Oeuvres complètes, Volume 2

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Deterville, 1796
 

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Page 7 - Je les conjure d'avoir assez bonne opinion d'eux-mêmes pour ne pas croire qu'une pièce qui les touche et qui leur donne du plaisir puisse être absolument contre les règles. La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première.
Page 429 - Cher ami, si mon père un jour désabusé « Plaint le malheur d'un fils faussement accusé , « Pour apaiser mon sang et mon ombre plaintive, « Dis-lui qu'avec douceur il traite sa captive : « Qu'il lui rende .. » A ce mot ce héros expiré N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré : Triste objet où des dieux triomphe la colère, Et que méconnaîtrait l'œil même de son père.
Page 4 - Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie.
Page 394 - Ne vaudrait-il pas mieux , digne sang de Minos , Dans de plus nobles soins chercher votre repos, Contre un ingrat qui plaît recourir à la fuite, Régner, et de l'État embrasser la conduite? PHÈDRE. Moi , régner ! moi , ranger un État sous ma loi , Quand ma faible raison ne règne plus sur moi ! Lorsque j'ai de mes sens abandonné l'empire ! Quand sous un joug honteux à peine je respire ! Quand je me meurs!
Page 428 - Excusez ma douleur ; cette image cruelle Sera pour moi de pleurs une source éternelle : J'ai vu , seigneur, j'ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris.
Page 356 - Les faiblesses de l'amour y passent pour de vraies faiblesses. Les passions n'y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le, vice y est peint partout avec des couleurs qui en. font connaître et haïr la difformité.
Page 25 - Tous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards; Ce port majestueux, cette douce présence... Ciel! avec quel respect et quelle complaisance Tous les cœurs en secret l'assuraient de leur foi! Parle : peut-on le voir sans penser, comme moi, Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître, Le monde en le voyant eût reconnu son maître?
Page 25 - De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur? Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat...
Page 388 - Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers. Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du Dieu des morts déshonorer la couche"; Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche. Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi. Tel qu'on dépeint nos Dieux, ou tel que je vous voi.
Page 62 - Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ? Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous , Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ; Que le jour recommence, et que le jour finisse, Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, Sans que, de tout le jour, je puisse voir Titus...

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