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Il n'y a que le chœur & fes collatéraux qui foient achevés. C'eft un ouvrage d'une architecture fort hardie, & qui a un air de grandeur & de beauté. Les lieux réguliers font fort agréables. La réforme fut mife dans cette abbaye en 1644. Elle valoit ci-devant fix mille livres de rente à l'abbé, & deux mille cinq cents livres aux religieux, qui y font au nombre de fept. Il y a dans l'églife de cette abbaye une belle & grande châfle d'argent, dans laquelle repofe le corps de faint Lumier, dix-huitiéme évêque de Châlons, qui eft au-deffus du grand autel, & proche la porte du chœur qui conduit à la facriftie. On y a fait mettre cette cription fur un marbre noir en lettres d'or:

SANCTUS LUDOMIRUS

GENERE LEMOVIX

CATALAUNI SEDEM EPISCOPALEM POST FRATREM ELAPHIUM INGRESSUS,

EJUSDEM DIGNITATIS SUCCESSOR,

ET IMITATOR VIRTUTIS.

ins

HUIC LAUDIS ARGUMENTUM INGENS SUPPEDITA

VIT.

IMPIA REGINA BRUNECHILDIS,
CASTUM PRÆSULEM

NEFARIAS ILLECEBRAS REJICIENTEM
MULIER IMPUDICA QUÆSIVIT AD NECEM,
HORRENDUM SCELUS FRUSTRA CONATA

EIDEM EXILIUM IMPERAVIT.
SED NE LUX TANTO SUB MODIO LATERET,
IN SEDEM A LOTHARIO RESTITUTUS,
PIE APUD SUOS DIEM OBIIT,
ANNO 626. ÆTATIS 75.

POSUIT EDMUNDUS BAUGIER, IN CURIA PRÆSI-
DIALI CONSILIARIUS, URBIS SENATOR,

ET PRIMUS JUDEX SCABINUS AN-
NO SALUTIS 1709.

* Baugier, Mémoires historiques de Champagne, t. 2,

P. 123.

12 TOUSSAINTS, cella omnium Sanctorum, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, dans la Suabe, au diocèle de Strasbourg dans l'Ortnau, & dans une folitude près d'Oberkirck. Ce n'étoit d'abord qu'une prévôté qui fut enfuite érigée en abbaye.

TOUSSEA, autrement LOUSSEK, ville de Perfe. Tavernier, voyage de Perfe, l. 3, dit qu'elle eft fituée à 854 40′ de longitude, fous les 374 so' de latitude. Il ajoute que le terroir des environs produit quantité de bled & de trèsbons fruits.

TOUSSI. Voyez Toucy.

TOUSTER, nom de la ville capitale de l'Ahuaz, & du Khouzistan qui porte auffi le nom de Schouschter, & qui apparemment eft l'ancienne ville de Suze, capitale de la Perfe. Le géographe Perfien, dans fon troifiéme climat, dit que Schabour ou Sapor, roi de Perfe, y éleva une digue d'une prodigieufe hauteur, jusqu'à laquelle il fit monter la riviere de Choaspès. Mahammed-Ben-Caffem écrit que Toufter eft la premiere ville qui ait été enfermée de murailles après le déluge, & que la digue d'une fi prodigieufe hauteur que Schabour avoit fait élever n'avoit été bâtie que pour empêcher l'inondation d'un fecond déluge. Voyez Toftar, & Suze la capitale du Chufistan. * D'Herbelot, Bibl. or. p. 896.

TOUVOIS, baronnie de France, dans le Maine, avec un château qui appartient à l'évêque du Mans. Sa jurisdiction s'étend fur trente paroiffes. Le château fut bâti par Guillaume, trente-huitiéme évêque, & enfuite il fut augmenté par Geofroi de Loudun.

TOUVRE, (la) riviere de France, dans l'Angoumois. Elle a fa fource au pied d'un rocher escarpé, fur lequel étoit un vieux château qui appartenoit aux comtes d'Angoulême, & qui fut détruit par les Anglois. Cette fource eft une des plus belles qu'il y ait en France. Elle a plus de douze braffes d'eau de profondeur, & porte par conféquent des bateaux dès fa naiffance, fans être néanmoins navigable dans fon cours. Les eaux de la Touvre font claires & froides, & produifent une prodigieufe quantité de truites. Cette riviere le jette dans la Charente à une lieue & demie de fa fource, au lieu appellé le Gou, à un quart de lieue au-deflus d'Angoulême. Piganiol de la Force, Description de la France, t. 5, P. 4.

*

de la

TOWCESTER, ville d'Angleterre, dans la province de Northamptonshire. Suivant l'opinion de Cambden c'eft le Tripontium des anciens qu'on appelloit ainfi à caufe de fes trois ponts. C'a été autrefois une ville forte, laquelle résista aux Danois, qui, après plusieurs affauts, furent contraints de l'abandonner. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1,

P. 93.

TOWY, riviere d'Angleterre, au pays de Galles, dans Caermartenshire. Elle arrofe la ville de Caermarthen, & va fe jetter dans la mer, à trois ou quatre lieues au-deflous de cette ville. Cette riviere, felon Cambden, est le Tobius des anciens.

TOUZA, bourg de France, dans l'Angoumois, élection de Cognac.

TOUZAR ou ToUZER, nom d'une ville de la province d'Afrique, proprement dite, abondante en palmiers & en campagnes fertiles en grains, & arrofée de très-belles eaux, felon le géographe Perfien dans fon troifiéme climat.

TOUZI, bourg de l'évêché de Toul ; il s'y tint autrefois un concile national.

