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bles; mais le port intérieur ou le port de Trajan conferve encore en partie fon ancienne forme. On y voit les ruines des églifes & des édifices publics; & on le nomme encore aujourd'hui il Porto. Voyez PORTO.

1. TRAJECTUM ou TRAJECTUS, mot latin qui figni. fie le paffage d'un bras de mer ou d'une riviere, & dont on a fait en françois le mot Trajet, qui y répoud. L'itinéraire d'Antonin donne ce nom entr'autres au paffage du Bosphore de Conftantinople, à celui qui eft entre l'Italie & la Sicile, & au paffage du Rhin, dans l'endroit où eft aujourd'hui la ville d'Utrecht. Il le donne aufli au paffage de l'Italie, dans la Dalmatie.

2. TRAJECTUM ou TRAJECTUS, lieu de la Germanie inférieure, felon l'itinéraire d'Antonin, qui le marque entre Albiniana & Mannaritium, à dix-fept milles audeffus du premier de ces lieux, & à quinze milles audeffous du fecond. Ce n'étoit d'abord qu'un château; il s'y forma dans la fuire une ville qui devint confidérable. Du tems de Charlemagne, (a) on appelloit ce lieu Vetus Trajectus, d'où on fit dans la langue du pays Olt Trecht, qui fignifie la même chofe, & qui a depuis été corrompu en Utrecht. Quelques-uns qui ont voulu latinifer ce nom, ont dit Ultrajectum; mais le vrai nom latin eft Trajectus Rheni ou Trajectus ad Rhenum. Voyez UTRECHT. Dans les annales d'Utrecht, cette ville (b) eft appellée TRAJECTUM BATAVORUM, & quelquefois Trajectum inferius, pour la diftinguer de Maftricht, appellé TRAJECTUM SUPERIUS. Enfin, dans le diplome de l'empereur Conrad, de l'an 1145, elle eft nommée TRAJECTUM ULTERIUS, pour la diftinguer de TRAJECTUM CITERIUS; nom que l'on don noit encore à la ville de Maftricht. (a) V. Diploma Caroli R. apud Hedam in Albrico. (b) Hadr. Valefii Not. Gall.

·P. 559

3. TRAJECTUM ou TRAJECTUM SUPERIUS AD MO. SAM, c'est-à-dire, le paffage de la Meufe, ville de la feconde Germanie fur la Meufe, aujourd'hui MASTRICHT. Voyez ce mot. Attila, roi des Huns, ayant ruiné en 451 la ville de Tongres, les évêques de cette ville transporterent leur fiége à Trajectum ad Mofam, & en prirent le nom de Trajatenfes episcopi, comme nous l'apprenons de leurs vies. Grégoire de Tours, hift. l. 2, c. 5, qui eft le plus ancien auteur qui parle de cette ville, l'appelle Trajectenfis urbs. Ce nom fut dans la fuite corrompu en différentes façons. (a) L'auteur de la vie de faint Lambert, évêque de Maftricht, & qui paffe pour contemporain de ce prélât, au lieu de Trajectum, écrit Trijectum, opidum Trijecenfe & provincia Trijectenfis. L'auteur de la vie de S. Amand, aufli écrivain contemporain, dit Trijectenfium ecclefia, orthographe qui a du rapport à celle qui eft obfervée dans les capitulaires de Charles le Chauve, (b) & dans les annales de l'abbaye de faint Bertin, (c) où on lit municipium Trejectum. Ce nom eft encore plus corrompu dans l'acte de partage du royaume de Lothaire, où en parlant du district de cette ville, on l'appelle Diftrictum Trectis. Enfin, on trouve cette ville appellée Triectum fur cinq médailles des anciens rois de France, recueillies par Botarotius. Elles ont toutes cinq cette inscription TRIECIO FIT. (a) Hadr. Valefii Not. Gall. p. 560. (b) Anno 847. (c) Anno 871.

Les autres auteurs latins écrivent ordinairement TRAJEC TUM OU TRAJECTUM AD MOSAM, & quelquefois TRAJECTUM TUNGRORUM, TRAJECTUM SUPERIUS ou TRAJECTUM CITERIUS, pour diftinguer cette ville de TRAJECTUM BATAVORUM, Utrecht, qu'on appelle auffi TRAJECTUM INFERIUS & TRAJECTUM ULTERIUS. 1. TRAJECTUS. Voyez TRAJECTUM.

2. TRAJECTUS, lieu de la Grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Isca à Calleva, entre Abon & Aqua Solis, à neuf mille pas du premier de ces lieux, & à fix milles du fecond.

TRAJETTO, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, près du Garigliano, & à une petite diftance de l'endroit où ce fleuve fe jette dans la mer Méditerranée. Elle a été bâtie des ruines de la ville Minturna. Elle eft fur une côte, au lieu que l'ancienne ville étoit dans le vallon; ce qu'on peut juger aifément par les ruines de l'amphithéâtre & de l'aqueduc. Sa véritable fituation étoit à la droite du fleuve Liris, aujourd'hui le Garigliano; & l'on voit encore dans cet endroit les reftes du pont qui continuoit la voie Appienne.* Magin, Carte de la terre de Labour.

