gues ces de des artifans & des marchands y font rangées comme dans Fez; mais les maisons n'y sont pas fi bien bâties, ni avec tant de dépenses. Il y a par toute la ville quantité de superbes mosquées qui ont de grands revenus, & très-bien tout ce qui est nécessaire. Il y a outre cela pour vues cing principaux colléges d'une belle architecture, bâtis par quelques rois d'entre les Zénétes, & rentés pour l'entretien d'un certain nombre d'écoliers qui y demeurent, & qui y ont des maîtres pour leur enfeigner toutes les sciennaturelles, & les instruire dans les matieres qui concernent leur religion. Il y a aussi beaucoup de bains & des hôtelleries à la mode du pays, pour la commodité des marchands qui y trafiquent. Le quartier de la ville le plus peuplé est celui où demeurent les Juifs, qui étoient autre. fois fort riches; mais qui ayant été pillés à diverses reprifes, font restés fort pauvres, quoique les Turcs & le Maures les traitent mieux, que le chérif ne traite ceux de Fez, car ils leur laissent plus de liberté à trafiquer. La ville est embellie de plusieurs fontaines, dont les eaux sont conduites par des canaux souterreins l'espace de trente lieues de Nurnidie. Les rois de Trémecen ont toujours donné ordre de n'en point lailler découvrir les conduits, de peur qu'on ne la détournât si la ville venoit à être affiégée. Les murailles de la ville font belles & hautes, garnies de plusieurs tours. Il y a cinq portes principales, dans lesquelles il y a des corps de garde, & des maisons pour les fermiers des entrées. Hors de la ville, du côté du midi, est le palais du roi, bâti comme une forterelle, où sont divers corps de logis avec leurs jardins & leurs fontaines. Ce palais a deux portes, l'une pour sortir à la campagne, & l'autre pour entrer dans la ville. Autour de la ville il y a de beaux jardins & des maisons de plaisance, où durant la paix, les habitans qui font à leur aise vont demeurer l'été, parce qu'outre que ce sont des lieux agréables, il y a des sources dont l'eau est très fraiche. Ajoutez à cela de grandes contrées remplies de vergers & d'oliviers, où l'on recueille quantité d'huile & toutes fortes de fruits comme en Europe. On y voit encore de grandes treilles qui portent du raisin délicieux ; on le fait sécher au soleil, & il se garde toute l'année. A une lieue de la ville sont plusieurs moulins sur le bord de la riviere Ceffif. Cette ville est gouvernée comme celle de Fez, il y a des juges, des sergens, des notaires, des avocats & des procureurs pour les causes civiles & criminelles, qui sont jugées suivant le droit de Fez. Le peuple y est divisé en trois corps : celui des marchands, l'autre des artisans & le troisiéme de la noblesle, qui comprend les courtisans & les gens de guerre. Les premiers font bonnes gens, fidéles en leur commerce, qui vivent avec beaucoup d'ordre & de police; ils font faciles à être gouvernés. Les étrangers se louent de leur civilité: leur principal négoce se fait dans la Guinée, où ils vont porter leurs marchandises tous les ans; ils en rapportent de l'or de Tibar, de l'ambre gris, du musc, de la civette, des négres, &c. Ce trafic se fait par change avec tant d'avantage du côté de ceux de Trémecen, qu'il ne faut que deux ou trois voyages à un marchand pour l'enrichir; & c'est ce gain aussi qui les détermine à traverser avec mille dar gers les déserts de la Libye. Les artisans sont gens simples & doux, dont le plus grand soin est de travailler poliment, & de faire des ouvrages achevés. On y fait des casaques, de riches tapis, des sayes & des mantes si fines, qu'il s'en trouve qui ne pesent pas dix onces; outre cela de riches harnois à la généte avec de beaux étriers, des mors, des éperons & des tétieres de la meilleure façon d'Afrique; les artisans font presque tous à leur aise. Les gentilshommes & les gens de guerre se piquent fort de noblesse & de valeur, ils ont plusieurs droits & prérogatives qui les distinguent des artisans. Ils s'habillent communément d'assez bon goût, de serge, de toile, de foie. Les femmes sont belles, & s'habillent comme à Maroc; mais les fêtes, les noces & les festins se font de la même sorte que dans Fez, quoique ceux de Trémecen ne soient pas si voluptueux ni si délicats. Telle est la description que Marmol donne de cette ancienne ville; les choses sont beaucoup changées depuis le tems où il écrivoit. Les murailles de Trémecen font encore affez bonnes & flanquées de tours. Il y a cinq portes avec des ponts-levis & quelques fortifications suffisantes pour la défendre contre les rois voisins du royaume d'Alger; mais on ne reconnoît plus que de tristes restes de cette ville, dont les anciens historiens & même les modernes, parlent avec tant d'éclat & de distinction, & où les sciences & les arts fleurissoient. Elle est peuplée comme les autres villes du royaume d'Alger, de pauvres Arabes, de Maures & de Juifs. Il y a toujours une bonne garniton. Le bey du Ponent y fait sa résidence dans le tems que la ville d'Oran se trouve entre les mains des Espagnols. La ville de Trémecen est très-recommandable aux Maures, à cause d'un sépulchre qui est auprès; c'est celui d'un morabou, appellé Cidiben Médian, réputé pour saint, & auquel on attribue des miracles. Il y avoit autrefois, dans son