Albe-Julie ou Weis- mais le provéditeur, tranchant du souverain, envoya, in sembourg, Tovis, Zalakna, Rapold, Aranivar. Cracsanest, Szam, Ilye, Branska. continent après, des gens pour mettre tous les meubles dehors. Cette incivilité le fâcha tellement, qu'il partit autlitôt de ce pays-là, & qu'il n'y voulut jamais retourner. La ville de Traou est dans un alfez bel aspect, princi palement le fauxbourg qui est sur l'ifle de Bua; elle peut renfermer environ quatre mille ames. Le dôme n'est pas laid, & la porte a été tirée des dépouilles de la ville de Salone, qui est à douze milles de-là. Il y a dans cette église quelques statues d'assez bonne main. On ne con •Sassebes ou Millen- noît point à Traou les hôtelleries; les voyageurs y font obligés de se pourvoir comme ils l'entendent, pour leur logement & pour leur nourriture. bach, Saffebes. Enied, Megdies. Ohaba, Reismarck, Takova, Megdies, Schelken le petit. Ceben. Boicza. TRANSLUCANUS-PAGUS, bourgade d'Espagne; il en est fait mention dans une ancienne inscription qui se trouve dans l'Estremadoure, au territoire de Léon, selon Amb. Moralès, cité par Ortelius. TRANSLUCUM, lieu de la Dace Ripense. Il en est parlé dans la notice des dignités de l'Empire. Si je ne me trompe, dit Ortelius, ce doit être aujourd'hui LANDTUBERWALD, nom qui signifie la même chose que Translucum. TRANSMARISCA, ville de la basse ou de la seconde Mæfie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Viminacium à Nicomedie, entre Appiaria & Candidiana, à seize mille pas du premier de ces lieux, & à treize mille du second. Il est parlé de cette ville dans la notice des dignités de l'Empire. C'est la même que Ptolomée, 1. 8, 6. 10, nomme TROMARISCA, & le nom moderne est MARICE, selon Lazius. TRANSMONTANI. Voyez ASTURES. TRANSTHEBAITANI. Ortelius, qui cite TreboniusPollion nomme ainsi des peuples d'Egypte, qui habitoient au-delà de la ville de Thébes, ou au-delà de la Thébaïde. , TRANTANAW, ville du royaume de Bohéme, dans le cercle de Konigingratz. C'est la patrie de Riska, chef des Huffites; elle est encore remarquable par la victoire que le roi de Prusse y remporta sur les Autrichiens en 1745. TRAOU, ville des états de la république de Venise, dans la Dalmatie, & connue des anciens sous le nom de Tragurium. Ptolomée & Strabon en parle comme d'une ille; mais Jean Lucius a montré que ce n'étoit qu'une péninsule, & que le canal qui la sépare du continent, est un ouvrage de l'art & non de la nature. Ce Lucius, dit Spon, voyage d'Italie, 1.2, est un gentilhomme de ce pays-la, établi à Rome; sa patrie lui est obligée de l'avoir tirée des ténébres de l'antiquité, par l'histoire qu'il en a donnée. Il a fait aussi imprimer les inscriptions de Dalmatie & d'autres savans traités. Il quitta Traou par un désagrément qu'il y essuya. Un général de Dalniatie, qui étant venu à Traou, lui fit savoir qu'il vouloit loger dans sa maison. Le gentilhomme s'apprêtoit à le recevoir, & fe réservoir seulement un appartement médiocres On y trouva, dans le dernier siècle, un fragment de Pétrone. On le regarda d'abord comme suspect; mais Lucius & l'abbé Gradi, de Rome, la regardoient comme authentique, & comme s'il eût été question de reconnoître un prince, l'Europe étoit divisée en trois partis. L'Italie & la Dalmatie l'adoptoient, la France & la Hollande la rejettoient, & l'Allemagne se tenoit neutre, car le docteur Reinesius fit un commentaire sur ce manuscrit, sans ofer néanmoins rien prononcer sur son antiquité. Le doc teur Statilius, dans la bibliotheque duquel cet original se trouvoit, lorsque Spon fit son voyage de Dalmatie, étoit un homme de mérite, qui en auroit pu parler pertinemment, si ses maladies ne l'en eussent empêché ; & de Valois a eu tort de le prendre pour un jeune homme. Voici les remarques que Spon a faites sur ce manuscrit : C'est un in folio épais de deux doigts, contenant plusieurs traités écrits sur du papier qui a beaucoup de corps. Tibulle & Properce sont au commencement, & non pas Horace, comme l'a dit, par errreur, l'auteur de la préface imprimée à Padoue; Pétrone suit de la même main, & de la maniere que nous l'avons dans nos éditions; après on voit cette piéce dont il est question, intitulée : Fragmentum Petronii arbitri ex libro decimo quinto & fexto decimo, & c'est où est contenu le souper de Trimalcion, comme il a depuis été imprimé sur cet original. De Salas, Espagnol, qui a commenté cet auteur, fait mention d'un quinziéme & d'un seiziéme livre, mais il n'a pas dit où il l'avoit vu. Le manuscrit est par-tout bien lisible, & les commencemens des chapitres & des poëmes sont en caractères bleus & rouges. Pour ce qui est de l'antiquité de cette piece, il ne faut que s'y connoître & le voir pour n'en pas douter. On doit, dans cette rencontre, ajouter plus de foi aux yeux qu'au raisonnement. Sous la page 179, l'année que cette piéce a