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TRIPARADISUS, ville de la haute Syrie, felon Diodore de Sicile, l. 18, c. 39. Voyez PARADISUS. TRIPPETI, pagode des Indes, dans la province de Carnatica, fur la côte de Coromandel. Les idolâtres y vont en pélerinage. Elle eft fort remarquable pour la quantité de fes bâtimens, & des étangs qui font aux environs. * Gemelli Careri, t. 3, p. 282.

TRIPHOLINUS MONS, montagne d'Italie, dans la Campanie. Ortelius qui cite Galien, l. 1, de Antidotis, fait entendre que cette montagne eft dans la ville de Naples, près de la fontaine de faint Martin, & dit qu'il n'y croît que des tréfles. D'autres marquent cette montagne ou colline hors de Naples, mais dans le voifinage de cette ville, & lui donnent le nom de faint Martin ou SAN MARTINO. Cette montagne donnoit autrefois fon nom aux vins qu'elle produifoit ou que l'on recueilloit aux environs. Pline, l. 14, c. 6, les appelle TRIFOLINAc. 6, les appelle TRIFOLINAVINA. Juvenal, fat. 9, v. 56, appelle TRIFOLINUS AGER le territoire où ils croiffoient, & il devoit être au voifinage de Cunies.

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TRIPHULUM, ville de la Dace, felon Ptolomée, l. 3, . 8. Ce pourroit être le même que l'hiftoire Miscellanée, 1. 19, nomme TRIPLUM. Si nous en croyons Lazius, le nom moderne eft Filefia.

TRIPHYLIA ou TRIPHALIA, contrée du Péloponcontrée du Pélopon néfe, daus l'Elide. Polybe, l. 4, c. 77, qui écrit TRYPHALIA, la met fur la côte du Péloponnéfe, entre l'Elide & la Meffenie, & y marque entr'autres les villes Samicum, Lepreum & Hypana; & comme Paufanias, l. 1, c. 5, met Samicum & Lepreum dans la Triphylie, on peut conclure que la Triphylie & la Trypalie étoient la même contrée. Strabon, 7. 8, & Tite Live, l. 32, c. 5, difent auffi TRIPHYLIA, & Denys le Périégete, verf 409, écrit Triphylis; ce qui revient au même. De toutes les villes de la Triphylie il n'y avoit que celle de Samicum, qui fut maritime, des autres étoient dans les terres.

TRIPHYLIACUS. Voyez PYLUS.

TRIPIO, bourg de Sicile, dans le Val Demone, à dix fieues de Meffine, du côté de l'occident, fur un roc escarpé. On le prend pour l'ancienne Abacana ou Abacanum.* Baudrand, Dict. edit. 1705.

TRIPODISCUS, village du Péloponnéfe, dans l'Attique, fur le mont Géranien, avec un temple dédié à Apollon. Paufanias, l. 1, c. 42, rapporte ainfi la fondation de l'un & de l'autre, & l'origine du nom. Sous le regne de Crotopus, roi d'Argos, Píamathé fa fille accoucha d'un fils qu'elle avoit eu d'Apollon; & pour cacher fa faute à fon pere qu'elle craignoit, elle expofa cet enfant. Le malheur voulut que les chiens des troupeaux du roi ayant trouvé cet enfant, le dévoraffent. Apollon irrité, fuscita contre les Argiens le monftre Pane, monftre vengeur, qui arrachoit les enfans du fein de leurs meres & les dévoroit. On dit que Corabus, touché du malheur des Argiens, tua ce monfire; mais la colere du dieu n'ayant fait qu'augmenter, & une pefte cruelle défolant la ville d'Argos, Corabus fe transporta à Delphes pour expier le crime qu'il avoit commis en tuant le monftre. La Pythie lui défendit de retourner à Argos, & lui dit de prendre dans le temple un trépied, & qu'à l'endroit où ce trépied lui échapperoit des mains, il eût à bâtir un temple à Apollon, & à y fixer luimême fa demeure. Corabus s'étant mis en chemin, quand il fut au mont Géranien, fentit tomber fon trépied, & là il bâtit un temple à Apollon, avec un village qui de cette particularité fut nommé le Tripodisque.

TRIPODUS. Voyez TRIPOLUS.

