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Treviri & Leuci, mais nullement Verini ou Virunum, que Pline place au troifieme livre, entre les villes de la province Norique, dans l'Illyrie occidentale. On voit, dans les actes d'un concile tenu à cologne en 346, la fouscription de Saintin, évêque de la ville des Claves, urbis Clavorum, elle fut presque détruite par Attila. Verdun a toûjoujours reconnu Tréves pour fa métropole; ainfi elle a été dans la premiere Belgique. Elle a auffi fait toûjours partie du royaume d'Austrafie, tant fous les Mérovingiens, que fous le Carlovingiens. Le dernier roi de cette race, qui a regné en Germanie, & dans le royaume de Lorraine, a été le jeune Louis, fils d'Arnoul.

Charles le Simple, roi de la France occidentale, lui fuccéda au royaume de Lorraine, & après fa dépofition & fa prifon, fon fucceffeur Raoul jouit d'une partie de ce royaume, & il tint Metz, Toul & Verdun, & d'autres villes, qui reconnurent Louis d'Outremer, après Raoul; mais elles furent conquifes, avec le reste du royaume de Lorraine, par Othon I. Ce Prince & fes fucceffeurs établirent des comtes à Verdun, qui relevoient des empereurs, & eurent fouvent la guerre avec Lothaire, roi de France, fils de Louis d'Outremer, qui fit prifonnier Godefroi, comte de Verdun, l'an 984, & obligea la ville à fe rendre ; mais il la rendit l'an 985, & remit en liberté le comte Godefroi.

Fréderic, fils de Godefroi, lui fuccéda au comté de Verdun, qu'il donna auffi-tôt à l'évêque Haimon, & à fon églife de Verdun; ce qui fur confirmé par Othon II, qui investit, par autorité impériale, l'évécue & fon églife à perpétuité, du comté & marquifat de Verdun, felon la chronique de Laurent de Liége. Néanmoins les ducs de Lorraine, de la maifon d'Ardenne, Godefroi, Gothelon, Godefroi le Barbu, & Godefroi le Boffu, ne voulurent point confentir à cette donation, & fe rendirent maîtres par force de Verdun, ce qui excita de grandes guerres jusqu'au temps de Godefroi de Bouillon, héritier de la maifon d'Ardenne, à caufe de fa mere Ide, femme d'Eustache, comte de Boulogne.

Le duc Godefroi, qui avoit pris de force Verdun, le donna à fon frere Baudouin, qui l'accompagna à la Terre Sainte, & lui fuccéda au royaume de Jérufalem.

Baudouin, avant que de partir de fon pays, vendit à l'évêque Richer, & à fon églife, Verdun. Ce Prélat donna à Thierry, comte de Monçon & de Bar, l'administration du comté de Verdun, pour le tenir fous l'autorité de l'évêque, feigneur dominant, enforte que Thierri n'étoit que vicomte; mais Thierri abufa de fon pouvoir, comme fit fon fils & fucceffeur Thibaud, avec fon fils Hugues ; ce qui obligea l'évêque de Verdun à aliéner ou engager Stenai au comte de Luxembourg, nommé Guillaume.

Après des guerres cruelles & de grands ravages, enfin le comte Renaud céda Verdun à l'évêque Alberon de Chisni, & à fon églife de Verdun, & l'évêque donna au comte, Clermont en Argone, avec les fiefs de Hans & de Vienne, pour lesquels les comtes & les ducs de Bar ont été long-temps vaffaux de l'église de Verdun. Cet échange fe fit l'an 1131, comme on voit dans la chronique d'Alberic; & trois ans après la paix perpétuelle, entre l'évêque & le comte, fut faite par l'entremife d'Etienne de Bar, évêque de Metz.

Alberon de Chisni ayant quitté l'évêché de Verdun, Albert, fon fucceffeur, obtint l'an 1156 de l'empereur Frédereric Barberouffe, la confirmation du comté & marquifat de Verdun. L'empereur Fréderic ordonna par fes Lettres, qu'à l'avenir le comte ne feroit point héréditaire, mais un fimple officier.

L'évêque Alberon de Chisni ayant retiré le comté de Verdun des mains du comte de Bar, fit administrer la charge de vicomte, par quatre citoyens de la ville, qui devoient être changés tous les ans ; mais quelques-temps après les principaux citoyens s'étant plaints de la mauvaife administration de la justice, l'évêque Raoul permit aux citoyens, moyennant 2000 livres, d'élire leurs officiers.

L'évêque Louis d'Apremont retira le vicomté des mains des habitans; mais il ne le garda guere, & l'en

gagea de nouveau pour 2000. francs Barrois ; & les citoyens s'obligerent à employer le revenu à la réparation des murailles. La communauté des habitans jouit enfuite paifiblement de la justice & des droits de la vicomté, les évêques fe contentant de recevoir leur ferment tous les ans le jour de la faint Jean. Le prince Louis de Lorraine, quatrieme fils du duc René, & frere du duc Antoine, pourfuivit l'an 1520. le dégagement du vicomté, & des droits qui y étoient annexés; mais il quitta fon évêché de Verdun, & renonça à l'état eccléfiastique l'an 1522.

Les habitans fe mirent fous la protection du roi Henri II. l'an 1552, & le pouvoir des évêques diminua encore. François de Lorraine, fils du comte de Chaligni, & neveu du duc de Mercœur, voulur maintenir fon autorité, lorsque le maréchal de Marillac fit bâtir à Verdun une citadelle, par l'ordre de Louis XIII, il fit afficher une excommunication le 3 de Janvier 1627, contre tous ceux qui travailloient à cette citadelle; mais elle fut déclarée abufive par le préfident royal de Metz.