TRAIGUERA, petite ville d'Espagne, aux confins de la Catalogne, du côté de Tortofe. Elle eft entourée d'une muraille flanquée de plufieurs tours. Les environs font trèsfertiles: on y recueille du bled, du vin & de l'huile, & on y éleve du bétail. On fait à Traiguera des ouvrages de fayence. Le roi Jacques I peupla cet endroit en 1259. La reine Marie, en 1440, lui accorda le droit de tenir une foire dans le mois d'octobre; & Arnaud de Soler, fecond grand maître de Montofa, lui donna divers autres franchises. * Silva, Poblac. de España, p. 293.

1. TRAINA, riviere de Sicile, dans le Val-Demone, Elle naît de deux fources; l'une eft dans le marquifat de Ca pizzi, & l'autre dans la principauté de Cerame près de la petite ville de ce nom. Son cours eft d'abord de l'occident à l'orient jusqu'à Bronti, qu'elle mouille, & où elle commence à courir vers le midi, pour aller fe jetter dans le Dittaino. * De l'Ifle, Atlas.

On croit que c'eft le Cyamoforus des anciens.

2. TRAINA ou TRAHINA, ville de Sicile, dans le ValDemone, fur une hauteur, au nord oriental de Nicofia, près de la riviere de Traina au midi. Il paroît, par la carte de la Sicile, par de l'Ifle, que cette ville n'a pas toujours été dans cette place; car il marque environ à un mille plus au midi des ruines qu'il nomme BAGLIO DI CASTELLO ou TRAHINA-VECCHIO. Il n'y a plus aujourd'hui dans ce dernier lieu qu'une chapelle appellée SAINT SIL

VESTRO.

TRAIRU, bourgade, de l'Anatolie, fur le bord de la mer de Marmora, entre Nicomédie & Chalcédoine. On croit que ce pourroit être l'ancien Trarium de Strabon.

TRAISMAUR ou TRASMAUR, bourg d'Allemagne, dans la baffe Autriche, près de la riviere de Drafam, audeffous d'Hertzogenbourg, vis-à-vis de Tuln. Ce bourg & fon château appartiennent à l'archevêché de Saltzbourg. Zeyler, Topogr. Auft. p. 58.

*

TRAIT ou TEDIA, petite ville de Turquie, en Eu rope, dans la Romanie, fur la petite Marize, à quatre lieues de Philippopoli, du côté de l'occident méridional.

TRAIT-YAINVILLE, paroiffe de France, au pays de Caux, diocèle de Rouen, formée de deux villages'; favoir, le Trait & Yainville qui ont chacun leur églife. Anciennement il y avoit deux chapelles au Trait, faint Martin & faint Nicolas, mais elles ne formoient qu'un feul titre de bénéfice, lorsque Simon, comte d'Evreux, & Mathilde fon épouse, les donnerent à l'abbaye de Jumiéges, à condition de les faire deffervir par un prêtre. Le Trait n'étoit alors que fuccurfale d'Yainville. En 1514 il n'y avoit plus au Trait que la chapelle de faint Nicolas, qui obtint cette année-là d'avoir des fonts baptismaux & un cime tiere. Depuis elle eft devenue l'églife principale; enforte que l'églife faint André d'Yainville n'eft plus que fuccurfale.

TRALAGE, lieu de France, dans le Limousin, diocèse & élection de Limoges. Ce lieu appartenoit à M. de Larenie, de la maifon des Nicolas, dont étoit M. de Tralage, l'un des plus grands amateurs de la géographie du fiécle paffé, & qui avoit formé la bibliotheque la plus complette dans cette fcience; il l'a laiffée à MM. de Saint Victor de Paris, avec un rente pour l'augmenter. Il y a auprès de ce lieu une mine de plomb & une d'étain à une lieue de Saint-Hilaire; on en tire confidérable

ment.

TRALEY, TRALLY OU TRAYLEY, ville d'Irlande, dans la province de Munfter, au comté de Kerry, à cinq milles ou environ au fud-eft d'Ardfeart, & à quatre milles de la mer. Cette petite ville ne feroit d'aucune confidération fans le droit qu'elle a d'envoyer deux députés au parlement. * Etat préfent de la Grande Bretagne, c. z, p. 51.

TRALITÆ, peuples de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Ptolomée, L. 4, c. 8 : les interprétes, au lieu de TRALI TA, lifent TRALLITE.

TRALLES. Voyez TRALLIS.

TRALLIA, contrée de l'Illyrie. Etienne le géographe dit qu'on la nommoit auffi TROALICIDA, ou plutôt TRALLIÆ; car Saumraise a fait voir que cet endroit d'Etienne le géographe étoit corrompu, & qu'au lieu de é, noi Toda, Tpárna, il falloit lire Aéyer, The Тpáññ. Les habitans de cette contrée font appellés TRALLI

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par Tite Live, 27, c. 32. Plutarque, in Agefilao, qui
écrit TRALLES, met ces peuples dans la Thrace. C'eft tou-
jours le même peuple fous une orthographe différente.
Voyez TRALLIS.

TRALLICON, ville de l'Afie mineure, au voisinage
de la Carie. Pline, l. 5, c. 29, nous apprend, que lors-
que cette ville fubfiftoit, elle étoit arrofée par le fleuve
Harpafus.