1. TRIPOLI, ou TRIPOLI DE BARBARIE, (a) ville d'Afrique, dans la Barbarie, fur la côte de la mer Méditerranée dans le royaume ou dans la province de même nom, entre Zoara & Lebda. La ville de Tripoli (b) a le titre de royaume, quoique ce n'en foit point un à préfent.

Cette qualification lui vient de ce que quelques feigneurs, après l'avoir envahi, prirent le titre de rois; les Turcs ont continué de l'appeller royaume, afin d'augmenter le nombre des titres de leur fultan. C'étoit autrefois le nom d'un canton où il y avoit trois villes, d'où lui vient le nom de Tripoli. Ce pays fut nommé la Tripolitaine du tems des Romains, & les Vandales continuerent de le lui donner. Les Arabes pafferent en Afrique fous les califes, affiégerent & prirent la ville de Tripoli, après un fiége de fix mois. (*) De l'Isle, Atlas. (b) Introduct. à l'hiftoire de l'Afrique.

Long-tems après, les naturels du pays bâtirent une nouvelle ville qu'ils appellerent TARABILIS, & les écrivains latins TRIPOLIS. Elle eft dans une plaine fablonneufe, enfermée de hautes murailles, mais peu fortes. Il y a aux environs plufieurs palmiers, mais on n'y recueille point de bled, parce que ce font tout fablons, ce qui fait que le pain y eft fort cher. Quelques hiftoriens difent, qu'on y cultivoit autrefois plufieurs bonnes terres à froment du côté du midi, que la mer a inondées. Ils foutiennent que tous ces bancs de fables qu'on trouve maintenant étoient de plaines labourées. Il y a eu de tout tems un grand commerce en cette ville, à caufe du voisinage de la Numidie & de Tunis; outre qu'elle n'a point fa pareille le long de la côte jusqu'à Alexandrie, & que les marchands de Malte, de Venise & de la Sicile avoient coutume d'y aborder. Les galeaffes mêmes s'y ve noient rendre, de forte qu'il y avoit de bons marchands, & la ville étoit embellie de mosquées, de colléges, & d'hôpitaux, les places & les rues y étant mieux ordonnées que dans la ville de Tunis. Il n'y avoit pourtant ni puits ni fontaines; feulement de grandes cîternes pour recevoir les eaux de pluie. Elle a été fujette aux rois de Tunis, & quelque tems à ceux de Fez, lorsqu'ils avoient uni 'cette couronne à la leur. Bucamen, un de ces rois, étant devenu infupportable par fa tyrannie, les habitans mirent en fa place un des principaux de la ville,lequel gouverna affez doucement d'abord. Le roi dépoffédé envoya contre lui une armée fous le commandement d'un général fort attaché à lui. Ce général ayant été empoisonné par l'entremife des principaux habitans de la ville, fon armée s'en retourna fans rien faire. Ce fuccès fit dégénérer le nouveau prince, il devint tyran à fon tour, ceux de la ville conjurerent contre lui, & il fut tué par un de fes beaux-freres. Le peuple mit en fa place Abubarc, qui avoit été autrefois un de fes officiers, & qui s'étoit retiré en un hermitage; il gouvernoit la ville lorsque dom Pedre de Navarre, général du roi d'Espagne, yarriva avec une flotte où il y avoit près de quinze mille combattans. Il y avoit plus d'un mois que des marchands de Gênes avoient donné avis à ceux de Tripoli de cette entreprise, & leur avoient confeillé de mettre leurs biens à couvert. Ils avoient donc fait venir des troupes de tous côtés, & pris toutes les mefures néceffaires pour le bien défendre. Le comte Pierre de Navarre débarqua fes troupes, les rangea en bataille repouffa, par le moyen de fon artillerie, les habitans qui s'étoient réunis pour l'empêcher de débarquer enfuite il partagea fes troupes en quatre corps; 1l en donna un, compofé de quatre mille hommes, à dom Diego Pacheco, avec ordre de s'oppofer à ceux du pays pendant qu'on donneroit l'aflaut à la place, & il promit de donner à ce corps les esclaves & les marchandifes, le refte du pillage étant pour les autres. On attaqua la ville à neuf heures du matin avec environ onze mille hommes. Les Maures fe défendirent bien, il y en eut beaucoup de tués & de bleffés de part & d'autre ; mais on ferra ces barbares de fi près, qu'avant les onze heures, plufieurs foldats chrétiens étoient déja fur les murailles. Là, fe renouvella le combat, les Turcs & les Maures fe défendirent en défespérés, & jetterent en bas tous ceux qui fe présenterent; cependant les portes de la ville étoient fermées de maniere, que ceux qui étoient montés ne pouvant être fecourus, furent maltraités. Il mourut plus de cent chrétiens dans les rues, parmi lesquels il y avoit plufieurs perfonnes de marque. Enfin, le combat dura fi long tems dans la ville, & les uns & les autres étoient si las, qu'ils fe repofoient tour à tour. Sur ces entrefaites quelques foldats coururent aux portes, & les ayant ouvertes firent entrer le refte des troupes; alors les Maures abandonnerent leur défense, & le chéque fe retira au château avec sa famille & fes alliés, & tout le refte en la grande mosquée, à la réferve de quelques-uns qui fe renfermerent dans les tours & s'y défendirent vaillamment. La nuit venue on força la mosquée, où l'om tua plus de deux mille hommes; après

