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l'esprit de cet auteur. Ce n'est pas là l'esprit de ce passage. Il faut consulter l'esprit de la loi, et non s'attacher à la lettre. C'est dans ce sens qu'on dit proverbialement, La lettre tue, et l'esprit vivifie.

Il signifie aussi, Le caractère d'un auteur. Il a voulu imiter cet auteur, mais il n'en a pas saisi l'esprit.

L'esprit d'un auteur, se dit encore d'Un recueil de pensées choisies, extraites des ouvrages d'un auteur. L'Esprit de Montaigne, de J. J. Rousseau.

ESPRIT, se dit quelquefois de Ce qui tend à donner une idée sommaire de l'intention dans laquelle une lettre a été écrite, dans la quelle un livre a été composé, etc. Si ce n'est là le texte de sa lettre, c'en est du moins l'esprit.

ESPRIT, se dit quelquefois d'Une personne, considérée par rapport au caractère de son esprit. C'est un bon esprit. C'est un des meilleurs esprits de l'assemblée. C'est un bien pauvre esprit.

Un bel esprit, se disait autrefois d'Un homme dont l'esprit était orné de connaissances agréables. C'est un bel esprit, un de nos beaux esprits. Il ne s'emploie guère aujourd'hui que par ironie. Messieurs les beaux esprits. On dit aussi, Une femme bel esprit, Une femme qui a des prétentions à l'esprit.

Un esprit fort, Une personne qui se pique de ne pas croire les dogmes de la religion; et, en général, Quiconque veut se mettre au-dessus des opinions et des maximes reçues. C'est un esprit fort. Il fait l'esprit fort. Les prétendus esprits forts.

ESPRITS, au pluriel, se dit souvent d'Une réunion de personnes, considérées par rapport aux passions, aux dispositions qui leur sont communes. Une grande fermentation régnait alors dans les esprits. Échauffer, remuer, égarer les esprits. Calmer les esprits. Il se fit une grande révolution dans les esprits. Éclairer les esprits.

ESPRIT, dans l'ancienne Nomenclature chimique, se dit d'Un fluide très-subtil, ou d'une vapeur très-volatile. Esprit-de-vin, ou Alcool. Esprit de soufre, de sel, de vitriol. Esprit volatil.

ESPRITS, au pluriel, se dit de Petits corps légers, subtils et invisibles, qu'on supposait doués de la faculté de porter la vie et le sentiment dans les diverses parties de l'animal. Esprits vitaux. Esprits animaux. La perte, la dissipation des esprits animaux, des esprits. On dit encore maintenant, dans le langage ordinaire, par allusion à cette erreur des anciens physiologistes: La peur glace les esprits. Il est évanoui; jetez-lui de l'eau, afin de lui faire revenir les esprits. Il fut longtemps, après sa chute, après sa blessure, avant que de reprendre ses esprits. Etc. Fig., Reprendre ses esprits, Se remettre du trouble, de l'émotion, de l'embarras, de la surprise, etc., que l'on éprouvait. Laissez-lui reprendre ses esprits.

En termes de Grammaire grecque, Esprit rude, Signe qui marque aspiration; et, Esprit doux, Signe qui se fait en sens contraire de l'esprit rude, et qui marque absence d'aspiration. Quand il J. a deux P de suite, le premier reçoit l'esprit doux, et le second Lesprit rude, comme dans ¡zipper (influence).

ESPRIT, se dit en outre d'Une aigrette de | C'est un importun que j'esquive autant que je plumes que les femmes mettent quelquefois puis. Ce sont de fâcheuses occasions, il faut dans leur coiffure. les esquiver. Ce n'est pas résoudre la diffi culté, ce n'est que l'esquiver.

ESQ

ESQUIVER, avec le pronom personnel, signifie, Se retirer, sans rien dire et en évi ESQUICHER. v. n. T. du Jeu de reversi. tant d'être aperçu, d'une compagnie, d'un Il signifie que, dans le cas où l'on a la carte lieu où l'on ne veut pas demeurer. Le coup supérieure et la carte inférieure de la cou-fait, il s'esquiva. On voulait le retenir; mais leur dont on joue, on préfère donner la il parvint à s'esquiver. dernière, afin de ne pas prendre la main. ESQUIVÉ, ÉE. participe. Il esquiche sans cesse.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Il ne fait que s'esquicher.

Il se dit quelquefois figurément et familièrement, et signifie, Eviter de dire son avis, de prendre part à une querelle. Il a senti la difficulté, il s'est esquiché.

ESQUIF. s. m. Petite barque, petit canot. Quand il vit le navire en flammes, il se jeta dans un esquif et se sauva. Un léger esquif. Un fréle esquif.

ESQUILLE. s. f. T. de Chirur. Petit fragment qui se détache d'un os fracturé ou carié. Il est sorti une esquille de la plaie. On lui a tiré une grande esquille, plusieurs esquilles de la jambe.

ESQUINANCIE. s. f. Maladie qui fait enfler la gorge, et qui empêche d'avaler, quelquefois même de respirer. Les médecins la nomment Angine. Une violente esquinancie. Une esquinancie l'a suffoqué. Il est mort d'une esquinancie.

ESQUINE. s. f. T. de Manége. Il se dit Des reins du cheval. On ne l'emploie guère que dans ces locutions : Un cheval fort d'esquine. Un cheval faible d'esquine.

ESQUINE. s. f. Plante. Voyez SQUINE. ESQUIPOT. s. m. Espèce de tirelire, de petit tronc où l'on dépose de l'argent. L'esquipot est plein. Il est familier.

ESQUISSE. s. f. T. de Peinture. Premier trait d'un dessin; ébauche, essai en petit d'un ouvrage de peinture. Esquisse au crayon, à la plume, au pinceau. Faire l'esquisse d'un tableau. Ce peintre doit peindre cette galerie, il en a déjà fait les esquisses. J'en ai vu l'esquisse. Tracer une esquisse.