L'évêque fe plaignit de ce procédé à l'empereur, attendu qu'il étoit prince & vaffal de l'empire. Il fe retira enfuite en Allemagne, & on lui confisqua le temporel de l'évêché de Verdun, & fes autres bénéfices; mais par la paix de Munster, il fut rétabli dans la poffeffion paifible de fon évêché, dont il fit ferment de fidélité à Louis XIV.

Clément IX. donna un indult perpétuel, l'an 1669, aux rois de France, pour nommer à l'évêché de Verdun, & aux bénéfices confistoriaux, qui étoient fous la domination du roi en cette année.

Le comté de VERDUNOIS eft compofé de plufieurs prevôtés, où il n'y a aucune ville, mais des bourgs & des villages. Le Marquifat de Hatton Chastel, qui appartenoit aux évêques de Verdun, a été acquis par les ducs de Lorraine.

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ils ont eu auffi la feigneur de Sampigni, fur la Meufe, qui appartenoit à l'églife de Verdun deffus de Saint-Mihiel; & les évêques ont auffi perdu le droit féodal fur le comté de Clermont, Vienne, & Varenne, auquel droit ils ont renoncé.

Avant que la ville de Verdun passát fous la puiffance de la France, la forme de fon gouvernement & de fes dépendances, étoit presque la même que celle de Metz & du pays Meffin, fi ce n'eft que le peuple y étoit moins puiffant, & que l'évêque & le chapitre y avoient confervé plus d'autorité. Ce petit pays avoit encore entretenu plus de liaifon avec la France qu'avec l'Allemagne; & on voit même des marques de la protection qu'il recevoit de cette couronne, par les redevances & les droits de fauve-garde, qu'il payoit au domaine de Vitry.

L'évêché de Verdun eft fous la métropole de Tréves dès l'an 410, & vaut environ cinquante mille livres de rente; favoir quarante mille livres de fon domaine temporel, & neuf à dix mille livres de la manfe abbatiale de faint Vanne, qui a été unie à cet évêché. L'évêque prend les titres de comte de Verdun & de prince du faint Empire. Le diocèse de cet évêché eft divifé en neuf doyennés, & renferme trois cens cinquante paroiffes, dont il y en a neuf dans la ville de Verdun, cent fix, dans le pays appellé l'Evêché, & les autres dans la Lorraine ou le Barrois. L'églife cathédrale porte le nom de NotreDame, & fon chapitre, eft compofé de sept dignités, & de quarante-deux prébendes. Le revenu de ces dernieres eft, année commune, de mille deux cens livres; mais dans le temps de la cherté du bled, elles rapportent plus de trois mille livres chacune. Le chapitre choifit tous les ans à la faint Jean trois Préfidens, un célerier & cinq prevôts pour régir les biens de cette églife.

L'églife collégiale de la Magdeleine eft compofée d'un grand-prevôt, d'un grand-doyen, d'un grandchantre, & de vingt prébendes de quatre à cinq cens livres de revenu chacune. Les chapitres de HattonChâtel & d'Afpremont, font auffi dans ce diocèse. L'abbaye de faint Vanne eft de l'ordre de faint Benoit. On ignore le temps de fa fondation: on fair feulement que faint Maldeve en étoit abbé en 750,

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& que pour lors elle portoit le nom de faint Pierre. Elle prit enfuite le nom de faint Vanne, qui fur fait évêque de Verdun vers l'an 498. L'abbaye de faint Vanne étoit autrefois fituée dans un des fauxbourgs de Verdun; mais aujourd'hui elle eft au milieu de fix bastions de la citadelle. C'eft dans ce monastere que la derniere réforme de l'ordre de S. Benoit a été conçue, & d'abord introduite par Dom Didier de la Cour, religieux & prieur de cette même abbaye, qui devint peu de temps après le chef-lieu d'une nouvelle congrégation, appellée de faint Vanne & de faint Hydulphe, parce qu'elle commença par l'union du monastere de faint Vanne, & de celui de Moyen-Moustier, en Vosge, dédié à faint Hydulphe. La manfe abbatiale de faint Vanne fut unie à l'évêché de Verdun en 1572, & les religieux jouiffent d'environ neuf à dix mille livres de revenu. Saint Agry ou Ayric, autre abbaye de l'ordre de faint Benoît, eit fituée dans la ville de Verdun. Elle fut fondée vers l'an 1037, par Rembert, évêque de Verdun & l'empereur Henry III. confirma la donation que ce prélat avoit faite en 1089. Elle eft en regle. L'abbé, & cinq ou fix religieux, dont la communauté eft compofée, jouisfent de cinq ou fix mille livres de rente. faint Maur de Verdun, eft une abbaye de filles, fondée par l'évêque Haimo. Elle embraffà la réforme de faint Vanne en 1609. Cette abbaye eft aujourd'hui compofée de quarante religieufes, & bien bâtie. L'abbaye de faint Nicolas des Prez de Verdun, eft de l'ordre de faint Augustin, & de la réforme du pere Matincour. Elle ne jouit que de cinq ou fix mille livres de revenu, tant pour l'abbé commandataire, que pour les religieux. L'abbaye de faint Paul de Verdun étoit autrefois de l'ordre de faint Benoît; mais depuis 1136, elle eft de l'ordre de Prémontré, ces religieux y ayant été établis cette année par Adalberon. Le revenu de l'abbé eft de neuf à dix mille livres ; & celui des religieux d'autant. Le college de cette ville étoit dirigé par les Jéfuites. Ils ont environ huit mille livres de revenu. Le gouverneur du Metz commande auffi à Verdun, où il y a pourtant un gouverneur particulier, qui est auffi gouverneur de la citadelle, & jouit de dix mille livres d'appointemens. Le maréchal de Marillac étoit revêtu de ce gouvernement, & les exactions qu'on prétendit qu'il avoit faites pour la conftruction de la citadelle, fervirent de prétexte à la jaloufie du cardinal de Richelieu qui le fit périr. Cette ville a auffi un lieutenant de roi, qui a trois milles fix cens livres; un major qui a douze cens livres, un ayde-major, qui en a trois cens foixante, & un capitaine des portes. La citadelle de Verdun a fon état major féparé : il eft composé d'un lieutenant de roi, avec trois mille fix cens livres d'appointemens, d'un major & d'un aydemajor, qui ont des appointemens pareils à ceux des officiers majors de la ville.