quoi

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quoi ceux qui s'étoient renfermés dans les tours fe rendi-
rent, à condition qu'on leur fauveroit la vie. Le chéque ac-
cepta la même condition, & le comte de Navarre étant en-
tré dans le château, le fit prifonnier avec fa femme, fes deux
fils & un de fes oncles; on fit un riche butin d'or, d'ar-
gent, de meubles & de pierreries, quoique les Maures eus-
fent enlevé de leurs richeffes la charge de plus de cinq mille
chameaux. Il périt dans tous ces combats fix mille Maures;
plus de quinze mille furent pris, & on donna la liberté à
plus de cent quatre-vingts Italiens prifonniers. La ville fut
ruinée. On laiffa le château, auffi-bien qu'un autre petit qui
étoit près du port. On y mit des foldats en garnifon avec
quelque artillerie. Depuis, le chéque, qui avoit été feigneur
de la ville, la repeupla de fes alliés au nom de l'empereur.
Dans ce tems, l'ifle de Rhodes s'étant perdue & les cheva-
liers s'étant retirés dans la ville de Syracufe en Sicile,
l'empereur leur donna, en 1528, l'ifle de Malte, & enfuite
cette place qui étoit frontiere de leur ifle ; ils s'en empare
rent donc, & y mirent un chevalier pour gouverneur, avec
une garnifon qu'ils payoient ; ce qui, étant venu à la con-
noillance de Soliman, il y envoya fon armée navale, com-
pofée de cent dix galeres royales, deux galeafles, trente
voiles, avec plufieurs autres navires qui portoient douze
mille hommes de combat, fous le commandement de Cé-
nan, bacha, accompagné de Salharraes & de Dragut: ce
bacha débarqua fes troupes, fon artillerie & fes munitions
à la pointe d'Angil ; il fit fommer la place, offrant à la gar-
nifon la liberté, & menaça qu'en cas de refus il ne donne-
roit quartier à perfonne après la prife; le gouverneur lui
fit répondre courageufement, qu'il avoit été mis dans la
place par le grand maître, & qu'il ne la rendroit point qu'à
fes ordres. Sur cette réponse le bacha fit attaquer la princi-
pale fortereffe où étoit le gouverneur, & commença à la
battre avec quarante piéces de canon du côté le plus fort,
'où il étoit presqu'impoffible de la prendre; mais un traître
descendant le long du mur, fut trouver le bacha, & lui
montra l'endroit le plus foible, & par où il la falloit atta-
quer. Le bacha changeant auffi-tôt de batterie, fit pointer
le canon contre les tours qu'on lui avoit marquées : au
bout de deux jours toutes les défenfes étoient déja abattues,
& quatre canonniers avec plufieurs foldats avoient été tués
par le canon. Le gouverneur fe voyant par-là hors d'état
de faire une longue réfiftance, fut obligé de rendre la pla-
ce; il fut conduit à Malte avec une partie de la garnifon fur
deux galeres, mais on en retint le plus grand nombre pour
esclaves. Le bacha remit cette ville entre les mains du fei-
gneur de Tachota, qui l'étoit venu fervir pendant le fiége
avec deux cents chevaux & fix cents mousquetaires, à con-
dition de la tenir au nom du grand feigneur, & de la rendre
à celui qui lui feroit ordonné. Dragut fit enfuite deux forts
du côté de la mer, l'un à la pointe de la terre, & l'autre
plus en-dedans. Il fortifia encore la muraille de quelques
tours & de boulevards. Depuis ce tems les Turcs en firent
un gouvernement, fous les ordres d'un bacha ou beglier-
bey, qui y faifoit reconnoître la puiffance de la porte;
mais avant le tems quelques foldats & officiers de la milice
s'étant accrédités dans la ville & dans le pays, l'autorité du
bacha diminua peu à peu, & enfin Mamet Bey, tenégat
grec
de l'ancienne maifon des Juftiniani, acheta la banniere
du grand feigneur, fe rendit maître du château, chaffa le
bacha, & y commanda en fouverain. Depuis ce tems-là,
Tripoli & fon diftrict fe gouvernent en république; elle a
pour chef un dey, qui eft comme le chef & le général de
la nation, fous la protection du grand seigneur, à qui l'on
envoie une espece de tribut. * Marmol, Description du
royaume de Tunis, l. 6, c. 44.