été écrite est marquée de cette maniere: 1423, 20 novemb. Ce siécle-la n'avoit pas des esprits si bien faits que celui de Pétrone, pour pouvoir se déguiser sous son nom. 1. TRAPANI ou TRAPANIO, ville de Sicile, sur la côte occidentale de l'isle, dans le val de Mazzara. Cette ville, nommée anciennement Drepanum, est située sur une péninsule, ou langue de terre, qui entre dans la mer, vers le Ponant; elle est renommée par son grand trafic, par le nombre des nobles qui l'habitent, par la quantité de vaisseaux qu'on y voit, par ses salines & par la pêche des tons & du corail; du côté du midi, elle a un château carré. Son port est grand, mais fort exposé au vent de midi, & femé de bas fonds. A l'entrée du port, on trouve le château de Culumbara, qui consiste en une tout antique, fort haute, posée sur un écueil, environnée de la mer, avec un ouvrage à l'entour, fourni de canons du côté du port. Derriere le château, il y a plusieurs écueils; du côté de la Tramontane, les grands bâtimens ne peuvent pas approcher, à cause du peu de fond qu'il y a & des écueils qu'on y trouve dans l'espace de deux milles. La ville est par-tout fermée de murailles ordinaires, suivant le terrein. Ses salines sont du côté de l'orient. En sortant de Marsala, par le canal de Saint-Todar, on passe les plages de la riviere de Brugia & d'Algagruesca, & la pointe de Travia; & avant que d'arriver au port de Trapani, on trouve quelques bancs de fable fort longs, avec un canal de huit, jusqu'à dix pieds de fond, entre les ifles de Sainte-Marguerite & celle des Salines, ensuite on entre dans le port de Trapani. En fortant de son port, côtoyant le rivage, vers la Tramontane, on voit la côte toute couverte de maisons particulieres, & plus avant, il y a un écueil sous l'eau appellé Asnel, & qui est fort dangereux, principalement de nuit. On rencon tre enfuite les pointes del Yerro & de Capellar, & le golfe de Cofano, où l'on voit une montagne seule vers le rivage, qui paroît isolée. On rencontre enfuite un autre grand écueil, & l'on arrive enfin au cap San Vito. Saint Albert, carme, naquit en cette ville l'an 1212: il se fic religieux, l'an 12/20, au mont Trapano, dans le territoire de la même ville, & mourut, près de Mesline, l'an 1242. Une partie de ses reliques, dans la suite, fut transportée au mont Trapano. * Baillet, Topogr. des saints, p. for. 1. TRAPANO OU DREPANO, nom moderne du cap de l'isle de Candie, appellé par les anciens Drepanum pro. montorium; on lui donne encore d'autres noms. Voyez DREPANUM. 2. TRAPANO, felon Corneille; & Drepano, felon de 'Ifle, cap de l'ifle de Candie, fur la côte septentrionale, entre la Suda & Retimo. C'est le DREPANUM PROMONTORIUM de Prolomée. 3. TRAPANO, petite iste de la mer Ionienne, sur la côte méridionale de la côte de Céphalonie, à l'entrée du port d'Argostoli. C'est Niger qui donne à cette ifle le nom de TRAPANO. Le pere Coronelli l'appelle GAUARDIANI. Cette petite isle est la Letoa ou Letoia des anciens. TRAPERA, ville ou lieu de l'Inde, près du golfe Barygazène, felon Arrien, 2 Peripl. p. 24. 1. TRAPEZA, ville de l'Arcadie. Etienne le géographe dit qu'elle étoit près de Tricolonum. Cette ville est nommée TRAPEZUS par Paufanias, lib. 8, cap. 3, qui nous apprend qu'elle devoit son nom à Trapezeus, fils de Lycaon. 2. TRAPEZA, promontoire de la Troade, à dix-huit milles de la petite ville de Dardanium, selon Pline, 1.5, c. 30. Il étoit à l'entrée de l'Hellespont, & on le nomme présentement capo de Janisseri. TRAPEZAS. Voyez TRAPEZUSA. TRAPEZOPOLIS, ville de l'Asie mineure, dans la Carie, felon Ptolomée, 1.5, 6. 2, qui la marque dans les terres. Pline, 1.5, 6. 29, nomme fes habitans TRAPEZOPOLITA. La notice épiscopale range la ville de TRAPEZOPOLIS parmi les évêchés de la Phrygie Capatiane. Nicéphore Calliste met auffi une ville de ce nom dans la Phrygie, mais il écrit TRAPEZONTOPOLIS pour TRAPEZOPOLIS , ce qui est sans doute une faute de copiste. TRAPEZUM, colline de Syrie, ou voisinage de la ville d'Antioche. Strabon, 1. 16, p. 751, dit qu'on avoit nommé cette colline Trapezum, à cause qu'elle avoit la figure d'une table. TRAPEZUNTII. Voyez ARCADIE. 1. TRAPEZUS, montagne du Chersonnese Taurique, c'est Strabon, 1. 7, p. 309, qui en parle; il fait aussi mention d'une ville de même nom, qui, dit il, est voifine de la Tibarénie & de la Colchide. locien, raphe, 2. TRAPEZUS, ville de la Cappadoce. Ptolomée, 1.5, c.6, la marque sur la côte du Pont Cappadocien, près de Pharnacia, C'étoit, selon Etienne le géographe, une colonie des habitans de Sinope, & on la nommoit aussi OEZENIS. Voyez TRÉBISONDE. nommée 3. TRAPEZUS, montagne sur le bord du golfe Arabique, felon Ortelius, qui cite Etienne le géographe. Je ne trouve point dans ce dernier de montagne nor TRAPEZUS, mais seulement une ville de ce nom. Après avoir parlé de la ville de Trapezunte de l'Arcadie, il ajoute : Ε'σι καὶ, ἄλλη πλησίον τε Αραβίκε το Α'ραδίκε κόλτα, c'est. à-dire, est etiam alia (urbs) juxta Arabicum finum. 