TRALLIS ou TRALLES, car on trouve ce mot employé plus fouvent au plurier qu'au fingulier. Tralles étoit une ville de l'Afie mineure, dans la Lydie. Ptolomée, l. 5, c. 2, la marque dans les terres. Cet auteur, auffi bien que Pline & Etienne le géographe, écrivent TRALLIS, & tous les autres anciens lifent TRALLES. Strabon dit que fur le chemin qui conduit de Magnéfie fur le Méandre à TRALLES, on trouve à la gauche la montagne Melogis, & à la droite la campagne du Méandre. Il fait enfuite l'éloge de la fituation de Tralles qui fe trouvoit fortifiée de tous côtés par la nature, & il dit qu'elle étoit riche & bien peuplée. Céfar. 1. 3, Bell. civ. c. 105, Plutarque, in Cafare, & Valere-Maxime, l. 1, c. 6, ont rapporté le prodige qui arriva à Tralles avant la bataille de Pharfale: Dans le temple de la déeffe de la victoire, il y avoit une ftatue de Céfar, toute la place d'alentour étoit une terre fort dure d'ellemême, & d'ailleurs elle étoit pavée d'une pierre auffi dure que le marbre; cependant de cette terre & de ce pavé il s'éleva tout d'un coup une palme joignant le piédeftal de la

ftatue.

Les anciens ne paroiffent pas entierement d'accord fur la
fituation de cette ville. Etienne le géographe dit que Tral-
lis eft une ville de la Lydie fur le Méandre : Τραλλις πόλις
Audías æpòs vã Macardpå raμg; c'est-à-dire, Trallis urbs Lydia
ad Maandrum fluvium. On pourroit néanmoins douter
que le Méandre la baignât, parce que Strabon, en dé-
crivant affez au long cette ville & fes environs, ne dit pas
un mot du fleuve : il fait même entendre que la campagne,
ou la plaine de Méandre, eft entre ce fleuve & le chemin qui
conduifoit de Magnéfie à Tralles; cependant on pourroit
excufer Etienne le géographe, en difant que par pos vã
Matard, il a voulu dire près du Méandre. En effet, Wheler,
Voyage de l'Anatolie, t. I, p. 337, nous apprend que
Trallis n'étoit pas éloignée de ce fleuve. J'ai vu,
dit-il,
deux médailles de la ville de Trallis; l'une de l'empereur....
fous le confulat de Modeftus : le revers eft une riviere avec
ces lettres TPAAAIANON, c'est-à-dire, des Tralliens. Ce
qui fait voir que cette ville étoit fituée fur une riviere ou
proche d'une riviere; & cette riviere étoit le Méandre
quoi qu'en dife Strabon. Tralils, continue Wheler, étoit
une grande ville où s'affembloient ceux qui étoient em-
ployés au gouvernement de l'Afie. Smith affure qu'elle eft
aujourd'hui abfolument détruite, il en refte pourtant les
ruines, que les Turcs appellent SULTAN-HESSER ou la for-
tereffe du Sultan. On les voit fur une montagne à demi-
lieue du Méandre, fur le chemin de Laodicée à Ephèse, à
vingt heures de chemin de la premiere, près d'un village
appellé TEKE-QUI. L'autre médaille eft de l'empereur Gal.
lien: elle a fur le revers une Diane qui chafle, & on lit
autour: TPAAAIANON, c'eft à-dire, des Tralliens.

Cette description s'accorde affez avec celle de Stra-
bon, qui met Tralles fur une éminence, & comme
cette ville n'étoit qu'à une demi- lieue du Méandre, la
distance n'étoit pas affez grande pour empêcher qu'elle
ne pût être mile au nombre des villes bâties fur ce
fleuve.

La ville de Trallis eut divers autres noms ou furnoms. Pline, l. 5, c. 29, lui donne ceux d'EUANTHIA, de SELEUCIA & d'ANTIOCHIA. Etienne le géographe dit, qu'on la nomma auparavant ANTHEIA, à caufe de la quantité de fleurs qui croiffoient aux environs. Il ajoute qu'elle fut appellée E'upuper; mais ce nom a paru fuspect à Berkelius, qui aimeroit mieux lire E'ovia, Eumenia; parce que les Romains donnerent cette ville au roi Eumène.

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La notice d'Hiéroclès marque la ville de Trallis dans la province proconfulaire d'Afie, fous la métropole d'Ephèfe.

TRALLIUM, peuple de Bithynie, fur le golfe Aftacène,
felon Etienne le géographe.

TRALLY, ville d'Irlande, dans la province de Munfter.
Voyez TRALEY,

TRALYGORRA, Voyez TURS AMBICA.

TRAMARICIUM, lieu d'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Carthage à Alexandrie, entre Scina & Aubureum, à trente-un milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du fecond. L'or thographe de ce nom varie beaucoup dans les manuscrits. Les uns écrivent TRAMARICIUM, & les autres TRAMARICIOIUM TRAMARICIANUM, TRAMARITIUM, TRAMA

RITIONUM.

latina de Polodie. André Cellarius dit que la riviere de TRAMBLOWA, ville de la petite Pologne, dans le pa

Kerizen traverse cette ville de l'orient à l'occident avant qué de fe jetter dans le Seret. Tramblowa donne fon nom au territoire des environs.

TRAMEN, bourg d'Italie, dans le Trentin, fur la rive droite d'une riviere qui fe jette un peu au-deffous dans l'Adige à Mote. Ce bourg qui appartient à l'évêque de Trente a un excellent vignoble fur les collines. * Magin, Carte du Trentin.