La principale fortereffe s'appelle MANDRI; elle avance
dans la mer : c'eft une groffe tour garnie de canons & bien
bâtie; on en voit auffi quelques autres au bord de la mer.
Le port de la place eft caché par deux grands bastions affez
forts: on y compte foixante-quatre piéces de canon en bat-
terie. Il n'y a de curieux à Tripoli qu'un ancien monument
qui eft un arc de triomphe tout de marbre blanc, élevé de
trois toifes, & qui eft enfeveli, pour le moins autant dans
la terre; l'architecture & le bas-relief en font admirables;

il y a quatre buftes de confuls romains tous mutilés. Les or nemens des quatre coins font des pilaftres ornés de feuilles de vignes. On voit quatre portes, au-deffus desquelles eft un char de triomphe avec une figure d'Alexandre tirée par deux fphinx, au deffous font des esclaves. Il y avoit des inscriptions latines au-deffus des portes: mais il n'en refte qu'une du côté du nord. La voûte en eft bien confervée, elle eft ronde, avec de très-beaux ornemens en relief, & tout l'édifice eft bâti fans chaux ni ciment. Les pierres de marbre de cinq à fix pieds d'épaiffeur en carré, font affifes fur des platines de plomb, & liées avec des crampons de fer. Près des murailles de la ville on trouve des tombeaux creusés dans la pierre, & de trois toifes de profondeur dans la roche; ils font faits en maniere de four, mais plus grands & plus élevés, avec plufieurs niches; on trouve dans chacun une grande urne de verre. Toutes ces ruines font remplies d'offemens de corps humain, & d'une eau rouffâtre & infipide. L'auteur du mémoire cité ci-deffous, dit qu'il trouva un de ces tombeaux parmi les offemens, deux petites lames d'argent, minces comme du papier, de la largeur de deux doigts & de la longueur de trois pouces. Dans le même tombeau étoit un cercueil de bois garni d'une lame de plomb dentelée, & des offemens de corps humain presque tous confumés. Au pied du cercueil il y avoit une grande urne de terre, pointue par le bout & plantée dans le rocher; à côté & autour du cercueil étoient plufieurs plats de terre de différentes grandeurs, remplies de plufieurs fortes de viandes dont on voyoit encore les offemens. Il y avoit auffi des taffes, des gobelets de terre, des verres très-bien faits, des bouteilles & de petites urnes de verre, une ventoufe comme celles qu'on fait aujourd'hui, & une lampe de cuivre que le tems a presque confumée. L'arc de triomphe dont j'ai parlé, ne fubfifteroit plus il y a long-tems, fi les habitans n'avoient la foibleffe de croire qu'il arriveroit de grands malheurs s'ils y touchoient pour le démolir. Ils affurent qu'un prince, en voulant ôter quelques pierres, il fe fit un tremblement de terre épouvantable, & que comme, malgré l'avertiffement du ciel, les ouvriers continuoient à travailler à la démolition, il vint une pluie de fable qui les enfevelit. On y montre une pierre comme hors d'euvre & à demi tirée, dont on n'ofe feulement approcher. Il eft vraisemblable qu'à quelques pas de cet arc de triomphe, il y a eu quelque édifice magnifique; car pour peu qu'on y fouille, on y trouve de très-groffes piéces de marbre. * Lucas, Voyage d'Afrique, t. 2, p. 100. Mémoire d'un voyage dans les montagnes de Derne.