diftrict, de grandes & belles villes, qui ne font à présent que de miférables villages. Elle a été épiscopale; fon territoire confine avec le mont Atlas, qui sépare le royaume de Fez de celui d'Alger. TREMILLE, nom qu'on donnoit anciennement à la Lycie, felon Etienne le géographe. TREMITHUS, village de l'ifle de Chypre, felon Etienne le géographe. Ptolomée, 1.5, c. 14, en fait une ville qu'il place dans les terres. Elle devint épiscopale, & son évêque est nommé Théopompe dans le premier concile de Constantinople. Cette ville est appellée TREMITHOPOLIS, dans une médaille qui se trouve dans le recueil de Goltzius. Ortelius, qui cite Lusignan, dit que c'est aujourd'hui un village appellé TREMITUNGHE. * Conc. gener. p. 365. TREMITI ou les ISLES DE TREMITI, ifles du golfe de Venise, sur la côte d'Italie, de la dépendance du royaume de Naples. Elles font à quelques lieues de distance de la côte de la Capitanate du côté du nord. Les anciens les nommoient DIOMEDEA INSULA. Voyez cet article. Pline, 1. 10,6.44, parle d'une forte d'oiseaux nommés Diomédéens, qu'on voyoit dans celles de ces ifles où étoit le tombeau de Diomède. Ces oiseaux, que Juba appelle Cataracte, sans doute à cause de l'impétuosité avec laquelle ils fondoient de haut en bas sur leur proie, ne se trouvent point ailleurs. Ils ont des dents, leurs yeux sont de la couleur du feu, & pour le reste, ils font tout blancs. Ils ont toujours deux chefs, l'un qui conduit la troupe, l'autre qui la rassemble; mais ce qu'il y a de plus remarquable, ajoute Pline, c'est que ces oiseaux ont l'inftint de discerner les personnes; car ils fatiguent par leurs cris les Barbares qui arrivent dans cette ifle, & caressent au contraire les Grecs. TREMON. Eustathe, in Dionyfium, dit qu'on nommoit ainsi un li lieu voisin de l'isle de Delos, & que l'ori. gine de ce nom venoit des fréquens tremblemens de terre auxquels cette isle est sujette. Lycophron fait aussi mention de ce lieu; & Ifacius, qui remarque que c'étoit l'endroit où Ajax avoit été enterré, ajoute qu'il étoit situé près de Tenos & de Mycone. TREMONT, lieu de France, au duché de Bar, dans le diocèse de Toul. Son église paroissiale est dédiée à faint Menge. Le chapitre de Liverdun en est parton. Cette église fut érigée par M. de Bissy. La cure perçoit le tiers des grosses & menues dîmes, & l'abbé de Montiers en Argone, ordre de câteaux, les deux autres tiers. Le château de Renesson, où il y a une chapelle dédiée à Notre-Dame, en dépend. TREMOUILLE (La) ou LA TRIMOUILLE, ville de France dans le Poitou, diocèse & élection de Poitiers, fur la riviere de Benaise, à douze lieues de Poitiers, à l'orient, aux confins de la Marche. Cette ville a été érigée en duché, & donne le nom à l'illustre maison de la Tremouille. TREMP, petite ville d'Espagne, dans la Catalogne, au marquisat de Noguera, sur le Noguera - Pallaresa. Cette ville est remarquable par la grande quantité de noblesse qui s'y trouve, car bien qu'elle ait à peine deux cents feux, il y demeure plus de vingt maisons nobles qui possédent des terres seigneuriales. * Delices d'Espagne, p. 627. 1. TREMULA, ville de la Mauritanie Tingitane. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Ptocolofida à Tingis, à douze milles au-dessus d'Oppidum-novum. 2. TREMULA, ville d'Espagne, selon Ptolomée, 1.2, c. 6: il la donne aux Baftitains, & on croit que c'est la même que la Turba de Tite Live. Voyez ce mo, TRENT OU TRENTE, riviere d'Angleterre. Elle a sa source en Staffordshire, passe par les provinces de Darby, Nottingham & Lincoln, où elle se décharge dans l'Humber. Elle arrose en pallant Nottingham, Newarck & Tome V. 00...Q Ganefborough. C'est cette riviere qui divise l'Angleterre en deux parties, l'une septentrionale & l'autre méridionale.* Etat présent de la grande Bretagne, t. 1, p. 16. TRENTE, ville d'Italie, dans la marche Trévisane au Trentin, dont elle est la capitale Elle est située au bas des Alpes, à quatre milles du lac de Garde, à fix de Bolzen, Izen, à huit de Verone, & à vingt-quatre d'Inspruck. Cette ville bâtie sur la riviere d'Etsch ou Adige, se trouve dans une belle vallée, sur un rocher plat, d'une espèce de marbre blanc & rougeâtre. La vallée ou la plaine est environnée de montagnes, presque toute l'année couvertes de neiges. La ville de Trente est fort ancienne. Strabon, Pline & Prolomée en font mention. Elle dérive son nom de trois ruisseaux, qui des montagnes voisines entrent dans la ville, & fa fondation est attribuée aux anciens Toscans. Après ceux-ci, les Cénomans la doivent avoir réparée & élargie. Elle a obéi successivement aux Romains, aux Goths & aux Lombards. Ensuite elle a fait partie du domaine des ducs de Baviere. Aujourd'hui l'évêque de Trente en est le seigneur, pour le temporel & le spirituel. Il est prince de l'Empire, & posséde toute la comté de Trente avec plusieurs autres villes, bourgs & seigneuries, en vertu de Ja donation qui lui en fut faite l'an 1027, par l'empereur Conrad II, & confirmée par les empereurs Frédéric I & II. Il reconnoît pourtant pour fon protecteur le comte de Tirol, qui, pendant la vacance du siége, envoye à Trente un gouverneur, qui commande jusqu'à ce que l'évêque foit élu. Le circuit de la ville, qui est d'un simple mur, n'est guères