ESS

ESSAI. s. m. Epreuve qu'on fait de quelque chose. Faire un essai. Faire l'essai d'une machine, d'un remède, d'un canon, d'une arme à feu. Faire l'essai de ses forces. Donner à l'essai. Prendre à l'essai.

Il se dit particulièrement d'Une opération par laquelle on s'assure de la pureté d'un métal, ou de la nature de celui qui est contenu dans une mine. L'art des essais. Faire l'essai d'une mine. Poids d'essai.

Il se dit plus particulièrement encore de L'épreuve qu'on fait de la pureté de l'or et de l'argent, à l'aide de la pierre de touche.

ESSAI, signifie quelquefois, Une petite portion de quelque chose, qui sert à juger du reste. Envoyer des essais de vin. Prendre des essais de poudre à tirer.

Il se dit également Des petites bouteilles où il ne tient du vin qu'autant qu'il en faut à peu près pour l'essayer, et Des petites tasses où l'on met du vin pour le goûter.

ESSAI, se dit aussi Des premières productions de l'esprit ou de l'art qui se font sur quelque sujet, sur quelque matière, pour voir si l'on y réussira. Il a voulu montrer par cet essai qu'il était capable de réussir en quelque chose de plus important. Faire l'essai en petit d'un tableau, d'un bas-relief.

Il se dit encore de Certains ouvrages qu'on intitule ainsi, soit par modestie, soit parce qu'en effet l'auteur ne se propose pas d'ap profondir la matière qu'il traite. Essais de géométrie. Essais de physique, de morale, de littérature. Essai sur la peinture, sur la musique. Les Essais de Montaigne.

Il se dit aussi, en Sculpture, Du premier Coup d'essai, La première action, le premodèle, de terre ou de cire, d'un bas-relief mier ouvrage par lequel on donne des mar que l'on se propose d'exécuter. ques de ce qu'on est capable de faire. Faire Il se dit, figurément, en parlant Des ou-son coup d'essai. Son coup d'essai fut un coup vrages d'esprit. L'esquisse d'un poëme, d'un de maître. ouvrage dramatique. Une esquisse rapide. ESQUISSER. v. a. T. de Peinture. Faire une esquisse. Esquisser une figure. Esquisser un paysage. Esquisser à grands traits. J'ai tout mon tableau dans la tête, mais je ne l'ai pas encore esquissé. Lorsqu'il s'agit D'un tableau, comme dans le dernier exemple, on dit mieux, Faire l'esquisse.

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Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. Cet ouvrage n'est qu'esquissé. Esquisser rapidement le tableau d'une époque.

ESQUISSÉ, ÉR. participe.

ESQUIVER. v. a. Eviter adroitement quelque coup, quelque choc. Il fit un moucement, et esquiva le coup.

Il s'emploie aussi neutralement. Il poussa son cheval contre moi, j'esquivai adroitement.

Il se dit souvent en parlant Des personnes, des rencontres, des difficultés, etc.

ESSAIM. s. m. Volée de jeunes mouches à miel, qui se séparent des vieilles pour aller ailleurs. Gros essaim. Petit essaim. L'essaim alla se poser sur une branche d'arbre. Essaim d'abeilles.

Il se dit, par extension, d'Une grande multitude d'autres insectes. Des essaims de sauterelles ravagèrent la contrée.

Il se dit quelquefois figurément d'Une foule, d'une grande multitude de personnes qui marchent, qui s'agitent. Il sortit du Nord des essaims de barbares qui se précipi tèrent sur l'empire romain.

ESSAIMER. v. n. Il se dit Des ruches d'où il sort un essaim. Cette ruche a essaimé. Ces mouches n'ont pas encore essaimé.

ESSANGER. v. a. Laver du linge sale avant que de le mettre dans le cuvier à la lessive. Essanger du linge. Essanger la lessive. ESSANGÉ, ÉE. participe.

Il se dit aussi figurément D'une personne qui, après avoir été quelque temps dans la sujétion et dans la contrainte, s'en tire tout d'un coup, et se remet en liberté. On tenait ce jeune homme dans une trop grande contrainte, il a pris l'essor, son essor.

ESSARTEMENT. s. m. Action d'essarter. ¡matique très-subtile qu'on obtient de cerESSARTER. v. a. Défricher en arrachant tains végétaux par la distillation. Essence les bois, les épines. Faire essarter un arpent de roses. Essence de romarin. Essence de de bois. cannelle. Se parfumer avec des essences. ESSÉNIEŃ. s. m. Il se dit de Certains philosophes juifs, dont les opinions s'accordaient sur beaucoup de points avec celles Fig., Donner l'essor à son esprit, à sa des pythagoriciens. Il y avait des esséniens plume, Parler, écrire avec quelque élévation pratiques qui habitaient les villes, et des essé-ou quelque liberté. On dit aussi, Donner niens contemplatifs qui vivaient dans les l'essor à son génie, à son imagination, etc. lieux solitaires. Il y avait aussi des esséniens mitigés.

Essarter des bois, Les éclaircir en arrachant les sous-bois et les épines. ESSARTÉ, ÉE. participe. ESSAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Éprouver quelque chose, en faire l'essai. Essayer un cheval. Essayer un canif, une plume. Essayer un habit, des souliers, etc. Essayer un habit à quelqu'un. Essayer une arme. Essayer ses forces. Essayer le goût du public, en lui donnant des ouvrages d'un

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ESSENTIEL, ELLE. adj. Qui appartient à l'essence, qui est de l'essence. La raison est essentielle à l'homme. Ces paroles sont essentielles au sacrement de baptême. Partie essentielle. Qualité essentielle.