Les religieux de l'ordre de faint François ont à Tripoli une fort belle églife; leur maifon qui y eft jointe eft auffi fort commode, & il y a un hôpital pour y mettre les esclaves chrétiens lorsqu'ils font malades; il confifte en deux belles fales l'une fur l'autre, où l'on peut mettre plus de deux cents lits. Un hôpital eft d'un grand fecours à Tripoli, fur-tout dans le tems de la pefte, qui y eft bien plus fréquente qu'ailleurs, & qui y fait ordinairement de grands ravages.

Tripoli dans fa fplendeur le disputoit à Tunis en richeffes, & plufieurs affurent que celle-ci, comme plus grande, étoit plus riche en meubles & en équipages; mais que Tripoli l'emportoit en or, en argent, en perles & en autres marchandises, à caufe du commerce qui y floriffoit. Il y avoit d'ordinaire dans la ville cent cinquante métiers à faire des étoffes de foie, plufieurs autres pour la fabrique des camelots & autres étoffes riches. Il y avoit des marchands en grand nombre, & fur-tout des épiciers fort riches. On nommoit cette ville Tripoli la nouvelle, pour la diftinguer de l'ancienne qui avoit été bâtie par les Romains, ou felon d'autres, par quelques peuples de la Phénicie, en mémoire d'une autre ville de Syrie de même nom.

L'état de Tripoli est borné au nord par la mer Méditerranée, à l'orient par l'Egypte, au midi par le pays des Bérebéres, & à l'occident partie par le royaume de Tunis, partie par le Beladulgerid ou pays des dattes, & partie par le pays de Gadamis. Cet état eft divifé en divers pays ou quartiers, dont je marquerai les principaux lieux. De Ifle, Atlas.

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L'état de Tripoli comprend

Sur la côte,

Bibane,

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*De l'Isle, Atlas.

Port de Salomon.

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La république de Tripoli fubfifte par fon commerce d'étoffes & de fafran, qui se tire de la montagne de Garian, fituée au midi de la ville de Tripoli ; c'est là qu'il croît plus beau & meilleur qu'en aucun autre lieu; mais la principale richelle des habitans vient de leurs pirateries; la France n'en a pas toujours été respectée. Le marquis du Quesne, chargé de châtier ces corfaires, trouva leurs vaiffeaux refugiés dans le port de Scio, qui appartient au grand-feigneur, le 23 juillet 1681, il les canonna, les coula à fond, & endommagea même le château de cette place qui fe trouvoit à l'oppofite de fon canon. Le grand feigneur s'intéreffa en fa veur de cette nation, & lui ménagea une paix dont le même marquis fut plénipotentiaire. Ils rendirent un vailfeau de France qu'ils avoient pris, le canon, les armes, tout l'équipage, & un très-grand nombre d'esclaves chrétiens. Ce traité fut exécuté l'année fuivante : mais ces corfaires violerent bien-tôt ce traité: ils enleverent quelques vaiffeaux marchands françois. Le maréchal d'Eftrés, vice-amiral, bombarda cetre ville: it fe dispofa même à faire une des cente, ce qui les intimida au point qu'ils demanderent la paix, qu'on leur accorda, à condition de rendre quatre cents esclaves qui étoient fur les vaiffeaux qu'ils avoient envoyés à Conftantinople. Pour l'exécution, ils donnerent vingt orages, plus de deux cents esclaves chrétiens qui étoient dans la ville, & qu'ils envoyerent à la flotte de France; trois vailleaux de Marfeille qu'ils avoient pris & qu'ils rendirent; & enfin s'obligerent de payer cinq cents mille

Les monts Meïes.

livres en argent.* Introduction à l'hiftoire de l'Afrique, p. 38.