TRAMONTI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, à trois milles de la mer, felon Davity, royaume de Naples, p. 519, qui lui donne l'épithéte (de grande. Il ajoute que cette ville a un château nommé SANTA MARIA DELLA NUOVA, fortifié tout autour de douze boulevards ronds à l'anque, ou groffes tours avec terre plein, & qu'on appelle Terrions. Cette ville eft de tous côtés peu fujette à être attaquée des ennemis, à caufe des paffages étroits par caufe des paffages étroits par où l'on y peut aller, & qu'un petit nombre de gens eft capable de garder. L'air de Tra monti eft fort bon; on y voit quantité de belles fontaines & quatorze paroiffes.

Cette grande ville, felon Léander, Descr. di tutta Italia,p. 193, fe trouve réduite à un bourg situé dans les montagnes au-deffus de Nocera, & qui tire fon nom de fa fituation. Il n'en dit tion. Il n'en dit pas davantage.

TRAMPE, ville de l'Afie mineure, dans l'Ionie, felon Etienne le géographe. Ortélius, qui cite Philip. Winghius, dit qu'il eft auffi parlé de cette ville dans une ancienne inscription.

TRAMPYA, ville de l'Epire. Etienne le géographe dit qu'elle étoit près de Bunimos; mais Saumaise croit qu'il faut lire Bulimos ou Bulinos.

TRAN, village d'Espagne, dans le Guipuscoa, entre Fontarabie & Iron ou Iran, à un quart de lieue du bord de la riviere de Bidaffoa. * Délices d'Espagne, p. 79.

TRANADUCTA, ville de l'Espagne Bétique. Prolomée, l. 2, c. 4, la donne aux Baftules, & la marque entre Menralia & Barbefola. Les exemplaires latins lifent TRANSDUCTA, au lieu de TRANADUCTA.

TRANCAUT, village de France, dans la Champagne, au diocèle de Troyes, à neuf lieues de cette ville au couchant d'été, fur la petite riviere de Serme, qui, après avoir paffé à Trainel, va fe jetter dans la Seine, entre Nogent & Bray. La carte du diocèfe de Troyes, marque Trancaut fimplement au rivage gauche de ce ruiffeau; & Trancaut-le-Châtel fur le rivage droit. Ce lieu a produit de grands faints & un grand fcélérat. La vie de faint Evre, évêque de Toul au quatriéme fiécle, marque qu'il étoit né en ce village, auffi bien que fa fœur fainte Évronie. Glabre Radulfe, marque que le fameux Hastingue, payfan, qui fe joignit aux Normands, & qui leur aida à ravager la France, étoit auffi d'un lieu proche de Troyes nommé Tranquillus. Il y a cependant de la difficulté à entendre par le Trancaut, puisque cet écrivain 2. I, c. 5, dit que ce village n'étoit qu'à trois milles de la ville de Troyes. Il faut s'affurer de la bonté des chifres, ou trouver à une lieue de Troyes ou environ un lieu auquel le nom latin de Tranquillus puiffe convenir. Camuzat & Deguerrois ne fe font pas trouvés embarraffés de cette difficulté. Fauchet avoit auffi écrit avant eux qu'Haftingue étoit natif de Trancaut. C'est dans fon livre de la poëfie françoife, p. 70. * Mémoire de M. l'abbé Lebeuf.

TRANCHE, (La) petit port de mer en France, fur la côte du Poitou, au diocèle de Luçon.

1. TRANCHIN, TRENSCHIN ou TRANCZIN, comté de la haute Hongrie. Il confine au nord à la Moravie & au comté de Thurocz; à l'orient partie à ce même comté, partie à celui de Zoll; du côté du midi au comté de Neitra & du côté de l'occident encore à la Moravie. Il est traversé du nord oriental au midi occidental, par une Tome V. MMmmmm ij

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riviere appellée le Vag. Ses principaux lieux font: Tranczin, Bistritza, Raicz, Kasza.

*De l'Ifle, Atlas.

2. TRANCHIN ou TRANCZIN, petite ville de la haute Hongrie, au comté de même nom, dont elle eft le cheflieu. Elle eft fituée au bord du Vag à la gauche, & elle a un pont de bois fur cette riviere. La place publique eft très belle, & les jéfuites y ont une fort jolie églife. On voit de loin fon château, qui eft extrêmement élevé. Il y a deux bains chauds à un mille & demi de la ville, de même qu'un très-grand nombre d'eaux minérales dans tout de pays aux environs.* Edit. de Brown, Voyage de Ko

mara, p. 162.

TRANCOSO, ville de Portugal, dans la province de Tra-los-Montes, à trois lieues de Pinhel, avec un beau château, qui lui fert autant pour l'ornement que pour la défense. Cette ville eft fituée dans une vafte & delicieufe campagne, dont la verdure réjouit pendant toute l'année. La ville eft entourée de murailles, & on y entre par cinq portes; il ya y a fix paroifles, un couvent de cordeliers, un autre de religieufes du même ordre, une maison de charité & un hôpital. Elle a droit de fuffrage dans les affemblées d'état, & tient une foire le jour de S. Barthelemi, 24 d'aout; il y a marché chaque jeudi. Le pays eft abondant en bled, vin, bétail, gibier, volaille & verdures. Sa fondation n'eft pas certaine. Elle fleuriffoit & étoit fort opulente l'an 930. Ferdinand I, furnommé le Grand, roi de Caftille, la gagna fur les Maures, l'an 1033, & la fit peu pler de nouveau. En 1122, ou, felon Baudrand, en 1131, Albocaçan, roi de Badajoz, mit le fiége devant Trancofe, & le continua avec beaucoup d'opiniâtreté, les habitans fe défendirent très-bien jusqu'à l'extrémité. Le roi Alphonfe Enriquez, accompagné d'Egas Munis, vint à leur fecours; il défit les Maures, & remporta un riche butin. Ceux-ci piqués, retournerent devant la place en 1155, & l'endommagerent beaucoup : le roi Alphonfe la fit réparer. Le roi Jean III la donna à fon frere l'infant dom Ferdinand, avec le titre de duché. * Rod. Mend. Silva, Poblac. gener. de España, p. 191.