TOXAN, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Queicheu, au département de Tucho, huitiéme métropole de la province. Elle eft de 9d 19' plus occidentale que Pekin, fous les 25d ss' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TOXANDRI, peuples de la Gaule Belgique. Leur nom eft fort connu des anciens; mais il y a quelque difficulté à marquer leur fituation précife. Pline, l. 4, c. 17, eft le premier qui les ait nommés; & il met leur demeure au-delà de l'Escaut: A Scaldi incolunt extera Toxandri pluribus nominibus. Cluvier recule les TOXANDRI jusque dans la Zéelande, comme fi ces peuples étoient ceux dont Céfar, de bell. Gall. 1.6, c. 32, parle fans les nommer, qui habitoient près des Ménapiens, fur le bord de l'Océan, & qui, lorsque T. Labienus marcha contre eux avec trois légions, fe cacherent dans les ifles que la mer avoit coutume de former dans ces quartiers. Cluvier prend ces ifles pour la Zéclande, & croit que ce lieu Toxiandria, où Ammien - Marcellin dit - que les Saliens-François oferent fixer leur demeure, n'étoit autre chofe que la Zéelande: Aufos olim in Romano folo apud Texiandriam locum habitacula fibi figere pralicenter. Cependant divers auteurs de nom font d'un fentiment contraire, & on ne fait point même, dit Cellarius, Geograph. ant.l. 2, c. 3', quel étoit anciennement l'état de la Zéelande, ni celui des illes, & des canaux qui les formoient, parce que les inonda tions de la mer & les débordemens de l'Escaut ont changé la face des lieux. Céfar, ajoute-t-il, décrit certainement le lit de ce fleuve, bien différemment de ce qu'il eft aujourd'hui. Quoi qu'il en foit, Pontanus, Discept. 3, Browerus, Ad Venantii Fortunati, l. 3, carm. 12, & de Valois, Notit. Gall. p. 551, mettent les TOXANDRI en-deça de la Zéelande, & vers la Meufe, & ils s'accordent en ce qu'ils reconnoiffent des veftiges de la demeure des Toxandri dans TESSENDERLO, village de l'évêché de Liége. Alting paroît incliner pour le fentiment de Cluvier : il ne veut pas néanmoins l'adopter abfolument, parce qu'il ne voudroit pas nier que les Tozandri n'ayent habité quelque canton du pays des Ménapiens & même de celui des Morini. Cellarius dit : J'aimerois mieux chercher les Toxandri quelque part dans les terres, que de les placer dans les ifles de Zéelande, dont on ne connoît point l'ancien état, l'embouchure de l'Escaut, fur tout, ayant changé de fituation; ce que tout le monde pourtant ne lui accorderoit pas. De plus, ajoute-t-il, les anciens, comme Pline & Ammien-Marcellin, qui ont parlé des Toxandri, n'ont rien dit qui puiffe nous faire conjectu rer que ces peuples habitoient dans des ifles. Au contraire, comme Pline dit qu'ils étoient connus fous divers noms; c'eft-à-dire, qu'ils étoient divifés en différens petits peuples, il eft probable que leur pays étoit d'une grande étendue, & pouvoit aller jusques dans les ifles de Zéelande, de façon néanmoins que la plus grande partie habitoit dans les terres & vers la Meufe. Les auteurs du moyen âge mettent auffi la Toxandrie dans les terres. De Valois cite à cette occafion la vie de faint Lambert, apôtre des peuples Toxandri. On y lit que la Toxandrie étoit à peine éloignée de trois milles de la ville de Mastricht du côté du nord.

TOXANDRIA', TEXANDRIA OU TOSSANDRIA. Voyez TOXANDRI.

TOXILI, TAXILI OU TAXILE, peuples de l'Inde, fe

A

Jon Denys le Périegéte, vers 1141, qui les met au nombre des peuples qui habitoient entre les fleuves Cophes, Indus, Hydaspe & Aceline. Leur ville fe nommoit Taxila, & leur roi eft appellé Taxilus par Quinte-Curfe, 1. 8, qui dit que ce nom étoit affecté à tous ceux qui fuccédoient au royaume, & place ces états entre les fleuves Indus & Hydaspe. Quant à la ville de Taxila, Strabon, Ptolomée & QuinteCurle nous apprennent qu'elle n'étoit pas éloignée de la rive orientale de l'Indus.

TOXIGNY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Loches,

TOYUNG, montagne de la Chine, dans la province de Suchuen, au territoire de Chingtu, premiere métropole de la province, près de la ville de Cungking. On trouve fur cette montagne des finges qui approchent de l'homme pour la grandeur & pour la figure, & qui ont une grande paffion pour les femmes. Atlas Sinenfis.

TRA-LOS-MONTES, province du Portugal. On lui a donné le nom de TRA-LOS-MONTES, qui veut dire au delà des montagnes, parce qu'elle eft en effet fituée au-delà des montagnes, à l'égard du reste du royaume. Elle s'étend en long du nord au fud, & confine dans toute fa longueur au royaume de Léon, comprenant tout ce quartier du Portugal qui eft entre le Douere & la Galice, à l'orient de la province d'Entre- Douro & Minho; elle renferme encore une langue de terre, longue & étroite,au midi du Douere, depuis une ligne tirée à Caftanheira, fur le bord de ce fleuve, jusques vers la fource de la Coa; ayant à l'occident la province de Beira & de hautes montagnes qui l'enferment, & qu'on nomme Marano, Jurello, Muro & Soaio; ce font des branches du mont Vinduus ou Vindius. Ce mont eft cette chaine de montagnes, qui, se détachant des Pyrénées, traverfe la Biscaye & l'Afturie, & forme à l'entrée de la Galice deux branches, dont l'une s'étend tout du long jusqu'au cap de Finis Terra, l'autre, tournant au midi, traverfe le pays des anciens Bracares, & fépare la province de Tra losMontes, de celles qui font à fon couchant. Cette province eft arrofée de quelques rivieres ; le Douere la traverfe dans fa largeur du levant au couchant, la partageant en deux parties presque égales, & lui fert de bornes à l'orient dans sa partie feptentrionale. Dans cette même partie elle a la riviere de Tamaga, celle de Pinhaon, celle de Tuelo, & celle de Sabor. Dans la partie qui eft au midi du Douere elle eft arrofée par la riviere de Coa. Cette province peut avoir environ trente lieues de long fur vingt de large; elle comprend deux cités, & quatre comarcas, celles de Miranda, de Moncorvo, de Villa Real & de Pinhel. Les trois premieres font au nord du Douere, & la derniere eft au midi. La province de Tra-los-Montes eft fertile en vin & en huile, & riche en troupeaux. * Delices de Portugal, p. 712 & fuivantes.

