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ENTRETENU, se dit, en termes de Blason, Des clefs et autres choses pareilles, liées ensemble par leurs anneaux.

tenir bonne correspondance avec ses alliés.
Entretenir des intelligences avec les ennemis.
Entretenir la désunion dans une famille. En-
tretenir une famille en bonne union. Entre- ENTRETIEN. s. m. Ce qui est nécessaire
tenir des parents dans l'union. Entretenir des pour la subsistance et les autres besoins de
peuples dans l'erreur. Entretenez-le dans ces la vie. Il n'épargne rien pour l'entretien de
bonnes dispositions. Je m'efforçai de l'entre- ses enfants. Il dépense tant pour l'entretien
tenir dans cette idée. Entretenir le feu. Les de sa maison. Fournir à l'entretien d'une
vestales entretenaient le feu sacré. Les bons | garnison, d'une armée.
offices entretiennent l'amitié.

Il signifie plus ordinairement, Ce qui est
Il signifie aussi, avec le pronom person- nécessaire à l'habillement. Son entretien lui
nel, Se conserver. Cette femme s'entretient coûte beaucoup. Il donne tant à sa femme et
toujours fraiche. Des chevaux qui s'entre- à son fils pour leur entretien. Il est obligé de
tiennent gras. L'union ne s'entretient pas long-payer la nourriture et l'entretien de ses do-
temps entre des personnes qui ont des intérêtsmestiques.
contraires. Il y a des arbres qui s'entretien- ENTRETIEN, signifie aussi, Le soin qu'on
nent toujours verts.
prend de maintenir une chose en état, et
ENTRETENIR, signifie particulièrement, La dépense que ce soin exige. L'entretien
Fournir les choses nécessaires à la sub-d'un bâtiment. L'entretien de la toiture.
sistance. Entretenir ses enfants, sa famille, L'entretien du linge. Frais d'entretien. Ce
sa maison. Entretenir une armée. Entretenir bâtiment est de grand entretien.
un enfant au collége. Entretenir quelqu'un de
linge, de vêtements, etc.

Il s'emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il a de quoi s'entretenir honnétement. Il s'entretient de ce que l'État lui donne. Il s'entretient avec la pension que lui donne son père. Il s'entretient d'habits, de linge, etc. Il s'entretient de tout. Je donne tant à mon domestique pour s'entretenir.

Entretenir un grand train, un grand équipage, etc., Avoir beaucoup de valets, de chevaux, etc.

Entretenir une femme, Pourvoir aux dépenses d'une femme avec laquelle on est en commerce de galanterie.

S'entretenir du jeu, Y gagner de quoi s'entretenir.

Fig., Entretenir quelqu'un d'espérance, l'entretenir de belles promesses, Le tromper, l'amuser en lui donnant toujours des espérances, en lui faisant beaucoup de promesses. On dit aussi, S'entretenir de chimères, S'en repaître.

Il se dit aussi Des espaces garnis de plâtre qui sont entre les poteaux d'une cloison.

ENTREVUE. s. f. Visite, rencontre con

certée entre deux ou plusieurs personnes pour se voir, pour parler d'affaires. Ils ont eu plusieurs entrevues. La première entrevue se passa en compliments. Demander une entrevue. Convenir d'une entrevue. Ménager une entrevue entre deux personnes. L'entrevue d'Annibal et de Scipion.

ENTR’OUÏR. v. a. Ouir imparfaitement. J'entr'ouïs sa voix. J'ai entr'ouï quelque chose de ce que vous me dites là. Il est peu usité. ENTR'OUÏ, OUÏE. participe. ENTR'OUVERTURE. s. f. T. d'Art vété rinaire. Incommodité d'un cheval entr'ou vert.

ENTR'OUVRIR. v. a. Ouvrir à demi, ouvrir un peu. Entr'ouvrir la porte, la fenétre. Entr'ouvrir les yeux.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. La terre s'entr'ouvrit. Les roses commencent à s'entr'ouvrir. À la fin ses yeux s'entr'ouvrirent. Cette voûte commence à s'entr'ouvrir.

ENTR'OUVERT, ERTE. participe.

ENTRETIEN, signifie en outre, Conversa-
tion; les discours que l'on tient, les paroles
que l'on dit dans une conversation. Entretien
familier. Entretien sérieux. Il eut un grand
entretien avec lui. Nous eûmes un long en-
tretien ensemble. Après une heure d'entretien.
Il interrompit notre entretien. Il troubla notre En termes d'Art vétérinaire, Cheval en-
entretien. Finir un entretien. Terminons l'en-tr'ouvert, Cheval qui a fait quelque effort,
tretien. L'entretien tomba sur tel sujet. et qui s'est écarté les jambes de derrière
par un mouvement si violent, qu'il lui en
reste une grande incommodité.

Faire l'entretien du public, de toutes les
sociétés, se dit D'une personne ou d'une
chose dont tout le monde parle.
Entretiens spirituels, Discours de piété
que les ecclésiastiques font dans certaines
assemblées.

ENTRETOILE. s. f. Espèce de réseau ou
de dentelle qu'on met entre deux bandes
de toile pour servir d'ornement.

ENTRETOISE. s. f. T. de Charpenterie et de Serrurerie. Pièce de bois où barre de fer qui se met entre d'autres pour les soutenir, pour les lier ensemble.

Entretoise croisée, Assemblage de pièces de bois en forme de sautoir.

ENTRETENIR, signifie en outre, Parler à quelqu'un, tenir quelque discours à quel- ENTREVOIR. v. a. (Il se conjugue comme qu'un. Je l'ai entretenu familièrement dans Voir.) Voir imparfaitement, ou en passant. son cabinet. Il faut chercher l'occasion de Le témoin n'a pu reconnaître le meurtrier, l'entretenir de cette affaire. De quoi nous en-parce qu'il n'avait fait que l'entrevoir. Il ne tretenez-vous là? Voilà assez de nouvelles pour vous entretenir deux jours.

voit pas distinctement, il ne fait qu'entrevoir.
J'entrevois quelque chose dans l'éloignement.
Entrevoir un objet à travers le brouillard,
dans l'obscurité, etc.