2. VERDUN, ville de France, dans la Bourgogne, au confinent du Doux & de la Sône, à trois fieues de Châlon, de Beaune & de Seurre, en latin Viridunum Castrum, Viridunus, Viredunum Castellum. Elle a pris fon nom, felon de Saumaife, des mots Celtiques Ver & dunum, dont le premier fignifie gué ou paffage. Cette petite ville, qui eft honorée du titre de comté, & d'une mairie, a 450 pas communs de longueur, fur cent foixante & dix de largeur. Le fauxbourg de S. Jean eft grand, plus beau & plus fréquenté que la ville, à caufe de l'abord. Il n'y a à Verdun qu'une paroiffe, pour la ville & pour le fauxbourg. Sa juftice appartient au feigneur qui nomme & institue les officiers. Les appellations fe relevent au bailliage & fiége préfidial de Châlons. Il fe fait à Verdun un commerce confidérable; & tous les ans le vingt-neuf octobre, on y tient une foire qui dure quinze jours, & où il vient des marchands de Tous côtés. Cette petite ville députe aux états de la province alternativement avec les villes de la Breffe Châlonoife. Tous fes environs font fort bas, ce qui a obligé de faire des digues pour arrêter les inondations. Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 489.

3. VERDUN, ville de France, dans la Gascogne Touloufaine, fur la Garonne, à cinq lieues audeffous de Touloufe, Election de Riviere-Verdun.

Cette petite Ville a une Seigneurie & un Reffort, auquel elle donne le nom. Elle étoit confidérable du temps des Albigeois, & on la qualifioit alors du titre de nobile Caftrum.

4. VERDUN, (le pays de ) autrement nommé RIVIERE DE VERDUN. C'eft un Canton de la BaffeGasgogne, fitué entre la Garonne & l'Armagnac. Il prend fon nom de la ville de Verdun, qui eft le fiége de fa juftice. Il y a encore celle de Grenade, où eft le fiége de fon élection ou recette. On appelle ce pays Riviere de Verdun, parce qu'il eft fitué & compris entre les trois rivieres de Garonne, de Save, & de Gimone. Ce pays appartenoit aux comtes de Touloufe & dépend encore de la maréchauffée de Touloufe. Il avoit autrefois fes fouverains particuliers.

VERDUNOIS, pays, ou petite province de France, dans la Lorraine. Il touche à la Champagne, du côté de l'Occident, & fe trouve enclavé de tous les autres côtés dans la Lorraine. Il s'étend le long de la Meufe. Il eft fort peuplé & rempli de gros bourgs & villages; mais il n'a point d'autres villes que Verdun fa capitale, qui lui donne fon nom. Ce pays relevoit autrefois de l'empire d'Allemagne, mais depuis que Verdun s'eft mife fous la protection de la France en 1152, les environs ont fuivi fon fort. Le tout a été cedé à la France, par la paix de Munster. Voyez VERDUN, n. 1. Cette province fait partie du gouvernement militaire de la province de Metz & Verdun.

VERE. Voyez WERE.

VEREA, fiége archiepiscopal d'Afie. La notice du patriarchat d'Antioche, publiée par Schelstrate, le met au nombre des archevêchés indépendans.

VEREBAGAN, lieu de la Bulgarie, felon l'histoire Miscellanée, 1. 22.

VEREGABORI. L'histoire Miscellanée, 1. 19, porte que des peuples de ce nom habitoient autrefois au voifinage de la Sarmatie Européenne.

VEREGRANI. Voyez BEREGRANI.

VEREI, ville de la Pannonie. L'Itinéraire d'Antonin la marque, entre Marin anæ & Murfa Civitas, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à vingt-fix milles du fecond. Au lieu de Verei, quelques manuscrits portent Verici & Borevi. C'est le lieu nommé Berebis, dans la table de Peutinger, & il y a apparence que c'eft auffi le même lieu que Ptolomée appelle Berbis.

VERELA. Voyez VERALA.

VERENSIS. Siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. La notice d'Afrique fair mention de Exitriofus episcopus Verenfis, & quod vult Deus affista, l'an 419 au concile de Carthage. *Hardouin. collect. conc. t. 2, p. 870, t. 1, p. 1251. VERENTUM. Voyez VARENTANUM.

VERESIS, fleuve d'Italie, dans le Latium: Strabon, 1.5, p. 239, dit qu'il couloit aux environs de Preneste.