ESSORER. v. a. Exposer à l'air pour faire sécher. On a mis ce linge sur des perches pour l'essorer. Il est peu usité.

ESSORÉ, ÉE. participe.

ESSORILLER. v. a. Couper les oreilles. Essoriller un chien.

Il signifie, figurément et familièrement, Couper les cheveux fort courts. Qui vous a ainsi essorillé?

ESSORILLÉ, ÉE. participe. ESSOUFFLEMENT. s. m. État de celui qui est essoufflé.

Neutralement, Essayer d'une chose, es- Il se dit souvent en matière D'affaires, sayer d'une personne, Faire une expérience, et signifie, Absolument nécessaire, indisune épreuve, pour voir si une chose ou une pensable. C'est une chose essentielle dans le personne est propre à ce qu'on en veut contrat, au contrat. Il ne faut pas oublier ce faire. Je ne veux point prendre de ces remè-mot, il est essentiel. Les choses les plus essendes, j'en ai essayé. Il veut essayer de tout. tielles. Condition essentielle. Formalité essen- ESSOUFFLER. v. a. Mettre presque hors Prenez cet homme à votre service, essayez-en | tielle. Clause essentielle. C'est là le point d'haleine par un mouvement violent. Vous deux ou trois mois. essentiel. Il est essentiel de l'en prévenir. montez trop vite, cela vous essoufflera. Si Avoir à quelqu'un des obligations essen-vous ne retenez votre cheval, vous l'essouftielles, En avoir reçu des services très-im- flerez. portants. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis essoufflé à monter cet escalier.

ESSAYER, signifie aussi, Tâcher, faire ses efforts; et alors il est neutre. Je ne sais si j'en viendrai à bout, je n'y ai point essayé. Essayez-y. J'ai essayé de le persuader. Éssayer à marcher, de marcher. Avant de dire qu'il vous est impossible de faire cela,

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ESSE. s. f. Cheville de fer tortue, faite peu près en forme d'S, qu'on met au bout de l'essieu d'une voiture, pour empêcher que la roue n'en sorte. L'esse est sortie de l'essieu. L'esse s'est rompue.

Il se dit aussi d'Un morceau de fer en forme d'S, dont on se sert pour accrocher les pierres qu'on veut élever dans un bâti

ment.

Un homme essentiel, un ami essentiel, Un homme, un ami solide, et sur qui l'on peut compter.

En Médec., Maladie essentielle, Maladie qui ne dépend d'aucune autre.

ESSENTIEL, en Chimie et en Pharmacie, se dit Des sels qu'on extrait des végétaux, des huiles volatiles et aromatiques qu'on obtient des plantes par la distillation. Sel essentiel. Huile essentielle, ou Essence. Dans ce sens, il vieillit, et on ne l'applique plus guère qu'aux huiles volatiles.

ESSENTIEL, s'emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, Le point essentiel, la chose principale. Voilà l'essentiel de l'affaire. C'est là l'essentiel. Venons à l'essentiel. L'essentiel est de faire cela, est que vous le fassiez.

ESSENTIELLEMENT. adv. Par essence. Dieu est essentiellement bon. L'homme est essentiellement raisonnable.

ESSENTIELLEMENT, signifie quelquefois, Beaucoup, extrêmement, à un très-haut degré. Il aime essentiellement ses amis. ManIl se dit également de Chacun des cro-quer essentiellement à quelqu'un. Il m'a obligé chets qui sont au bout du fléau d'une ba-essentiellement. lance et auxquels s'attachent les cordons, ESSETTE. s. f. Marteau qui d'un côté a les chaines qui tiennent les bassins sus- une tête ronde, et de l'autre un large tranpendus. chant.

Il se dit encore de Divers autres objets tortus et en forme d's, qu'on emploie dans les arts.

ESSENCE. s. f. Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, ce qui constitue la nature d'une chose. L'essence divine. L'essence des choses. L'essence de l'homme. Ces paroles sont de l'essence du sacrement. Ce qui est de l'essence d'un contrat, ce qui en forme

l'essence.

ESSENCE, en termes d'Eaux et Forêts, s'emploie pour Espère. Les différentes essences qui composent les forêts.

Un bois d'essence de chêne, Un bois qui est principalement formé d'arbres de cette espèce.

ESSEULÉ, ÉE. adj. Qui est seul, délaissé de tout le monde. Cet homme est entièrement esseulé. Il est familier et peu usité.

ESSIEU. s. m. Pièce de bois ou de fer qui
passe dans le moyeu des roues d'une voi-
ture. L'essieu de devant cassa. Mettre un
essieu à un carrosse, à une charrette. Essieu
de bois. Essieu de fer.

ESSOR. s. m. L'action d'un oiseau qui
part librement pour s'élever dans les airs.
Un aigle qui prend son essor, qui prend l'essor.
Un essor rapide.

Il se dit figurément de L'action de débuter en quelque chose avec énergie, avec hardiesse et liberté. Arréter l'essor du talent, du génie. Un sublime essor. Les arts, l'indusESSENCE, se dit encore d'Une huile aro-trie, prirent bientôt leur essor.

Tome I.

ESSOUFFLÉ, ÉE. participe. Qui est hors d'haleine pour avoir couru ou fait quelque autre effort. Il est revenu tout essoufflé. •

ESSUI. s. m. Lieu où l'on étend quelque chose pour le faire sécher. Un bon essui.

ESSUIE-MAIN. s. m. Linge qui sert à essuyer les mains. Il se dit particulièrement Du linge que l'on met pour cet usage sur un rouleau de bois, dans les sacristies, les séminaires, les colléges, etc.

ESSUYER. v. a. Ôter l'eau, la sueur, l'humidité, la poussière, etc., en frottant. Il est tout en sueur, tout en eau, il faut l'essuyer. S'essuyer les mains, les yeux, le visage. Essuyer ses mains à une serviette, avec une serviette, avec un linge. Essuyez cette table. Essuyer de la vaisselle qu'on a lavée.