Il se dit figurément Des vues de l'esprit.
J'ai entrevu les desseins, les intentions de cet
homme. Nos lumières sont si faibles, que
nous ne faisons jamais qu'entrevoir la vérité.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Converser, parler avec quelqu'un, parler ensemble. Ils s'entretinrent de bagatelles. S'entretenir de propos sérieux, de propos frivoles. S'entretenir de quelqu'un. S'entretenir par lettres. On dit de même figurément : S'entretenir de ses propres Il signifie particulièrement, Prévoir conpensées. S'entretenir avec soi-même. Etc. fusément ce qui doit arriver. J'entrevois de S'entretenir de Dieu, Parler de Dieu. S'en-grands obstacles. Entrevoir des malheurs. tretenir avec Dieu, Penser à Dieu, méditer Entrevoir l'issue d'une affaire. la parole de Dieu.

Entretenir ses pensées, entretenir ses réveries, Penser souvent à quelque chose, méditer, rêver.

ENTRETENU, UR. participe.

Femme entretenue, Femme qui vit aux dépens de l'homme dont elle est la mai

tresse

ENTRETENU, se dit adjectivement D'un homme au service de l'État, qui reçoit une paye sans faire un service actif. Il ne s'einploie plus guère que dans la marine royale. Capitaine, lieutenant, enseigne entretenu.

ENTREVOIR, avec le pronom personnel, s'emploie comme verbe réciproque, et signifie, Avoir une entrevue. Pour accommoder, pour finir leur affaire, il faudrait qu'ils

ENTURE. s. f. T. d'Agricult. L'endroit où l'on place une ente, une greffe. Il faut faire l'enture avant que de placer l'ente.

ENTURE, dans le langage ordinaire, se dit de Petites pièces de bois qui en traver sent une grosse pour former des échelons des deux côtés, comme dans les roues des carrières.

ENU

ÉNUMÉRATEUR. s. m. Celui qui fait une énumération. Il est peu usité. ÉNUMÉRATIF, IVE. adj. Qui énumère, qui contient une énumération. Il est peu

usité.

ÉNUMÉRATION. s. f. Dénombrement de ration. La simple énumération de ses travaux choses. Ample énumération. Simple énumésuffit à son éloge. Il m'a fait une ample et L'énumération des parties est un des lieux exacte énumération, une longue énumération. communs de la rhétorique.

ÉNUMÉRER. v. a. Dénombrer. Il a fort exactement énuméré toutes les circonstances. ÉNUMÉRÉ, ÉE. participe.

ENV

ENVAHIR. v. a. Usurper, prendre par force, par violence, ou par fraude, injus tement. Envahir un État, une province. Son

s'entrevissent. Ils s'entrevirent dans telle mai-armée eut bientôt envahi leur territoire. Il a
son.
envahi mon bien, ma terre, mon héritage.
Il se dit figurément, tant au sens physique
qu'au sens moral. Les eaux avaient envahi
ce terrain, cet espace. Envahir la puissance
souveraine. Envahir l'autorité.

Il signifie également, Se rendre visite. Ils
sont si voisins, qu'ils s'entrevoient souvent
les uns chez les autres. Ce sens vieillit.
ENTREVU, UE. participe.

ENTREVOUS. s. m. T. de Charpenterie et de Maçonnerie. Intervalle d'une solive à l'autre dans un plancher.

ENVAHI, IE. participe. ENVAHISSEMENT. s. m. Action d'envahir. L'envahissement d'une province. Il

a des projets d'envahissement. Les envahissements de la mer sur les terres.

obscures.

les idées sont confuses et les expressions | dient à l'envi. Ils travaillent à l'ènvi l'un de l'autre. A l'envi les uns des autres. ENVAHISSEUR. s. m. Celui qui envahit. ENVENIMER. v. a. Infecter de venin, ENVIE. s. f. Chagrin qu'on ressent du ENVELOPPE. s. f. Ce qui sert à enve- communiquer une qualité venimeuse. Il y bonheur, des succès, des avantages d'aulopper. L'enveloppe d'un paquet. Óter, dé-a des reptiles qui enveniment les herbes dans trui. Envie maligne, secrète. Avoir une morfaire l'enveloppe d'un paquet. Enveloppe de lesquelles ils séjournent. telle envie contre quelqu'un. Etre rongé d'encuir, de toile cirée. Papier d'enveloppe. Toile Par analogie, Envenimer la bouche, Yvie. L'envie le dévore. Sécher d'envie. Sa nod'enveloppe. L'enveloppe d'une lettre. Mettre causer des élevures. Cette herbe m'a enve- mination lui attire l'envie de bien des gens. une lettre sous enveloppe, sous double enve- nimé la bouche. Exciter l'envie. Son mérite est au-dessus de loppe. Sur l'enveloppe était écrit, A Monl'envie. Se mettre au-dessus de l'envie, hors des atteintes de l'envie. Les traits de l'envie. Il ne peut voir personne dans la prospérité sans lui porter envie. Les peintres et les poëtes ont souvent personnifié l'envie.

Sieur...

Fig., Envenimer une blessure, une plaie, L'enflammer, la rendre plus douloureuse, Écrire sous l'enveloppe de quelqu'un, Met-plus difficile à guérir. Il a envenimé sa plaie tre sous l'adresse de quelqu'un des lettres en la grattant. qui sont pour un autre.

ENVELOPPE, en termes de Fortification, Ouvrage qui en couvre, qui en défend un autre. Première, seconde enveloppe.

ENVELOPPE, signifie aussi figurément, Apparence, forme extérieure. Sous une enveloppe épaisse, il cache un esprit fin et délié.

ENVELOPPER. v. a. Mettre autour de quelque chose une étoffe, un linge, etc., qui couvre, qui environne de tous côtés. Envelopper du linge, des habits. Envelopper des bas, des gants, un portrait dans du papier. Envelopper de papier, de paille, etc. S'envelopper le doigt, la tête avec du linge. S'envelopper le corps de son manteau. Ön l'emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. S'envelopper dans son man

teau.

Fig., Envenimer un discours, un fait, le récit d'un fait, Les rapporter d'une manière odieuse.