TRANGABAR. Voyez TRANGUEBAR. TRANGUEBAR, petite ville de la presqu'ile de l'Inde, fur la côte de Coromandel, au royaume de Tanjaour, à l'embouchure de la riviere de Caveri, fur la gauche en entrant. Les Danois, qui trafiquent dans ce pays-là, y occupent la fortereffe de Dannebourg, pour la fureté de leur commerce. Cette ville (b) que les Indiens appellent TARANGANBOURI, c'est-à-dire, la ville des ondes de la mer, eft éloignée d'environ vingt-cinq ou trente lieues de Pondicheri. Elle appartient, ainfi que la fortereffe, aux Danois. Les rues en font étroites; on y voit de belles maisons, & la forterelle dont la forme eft quadrangulaire, paroît très-agréable, quand on la voit du côté de la mer. Quand les Européens y abordent, le gouverneur envoye de beaux chevaux & des foldats, pour les recevoir à la descente; & on les conduit avec toutes les marques d'honneur à la forterefle, où une partie de la garnison se trouve fous les armes. Les Portugais y font établis en aflez grand nombre; & il fe préfenta au commencement de ce fiécle une occafion où ils ne contribuerent pas peu à conferver cette fortereffe aux Danois, qui n'étoient pas en état de la défendre. Le roi de Tanjaor affiégea cette place, mais fes efforts furent inutiles, & il fut contraint de lever le fiége. (a) De l'Ifle, Atlas.* (b) Lettres édifiantes, t. 15, P. 30.

TRANI, Tranum, ville d'Italie, (a) au royaume de Naples, dans la terre de Bari, fur le golfe de Venife, à vingt-quatre milles de la ville de ce nom, entre Barlette & Bifeglie. Cette ville fut érigée en archevêché (b) dans le neuvième ou dixiéme fiécle : ce qui paroît confirmé pour le rit latin par Innocent III, vers l'an 1200. Elle étoit évêché dès les premiers fiécles. On voit à Trani de belles maifons avec un château bâti par l'empereur Frédéric II, qui fit auffi faire le port, bouché aujourd'hui par les fables. Cette ville royale a quatre fiéges divifés comme à Naples, entre quelques familles nobles. Celles de Palagano, Paffafepe, Stanga, Eliezarii, Sanfone & Mandrico, appartiennent au fiége de Porte-neuve; le fiége de l'archevêché ales familles de Mondelli, Bon, Sumino, Crispi & Cam

panille; celui de S. Marc à celle de Sifoli, Berlingiero, Campinelli & Ventura; & celui du Champ ou del Campo, a les familles d'Angeli, Staffa, Cunio & Arcamone. L'archevêque de cette ville prend le titre d'archevêque de Trani & de Salpe. (a) Magin, Carte d'Italie. (b) Commainville, Tabie des évêchés.

TRANIA. Voyez TYRRHENIA. TRANIPSI. Voyez THRANIPSÆ. TRANOMONTANI, peuples de la Sarmartie Européenne, felon Ptolomée, .3, 6. 5. เ 3,6.

TRANOPOLIS. Voyez TRAJANOPOLIS, no. 3.

1. TRANS, bourg de France, dans le Maine, élection & diocèfe du Mans. Ce lieu eft mentionné fous le nom de Tridens dans la vie latine de faint Domnole, évêque du Mans, & eft dit fitué dans la contrée Diablentique, qui eft aujourd'hui le pays qui environne la bourgade de Jublent, comme le prouve Lebeuf en fon recueil de 1739. On y lit que Trans fut enlevé à l'église du Mans par un feigneur du tems de faint Domnole, c'est-à-dire, au fixiéme fiécle.

2. TRANS, lieu de France, dans la Provence, au diocèfe de Frejus. C'eft le deuxième marquifat de France. Il a été érigé par le roi Louis XII, en février 1 506, par les lettres données à Blois en faveur de Louis de Villeneuve, en confidération de ses services. Cette maifon poffède depuis long-tems la préféance fur tout le refte de la nobleffe de Provence à caufe du marquifat de Trans qui lui donnoit la premiere voix aux états du pays. Ses dépendances font, Puy-Briffon, Valnasque, Selance, Montferrat, Châteaudouble & Brunet. Il y a des mines de fer dans fon terri

toire.

TRANSACCO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure, environ à deux milles au midi du lac de Celano. C'est le TRANSAQUÆ des anciens. * Magin, Carte de l'Abruzze ultérieure.

TRANSACINCUM, ville de la Valerie Ripenfe. Il en eft parlé dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 57; où l'on lit, prafectus legionis Tranfacinco.

TRANSALBA, ville de la Dace Ripense, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 31.