Fig. et fam., Essuyer les plâtres, Habiter une maison nouvellement bâtie; et plus figurément, S'exposer au premier inconvénient d'un établissement ou d'une affaire.

Fig., Essuyer les larmes de quelqu'un, Calmer son affliction, le consoler; et, Essuyer ses larmes, Se consoler.

ESSUYER, signifie aussi, Sécher, et se dit principalement Du vent et du soleil. Le vent, le soleil essuie les chemins, essuie la terre qui a été trempée par la pluie.

ESSUYER, signifie figurément, Souffrir, éprouver, subir, et se dit tant au sens physique qu'au sens moral. Essuyer le feu, le canon, la mousqueterie d'une place. Essuyer une rude tempête, un orage, des dangers Essuyer de grandes fatigues. Essuyer l'humeur de quelqu'un. Essuyer l'ennui des visites. Essuyer des affronts. Essuyer la honte d'une réprimande publique. Essuyer des reproches. Essuyer des pertes. Essuyer des injustices. Essuyer des refus. Essuyer les caprices d'un grand, les hauteurs d'un parvenu. ESSUYÉ, ÉE. participe.

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En termes de Maréchalerie, Estamper un fer de cheval. Voyez ÉTAMPER. ESTAMPILLE. s. f. Marque, empreinte qu'on applique, au lieu de signature, ou avec la signature même, sur des brevets, des commissions, des lettres, etc., pour mieux en assurer l'authenticité.

des figures pour en faire des tapisseries, prendre de l'estime, beaucoup d'estime, bien
des ornements, etc.
de l'estime pour quelqu'un. Il a l'estime de
sa compagnie, l'estime générale. J'ai pour lui
une estime particulière, la plus haute estime.
Honorer quelqu'un de son estime. Acquérir
l'estime publique. Il a l'estime et l'affection
de tous les gens de bien. Il est perdu d'estime
et de réputation. On dit de même : J'ai beau-
coup d'estime pour son mérite. Sa conduite
Il se dit plus ordinairement d'Une mar-inspire beaucoup d'estime. Etc.
que servant à faire connaître d'où provient Il se dit aussi Du cas que l'on fait de cer-
une marchandise, de quelle manufacture taines choses. Les beaux-arts étaient en
elle sort, etc., ou à constater l'acquittement grande estime chez ce peuple.
de certains droits.

Il se dit aussi d'Une marque apposée à

ESTACADE. s. f. Sorte de digue faite avec de grands pieux plantés dans une rivière, dans un canal, pour en fermer l'entrée, ou pour en détourner le cours. Les soldats-for-un livre pour faire connaître la bibliothè-du navire, afin de juger à peu près du lieu cèrent l'estacade. Il vint un débordement d'eau que à laquelle il appartient. qui rompit l'estacade.

ESTAFETTE. s. f. Courrier qui ne porte son paquet que d'une poste à l'autre, pour e remettre à un autre courrier, qui le porte à la poste suivante. Faire parvenir un avis par des estafettes, par estafette. On a dépéché une estafette, l'estafette est arrivée. Cette ville de commerce reçoit les lettres de Paris par estafette.

ESTÅFIER.'s. m. En Italie, on appelle ainsi Des domestiques armés qui portent la livrée, et qui ont un manteau. Ce cardinal a tant d'estafiers.

ESTIME, en termes de Marine, Calcul que le pilote fait tous les jours du sillage où l'on est, et du chemin qu'on a fait. Ce

Il se dit encore de L'instrument qui sert pilote s'est trompé dans son estime. L'estime

à faire ces sortes de marques.

ESTAMPILLER. v. a. Marquer avec une estampille. Les fabricants estampillent les produits de leurs manufactures. J'ai fait estampiller tous mes livres.

ESTAMPILLÉ, ÉE. participe.

ESTER. v. n. Terme de Palais, qui n'est usité que dans les phrases suivantes :

qu'il avait faite ne s'est pas trouvée juste.

ESTIMER. v. a. Priser quelque chose, en apprécier, en déterminer la valeur. Les héritiers ont fait estimer les meubles, les terres, la maison. Cette terre a été estimée tant, estimée à tant. Combien estimez-vous cela? Si vous voulez prendre mon cheval en troc, je l'estime mille francs.

Ester en jugement, Poursuivre une action ESTIMER, signifie aussi, Avoir une opien justice, soit en demandant, soit en dé-nion avantageuse de quelqu'un, de quel fendant; ce que ne peuvent faire les mi- que chose, en faire cas. On estime fort cet neurs non émancipés, les personnes frap-homme-là. Il se fait estimer partout. Il n'est Il se dit par extension, en France, d'Un pées d'interdiction, etc. La femme ne peut guère estimé dans sa compagnie. J'estime son laquais de grande taille. Il était accompagné ester en jugement sans l'autorisation de son mérite, sa vertu. S'il a fait cette action, je de quatre grands estafiers. Dans cette accep-mari. l'en estime davantage. Õn estime les chevaux tion, il est aujourd'hui peu usité, et se Ester à droit, Comparaître, se présenter arabes par-dessus tous les autres chevaux. prend en mauvaise part. devant le juge sur l'assignation qu'on a re- On estime beaucoup les vins de France. Les Il signifie encore, Un souteneur de mau-çue. Autrefois un contumace ne pouvait se draps de ce pays sont plus estimés que ceur vais lieux. représenter après les cinq ans, sans avoir de tel autre. Estimer plus ou moins une obtenu, en chancellerie, des lettres pour ester chose. à droit. Cette locution vieillit. ESTÈRE. s. f. Natte de jonc qui vient de Provence, d'Italie, du Levant. ESTERLIN. s. m. T. d'Orfévrerie. Poids de vingt-huit grains et demi. Il y a cent| soixante esterlins au marc.