Fig., Envenimer l'esprit de quelqu'un, L'aigrir, l'irriter. Il a envenimé l'esprit de cet homme. Il l'a envenime contre moi.

ENVENIMÉ, ÉE. participe. Langue envenimée. Discours envenimés.

ENVERGER. v. a. Garnir de petites branches d'osier.

Faire envie, Donner de l'envie, exciter l'envie. On dit proverbialement dans ce sens, Il vaut mieux faire envie que pitié.

Fig., Le serpent, les serpents de l'envie, se dit quelquefois de L'envie et de tout ce qu'elle met en œuvre pour nuire au mérite, à la vertu, etc.

Porter envie à quelqu'un, Souhaiter un bonheur, un avantage pareil au sien, sans ENVERGÉ, ÉE. participe. être fâché qu'il en jouisse. Je porte envie à ENVERGUER. v. a. T. de Marine. Atta- mon ami de ce qu'il a le plaisir d'étre avec cher les voiles aux vergues.

ENVERGUÉ, ÉE. participe.

ENVERGURE. s. f. T. de Marine. La longueur des vergues d'un bâtiment. Ce vaisseau a beaucoup d'envergure, a peu d'envergure, c'est-à-dire, Ses vergues ont beaucoup de longueur, ont peu de longueur. Il se dit souvent De la chose dont une On dit dans un sens analogue, L'envergure autre est enveloppée, qui en recouvre en-d'une voile, Sa largeur dans le haut. tièrement une autre. La toile qui enveloppe ENVERGURE, signifie par analogie, en une marchandise. Les écailles qui enveloppent les bourgeons de certains arbres.

vous. On emploie Envie dans le même sens, lorsqu'on dit, Votre sort, votre bonheur est digne d'envie.

ENVIE, signifie aussi simplement, Désir, volonté. Grande envie. Légère envie. Envie déréglée, désordonnée, furieuse, immodérée. Avoir envie, une extréme envie de dire, de savoir, d'apprendre, etc. Je n'ai nulle envie de vous nuire. Il ne voulait point de cette maison, mais on lui en a fait venir l'envie, Histoire naturelle, L'étendue qu'il y a en- on lui en a fait naître l'envie. Il a envie de ce tre les deux extrémités des ailes déployées tableau. On lui en a donné envie. Si l'envie lui Il signifie par extension, Environner, en- d'un oiseau. Le condor a, dit-on, jusqu'à en prend. Il lui a pris envie de se retirer. tourer. Envelopper l'ennemi de toutes parts. vingt-cinq pieds d'envergure. L'envie lui a pris d'aller à Rome. L'envie de Il faut envelopper cette hauteur, ce village. ENVERS. préposition. À l'égard de. Cha-voyager lui a passé. Je brûle d'envie, je meurs Les ténèbres enveloppaient la terre. Un tour-ritable envers les pauvres. Pieux envers Dieu. d'envie de vous revoir. Je meurs d'envie que billon de poussière les enveloppa. Ingrat envers son bienfaiteur. Traître envers vous soyez content. J'ai envie, j'ai bien envie de lui donner une correction.

Servir, aider, défendre quelqu'un, ou soutenir quelque chose, etc., envers et contre tous, Contre tout le monde.

Fig., Envelopper quelqu'un dans une ac-sa patrie. cusation, dans une déposition, dans un crime, etc., Le comprendre avec d'autres dans une accusation, dans une déposition, dans un crime. On l'a enveloppé mal à propos dans cette affaire, dans ce procès.

ENVELOPPER, signifie aussi figurément, Cacher, déguiser. Les poëtes ont enveloppé de fables la vérité, ont enveloppé la vérité sous des fables. Il enveloppe à dessein sa pensée. Il sut envelopper d'expressions décentes le récit de cette aventure.

ENVELOPPÉ, ÉE. participe.

Fig. Avoir l'esprit enveloppé dans la matière, Être fort grossier, sans esprit. Fig., Etre, se trouver enveloppé dans une proscription, Être au nombre de plusieurs personnes proscrites à la fois. On dit aussi, Se trouver enveloppé dans de mauvaises af faires, S'y trouver engagé, embarrassé. Il s'est trouvé enveloppé dans cette banqueroute. On dit encore, Etre, se trouver enveloppé dans un désastre, En éprouver les effets, y être compris. Tous ceux qui furent enveloppés dans ce désastre. Ce temple se trouva, comme les autres edifices, enveloppé dans le désastre. Fig., Discours enveloppé, Discours où, par circonspection, on donne plus à entendre qu'on ne dit. Raisonnement enveloppé, Raisonnement obscur, embarrassé.

Fig., C'est un esprit enveloppé, il a l'esprit enveloppé, se dit De quelqu'un dont

l'on

Il se dit quelquefois d'Un besoin que a le désir de satisfaire, ou d'Une disposition à quelque chose. J'ai grande envie de boire, de manger. Avoir envie de dormir.

Envies de vomir, Nausées', soulèvements de cœur.

Passer son envie de quelque chose, Satisfaire le désir qu'on a de quelque chose. On dit aussi, L'envie lui en est passée, lui en a passé, Il ne désire plus telle chose.

Faire passer l'envie de quelque chose à quelqu'un, L'en rassasier, où L'en dégoûter.

ENVERS. s. m. On appelle ainsi, dans une étoffe, Le côté qui ne doit pas être exposé à la vue, et, dans un ouvrage de toile comme les chemises, Le côté de la couture. Voilà l'endroit de cette étoffe, voilà l'envers. Cette étoffe n'a ni endroit ni envers. Étoffe à deux envers, Celle dont les deux côtés sont semblables, c'est-à-dire, proprement, Sans envers. Serge à deux envers. Velours à deux envers. À L'ENVERS. locution adverbiale, qui a Envie de femme grosse, Désir subit et différentes significations selon les différen-pressant, souvent mème désordonné, que tes choses auxquelles on l'applique. Ainsi, quelques femmes grosses ont de certaines Mettre un manteau à l'envers, signifie, Met- choses. tre un manteau du mauvais côté de l'étoffe; Mettre une chemise à l'envers, La mettre de manière que le côté des coutures soit en dehors, et, Tomber à l'envers, Tomber sur le dos: on dit mieux, Tomber à la renverse.