1. TRAABURG, bourg d'Allemagne, aux confins de la Carinthie & de la Carniole. Il y a un château & une prévôté. * Zeyler, Topogr. Carinth. p. 102.

2. TRAABURG, bourg de la Carinthie, fur la riviere Traa, à trois milles au-dellous de Lientz, fur les confins du comté de Tirol. Ce bourg avec le château a appartenu autrefois aux comtes d'Ortenburg.

TRABA, bourgade de l'ifle de Candie, fur la côte méridionale, près du cap Crio. On croit que c'eft l'ancienne TARBA de Prolomée. Voyez TARBA no. 1.

TRABALA, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie, felon Etienne le géographe.

TRABAY, riviere d'Espagne, au royaume de Grenade. Son cours eft le même que celui du Guadalmacar, & fe rend dans la mer, à Muscacra.

TRABUCO, bourg d'Afrique, fur la côte du royaume de Barca, à cinquante lieues de Bonandreo, du côté de l'orient. Mercator prend ce bourg pour l'ancienne BATHRA

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7.3, c. 5, la place dans les terres, & la met au nombre des villes voisines du fleuve Carcinite.

TRACHÆ, nom qu'Ovide, Metam. L. 15, donne à la ville d'Anxur. Voyez ANXUR.

TRACHE, ifle de la mer Ionienne. Pline l. 4, c. 12, la nomme avec diverfes autres ifles qu'il met auprès de l'ifle de Corcyre, Corfou, & qui ne font point connues des auteurs géographes.

TRACHEA, C'eft l'un des furnoms que Pline, l. 5, c. 29, donne à la ville d'Ephèse.

1. TRACHENBERG, baronnie d'Allemagne, dans la Siléfie, aux confins de la Pologne, qui la borne du côté du nord : elle a à l'orient la baronnie de Militsch, au midi la principauté d'Olffe, & à l'occident partie de cette principauté & partie de celle de Wolau. Ses principaux lieux font: Trachenberg & Prausnitz,

*

Jaillot, Atlas.

2. TRACHENBERG, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie, aux confins de la Pologne, dans la baronnie de même nom, dont elle eft le chef-lieu. Cette petite ville eft fituée fur le bord de la riviere de Bartsch, entre Zulauff & Hernftad.

TRACHIA. Etienne le géographe dit qu'on donnoit ce nom à toute l'Ifaurie. La raifon en eft que fon terrein étoit montueux & inégal.

TRACHIA-ACTE, c'est à dire, rivage raboteux & inégal. Ortelius qui cire Ifacius, in Lycophr. dit que ce lieu eft entre Seftus, & Abydos.

TRACHIN. Voyez HERACLÉE, n°. 17, & TRACHI

NIA.

TRACHINA, TRISMIS OU TRES MIS, place de la Turquie, en Europe, dans la baffe Bulgarie, fur le bord du Danube, bien plus bas que Nicopoli.

TRACHINIA, canton de la Macédoine, dans la Pththiotide, autour de la ville d'Héraclée qui en prenoit le nom d'HERACLEA TRACHINIE, felon Thucydide, 2. 3. Ce canton s'étendoit apparemment entre le fleuve Sperchius au nord, le golfe de Maliacus à l'orient, le fleuve Afopus au midi, & la Parafopiade au couchant. Sophocle, Philotectes, cité par Ortélius, place dans ce canton un lieu nommé TRACHINIUM, & des montagnes qu'il appelle TRACHINIA OU TRECHINIA PETRA. Hérodote n°. 199, y met aufli une ville TRACHIS; mais il pourroit être queftion de la ville d'Héraclée, à laquelle on donna le furnom de TRACHIS. Voyez HERACLÉE, n°. 17.

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1. 7

TRACHINIUM, ville d'Etolie, felon Strabon, l. 10, p. 450. Ce nom, dit Paulmier, me paroît fort fuspect; car outre qu'aucun autre ancien auteur ne met une ville de Trachinium dans l'Etolie, ce nom d'autre part ne convien droit abfolument point à une ville fituée dans un terrein uni, gras & fertile, mais à une ville qui feroit dans un terrein montueux & inégal. Paulmier foupçonne que dans cet endroit de Strabon, au lieu de TRACHINIUM, il faut lire TRICHONIUM, parce que Polybe, l. 5, Paufanias, in Corinth. & Etienne le géographe mettent une ville de ce noin dans l'Etolie.

TRACHIOTÆ. Voyez CILICIE, no. I.

TRACHIRIS, fleuve de la Libye intérieure. Ptolomée, 1.4, 6. 6, marque fon embouchure dans le golfe Hespérien, au-deffus du port Perphofius. Ses interprétes, au lieu de TRACHIRIS, litent STACHIDIS, & ce pourroit bien être la véritable orthographe; car le texte grec porte que le fleuve STACHIR prend fa fource dans le mont Rylfadius, & il n'eft guères poffible de douter que par TRACHIRIS, & par STACHIR, Prolomée n'entende le même fleuve.

TRACHIS, ville de la Theffalie, au pied du mont Oeta, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle fut bâtie par Hercule, & qu'on lui donna le nom de Trachis, à caufe de l'inégalité de fon terrein, qui eft tout mon, tueux. Thucydide, l. 3, p. 235, la met aux confins des peuples Oeta. L'étymologie du nom de cette ville eft confirmée par ces vers de Sénéque, in Hercule Octao, act. 1, v. 135.