4. TRAPEZUS. Voyez TRAPEZA. TRAPEZUSA, ville du Pont Cappadocien. Prolomée, 1.5, c. 6, la marque dans les terres. Ortelius croit que ce pourroit être la même ville nommée Trapezas dans la vie de S. Théodore l'Archimandrite. TRAPHE, ville située aux environs du Pont, selon Etienne le géographe. TRAPHIA, ville de la Beotie. Etienne le géographe dit qu'on y élevoit beaucoup de bétail. TRAPONTIUM. Voyez SUESSA. TRAPOR, TRAPOUR OU TARAPOR, ville des Indes, sur la côte de Malabar, au Concan, entre Daman & Baçaim. Cette ville est assez bien habitée, & les habitans en font riches. La riviere n'y porte que des bateaux & des barques médiocres, qui n'y entrent qu'avec peine. Il y a, à Trapor, une paroiffe, une chapelle de la miféricorde & une église de dominicains. Dellon, qui se trouva dans cette église un foir du vendredi Saint, y entendit un fermon fur la passion, dans lequel, dit-il, on fit plusieurs pauses, pour montrer au peuple tous les points de ses sacrés mystères. Les femmes sont séparées des hommes par une balustrade cachée d'un rideau; mais si on ne les voit pas, ajoute Dellon, on entend leurs cris, & les coups qu'elles se donnent toutes les fois que le prédicateur dit quelque chose qui excite à la compassion. La procession se fit après le fermon; elle étoit précédée de plusieurs pénitens, qui avoient le visage découvert & le dos tout nud, & qui se fouettoient si violemment, que leur sang rejaillissoit par-tout où ils passoient. Les bourgeois marchoient enfuite, chacun un flambeau à la main, & l'on portoit, après les prêtres, l'image de Jesus-Chrift, représenté tel qu'il étoit à la descente de la croix. Une vingtaine de petits Négres, masqués armés de lances, & ayant à leur tête un centurion, précédé de tambours & de trompettes, accompagnoient cette figure. Après avoir fait le tour de la ville, la figure fut posée dans le sépulcre qu'on avoit préparé. TRAPPE, (la) abbaye de France, ordre de câteaux. Elle est située dans le Perche, diocèse de Séez, entre les villes de Séez, de Mortagne, de Verneuil & de l'Aigle; on l'appelle aussi NOTRE-DAME DE LA MAISON-DIEU. Elle est dans un grand vallon, & les collines & les forêts qui l'environnent, sont disposées de telle forte, qu'elles semblent la vouloir cacher au reste de la terre; elles enferment des terres labourables, des plants d'arbres fruitiers, des pâturages & neuf étangs, qui font autour de l'abbaye, & qui en rendent les approches si difficiles, que l'on a besoin d'un guide pour y arriver. Cette abbaye fut fondée en 1140, par Rotrou, comte du Perche, & consacrée sous l'invocation de la Ste Vierge, en 1214, par Robert, archevêque de Rouen, Raoul, évêque d'Evreux, & Sylvestre, évêque de Séez. Le relâchement où elle étoit tombée, depuis un fort grand nombre d'années, porta Armand Jean Bouthilier de Rancé, qui en étoit abbé commendataire, & qui se sentit vivement touché de l'amour de Dieu, à exhorter les religieux de demander euxmêmes qu'elle fût mise entre les mains des peres de l'étroite observance de l'ordre de câteaux, pour y rétablir la premiere & la véritable pratique de la régle, ce qui fut fait par un concordat paffé avec l'abbé & les anciens religieux de la Trappe, le 17 d'août 1662. Ce fut en vertu de ce concordat que ceux de l'étroite observance entrerent dans ce monastère & en prirent poffeffion. Lorsqu'ils commençoient à y faire revivre l'esprit des peres & des saints, qui en ont été les premiers fondateurs, l'abbé de Rancé, qui s'étoit retiré du monde depuis quelque tems, obtint du roi la permission de tenir certe abbaye en régle, & prit l'habit religieux en 1663, dans le couvent de Notre-Dame de Perseigne, où il fut admis au noviciat & où il fit profession le 26 de juin 1664. Lorsqu'il eut reçu de la cour de Rome ses expéditions, pour tenir l'abbaye de la Trappe en régle, il s'y rendit le 14 de juillet suivant, & ne fongea plus qu'à inspirer, par son exemple, aux religieux, le desir de reprendre toutes les austérités qui étoient en usage dans l'établissement de cette fainte régle. Sa conduite toute édifiante, & l'éloquence qui lui étoit naturelle, l'en firent venir aisément à bout, & il n'y eut aucun d'eux qui ne voulût l'imiter & s'abstenir comme lui de boire du vin, de manger des œufs & du poisson, ajoutant à cela le travail des mains chaque jour pendant trois heures. Il mourut le 26 d'octobre 1700. On découvre cette abbaye au fortir de la forêt du Perche, lorsqu'on vient du côté du midi; & quoiqu'il semble qu'on en soit fort proche, on fait encore près d'une lieue avant d'y arriver; enfin, après avoir descendu la montagne, traversé des bruyeres, & marché quelque tems entre des haies & des chemins couverts, on trouve la premiere cour où loge le receveur. On y a, depuis quelques