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3709, lorsque la ville fe rendit aux alliés, commandés par le prince Eugene, le parlement fe retira à Cambrai, & l'année fuivante il eut ordre d'aller s'établir à Douai, où il s'eft toujours tenu depuis.

Louis XV prit Tournay en 1745, fit démolir la plus grande partie de la citadelle, & des fortifications de la vil fe. Il la rendit à la reine de Hongerie, par le traité d'Aix-laChapelle.

gnac,

2. TOURNAY, bourg de France, dans le bas Arma élection d'Aftarac, fur l'Arroz, aux confins du comté de Bigorre, à quatre lieues de Tarbes, au fud-eft.Il y a dans ce bourg une justice royale. Ce bourg n'eft pas dans le bas Armagnac, mais dans le pays de riviere haute.

TOURNE, ville de Macédoine. Elle a un grand commerce & de belles foires; & eft à trois lieues de Lariffe.

TOURNEBU, lieu de France, dans la baffe Normandie, entre Thuri & Falaife, à cinq lieues de Caen. C'est une ancienne baronnie qui appartient à la maifon de Tour nebu, l'une des plus confidérables de la province. TOURNECOUPE, bourg de France, dans le bas Armagnac, élection de Lomagne. Il y en a qui lui donnent le nom de ville.

TOURNESIS, (Le) petit pays de Flandre, & qui prend fon nom de la ville de Tournay, fa capitale. Le Tournefis n'eft autre chofe que la châtellenie de Tournay, qui eft d'une allez grande étendue; car elle renferme environ cinquante villages ou bourgs, dont la juftice reffortit au confeil provincial de Flandre, d'où l'on peut appeller au parlement de Malines. Les rois de France ayant inftitué le bailliage de Vermandois y avoient joint Tournay & le Tournefis; mais en 1383, Charles VI érigea un bailliage royal à Tournay, auquel il foumit cette ville & le Tournelis, avec les terres de Mortagne & de Saint-Amand, qui relevoient auparavant du bailliage de Vermandois ; & l'union de ces terres à ce bailliage a duré jusqu'au tems de la paix d'Utrecht, par laquelle tout la terre de Saint-Amand a été féparée du bailliage de Tournefis, & laiffée à la France; mais les neuf villages, qui dépendoient de Mortagne, ont été laiffés à la maison d'Autriche. * Longuerue, Descript. de la France, part. 2, p. 78.

TOURNHOUT ou TURNHOUT, petite ville des PaysBas, dans la Campine, avec feigneurie. Elle a été bâtie par Henri IV, duc de Brabant, vers l'an 1212. On y voit une églife collégiale dédiée à S. Pierre, & dont le chapitre fut fondé en 1398, par Marie de Brabant, ducheffe de Gueldre. Il eft compofé d'un doyen & de douze chanoines. Des chanoines réguliers du prieuré de Corfendonck y enfeignent les humanités depuis 1644. On voit encore à Tournhout un couvent de recollets & un beguignage.

L'empereur Charles V donna cette ville en 1545, à Marie, reine de Hongrie, fa fœur, pour en jouir fa vie durant. En 1648, & après la paix de Weftphalie, le roi Philippe IV donna la même ville à la princefle Amélie de Solms, veuve de Frédéric Henri de Nallau ; & c'est par-là que cette feigneurie eft entrée dans la maifon d'Orange. Après la mort de Guillaume III, roi d'Angleterre, cette feigneurie fut adjugée en 1708, par arrêt de la cour fouveraine de Brabant au roi de Pruffe, moyennant cent mille florins qu'il a dû donner à Jean Guillaume de Frife, prince d'Orange.

En 1996, le comte de Varax, général de l'artillerie d'Espagne, fut défait près de cette ville par le prince Maurice de Naffau. Les Espagnols y perdirent deux mille cinq cents hommes avec leur général. Le prince n'avoit que huit cents chevaux, & le comte de Varax en avoit fix mille; nonobstant cette inégalité, un mouvement fait à contre-tems fut caufe de la perte de l'armée du comte.

Le QUARTIER DE TOURNHOUT eft de la dépendance de la ville d'Anvers, & il comprend quinze villages.

! TOURNI, village de France, dans le Vexin Normand. Voyez TOURNY.

1. TOURNON, ville de France, dans le haut Vivarais, fur la rive droite du Rhône, vis à-vis de Thain, à trois lieues de Valence & à quatre d'Annonay. Elle est petite & peu confidérable; mais elle eft ancienne. Tournon eft bâtie fur le penchant d'une montagne au haut de laquelle il y a un château. Le collége où étoient les jéfuites eft fameux, & un des plus beaux du royaume. Le couvent des carmes est une affez belle maiton. Il y a encore un couvent de capucins, de cordeliers & de religieuses. Corneille étoit mal informé

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lorsqu'il a dit dans fon dictionnaire géographique, qu'il y avoit une univerfité à Tournon. Il y en avoit une autrefois fondée par le cardinal de Tournon, mais elle n'existe plus. Pierre d'Avity, auteur d'une description du monde, en fix volumes in folio, étoit né dans cette ville l'an 1 592, & mou. rut à Paris en 1655. La ville & terre de Tournon a appartenu à une maifon de même non jusqu'en 1644, qu'elle fut éteinte. Elle paffa dans celle de Montmorenci, puis dans celle de Levi-Ventadour, & enfin dans celle de RohanSoubife. Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 401.

2. TOURNON, bourg de France, dans le Berri, élec tion de le Blanc.

3.

TOURNON, petite ville de France, dans l'Agenois, élection d'Agen, avec juftice royale. Cette juftice comprend les trois paroiffes de S. Jean de Carabese, de S. Jean de Suman, & de S. Bafile du Toureil.

TOURNOUX ou TORNOSCO, caftrum de Torone, lieu de France, dans le Dauphiné, au diocèle d'Ambrun.. C'eft la plus ancienne paroifle de la vallée de Barcelonette. On croit qu'il y avoit autrefois un temple dédié à Jupiter.