ESTAFILADE. s. f. Coupure faite avec une épée, un rasoir ou quelque autre instrument tranchant, principalement sur le visage. Grande estafilade. Il lui a fait une vilaine estafilade sur le nez, sur le visage.

Il se dit encore d'Une coupure, d'une déchirure faite à un manteau, à une robe, etc. Il y a une estafilade à votre manteau. Il ESTEUBLE. s. f. Voyez ÉTRULE. est familier dans les deux acceptions. ESTHÉTIQUE. s. f. Science qui a pour ESTAFILADER. v. a. Faire une estafi-objet de rechercher et de déterminer les lade, donner une estafilade. On lui a estafiladé le visage. Il est populaire.

Il s'emploie avec le pronom personnel dans un sens analogue. Souvent on s'estime trop. Nous ne sommes pas toujours autant estimés que nous nous estimons nous-mêmes. Ils s'estiment réciproquement.

ESTIMER, signifie encore, Croire, conjec turer, présumer. Il estimait cette place im prenable. Étre estimé sage, savant. J'estime que cela est. J'estime qu'il pourrait faire quel que difficulté. Vu la difficulté des chemins, j'estime qu'il faudra dix heures pour faire ESTIMABLE. adj. des deux genres. Qui la route. On l'emploie dans un sens anamérite d'être estimé. C'est un homme très-logue avec le pronom personnel. Je m'estime estimable. Avoir des qualités estimables. heureux d'avoir pu lui plaire.

caractères du beau dans les productions de
la nature ou de l'art.

ESTAFILADÉ, ÉE. participe. ESTAME. s. f. Ouvrage de fils de laine passés, enlacés par mailles les uns dans les autres. Bas d'estame. Une camisole d'estame. ESTIMATEUR. s. m. Celui qui a la charge, ESTAMET. s. m. Petite étoffe de laine. la mission de priser une chose, d'en déterESTAMINET. s. m. Lieu public où s'as-miner la valeur. Si nous ne pouvons convenir semblent des buveurs et des fumeurs, et de prix, nous prendrons des estimateurs. Nous qu'on nomme aussi Tabagie. Aller à l'esta- conviendrons d'un estimateur. minet. Fréquenter les estaminets.

ESTAMPE. s. f. Image que l'on imprime sur du papier, sur du vélin, par le moyen d'une planche de cuivre, d'acier ou de bois, qui est gravée. Belle estampe. Estampe bien noire, bien nette, bien tirée. Il est curieux d'estampes. Livre d'estampes.

ESTAMPE, chez les Serruriers, les Maréchaux et quelques autres artisans, se dit de Certains outils qui leur servent à estam

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Il se dit quelquefois en parlant De choses morales. Juste estimateur de la vertu, du mérite, des ouvrages d'esprit, etc.

ESTIMATIF. adj. m. Il se dit Des procès-verbaux et devis des experts nommés pour estimer des réparations, des travaux. Un état, un devis estimatif.

ESTIMÉ, ÉE. participe.

ESTIVAL, ALE. adj. T. de Botan. Qui naît ou qui produit en été. Fleurs estivales. Plantes estivales.

En Médec., Maladies estivales, Maladies qui règnent en été.

ESTOC. s. m. (On fait sentir le C.) Il se disait autrefois d'Une épée longue et étroite qui ne servait qu'à percer.

Il se dit encore de La pointe d'une épée, d'un sabre, dans cette phrase familière, Frapper d'estoc et de taille, Frapper de la ESTIMATION. s. f. Action d'estimer, pri-pointe et du tranchant. sée, évaluation. Juste estimation. Prisée et ESTOC, en termes d'Eaux et Forêts, signi estimation des meubles. Suivant l'estimation fie, Tronc d'arbre, comme dans cette phrase, qui en sera faite. Je m'en rapporte à l'estima- Couper un arbre à blanc estoc, Le couper fion des experts. Les enchères n'ont pas at-à fleur de terre jusqu'à la souche. On dit teint le prix de l'estimation. aussi, Couper une forêt, faire une coupe ESTIME. s. f. Opinion favorable que blanc estoc, En couper tout le bois, sans y l'on a de quelqu'un, fondée sur la connais- laisser de baliveaux. sance de son mérite, de ses bonnes quali- Fig. et fam., Être réduit à blane estoc, tés, de ses vertus. Avoir, sentir, concevoir, Être entièrement ruiné.

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Fam., Brin d'estoc, Long bâton ferré par les deux bouts. Cette locution a vieilli.

un dessin. Se servir de l'estompe. Dessin à l'estompe.

Fig. et fam., Dites-vous cela de votre es- Il se dit quelquefois d'Un dessin fait à toc? Cela ne vient pas de son estoc, Dites-l'estompe. Voilà une belle estompe. vous cela de vous-même? Cela ne vient pas de lui. Ces locutions vieillissent.

ESTOC, se prend quelquefois, figurément, pour Ligne d'extraction. Il est de bon estoc. Les biens qui viennent de son estoc. Dans ce sens, il est vieux.

En termes de Pratique ancienne, Biens de côté estoc et ligne, se disait Des biens propres de ligne.

ESTOCADE. s. f. Grand coup allongé d'épée ou de fleuret, que dans la salle d'armes on appelle Botte. On lui porta une si rude estocade, qu'il ne put la parer. Grande estocade. Il lui allongéa deux ou trois estocades coup sur coup.

ESTOMPER. v. a. T. de Peinture. Étendre le crayon ou le pastel sur un dessin avec l'estompe. Estomper légèrement. ESTOMPÉ, ÉE. participe.