Cette locution s'emploie aussi figurément, dans le langage familier. Ses affaires sont à l'envers, Ses affaires vont mal. Avoir l'esprit à l'envers, la tête à l'envers, Avoir l'esprit faux, manquer de jugement. Cet accident lui a mis la tête à l'envers, Cet accident lui a troublé l'esprit.

ENVI (À L'). locution tantôt adverbiale, tantôt prépositive. Avec émulation. Ils étu

ENVIE, se dit aussi Des marques que les enfants apportent quelquefois en naissant, et qu'on suppose être une suite des impres sions reçues par leurs mères pendant qu'elles étaient grosses. Qu'est-ce que cette marque qu'il a au visage? C'est une envie.

Il se dit encore de Certains petits filets qui se détachent de la peau autour des ongles, quelquefois avec douleur. Avoir des envies aux doigts. Couper une envie.

ENVIEILLIR. v. a. Faire paraître vieux. Cet ajustement l'envieillit. Il est peu usité : on dit maintenant, Vieillir.

ENVIEILLI, IE. participe. Il ne s'emploie

guère que figurément et adjectivement. Erreurs, habitudes envieillies. On dit plus ordinairement, en ce sens, Invétéré.

Il se dit aussi D'une personne qui a un vice, un défaut invétéré. Pécheur envieilli. On dit plus ordinairement, Endurci.

étre ému. Il envisageait la mort comme la fin
de ses misères. Il envisage le ciel comme le
but de ses espérances, Envisager les suites
d'une affaire.

ENVISAGE, ÉE. participe.

Absol., Envoyer chez quelqu'un, Envoyer savoir de ses nouvelles. Il est malade, n'enverrez-vous pas chez lui?

Fig. et fam., Envoyer dans l'autre monde, Faire mourir. Ce charlatan a envoyé son malade duns l'autre monde.

Fig. et fam., Envoyer quelqu'un au diable, à tous les diables, etc., Le rebuter, le reENVOI. s. m. Action par laquelle on en-pousser, le renvoyer avec colère, avec inENVIER. v. a. Être attristé des avantages voie. Il se dit particulièrement en parlant dignation. On dit dans un sens analogue, d'autrui. Envier le bonheur, les succès d'au- Des marchandises. Faire un envoi de mar- Envoyer promener, envoyer paltre. Il m'im trui. Tout le monde l'envie. Je ne lui envie chandises par terre, par eau. Cette marchan-patientait à un tel point, que j'ai fini par l'enpoint sa fortune. Les gens en place sont or-dise est de bon débit, on en a déjà fait deux voyer promener, par l'envoyer paître. dinairement enviés. À l'actif, il se dit plus envois. Par l'envoi de tel jour, on dit avoir souvent Des choses que Des personnes. reçu... Lettre d'envoi. Il signifie aussi, Souhaiter pour soi-même Il signifie quelquefois, La chose même un bonheur, un avantage pareil à celui qui est envoyée. J'ai reçu votre envoi de tel ENVOYER, se dit aussi en parlant De qu'un autre possède, mais sans être faché toutes les choses qui nous viennent ou qui qu'il en jouisse. Je voudrais bien étre aussi ENVOI, se dit, en Littérature, de Quel- sont supposées nous venir du ciel, de la Diindépendant que vous, j'envie votre bonheur.ques vers mis à la suite d'une pièce de poé-vinité, du destin, etc. Les biens et les maux sie, pour l'adresser, pour en faire hommage que Dieu, que le ciel, que le destin nous enà quelqu'un. Il y a à la fin de ce conte un voie. Dieu nous a envoyé de la pluie, du beau envoi fort joli. temps, une bonne année. ENVOILER (S'). v. pron. T. d'Arts, Il se Il signifie, par analogie, Pousser, jeter, dit Du fer, de l'acier qui se courbe lors-lancer hors de soi. Dans ce sens, on ne qu'on le trempe. Les limes s'envoilent quell'applique guère qu'Aux choses. La lumière quefois à la trempe. que le soleil nous envoie. Le vin envoie des fumées à la tête.

Il se prend quelquefois pour Désirer.
Voilà le poste que j'envierais le plus.
ENVIE, ÉE. participe.

Une charge, une place, une condition bien enviée, Une charge, etc., fort recherchée, fort souhaitée de beaucoup de gens.

ENVIEUX, EUSE. adj. Qui a de l'envie, qui est sujet à l'envie. Il ne s'emploie qu'en mauvaise part. Un homme envieux. Une femme envieuse. Il est envieux de ma bonne fortune. Envieux du bien d'autrui. Un esprit

envieux.

Il est aussi substantif. Un envieux n'a jamais de repos Les envieux sont injustes. ENVINE, ÉE. adj. Il se dit D'un vase qui a pris l'odeur du vin.

ENVIRON. adv. À peu près; un peu plus, un peu moins. Il y a environ deux heures, environ dix ans. Son armée était d'environ vingt mille hommes. Il avait fait environ deux lieues. Combien y a-t-il dans ce sac? Il y a environ trois cents francs, quatre cents francs

ou environ.

jour.

ENVOILÉ, ÉE. participe.
ENVOISINÉ, ÉE. adj. Qui a des voisins.
Il est fort bien, fort mal envoisiné. Il est fa-
|milier.

ENVOYÉ, ÉE. participe.

Il est quelquefois substantif; et alors il signifie, Un ministre envoyé par un prince ENVOLER (S'). v. pron. Prendre son vol, souverain ou par une république, auprès s'enfuir en volant. Les oiseaux étaient déjà d'un autre prince ou d'une autre république. drus, ils se sont envolés. Une mouche qui La dignité d'envoyé est inférieure à celle d'am s'envole. Avec ellipse du pronom, Le moin-bassadeur. Il est envoyé de tel prince. Envoyé dre bruit fait envoler cet oiseau. extraordinaire. Il n'y a point d'ambassadeur de tel prince dans cette cour, il n'y a qu'un envoyé. Il a été envoyé extraordinaire du roi dans tel royaume. L'envoyé de Florence. On ap pelle Envoyée, La femme d'un envoyé.