VERET, Château de France, dans la Touraine, fur le Cher. Ce château peut paffer pour beau, tant par fa fituation, que par la commodité de fes appartemens, & par la propreté de fes meubles. Les quatre angles du bâtiment font occupés par autant do tours rondes à l'antique. Les dedans font commodes & logeables. La cour eft carrée, fpacieufe & belle. Sur la porte eft la figure équeftre à demi-boffe du roi François I. La Sale du billard à droite eft trèsbelle, & fuperbement meublée, ornée d'un côté d'un balcon, dont les vues font charmantes, & donnent fur la riviere. A gauche eft la cuifine, parfaitement bien construite & voûtée d'un grand goût. Ce qu'on appelle la falle des Saints, eft un endroit propre & paffablement beau, où l'on a repréfenté en peinture tous les faints guerriers, illuftres dans l'histoire. Ces morceaux ne font pas d'une trop belle exécution; mais ils marquent du moins le goût faint & pieux du feu duc de Mazarin, à qui cette maifon appartenoit. Le falon, qui eft en haut, eft parfait dans fes proportions. Les peintures du plafond avoient été commencées par Jouvenet; mais elles n'ont pas été finies: ce qui en eft fait eft d'une grande beauté ; cette belle

peinture repréfente le ciel, & une cour célefte. Les pans du mur font peints de figures en grand de tous les rois de l'Europe chrétienne, & d'un affez mauvais goût. Les appartemens à droite & à gauche font beaux & logeables. Le parterre eit orné de plufieurs figures de divers papes mal exécutées; & S. Pierre eft placé fur un piédeftal, au milieu de ce parterre. Ce goût de ftatues eft tout-à-fait fingulier; & répond à la fainteté du Seigneur de la maifon. Le parc eft fur une éminence. Il eft grand, & peut avoir une bonne demi-lieue de tour. Il est bien percé : les allées & les étoiles en font entendues & bien dispofées; & on a pratiqué d'espace en espace des impériales ou berceaux, qui font un agréable effet. Ce château a été bâti par Jean de la Barre, comte d'Estampes, premier gentilhomme de la chambre du roi, & prévôt de Paris. La paroiffe ne contient que deux cens quarante-neuf feux. Piganiol, Descr. de la *

France, t. 7, p. 53.

VERETINUS. Voyez VARNus. VERETUM, ville d'Italie, dans la Meffapie ou Calabre. Strabon, 1. 6, p. 281, qui la place aux confins des Salentini, dit qu'on la nommoit auparavant Baris. Je crois, dit Xylander, que c'eft la ville Varia Apula de Pline, 1. 3, c. 11. Il ne faut pas confondre cette ville avec Barium. On la nomme aujourd'hui Santa Maria de Vereto. Elle étoit à quelque diftance de la côte; ce qui fait que Ptolomée, qui écrit Outor, la place dans les terres.

VERFEIL, Veride Folium, petite ville de France, dans le haut Longuedoc, à quatre lieues au levant de Touloufe, dans lequel diocèfe elle eft comprife avec titre d'archiprêtre.

VERGÆ, ville d'Italie: Tite-Live, 1. 20, c. 19, la met chez les Brutiens. Gabriel Barri & Holften, conjecturent que c'eft aujourd'hui Rogiano. VERGAMUM, ou BERGOMUM, noms latins de la ville de Bergame. Voyez BERGAME.

VERGARA, petite ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, au bord de la Deva, entre Placentia & Montiragon. Elle eft célébre par le commerce qui s'y fait du fer, & des armes qu'on y fabrique: ce qui fait qu'on l'a appellée la boutique de Mars. Il y a un college de Jéfuites.* Délices d'Espagne, p. 88.

VERGATUR, ou VERGOTUR, petite ville de la Tartarie Moscovite, à foixante lieues de Kioumenie, & à foixante & dix de Solikanska, fur les bords de la riviere de Toira, qui fe jette au-desfous, dans celle de Tolbo. On permet aux Tartares de loger dans cette ville, quoique ce foit un lieu où l'on relégue les Moscovites qu'on punit par l'exil, & qu'on deftine à cultiver la terre des environs. Sanfon dans fes cartes place cette ville à 50 lieues de Tumen, du côté de l'Occident. Witfen la met au couchant fort méridional, entre des montagnes qu'il nomme les montagnes de Vergoture, ou de Semino Poyas, & qu'il prend pour les monts Riphées des anciens.

VERGAVILLE, Vargavilla. Abbaye de filles en France, au diocèfe de Metz, fur la riviere de Seille, proche la ville de Dieuze. Elle eft de l'ordre de S. Benoît, & fut fondée l'an 966, par Sigeric, comte de Salins, & fa femme Berthe. Elle vaut à l'abbeffe

6000 livres.

VERGELLUS, torrent ou fleuve d'Italie, dans la Pouille, au voifinage du lieu, où fe donna la bataille de Cannes. Ce torent eft fameux dans l'histoire à caufe du pont qu'Annibal y fit avec les corps des Romains, pour faire paffer fon armée. Valere Maxime, 1. 9, c. 2 & Florus, 1. 2, c. 6, rapportent cette circonstance. Silius Italicus, 1. 8, v. 670, a parlé de ce pont, & en même-temps du fleuve Aufidus; non qu'il veuille dire, comme Cluvier femble l'interprêter, que ce pont fut fait fur l'Aufidus, ce fa grandeur n'auroit pas permis; mais parce qu'on y jetta auffi divers cadavres Romains,

que

Pons ecce cadentum Corporibus ftruitur; tacitusque cadavera fundit Aufidus.