Ad Trachina vocor, Saxa rigentia,
Et dumeta jugis horrida torridis,
Vix gratum pecori montivago nemus.

Cette ville eft la même qu'Homere appelle TRECHIS & Pline TRACHIN, & c'eft la même qu'Héraclée de Trachinie. Voyez HERACLÉE, no. 17.

TRACHON, lieu dont parle Lucien, in Toxari. Ce lieu devoit borner les états du roi du Bosphore Cimmérien, car les Schytes lui demandent que fes pafteurs n'avancent point jusque dans la plaine, mais fe contentent de faire paître leurs troupeaux au-dedans du lieu nommé Tra

chon.

TRACHONES. Strabon, l. 16, p. 756, nomme ainfi deux collines de Syrie, au-delà de la ville de Damas. Ortélius, qui cite W. Wiffenburgius, dit que ces collines font la montagne HIPPUS de Ptolomée, l. 5, c. 15, & celle de GILEAD des Hébreux.

TRACHONITÆ ARABES, peuples Arabes, dans la Saccée, au pied du mont Alfadamus, felon Ptolomée. Voyez TRACHONITIDE.

TRACHONITIDE, contrée de l'Arabie, au midi de la ville de Damas, & à laquelle les Arabes Trachonites avoient donné leur nom. Je n'oferois, dit Reland, Palaft. 1.1, c. 23, renfermer tout le pays des Arabes Trachonites dans des limites de la terre promife que Moife & Jofué affignerent aux douze tribus.Eufebe & l'interpréte Chaldéen mettent cependant dans la Trachonitide, quelques unes des villes que les Israelites poffédoient au-delà du Jourdain. Mais, ajoute Reland, les témoignages d'un grand nombre d'auteurs prouvent que la Trachonitide doit être plutôt mife au nombre des contrées voifines de la Palestine, que confidérées comme en faifant partie.

Jofeph eft celui qui fournit le plus de lumiere, pour fixer la véritable fituation de la Trachonitide; il dit qu'elle eft fituée entre la Palestine & la Cole-Syrie; dans un endroit il l'appelle Taxovitis, & dans un autre Taxav. La Trachonitide ne touchoit pas à la Galilée, ce qui fe voit par ce qu'on lit dans Jofeph, que tout le pays qui fe trouvoit entre Trachon & la Galilée, fut le partage d'Hérode. Il eft dit, dans le même endroit, que la Batanée fut jointe à la Trachonitide; & comme la Gaulonitide s'étendoit depuis la mer de Tibériade jusqu'aux fources du Jourdain, il s'enfuit que la Batanée étoit à l'orient de la Gaulonitide, l'Iturée ou l'Auranitide, à l'orient de la Batanée, & la Trachonitide au nord de la Batanée; car tout ce que les Israëlites poffédoient au nord de la Pérée, fe rapporte à ces quatre contrées, la Gamalitique, la Gaulonitide, la Batanée & la Trachonitide; quelquefois pourtant la Gamalitique le trouve renfermée dans la Gaulonitide. Quant à la Trachonitide, elle paroît s'être étendue au nord de la Batanée; car Jofeph dit que le lac Phiala, qui étoit à cent vingt ftades de Panéas, fe trouvoit fur le chemin par où l'on montoit à la Trachonitide. Il écrit encore que Panéas & Matha étoient entre la Galilée & la Trachonitide, que cette derniere contrée étoit pleine de retraites de voleurs, qui fe fauverent en Arabie, & qu'on envoya dans la Trachonitide trois mille Iduméens, pour empêcher leurs brigandages.

Voici les témoignages des autres auteurs, qui ont parlé de la Trachonitide. Canatha, felon Eufébe, in voce Kava étoit dans la Trachonitide, près de Boftra. Le même auteur, ad vocem 'Irepaia, a cru que l'Iturée & la Trachonitide étoient la même chofe; car il dit qu'on appelloit Trachonitide le pays qui joignoit le défert voifin de Boftra, ville de l'Arabie. S. Jérôme, in Onomaft. ad vocem Tracho, dit de même que la Trachonitide eft au-delà de Bostra, ville d'Arabie, dans le défert, au midi de Damas. Tout cela s'accorde avec le Talmud, qui étend la Trachonitide jusqu'à Boftra. Voyez Ligtfoot, dans fes remarques chorographiques, fur S. Luc, fect. 4. On peut ajouter à tout cela qu'Aurelius Victor, en parlant de l'empereur Philippe, qui étoit né à Boftra, l'appelle Arabe Trachonite M. Julius Philippus Arabs Trachonites. Ptolomée connoît auffi des Arabes Trachonites, ce qui empêche de mettre la Trachonitide dans les montagnes du Liban, ni dans celles de l'Anti-Liban; car alors fes habitans n'auroient pas été Arabes, mais Syriens.

:

Le nom de Trachonitide venoit, fans doute, des deux collines TRACHONES, que Strabon met au voifinage de la ville de Damas. Il ajoute, qu'en tirant de-là vers l'Arabie & l'Iturée, on trouve des montagnes peu praticables, où il y a des cavernes profondes, dont une pourroit contenir quatre mille hommes. Guillaume de Tyr, hift. l. 15,

c. 10, rapporte que des voyageurs qui paffoient par cette contrée, appercevant des ouvertures de citernes, & s'imaginant y pouvoir puifer de l'eau aifément, y perdoient les vaiffeaux dont ils vouloient fe fervir pour puifer, parce que les hommes qui étoient cachés dans ces cavernes, cou poient la corde & retenoient les vaifleaux. Ces cavernes étoient entre Adraa & Bozra, felon le même hiftorien qui ajoute que la Trachonitide faifoit une partie confidérable du diocèfe de Boftra, & que cette contrée dont Bos tra étoit la métropole, étoit aride & fans eau, n'ayant ni rivieres, ni ruisseaux, ni fontaines, de forte que l'hiver on étoit obligé de ramaffer l'eau de pluie, & de la conferver dans des trous pour l'ufage de toute l'année. Les habitans confervoient auffi leurs grains dans des cavernes qui leur fervoient de greniers.