Il se dit quelquefois, par analogie, Des choses légères que le vent emporte. La fenétre s'ouvrit brusquement, et tous les papiers s'envolèrent par la chambre.

Prov. et fig., Il n'y a plus que le nid, les oiseaux s'en sont envolés, se dit Lorsqu'on cherche une personne ou une chose dans un endroit où elle n'est plus.

ENVIRONNER. v. a. Mettre une chose autour d'une autre, entourer, enfermer. ENVOLER (s'), s'emploie quelquefois figuEnvironner une ville de fossés, de murailles. rément, comme dans ces phrases: Le temps Il signifie aussi, Être ou se mettre autour s'envole, l'occasion s'envole, Le temps, l'ocde quelqu'un, de quelque chose. Les en-casion passe rapidement. Avec l'age, les nemis environnaient la place. Les gendarmes plaisirs s'envolent, En vieillissant, on perd avaient environné la maison. Les gardes, les le goût des plaisirs. courtisans qui environnaient le prince.

Il se dit figurément, surtout dans la seconde acception. Les dangers l'environnaient de toutes parts. Les malheurs qui l'environnent. Il est environné de flatteurs. L'éclat qui l'environne. Étre environné de gloire.

Envikonné, ÉE. participe. ENVIRONS. s. m. pl. Lieux d'alentour. Paris et ses environs. L'armée se logea aux environs de la place. Il ne s'est pas éloigné de la ville, il est encore campé dans les environs. Cela fut publié dans tous les environs,

ENVOLÉ, ÉE. participe. Les oiseaux sont envolés.

ENVOÛTER. v. a. Faire un prétendu maléfice, qui consiste à piquer, déchirer, brûler une image de cire, en prononçant certaines paroles ou en faisant certaines cérémonies, dans la persuasion que la personne représentée par cette image souffrira les mêmes maux.

ENVOÛTÉ, ÉE. participe. ENVOYER. v. a. (J'envoie; nous envoyons, vous envoyez, ils envoient. J'envoyais; nous dans les communes des environs. envoyions, vous envoyiez. J'enverrai. J'enverENVISAGER. v. a. Regarder une per-rais. Que j'envoie, que vous envoyez.) Donsonne au visage. Dès que je l'eus envisage, ner ordre ou faire en sorte qu'une perje le reconnus. Envisagez un peu cet homme. sonne aille, ou qu'une chose soit portée Il n'oserait m'envisager. On l'emploie quel-en un certain lieu. Envoyer un homme à la quefois avec le pronom personnel, comme campagne, en province, en Italie, en mer. verbe réciproque. Ils s'envisageaient l'un Envoyer des députés. Il fut envoyé vers lui l'autre avec attention.

Il signifie figurement, Considérer une chose en esprit, examiner. Cette action est belle, cette action est bonne, si vous l'envisagez de telle manière. Le sage ne saurait envisager les richesses comme un bien. Je n'ose envisager l'avenir. Envisager la mort, les tourments, le péril, la pauvreté, sans en

EOL

ÉOLIEN, ENNE. adj. On l'emploie par ticulièrement dans les locutions suivantes: Le dialecte éolien, ou substantivement,

Léolien, Celui des cinq dialectes grecs qui était parlé dans l'ancienne Eolie.

Le mode éolien, Un des modes principaux de l'ancienne musique grecque.

Harpe éolienne, Instrument à cordes monté de manière qu'il rend des sons barle monieux lorsqu'on le suspend et que vent vient à le frapper.

ÉOLIPYLE. s. m. T. de Physique. Boule de métal creuse, qui, étant en partie rem plie d'eau et chauffée, produit un jet continu de vapeur par un bec recourbé adapté à un point de sa surface. Plusieurs philosophes des vents par la comparaison avec les éoliont cherché à expliquer la nature et l'origine pyles.

ÉOLIQUE. adj. des deux genres, qui se éoliens. Le dialecte éolique. Le mode éolique, dit quelquefois Du dialecte et du mode

EPA

pour le prier de... Envoyer des chevaux. ÉPACTE. s. f. T. de Chronologie. Le nom Envoyer un paquet par la diligence, par le bre qui, pour chaque année, exprime l'âge de courrier. Les denrées que ce pays nous en- la lune au moment où l'année précédente a vote. Envoyer des étrennes. Envoyer du se- fini. L'épacte sert à déterminer les époques cours dans une place. Les ennemis envoyèrent moyennes des nouvelles lunes de chaque année. reconnaitre la place Envoyer faure compli- L'épacte de chaque année se trouve toujours ment. Envoyer demander quelque chose à indiquée au commencement des almanachs. quelqu'un.

ÉPAGNEUL, EULE. s. Chien à long poil,

dont la race vient d'Espagne. Petit épagneul. Cette épagneule a le nez excellent.

ÉPÁIS, AISSE. adj. Il se dit D'un corps solide considéré par rapport à son épaisseur. Mur épais de tant de pieds. Planche épaisse de deux pouces. Un livre épais de trois doigts. Le verre trop épais n'est pas bon pour cet

usage.

Il se dit souvent par opposition à Mince. Du drap, du velours épais, etc. Un épais bouclier. Cet homme a une grande difficulté à parler, il a la langue épaisse.

ÉPAISSIR. v. a. Rendre épais, plus épais. 1 Mettez du sucre dans ce sirop pour l'épaissir. Les vapeurs épaississent l'air.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir épais, plus épais. Le sirop s'épaissit. Un nuage qui s'épaissit. L'ombre s'épaississait.

Sa taille s'épaissit, se dit De quelqu'un qui grossit.

Sa langue s'épaissit, Sa langue s'embarrasse. Ce malade est bien faible; on l'entend à peine parler, tant sa langue s'épaissit. Fam., Avoir la taille épaisse, ou Être Fig. et fam., Son esprit s'épaissit tous les épais, Avoir la taille grosse, être peu dé-jours, Son esprit devient tous les jours plus gagé dans sa taille.

Fig. et fam., Avoir la mâchoire épaisse, Avoir l'esprit pesant. On dit dans le même sens, C'est une mâchoire épaisse.