ESTOCADE, signifie, figurément et familièrement, Demande imprévue, attaque à laquelle on ne s'attend pas. Il est venu me demander de lui préter une somme considé-à rable, j'ai eu bien de la peine à parer cette estocade. Cet argument était pour l'adversaire une rude estocade. Dans ce sens, il vieillit.

ESTOUFFADE. s. f. T. de Cuisine. Façon d'accommoder les viandes en les faisant cuire dans un vase bien fermé. Veau, perdrix à l'estouffade. On dit aussi quelquefois, Étouffade.

ESTRADE. s. f. Chemin. Il n'entre que dans ces locutions, usitées autrefois parmi les gens de guerre : Battre l'estrade, Parcourir la campagne, aller à la découverte, pour connaitre la position, les mouvements de l'ennemi; et, Batteurs d'estrade, Gens détachés d'une troupe pour aller à la découverte. Batteurs d'estrade, se dit encore, familièrement, de Ceux qui perdent leur temps courir les grands chemins.

ESTRADE, se dit aussi d'Une petite élévation sur le plancher d'une chambre, d'une salle, etc. Un lit élevé sur une estrade. Le tróne était placé sur une estrade.

ESTOCADER. v. n. Porter des estocades. ESTRAGON. s. m. Herbe potagère odoriIl estocade rudement. Ils ont estocadé long-férante qu'on met ordinairement dans les temps avant de se toucher.

Il signifie, figurément et familièrement, Se presser l'un l'autre par de vives raisons, par des arguments. Il y a plaisir de voir ces deux savants estocader ensemble, estocader comme ils font. Ce sens a vieilli.

ESTOMAC. s. m. (On ne fait pas sentir le C.) On appelle ainsi, dans le corps de l'homme ou de l'animal, L'organe intérieur destiné à recevoir et à digérer les aliments. L'estomac est un viscère. L'orifice supérieur, l'orifice inférieur de l'estomac. Le fond de l'estomac. Bon estomac. Estomac débile. Mauvais estomac. Estomac plein. Estomac vide. Se remplir l'estomac. Ces viandes sont pesantes sur l'estomac, chargent l'estomac. Ces débauches lui ont ruiné, gâté, perdu l'estomac. Son estomac ne digère point. Les animaux ruminants ont plusieurs estomacs.

Il se dit, par extension, Des maladies qui ôtent l'usage de quelque partie du corps. Une paralysie l'a complétement estropié.

Fig., en termes de Peinture, de Sculpture, Estropier une figure, N'y pas observer les proportions.

Fig., Estropier un passage, une pensée, etc., En retrancher une partie, dont la suppression altère le sens.

Fig. et fam., Estropier un nom propre, Le défigurer en le prononçant ou en l'écrivant. On dit dans le même sens, Estropier les mots d'une langue.

ESTROPIÉ, ÉE. participe. Un soldat estropié. Il a fait une chute de cheval, il en sera estropié toute sa vie. Étre estropié d'un bras, d'une jambe. Il a un rhumatisme au bras, il en est estropie. Figure estropiée. Passage estropié. Pensée estropiée. Nom estropié.

ESTURGEON. s. m. Gros poisson de mer, qui remonte les rivières comme le saumon. Chair d'esturgeon. OEufs d'esturgeon. La péche des esturgeons.

ESU

ÉSULE. s. f. T. de Botan. Nom que l'on donne à plusieurs espèces d'euphorbes herbacées, dont la plus connue est appelée Pe

salades et dans les ragoûts. Il y a trop d'es-tite ésule.
tragon dans votre salade. Vinaigre à l'estra-
gon. Sauce à l'estragon. Poulets à l'estragon.

ESTRAMAÇON. s. m. Sorte d'épée à deux tranchants qu'on portait autrefois. Il n'est plus usité que dans cette locution, Un coup d'estramaçon, Un coup du tranchant de l'épée.

ET

ET. (On prononce É, sans faire sentir le T.) Conjonction qui lie entre elles les parties du discours, telles que les noms, les pronoms, les verbes, les adverbes. ESTRAMAÇONNER. v. n. et a. Donner des Alexandre et Philippe. Le feu et l'eau. Bon coups d'estramaçon. Il ne cessa d'estrama- et sage. Vous et moi. Chanter et danser. Saçonner durant tout le combat. Il fut rude-gement et fortement. ment estramaçonné. Il est peu usité, et ne s'emploie plus guère que par plaisanterie.

ESTRAMAÇONNÉ, ÉR. participe. ESTRAPADE. s. f. Supplice qu'on faisait souffrir à un criminel, en l'élevant au haut d'une longue pièce de bois, les mains liées derrière le dos avec une corde qui soutenait tout le poids du corps, et en le faisant Prov. et fig., Il a un estomac d'autruche, tomber avec roideur jusqu'à deux ou trois c'est un estomac d'autruche, il digérerait le pieds de terre. Donner l'estrapade. Condamfer, se dit D'un homme qui mange beau-ner à trois traits, à trois tours d'estrapade. coup et souvent. Il eut l'estrapade si rudement, qu'il en demeura estropié.

ESTOMAC, se prend aussi pour La partie extérieure du corps qui répond à la poitrine et à l'estomac. Le creux de l'estomac. Il lui donna un coup de poing dans l'estomac.

Il signifie également, dans les volailles et dans les autres oiseaux que l'on mange, La partie antérieure de l'animal, après que les cuisses et les ailes ont été levées. Il ne se dit que Des viandes cuites. L'estomac d'une perdrix. Un estomac de poularde.

ESTOMAQUER (S'). v. pron. Se tenir of fensé de ce qu'une personne a dit ou fait, le trouver mauvais. Il s'est estomaqué de ce que je ne lui ai pas rendu sa visite assez tốt. il n'a pas sujet de s'estomaquer, de s'en estomaquer. Ce mot est familier.

ESTOMAQUÉ, ÉE. participe. Il est tout estonaqué.