1. TOURNUS, ville de la Gaule Celtique, dans le pays des Eduens, qui avoient Autun pour leur capitale, étoit comprife dans l'ancienne province lyonnoife, & faifoit partie de l'ancien royaume de Bourgogne. Cette ville eft fituée fur le bord, à la droite & au couchant, de la riviere de Saône, entre Mâcon & Châlon, 46° 34' de latitude feptentrio nale, & 22d 30' de longitude. Elle a toujours été du diocèse de Châlon, & dépendoit autrefois du comté de la même ville; mais aujourd'hui elle eft du comté de Mâcon, au bailliage & préfidial duquel fes caufes reffortiffent, & par appel au parlement de Paris. Le territoire des environs abonde en bled, en vin, en pâturages & en arbres frui tiers. La fituation de Tournus eft agréable. L'origine de cette ville eft inconnue; on n'en voit rien dans l'hiftoire jusqu'à l'arrivée de faint Valerien, qui y fouffrit le martyre fous l'empire de Marc-Aurele, l'an de Jefus-Chrift 177. Les ac tes de ce faint nous apprennent qu'en ce tems Tournus étoit un magafin de provisions pour les troupes romaines, horreum caftrenfe. Les anciens ont donné à Tournus le nom de caftrum, qui ne fignifioit pas chez eux un château, mais une petite ville ou un bourg fortifié. Les anciens appelloient un château caftellum. Paris, Dijon, Châlon, Mâcon, &c. ont porté le titre de caftrum. Quant au nom propre qu'ils ajoutoient à celui de caftrum, en parlant de Tournus, ils l'ont écrit différemment, auffi-bien que les écrivains du moyen âge. Céfar, Strabon & Ptolomée n'en parlent point. L'itinéraire romain la nomme Tinurtium; la table de Peutinger, Tenurtio; un martyrologe attribué à faint Jérôme, Ternocium; faint Grégoire de Tours, Trinurcium; Bede ou Flore & Adon dans leurs martyrologes, Trinorchium & Trenorcium. On trouve encore Turnocium, Tenocium, Tornocium, Turnucum, &c. Dès le neuvième fiécle, & long-tems après on a donné des noms différens au château, à la ville & à l'abbaye. Caftrum Trenorcium, dit Charles le Chauve dans fa donation, & Tornucium villam. Quant à l'abbaye, il la nomme abbatiam fancti Valeriani martyris. Les prélats de la province,en confirmant la donation, l'appellent monafterium Tornucium, auffi-bien que le pape Jean VIII dans fes bulles. Aujourd'hui l'on ne fe fert plus guères que du nom latin Trenorchium ou Trenorcium, qui étoit celui du château, & en françois du mot Tournus, qui s'eft formé du nom de la ville, Turnucium. Ce qui eft compris maintenant fous le nom & dans l'enceinte de Tournus, étoit autrefois divifé en trois parties; l'une étoit l'ancien château fitué au midi, vers la porte de la ville, par laquelle on entre du côté de Mâcon, & que l'on appelle encore la porte du châtel. Il occupoit presque toute cette partie de la ville qui fait à préfent la paroiffe de fainte Magdelaine. On y voit encore des vestiges de murailles & de tours, & une citerne qui étoit, fans doute, à l'ufage de cet ancien château. La deuxième étoit cette partie de la ville qui fait à préfent la paroiffe de faint André. La troifiéme étoit le monaftère, & auparavant l'églife de faint Valerien. Aujourd'hui que le château ne fub. fifte plus, & que la place en a été renfermée dans l'enceinte de la ville, rien n'eft plus diftingué de celle-ci que l'abbaye dont elle dépend, & dont nous parlerons. La ville eft divifée en deux paroifles, celle de faint André, qui eft la plus confidérable, & celle de la Magdelaine. L'une & l'autre eft

deffervie

deffervie parun curé & une fociété de prêtres qui doivent tous être nés dans la ville. Il y a à Tournus un hôtel-de-ville, compofé d'un maire perpétuel, de quatre échevins choifis & nommés par l'abbé, entre douze que le corps de la ville tui préfente, d'un procureur du roi & d'un fecrétaire. Paul Merula, Paradin, de Rubis & Cafaubon croyent que la bataille entre l'empereur Severe & Albin, fon competiteur à l'empire, fe donna auprès de Tournus, parce que Spartien, dans la vie de Severe, dit qu'elle fut donnée apud Tinurtium ; mais comme Dion & Herodien, contemporains de Severe, affurent qu'elle fe donna près de Lyon, dont Tournus eft éloigné de quinze grandes lieues, il y a plus d'apparence que ce fut du côté de Trévoux, comme le veut pere Chifflet, qui traite plus au long cette difficulté dans le chapitre 2 de fon hiftoire, où il fait voir que, felon Herodien, il n'y eut qu'une bataille entre les competiteurs, quoique, felon Dion, il y ait eu deux chocs.