2. TRIPOLI, ville d'Afie, dans la Sourie, au canton que les anciens ont nommé Phénicie, fur la mer Méditerranée, entre Botrys au midi, & Arca au feptentrion, & fur le bord d'une riviere qui descend du Liban. Il est dit dans le fecond livre des Machabées, XIV, I, que trois jours après la mort d'Antiochus Epiphanes, Démétrius, fils de Seleucus, à qui le royaume de Syrie appartenoit de droit, s'enfuit de Rome, & vint aborder à Tripoli. (a) Le nom de Tripolis en grec fignifie trois villes, parce qu'en effet elle étoit compofée de trois villes éloignées l'une de l'autre de la longueur d'un ftade. L'une de ces villes étoit aux Aradiens, l'autre aux Sidoniens, & la troifiéme aux Tyriens. (b) Il y a grande apparence qu'avec le tems ces trois villes n'en formerent plus qu'une par le moyen des maifons l'on bâtit entre les espaces qui les féparoient. On a plufieurs médailles d'Antoine avec Cléopatre, d'Augufte, de Néron, de Trajan, de Sévére & d'Eliogabale, avec ce mot: TPINOAEITON, & une de Julie Soæmie, où on lit: TPINOAITON. (a) An. du monde 3642, avant JesusChrift, 358. (b) Diodor. Sicul. l. 16, c. 41. Strab. I. 16,

P. 519.

que

Cette ville eft encore aujourd'hui confidérable par fon commerce. Lucas dit, dans fon voyage du Levant, p. 144, qu'elle eft éloignée d'environ trois quarts de lieue de la marine; c'eft une jolie ville partagée en deux, la haute & la balfe; elle eft ceinte de murailles de pierres de taille, par

que

ticulierement vers la mer, fur le bord de laquelle il y a plufieurs tours carrées, avec quelques piéces de canon. Quand on voit quelque vaiffeau en mer que l'on juge être un corfaire, on allume des feux dans ces tours pour avertir les bâtimens du pays de venir dans le port. La ville de Tripoli eft plus longue que large; elle eft fort peuplée ; & il y a bien fept à huit mille maifons. On fait monter le nombre de les habitans jusqu'à cinquante à foixante mille, tant Turcs chrétiens & Juifs. L'air eft très bon; la riviere qui y paffe fait tourne plufieurs moulins; il y a fur cette riviere un pont de pierres. La grande mosquée eft un très-beau bâtiment; c'étoit autrefois une églife chrétienne. La plupart des habitans demeurent l'été dans les jardins, qui font hors de la ville du côté de la mer. Ils en afent ainfi pour veiller à leurs vers à foie ; auffi eft-ce le plus grand négoce qu'on falle. Totes les maifons ont des fontaines, & même des jets d'eau Lasques dans les chambres. Il y a quatre maifons de religieux francs. Les capucins ont une très-belle églife, auffi font-ils les curés de la nation françoife. Les jefuites y_tiennent un collége. Les peres de terre- fainte y font aflez bien Logés, & les carmes n'ont qu'une petite mai

Y

fon.

3.TRIPOLI, village d'Afie, dans la Natolie, eft à trois milles de la mer Noire, & à trente-fix de Cerafonte. Arrien & Polybe en parlent, & la riviere qui fe jette dans la mer Noire, au-deffous de ce village, portoit apparemment le même nom que la ville, qui y fubfiftoit du tems de Pline. Tournefo, Lettre 17.

*

1. TRÍPOLIS, province & ville d'Afrique. Quant à la province voyez l'article TRIPOLITANA PROVINCIA; pour ce qui eft de la ville, voici à quoi on doit s'en tenir. Prolomée, 4.4, 6. 3, marque dans cette partie de l'Afrique qui fut nomée depuis TRIPOLITAINE OU PROVINCE DE TRIPOLI une ville appellée Neapolis, & qui étoit voifine du fleuve Cinyphus. Les exemplaires imprimés ajoutent que cette ville ft auffi appellée TRIPOLIS, mais cette addition eft fans doute une faute d'ignorance des premiers éditeurs ou des copistes, qui, ne connoiffant pas bien ce quartier d'Afrique ont cru que la ville appellée TRIPOLIS de leur tems, étoit l'ancienne Leptis. Cette faute ne fe trouve point dans le manuscrit de la bibliotheque palatine, qui porte feulement que la ville Neapolis eft auffi appellée grande Leptis. Cela eft jufte, & Strabon remarque la même chose. D'ailleurs, la ville Neapolis, felon Ptolomée, étoit entre otonum & le fleuve Cinyphe, fituation qui ne à la ville de Tripoli d'aujourd'hui, ni à celle qu'on nomme Tripoli Vecchio, & qui eft aujourd'hui détruite. Il s'en faut beaucoup que ces deux villes foient auffi près du Cyphus que la grande Leptis. L'ancienne & la nouvelle Tipoli font beaucoup plus vers l'occident. Voyez TRIPOLI.