Cheval épais, Cheval qui n'est pas fin. ÉPAIS, se dit aussi De certaines choses fluides, gazeuses, etc., considérées par rapport à leur consistance ou à leur densité. Ce sirop n'est pas assez épais. Du vin épais. Une épaisse fumée. Un brouillard épais.

Air épais, Air grossier. On ne respire dans cette prison qu'un air épais et malsain. Par analogie, Ténèbres épaisses, nuit épaisse, etc., Grande obscurité, nuit noire. Fig., Ignorance épaisse, Ignorance profonde.

Fig., Avoir l'esprit épais, l'intelligence épaisse, ou simplement et familièrement, Etre épais, Avoir l'esprit grossier, lourd, pesant, être lent à comprendre.

ÉPAIS, se dit encore D'une réunion, d'un amas de certaines choses qui sont fort près les unes des autres. Ce bois est bien épais. Ces blés sont trop épais. Il y aura bien du foin dans ce pré, l'herbe y est très-épaisse. Des bataillons épais. Des cheveux épais. Une épaisse crinière. Il était dans le plus épais du bois.

pesant, plus obtus.

ÉPAISSIR, s'emploie neutralement, dans le même sens que S'épaissir. Le bouillon épaissit en cuisant. Cet homme épaissit beaucoup depuis quelque temps, Sa taille s'épaissit, etc. ÉPAISSI, IE. participe.

Il s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, S'étendre. Les eaux s'épandirent par la campagne.

Il se prend aussi figurément. Les Celtes s'épandirent dans l'Italie. Les Vandales s'épandirent dans l'Afrique. Ce sens a vieilli : on dit aujourd'hui, Répandre.

ÉPANDU, UE. participe.

ÉPANORTHOSE. s. f. Figure de rhétorique, par laquelle on feint de rétracter ce qu'on avait dit, comme trop faible, et l'on ajoute quelque chose de plus fort. Exemple: J'espère, que dis-je? je suis sûr qu'on vous rendra justice.

ÉPANOUIR (S'). v. pron. Il se dit Des fleurs qui déploient leurs feuilles et qui sortent du bouton. Les fleurs commençaient à s'épanouir. Un bouton de rose qui s'épanouit. Avec ellipse du pronom, Le soleil fait épanouir les fleurs.

Il s'emploie comme verbe actif dans cette phrase figurée et familière, Épanouir la rate, Réjouir, faire rire. Je lui ai fait un conte qui lui a bien épanoui la rate. Il aime à s'épa

ÉPAISSISSEMENT. s. m. Action d'épaissir, de s'épaissir; ou L'état de ce qui est épaissi. Il ne se dit guère qu'au propre. L'épaississement de la taille. L'épaississement des liqueurs. L'épaississement de la lymphe.nour la rate. L'épaississement des nues.

ÉPAMPREMENT. s. m. T. d'Agricult. Action d'épamprer la vigne.

ÉPAMPRER. v. a. T. d'Agricult. Ôter de la vigne les pampres, les feuilles inutiles qui empêchent le raisin de mûrir. Il fau drait épamprer cette vigne.

ÉPAMPRÉ, ÉE. participe.

ÉPANCHEMENT. s. m. Effusion. Il ne se dit guère, au propre, qu'en Médecine, où il désigne L'écoulement, l'extravasation plus ou moins considérable de quelque humeur dans une partie du corps qui n'est pas destinée à la contenir. Epanchement de bile, de sang. Épanchement au cerveau.

épanchements de l'amitié.

Il se dit plus souvent au figuré. Épanchement de cœur. Épanchement de joie. Doux Il est quelquefois substantif, au mascu-épanchements. Tendres épanchements. Les lin, et signifie, Épaisseur. Une pierre qui a deux pieds d'épais. Il y a de la neige deux pieds d'épais. Cette femme met beaucoup de rouge, elle en a toujours un doigt d'épais. Il s'emploie également comme adverbe. Cette graine ne doit pas étre semée si épais. Il a neigé épais de trois doigts.

ÉPAISSEUR. s. f. En Mathématique, il désigne L'une des trois dimensions de la matière étendue, qui, avec la longueur et la largeur, en complète la définition. Dans l'usage ordinaire, on ne l'applique guère qu'Aux corps solides compris entre deux surfaces à peu près parallèles dont l'étendue est très-grande, comparée à la troisième dimension, qui s'appelle alors spécialement l'épaisseur. Cette pierre a tant de pieds de longueur et tant d'épaisseur. Dans l'épaisseur du mur. Pratiquer une armoire, un escalier, une cheminée dans l'épaisseur du mur. Cette table a beaucoup d'épaisseur, une grande épaisseur.

L'épaisseur d'un bois, d'une forêt, L'endroit où les arbres sont le plus près les uns des autres. Il se perdit dans l'épaisseur

du bois.

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ÉPANCHER. v. a. Verser doucement, répandre en inclinant le vase. Épancher du vin, de l'huile.

Fig. et fam., Épancher sa bile, Exhaler sa colère, sa mauvaise humeur.

ÉPANCHER, s'emploie aussi figurément, surtout dans cette phrase, Épancher son cœur, L'ouvrir avec sincérité, avec tendresse, avec confiance, etc. Épancher son cœur dans le sein de l'amitié.

Fig., Son visage, son front s'épanouit, ses traits s'épanouissent, Son visage se déride, devient serein. On dit quelquefois dans un sens analogue, La gaieté, la joie épanouit le visage.

ÉPANOUI, IE. participe. Une rose épanouie. Son visage était tout épanoui.

ÉPANOUISSEMENT. s. m. Action de s'épanouir. Le chaud contribue beaucoup à l'épanouissement des fleurs.

Fig., Épanouissement de cœur, L'effet qu'une vive joie cause à une personne dont le cœur était serré, affligé. L'épanouissement du visage, des traits, L'air serein et gai que prend le visage. Fam., Épanouissement de rate, Action de rire, de se réjouir de quelque chose.

ÉPARCET. s. m. Voyez ESPARCette. ÉPARER (S'). v. pron. T. de Manége. Il se dit D'un cheval qui détache des ruades. Ce cheval s'épare au moindre coup de fouet.