Au lieu de in flumine Vergello, quelques exemplaires de Valere-Maxime lifent Gello, d'autres Gallo, Sigello, ou Cerbalo; mais Florus écrivant Vergello femble décider pour cette ortographe.

VERGEMINUM, petite ville de la Gaule Cispadane, fur le bord du Ticinus, felon Gaud. Merula, cité par Ortelius. Cette ville, qu'Hermolaüs Barbarus appelle Viglebanum, n'eft pas éloignée de Milan, felon Sigonius. Vergeminum & Viglebanum, font deux noms modernes : l'un fabriqué pour fignifier la beauté du lieu, & l'autre pour défigner fa ftérilité. On nomme préfentement cette ville Vigevano. Voyez ce mot.

VERGENTUM,ville de l'Espagne Bétique: Pline, 1. 3, c. 1, dit qu'elle étoit furnommé Julii-Genius, fans doute parce que les habitans la mirent fous la protection du génie de Jules Céfar. Il y a des exemplaires, qui au lieu de Julii - Genius, lifent JuliGenitor; c'eft une faute, felon le pere Hardouin, qui ajoute que Vergentum eft aujourd'hui Gelves ou Guelva dans l'Andaloufie, entre la Guadiana & le Guadalquivir, vers l'embouchure d'une petite riviere, qui fe jette dans l'Océan. Gelves eft un village de l'Andaloufie, fur le Guadalquivir, au-desfous de Seville, felon de l'Isle. Sanion le met à l'embouchure Derio - Tinto, & en fait un bourg. Baudrand eft du premier fentiment.

1. VERGER, ou NOTRE DAME DU VERGIER, Virgultum, Viridarium. Abbaye de France, dans l'Artois, entre Douay & Cambray, près de l'Escaut, & de la feigneurie d'Oify, au diocèfe de Cambray. C'eft une abbaye de filles de l'Ordre de Citeaux, fondée en 1227, par Guy-Hugues, feigneur d'Oify & de Coucy. Les diocèfes de Cambray & d'Arras fe disputent la jurisdiction fpirituelle fur cette abbaye.

2. VERGER, (le) château de France, en Anjou. C'eft un château des plus réguliers, qui a fervi de demeure ordinaire aux princes de Guemené, de la maifon de Rohan. Il confiste en deux grandes. cours carrées, qui font formées par fix corps de logis. Les angles font coupés par autant de tours rondes à l'antique. Tout eft entouré d'un foffé fort haut, revétu de brique, fur lequel eft un pont qui donne l'entrée du château. La face, de ce côté-là, eft fermée par un mur à crénaux. La porte eft accompagnée de deux tours, fur lesquelles il y a une terraffe. Des deux côtés du château, font les parterres fermés par fept pavillons, joints par un mur couvert de charmilles. *Piganiol, defcr. de la France, t. 7, p. 107.

VERGILIA, Ousia, ville de l'Epagne Tarragonnoife: elle étoit dans les terres, felon Ptalomée, I. 2, c. 6, qui la donne aux Baftitains.

VERGINIUS OCEANUS, Ospyvios, Prolomée donne ce nom à la partie de l'océan, qui baigne la côte méridionale de l'Irlande, & les provinces de l'oueft de l'Angleterre. Il ne l'étend point entre la côte orientale de l'Irlande, & la côte occidentale de la Grande-Bretagne. Ce détroit, felon Ptolomée, est l'océan Hibernique, ou la mer d'Irlande. Cependant presque tous les géographes modernes, font deux fynonymes de l'océan Verginien, & de la mer d'Irlande. Cette mer, de tout tems, a paffé pour être fort orageufe,& cette réputation n'eft pas abfolument fans fondement; car la mer d'Irlande fent deux marées oppofées, dont l'une vient du fud, & l'autre du nord; & elles fe rencontrent à la hauteur de la baie de Carlingford. Ces deux marées contraires, fe choquant avec violence, doivent émouvoir confidérablement la mer, & empêcher qu'elle ne foit tranquille dans le temps que le choc fe fait ; & lorsqu'on navige d'un bout du détroit à l'autre, fi, dans la premiere partie, on a eu une marée favorable, on en rencontre enfin une autre qui eft oppofée, & qui doit tout au moins retarder le cours du vaiffeau. Cependant il eft certain que cette mer n'eft ni fi orageufe, ni, par conféquent, auffi périlleuse qu'on voudroit le perfuader. On n'y remarque point de tempêtes, qu'on ne fente en même-temps les vents qui les caufent; & il ne s'y fait pas plus de naufrages qu'ailleurs. C'eft l'ordinaire, par tout pays, que durant l'hiver, la mer foit dangereufe près des côtes, parce qu'on y eft exposé à de grands coups de

vent d'autant plus fâcheux, que les nuits font longues & obfcures. Ainfi cela n'eft pas particulier à la mer d'Irlande. Le fond de cette mer n'eft que fable partout, excepté dans quelques endroits où il ett limoneux, & dans la baie de Wicklo, où tout eft rocher. La marée fe fait fentir le long des terres, au fud & au nord; mais du côté de l'orient, près des terres, elle fe fait fentir de l'oueft à l'eft, & le refluxdescend de l'eft à l'oueft. La mer d'Irlande, felon Ortelius, qui cite H. Lhuydus, eft appellée Mor-Weridh, dans la langue Bretonne, canal de Saint George, par les Anglois. Cependant de l'Isle ne donne le nom de canal de Saint George, qu'au golfe qui forme l'embouchure de la Saverne. Délices de la Gr. B. p. 1483.