que d'un mille d'Italie. Ses rues font larges & bien påvées, & fes maisons font affez agréables & folidement bâties. La cathédrale mérite d'être vue, elle est dédiée à saint Vigile, évêque & martyr, dont le corps y est conservé avec celui de fainte Maxence, sa mere. Le chapitre est composé de nobles & de lettrés, qui ont droit d'élire leur évêque. On montre dans une chapelle de la cathédrale le crucifix miraculeux, fub quo jurata & promulgata fuit synodus. L'église où ce concile a tenu ses assemblées, s'appelle sainte Marie Majeure; elle est perite & bâtie d'un vilain marbre, dont les carreaux ne sont que dégrossis. Les orgues de cette église sont d'une extraordinaire grosleur. On y voit dans un grand tableau le concile représenté. Dans l'église de saint Pierre est le corps du petit faint Simonin. Son histoire dit que l'an 1276, les Juifs déroberent l'enfant d'un cordonnier nommé Simon, & qu'après lui avoir tiré tout son fang, d'une maniere extrêmement cruelle, pour s'en servir dans la célébration d'une de leurs fêtes, ils jetterent le cadavre dans un canal, qui passe encore présentement dans la maison où la chose est arrivée, & où s'assembloit alors leur synagogue. Le corps fut porté par le ruisseau dans la riviere, & rapporté par des pêcheurs. L'affaire fut découverte, & les Juifs furent convaincus; on en pendit trente. neuf, & les autres furent bannis de la ville à perpétuité, Sixte IV, qui étoit pape alors, ayant été informé de tout le fait, canonisa l'enfant ; & il lui laissa le nom de Simonin qu'il portoit, & qui est le diminutif de celui de Simon, le nom de fon pere. Il n'avoit que vingt-huit mois quand il fut martyrisé. On voit le corps dans une châsse, qui est sur l'autel de la chapelle qu'on lui a dédiée. On garde aussi dans une armoire qui est à côté, un couteau, des tenailles, quatre grandes aiguilles de fer, dont ses bourreaux le tour. menterent, & deux gobelets d'argent, dans lesquels on dit qu'ils burent son sang. Les trois églises dont il vient d'être parlé, sont parois fiales; & il y en a encore une quatriéme qui porte le nom de sainte Marie Magdelaine. Il y a deux maisons religieuses, l'une d'hommes, de l'ordre de saint Augustin, & l'autre de filles de l'ordre de la sainte Trinité. Dans les fauxbourgs on compte cinq autres églises; faint Dominique, faint François, saint Laurent, saint Bernard & fainte Claire. Outre cela, il y a quatre hôpitaux. Les portes de la ville de Trente font au nombre de quatre; celle de Saint-Martin, celle de Saint-Laurent, celle de Sainte-Croix & celle d'Aquilée. On vante le pont qui est sur la riviere sans qu'on puisse dire ce qu'il y a d'admirable. On représente de même le palais de l'évêque comme un édifice grand & fuperbe, quoique réellement cette maison soit baffe & de médiocre grandeur, pour un évêque seigneur spirituel & temporel d'un évêché, qui est d'une affez grande étendue. Ce prince étoit autrefois fort riche, mais cela a changé. Par un traité fait avec les Vénitiens, il condamne ses sujets aux galeres pour le fervice de la république, sur les terres de laquelle il peut faire patfer une certaine quantité d'huile sans payer d'impôts. Cette ville a été désolée plusieurs fois par les inondations. La riviere se déborde souvent, & les torrens de Levis & de Fersène tombent quelquefois des montagnes, avec une impétuofité si terrible, qu'ils entraînent de gros rochers, & les roulent jusques dans la ville. L'air de la ville de Trente est fort sain, quoique dans l'été il y ait de grandes chaleurs, & que pendant l'hiver il y faffe un froid excessif. La ville est séparée en deux quartiers: le plus grand est habité par les Italiens, & l'autre par les Allemands. Ces deux ville. (a ) Mémoires divers. TRENTIN, (Le) pays d'Italie, borné au nord par le Tirol, au levant par le Feltrin & le Bellunois du Trevisan Vénitien, au midi par le Vicentin, le Veronèse, le Breflan & le lac de Garde; & au couchant encore par le Breffan & par une partie du lac de Garde. Ses anciens habitans sont les TRIDENTINI de Pline, que les François nomment aujourd'hui Trentins, les Italiens Trentini, & les Allemands Trienter. Quelques uns veulent mettre le Trentin en Alle. magne, prétendant qu'il fait partie du Tirol; c'est une erreur. La ville de Trente étoit dans la dixiéme région de l'ancienne Italie; & l'Italien est encore le langage vulgaire du pays. Généralement parlant, le pays est allez fertile. Il produit du grain, beaucoup de vin & de l'huile. Ses principaux lieux font: Trente, Nago, Madrutzo, Boveredo, TRÉON, bourg de France, dans la Normandie, près de Dreux. M. le prince y campa en 1562, avant la bataille de Dreux. avec TREPORT, bourg de France, dans la Normandie, au pays de Caux, avec un port de mer & une abbaye de l'ordre de S. Benoît, en latin Ulterior Portus, quoique le nouvel historien du pays de Caux paroisse mieux fondé à croire que c'est Treiz Port du celtique Treiz, qui signifie fable grevé. Ce bourg est à fix lieues de Dieppe & d'Abbeville, à trois quarts de lieue au dessous de la ville d'Eu, & séparé de la Picardie & du diocèse d'Amiens par le canal de la riviere de Bresle, qui se jette dans la mer en fortant du port de Treport. Le quai est pavé, très-bien terraflé & revêtu de bonnes pierres; & le canal