TRACHSELWALD, bailliage de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays allemand. Son chef-lieu eft un village de même nom, avec un château fort par sa situation avantageufe. Ce bailliage eft paffablement grand, contenant huit grandes paroiffes. C'est là qu'eft le quartier du pays qu'on nomme proprement Emmethal, c'est-à-dire, Val d'Emme. Là, font la plupart des anabaptistes du canton de Berne, & comme ils font au voifinage du canton de Lucerne, & qu'ils ne peuvent point porter les armes (ce qui eft un des articles de leur fecte) c'eft pour cette raison que les Bernois ne les veulent pas fouffrir, ne pouvant point compter fur eux, au cas que les Lucernois fiffent quelque irruption de ce côté-là. Il y avoit autrefois dans ce bailliage un monastère de chartreux nommé Trub, auprès d'un village du même nom; les Bernois y entretiennent un receveur. Dans ce bailliage eft la petite ville d'Hutwyl, aux frontieres de Lucerne. C'eft là que les payfans rébelles tenoient leurs affemblées l'an 1653. Après y avoir comploté fur les opérations de leur armée, ils allerent affiéger Berne avec des canons de bois garnis de cercles de fer. * Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 204.

TRACHYS, montagne de l'Arcadie. Paufanias, l. 8, c. 13.

TRACTARI, peuples du Cherfonnèfe Taurique, felon Pline, l. 4, c. 12. Les manuscrits que le pere Har. douin a confultés, portent STACTARI, au lieu de TRAC.

TARI.

TRACY ou TRASSY, village de France, dans le Nivernois, au diocèle d'Auxerre, fur le rivage droit de la Loire, entre Pouilly & Cône. C'est une des trente-sept anciennes paroiffes de ce diocèfe, puisque S. Aunaire en fait mention dans fon réglement de l'année 580 ou environ. Elle y eft connue fous le nom de Draptiacus, qui paroît dérivé de ces anciens noms Drapes, Drapetes, des commentaires de Céfar, lib. 8. L'églife de S. Syphorien de Tracy, fut une de celles que Humbaud, évêque d'Auxerre, retira de la main des laïques vers l'an 1100, & qu'il donna à la nouvelle abbaye de S. Laurent, chanoines réguliers.

TRACY-LE-MONT ou TRACY LE HAUT, lieu de France, dans la Picardie, élection de Noyon.

TRACY-LE-VAL, ou TRACY LE BAS, lieu de France, dans la Picardie, élection de Noyon: il dépend de Tracyle-Mont.

TRADATE, bourg d'Italie, dans le Milanez, fur la rive gauche de la riviere d'Olona, affez près & au midi de Gaftion.* Magin, Carte du Milanez.

TRÆMENOTHURITE, peuples de la Troade. Ptolomée, l. 5, c. 2, leur donne la ville de Trajanopolis. Quelques exemplaires portent TRIMENOTHURITE pour TRAMENOTHURITÆ, & Tzetzès appelle ces peuples GRI

MENOTHURITE.

TRAEN, riviere d'Allemagne, dans l'électorat de Tréves. Cette petite riviere fe jette dans la Mofelle à demilieue au-deffous, du même côté.

C'eft la riviere appellée par Aufone, Draconus.
TRÆRBACH. TRARBACH.

1. TRAFALGAR, (le cap de) cap d'Espagne, fur la côte occidentale de l'Andaloufie. Michelot, Portul. de la Médit. p. 6, dit: Le cap de Trafalgar eft une longue pointe baffe, fur laquelle eft une tour carrée, appellée tour de la Meca, armée de deux petits canons, qui de loin paroît ifolée, parce que le terrein qui eft entre cette tour & une groffe pointe, qui eft au nord-eft eft fort bas ; tellement que lorsqu'on range cette côte elle paroît ifolée, principale

ment lorsqu'on vient du côté de l'eft, elle femble même à la tour & ifle S. Pedro. On découvre auflì, venant de l'eft, par-deffus cette pointe, la ville de Médine, fur une haute montagne fort élevée.

Il ne faut pas approcher la pointe de Trafalgar, parce qu'il y a beaucoup de roches fous l'eau & hors de l'eau, qui s'avancent un demi-mille en mer.

2. TRAFALGAR, (féche de ) vis-à-vis de cette pointe de Trafalgar, droit au fud-ouelt-quart d'oueft, environ cinq milles, il y a une roche fous l'eau fort dangereuse, qu'on appelle la Seittere de Trafalgar, fur laquelle il n'y a que cinq pieds d'eau, où la mer brife presque toujours. De cette roche, tirant vers le nord-nord-oueft, il y a un grand banc de roches fous l'eau, qui continue le long de la côte, jusques par travers de la pointe du nord-ouest de Connil, fur lequel il n'y a que cinq à fix braffes d'eau, à une grande lieue de la côte, ce qui fait que l'on réfifte plus facilement à la rade de Connil, parce que ces rochers empêchent que la mer n'y entre avec tant de violence.

3. TRAFALGAR, ( mouillage de ) environ une demilieue à l'eft-quart-de-fud-eft du cap de Trafalgar, il y a une groffe pointe escarpée & unie, avec un écueil auprès, fur laquelle eft une tour de garde qui eft ronde. Entre ces deux pointes eft une anfe de fable, dans la quelle on peut mouiller par cinq, fept ou neuf braffes d'eau, fond de fable vafeux, lorsqu'on eft éloigné de la tour de Trafalgar d'une petite portée de canon, mais il ne faut pas approcher de cette pointe plus d'un quart de lieue.

Remarques.