TRANSALIACENSIS - VICUS. Grégoire de Tours parle plufieurs fois de ce lieu, & n'obferve pas par-tout la même orthographe. Dans un endroit, in vitis Patrum, c. 13, il écrit TRANSALIACENSIS, dans un autre TRAN. SALICENSIS, & dans un troifiéme, l. 2, de mirac. Janēti Martini, TRANSALIENSIS. Il met ce lieu dans l'Auvergne, & dom Thierri Ruinart conjecture que ce pourroît être l'églife de TREZAI OU TRESEL, (ecclefia Trefelliaci,) dont il eft parlé dans un ancien catalogue des bénéfices dépendans du diocèfe de Clermont. Cependant comme il y a dans le Berry un lieu nommé TRANSAULX, il ne veut pas décider duquel de ces deux lieux veut parler Grégoire de Tours.

TRANSAQUÆ, lieu d'Italie, au pays des Marses, près du lac Fucinus, felon le martyrologe romain.

TRANSCELLENSIS-MONS, montagne qu'Ammien Marcellin met en Afrique, près d'un municipe nommé Sugabarritanum.

TRANSCUDANI. Voyez LANCIENSES.

TRANSDANUVIANI. On trouve ce nom dans une an cienne inscription confervée à Tivoli. Transdanuviani est là pour défigner des peuples qui habitoient au-delà du Danube. Ortélius croit qu'il est question des peuples voisins de la Mafie.

TRANSDIERNUM, ville de la Dace Ripense, selon la notice des dignités de l'Empire, fect. 31, où on lit, auxilium Milarenfium Dacia. Cette ville pouvoit être près de la ville Dierna, felon Ortélius.

TRANSDROBETA, ville de la Dace Ripense. Il en eft parlé dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 31, en ces termes, præfectura legionis tertia-decima Geminia Transdrobeta. Elle étoit apparemment au-delà de la ville de Drobreta, d'où elle prenoit fon nom.

TRANSDUCTA, ancienne ville d'Espagne, dans la Betique. Voyez TRANADUCTA.

TRANSÍSALANA REGIO. Les évêque d'Utrecht étant parvenus à étendre leur puiffance temporelle bien loin audelà de l'Yffel, partagerent leur domaine en province citérieure ou inférieure, & en province ultérieure ou fupérieure, par rapport aux foffes de Drufus, (Alting, notit. Germ.

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infer. part. 2, p. 182, qui les féparoient.) La province ultérieure fut appellée Tranfifalana, du nom de la riviere Sala, aujourd'hui l'ffel, dont l'ancien lit fut aggrandi par Drufus; ainfi, c'eft mal-à-propos que les anciens ont appellé les habitans de cette province Tranfifelani, Tranfifelenfes, & Tranfifelini; on dit aujourd'hui Tranfifulani & Tranfifulania, ce qui n'eft pas mieux fondé, quoique l'ufage l'ait emporté. Ce province fe nomme préfentement l'Over-Yllel. Voyez OVER-YSSEL.

TRANSILVANIE, principauté d'Europe, ( a ) aujourd'hui l'une des annexes de la Hongrie. Elle eft bornée au nord par la haute Hongrie, partie par la Pologne, partie par la Moldavie ; au midi par la Valaquie ; & à l'occident, partie par la haute, partie par la baffe Hongrie. Ce pays eft la portion de l'ancienne Dace, que le fleuve Chryfius féparoit de la Hongrie, (b) & que l'on nommoit communément la Dace Méditerranée. C'étoit un royaume avant que les Romains s'en fuflent rendus maîtres. Les lettres & les loix des Grecs s'y étoient introduites depuis long-tems. Elles s'y conferverent jusqu'à l'arivée de Trajan qui pénétra dans ce pays, dont la fituation & les défilés des montagnes qui l'entourent fembloient rendre l'accès impoffible. Lorsque les Romains curent conquis ce pays, ils y établirent plufieurs colonies qui y introduifirent la langue latine, & firent du pays une province confulaire. On a une ancienne inscription conçue en ces termes: COLONIA ULPIA TRAJANA AUGUSTA DACIA ZARMIS. Quoique la Dace Alpenfe & Ripenfe euffent leurs chefs, elles dépendoient néanmoins de la confulaire, & toutes trois enfemble étoient foumifes au préfet de Macédoine qui réfidoit à Theffalonique. C'eft à lui qu'on envoyoit l'or & l'argent qui fe tiroit des mines & les deniers publics. La Dace appartenoit à l'Orient, & furtout à l'Illyrie orientale. Elle fut foumife aux empereurs romains jusqu'à Gallien, qu'elle commença à fe mettre en liberté. L'empereur Aurelien voyant les troubles continuels qui s'excitoient dans le pays, & défespérant de pouvoir le contenir dans l'obéiffance, en retira les troupes romaines, & abandonna le droit que Trajan avoit acquis, & que fes fuccefleurs, au nombre de dix-huit, avoient confervé avec foin. On voit encore aujourd'hui des marques du féjour que les Romains ont fait dans ce pays. Une infinité d'inscriptions, les chemins publics, les reftes du pont de Trajan, & d'autres anciens monumens en font des preuves incontestables. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Schurfleichii disput. hift. 47.