années, bâti une hôtellerie, sous le nom d'hospice, où les voyageurs descendent ordinairement. Elle est séparée de celle des religieux par une forte palissade de pieux & d'épines. C'est là, qu'ayant fonné à la porte, un frere lai vient ouvrir; on entre dans une grande cour plantée d'arbres fruitiers, dans laquelle, à main droite, il y a un colombier, colombier, & à main gauche une autre basle-cour, où sont les greniers, les celliers, les écuries, les étables & les autres lieux nécessaires pour la commodité du couvent. Tout près de cette balle-cour est un moulin que fait tourner un ruisseau qui vient des étangs, & qui après avoir séparé la grande cour d'avec le jardin des religieux du côté de l'églife, traverse sous terre une autre partie de la même cour, pour se rendre dans un réservoir; on trouve ensuite la porte du monastère, où un religieux de la maison fait l'office de portier. Quand il a ouvert, on descend dans une espèce de veftibule, qui n'a que quatre toises de long & neuf à dix pieds de large. A main droite est une chambre pour recevoir les hôtes, & à main gauche une salle où ils mangent. Depuis que l'hôtellerie est construite, on ne donne plus à manger qu'à ceux qui en demandent. Pendant que le religieux, qui a ouvert, va donner avis à l'abbé ou au prieur de l'arrivée de ceux qui sont entrés, on demeure dans la chambre, où par ce qui est écrit dans de petits tableaux attachés à la muraille, on peut s'inftruire de quelle maniere il faut se comporter dans ce faint lieu. On peut auffi lire quelques passages de l'Ecriture sainte. On lit d'abord en entrant ces paroles de Jérémie, écrites fur la porte du cloître : Sedebit folitarius & tacebit. Audeffous eft ce passage de Job: In nidulo meo moriar, & ficut palma multiplicabo dies meos A l'un des côtés de ce vestibule elt écrit: Elegi abjectus esse in domo Dei mei, magis quam habitare in tabernaculis peccatorum. De l'autre côté de ce vestibule on lit ces autres paroles: Melior est dies una in atriis tuis fuper millia. Le pere prieur, ou quelqu'autre religieux, étant venu recevoir les nouveaux hôtes, qu'il falue avec beaucoup d'humilité, il les conduit ou dans la salle où mangent les hôtes, ou leur montre la maison, selon ce qu'ils demandent. Ce qu'on sert à la table des hôtes est pareil à ce qu'on donne aux religieux, c'est-à-dire, qu'on n'y mange que des mêmes légumes & du même pain, & qu'on y boit du cidre comme au réfectoire. Les mets ordinaires sont un potage, deux ou trois plats de légumes & un plat d'œufs, qui est la portion extraordinaire des étrangers, car on ne leur sert point de poisson, quoique les étangs en soyent fort remplis. Pendant tout le repas on lit des chapitres de l'imitation. L'église n'a rien de considérable que la sainteté du lieu; elle est bâtie d'une maniere gothique, & le bout du côté du chœur semble représenter la poupe d'un vaisseau. Tout l'ouvrage en est grossier & même contre les régles de l'architecture. L'église ne laisse pas d'avoir quelque chose d'auguste & de divin. Elle n'est trop fombre ni trop éclairée. Sa grandeur est de vingtdeux toises de long sur neuf de large ou environ. Les aîles qui tournent à l'entour ont deux toises de largeur. Une haute balustrade qui sépare l'église en deux, empêche que personne n'entre par la nef du côté du chœur. Dans la clôture de cette balustrade, au-dessous du crucifix, sont deux autels où l'on dit des messes pour les hommes de dehors, qui demeurent au bas de l'église, où les femmes n'entrent point. Il y a une chapelle dans l'avant-cour où elles entendent la mesle qui s'y dit les dimanches & les fêtes. La clôture qui est devant le crucifix, sert de chœur pour les freres convers ; & entre celle-là & le chœur des religieux, il y a un autre espace qui tient lieu de chœur pour les malades. Celui des religieux est garni de trente-fix chaises hautes, & de trente basses. L'autel principal est fort simple: il n'y a qu'un contre-autel de pierre, où est taillée d'une maniere fort antique la figure de Notre-Seigneur en croix, avec celles des douze apôtres. Dans le milieu de la platebande qui regne en haut, & qui fert de frise, est représenté un autel avec du feu allumé, & deux anges sont prosternés des deux côtés. Au-dessus est l'image de la Vierge dans toute la hauteur, tenant son Fils sur le bras gauche, & de la main droite un petit pavillon, sous lequel est suspendu le faint Sacrement, felon l'ancien usage de l'église. Il n'y a sur l'autel qu'un petit crucifix d'ébéne ; & aux deux extrémités du contre-autel, on voit deux plaques de bois, d'où fortent deux cierges qu'on allume pendant la messe. Aux jours de fêtes, on met doubles branches; & ainfi, au lieu de deux cierges, il y en a quatre, avec deux autres qui sont contre les piliers les plus proches, & qu'on allume à l'élévation. ni Toutes les actions de ces saints anachorétes sont des prieres