On peut passer à terre de la féche de Trafalgar & du banc de roche que nous avons ci-devant dit, en rangeant à un quart de lieue ladite pointe; on y trouve, dans cette distance, quatre, cinq & lix braffes d'eau, à demi-portée de canon de la tour. Depuis cette pointe jusqu'à la féche de Trafalgar, il y a un autre banc de roches fous l'eau, où la mer bouillonne extrêmement, & les courans, qui y font fort violens, portent au fud eft, lorsqu'il eft flot ou mer montante, & au nord-oueft, lorsque la mer baiffe ou qu'il eft juffant, jusqu'à la pointe de Trafalgar, la fituation des marées y eft presque eft & oueft, c'est-à-dire, fix heures les jours de la pleine & nouvelle lune.

1. TRAGEA, ifle voifine des Cyclades. C'étoit, felon Etienne le géographe, la patrie de Theogiton le Péripatéticien, ami d'Ariftote. Voyez TRAGIA.

2. TRAGÆA, ville de l'ifle de Naxos. Etienne le géographe qui en parle, dit qu'on y rendoit un culte particulier à Apollon Tragien, & qu'Eupolis, au lieu de TRAGAA, écrivoit TRAGE A.

TRAGASÆ, contrée de l'Epire. Etienne le géographe dit qu'elle tiroit fon nom de Tragafus, en faveur de qui Neptune condenfa le fel. Il ajoute que dans cette contrée il y avoit une campagne où l'on faifoit du fel, & que l'on nommoit CAMPUS HALSIUS OU CAMPUS ALESIUS. Voyez l'article fuivant.

TRAGASÆÆ-SALINE, falines de la Troade, près d'Hamaxitum, felon Strabon, l. 13, 1. 13, p. 605. Le fel Tragaféen, dit Pline, 31, 6. 7, ne fait point de bruit, & ne faute point quand on le jette dans le feu. Les habitans de la Troade pouvoient ufer librement de ce fel; mais lorsque Lyfimachus eut mis deffus un impôt, le fel ceffa de fe congeler; ce changement ayant étonné Lyfimachus, il abolit l'impôt, & aufli-tôt le fel recommença à fe former comme de coutume. Le pere Hardouin remarque qu'un manuscrit de Pline dit TRAGES US, au lieu de TRAGASAUS, & Strabon eft pour la même orthographe que Cafaubon a cru devoir être changée. Je lis, dit-il, Tpayadi, au lieu de Taytay, il fe détermine pour l'orthographe que fuivent Athénée, Pline & Etienne le géo graphe. Ce dernier fe trompe en mettant TRAGASA dans T'Epire. Athenaus, 1. 3, p. 73.

*

TRAGARETE, village d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, près de la fource du Xucar. Il n'eft remarquable que parce que quelques géographes croyent y trouver la Laxta des Celtibériens.

TRAGIA, ifle de la mer Ægée, & l'une des Sporades, felon Pline, Z. 4, c. 12, & Plutarque, in Pericle. Elle eft pommée TRAGA par Etienne le géographe, qui la met

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an nombre des Cyclades; mais fous le nom de Cyclades il comprend auffi les Sporades. Voyez TRAGEA.

TRAGIÆ, ifle d'Afie, fur la côte de l'lonie. C'est Pline, l. 5, c. 31, qui en fait mention. Quelques exemplaires portent EGEA pour TRAGIÆ; mais le pere Hardouin préfere cette derniere orthographe, parce qu'aucun auteur ne met dans ce quartier des ifles nommées Ægées ; au lieu que Thucydide, l. 1, p. 75, y en connoît une appellée

TRACHIA.

πρὸς τῇ Χερόνησο

TRAGILUS, ville de Thrace. Etienne le géographe dit qu'elle étoit du nombre des villes qui fe trouvent près du Cherfonnése & de la Macédoine, po Xepor roy Maxedorías, c'eft-à dire, apparemmat que cette ville fe trouvoit entre le Cherfonnéfe & la Macédoine; car il ne feroit pas poffible qu'elle eut été voifine de ces deux contrées.

TRAGIUM. Voyez NEDUS.

TRAGODITÆ, peuples dont fait mention Ifidore, cité par Ortelius. Il dit que ces peuples étoient d'une fi grande légereté, qu'ils atteignoient les bêtes à la courfe; mais, ajoute Ortelius, au lieu de TRAGODITÆ, il faut lire TROGLODYTÆ, Comme Solin.

TRAGOEDIA. Pline le jeune, qui étoit de Côme, avoit plufieurs maifons de campagne auprès du lac de Côme. Il donne entr'autres la description de deux de ces maifons: L'une, dit-il, l. 9, ep. 7, ad Rom. bâtie à la façon de celles qu'on voit du côté de Baies, s'éléve fur des rochers, & domine le lac : l'autre, bâtie de la même maniere, le touche. Il appelloit la premiere TRAGEDIE, & la feconde COMÉDIE: celle-là, parce qu'elle avoit comme chauffé le cothurne; celle-ci, parce qu'elle n'avoit que de fimple brodequins. Elles ont, ajoute-t-il, chacune leurs agrémens, & leur diverfité même en augmente la beauté, pour celui qui les poffède toutes deux. L'une jouit du lac de plus près, l'autre en a la vue plus étendue. Celle-la bâtie comme en demi-cercle, embraffe le port; celle-ci forme comme deux ports différens, par fa hauteur, fa hauteur, qui s'avance dans le lac. Là, vous avez une promenade unie, qui, par une longue allée, s'étend le long du rivage; ici un parterre très- fpacieux, mais qui descend par une pente douce. Les flots n'approchent point de la premiere de ces maifons; ils viennent fe brifer contre la feconde. De celle-la, vous voyez pêcher; de celle-ci, vous pouvez pêcher vousmême, fans fortir de votre chambre, & presque fans fortir de votre lit, d'où vous jettez vos hameçons comme d'un bateau.

TRAGONICE, ville de la Perfide. Ptolomée, l. 6, c. 4, la marque dans les terres. Ammien Marcellin fait auth mention de cette ville.

TRAGRIA. Voyez TRACHE.