Les empereurs de Conftantinople, après le partage de l'Empire, furent maîtres de la Dace; mais les Huns firent des irruptions dans la Dace & dans la Pannonie. Leur licence, & leur cruauté les firent bientôt chaffer, & les Hongrois leur fuccéderent. Leur roi Geyfa II permit aux Germains & aux Saxons de s'établir dans la Tranfilvanie; il leur accorda fept villes, qu'eux & leurs descendans ont habitées, embellies & rendues fameufes. Ces peuples ont confervé les coutumes & les loix des Germains & des Saxons qu'ils avoient apportées avec eux, & ils les ont toujours confervées malgré toutes les révolutions du pays, & les divers changemens de gouvernement.

nier de fes rois, à qui la Tranfilvanie ait obéi, comme faifant partie de leur royaume. Les démêlés qui furvinrent après la mort entre Ifabelle, fa veuve, & l'archiduc Ferdi nand, frere de l'empereur Charles V, attirerent Soliman II en Hongrie. Ce fultant, s'étant emparé de Bude & des au tres villes principales, laifla la Tranfilvanie en principauté à Ifabelle, qui, voyant que Ferdinand n'obfervoit pas les conditions fous lesquelles elle avoit voulu la lui remettre, en prit poffeffion appuyée du Turc. Jean Etienne Sigis mond, fon fils, en fue enfuite reconnu fouverain, & fe fit même couronner roi de Hongrie lorsque Ferdinand fut mort; ce qui excita entre l'empereur Maximilien & lui une guerre qui fut caufe qu'on lui céda par accommodement quelques comtés de la haute Hongrie. Comme il n'avoic point d'enfans, il laiffa la Tranfilvanie par teftament à Maximilien. Les grands du pays, n'ofant fe donner à cet empereur, de peur d'irriter les Turcs, choifirent Etienne Battori, Hongrois d'origine, qui ayant été élu roi de Pologne peu de tems après par la retraite d'Henri de Valois, depuis roi de France, fous le nom d'Henri III, remit l'état de Tranfilvanie à Chriftophle Battori, fon frere. Celui-ci cut pour fucceffeur Sigismond Battori, fon fils, qui rendic cet état entierement libre par la prife de toutes les villes dont les infidéles s'étoient emparés. Le cardinal Battori, à qui il avoit remis fon état dans fes dernieres années, contre l'engagement qu'il avoit pris avec l'empereur Rodolphe, fut mal foutenu par Mahomet III. Ainfi fa défaite par Michel, prince de Valaquie, ayant obligé Sigismond de reprendre le prendre le gouvernement, celui-ci céda de nouveau la Tranfilvanie à l'empereur, & alla mourir à Prague. Le pértexte de religion ayant entraîné dans ce tems les Tranfil. vains à une révolte générale, ceux qui ont depuis gouverné la Tranfilvanie, partie par l'élection des états, partie par ufurpation, ont eu recours pour se maintenir, les uns au Turc, & les autres à l'empereur, felon qu'ils ont espéré un plus fort appui de l'une ou de l'autre. Les noms de ces princes font, Etienne Boskay, Sigismond Ragoski, Chimi Janos & Michel Abaffi, après la mort duquel la Tranfilvanie fe vit obligée de reconnoître le pouvoir de l'empe

Saint Etienne, premier roi de Hongrie, conquit la Tranfilvanie vers l'an 1001, fur Guila, fon oncle, qui fut fait prifonnier dans cette guerre qu'il avoit commencée luimême en haine de la religion chrétienne que ce faint roi profefloir. Elle fut jointe depuis au royaume de Hongrie, & a toujours été fous le commandement d'un waivode ou viceroi. Plufieurs de ces vice-rois fe font rendus fameux dans l'hiftoire, fur-tout Etienne, qui, pour le venger de ce que Louis I n'avoit pas récompenfé fes fervices dans la guerre de Naples, fut le premier qui attira les Turcs dans la Hongrie. Jean Corvin, nommé Huniades, à caufe qu'il étoit né dans une ville de Tranfilvanie qui portoit ce nom, & Jean Zapoli n'ont pas été moins fameux. Le premier fe rendit fi redoutable aux infidéles, s'étant fignalé contre eux en plufieurs occafions, que les meres qui entendoient crier leurs enfans, n'avoient point, à ce qu'on dit, de moyen plus fûr pour les faire taire, que de les menacer de l'arrivée d'Huniades. Sa piété fut égale à fa valeur. Prêt à mourir des bleflures qu'il avoit reçues à la défenfe de Belgrade, il se fit conduire dans l'églife, où, après s'être confeffé, il communia & expira entre les bras des prêtres qui le foutenoient. Jean Zapoli, comte de Scepuze, monta fur le trône de Hongrie, après la défaite de Louis II, le der

reur.