continuelles à Dieu. En été ils se couchent à huit heures, & en hiver à sept. Il se levent la nuit à deux heures pour al. ler à matines, qui durent ordinairement jusqu'à quatre heures & demie, parce qu'outre le grand office, ils disent aussi celui de la Vierge; & entre les deux ils font une méditation de demi-heure. Les jours où l'église ne solemnise la fête d'aucun saint, ils récitent encore l'office des morts. Au sortir de matines, si c'est en été, ils peuvent s'aller reposer dans leurs cellules jusqu'à prime, mais en hiver ils vont dans une chambre commune proche du chauffoir, où chacun lit en particulier. Les prêtres prennent d'ordinaire ce tems pour dire la messe. A cinq heures & demie ils disent prime, & vont ensuite au chapitre, où ils sont environ une demi-heure, excepté certains jours, où ils y demeurent plus long-tems à entendre les prédications que leur fait l'abbé ou le prieur. Sur les sept heures ils vont travailler; c'est-à-dire, que chacun quittant son habit de dessus, qu'ils appellent une coule, & retrouffant celui de dessous, ils se mettent les uns à labourer la terre, les autres à la cribler, d'autres à porter des pierres, chacun recevant sa tâche, sans choisir ce qu'ils doivent faire. L'abbé lui-même est le premier au travail, & s'emploie souvent à ce qu'il y a de plus abject. Quand le tems ne permet pas de fortir, ils nettoient l'église, balaient les cloîtres, écurent la vaisselle, font des lessives, épluchent des légumes ; & quelquefois ils sont deux ou trois affis contre terre les uns auprès des autres à ratisser 'des racines, sans jamais parler ensemble. Il y a aussi des lieux destinés à travailler à couvert, où plusieurs religieux s'occupent les uns à écrire des livres d'église, les autres à en relier, quelques-uns à des ouvrages de menuiserie & d'autres à tourner, & ainsi à différens travaux utiles, n'y ayant guères de choses nécessaires à la maison & à leur usage qu'ils ne fafssent eux-mêmes. Quand ils ont travaillé une heure & demie, ils vont à l'office qui commence à huit heures & demie. On dit tierce & enfuite la messe & fexte, après quoi ils se retirent dans leurs chambres, où ils s'appliquent à quelque lecture. Cela fait, ils vont chanter none, si ce n'est aux jours de jeûne de l'église que l'office eft retardé & qu'on ne dit none qu'un peu avant midi. De-là ils se rendent au réfectoire qui est fort grand. Il y a un long rang de tables de chaque côté : celle de l'abbé est en face au milieu des autres, & contient les places de fix ou sept personnes. Il se met à un bout, ayant auprès de lui à sa gauche le prieur, & à sa droite les étrangers, lorsqu'il y en a qui mangent au réfectoire; ce qui arrive très-rarement. Ces tables font nues & sans nappes, mais fort propres. Chaque religieux a sa ferviette, sa tasse de fayence, son couteau, sa cuiller & fa fourchette de buis, qui demeurent toujours dans la même place. Ils ont devant eux du pain plus qu'ils n'en peuvent manger; un pot d'eau; un autre pot d'environ chopine de Paris, un peu plus qu'à moitié plein de cidre; parce qu'on garde pour leur collation ce qu'il en faudroit pour achever de le remplir. Leur pain est fort bis & gros, à cause quon ne sasse point la farine, & qu'elle est seulement paffée par le crible; ce qui fait que la plus grande partie du son y demeure, on leur fert un potage quelquefois aux herbes, d'autre fois aux pois ou aux lentilles, & ainsi différemment d'herbes & de légumes; mais toujours sans beurre & fans huile, avec deux petites portions aux jours de jeûne; savoir, un petit plat de lentilles & un autre d'épinars ou de féves, ou de boulie, ou de gruau, ou de carottes, ou quelques autres racines, felon la saison. Leurs sausses ordinaires font faites avec du sel & de l'eau épaissie avec un peu de gruau & quelquefois un peu de lait. Au dessert on leur donne deux pommes ou deux poires cuites ou crues. Après le repas ils rendent graces à Dieu, & vont achever leurs prieres à l'églife, au fortir de laquelle ils se retirent dans leurs cellules, où ils peuvent s'appliquer à la lecture & à la contemplation. A une heure ou environ ils retournent au travail, reprenant celui qu'ils ont quitté le matin, ou en commençant un autre. Ce second travail dure encore une heure & demie, ou deux heures quelquefois. La retraite étant fonnée, chacun quitte ses sabots, remet ses outils dans un lieu destiné à cela, reprend sa coule, & se retire dans sa chambre, où il lit & médite jusqu'à vêpres qu'on dit à quatre heures. A cinq on va au réfectoire, où chaque religieux trouve pour sa collation un morceau de pain de quatre onces, le reste de sa chopine de cidre avec deux poires ou deux pommes, ou quelques noix aux jeûnes de la régle; mais aux jeûnes d'église ils n'ont que deux onces de pain & une fois à boire. Les jours qu'ils ne jeûnent pas on leur donne pour leur fouTome V. NNnnnn per