d'entrée est accompagné de deux longues jettées de bois; afin que les grosses barques puissent aborder facilement. L'église paroiffiale de ce bourg est dédiée à saint Jacques; elle est sur le penchant de la côte, & très bien bâtie, d'une moyenne grandeur, une tour sur le portail. Les cinq culs de lampes qui dépendent des traverses de la voûte de la nef, sont très-grands, & des plus beaux que l'on voye dans le diocèse de Rouer. L'église de l'abbaye consacrée à saint Michel, est bâtie vers le plus haut de la côte, ainsi que la maison des religieux. Le chœur est grand, & un large corridor y regne tout autour; la croisée est assez vaste, mais la nef a été détruite. Cette abbaye fut fondée en 1036, par Robert, comte d'Eu, & réformée en 1660, par les bénédictins de la congrégation de saint Maur. Ramerus & Drego en ont été les premiers abbés. Les habitans de Treport s'occupent fort à la pêche qui est assez bonne à leur côte; ils labourent aussi des terres, & les filles travaillent à la dentelle. Ils vont à la ville d'Eu pour la justice, mais ils ont un maire & deux échevins pour la police. La grande rue de ce bourg est vaste & bien pavée; on y voit plusieurs hôtelleries, & il y a une douzaine de chassemarées qui voiturent du poisson à Paris; on y tient marché le mardi & le samedi, & une foire à la faint Michel. * Corn. Dict. fur des mémoires dressés sur les lieux en 1702. TREPSEDI, peuple de l'Asie mineure. Ce peuple ne subsistoit plus du tems de Pline, 1.5, 6.30, ni même du tems d'Eratosthène qu'il cite. 1. TREPTOW, en latin Treptovia, ville d'Allemagne, dans la Pomeranie, dont l'une est appellée TREPTOW SUR LE REGA Ou nouveau TREPTOW, & l'autre TREPTOW SUR LE LAC DE TOLL; les anciens les ont nommées TRIBETOW. La ville située sur la riviere Rega fut, avec le village Krechhausen l'an 1289, entourée d'une muraille, après que le duc Boleslas IV l'eut achetée de l'abbé de Belbock, à qui s! i elle appartenoit par libéralité des anciens ducs, & il lui ac fondé par Bogislas I, & Casimir 1, ducs de Pomeranie. 2. dit aussi VIEUX TREPTOW, SUR LE LAC DE TOLL, TREPTOW, parce que c'est une ville fort ancienne, est situé aux confins du duché de Meckelbourg. Elle étoit autrefois plus forte & mieux peuplée qu'aujourd'hui ; il y avoit aussi un monastère. Elle tient trois foires par an, & elle a de petites rivieres fort saines, dont la campagne est arrosée. L'évêque Othon de Bamberg fit convertir par ses prêtres les habitans à la foi chrétienne. L'an 1468, les ducs de Meckelbourg affiégerent cette ville, & l'obligerent par le feu de se rendre. Après avoir réduit la moitié de la ville en cendres, ils y mirent une garnison de deux cents hommes; mais le duc Wartislas qui s'étoit engagé de défendre les places de la Pomeranie antérieure, reprit la ville par stratage. me; il avoit envoyé au-devant un chariot accommodé d'une façon qu'étant au milieu de la porte il se rompit; là-dessus les Pomeraniens qui étoient tout proche en embuscade, fortirent en foule, entrerent par force dans la ville, & fe rendirent maîtres de la garnison de Meckelbourg. L'an 1631, les Impériaux en fortirent, ne trouvant pas à propos d'y attendre le roi de Suéde, qui s'empara de la ville fans peine. TRERES. Voyez TRERUS. TRERIENSES, peuples dont parle Pline, 1.8, d'après Théophrafte. Quelques exemplaires lisent ETRERIENSES; mais le pere Hardouin aime mieux lire RHOETIENSES avec Alien, hift. anim. l. 11, c. 8, qui dit comme Pline, que ces peuples furent chassés de leur ville par les Cloportes. Dans un endroit Ælien écrit Portis, & dans un autre Purisis; cette derniere façon de lire est la mauvaise, selon le pere Hardouin. Quoi qu'il en soit, elles appuyent toutes deux la correction qu'il a faite. Rhytium, felon Pline & Etienne le géographe, est une ville de l'ifle de Créte, & RHOETIUM est une ville de la Troade, au lieu que les Trerienfes & les ETRERIENSES sont absolument incon nus. TRERO, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome, en latin Trerus. Elle naît proche d'Agnani, & prenant fon cours vers l'orient méridional, elle mouille Montollaneco, Gavignano, Frosinone, Ceccano, Pofi, Ceperano, & dans cette course s'étant grossie des eaux de la riviere de Cosa & de quelques autres, elle va se rendre dans le Garigliano, à Isoletta aux confins de la terre de Labour. Magin ne nomme point cette riviere, il décrit seulement son cours. Magin, Carte de la Campagne de Rome. Baudrand Dict. * TRERON. Voyez TRARON. TRERONES, peuples qui faisoient souvent des courses à la droite du Pont-Euxin, dans les pays voisins, & jusques dans la Paphlagonie & dans la Phrygie. Ces peuples, dit Strabon, 1. 1, p. 61, étoient les mêmes que les Cimmériens, ou du moins quelque peuple d'entr'eux. 1. TREKUS, petite contrée de la Thrace, selon Etienne le géographe, qui nomme ses habitans TRERES. Ces peuples, felon Pline, 1.4, c. 10, habitoient aux environs de la Dardanie, de la Macédoine & de la Piérie. Thucydide, 1. 2, p. 166, les met sur le mont Scomius, appellé Scopius par Pline, 1.4, c. 10, & qui tient au mont Rhodope. Strabon, l. 1, p. 61, & l. 14, p. 647, dit qu'ils étoient Cimmériens d'origine, que comme ceux-ci ils firent des courses dans divers pays, & que la fortune les favorisa pendant long-tems. 2. TRERUS, fleuve d'Italie, dans le Latium. Strabon, 1. 