On peut dire en général que les Tranfilvains ne font pas moins belliqueux que remuans. Les Siculiens plus barbares que les autres, ne font aucune diftinction du noble & du roturier. Les Saxons plus polis ont retenu les coutumes & la langue des anciens Allemans dont ils fe difent iffus : il n'y a que les Hongrois avec qui ils s'accommodent peu, ne leur voulant point permettre de bâtir dans leurs villes. La religion eft dans une grande confufion parmi tous ces peuples. Les uns font ariens, les autres anabaptistes, & d'autres Sociniens, calvinistes & luthériens. George Blandrata, médecin du prince Jean Scepuze, l'entraîna dès fa jeuneffe dans les erreurs du lutheranisme. Denys Alexis, que ce médecin introduifit à la cour, mit auprès du prince un autre docteur appellé François David, qui, de luthérien, le fit calviniste, & lui enfeigna enfuite la doctrine d'Arius. François Stancardo, autre médecin Italien, contribua encore beaucoup à le pervertir, après quoi David étant monté en chaire en présence de Jean de Scepuze & des états assemblés à Segeswar, prêcha publiquement contre la fainte Trinité & contre la Divinité de Jefus-Chrift dans l'églife de S. Pierre de cette ville. Une grande dispute s'étant élevée là-deffus entre les calviniftes & les ariens, on affigna une assemblée à Waradin pour voir fi on pourroit les mettre d'accord. Le prince, ayant entendu les uns & les autres, fe déclara pour David, & fon jugement prévalut de telle forte, que le progrès de l'arianisme furpaffa celui de toutes les autres fectes. Pour enfeigner ces erreurs, on fit venir d'Allemagne Jean Somer & Matthias Bolonois, à qui on donna la direction d'un collége qui fut établi à Claufembourg. Par ce moyen elles pafferent de Tranfilvanie en Hongrie & en Pologne. Etienne Battori, qui tâcha d'y rétablir la religion catholique, fut tellement traversé dans ce deffein, qu'il fe vit fouvent contraint d'entendre la meffe dans des lieux fecrets, où il alloit fous prétexte de chaffer. Quand il eut affermi fon autorité, il fit venir des miffionnaires de Rome & de Vienne, & Chriftophle Battori, fon frere, établit dans la même ville des jefuites à Claufembourg, ce qui rompit en quelque façon le cours des héréfies. Sigismond Battori, qui fuccéda à Chriftophle, ne fe montra pas fi ferme que lui. Les hérétiques n'oferent pourtant rien entreprendre MMmmmm i

pendant la vie d'Etienne qu'on avoit élu roi de Pologne mais dès qu'il fut mort, les Tranfilvains fe liguerent pour obliger Sigismond à chaffer les jéfuites de fes états, fous prétexte qu'ils y vouloient introduire l'inquifition. Ils le réfolurent de cette forte dans une diete qui fe tint à Megefwar le jour de faint Etienne en 1588: cependant la religion catholique diminuant tous les jours, Sigismond rappella ces peres deux ans après. Ils firent des converfions fans nombre dans cette principauté. Ce fut par leurs favantes exhortations Chriftianus Franken, qui avoit changé de religion jusqu'à treize fois, abjura fes erreurs dans Weisfembourg en présence du prince & d'un grand concours de peuple. Il déchira de fes propres mains les livres qu'il avoit composés pour prouver la fauffe doctrine; mais ces grands progrès n'eurent pas de fuite fous les autres regnes. Les hérétiques fe rendirent fi puiflans, qu'on fut contraint d'accorder la liberté de conscience; ce qui éteignit presqu'entierement la religion catholique dans la Tranfilva

nie.

que

L'air de ce pays eft extrêmement tempéré, & en été la chaleur y eft exceffive, & le froit violent en hiver. Le terroir, qui eft très fertile, produit entr'autres le meilleur froment de l'Europe. Les vins que l'on y recueille ne cédent guères en force & en délicateffe à ceux de Hongrie, & les montagnes renferment des mines d'or, d'argent de fer & de fel. On en tire auffi un certain bitume, dont la partie la plus folide fert à faire une cire brune propre à éclairer, comme celle des abeilles. Les bois font remplis de cerfs, de daims, d'ours, de bufles & de chevaux fauvages, dont le crin traîne jusqu'à terre. Les rivieres y font fort poiffonneuses; mais comme leurs eaux paffent par des mines d'alun & de mercure qui leur communiquent une qualité maligne, elles ne font pas meilleures à boire que celles de Hongrie. Il y en a qui ont des grains d'or mêlés parmi leur fable. Les principales font la Chrifio, le grand & le petit Samos, & l'Alt ou l'Olt.

Quelques-uns divifent la Tranfilvanie par fes comtés, & les autres par les trois fortes de peuples qui l'habitent; les Saxons, les Siculiens & les Hongrois. Ces derniers font particulierement établis fur les bords de la Marisch. Les Siculiens descendus des anciens Scythes ou Huns, ayant été chaffés de la Pannonie où ils s'étoient établis, changerent de nom pour le dérober à la fureur des autres nations déchaînées contre eux. Ils habitent la partie qui eft contiguë à la Moldavie & à la Ruffie nommée Siculie, & les Saxons occupent le reste. Voici les noms des comtés de la Tranfilvanie, avec leurs principaux lieux :

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Utvarhel, Petelie,

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Vafarhel.

Vifalo,

Kaszon.

Colosvar ou Clau fenbourg,

Colosvar ou Clau-Berend,
fenbourg..

Dobaca.

Chefbourg.

Reps.

Sebes,
Nagypatak,
Giula.

Malomfalva,
Mikes,

Panith,

Band.

Chefbourg ou Se

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Haramfek.

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Les fept villages deg

Sicules.
Abrobania,
Gial,

Biftra.

(Torenburg ou Tor

da,

Kecze,

Koczart,

Wintz,
Torollo.

Kekelvar,
Czintos,

Kokelvar.

Ebersdorf,

Hot-Maros,

Filehaza,

Gorgini.

Sibo,

Deez ou Burglos,

Gros-Schink.

Naglak.
Gros-Schink,
Birthelm,
Hünderbühl,

Zolnok intérieur.

Haut Iskolo

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Bas Iskolo,

Cronftat ou Bra

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fo,
Kalnok,

Miklosvar,
Itfalo,
Marienbourg,
Rofenau,
Terfbourg,
Czerneft.

du comté de Za- Kerefbanja,

rand.

Brad.

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