui faire pren

Les dons de la fortune, La richesse, l'o-rement en forme de tour. Le donjon de Vin-dre des leçons de dessin, de danse, etc.; pulence.

DON, se dit aussi, particulièrement, d'Une certaine aptitude que l'on a à quelque chose. Il a le don de bien parler. Le don de la parole. Le don de l'éloquence. Il a le don de plaire à tout le monde, le don de plaire. Je n'ai pas le don de deviner. On l'emploie quelquefois ironiquement. Il a le don de déplaire, le don de se faire hair de tout le monde.

Par plaisanterie, Avoir le don des larmes, Pleurer à volonté.

DON. Titre d'honneur particulier aux nobles d'Espagne et de Portugal, et qui se met ordinairement devant le nom de baptême de celui à qui on le donne. Don Juan de Tolede. Don Luis de Haro. Le Don est devenu presque aussi commun en Espagne

cennes. Un vieux donjon.

Nommer un chef, un général à des soldats; Il se dit, par extension, d'Une tourelle Désigner celui qui régnera sur un peuple, en forme de guérite, élevée sur la plate-etc. Ils croyaient n'avoir élu qu'un chef, ils forme d'une tour. s'étaient donné un maître, un tyran. On dit de même, Donner pour chef, pour maître, | pour roi, etc.

Il se dit encore d'Un petit pavillon élevé au-dessus du comble d'une maison, et d'où la vue s'étend au loin.

DONJONNÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des tours ou châteaux qui ont des tourelles.

DONNANT, ANTE. adj. Qui aime à donner. On l'emploie surtout avec la négation. Il n'est pas donnant. La bonne femme n'est pas donnante. Il est familier.

Prov., Donnant donnant, se dit Pour exprimer qu'on ne veut donner une chose qu'en recevant une autre chose. On dit aussi, En donnant donnant.

Donner une fille en mariage à quelqu'un, La lui accorder pour femme. Il lui a donné sa fille. On dit de même, Donner pour époux, pour épouse, etc.

Avec le pron. pers., Se donner à quelqu'un, S'attacher, se dévouer à lui. Il s'est donné à un bon maître. Ce chien s'est donné à mai. 11 signifie aussi, Se mettre sous la domination de quelqu'un. Ces peuples se donnèrent aux Romains. Les Génois se donnèrent à Charles VI. Il signifie encore, Vouer à quel. qu'un toute son affection. Un cœur qui se

donne tout entier. Il signifie quelquefois, en
parlant D'une femme, Accorder les dernie-
res faveurs. Elle s'est donnée à lui.
DONNER, signifie encore simplement, Li-
vrer, mettre entre les mains, remettre,
confier. Donner un paquet au messuger.
Donner des papiers à un homme d'affaires,
à un notaire. Donner de l'argent pour aller
au marché. Donner en dépôt. Donner en
garde. Donner à crédit, à intérêt. Donner de
l'argent à la grosse. Il lui en a donné la
garde, le soin. Donner de l'ouvrage à fire.
Donner une chose à l'essai, à l'épreuve,
La donner à quelqu'un pour qu'il l'essaye,
pour qu'il l'éprouve avant que de l'acheter.
On m'a donné ce cheval à l'essai. On m'a
donné cette montre à l'épreuve.

Prov. et fig., Donner du fil à retordre, Causer bien de la peine à quelqu'un, lui susciter bien des embarras. S'il m'attaque, je lui donnerai bien du fil à retordre.

Par exagérat. et fam., Je donnerais ma téte à couper que cela est ainsi, se dit Pour exprimer une vive persuasion, une grande conviction, pour assurer fortement.

Fig. et fam., En donner à garder à quelqu'un, Vouloir lui en faire accroire. Vous m'en donnez bien à garder. On dit aussi, populairement, Il lui en a donné d'une, il lui en a donné d'une bonne, Il lui en a fait accroire.

Fig. et fam., En donner à quelqu'un, signifie, Le tromper, et quelquefois, Le battre.