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&

TRAGURIUM, ville de la Dalmatie. Pline, lib. 3; cap. 22, dit qu'elle étoit connue par fon marbre Ptolomée, lib. 2, cap. 17, donne le nom de TRAGURIUM, non-feulenient à la ville, mais encore à l'ifle fur laquelle elle étoit fituée. Tout le monde convient que c'eft aujourd'hui la ville de TRAU. Quant à l'ifle, il y en a qui la nomment Bua.

TRAGUS, fleuve du Péloponnéfe, dans l'Arcadie. Ce fleuve, felon Paufanias, lib. 8, cap. 32, prenoit naiffance d'un gros ruiffeau, qui, après avoir coulé près de la ville de Caphyes, & fait un certain chemin, fe déroboit fous terre, puis reparoifloit à Nafes, près d'un village nommé le REUNUS, & commençoit là à s'appeller TRAGUS.

1. TRAHONA, gouvernement dans la Valteline, de la dépendance des Grifons, eft partagé en dix conimunautés, dont chacune eft compofée de deux, trois ou plufieurs villages. Ces communautés font, y compris Trahona, Buglio, Ardenno, Datio, Clivio, Mel, Civo, Camp, Mantello & Dublino. Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 145.

2. TRAHONA, joli bourg du gouvernement de même nom, dans la Valteline, près de la rive droite de l'Adda. C'eft où réfide le gouverneur. Somagna, Sufingo & d'autres village font une communauté avec le bourg de Trahona.

TRAIA-CAPITA, lieu de l'Espagne Tarragonnoife, chez les Ilercaones. L'itinéraire d'Antonin la marque entre Oleaftrum & Dertofa, à vingt-quatre milles de la premiere de ces places, & à dix fept-milles de la feconde. Au lieu

de

de TRAIA-CAPITA, quelques manuscrits portent TRAIECAPITE, & d'autres TRAIANA-CAPITA; mais, dit Surita, comme ce lieu fe trouve nécellairement chez les Ilercaones, dans le pays desquels Prolomée place Dertofa, auffi-bien que TIAR-JULIA; & comme Pline y met pa reillement les TEARI, furnommés JULIENSES; il reste à favoir s'il faut lire TRAIA, TIARA OU TEARA-CAPITA. TRAJANA, ville d'Italie, dans le Picenum, felon Ptolomée, 1. 3, c. I, qui la marque dans les terres. C'est la ville TREA de l'itinéraire d'Antonin. Voyez TREA.

TRAJANA COLONIA. Voyez au mor COLONIA l'article COLONIA-TRAJANA.

TRAJANA-LEGIO, ville de la Gaule Belgique. Ptolomée, lib. 2, cap. 9, la marque entre Bonn & Mayence. Il y en a qui veulent que ce foit aujourd'hui Coblenz, & d'autres Drechthaufen, place fur le Rhin. Cette ville pourroit bien être la même que LEG. XXX. ULPIA. Voyez au mot COLONIA, l'article COLONIA-TRAJANA.

TRAJANA-VIA. Le chemin de Benevent à Brindes eft ainfi appellé dans une ancienne inscription rapportée dans le recueil de Smetius. Ce chemin conserve encore aujourd'hui son ancien nom, & conduit de Brindes jusqu'à Otrante.

TRAJANI-FORUM, ou plutôt FORUM - TRAJANI; car c'eft ainfi qu'écrit l'itinéraire d'Antonin, qui en fait un lieu de l'ifle de Sardaigne, à feize milles d'Othoca. C'est tout ce qu'on fait de fa pofition; car on ignore de quel endroit partoit la route fur laquelle ces deux lieux fe trouvoient. Surita & Ortélius foupçonnent que Trajani Forum pourroit être la ville que Procope, Edif. lib. 6, cap. 7, nomme le FORT DE TRAJAN, où il n'y avoit point de murailles, & où l'empereur Juftinien en fit faire.

TRAJANI-MUNIMENTUM. Ammien Marcellin dit que Trajan fit bâtir une fortereffe de ce nom fur le territoire des Allemands. Rhenanus croit que c'eft aujourd'hui une bourgade appellée CRONBURG, aux environs de Mayence, & qu'on a dit Cronburg au lieu de Tranburg, pour Trajani Burgum; mais Goropius veut que ce foit un village appellé RASTEL, fur le bord du Rhin, vis-à-vis de Mayence. Cluvier trouve que l'un de ces auteurs éloigne trop cette fortereffe du Rhin, & que l'autre la place trop près de ce fleuve. Selon lui, German. ant. lib. 3, cap. 7, elle pouvoit être au-dessus de Wys

baden.

TRAJANI PONS. Les anciennes inscriptions, dit Ortélius, paroiffent donner ce nom à une ville d'Espagne fituée fur le Tage, & qu'on appelle aujourd'hui PONTE DE ALCANTARA, felon Cluvier.

TRAJANI PORTUS. Voyez au mot PORTUS, l'article PORTUS-TRAIANI.

TRAJANI - PRÆSIDIUM. Voyez ci-devant l'article TRAJANI-FORUM.

TRAJANI-TRIBUNAL. Voyez OzOGARDANA. 1. TRAJANOPOLIS, ville de Thrace, fur le fleuve Hebrus. Ptolomée, l. 3, c. 11, la marque dans les terres. La notice d'Hiéroclès la met dans la province de Rhodope, & la notice de Nilus Doxopatrius en fait une métropole avec fept fuffragans. Selon l'itinéraire d'Antonin, elle étoit entre Bricizès & Cypfela, à trente-fept milles du premier de ces lieux, & vingt-neuf milles du fecond. On la nomme aujourd'hui Trajanopolis. C'eft une ville de la Romanie fur la rive gauche de la Mariza, entre Andrinople & Enos, à peu près à égale distance de ces deux lieux. Cette ville, quoique petite & mal peuplée, est encore le fiége d'un archevêque.