5, p. 237, dit que ce fleuve mouilloit la ville de Fabra. teria qui étoit sur la voie Latine. 1. TRES-TABERNÆ. Voyez TABERNE. 2. TRES-TABERNE OU TABERNA, ville d'Italie, dans le Brutium, aujourd'hui dans la Calabre ultérieure, au vicariat romain, sur le Simari. C'étoit, selon l'abbé de Commainville, une ville épiscopale, dont le siége fut transféré à Catanzaro l'an 1122. 3. TRES-TABERNÆ, lieu d'Italie, dans la Campagne de Rome, & où l'histoire Miscellanée, & Zozime, 1.2, disent que l'empereur Sévére fut tué par Maxence. Ciceron, lib. 2, Attic. ep. 10, qui parle de ce lieu, fait entendre qu'il n'étoit pas éloigné de la voie Appienne, & un peu plus loin que le marché d'Appius. Les chrétiens qui étoient à Rome allerent au-devant de saint Paul jusqu'au lieu nommé LES TROIS LOGES (Tres Taberna.) L'itinéraire d'Antonin marque ce lieu sur la route de Rome à la Colomne, en suivant la voie Appienne, entre Aricia & Appii Forum, à dixsept milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Le nom moderne est CISTERNA. Voyez ce mot. * Act. 28, 15. Langlet du Fresnoy s'est trompé en disant que c'est Cisterna; mais Holstenius dit Trillm Tabernarum vestigia haud procul inde in ipsa viâ appiâ conspiciuntur, & cela est vrai, dit D. Matheo Egitio, lettre à cet abbé. Cette ville a été épiscopale. L'évêché fut transféré à Veletri, & de Veletri à Oftie. On trouve Decius Triumtaber. nenfis parmi les souscriptions du concile tenu à Rome l'an 487.* Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 877. 4. TRES-TABERNÆ, lieu de la Macédoine. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Dyrrachium, à Byzance, entre Scampis & Lychnidum, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt-sept milles du second. TRES-TURRES. Voyez TRIPYRGA. TRESEN, selon Corneille, & TROSA, selon de l'isle, bourg de Suéde, dans la Sudermanie, avec un port sur la côte de la mer Baltique, à dix lieues de Stockholm vers l'orient méridional, & à quatre ou cinq lieues de Nykoping, vers le nord oriental. TRESMES, duché-prairie de France, dans la Brie, du diocèse & de l'élection de Meaux. C'étoit ci-devant un comté qui a été érigé en duché-prairie sous le nom de Gesvres, en faveur de René Potier, comte de Tresmes en 1663. TRESNEL, bourg & marquisat de France, dans la Champagne, diocèle & élection de Sens. Cette terre appartient au marquis du même nom, de la maison de Harville. Elle vaut quatre mille cinq cents livres de rente, releve du roi à cause de la grosse tour de Troyes, & a de très-belles mouvances. Le seigneur a la nomination de fix canonicats qui composent un petit chapitre dans ce lieu. TRESOR, (Le) abbaye de France, dans le Vexin-Normand, au diocèse de Rouen. Cette abbaye, qui est de l'ordre de câteaux, & bâtie pour des filles, est située sur la paVernon, près de Baudemont. L'église de l'abbaye est assez roisse de Bus, à deux lieues de Saint-Clair sur Epte & de grande, & les bâtimens des religieuses sont fort commodes. Le tout est fermé d'un enclos très-vaste & bien planté au pied d'une côte, à quelque distance des maisons de la pa roisse de Bus, dont l'église, construite près du château ou maison seigneuriale, flanquée de quatre bonnes tours aux lain, chanoine de Paris, observa en y passant l'an 1685, quatre angles, porte le titre de Notre-Dame. M. Chasteque ces religieuses étoient alors les seules qui n'eussent pas encore ceflé de chanter tout à notes, même les ténébres fériales, & que ce n'étoit que depuis 1683, qu'elles avoient cessé de dire ténébres à cinq heures du matin. Le nouvel historien du Vexin dit que cette abbaye est de la filiation de Clairvaux, & de la dépendance des Vaux-de-Cernay; il met la fondation en 1228, sous le titre de Notre-Dame, par Raoul du Bu, sur son fief du Bu dans la vallée de Chantepie. Les religieuses furent tirées de l'abbaye d'Espagne, près d'Abbeville. Maurice, archevêque de Rouen, fit la dédicace de l'église en 1232. Saint Louis en est le principal bienfaiteur. * Corneille, Dict. fur mémoires manuscrits. diocèse de Limoges, sous l'élection de Gueret. Les terres y TRESPORTAS, lieu de France, dans la Marche, du font assez fertiles en seigle & bled noire, aveines & raves; les pâcages & les foins font allez bons. Il s'y fait un comTome V. ○○○○○○ij merce de beftiaux dans les foires du Limousin; il y a quel-en-deçà du Rhin, la capirale de l'archevêché de même ques menus fruits. TRETA, ville de l'isle de Cypre. Strabon, 1. 14, p. 683, la place entre Boofura & le promontoire, d'où l'on précipitoit ceux qui avoient touché l'autel d'Apollon. TRETE, ifle de la mer Rouge, sur la côte de l'Arabie, selon Ptolomée, 1.6, 6. 7. Ses interprétes au lieu de TRETE, lifent TRITE. TRETHYMIROW, petite ville de Pologne, dans l'Ukraine, au palatinat de Kiovie, fur la rive droite du Boryfthéne, dix ou douze lieues au-dessous de Kiovie. Etienne Battori, roi de Pologne, donna cette ville aux Cosaques pour être leur place d'armes, le siége de leur conseil de guerre & la résidence de leur général. Elle leur fut ensuite ôtée par les Polonois, & après de longues guerres, les Cosaques en sont enfin demeurés les maîtres. * De l'Isle, Atlas. 