ÉPARGNANT, ANTE. adj. Qui use d'épargne, qui est fort ménager. Cet homme est trop épargnant. Il ne faut pas être si épargnant dans une occasion semblable. Îl est d'humeur épargnante.,

Épargne. s. f. Économie dans la dépense. Il a amassé de grands biens par son épargne. Épargne honteuse, sordide, mesIl s'emploie quelquefois avec le pronoin quine, etc. C'est un homme de grande éparpersonnel, et se dit principalement, en Mé-gne. Il faut aller à l'épargne. Il a beaucoup decine, Du sang, d'une humeur qui s'ex- amassé par ses épargnes. travase. Le sang s'est épanché dans la poitrine.

Il se dit quelquefois de La chose même qu'on a épargnée, économisée. Son épargne Il se dit, figurément, en parlant Des épan- monte à tant cette année. Il vit de ses éparchements du cœur, de l'âme. Mon cœur agnes. Il a acheté cette maison avec ses éparbesoin de s'épancher. gnes, de ses épargnes.

ÉPANCHÉ, ÉE. participe. ÉPANDRE. v. a. (Il se conjugue comme Rendre.) Jeter çà et là en plusieurs endroits, éparpiller. Il se dit en parlant Des choses liquides, et de celles qui peuvent aisément s'amasser ensemble et aisément se séparer, comme de l'eau, de la paille, du foin, du fumier, du sable, des pièces d'argent, etc. Ce fleuve épand ses eaux dans la campagne. Épandre du foin pour le faner. Épandre du fumier dans un champ pour l'engraisser. Épandre du grain dans une terre.

Poire d'épargne, Sorte de poire de moyenne grosseur, faiblement colorée, et de forme allongée.

Caisse d'épargne et de prévoyance, Établissement public où les particuliers peuvent déposer des sommes très-modiques, pour leur faire porter intérêt.

ÉPARGNE, se disait autrefois absolument de Ce qu'on appelle, aujourd'hui le Trésor royal. Trésorier de l'Épargne. Billet de l'Épargne, Ordonnance de l'Épargne.

ÉPARGNE, se dit aussi en parlant Du temps

et de toute autre chose qu'on ménage. Il n'y a pas de plus utile épargne que celle du temps. Il affecte une grande concision dans son style, il va à l'épargne des mots.

ÉPARGNER. v. a. User d'épargne dans la dépense; et, en général, Ménager quelque chose que ce soit, ne l'employer qu'avec réserve. Epargner son bien, son argent. Nous n'avons guère de provisions, il faut les épargner. On ne leur épargne pas l'argent. Le vin ne fut pas épargné à cette noce. N'épargnez pas ma bourse. Cette sauce est de haut goût, on n'y a pas épargné le sel, le poivre. Il est si avare, qu'il s'épargne jusqu'à la nourriture. On n'épargne rien pour vous satisfaire. Je n'y épargnerai rien. Il faut épargner le temps. Epargner sa peine. Épargner ses pas. Épar gner la vie des hommes. Épargner le sang. Fig., Epargner quelque chose à quelqu'un, L'en dispenser, ou l'en préserver; ne pas le lui laisser éprouver, ne pas le lui faire subir. Je vous épargnerai ce soin, cette peine, cet embarras. Cela nous épargnerait, cela épargnerait beaucoup de travaux. Épargnez-moi ce chagrin, cette douleur, cette confusion, cette honte. J'épargne à votre sensibilité le tableau de leurs souffrances. On dit de même, S'épargner de la dépense, des soins, de l'embarras, des inquiétudes, etc. Vous cherchez en vain à me persuader, épargnez-vous ce

soin.

amis, il ne s'y épargne pas. S'il peut vous nuire, il ne s'y épargnera pas.

Il est quelquefois verbe réciproque, et alors il signifie, User de ménagement l'un envers l'autre. Dans cette lutte, les deux adversaires ne se sont pas épargnés. ÉPARGNÉ, ÉE. participe. C'est autant d'épargné.

ÉPARPILLEMENT. s. m. Action d'éparpiller, ou L'état de ce qui est éparpillé. L'éparpillement de la lumière. L'éparpillement de ses troupes lui fit perdre la bataille.

ÉPARPILLER. v. a. Disperser çà et là. Il se dit en parlant Des choses légères, minces, etc., et qui sont en petite quantité. Éparpiller de la paille, du foin, de la cendre, de la braise, des papiers, etc. Un tourbillon a éparpillé ce foin, ces javelles. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Des papiers qui s'envolent et s'éparpillent.

Par analogie, Eparpiller ses troupes, ses forces, Les distribuer en petits corps. ÉPARPILLER, se dit quelquefois figurément, comme dans cette phrase, Éparpiller son argent, L'employer en dépenses frivoles et multipliées.

ÉPARPILLÉ, ÉE. participe.

divers endroits. Les loups avaient épouvanté ÉPARS, ARSE. adj. Épandu çà et là en le troupeau, il était épars dans les blés, dans les vignes. Les Juifs n'ont plus de patrie, ils Fig., Épargner quelqu'un, Ne pas le traiter aussi mal qu'on serait en droit de le faire. soldats n'étaient point réunis en corps, ils sont épars dans tous les pays du monde. Les Je pouvais lui faire beaucoup de mal, mais jeétaient épars dans la campagne. Bataillons l'ai épargné. On ne l'a pas taxé si haut que

chose déplait, qu'elle choque, et plus souvent qu'elle n'inspire que du mépris. Cela me fait hausser les épaules. C'est à faire lever les épaules. Il n'y a rien à répondre à cela, il n'y a qu'à hausser les épaules. Hausser les épaules de pitié, de mépris.

Fam., Manger par-dessus l'épaule, jouer par-dessus l'épaule, Manger derrière les autres, jouer sans avoir de place à la table du jeu.

Fig. et fam., Mettre quelqu'un dehors par les deux épaules, Le chasser honteusement.

Fig. et fam., Regarder quelqu'un par-dessus l'épaule, Le regarder avec mépris.