Fam., Le donner au plus habile à mieux faire, Défier le plus habile de mieux faire. On dit de même, Donner quelque chose à deviner, Défier de le deviner. Je le donne au plus fin à deviner. Je vous le donne à deviner en dix fois, en vingt fors, en dix, en vingt. On dit aussi, Donner en dix, en vingt, en cent, etc., à faire une certaine chose, Défier de la faire une fois sur dix, sur vingt, etc. Voilà un coup bien heureux, je vous donne en dix, en vingt, à en faire un semblable, ou simplement, je vous le donne en dix.

En termes de Chasse, Donner le cerfaux chiens, Lancer le cerf. On dit dans le même sens, Donner les chiens, la meute. On donna les chiens à propos. On donna la vieille

meute.

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cela ne fût pas, se dit Quand on veut
exprimer que l'on serait disposé à faire de
grands sacrifices pour qu'une chose fût ou
ne fût pas. On dit de même, Que ne don-
nerais-je pas pour le revoir, pour le sauver!
etc.

analogue, en parlant D'un animal, Donner la patte.

Donner la main à une femme, Lui aider à marcher en la tenant par la main. On dit dans un sens analogue, Donner le bras à quelqu'un. On dit aussi, Se donner la main, se donner le bras, Se tenir l'un l'autre par la main, etc. Voyez BRAS.

DONNER, signifie quelquefois, Fournir, surtout en parlant De garanties, de gages, de preuves, etc. Donner des assurances, des Fam., Donner une poignée de main, Sergages, des sûretés. Donner des étages. Don-rer affectueusement la main à quelqu'un. ner caution. Donner un répondant. Donneznous-en la preuve.

Donner assurance,

quelque chose.

Assurer quelqu'un de

Donner des preuves, des marques, Manifester, faire connaitre par les effets. Il a donné des preuves de son courage, des marques de sa fidélité. On dit de même, Donner des témoignages d'estime, d'amitié, etc. Donner des signes d'embarrus, d'inquiétude, etc., Paraitre inquiet, troublé, etc. Donner signe de vie, des signes de vie, se dit D'une personne qui vit, qui respire encore, bien qu'elle soit presque inanimée, ou qu'on ait pu d'abord croire qu'elle était morte. Il ne donne plus aucun signe de vie.

Fig., Ne pas donner signe de vie, le moindre signe de vie, ne donner aucun signe de vie, se dit D'une personne absente qui n'écrit point, qui ne donne aucune marque de son souvenir dans les occasions où elle pourrait le faire.

DONNER, se prend aussi pour Apporter, présenter, offrir. Donner à laver. Donner à boire. Donnez-nous à manger. Donner des siéges. Donnez-moi un couteau, une serviette. On ne donne plus de billets au bureau. Donner une chose pour une autre, au lieu d'une autre. Donnez-moi mes habits. Donner un bouillon. Donner une prise de tabac. Donner de l'avoine à un cheval.

Prov. et fig., Donner des verges pour se fouetter, pour se faire fouetter, Fournir des armes contre soi-même.

Aux Jeux de cartes, Donner les cartes, ou simplement Donner, Distribuer aux joueurs le nombre de cartes qu'il faut à chacun d'eux. A qui est-ce à donner? Je viens de faire, c'est à vous à donner. On dit aussi, Donner beau jeu, Donner des cartes qui font un jeu favorable; et dans le sens contraire, Donner vilain jeu.

DONNER, signifie aussi, Céder, transmettre, payer en échange, en retour de quelque chose, de quelque service. Donner une chose pour une autre, en échange, en retour d'une autre. Il n'a pas voulu me le donner pour moins de six francs, à moins de six francs. On donne cela, cela se donne partout au plus bas prix. On lui donne pour cela mille francs, le logement et la nourriture. Donner des appointements. Combien qui la rend aisée à prendre. donnez-vous à vos gens par mois? Combien leur donnez-vous de gages, pour leurs gages? Combien voulez-vous que je vous en donne Je n'en veux pas donner plus de trente francs.