le

2. TOURNUS, abbaye célébre, hors l'enceinte, & à l'extrémité de la ville du même nom, du côté du feptentrion; elle n'en eft pourtant féparée du côté qu'elle la touche, que par fes propres murailles. Elle eft lituée dans le lieu le plus élevé de Tournus ; elle eft bâtie en forme ronde, avec les murs, fes crénaux, fes tours, fes follés qui font déja prefque tous comblés, & elle reffemble plutôt à un fort qu'à une abbaye. Il n'y avoit autrefois qu'une grande porte avec un pont-levis & un ravelin du côté de la campa& du côté de la ville une autre porte que l'on nommoit la Poterne anciennement la porte Orbe; mais celle-ci fut murée en 1656, après que l'abbé Louis de Chandenier eut fait faire une autre grande porte, & ouvrir la rue qui conduit à S. Valerien. L'abbaye doit fon origine au tombeau de ce faint qui y fouffrit le martyre, & fur le tombeau duquel on bâtit d'abord une églife, laquelle fut depuis érigée en abbaye, que le roi Charles le Chauvre donna en 875, avec le château, la ville & tous les habitans aux religieux bénédictins de S. Philibert ou de Noirmoutier. Ceux-ci l'ont poffedée jusqu'à l'an 1623, qu'elle fut fécularisée & changée en collégiale; elle est à préfent compofée d'un abbé titulaire & d'un collége de douze chanoines, dont trois font en titre de dignité, le doyen, le chantre & le tréforier. Ily a outre cela fix demi-chanoines & fix enfans de chœur. Le chapitre eft foumis à la jurisdiction de l'évêque de Châlons, mais l'abbé a été confervé dans tous les anciens priviléges & dans fon indépendance de l'évêque; il releve immédiatement du faint fiége; il eft à la nomination du roi ; il n'eft point obligé à réfider. Quoique la fimple tonfure fuffife pour rendre habile à pofféder ce bénéfice, l'abbé a droit d'ufer de la croffe, de la mitre & des autres ornemens pontificaux, non-feulement dans l'abbaye, mais auffi dans la ville. Il a fa menfe féparée de celle du chapitre, auquel il eft obligé de faire livrer annuellement une certaine quantité de bled, de vin & d'argent. Il est seigneur haut jufticier de la ville de Tournus & des villages d'Huchifi, Plotes, Prefti, la Crot, S. Romain, Azé, Champagne, &c. Sa juftice eft exercée dans l'enclos de l'abbaye, qui a fon auditoire & fes prifons établies. Le chapitre jouit encore des terres, des dîmes & des autres droits qui dépendoient des offices réguliers avant la fécularifation. Le doyen en eft inftitué par l'abbé fur l'élection du chapitre. L'abbé feulnomme & inftitue les autres chanoines, & le chapitre feul les demi-chanoines. Il y en a qui prétendent que les abbés de Tournus faifoient autrefois battre leur monnoie dans la tour des Echelles, appellée auffi tour de la Monnoie. Autrefois les habitans ne pouvoient convoquer aucune affemblée fans la permiffion expreffe de l'abbé & du couvent, & ils les tenoient alors dans l'abbaye. Depuis l'an 1660, l'abbé leur a permis de s'affembler dans la maifon de la prévôté, qui eft aujourd'hui l'hôtel-de-ville. Quatre auteurs ont écrit fur l'hiftoire de Tournus, outre Machoud & les auteurs des trois Gaules chrétiennes, Falcon, moine de l'abbaye de Tournus dans l'XIe fiécle, Pierre de Saint Julien de la maifon de Baleurre, gentilhomme du voisinage de Tournus dans le XVIe fiècle, le pere Pierre-François Chifflet, jéfuite, & Pierre Juénin, chanoine de l'abbaye de Tournus. M. le cardinal de Fleury étoit abbé de Tournus.

TOURNY, bourg de France, dans la Normandie, au diocèle de Rouen, avec château & titre de marquifat. Il eft dans le Vexin-Normand, au milieu d'une très-belle campagne, fertile en bons bleds, chanvres & autres den gées, à neuf lieues de Rouen, & à deux de Vernon, d'An

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dely & de Saint Clair fur Epte, entre les paroisses de Mezieres, Forêt, Guitry, Fontenay Fours, Civiere, Escos, Haricourt & Panilleufe. L'églife paroiffiale, dédiée à Notre-Dame, eft affez bien bâtie & affez propre. Le prieu ré fimple, fitué au hameau de la Troudiere, en dépend, & a fa part fur les dixmes, auffi bien que le prieuré claustral des chanoines réguliers de Sauffeuse, qui est dans le voifinage. Il y a dix-fept fiefs nobles, & fix en roture, qui relevent du marquifat de Tourny ; & l'an 1702, le roi accorda fes lettres patentes pour l'établiffement d'un fiége de juftice royale en ce lieu-là. Le commerce y confifte en grains & en toiles blanches qu'on y fabrique. On y tient foire le jour de la fête de faint Matthieu. Le château eft flanqué de quatre tours aux quatre angles. * Corn. Dict. Mémoires dreffes fur les lieux en 1703.

TOUROBIN ou TUROBIN, petite ville de Pologne, dans le palatinat de Lublin, felon Corneille, qui cite les mémoires du chevalier de Beaujeu, & dans le palatinat de Ruffie, felon de l'Ifle. Cette ville, ajoutent les mémoires du chevalier de Beaujeu, eft fituée à trois lieues de Chebrechin, elle a les portes, & plufieurs maisons bâties de briques, avec une espéce de rempart de gazon, palliffadé de planches en haut en forme de parapet. Elle a auffi une place & des églifes exhauffées, qui la font remarquer de loin. Cette ville eft des dépendances de Zamosch.

TOUROTTE ou TOROTE, village de France, en Picardie, au diocèle de Soiflons, & néanmoins fur le rivage droit de la riviere d'Oife, où les autres paroiffes font du diocèfe de Noyon & de Beauvais. Les feigneurs de ce lieu font célébres dans l'hiftoire. Alberic parle, dans fa chronique, d'un Jean de Thorote, châtelain de Noyon, qui époufa la veuve d'un comte à Soiffons ; de ces Tourote descendit Jean de Torote, archidiacre de Soiffons, qui, au commencement du treiziéme fiécle fonda un chapitre en l'églife de Notre-Dame de ce lieu, du confentement de Nevelon de Cherify, alors évêque de Soiffons. Ce chapitre fut compofé de fix chanoines, & la préfentation aux prébendes fut donnée au doyen de la cathédrale; cependant, fur les remontrances d'un chapelain de faint Pierre nommé Roger, que le même Nevelon lui avoit accordé un beau droit fur cette églife, le chapitre de la cathédrale accorda que ce chapelain & fes fucceffeurs nommeroient à une de ces fix prébendes, un clerc de leur chaur, & que le même chapitre recevroit huit livres annuelles de l'églife de Torote. Aujourd'hui il ne réfide aucun chanoine à Torote, vu la modicité des revenus. La maison de Torote a donné des évêques aux églifes de Lyon, de Langres, de Verdun & de Liége. Les feigneurs de ce lieu quitterent ce qu'ils avoient de bâtimens à Paris devant le portail de Notre-Dame, à Maurice de Sulli, évêque au douzième fiécle, pour y former une rue, qu'on a appellé depuis la rue Neuve Notre-Dame. On dit qu'il y a, dans l'églife de Notre-Dame de Torote, des reliques de faint Denys. Ce lieu n'a environ que quarante

feux.