VERGISTANI. Voyez VERGIUM. VERGIUM CASTRUM, lieu fortifié en Espagne, felon Tite-Live, 1. 34, c. 21, qui dit que c'étoit une retraite de brigands. Ce pourroit être le Bergidum de Ptolomée. Voyez BERGIDUM & BERGISTANI. Baudrand croit que c'eft VIERCO.

VERGNE, (La) bourg de France dans la Saintonge, élection de Saint Jean d'Angely.

VERGOANUM, petite ville de l'isle de Lerins, l'une des Stochades. Pline, 1. 3, c. 5, fait entendre que de fon temps, on voyoit feulement des traces de cette ville dans l'isle, Lerina, dit-il, adverfum Antipolom, in qua Vergani oppidi memoria.

VERGONES Voyez VETTONES. VERGONNE, bourg de France dans l'Anjou, élection d'Angers.

VERGONS, bourgade de France, dans la Provence, viguerie & recette de Caftellane. La reffemblance des noms fait croire à Bouche, que c'eft l'endroit où étoit l'ancien peuple Vergunni, dont il est parlé dans l'Infcription du trophée des Alpes.

VERGUELLIERE, vallée de France dans le comté de Foix. Elle et traverfée par la riviere du Larget, & renommée par les fromages qu'on y fait.

VERGUNNI, peuple des Alpes, du nombre de ceux qui furent fubjugués par Augufte. Ils font nommez dans l'Inscription, qui fut mife fur le trophée des Alpes, & que Pline, 1. 3, c. 20, nous a confervée. On trouve des traces du nom de ce peuple, dans Vergons, au diocèle de Senez.

VERGY, lieu de France, dans la Bourgogne, au Bailliage de Nuits. C'eft le chef-lieu d'une châtellenie. Il a donné autrefois le nom à une maifon illustre, 'on appelloit les nobles de Vergy. Ils ont été comtes de Dijon, de Châlons & de Beaune. On voit dans l'histoire des ducs de Bourgogne, qu'ils ont été fou vent en guerre avec les Seigneurs de Vergi. Cette querelle fut terminée l'an 1197, par le duc Eudes III, qui époufa Alix, fille du feigneur de Vergi. Henri, IV, fit rafer une fortereffe, qui s'étoit confervée dans ce lieu.

1. VERIA, petite ville d'Espagne, au royaume de Grenade, aux environs de Motril. On l'appelloit autrefois Baria, & quelques-uns la nomment encore aujourd'hui Beria. Elle a été célebre parce qu'elle faifoit anciennement la féparation, entre la Bétique & la Tarragonnoife.* Délices d'Espagne, p. 529.

2. VERIA, contrée des états du Turc, en Europe, dans la Macédoine, au nord de la Janna. Elle s'étend d'orient en occident, depuis le golfe de Salonique, jusqu'aux confins de l'Albanie, & prend fon nom defa capitale,appellée Cara-Veria. Atl. R. de Vaugondy. 3. VERIA, ville de la Macédoine, dans le Comenolitari, & la même que de l'Isle appelle Cara-Veria, & lés Turcs, Boor. Elle a un métropolitain grec, & eft peu confidérable. Les anciens l'ont connue fous le nom de Berrha. Voyez ce mot, n. 3.

VERINE, village de l'Amérique méridionale, dans la province de Venezuela, au voifinage de la ville de Caracos. Les Espagnols ont une plantation dans ce village, fameux pour fon tabac, qui paffe pour le meilleur du monde. * Dampier, voyage autour du monde, t. 1, p. 85.

VERINES, bourg de France dans le pays d'Aunis, élection de la Rochelle.

VERINOPOLEOS, ville épiscopale de la Galatie, felon des notices greques. Sifinnius, fonévêque,

foufcrivit au concile de Conftantinople, tenu l'an 870.* Harduin. collect. conc. t. 5, p. 926.

VERJON, bourg & baronnie de France, dans la Breffe, recette de Bourg.

VERISA, ville de l'Arménie, felon le fixieme concile de Constantinople, tenu fous Constantin le grand, & cité par Ortelius, qui croit que cette ville étoit dans la petite Arménie. L'Itinéraire d'Antonin femble la mettre dans la Cappadoce, que Ptolomée renferme dans la petite Arménie. Elle fe trouve fur la route de Tavia à Sebaftia, en paffant par Sebastopolis, entre cette derniere ville & Phiarafis, à vingtquatre milles de la premiere, & à douze milles de la feconde. Au lieu de Verifa, quelques manufcrits lifent Virifa. Cette ville fe trouve auffi appellée Beriffa. Dans la premiere conférence du fecond concile, de Constantinople, Thomas eft qualifié Beriffa episcopus.

VERLANGA, ou BERLANGA, petite ville d'Espagne, dans la Castille vieille, près de la rive droite du Duero, au-deffous d'Almazan. Verlanga eft le chef-lieu d'un marquifat, auquel elle donne fon nom: Délices d'Espagne, p. 188.

VERLIA, bourg des états du Turc, en Afie, dans l'Anatolie, fur la côte de la mer de Marmora : Sophien croit que c'eft l'ancienne Olbia.

VERLOT, abbaye de France, de l'ordre de Cîteaux, en Bretagne, diocèfe de Quimpert.

VERLUCIO, ville de la Grande-Bretagne. L'Itinéraire d'Antonin la place fur la route d'Isca à Calleva; entre Aqua Solis & Cunetio, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond. On veut que cette place fubfiste encore aujourd'hui; mais on ne s'accorde pas fur fa fituation. Les uns prétendent que c'eft Vestbury, d'autres difent Hedington, d'autres Leckham, & d'autres Warmister. C'eft le fentiment le plus reçu.