le reste de leur cidre, une portion de racines & du pain comme à dîner, avec quelque pomme ou poire au desfert; mais aussi dans ce premier repas on ne leur présente qu'une portion de légumes avec leur potage. Quand ils ne font que la collation, un quart d'heure leur fuffit, & il leur reste encore une demi-heure pour le retirer, après laquelle ils se rendent dans le chapitre, où l'on fait lecture de quelque livre de piété, jusqu'à fix heures que l'on dit complies: ensuite on fait une méditation de demi-heure. Au fortir de l'église on entre au dortoir, après avoir reçu de l'eau bénite des mains de l'abbé. A fept heures on fonne la retraite, afin que chacun se couche. Ils ne se deshabillent point, non pas même quand ils font malades: fe couchent fur desais, où il y a une paillafse piquée, un oreiller rempli de paille & une couverture. A côté de ce lit est un prieDieu fur lequel est une tête de mort & un chapelet. Toute la douceur qu'ils ont à l'infirmerie, c'est que leurs paillasses ne font pas piquées. Il arrive rarement, quelque malades qu'ils foient, qu'on leur donne du linge, à moins que la maladie ne foit extraordinaire. Ils ne laissent pas d'y être gouverné avec grand foin. Il mangent des œufs & de la viande de boucherie; mais on ne leur donne ni volailles, ni fruits confits ou fucrés; & lorsqu'un malade paroît en danger de mort, l'infirmier prépare de la paille & de la cendre, fur quoi on le met quand il est prêt d'expirer. Le nombre de ces solitaires s'est beaucoup augmenté depuis la réforme ; & la réputation de leur fainteté a inspiré au grand duc de. Toscane l'envie d'établir une maifon de cette même réforme dans l'abbaye de Buon Solasso dans ses états. Le pape lui ayant accordé ce qu'il souhaitoit, il fit demander au roi de France dix-huit religieux de la Trappe, qui en partirent au mois de février 1705, pour se rendre en Italie. Un de ces religieux connu dans le monde sous le nom de comte d'Aria, Piémontois de naissance; & qui avoit fait autrefois une grande figure à la cour de Savoie, fut nommé abbé de cette miffion. Le frere Arsene, frere aîné du marquis de Janson & de l'abbé de Janfon, & qui avoit porté dans le monde le nom de comte de Rosenberg, fut du nombre des dix-huit religieux. * Félibien, Descript. de l'abbaye de la Trappe. libien, TRAQUATOA, bourgade de l'Amérique méridionale, fur le bord méridional de l'Amazone, à l'est d'Eviratoha, & presque à l'embouchure de l'Yutay. C'est une des fix missions desservies par des missionnaires carmes Portugais. TRARBACH, petite ville d'Allemagne, dans le palatinat du Rhin. Elle est située à l'extrémité du Hundsruck au bord de la Meuse, & à huit milles de Coblentz, & à neuf de Trèves. Elle fait partie du comté de Spanheim. Le vin qui y croît est fort estimé. On tire des ardoises de ses monragnes. C'est une ville d'importance à cause de sa forterelse située sur une montagne, dont le canon domine le passage de cet endroit fur la Meuse, pour entrer dans le palatinat, Ce fort fut pris par le comte de Bellifle le 2 may 1734. * Zeyler, Topogr. Pal. Rhen. p. 52. TRARIUM. Voyez TRARON. TRARON, montagne dont parle Lycophron. Ifacius dit qu'elle étoit dans la Troade; & Ortelius remarque que Scaliger au lieu de TRARON lit TRERON, que Canterus fuit cette derniere orthographe, & que Jean Tzerzès est pour la premiere. Strabon, 1. 13, p. 607, décideroit si l'on étoit für que la bourgade TRARIUM, qu'il place dans la Troade, eût quelque rapport avec cette mon Le nom moderne de ce lac est Lago di Perugia. TRASMAUR, petite ville d'Allemagne, dans la bafle Autriche, sur la rive droite du Drasain, environ à une lieue au-dessus de l'embouchure de cette riviere dans le Danube.* Jaillot, Atlas. TRASP, en latin Taraspum, château & village du Tirol, dépendans de la ligue haute des Grifons, sous la juris-diction de Schuls, dans la communauté de la basse Engadine, sur la rive droite de l'Inn. Il dépend de la jurisdiction de Schuls pour les affaires civiles, criminelles & matrimoniales, & il y a une fontaine d'eau salée. Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 65. TRAU, Tragurium, ville de la Dalmatie, sur la côte, & si voisine de l'aile Bua, qu'un de ses fauxbourgs est dans cette ifle, à laquelle elle communique par des ponts. * Coronelli, Ifolario, p. 151. TRAVANCA, (S. Sauveur de) abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la province entre Duero & Minho, au diocèse de Porto. TRAVANCOR, royaume de la presqu'isle de l'Inde, sur la côte de Malabar. Il est borné au nord par les états du Samorin, à l'orient par le royaume de Maduré, au midi & à l'occident par la mer. Nos cartes, dit le pere Tachard, lettres édifiantes, t. 3, p. 202, marquent des ifles sur la côte de Travancor: mais on n'y en trouve point. Depuis Calecut jusqu'au cap de Comorin, il n'y en a qu'une seule, à deux lieues de Calecut, & que les cartes