TOUROUVRE, en latin Torrum Robur, bourg de France, dans le Perche, du diocèle & de l'élection de Chartres, a mille deux cents habitans. Il y a eu anciennement, dans l'étendue de la paroiffe de ce nom, qui eft très-valte, une ville nommée Mezieres, dans les veftiges de laquelle on trouve encore très fréquemment des médailles d'or, d'argent & de cuivre du bas empire. Cette terre, qui a été érigée en marquifat, appartient, depuis plus de trois cents ans, à la maifon de la Vove, dans laquelle elle eft entrée par mariage.

TOURS, ville de France, dans la Touraine, à laquelle elle donne fon nom, & dont elle eft la capitale. Elle est fituée au midi de la Loire, entre ce fleuve & la riviere de Cher, nommé en latin Carus ou Caris, qui pafle au midi de la ville, & va enfuite fe jetter dans la Loire. L'ancien nom de Tours eft Cafarodunum, comme on voit dans Prolomée & dans la carte de Peutinger; le mot Dun, fignifiant, dans la langue gauloife, une montagne ou colline, Cafarodunum veut dire montagne de Célar. Il n'y a néanmoins à Tours aucune montagne, ni apparence qu'il y en ait eu, la ville étant fituée dans une grande plaine, en lieu fort bas, entre deux rivieres, de forte que ce mot Dun doit avoir fignifié une montagne & une fortereffe, comme parmi les François & les Italiens, le mot Rec ou Rocca, fignifie, non-feulement un rocher Tome V LLINI

dans

mais une fortereffe. Tours, fous la domination des Romains & des rois Mérovingiens, étoit beaucoup moins grande qu'elle n'eft aujourd'hui, puisque Grégoire de Tours affure que l'églife de faint Martin étoit éloignée de la ville de cinq cents trente pas, & ce ne fut que de neuviéme fiécle qu'on enferma de murailles cette églife & le bourg voifin, pour le garantir des ravages des Normands. On appelloit encore, au commencement du douziéme fiécle, ce quartier Caftrum Novum, Châteauneuf, comme le témoigne l'auteur de l'hiftoire des comtes d'Anjou. Le nom de CHATEAUNEUF lui fut apparemment donné, à cause du château ou fort que Richard, roi d'Angleterre, y fit bâtir, malgré Philippe-Augufte, & qui, felon Froiffard, donna lieu à la guerre fanglante qui fe fit entre ces deux rois. Deux villes fi proches l'une de l'autre, fe joignirent enfin par l'accroiffement qu'elles prirent, & cette jonction fut approuvée par des lettres patentes du roi Jean de l'an 1354. Tours, à ce que l'on prétend, eft la premiere ville du royaume qui ait eu des priviléges, & en faveur de laquelle les rois de la premiere race ont donné les premieres lettres patentes. Ce fut auffi la premiere qui envoya des députés au roi Henri III, après les barricades de Paris, & ce fut en cette confidération que ce prince y transféra le parlement & les autres cours fupérieures de Paris l'an 1583. Pendant le féjour que ces tribunaux firent à Tours, cette ville s'accrut d'un tiers, & l'on y joignit les fauxbourgs, par une nouvelle enceinte que l'on fit en vertu de lettre patentes de Henri IV, du mois d'avril 1591. Aujourd'hui on entre dans Tours par douze grandes portes, & on y remarque cinq fauxbourgs, qui font ceux de la Riche, de Saint Eloi, de Saint Etienne, de Saint Pierre, des Corps &de Saint Symphorien. Les maifons font bâties d'une pierre extrêmement blanche, qui leur donne beaucoup d'apparence, & toutes couvertes d'ardoises. Les rues y font affez belles & fort nettes, à caufe des différens ruiffeaux que forment fix fontaines publiques. J'ai déja infinué qu'une des portes de la ville s'appelle la porte Hugon, que le peuple, par corruption, nomme la porte Fourgon, pour dire la porte de feu Hugon. Hugon, felon Eginhard, dans la vie de Charlemagne, & felon quelques autres hiftoriens, étoit comte de Tours. Il y a apparence, que s'étant rendu redoutable par fa méchanceté, & par la férocité de fes mœurs, on en a fait, après fa mort, l'épouvantail des enfans & des femmelettes, & le canevas de beaucoup de fables. De Thou, malgré fa gravité, n'a pas dédaigné d'en parler dans fon hiftoire, . 24, Cafaroduni, dit ce célébre historien, Hugo rex celebratur qui noctu pomaria civitatis, obequitare & obvios homines pulfare rapere dicitur. Ainfi on menace à Tours du roi Hugon, comme à Paris du moine Bouru, à Orleans du mulet Odet & à Blois du Loup-garou. D'Avila & quelques autres hiftoriens ont cru que les calviniftes ont été appellés huguenots, parce que les premiers qui embrasferent cette croyance dans la ville de Tours, s'affembloient la nuit dans des caves qui étoient auprès de la porte Hugon. Dansle tems que les manufactures de Tours étoient dans leur plus grande réputation, on a compté dans cette ville jusqu'à foixante mille habitans, mais ce nombre eft aujourd'hui réduit à environ trente-trois mille. Cette ville eft franche, & ne paye point de taille. La maifon de ville eft compofée d'un maire, érigé en titre d'office par lettres patentes de Louis XIV, du 5 de février 1696, en vertu de l'édit de création de 1692,de douze échevins, de deux affesfeurs, d'un procureur du roi, d'un substitut, d'un receveur, d'un greffier en titre d'office, & de quatre élus de ville.* Longuerue, Descript. de la France, 1 partie, pag. 105.

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L'églife cathédrale a un beau portail, accompagné de deux belles tours, & orné au milieu d'une rofe très-délicatement travaillée. Cette église a été premierement bâtie par faint Martin, & dédiée à faint Maurice, dont elle a long-tems porté le nom, & qu'elle n'a quitté que pour prendre celui de faint Gatien, fon premier évêque. L'an 1096, on l'appelloit encore l'églife de faint Maurice. La bibliotheque de cette églife occupe toute la longueur du côté du cloître. Elle eft remplie de manuscrits enchaînés fur des pupitres. Les deux plus curieux font un pentateuque de mille ans, écrit en lettres majuscules, & les quatre Évangiles écrits en lettres faxoniques. On croit ici que

ce dernier a douze cents ans d'antiquité, & qu'il a été écrit par faint Hilaire, évêque de Poitiers; mais le favant auteur du voyage liturgique croit qu'on fe trompe, & que ce manuscrit ne paffe point mille ans.