ESTOMPE. s. f. T. de Peinture. Instrument en forme de petit rouleau pointu, fait de peau, de coton ou de papier, avec lequel on étend le crayon ou le pastel sur

Il s'est dit aussi de L'espèce de potence au haut de laquelle on élevait un criminel pour lui donner l'estrapade. Planter une estrapade. Quand il fut au pied de l'estrapade.

Double, triple estrapade, Tour que font les danseurs de corde, en passant deux ou trois fois tout le corps entre leurs bras et la corde qu'ils tiennent.

ESTRAPADER. v. a. Faire souffrir l'estrapade. Il fut estrapadé.

ESTRAPADÉ, ÉE. participe. ESTRAPASSER. v. a. T. de Manége. Fatiguer, excéder un cheval, en lui faisant faire un trop long manége.

ESTRAPASSÉ, ÉE. participe.

ESTROPIER. v. a. Ôter l'usage d'un membre, soit par une blessure, soit par quelque coup. Il a reçu dans le bras, dans le genou un coup de feu qui l'a estropié. Il fut estropié à tel siége.

Elle joint aussi les membres d'une période. Il a fait cette sottise, et il est encore sur le point d'en faire une autre.

Elle est quelquefois emphatique ou explétive, au commencement des phrases. Et véritablement on ne saurait nier que... Et voilà que tout d'un coup...

Et de boire et de rire, se dit quelquefois, à la fin d'un récit, d'un conte, Pour signifier que l'événement se termina par boire et par rire.

ET CETERA. (Le T de l'ET se prononce.) Expression qui a passé du latin dans le français, et qui signifie, Et d'autres personnes, d'autres choses semblables, ou Et le reste, qu'il est facile de suppléer, qu'il est inutile d'énoncer. Il a, dans son laboratoire, toutes sortes d'ustensiles : des fourneaux, des cornues, des creusets, et cætera. Vous savez le proverbe : Quand chacun fait son métier, et cætera. On écrit ordinairement, par abréviation, etc.

Elle est quelquefois employée substantivement, pour désigner Cette expression même. Le reste n'est exprimé que par un et cætera. Mettre trois et cætera de suite (etc. etc. etc.).

Prov., Dieu nous garde d'un quiproquo d'apothicaire, et d'un et cætera de notaire.

ETA

ÉTABLAGE. s. m. Ce qu'on paye pour l'attache, pour la place d'un cheval, d'un bœuf, etc., dans une écurie, dans une éta

ble. Quand on prend le foin dans une hótellerie, on ne paye point l'établage. Ce cheval ne vaut pas l'établage.

ÉTABLE. s. f. Lieu où l'on met des bœufs, des vaches, des brebis, et autres bestiaux. Étable à boeufs, à vaches. Étable à cochons. Notre-Seigneur voulut naître dans une étable.

En termes de Marine, Franc-étable. Voyez cette expression à son rang alphabétique. ÉTABLER. v. a. Mettre dans une étable, dans une écurie. Il y a dans cette ferme de quoi établer tant de chevaux, tant de bœufs, tant de moutons.

ÉTABLÉ, ÉE. participe.

ÉTABLI. s. m. Espèce de table étroite et longue, dont le dessus est fort épais, et sur laquelle les menuisiers, les serruriers, les arquebusiers, etc., posent ou fixent les ouvrages auxquels ils travaillent. L'établi d'un menuisier, d'un serrurier.

Il se dit aussi d'Une espèce de table sur laquelle les tailleurs s'asseyent, les jambes croisées, pour travailler.

ÉTABLIR. v. a. Asseoir et fixer une chose en quelque endroit, l'y rendre stable. Établir les fondements d'un édifice. Ce mur est bien établi sur le roc. Cette table n'a pas été bien établie sur ses pieds.

et s'applique alors tant aux personnes qu'aux
choses. Etablir un gouvernement, une ad-
ministration. Etablir un tribunal dans une
ville. Établir une chambre de justice. Éta-
blir des commis pour recevoir certains droits.
Établir un gardien. Établir un péage, une
imposition.

Etre établi juge de certaines affaires, En
être constitué juge.

S'établir une espèce de juridiction, d'empire, etc., Se faire une espèce de juridiction, d'empire, etc.

question, L'exposé net et développé de ce qui est en question.

En termes de Guerre, L'établissement des quartiers, La distribution des troupes dans les lieux qu'elles doivent occuper durant quelque temps.

En termes de Marine, L'établissement d'un port, d'une baie, L'heure de la haute mer, le jour de la nouvelle ou de la pleine lane. Établissement des marées, Tableau qui indique l'établissement des principaux ports de mer.

ÉTABLIR, se dit encore figurément, au ÉTABLISSEMENT, se dit aussi de Ce qui est sens moral, en parlant Des lois, des opi- établi pour l'utilité publique, pour l'exernions, des doctrines, et autres choses sem-cice ou l'exploitation d'une industrie, elc. blables, dont on est l'auteur, ou que l'on Établissement public. Les hôpitaux sont des fait adopter, auxquelles on commence à établissements très-utiles. Ce prince a fait de donner cours. Établir de nouvelles opinions, beaux établissements, de grands établisse de nouvelles maximes. Ce sont des lois qu'on ments. Il a un établissement considérable, un a justement établies. Établir une façon de vaste établissement. Visiter toutes les parties parler. Etablir une religion, une doctrine. d'un établissement. Les ouvriers employés Établir une coutume. Établir une bonne mo- dans un établissement. Fermer un établisserale, à l'aide de bonnes lois.

C'est que...

ment.