VERMA, royaume des Indes, dans la terre-ferme, au-delà du Gange, avec une ville de même nom, felon Davity. Ce pays, ajoute-t-il, a quantité de mines & de pierres précieufes. Ses habitans ont le teint fort bafanné, & vont nuds, couvrant feulement ce que la pudeur oblige à cacher, & ils fe fervent pour cela de petites piéces de coton, en maniere de tablier. De l'Isle ne connoît ni ce royaume ni fa capitale.

VERMAND, bourg de France, dans la Picardie, élection de Saint Quentin, à trois lieues de la ville de ce nom, & à quatre de Péronne, au couchant, dans le diocèfe de Noyon. Ce bourg qui eft fitué fur l'Oumignon, a une belle abbaye de Prémontrés, dédiée à Notre-Dame, & qui rapporte à l'Abbé 4000 liv. Son nom eft, un grand préjugé en faveur de l'opinion de ceux qui prétendent que ce bourg est un reste d'Augusta Veromanduorum, ancienne capitale du peuple de ce pays. Quand cette ville, réfidence de l'évêque des Veromandui, eut été ruinée par les barbares vers 531, & que faint Médard eût transféré fon fiége à Novio Magnus, Noyon, il eft naturel de penfer que le lieu a confervé fon nom, & que des ruines de la ville s'eft formé le bourg, qui fubfiste aujourd'hui. Les habitans de S. Quentin prétendent cependant que leur ville eft l'ancienne Augusta, & leur prétention a pour elle beaucoup de favans, entre lesquels Hadrien Valois, & l'abbé de Longuerue, font d'une grande autorité. Ils s'appuyent principalement fur Grégoire de Tours, qui dit que le corps de S. Quentin repofe in oppido Veromanduorum ; & fur l'ancien auteur de la vie de faint Quentin, lequel dit que le corps de ce Saint fut mis dans le lieu qu'on appelloit Augusta Veromanduorum.

Toutes les anciennes chroniques s'accordent en ce point avec ces deux auteurs, &, le corps de faint Quentin eft dans la ville de fon nom: mais tout cela ne prouve pas que cette ville foit Augusta Veromanduorum;& n'a pas empêché Robert Cenulis d'avancer que d'Augusta, entierement détruite, il ne reste que le bourg & l'abbaye de Vermand, Cluvier l'a dir après lui. Hadrien Valois a cru détruire l'autorité de Cenulis, par une foule d'autorités contraires : mais de quel poids eft cette foule d'écrivains qui ne font que fe copier l'un l'autre ; Nicolas Sanfom, dit le fa

vant pere Sanadon, Notes manuscrites fur ce Diction. après s'être exprès transporté fur les lieux, après avoir examiné les distances & les grands chemins, après avoir lû avec attention la vie de faint Quentin, fe déclare abfolument pour Vermand. Voyez in Pharum Gallia disquifitiones géographice; index alphabeticus, & exercitationes geographometica ad utrumque Itinerarium Romanum per Gallias. Jusqu'à ce qu'on ait détruit ce qui réfulte de l'examen attentif de Nicolas Samfon, il doit rester pour constant que Vermand eft Augusta Veromanduorum; & l'on ne peut rien conclure, au contraire, de ce que la ville de S. Quentin poffède le corps du Saint, dont elle porte le nom. Cela ne dit pas que S. Quentin ait été martirifé & enterré dans ce lieu. Lorsqu' Augusta fut détruite par les barbares en 531,l'évêque S. Médard s'enfuit à Noyon; & cette ville étant trop petite pour recevoir les habitans d'Augusta;ceux-ci fe retirerent & fe fortifierent dans l'endroit, où depuis ils bâtirent une ville, à laquelle on donna dans la fuite le nom de S. Quentin, parce que vraisemblablement ils y avoient porté avec eux le corps de ce S. martyr. Comme cette ville étoit l'ouvrage & la demeure des anciens habitans d'Augusta. Gregoire de Tours n'a pas fait difficulté de l'appeller Oppidum Veromanduorum; & l'ancien auteur de la vie de S. Quentin, en difant que le corps de ce martyr fut mis dans le lieu appellé Augusta Veromanduorum, ne prouve rien autre chofe, s'il eft poftérieur à la ruine de l'anciene Augusta, fi ce n'eft que les habitans de cette ville s'étoient efforcés de transporter à leur nouvelle ville le nom de leur ancienne patrie.

VERMANDOIS, pays de France, faifant partie de la province & du gouvernement militaire de Picardie. Il eft borné au nord par le Cambrefis, à l'orient par la Thierasche, au midi par le Noyonnois & à l'occident par le Santerre. Sa capitale eft la ville de S. Quentin fur la Somme. Ce pays comprend une partie du terrein occupé autrefois par les Veromandui, dont il a emprunté le nom. Il étoit beaucoup plus étendu fous les célébres comtes de Vermandois qui étoient les plus puiffans vaffaux de la couronne, à la fin de la feconde race, & au commencement de la troifiéme. Ils descendoient de Bernard, roi d'Italie, petit-fils naturel de Charlemagne. Ils étoient encore comtes de Troyes, de Meaux, & de Roucy. Cette illustre maifon etant tombée en quenouille, Philippe Auguste réunit le Vermandois à la couronne, & donna des terres en échange à Eléonor, comteffe deS. Quentin. Cet acte fut confirmé par un autre de l'an 1194. Et par un autre acte de l'an 1213, le Vermandois fut affranchi de la redevance de l'Evêque de Noyon, pour les terres de Sacenac & de Cuy. Ce pays eft très-abondant en grains, & produit fur-tout du lin excellent, dont on fait une grande quantité de toiles. La riviere de Somme, qui y prend la fource, le traverfe. C'eft un des premiers bailliage du royaume, établi à faint Quentin, dont les habitans ont refufé de le changer en préfidial. Noyon eft proprement du Vermandois, auffi-bien que Laon. La province de Vermandois aux derniers états du royaume, fuivoit immédiatement fuivoit immédiatement l'Isle de France, & ce qui marque fon étendue, c'eft que le maire de Châlons fur Marne en étoit député pour le tiers-état.