L'églife de faint Martin eft une des plus vaftes du royaume; elle eft flanquée, du côté du nord, par une grande tour appellée Tour de Charlemagne, & du côté du midi par celle de l'horloge; on les voit de plus de dix lieues à la ronde. Le tombeau de faint Martin eft derriere le grand autel; il eft de marbre noir, blanc & jaspé, & n'eft élevé de terre qu'environ de trois pieds. Le quai royal fur la riviere eft le plus bel endroit de la ville, & fort fpacieux. Le château eft près du grand pont de la riviere de Loire, & fon donjou étoit autrefois très-fort. C'est dans ce château que fut mis le duc de Guife, & d'où il trouva les moyens de s'évader au mois d'août de l'an 1591.

L'abbaye de Marmoutier eft dans le fauxbourg de SaintSymphorien, & eft fameufe par faint Martin fon fondateur, & par la fainte Ampoule qu'on y garde. Sulpice Sévére, qui avoit été disciple de faint Martin, & qui a écrit fa vie, dit que ce faint s'étant froiffé & bleflé à mort, par une chute violente qu'il avoit faite, un ange vint la nuit effuyer fes plaies & les oindre d'un beaume célefte, qui le guérit fi parfaitement, que faint Martin se trouva le lendemain auffi fain que s'il n'avoit jamais eu aucune incommodité. Il eft parlé de cette fainte Ampoule dans les canons quarante-quatre & quarante-cinq du fecond concile de Châlons, & c'eft avec fon beaume que le roi Henri le Grand fut facré dans l'église cathédrale de Chartres, le 27 février de l'an 1594.

Le mail paffe pour être le plus beau du royaume ; il a plus de mille pas de longueur, & eft orné de deux allées d'ormes de chaque côté. La ville de Tours eft fi jalouse de cet ornement, que les magiftrats ont défendu d'y jouer & de s'y promener, lorsqu'il a plu, jusqu'à ce qu'il foit fec, fous peine de dix livres d'amende.

Nos rois ont convoqué plufieurs fois les états à Tours, Louis XI en 1470, Charles VIII en 1484, & Louis XII en 1506, pour le mariage de madame Claude de France fa fille, avec François de Valois, duc d'Angoulême. On a auffi affemblé plufieurs conciles dans cette ville. Meffire Jean le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France fous Charles V & Charles VI, reçut les honneurs de cette dignité dans la ville de Tours, pendant que le roi Charles V étoit logé dans la maifon paternelle de ce feigneur. Chriftophle Plantin, fameux imprimeur, & le pere Rapin, jéfuite, étoient nés à Tours.

Le Pleffis-les Tours eft une maifon royale bâtie par Louis XII, dans un lieu appellé auparavant les Montils. Ce prince en trouva le féjour fi agréable, qu'il y paffa une partie de fa vie, & y mourut l'an 1483. Ce château eft de briques, & a de beaux appartemens pour ce tems-là ; il eft fitué entre un grand parc & de beaux jardins. Louis XI fonda en ce lieu une églife collégiale & un couvent de minimes, qui eft le premier que ces religieux ayent eu en France. La fituation de ce couvent eft d'autant plus belle, qu'il eft fur un canal de la riviere du Cher, que le roi mê me fit faire.

L'ifle de Saint Côme eft aux portes de Tours, & eft formée par deux bras de la riviere de Cher. C'eft ici que Berenger & Ronfard ont été inhumés ; le premier étoit natif de Tours, fut tréforier & écolâtre de l'églife de faint Martin, puis archidiacre d'Angers. Ce fut dans cette derniere ville qu'il commença à dogmatifer & à foutenir, que le facrement de l'Euchariftie n'étoit que la figure du corps de Jefus Chrift. Il fut condamné dans plufieurs conciles; mais ayant comparu dans celui qui fut tenu à Rome en 1078, il 1078, il y figna une nouvelle profeffion de foi. Il y a apparence qu'il retomba dans fon erreur, car il fut encore acculé au concile de Bordeaux, en 1080, & obligé d'y rendre compte de fa foi. Depuis, il pafla le refte de fes jours dans l'ifle de Saint-Côme, où il mourut le 6 janvier 1088, catholique, felon les uns, & hérétique, felon les autres.

L'archevêché de Tours a eu des prélats dès l'an 250. Saint Gatien en fut le premier évêque, & mourut vers la fin du troifiéme fiécle. Saint Lidoire lui fuccéda en 338, après une interruption de plufieurs années. Saint Martin fut fait évêque l'an 371, & mourut l'an 397. Saint Brice

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faccéda à faint Martin, & mourut l'an 444. La ville de Tours fut long tems dans la dépendance de la métropole de Rouen. Elle fut érigée en métropole civile du tems de l'empereur Honorius, vers les commencemens du cinquié me fiécle, lorsqu'on divifa la Gaule Celtique ou Lyonnoife en cinq provinces. Quelques-uns eftiment qu'elle ne fut pas long-tems fans devenir enfuite métropole eccléfiastique. Cela n'empêcha point que S. Martin ne fût de fon tems regardé comme le maître des évêques, & S. Victrice de Rouen lui déféroit en toutes rencontres. Il paroît que ce fut fous Valentinien III, & durant l'épiscopat de S. Brice, qu'elle devint métropole ecclésiastique. * Baillet, Topogr. des faints, p. 499:

L'archevêque de Tours a pour fuffragans les évêques du Mans, d'Angers & les neuf de Bretagne. Vers l'an 844, l'évêque de Dole voulut faire ériger fon fiége en métropole, prétendant que la Bretagne formant un état féparé de la France, fes évêques ne devoient pas être foumis à une domination étrangere, & que fon fiége étant le plus ancien, il devoit jouir des droits de métropolitain. Ce différend dura jusqu'au pontificat d'Innocent III. L'archevêque de Tours confentit pour lors à l'érection de Dole en métropole, pourvu qu'il en eût la primatie; mais cette condition n'ayant point été du goût du pape Innocent III, il décida l'an 1199, & foumit tous les évêques de Bretagne à la métropole de Tours. Le revenu de cet archevêché eft de feize mille livres. Ce diocèfe eft compofé de trois cents paroiffes, de douze chapitres, de dix-fept abbayes, de quatre-vingt-dix huit prieurés fimples, & de 191 chapelles, fans y comprendre celles qui dépendent des chapitres. Le chapitre de la cathédrale de Tours eft un des plus illuftres du royaume. On y compte jusqu'à cent quatre-vingt-treize bénéficiers qui deffervent cette églife. Les huit dignités font le doyenné, le grand archidiaconé, la tréforerie, la chantrerie, la chancellerie, l'archidiaconé d'au-delà de la Loire, l'archidiaconé d'au-delà de la Vienne, & le grand archiprêtré. Outre ces dignités, il y a quarante-neuf canonicats, dont quatre ont été unis pour divers établillemens pieux. Il y a encore un fecrétaire, huit perfonats, feize vicaires, deux diacres, deux marguilliers cler cs & plus de cent chapelains, fans compter un officier qu'ils appellent maître de fallette, un fou-maître & dix enfans de chœur, qui forment tous enfemble un des plus nombreux & des plus beaux clergés du royaume. Le doyen eft élu par le chapitre, l'archiprêtré eft à la collation du grand archidiacre, les autres dignités & les canonicats font à la collation de l'archevêque.

Le chapitre de faint Martin eft fi nombreux, fi riche & fi noble, qu'il mérite bien que j'en donne ici une hiftoire abrégée. Les miracles que Dieu avoit opérés à la priere de faint Martin pendant la vie, éclaterent encore après la mort. Saint Brice, fucceffeur de faint Martin, éleva une petite chapelle fur fon tombeau ; mais vers le milieu du cinquiéme fiécle, faint Perpete, fecond fucceffeur de faint Martin, fit bâtir au même endroit un temple magnifique des fommes confidérables dont les habitans de Tours & les peuples qui venoient en foule implorer le fecours de faint Martin, l'avoient rendu dépofitaire. Grégoire de Tours dit que cette églife fut brûlée du tems de Clotaire, & que ce roi donna à faint Euphrône de quoi la réparer & la couvrir d'étain. Dès le tems de faint Perpete il fe forma dans ce lieu une communauté de moines gouvernés par un abbé, laquelle devint bientôt nombreuse & floriflante, & que nos premiers rois chrétiens comblerent de libéralités. Ce temple étoit un asyle inviolable, & les rois venoient jurer fur le tombeau du faint les traités qu'ils faifoient avec les princes étrangers. Clovis partagea avec l'églife & les moines de faint Martin, les dépouilles qu'il avoit remportées fur Alaric. Outre le nombre confidérable de moines qui deflervoient cette églife au commencement du fixième siècle, il fe forma aux environs plufieurs autres communautés, comme faint Venant, faint Pierre-le-Puellier, faint Eloi, & une des vierges qui avoient foin des linges & des ornemens, & auxquelles on doit rapporter les commencemens de l'abbaye, qui, dans la fuite a été transférée à Beaumont près de Tours. Il y avoit auffi des hôpitaux pour les pèlerins & les malades, & toutes ces communautés étoient fous la direction de l'abbé & des moines de faint Martin. Il fe fit même plufieurs établiffemens hors de cette province fous la dépendance de cette abbaye, tels que le chapitre de faint

Irier en Limoufin, celui de Montier-Rofeil dans la Mar-
che, de Chablis en Champagne, de Leré dans le Berri,
& différens autres dans la Lombardie. Cropter, archevêque
de Tours au milieu du fepriéme fiéclle, par
, par dévotion pour
faint Martin, & pour illuftrer fon églife, déja fi vénérable
dans toute la chrétienté, accorda à l'abbé & aux moines de
faint Martin & à toutes les dépendances l'exemption de la
jurisdiction épiscopale, ne fe réfervant que le droit d'ordon-
ner les prêtres & les lévites, & de confacrer les faintes builes.
Cet acte fouscrit par tous les évêques du royaume, fur ap-
prouvé par le roi régnant, & porté à Rome par l'abbé Egé-
ric, qui en demanda la confirmation au pape Adeodat, &
l'obtint. Ibbo, autre archevêque de Tours, confirma la
conceffion de Cropter, & fe foumit à la bulle du pape
Adeodat. Cette abbaye fut fécularifée quelque tems après,
& le roi Charles le Chauve par fes lettres patentes de 849,
fixa à deux cents le nombre des chanoines qui fervoient ceue
églife. Plus de cent bulles des papes ont dans la fuite affermi
l'indépendance du chapitre de faint Martin. Hugues Capet
étoit abbé de faint Martin, lorsqu'il parvint à la couronne
& y unit ce titre. C'est depuis cette union que nos rois font
devenus chefs & premiers chanoines de cette églife, & non
à caufe de la réunion de l'Anjou à la couronne, com-
me quelques-uns le prétendent. Le ferment que font nos
rois en qualité d'abbés de faint Martin mérite d'être rappor
té ici. Ego, annuente Domino, Francorum rex, abbas & cano-
nicus hujus ecclefia beati Martini Turonenfis,juro Deo & beato
Martino, me de catero protectorem & defenforem fore hujus
ecclefia, in omnibus necessitatibus fuis, cuftodiendo & confer-
vando poffeffiones, honores, jura, privilegia, libertates, fran-
chifias, & immunitates ejusdem ecclefia, quantum divino ful-
tus adjutorio fecundùm poffe meum, rectâ & purâ fide : fic me
Deus adjuvet. Les arrêts du parlement de Paris ont détruit
depuis quelques années l'immédiation du faint fiége, &
ont donné à cette églife en la perfonne de l'archevêque
de Tours un fupérieur eccléfiaftique dans le royaume,
tout le refte fubfiftant & demeurant dans fon entier.