2. TRAJANOPOLIS. La table d'Agathodæmon marque dans la Myfie, entre Antandrus & Adramytte, mais plus près d'Antandrus, & à une petite distance de la mer, une ville nommée Trajanopolis. Ptolomée, l. 5, c. 1, met auffi une ville de ce nom dans la grande Myfie. Cellarius prétend que cette pofition eft faulle, & qu'au lieu de mettre cette ville dans la Myfie, il faut l'avancer tellement à l'orient, qu'elle fe trouve dans la grande Phrygie.

3. TRAJANOPOLIS ou TRANOPOLIS, ville de l'Afie mineure, dans la grande Phrygie. Le pere Charles de SaintPaul, Geogr Sacr. p. 240, croit qu'on a dit TRANOPOLIS pat contraction pour TRAJANOPOLIS; & il met cette ville dans la Phrygie Capatiane, Afignius, évêque de Trajano. polis, fouscrivit au cinquième concile général, & la notice

de Léon le Sage met pareillement Tranopolis dans la Phrygie Pacatiane. Triftan & Lucas Holftenius, croyent que cette ville eft la même qu'AUGUSTA TRAJANA, dont Baudrand dit qu'aucun géographe Baudrand dit qu'aucun géographe ne parle, & que beaucoup de médailles font connoître.

4. TRAJANOPOLIS, ville de la Cilicie trachée ou âpre. C'eft la même que Selinunte, où mourut l'empereur Trajan. Dion Caffius ou Xiphilin, dit, en parlant de ce prince: Selinuntem Cilicia veniens, quam nos Trajanopolim adpellamus illico expiravit.

C. S.

TRAJANUS, fleuve d'Egypte. Ptolomée, Z. 4, dit qu'il paffoit par la ville des Héros & par celle de Babylone.

1. TRAJANUS-PORTUS, port d'Itálie fur la côte de Toscane. Ptolomée, l. 3, c. 1, la marque entre le port de Livorne & le promontoire Telamone. Je m'étonne de ce que Cluvier, Ital. antiq. l. 2, c. 2, n'a point fait de difficulté d'admettre que ce port fût le même que celui de Centum Cella, qui étoit beaucoup au-deffous de Telamone, en tirant vers le midi oriental, & qui cependant devoit être au deffus, fuivant la pofition que Polomée donne, au port de Trajan; mais peut-être y avoit-il trois ports qui portoient le nom de Trajan.

2. TRAJANUS-PORTUS, port d'Italie fur la côte de l'Etrurie, entre Alga & Caftrum-Novum. Ce port qui fe trouvoit le plus confidérable de toute la côte, depuis Livorne jusqu'à Naples, s'appella d'abord CENIUM-CELLÆ, & prit enfuite le nom de Trajan, lorsque cet empereur y eut fait de grandes réparations. Pline le jeune eft le feul qui parle de ce port, s'il eft vrai qu'il foit différent de celui que Ptolomée place entre le port de Livorne & le promontoire Telamone. La maifon de Centum-Cella, dit Pline, 1. 6. epift. 31, eft magnifique, & fe trouve environnée de vertes campagnes : elle commande la mer dont le rivage ouvre en cet endroit un très grand port en forme d'amphithéâtre. Le côté gauche de ce port, ajoute-t-il, eft foutenu d'un ouvrage fort folide; & l'on travaille actuellement au côté droit. Au-devant eft une ifle qui rompt l'impétuofité des flots que les vents pourroient y pouffer : des deux côtés, elle affure & facilite l'entrée aux vaiffeaux. C'est une merveille que cette ifle, on l'éleve d'une maniere furprenante. De grands bâtimens portent en cet endroit des rochers presque entiers: on en jette continuellement les uns fur les autres, & leur propre poids qui les affermit & les lie, en fait une espéce de digue. Déja la digue paroît, brife & jette fort haut les vagues qui la viennent heurter. On ajoute à ces rochers des monceaux de pierres, qui, par la fuite des tems, feront affez reffembler cet ouvrage à une ifle naturelle. Ce port s'appellera du nom de celui qui l'a conftruit, & il fera infiniment commode; car c'est une retraite fur une côte qui s'étend fort loin, & dans laquelle il n'y en avoit aucune.

Telle eft la description que Pline le jeune donne de ce port de Trajan. Le nom du fondateur ne fubfifta pas néanmoins long-tems. Le port reprit fon ancien nom, peutêtre parce qu'il y avoit dans le voifinage d'autres ports aulfi appellés ports de Trajan; peut-être auffi parce que le nom de la ville de Centum Cella, que l'on y bâtit, & qui devint célébre, fit éclipfer le nom du port. Le nom de Centum Cella eft aujourd'hui corrompu en celui de Cincelle, quoique la ville foit plus généralement connue sous celui de Civita Vecchia.

3. TRAJANUS-PORTUS, port d'Italie, à l'embou. chure du Tibre. Jule Célar avoit pensé à construire un port à l'embouchure droite du Tibre. Suetone, in Claudio 7. 20, nous apprend que ce deffein fut exécuté par l'empereur Claude, & ce port eft appellé par les auteurs anciens le Port, le port de Rome, le port de la Ville, le port de la ville de Rome, le port Romain, ou le port d'Auguste, non pour avoir été bâti par l'empereur Augufte, mais parce que le nom d'Augufte étoit devenu commun aux empereurs. Dans la fuite l'empereur Trajan répara ce port, & en bâtit un autre beaucoup plus commode & plus fûr, auquel il donna fon nom; de forte qu'il y eut alors deux ports à l'embouchure droite du Tibre; l'un extérieur appellé le port d'Augufte; l'autre intérieur, nommé le port de Trajan. Tout cela, dit Cluvier, eft appuyé fur les té moignage de Juvénal & de fon fcholiafte, fur une vieille inscription & fur une ancienne médaille. Le port extérieur ou le port d'Augufte, eft aujourd'hui comblé par les faTome V. MMmmmm

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