Prov. et fig., Faire quelque chose pardessus l'épaule, Ne point le faire du tout. Pensez-vous qu'il veuille acquitter sa dette? il vous payera par-dessus l'épaule.

Fig. et fam., Je porte cet homme sur mes épaules, Cet homme me pèse, il m'est à charge par les choses qu'il fait, par les choses qu'il dit.

Fig. et fam., Plier les épaules, baisser les épaules, Recevoir avec soumission une chose fâcheuse, désagréable. On lui dit des paroles dures, il s'en alla pliant, baissant les épaules.

tel emploi, pour soutenir une telle charge, Fig. et fam., Il n'a pas les épaules assez fortes, il a les épaules trop faibles pour un Il n'a point assez de talent, assez de bien, une telle dignité, pour faire cette entreprise,

de ressources.

Lui aider, lui fournir des ressources. Il a Fig. et fam., Préter l'épaule à quelqu'un,

les autres, on a voulu l'épargner. Il signifie pars. Il a ramassé, rassemblé toutes les par des amis qui lui prétent l'épaule, sans quoi il

aussi, Faire grâce à quelqu'un. Épargner les vaincus. Dans ce dernier sens, il a souvent un nom de chose pour sujet. La mort n'épargne personne. La peste épargna peu de gens.

Ne m'épargnez pas, Employez-moi aussi souvent qu'il vous plaira. N'épargner personne, signifie quelquefois,

Médire de tout le monde.

Epargner la vieillesse, la faiblesse, l'enfance, etc., Avoir des égards, des ménagela vieillesse, etc. pour

ments

Epargner la sensibilité, l'amour-propre, etc., de quelqu'un, Ne pas dire ou ne pas faire ce qui pourrait exciter trop vivement la sensibilité de quelqu'un, ce qui pourrait offenser son amour-propre, etc.

ÉPARGNER, signifie particulièrement, en termes d'Art, Ménager quelque chose dans la matière que l'on travaille, et faire en sorte qu'on en tire quelque embellissement, quelque ornement qui n'en soit pas détaché, ou qui fasse même une pièce utile. Cette table a été épargnée dans l'épaisseur du bloc.

Ce tailleur, cette couturière, épargnent de l'étoffe, Ils taillent l'étoffe de manière qu'il en reste assez pour faire quelque autre chose que ce qu'ils ont entrepris. Ce tailleur a épargné un gilet sur le drap, dans le drap de cette redingote.

ÉPARGNER, signifie également, en termes de Dessin et de Miniature, Employer le blanc du papier ou de l'ivoire pour produire, sans crayon ni peinture, les lumières

des chairs.

ÉPARGNER, avec le pronom personnel, signifie ordinairement, Ménager ses soins, ses pas, son crédit. Quand il peut obliger ses

dans les livres, dans les chartes, etc. ticularités de notre histoire qui étaient éparses flottants et en désordre. Avoir les cheveux épars, Avoir les cheveux

ou

ÉPARVIN ÉPERVIN. s. m. T. d'Art vétérinaire. Tumeur dure, bosse qui vient aux jarrets d'un cheval et qui lui fait lever la jambe plus haut qu'il ne ferait sans cela. Ce cheval a un éparvin, les éparvins. Éparvin sec. Éparvin calleux.

ÉPÁTER. v. a. Il se dit en parlant D'un verre dont on rompt le pied. Vous avez épaté ce verre.

ÉPATÉ, ÉE. participe. Un verre épaté. Adjectiv., Nez épate, Nez gros, large et court. Les nègres ont le nez épaté.

ÉPAULARD. s. m. T. d'Hist. nat. Nom d'un grand mammifère marin qui a la forme d'un dauphin, mais qui est beaucoup plus gros. On le nomme aussi Orque.

ÉPAULE. s. f. Partie du corps, qui est au-dessous du chignon du cou, et qui se joint au bras dans l'homme, et à la jambe de devant dans les quadrupèdes. Cet homme a une épaule plus haute que l'autre. Une grosse épaule. Il a l'épaule démise, rompue, fracassée. Il porte un fardeau sur l'épaule. Porter le fusil sur l'épaule, sur son épaule. On lui óta son manteau de dessus les épaules. Sur les deux épaules. Il est engoncé, il a la téte dans les épaules. Pousser de l'épaule, avec l'épaule. Préter l'épaule pour relever un fardeau. Il est plus haut que vous de toutes les épaules. Il a les épaules larges, de larges épaules. Ce sanglier, ce cheval est blessé à l'épaule. Épaule de mouton. Epaule de veau.

Hausser les épaules, lever les épaules, Témoigner en haussant les épaules qu'une

ne pourrait pas soutenir cette affaire, cette dépense.

Fig. et fam., Donner un coup d'épaule, de quelqu'un. Il vous a donné un bon coup Aider à quelque chose, venir au secours d'épaule dans cette affaire. L'affaire ne mar chera point si vous n'y donnez un coup d'épaule.

Prov. et fig., Pousser le temps avec l'étemps; ou Se désennuyer comme on peut, paule, Temporiser, tâcher de gagner du en attendant le moment qu'on désire.

Prov., fig. et pop., Il ne jette pas les épaules de mouton par la fenêtre, se dit D'un homme avare.

En termes de Fortification, L'épaule d'ur bastion, La partie saillante que forme la réunion des pans nommés flanc et face. On dit aussi, L'angle d'épaule.

ÉPAULÉE. s. f. Effort qu'on fait de l'épaule pour pousser quelque chose. On a roulé cette pierre, cette poutre par épaulées.

Fig. et fam., Faire une chose par épau lées, La faire à diverses reprises et négli gemment.

ÉPAULÉE, en termes de Boucherie, Le quartier de devant du mouton, dont on a retranché l'épaule.

ÉPAULEMENT. s. m. T. de Fortification. Espèce de rempart fait de fascines et de terre, etc., qui sert principalement pour garantir du feu de l'ennemi une troupe ou une batterie. Cet épaulement est bien fait. Cet épaulement doit étre épais au moins de vingt pieds de terre remuée. Les embrasures d'un épaulement.

ÉPAULER. v. a. Rompre l'épaule, ou dé mettre, disloquer l'épaule. Il n'est usité

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