pas

Le chapitre de faint Martin de Tours eft compofé, 1o. d'un abbé qui eft le roi, la dignité abbatiale ayant été unie à la couronne en la perfonne de Hugues Caper, qui avoit fuccédé en cette abbaye à Hugues le Grand, fon pere, à Robert II fon aïeul, & à Robert le Fort fon bifaïeul. 2o. De chanoines d'honneur eccléfiaftiques, qui font le patriarche de Jerufalem, l'archevêque de Mayence, l'archevêque de Cologne, l'archevêque de faint Jacques de Compoftelle, l'archevêque de Sens, l'archevêque de Bourges, l'évêque de Liége, l'évêque de Strasbourg, l'évêque d'Angers, l'évêque d'Auxerre, l'évêque de Quebec en Canada, l'abbé de Marmoutier & l'abbé de faint Julien de Tours. 5o. De chanoines d'honneur laïques, qui font les dauphins de France, les ducs de Bourgogne, les ducs d'Anjou, les ducs de Bretagne, les ducs de Bourbon, les ducs de Vendôme, les ducs de Nevers, les comtes de Flandre, les comtes de Dunois, les comtes d'Angoulême, les comtes de Douglas en Ecoffe, les barons de Preuilli en Touraine & les barons de Partenay en Poitou. 4°. D'onze dignitaires qui font le doyen, le tréforier, le chantre, le maître d'école, le fous-doyen, le cellerier, le granger, le chambrier, l'aumônier, l'abbé de Cormeri & le prieur de faint Côme-les Tours. Le doyen & le tréforier font à la préfentation du roi, comme abbé de faint Martin, & à la collation du chapitre. Le chantre, le maître d'école, le fousdoyen, le cellerier & le granger font à la préfentation du doyen & à la collation du chapitre; le chambrier & l'aumonier à la préfentation du tréforier & à la collation du chapitre. Quant à l'abbé de Cormeri & au prieur de faint Côme, ils reçoivent du chapitre l'inveftiture de l'abbaye & du prieuré. 5°. De quinze prévôtés qui ont droit de châtellenie, & ceux qui en font pourvus ont la préfentation à plufieurs bénéfices. Ces prévôtés font de Mahet, de Saint-Espain, d'Oé, de Chablis, de Leré, de Milcey, de la Varenne, de Suévre, de Courfay, de Chalautre, de Braffay, de Reftigni, d'Antoni, d'Anjou & de Vallieres. El. les font toutes à la préfentationfdufdoyen & à la collation du chapitre. 6°. De cinquante un titres de chanoines à la pleine collation du chapitre, compris les huit fémi-prébendes. 7°. De fept officiers ou dignitaires inférieurs en titre, qui font le fous-chantre, le fous-peltier, le fous écolâtre, le lé néchal, le preftimoine de Morignan, le preftimoine de Châtillon & le preftimoine de Milan. Le fous-chantre & le Tome V. LLIIIlij

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fous-peltier font à la nomination du chantre & à la collation du chapitre. Le fénéchal eft à la préfention du doyen; le fous-écolâtre à celle du maître d'école & à la collation du chapitre; les trois preftimoines, comme le fénéchal, à la préfentation du doyen & à la collation du chapitre, 8. De 56 vicaires en titre à la préfentation & collation des dignitaires & des chanoines. 9°. De fix aumôniers à la préfentation du fous-doyen, dont les fonctions font de porter le bénitier aux proceffions, affilter fpirituelle ment les dignitaires, prévôts & chanoines dans leurs maladies, & garder leurs corps après leur décès jusqu'à la fépulture. De trois clercs d'aumône en titre à la préfentation de l'aumônier dignitaire pour répondre les melles, & garder le corps de l'abbeffe de Beaumont après fon décès, jusqu'à la fépulture. 11°. De quatre marguilliers en titre, à la préfentation des chambriers, & chefcier pour parer le grand autel, garder le tombeau de faint Martin, dire les evangiles aux pélerins, prendre foin des reliques, & fonner le premier coup de matines. 12. De deux incepteurs en titre, à la nomination & inftitution du chapitre pour chanter aux fêtes femi-doubles, fimples & féries, le Venite, exultemus, les premieres antiennes & répons de l'office, & remplir les fonctions de fous-chantre & de fous-peltier à la meffe. 130. De deux pénitenciers & de deux facriftains à la nomination du chapitre. 14°. D'un oblatier chargé de fournir le pain pour le faint facrifice & pour la fainte communion, à la présentation du doyen. 15. De quatre-vingts chapelains, dont quelques-uns font à la préfentation du Toi, & en patronage laique; les autres à la préfentation des chanoines, & tous à la collation du chapitre. 16°. De dix enfans de chœur, d'un maître de mufique, d'un maître de latin pour les inftruire, nom compris les muficiens gagiftes. 179. Du pauvre de S. Martin fondé par Louis XI, & de plufieurs officiers laïques pour le fervice de l'églife. Ce pauvre de faint Martin eft élu par le chapitre à la plurarité des voix, & pour être élu il faut qu'il ne lui paroille aucun bien. Il eft logé, vètu, nourri & entretenu de touTes chofes, fain & malade, aux frais du chapitre, & il ne peut être deftitué que pour déréglemens des mœurs. Il aflifte aux proceffions folemnelles & à l'office des jours folemnels vêtu d'une robe mi-partie de rouge & de

blanc.