On a établi que... il est établi Les Établissements de saint Louis, Le code une coutume reçue que... de lois donné par ce prince. ÉTABLIR, signifie en outre figurément, ÉTABLISSEMENT, signifie encore figuré. Prouver, démontrer. Il a établi sa proposi-ment, État, poste avantageux, condition tion par des raisonnements sans réplique. Il avantageuse. Procurer un établissement à a établi son droit sur des pièces authentiques. quelqu'un. Il a un bel établissement, un bon Établir des principes, Poser des principes. établissement. Il a donné un établissement Établir un fait, Déduire, exposer un fait considérable à son fils. Il lui a procuré un avec ses preuves. On dit à peu près dans petit, un bon établissement. le même sens, Établir l'état de la question, la question.

Il se dit également de L'action de procurer un état, une condition avantageuse. Il s'est donné beaucoup de peine pour l'établis sement de ses enfants. Ce père a été heureux dans l'établissement de ses filles, Il les a bien mariées.

Il signifie quelquefois simplement, Installer, placer, mettre. Établir un camp sous les murs d'une ville. Ce marchand avait établi sa boutique en tel endroit, le commissaire de police la lui a fait transporter plus loin. Etablir une troupe dans un poste. Établir un ÉTABLIR, s'emploie avec le pronom perposte. Établir une garnison. Établir des éta-sonnel dans plusieurs de ses acceptions. pes sur une route. Etablir une croisière devant Il s'établit dans un fauteuil, et s'y endormit. un port. Ils s'établirent dans le poste que l'ennemi venait de quitter. Cette colonie est allée s'établir ÉTAGE. s. m. Espace entre deux planen tel endroit. Une correspondance régulière chers dans un bâtiment. Premier, second, s'établit entre eux. Un empire qui s'établit. troisième, quatrième étage. Ordinairement, Il s'est établi plusieurs fabriques dans le voisi- quand on parle des étages séparément, on ÉTABLIR, s'emploie aussi figurément. nage de telle ville. S'établir juge d'un diffé- appelle Premier étage, Celui qui est au Constantin établit le siége de l'empire à Con- rend. De nouvelles doctrines, de nouveaux dessus du rez-de-chaussée et de l'entresol. stantinople. Établir sa demeure, son domi-usages s'établirent. Ces locutions auront bien Il a loué le premier étage. Il occupe le second cile, sa résidence en un lieu. Établir des com- de la peine à s'établir dans l'usage, à s'établir. étage. Loger au quatrième étage. Étage en munications, des moyens de communication, Il signifie particulièrement, Fixer sa de-mansarde. Étage bas, Étage peu exhaussé. de correspondance entre deux villes. meure, sa résidence en quelque lieu. Il est Être bien établi à la cour, dans une mai-venu s'établir en France. Il s'est établi dans son, Y avoir beaucoup de crédit.

Etablir une machine, La construire, et la mettre dans l'état où elle doit être pour qu'on puisse l'appliquer à l'usage auquel elle

est destinée.

Bien établir sa fortune, son crédit, etc., Faire qu'ils ne puissent être facilement ébranlés.

Établir sa réputation, La fonder, lui donner de la consistance. Sa réputation est trop bien établie pour que...

ÉTABLIR, signifie particulièrement, au figure, Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable. Ce père a établi tous ses enfants, les uns dans la robe, les autres dans l'épée. Ce ministre a établi avantageusement tous ses amis. Établir quelqu'un dans un emploi, dans l'exercice d'un emploi.

Établir une fille, La marier. Cette fille est

bien établie.

ÉTABLIR, signifie aussi, Fonder. Établir une colonie.

Établir une manufacture, une imprimerie, un college, etc., Créer une manufacture, une imprimerie, etc., en réunissant toutes les choses qui sont nécessaires pour les for

mer.

ÉTABLIR, signifie également, Instituer,

notre ville.

Il signifie encore particulièrement, Se marier, prendre un état. Il songe à s'établir. ÉTABLI, IE. participe. Le gouvernement établi. Les lois établies. C'est une coutume, une opinion établie, un principe établi. Un homme établi.

Il se dit quelquefois en parlant Des maisons où il n'y a que le rez-de-chaussée. Dans ce pays-là, les bátiments ne sont qu'à un étage, que d'un étage, n'ont qu'un étage.

ÉTAGE, se dit, par analogie, en parlant De choses disposées par rangs les unes audessus des autres. Une coiffure à double, à triple étage. Disposer par étages.

des esprits

de

Fig. et fam., C'est un sot à triple étage, ÉTABLISSEMENT. s. m. Action d'établir, C'est un homme extrêmement sot. d'installer, d'assurer, de fonder, d'insti- Fig. et fam., Avoir un menton à double tuer, etc. Ne permettre l'établissement d'au- étage, à triple étage, se dit D'une personne cun étalage sur la voie publique. L'établisse-replète qui a le dessous du menton fort gras. ment d'une garnison, d'un poste. Il a réussi ETAGE, signifie figurément, Degré d'élé dans l'établissement de sa fortune. L'établis-vation ou d'infériorité. Il y a sement d'une administration. L'établissement divers étages, de tout étage. d'un empire, d'une colonie. Depuis l'établis- Il signific particulièrement, Condition, sement de la monarchie. L'établissement d'une rang dans la société. Des gens de bas étage, fabrique. Frais de premier établissement. L'é- de haut étage, de tout étage. tablissement d'un tribunal. L'établissement d'une législation, d'une doctrine nouvelle.

Il doit à cet ouvrage l'établissement de sa réputation, Sa réputation fut établie par cet ouvrage.

ÉTAGER. v. a. Disposer, tailler par éta ges. Il ne se dit guère qu'en parlant De la coupe des cheveux. Il faut lui étager les cheveux.

ÉTAGE, ÉE. participe.

L'établissement d'un fait, d'un droit, L'ex- ÉTAI. s. m. Pièce de bois dont on se position d'un fait, d'un droit, etc., accom- sert pour appuyer, pour soutenir quelque pagnée de preuves. L'établissement d'une construction ou partie de construction qui

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