la ville Ab convient ni

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5. TRIF

1. 42, C. S Pythium & qu'Etienne quelle Perz pied de l'C

il une auffi faudroit P furnommé tende par

connue.

OLIS, ville d'Afie, dans la Sourie. Voyez TRI

OLIS, contrée du Péloponnése, dans l'Arcadie. fi appellée à caufe des trois villes qui s'y trouoir, Callia, Dipana & Nomacris. * Paufanias,

OLIS, contrée ou ville du Péloponnése, dans la elon Tite-Live, l. 35, c. 27: il ne dit point fi Teule ville ou une petite contrée, dans laquelle t trois villes comme dans la Tripolis de l'Arcaable néanmoins que c'étoit une petite contrée trois villes ou bourgs; car Tite-Live dit qu'on ne grande quantité d'hommes, & beaucoup Aucun autre auteur ne connoît cette Tripo

mais les notices épiscopales & celles des provinces de l'Empire la marquent dans la Lydie. C'eft auffi où la place Pline, l. 5, c. 29, qui nomme fes habitans TRIPOLITANI. Ezech. Spanheim, p. 888, rapporte l'inscription d'une ancienne médaille, qui prouve que cette ville étoit fur le Méandre: TPITOAEITON MAIANAP, c'est-à-dire, ces Tripolitains du Méandre ou fur le Méandre.

7. TRIPOLIS, lieu fortifié, dans le Pont, felon Pline 1.6, c. 4, qui y met un fleuve de même nom. Ce lieu eft placé par Arrien, 1 Peripl. p. 17, fur le bord du PontEuxin, entre Zephirium Argyria, à quatre-vingt-dix ftades de Zephyrium, & à vingt stades d'Argyria.

POLIS, contrée de la Theffalie, felon Tite-Live, Elle prenoit ce nom des trois villes Azorum, Doliche qui s'y trouvoient. C'eft la Tripolis le géographe met dans la Perrhébie; mais de hébie entend-t-il parler? Il y en avoit une au Olympe, une autre au pied du Pinde, y en avoit au pied des monts Cambuniens ? C'est ce qu'il our pouvoir tout concilier. Cette TRIPOLIS eft e SCEA par Tite-Live, c. 65, à moins qu'il n'ener d'une autre TRIPOLIS qui nous feroit in

6.TRIOLIS, ville de l'Afie mineure, fur le Méandre, & la premere ville de la Carie, felon Ptolomée, lib. 5, sap. 2. Etienne le géographe la met auffi dans la Caric;

TRIPOLISSI, peuple de l'Epire, dans la Thesprotie felon Etienne le géographe, qui dit, l. 15, que Rhianus les

nomme auffi TRIPOLISSII.

6.