1. TRETUM, promontoire de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4, 0.3, le marque sur la côte du golfe de Numidie, entre Ruficcada & Uzicath. Strabon, 1. 17, p. 830, qui nomme ce promontoire TRITUM, dit qu'il étoit à fix mille stades de celui de Metagonium. Le nom moderne est Cabo Ferrato, felon Castald, & Brucramel, felon Mer 3. TRETUM on TRITUM, lieu de Syrie, aux environs de Daphné, l'un des fauxbourgs de la ville d'Antioche. Ce Hieu, dit Procope, Perfic. l. 2, c. 11, est tout plein de rochers, & on y avoit bâti l'église de saint Michel, selon le dessein qu'Evaride en avoit donné. Après la prise & la ruine d'Antioche, par Cosroez, un cavalier de Perse, fortestimé dans l'armée, & qui avoit l'honneur d'être connu du roi, étant allé avec quelques-uns de ses compagnons à Trite, & y ayant apperçu un jeune homme d'Antioche qui étoit seul à pied, & qui se cachoit, il se sépara de ses compagnons pour le pourfuivre. Ce jeune homme, qui étoit un boucher nommé Aimaque, se voyant à la veille d'être pris, se retourna & jetta au foldat une pierre de telle roideur, que T'ayant frappé au visage, il en tomba par terre. Aimaque courut auffi tôt à lui, & comme il n'avoit point d'armes, il se servit de son poignard pour le tuer; il prit ensuite son argent, ses armes & fes habits, monta sur son cheval, & foit par un bonheur extraordinaire, foit par la connoiffance qu'il avoit du pays, il s'enfuit sans que l'on pût savoir ce qu'il étoit devenu. Cosroez conçut un tel dépit de la mort de ce soldat, qu'il commanda aux gens de sa suite de mettre le feu à l'église de saint Michel, & ils le mirent, non-feulement à l'église, mais encore aux maisons d'alen tour. TRETUS, port de l'Arabie heureuse. Ptolomée, 1.6, c. 7, le marque dans le pays des Adramites, entre le village Embolum & la ville Thialemath. 1. TREVA, ville que Ptolomée, 1. 2, c. 11, marque dans le climat le plus septentrional de la Germanie. Molet veut que ce soit Hambourg, & Cluvier, Geogr. antiq. 1.3, 6.27, conclud pour Lubec. Ce dernier a railon. 2. TREVA, ville d'Italie, dans la Flaminie; elle étoit arrofée par le fleuve Clytumnus, selon la remarque d'un ancien gloffaire de Juvénal; & dont voici les paroles: Clytumnus fluvius, qui Trevis civitatem Flaminie interluit. TREVENTINATES, peuples d'Italie, que Pline, L. 3, C. 12, place dans la quatrième région. Leur ville est nommée Tereventum par Frontin, p. 89, qui lui donne le titre de colonic. Quelques manuscrits de ce dernier portent Terebentum ou Treventum. C'est aujourd'hui Trivento, sur le Trigno, dans le comté de Molisse. nom, fur la Moselle, à treize lieues de Metz & à dixsept de Mayence & de Cologne, au 49d 25' de latitude, & au 24o 10' de longitude. Si l'on en croit les anciennes traditions du pays, rap. portées par Zeyler, Topogr. archiep. Trevir. p. 2, Treves est la plus ancienne ville du monde, & fondée douze cents cinquante ans avant Rome, la seizième année de l'âge d'Abraham, &c. tems auquel il n'est pas bien sûr que cette partie de l'Europe eut des habitans. Guillaume Kyriander, syndic de cette ville, en a composé l'histoire, qu'il commence à l'an du monde 1966, & conduit jusqu'à son tems. Mais les fables que Zeyler & lui débitent, ne font pas plus dignes de foi, pour les trouver dans plusieurs auteurs, qui ne méritent, à cet égard, aucune créance. Treves, anciennement connue sous les noms de NoVIOMAGUS & CIVITAS TREVIRORUM, fut appellée ensuite AUGUSTA TREVIRORUM, & enfin TREVIRI, du nom des peuples dont elle étoit la capitale. (Voyez TREVIRI.) C'étoit une ville très-célébre dans la Gaule Belgique lorsque César y vint. Elle prit le nom d'Augusta Trevirorum, & le titre de colonie, lorsqu'Auguste, vraisemblablement au voyage qu'il fit dans les Gaules, l'érigea en métropole de la premiere Belgique, & qu'il y établit une colonie de soldats vétérans. Une médaille de Vespasien porte: COL. AUG. PAT. TREVIRORUM, c'està-dire, colonia Augusta paterna Trevirorum. Cette colonie est dite Paterna, vraisemblablement par allusion au titre de Pater Patria que l'on avoit donné à Auguste. Tacite fait souvent mention de cette ville; & Ammien Marcellin l'appelle une seconde Rome, à cause de son autorité dans les Gaules, de sa puissance, & de la magnificence de ses bâtimens; & pour avoir été la plus grande ville en deçà des Alpes, & la résidence de plusieurs empereurs. C'est pour cette derniere raison qu'on voit dans Aufone : Trevericaque urbis folium. Il dit dans le même endroit que Treves, Imperii vires alit, vestit & armat, nourrit les forces de l'Empire, les habille & les arme. C'est qu'il y avoit à Treves des greniers de bled, pour la nourriture des troupes; que c'étoit une des huit villes des Gaules où l'on fabriquoit des boucliers, sous l'inspection du maître des offices; & qu'il y avoit une manufacture d'étoffes, qui servoient à l'habillement des soldats. Elle étoit auffi la résidence d'un des quatre trésoriers des Gaules, fubordonnés au comte des sacrées largesses ; & d'un des trois commissaires chargés de la direction des mon. noies dans les Gaules. Cette ville avoit aufli un sénat, dont les membres se trouvent appellés decuriones, curiales, nobiles, fenatores; & leurs femmes fenatrices. Elle étoit célébre d'ailleurs par ses écoles, dont la réputation s'est foutenue jusqu'au septiéme fiécle. On y voit plusieurs