TOURY, bourg de France, dans l'Orléanois, fur la route de Paris à Orléans, entre cette derniere ville & celle d'Etampes, dans l'élection de Petiviers, diocèse d'Orléans, en plat pays, on le nomme en latin Tauriacum. Ce lieu appartient à l'abbaye de faint Denys en France, & eft fameux par la défenfe que Suger qui en étoit prévôt fous l'abbé Adam l'an 1111, fit de fon château contre les forces de Hugues du Puifet, ennemi du roi Louis le Gros. La tour, comme dit Suger lui-même, étoit à trois étages, & bâtie par l'abbé ci-deffus nommé. Le même prince voulant conferver cette place dans un tems fi fâcheux, accorda en 1114 à cet abbé d'y faire tenir un marché tous les vendredis au profit de fon églife. Suger étant devenu abbé continua à affectionner cette terre, il en ôta l'avouerie des mains des feigneurs de la Ferté-Baudouin. Cette terre fut beaucoup endommagée en 1360 par les Anglois & Navarrois qui en brûlerent les maifons & le château. L'église du lieu eft aussi à la nomination de l'abbaye. Hift. de faint Denys. TOUS, ville d'Afie, dans la Coraffane, au midi de Nichabout dont elle eft éloignée d'environ une lieue. Danville, carte de Perfe 1751, la met au nord & à vingt lieues de cette derniere. Elle eft à 37d de latitude, & à 76d & demi de longitude. Cette ville fut ruinée par les Mogols en 1221, mais elle fut rebâtie peu d'années après, & eft devenue une des plus belles & des plus célébres villes de l'empire de Perfe. Ismael Sefevi, premier roi de la maison des Sefevi, c'est-à-dire, des descendans de Schec-Sefi, qui regnent préfentement en Perfe, la fit entourer de fortes murailles & de trois cents tours. Ce roi en fit alors la capitale de la Coraffane fous le nom de Meschehed; & comme plufieurs princes avant lui y avoient eu leurs tombeaux, il voulut y avoir le fien, & plufieurs de fes fucceffeurs à fon exemple y ont éte inhumés. Voyez MESCHED. * Petis de la Croix, Hiftoire du grand Genghizcan, l. 4, c. 2.

*

TOUSE, bourgade d'Espagne, dans la Catalogne, viguerie de Girone, fur la côte de la Méditerranée. Miche lot, Portul. de la Médit. p. 44, en parle ainfi : Environ quatre à cinq milles à l'eft quart de nord-eft de l'Eoret, fe voit le village de Toufe, qui eft environné de murailles ; il eft fitué dans un petit enfoncement derriere une groffe pointe qui forme une petite anfe de fable du côté de l'oueft, où l'on peut mouiller deux ou trois galeres avec les vents à la terre; la pointe du nord-eft de cette anfe il y a quelques petits écueils hors de l'eau. On ne voit point ce village du côté de l'eft ni de l'oueft, à moins que d'être par le travers de cette anfe. Sur la pointe de Toufe qui s'avance un peu en mer, La Ste chapelle de Champigni, il y a une espéce de fort carré avec une tour & quelques for

Les autres chapitres du diocèfe font celui de

La Befoche,

Saint Venant,

S. Pierre le Puellier,
Pleflis-lès-Tours,
Amboile,
Loches,

Saint-Mesme, Cande,

Monthréfor,

Langeais,
Precigni.

TOURTERON, LA SABOTTERIE, bourg de France, dans la Champagne, du diocèfe de Rheims, de l'élection de Retel. Če bourg efl itué entre deux côtes dans le Retelois, à deux lieues d'Attigni & de l'Aisne. TOURTOIRÁC, Turturiacum, abbaye d'hommes en France, de l'ordre de faint Benoît, dans le Périgord, au diocèfe, & à cinq lieues au levant de Perigueux, fur la haute Vezere. Elle fut fondée en 1025. On trouve que vers l'an 1564 ce monaftère faifoit vivre un prieur clauftral, un facriftain un camerier ou cellerier, & trente religieux, mais préfentement il n'y a plus perLonne.

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TOURTOUR, bourg de France, dans la Provence, au diocèfe de Fréjus. On veut deriver fon nom des tourmens violens que certains coupables de quelques grands crimes, à ce qu'on dit, y avoient foufferts. Il y avoit dans le territoire de ce bourg un monaftère nommé Notre-Dame de Florege, & transféré aujourd'hui à l'abbaye de Toronet. Voyez ce mot.

TOURVES, lieu de France, dans la Provence, au diocèle d'Aix. C'eft une baronnie qui a été érigée en 1678, en veur du marquis de Valbelle, & qui appartient à la maifon de Ventimille. On croit que c'eft le lieu ad Turrem de la voie Aurelienne.

TOURVILLE, lieu de France, dans la Normandie, au diocèfe de Coutance, élection de Valogne. Il y a un prieuré de prémontré, dépendant de la Luzerne; le prieur a fa chapelle dédiée à faint Germain au bout de la paroille. Le feigneur porte le nom de cette paroille,

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tifications qu'on découvre de fort loin d'un côté & d'autre, cette pointe paroît de loin comme une péninfule lorsqu'on range la côte. Depuis l'Eoret jusqu'à Touse, la côte eft fort haute & presque droite, on y trouve quelques rochers hors de l'eau près de terre: mais point de mouillage. Tout le long de ces côtes pendant la nuit on y voit plufieurs feux dans les bâteaux des pêcheurs, qui vont de côté & d'autre ; c'eft une maniere de prendre les anchois & les fardines : j'ai jugé à propos d'en avertir, afin qu'on ne croye pas que ces feux foient à terre, ce qui pourroit fauffer la route. On voit auffi de fort loin plufieurs feux de charboniers dans les mon tagnes.

TOUSKACHE, petite riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. Elle vient fe joindre à celle de Talatatchina, auprès de l'ancien fort Sainte-Marie, dans le pays ancien des Apalaches, & enfuite se jette dans les golfe du Mexique par une embouchure fort large.

I. TOUSSAINTS, abbaye de France, en Champagne, dans une ifle de la riviere de Marne, à la porte de la ville de Châlons. Cette abbaye eft de l'ordre des chanoines réguliers de faint Auguftin de la congrégation de fainte Geneviéve de Paris, & fut fondée par Roger II du nom, évêque de Châlons, décédé en 1062. Cette abbaye étoit alors hors & proche de la ville, en un lieu où il ne refte plus qu'une maifon de fermier, qui porte encore le nom de TOUSSAINTS DEHORS. Elle fut démolie en 1544, pendant

les guerres entre François I, roi de France, & l'empereur Charles Quint, & transférée à Châlons au lieu où elle eft aujourd'hui, par Lambeffon, abbé régulier qui commença de la rebâtir, & elle fut achevée vingt ans après avec la maison abbatiale. L'églife en l'état qu'on la voit aujourd'hui,eft l'ou vrage de Claude Godet fucceffeur & neveu de Lambelson,

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