ne marquent pas, peut être parce qu'elle est trop proche de la terre. Les jésuites missionnaires de ce royaume en arrosent tous les jours de leurs fueurs les fables brûlans, à l'exemple de saint François Xavier, qui souffrit fur cette côte tant de persécutions; mais il s'en faut de beaucoup que le fruit réponde à leurs travaux, & fi on en excepte les chrétiens de Reytoura & de quelques autres églises, tous les autres font souvent gémir les ouvriers évangéliques par leur indocilité ou par leurs entêtemens. Quoique l'idolatrie soit fort enracinée daus le royaume de Travancor, on ne laisse pas d'y voir le long de la côte des croix plantées sur le rivage, & un grand nombre d'églises où Jesus-Christ est adoré. Les principales font : * Lettres édifiantes, t. 5, p. 30 & suiv. Outre ces églises, il y en a plusieurs autres qui sont com me des succursales qui en dépendent. La ville de Cotate termine le royaume de Travancor du côté du sud. Voyez COTATI. Elle n'est pas plus à couvert que le reste du pays des courses des Badages, qui viennent presque tous les ans du royaume de Maduré faire le dégât dans les terres du roi de Travancor. La plaine où saint François Xavier, le crucifix à la main, arrêta lui seul une grande armée de ces barbares, n'est qu'à deux lieues de Cotate du côté du nord. Je ne sais, dit le pere Martin, si, lorsque le faint fit ce prodige, les rois de Travancor étoient differens de ce qu'ils font aujourd'hui; mais à moins que leur puissance n'ait étrangement diminué, celui en faveur duquel faint François Xavier mit en fuite les Barbares, n'avoit assurément nulle raison de prendre la qualité de grand roi, puisqu'il est un des plus petits princes des Indes, & qu'il est tributaire du royaume de Maduré: mais comme il ne paye ce tribut que malgré lui, les Badages font obligés d'entrer quelquefois à main armée dans ses terres pour l'exiger. Il lui feroit cependant allez facile de s'y mettre à couvert de leurs incurfions, en faisant fermer par de bonnes murailles, un défilé qui est le seul endroit par où les Badages entrent dans ses érats, & en y mettant un petit corps de troupes, qui pourroit, par la situation du lieu, arrêter les plus nom い pour recouvrer breuses armées. Le roi, qui avoit plus de ruse que n'en ont ordinairement les Indiens, se servit des Badages même sa puissance que ses ministres avoient usurpée. Un jour que les premiers s'étoient avancé jusqu'à Corculam, capitale du Travancor, il leur promit de leur livrer plusieurs places, à condition qu'ils le délivreroient de ses miniftres. En conféquence le prince les met en poffeffion de la place: ils font, selon leur promeffe, péfir les miniftres: quelques-uns cependant prirent la fuite & échaperent à la mort. Pendant que les Badages font occupés à piller, le prince avec des troupes qu'il avoit toutes prêtes, fonde sur eux, les taille en pieces, & rentre en poffeffion de ses états: mais il n'en jouit pas longtems; ceux des ministres, qui avoient échapé aux Badale firent massacrer. Il fut fort regreté de ses sujets, & ges particulierement des chrétiens qu'il aimoit & qu'il favorifoit en tout. Les ministres qui avoient été les auteurs de la conspiration, se saisirent de rechef du gouvernement, & pour conferver quelque idée de la royauté, mirent sur le trône une fœur du roi, dont ils firent un phantôme de reine. Voici les principaux lieux du royaume de Travanfelon de l'isle. cor, كا i Dans les terres. Coilan, fort des Hollandois, Manpulim, Reytoura, Paduturey, Tangapatam aux Hollandois, Injam, Culechy. Periapatan, Topo ou Toppo, Carcolam ou Corculam, TRAUASA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres. Les exemplaires latins, au lieu de TRAUASA, lisent TRAUAXA. TRAVAUX, golfe de l'Amérique méridionale sur la côte de la terre Magellanique, selon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il ajoute que ce golfe est situé proche du port Défiré, & nommé par les Espagnols baya de los Marabaios, & que d'autres géographes appellent ce golfe, le golfe Blanc & de Saint-George. Comme entre le port Defiré au midi, & le cap Blanc, ou de Barreiras blancas au nord, il se trouve effectivement un golfe ou une grande baie, c'est apparemment ce que Corneille nomme le golfe des Travaux, Sinus laborum. * De l'Ifle, Atlas. TRAUCHENII, peuples qui habitoient aux environs du Pont-Euxin, selon Etienne le géographe. TRAVE, Chalusus, riviere d'Allemagne, dans la basse Saxe, au duché de Holstein. Elle fort d'un lac assez grand, qui est dans la préfecture de Segeberg. Son cours est d'abord du nord au midi en ferpentant ; & après avoir mouillé Segeberg & Oldesloe, elle tourne tout court vers l'orient arrose la ville de Lubec, & va se perdre dans la mer Baltique, à Travemunde. TRAVECTUS. Voyez DIOLINDUM. TRAVEMUNDE, ville d'Allemagne, dans la basse Saxe, au duché de Holstein, sur le bord de la mer Baltique, dans