beaux restes d'antiquité, échappés au dernier sac qu'elle a souffert des Normands, au neuviéme siécle , comme la Porte-blanche, ou Albe-porte, proche de laquelle a été l'ancien château appellé Arx alba; le beau pont sur la Moselle, avec des pilliers & des colonnes très-antiques; deux tours fort élevées d'une structure admirable, proche l'église de sainte Barbe; le reste d'un amphithéâtre près de la Porte-blanche, nommé communément Catholdi folium. C'est où Constantin le Grand fit exposer aux bêtes les rois Ascurick & Régaise. Il y avoit anciennement un cirque qui, suivant Eumenius, ne le cédoit point à celui de Rome. Quoiqu'elle ne soit plus fi fameuse qu'elle l'étoit, lorsque cinq des principales villes situées sur le Rhin, avec les pays adjacens, lui étoient foumises, elle tient pourtant encore fon rang parmi les villes célébres & bien peuplées; à quoi la fertilité de fon terrein, son vignoble, & fes rivieres contribuent beaucoup. Sa fituation est belle; elle est au bord de la Moselle, entre deux montagnes, dont celle du côté d'orient est appellée montagne de Mars ; & le bourg qui eft au deflous a le même nom. L'autre montagne, qui est à l'occident, s'appelle la montagne d'Apollon. La petite riviere Olebia, ou Weberbach, passe au milieu de la ville, dont la figure est presque carrée. Elle s'étend néanmoins un peu plus du côté de la Moselle que du côté de la campagne. Elle est toute entourée d'une muraille fort haute. Son église cathédrale, ou de saint Pierre, est bâtie fur une hauteur. C'est un bâtiment vaste & fort; & les pierres en sont si prodigieusement grandes, que le peuple croit l'Allemagne. * Had. Valois, Notit. Gall. p. 58. Zeyler, Topogr. archiep. Trevir. Kyriander, Hift. Trevir. L'ARCHEVÊCHÉ DE TREVES est un des électorats de l'Empire. Il est borné par celui de Cologne au septentrion, par la Wetteravie à l'orient, par le palatinat du Rhin & par la Lorraine au midi; & par le Luxembourg à l'occident. Pepin, Charlemagne & Louis le Débonnaire ayant enrichi considérablement l'église de Treves, les archevêques commencerent sous le régne d'Otton II, vers l'an 975, à se gouverner en princes souverains, & vers ce tems-là les chanoines, las de vivre régulierement & en commun, partagerent les biens du chapitre en prébendes, & vécurent dans des maisons séparées. Henri II fit donation de Coblentz à l'archevêque Adelbert de Franconie, l'an 1018. Hillin, qui succéda à Adelbert, incorpora au domaine de Treves le château de Nassau, avec une étendue de dix milles de pays le long de la riviere de Lohn, & donna en échange la seigneurie de Partentheim à l'évêque de Worms. Il acheta les bourgs de Billich & de Broch des seigneurs Thierri & Fredelon, & acquit le château de Scheur, près de Witlich de Matthieu, duc de Lorraine. Baudouin de Luxembourg, frere de l'empereur Henri VII, rendit feudataire de son église Ulrich landgrave de Leuchtenberg, l'an 1316, pour la somme de mille livres, & les seigneurs de Sternberg, de Wellenstein, près de Creutznach & de Nevenbourg. L'empereur Henri VII lui donna en engagement les villes de Boppart & d'Oberwefel, dont il acquit ensuite la propriété. Eloi, seigneur de Dhaun, lui vendit l'advocatie de Crewen. Il acheta Kilpalarz, Dalheim & Weltzbilich, des seigneurs de Spielberg; S. Vendel de Jean, seigneur de Sarbruck, & une partie de la seigneurie de Limbourg de Jean, seigneur de Limbourg, pour la somme de vingt-sept mille florins. Jean, roi de Bohéme, son neveu, lui céda les droits de féodalité sur les palatins de Simmeren; & le comte de Henneberg se soumit à un cens annuel, moyennant soixante-un marcs d'argent. Boemond, comte de Sarbruck, qui fuccéda à Baudouin, mit au nombre de ses vassaux les comtes de Hanau, de Manderscheid, d'Isenbourg & de Banckenheim, aufli-bien que les Rheingraves; & il obtint de l'empereur Charles IV, que ceux qui avoient été jusqu'alors vassaux de l'empereur & des archevêques de Tréves, ne le feroient dorénavant que de ceux ci. Cunon de Virnenberg acheta des comtes Cunon & Gerlac, ses freres, la moitié du château & de la seigneurie de Beilstein. Jacques d'Elz acquit en 1578, l'administration de l'abbaye de Prum, dont il transmit le droit perpétuel à ses successeurs, & foumit deux ans après sous son obéissance la ville de Treves, qui prétendoit être libre & impériale; & Philippe Christophle de Soteren réunit à son domaine l'abbaye de faint Maximin, dont les moines soutenoient qu'elle relevoit immédiatement de l'empire. * D'Audifred, Geogr. anc. & mod. t. 3, p. 229 & suiv. que c'est le diable qui les a mises en œuvres. Le chapiere de cette église est composé de seize chanoines capitulaires & de vingt-quatre domiciliés. Il y a dix dignités; savoir, le prévôt, le doyen, le trésorier, le chantre, l'écolâtre, le grand-archidiacre, & les archidiacres de Dietrich, de Cardone, de Longuion & de Tholey. Les cinq premieres sont électives, & les cinq autres à la nomination de l'archevêque. Le chapitre se maintient inviolablement dans la coutume de n'admettre dans son corps aucun prince, ni même aucun compte. Outre la cathédrale, il y a dans Treves deux églises collégiales; celle de NotreDame, & celle de saint Siméon : cinq paroisses, & l'abbaye de saint Martin, dont la bibliotheque est très-ancienne. On