Fig. et fam., Donner beau jeu à quelqu'un, Lui présenter une occasion favorable de faire ce qu'il souhaite. Son adversaire lui donnait beau jeu, il n'a pas su en profiter.

Elliptiq., au Jeu de paume, Donner beau, Jouer la balle de manière qu'elle soit facile à prendre. Donner beau sur les deux toits, Envoyer la balle à son adversaire de manière qu'elle porte sur les deux toits, ce

?

Par exagérat. et fam., Je n'en donnerais pas une obole, un fetu, etc., Je ne fais aucun cas de cela, je n'en donnerais pas le moindre prix.

Par exagérat., Je donnerais tout au monde, je donnerais je ne sais combien, je ne sais quoi, etc., pour que cela fût, pour que

Fig. et fam., Donner beau ou la donner
belle à quelqu'un, Donner à quelqu'un une
occasion de dire ou de faire quelque chose.
Donner beau ou la donner belle à ses enne-
mis, Leur donner des moyens, des occa-
sions de nuire.

Ironiquement, Vous me la donnez belle,
Vous me trompez, vous vous moquez, etc.
On dit dans le même sens, Vous me la
donnez bonne.

Donner la main, Tendre la main. Donnez
un peu votre main. On dit dans un sens

Fig., Donner la main, sa main à quelqu'un, L'épouser. Il est prêt à lui donner la main. On dit de même, Donner la main d'une femme à quelqu'un, Lui donner cette femme en mariage. Je vous donne la main de ma fille.

Donner la main, signifie aussi, Céder le pas, la place d'honneur. Donner la main chez soi. On dit aussi dans le même sens, et plus ordinairement, Donner le pas.

Fig., Donner les mains à quelque chose, Y acquiescer, y consentir.

Donner à téter, donner le sein à un enfant, Le faire téter.

Donner à boire et à manger, signifie quel quefois, Tenir auberge. Ici on donne à boire et à manger.

Donner un festin, une collation, une féte, un bal, un concert, la comédie, des jeux, etc., Régaler d'un festin, d'une collation, d'une fête, d'un bal, etc. On dit dans le même sens, Donner à dîner, à souper, etc. Il donne à diner, demain, à de grands personnages. Pour les sens figurés de Donner la comédie, voyez COMÉDie.

Donner une pièce de théâtre, La représen ter devant le public. Que donne-t-on aujourd'hui à ce theatre? Les comédiens français donneront demain Britannicus et le Médecin malgré lui.

Donner une pièce de théâtre, signifie aussi, La faire représenter. Racine a donné Bri tannicus en 1669.

Donner un livre, un ouvrage au public, Le publier, le faire imprimer. Il a donné une relation de son voyage.

Fam., Donner le bonjour, le bonsoir, Souhaiter le bonjour, le bonsoir. Je vous donne le bonjour, le bonsoir.

Fig. et fam., Donner une cassade, des cassades, Faire accroire quelque chose de faux.

Fig. et fam., Donner une baie, des baies, Faire accroire à quelqu'un une chose absurde pour se moquer de lui.

Avec le pron. pers., Se donner en spectacle, S'offrir, s'exposer à tous les regards.

Fig., Donner une personne ou une chose pour telle ou telle, comme telle ou telle, L'annoncer, la présenter comme telle. Je vous donne cet homme-là pour le plus grand fourbe, Il me l'a donné pour ce qu'il y avait de meil leur, comme ce qu'il y avait de meilleur. On dit de même, avec le pronom personnel, Se donner pour riche, pour savant, etc., Se faire passer pour riche, etc. Se donner pour ce qu'on n'est pas.

DONNER, se dit aussi, dans un sens particulier, pour Administrer quelque chose. Donner des remèdes. Donner une douche. Donner les sacrements. Donner le viatique, l'extrême-onction.

Il se dit également dans le sens d'Infliger, en parlaut De supplices, de châtiments, de

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