l'endroit où la riviere de Trave, qui lui donne fon nom, a fon embouchure. Le comte Gerhard de Holstein, furnommé le Benigne, vendit en 1320 cette ville aux habitans de Lubec pour quatre mille marcs de Lubec. Il y a à Trevemunde un fanal, où l'on allume du feu pendant la nuit pour guider les bâtimens qui sont en mer. La régence de Lubec a fait fortifier cette ville (2) pour s'assurer de l'entrée de la riviere: on y tient ordinairement une garnison de trois ou quatre cents hommes commandés par un capitaine, bourgeois de Lubec, qui reçoit ses ordres des bourguemestres, & ne laisse entrer personne dans la ville sans passeport. Vis-à-vis de Travemunde il y a une péninsule d'un quart de lieue de circonférence; elle est du duché de Mecklenbourg. (a) Zeyler, Topog. Saxon. inf. pag. 231. (b) Corn. Dict. Voyages de Deshayes, en Danemarck. TRAVENTHAL, chef-lieu d'un bailliage d'Allemagne, dans la Wagrie, au territoire de Ploen. Il contient seize vil. lages. 1. TRAUN, riviere d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun. Elle fort du lac de Traun-Sée & prend son cours vers le midi en serpentant. Elle reçoit pres. que aussi-tôt l'Aeger à la gauche, & l'Alm à la droite; après avoir mouillé Leembach, g. Wels, g. Neupaw, g. & Ebersperg, d. elle va se perdre dans le Danube, entre Lintz & l'embouchure de l'Ens. * Jaillot, Atlas. 2. TRAUN, (quartier de ) contrée de l'Allemagne, dans la haute Autriche. Ce quartier qui prend son nom de la riviere de Traun, qui le traverse du midi au feptentrion, eft borné au nord par le quartier de Haufsfi; au nord oriental par le quartier du haut Vienner-Wald ; à l'orient méridional par le duché de Baviere. Ses principaux lieux font: Steyr, Wels, Weyr, Vocklapruck, Gmunden. Et il renferme deux grands lacs ; savoir, Astersée & Traunsée. 3. TRAUN, petite riviere d'Allemagne, dans la haute Baviere, vers les confins du Tirol. Son cours est du midi au nord en serpentant. Elle mouille la ville de Traunstein & celles de Perchstein & de Holstein, au-dessous de laquelle elle va se perdre dans l'Achza, un peu au-dessus de Tros perg.. TLAUN-SÉE, grand lac d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun. Il reçoit plusieurs petites rivieres, & il donne naissance à une seule, qui en prend le nom de Traun. Ce lac s'étend en longueur du nord au midi. La petite ville de Gmunden est bâtie sur sa rive septentrionale. Aux deux tiers de ce lac, en tirant vers le nord & plus près de la rive occidentale que de l'orientale, on voit une ille affez haute, au sommet de laquelle est un château nommé ORTT. 1. TRAUNSTEIN OU DRAUNSTEIN, montagne d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun, près du lac de Traun-Sée, du côté de l'orient. 2. TRAUNSTEIN, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, sur la petite riviere de Traun, au-dessus de Perchstein, entre le lac de Chiemsée & l'archevêché de Saltzbourg. Cette petite ville a une jurisdiction d'où dépendent un château, deux terres nobles & quelques villages. Il y a près de Traunstein des sources d'eau salée, & à une lieue on trouve le bain de Aendlholtzen, propre pour la guérison de diverses maladies; ses eaux sont mêlées de soufre, d'alun & de salpêtre. * Zeyler, Topograph, Bavar. p. 67. TRUASI, peuples de Thrace, au voisinage du mont Hemus. Hérodote, 1.5, dit que ces peuples ne différoient point des Thraces, si ce n'est dans un usage qu'ils observoient à la naissance & à la mort de leurs proches. Quand un enfant venoit au monde, les parens s'assembloient, se rangeoient autour de lui, se mettoient à pleurer, & faisoient un détail de toutes les miferes auxquelles il alloit être exposé : au contraire lorsque quelqu'un d'entr'eux étoit mort, ils se réjouisloient, & en le mettant en terre, ils racontoient le bonheur qu'il avoit d'être délivré des maux de ce monde. TiteLive, 1.38,6.41, qui écrit TRAUSI, dit aussi que c'étoit un peuple de Thrace ; & Etienne le géographe fait de Trausi une ville des Celtes ; & les habitans, ajoute-t-il, font nommés Agathyrsi par les Grecs. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Agathyrsi étoient un peuple de Thrace, aux environs du mont Hemus. TRAUSIUS-CAMPUS, campagne où, selon Diodore de Sicile, 1. 14, c. 118, les Gaulois qui s'étoient avancés jusqu'au promontoire Japygium, furent massacrés par les Cerii dans le tems qu'ils cherchoient à repasser sur les terres des Romains. Ainli Traufius-Campus devoit être dans la Toscane. TRAUSSAN, bourg de France, dans le Languedoc, au diocèse de Narbonne. Il y en a qui lui donnent le titre de ville. TRAUSUS, peuple Scythe, selon Hésyche, cité par Ortelius, qui croit que c'est le même peuple que les TRAUSI. Voyez TRAUSI. TRAUTENAU, ville de Bohéme, dans le cercle de Konig-Gratz, fur la riviere Upawa, vers le Riefengebürg ou la montagne des Géans. En 1647, les Suédois prirent cette Tome V. NNnnnnij |