y conferve une vie manuscrite de saint Martin, que l'on croit presque de fon tems. Il y a aussi, dans cette ville, plusieurs autres maisons religieuses de l'un & de l'autre sexe. Le monastère de filles de sainte Marie aux Greniers, ad horrea, a été fait des greniers où l'on amassfoit autrefois le bled pour la provision des troupes. Les jésuites ont dans Treves un college, & les ordres Teutonique & de Malte chacun une maison avec une église. Hors de la ville, mais tout auprès, il y a encore quatre paroisses ; la belle église collégiale de saint Paulin, deux couvents de religieuses, la grande chartreufe, & trois abbayes principales, de saint Matthias, de fainte Marie aux Martyrs, laquelle étoit autrefois le capitole, & de saint Maximin. Cette derniere est fort célébre & fort riche. C'est une fondation, felon Kyriander, de Constantin le Grand, & de sa mere Helene. Le monastère ayant été ruiné, par le feu qui y prit, ceux de Treves n'ont pas voulu permettre qu'on le rebâtit, de crainte que dans un siége les ennemis ne s'en pussent prévaloir. Les archevêques de Treves, ayant eu plusieurs démêlés avec les abbés, ont à la fin obtenu du pape cette abbaye en titre de commende, fine onere. Les abbés avoient des prérogatives particulieres. Ils dépendoient, uniquement pour le spirituel, du pape; & pour le temporel de l'empereur. Ils étoient les doyens des sept premieres églises de l'archevêché de Treves, & les archi-aumôniers de l'impératrice. Saint Athanase doit avoir été caché pen dant huit ans dans cette abbaye, & y avoir écrit fon symbole. Plusieurs martyrs & plusieurs saints évêques ont été enterrés dans l'église, ainsi qu'une sœur de Charlemagne, laquelle avoit donné à cette maison les quatre évangiles écrits en lettres d'or. On prétend que le christianisme s'établit à Treves dès le premier siècle; & que faint Euchaire, l'un des vingt-sept disciples, y fut envoyé de Rome, par saint Pierre , avec saint Valere & faint Materne, qui furent évêques successivement après lui: mais cette chronologie n'est pas fort exacte. Saint Mater. ne, qui constamment fut le troisiéme évêque de Treves, se démit, au commencement du quatrième siècle, de son évêché, pour aller prêcher la foi aux peuples de Cologne & de Tongres. On trouve dans l'histoire ecclésiastique de Treves, jusqu'à la fin du dixiéme siècle, une foule d'évêques, recommandables par la sainteté de leurs mœurs, par leur zéle vraiment apoftolique, ou par l'étendue & la pureté de leur doctrine. Comme la ville de Treves étoit une métropole dans l'Empire, son évêque fut nécessairement métropolitain, & se qualifia de droit archevêque, lorsque ce titre fut en usage. Il n'eut pas besoin, pour établir les prérogatives de son siége, des fauffes bulles de quelques papes, citées par les historiens de Treves. Quant au titre de primat des Gaules & de Germanie, que prend cet archevêque, il le portoit dès le neuviéme siécle: mais il est ridicule de prétendre qu'il le tenoit du pape saint Silvestre, contemporain de Constantin le Grand. Les papes ont commencé beaucoup plus tard à conferer de pareils titres. Jean XIII confirma, aux archevêques de Treves, celui dont il s'agit, par une bulle du 11 de février 969, par laquelle il régloit que l'archevêque auroit rang immédiatement après le légat du pape: que quand il n'y auroit point de légat en Germanie, il marcheroit immédiatement après le roi, ou l'empereur, comme disent les Allemands, & qu'il auroit le droit de convoquer les conciles, & d'y présider comme vicaire du saint siege; mais il faut observer que cela ne pouvoit avoir lieu que dans la partie de l'ancienne Belgique, qui faisoit partie du royaume de Germanie. L'archevêque de Mayence étoit, comme il l'est encore, primat de toute L'étendue de l'archevêché de Treves n'est pas fort grande; mais le pays est extrêmement fertile, sur-tout en vins. La Moselle le coupe en deux parties: la septentrionale confine avec le haut diocèse de Cologne & le pays d'Eyffel; elle est beaucoup plus agréable & mieux peuplée que la méridionale, qui est du côté de la Lorraine & du Palatinat, où il n'y a presque que des bois. Il est composé de vingt-cinq bailliages, qui font, 1°. Treves, 2o. Sarbourg, 3°. Veltzbilich, 4°o. Saint-Vendel, 5o. Grimbourg, 6°. Kilbourg, 7°. Witlich, 8°. Baldenaw, 9°. Schonecken, 10°. Dhaun, 11°. Ulmen, 12°. Berncastel, 13o. Honstein, 14. Zell, 15o. Cocheim, 16°. Munster - Eyfeld, 17°. Hillesheim 18°. Meyen, 19°. Coblentz, 20°. Boppart, 21°. Ober-Wesel, 22°. Monthabor, 23°. Limpourg, 24°. Weitheim, 25°. Herpasch. I , Les empereurs de la maison de Saxe, soumirent la ville de Treves aux archevêques ; & les empereurs de la maison de Franconie, l'affranchirent de la domination de ces prélats, qui s'y opposerent, & ne laifferent pas de reprendre quelquefois leur autorité, selon que les diverses factions de la ville leur étoient favorables. Ce différend donna lieu à de grandes contestations entr'eux & les habitans. Les archevêques prétendoient que cette ville leur devoit le serment de fidélité, que la jurisdiction leur appartenoit, & que c'éroient à eux d'établir les magistrats, de mettre les impositions, de garder les clefs des portes, & de rendre la justice criminelle. Ceux de Tréves opposoient à ces 0 0 0 0 0 0 iij |