VERMANTES, bourg de France, dans l'Anjou, à deux lieues & demie de Bourgueil, au nord-ouest, à un peu moins de Longue, & à trois, au nord, de la ville de Saumur. Ce bourg, qui eft gros, & affez bien bâti, a une affez belle églife, avec un haut clocher de pierre. Il eft renommé, à caufe que c'eft un grand paffage de Saumur à la Fléche. On y tient marché & foire, & fon territoire produit des grains, des vins, des fruits & des chanvres. L'abbaye de Loroux, de l'ordre de Citeaux, en eft à peu de distance. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1707.

VERMANTON, petite ville de France, dans la Bourgogne, recette d'Auxerre, fur la riviere de Cure, à une lieue de Crevant, & à cinq, au midi, d'Auxerre. Cette ville, qui eft une prevôté royale reffortiffante au bailliage d'Auxerre, a une mairie. Elle députe aux états de Bourgogne alternativement avec

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les autres villes de l'Auxerrois. Ses vins font esti més. C'eft un paffage du Nivernois en Champagne & en Bourgogne. Le pays des environs a plus de montagnes que de plaines. La paroiffe eft compofée de deux hameaux, qui font le Vaux-Saint-Martin, & le Vaux du Puits de Vermanton : les métairies de Courtenay, la Loge, Greffot, & le fief des moulins de Vermanton en dépendent auffi.

VERMEJO, ou BERMEO, petite ville d'Espagne, dans la Biscaye propre, fur le bord de l'Océan. En revenant de Guipuscoa, dans la Biscaye, on trouve Vermejo, qui a un fort bon port. Son terroir eft fertile en oranges. Délices d'Espagne, p. `99. C'est le même que Vermeo.

VERMELAND, ou WERMELAND, province de Suede, dans les terres. Elle eft bornée au nord par la Dalekarlie, à l'orient par la Westmanie & la Néricie, au midi par le lac Vener; & du côté du couchant, elle confine à la Norwege. Salongueur peut être d'environ quarante lieues d'orient en occident, & de vingt lieues du feptentrion au midi. C'est un pays coupé d'un grand nombre de lacs & de marais. Ses principaux lieux font:

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VERMENTON. Voyez VERMANTON. VERMEO, ou PUERTO-VERMEO, port d'Espa gne, fur la côte de la Biscaye, au midi oriental du cap de Machicaco, & au nord oriental de Bilbao. Il y en a qui écrivent Vermejo, au lieu de Vermeo. Mariana, hist. hisp. 1. 4, t. 4, croit que c'eft la Flaviobriga des Anciens. *Jaillot, Atlas.

VERMERIA. Dans la feconde partie du décret de Gratien, caufa, 29, quæft. 2, il eft fait mention d'un concile tenu apud vermeriam; & il eft dit que le roi Pepin y affista. C'eft aujourd'hui Verberie. Voyez ce

mot.

VERN, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers: il eft affez confidérable.

VERNACIA, VENACIA, VENEATIA, VENIATIA, VERNATIA, & VENIANE, ville d'Espagne felon l'Itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Bracara à Asturica, entre Complutica & Petavonium, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du fecond."

VERNANTES, château de France, dans l'Anjou, élection de Baugé. Il y a auprès de ce château un bourg de même nom. C'eft la même chofe que Ver

mantes.

VERNE, (La) chartreufe de France, dans la Provence, viguerie & recette d'Hieres. Elle eft fituée au milieu d'une grande forêt, confacrée autrefois à Diane, la déeffe des bois.

VERNEGUES, bourgade de France, dans la Provence, viguerie & recette d'Aix. Il y avoit autrefois dans ce lieu un beau maufolée, avec quelques autres monumens, & quelques inscriptions du tems des Romains. Il y en a mains. Il y en a qui croient que c'est l'ernaginum des anciens. Cependant Adrien de Valois, croit que c'eft Eragnac & fon fentiment, eu égard aux distances, eft le plus vraisemblable.

1. VERNEIL, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fleche.

2. VERNEIL, château de France, dans l'Anjou, élection de Baugé.

VERNEMETES, lieu de la Gaule, aux environs de Bordeaux, felon Fortunat, cité par Ortelius. Vinet foupçonne que ce pourroit être préfentement Verines.

VERNEMETUM. Voyez Verometum.

1. VERNEUIL, Vernog lum, Vernoilum, Vernolium, ville de France, dans la Normandie, aux confins du Perche, dans le diocèfe d'Evreux, fur la rive gauche de l'Aure. Son origine eft obscure dans l'antiquité; mais cette ville eft affez célebre dans l'histoire, depuis plus de cinq cens ans. Elle fut prife par le roi Philippe Auguste, fur Jean Sans-terre, duc de Normandie, & roi d'Angleterre, qui la céda à la

France,

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