TRIPOLITANA REGIO ou TRIPOLIS, contrée d'Afrique, fur la côte de la mer Méditerranée, qui la baignoit au nord. Elle avoit à l'orient le fleuve Cinyps ou Cinyphus, la Libye intérieure au midi, & le fleuve Triton à l'occi dent. Solin, comme on l'a vu au mot TRIPOLIS, no. 1, eft le prernier qui ait fait mention d'une Tripolis en Afrique : on a vu auffi qu'il n'en faifoit pas une ville, mais une contrée où il fe trouvoit trois villes. Achai, dit-il, dit-il, Tripolin Lingua fua fignant de trium urbium numero Oea, Sabrata, Leptis-Magna. Ifidore de Séville a répété la même chose mais au lieu de TRIPOLIS, il dit TRIPOLITANA-REGIO; ce qui revient au même. Sextus Rufus & divers autres auteurs, qui ne font pas plus anciens, font auffi de Tripolis une province. Procope, Vandal. l. 2, c. 10, dit que Sergius. en fut établi gouverneur par l'empereur Juftinien; & dans un autre endroit il dit, Edif. l. 6, c. 3, que le rivage fert de limite à la province de Tripoli, habitée par des Maures qui descendent des Phéniciens. Ils ont, pourfuit-il, une ville nommée Cidame. Il y a long-tems qu'ils font alliés des Romains: ils ont embraffé la religion chrétienne à la perfuafion de Juftinien. On les appelle alliés, parce qu'ils entretiennent fidélement la paix avec nous. Enfin, Procope ajoute que Tripolis eft éloignée de Pentapolis de vingt journées d'un homme de pied. Comme Pline donne quelquefois à la Pentapole le nom de province Pentapolitaine : Provincia Pentapolitana; de même de TRIPOLIS on a fait le nom de province Tripolitaine. Il paroît que cette province n'a commencé à être appellée du nom de ces trois villes que depuis Ptolomée; car tous ceux qui ont employé le nom de Tripolis, par rapport à l'Afrique, ont écrit depuis lui. Dans la fuite le nom de la province fut communiqué à l'une de fes principales villes. Voyez OEÆ & TRIPOLI, n°. 1.

La Tripolitaine eft connue comme une province dans les auteurs eccléfiaftiques. Elle renfermoit quelques évêchés. Voici ceux que fournit la notice épiscopale d'Afrique. Nous y joindrons les noms des évêques tels qu'ils y font marqués.

NOTICE DES ÉVÊQUES DE LA TRIPOLITAINE.

Calipides Leptimagnenfis,
Leo Sabratenfis,
Faftinus Girbitanus,
Cresconius Oenfis,

Servilius Tacapitanus.

TRIPOLUS, lieu de l'ifle de Crére, felon Héfiode, in Theogonia, cité par Ortélius. C'étoit la patrie de Plutus. Diodore de Sicile, l. 5, c. 77, dit la même chose.

TRIPONTIO, bourg d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au duché de Spolete, fur la Néra, dans l'endroit où elle reçoit la Freddara & le Corno joints enfemble, environ à deux milles au-deffus de Ceretto. Ce bourg a pris fon nom de trois ponts qu'il a, l'un fur la Néra, l'autre fur la Freddara, & le troifiéme fur ces deux dernieres rivieres jointes enfemble. * Magin, Carte du duché de Spoléte.

TRIPONTIUM, lieu d'Angleterre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Londres à Lincoln, entre Ifanavatia & Vennona, à douze milles du premier de ces lieux & à neuf milles du fecond. Cambden vent que TRIPONTIUM foit Towcester, (Torcefter) & que ce lieu foit déplacé dans l'itinéraire d'Antonin; Mais Thomas Gale, Brit. p. 99, a fait voir que TRIPONTIUM ne pouvoit être autre chofe que Dowbridge, près de Lilburne. Tome V. QQ qqqq ij

TRIPYLUM, lieu de la Caric, felon Arrien, 7. 1. Vite Alexandri, cité par Ortélius, qui croit que ce pourroir être une partie de la ville d'Halicarnaffe.

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TRIPYRGA, nom que les habitans d'Athènes donnent aujourd'hui à un lac marécageux de la Morée, environ à une lieue d'Athènes. Ce lac ou marais étoit nommé, felon Xénophon, Phalaraa Palus, & il y avoit auprès un lieu nommé Tripyrgia, à caufe de trois tours qui y étoient bâties. Du nom de ce lieu on a formé celui du, lac, & de Tripyrgia on a fait par corruption Tripyrga. Wheler Voyage d'Athénes, 1. 3, p. 207, croit que ces trois tours pouvoient être des reftes de la ville Limes. Du refte, ajoute-t-il, ce lac s'étend en long du moins une lieue & demie fur la côte, & il fort de fon extrémité orientale un petit ruiffeau qui fe jette dans la mer, affez proche de la pointe de la baie de Phalara, où il y a une petite églife ruinée, appellée S. Nicholo. C'eft apparemment ce lieu qui s'appelloit autrefois Colias promontorium.

TRIPYRGIA. Voyez TRIPYRGA. TRIQUADRA. Voyez TIQUADRA. TRIQUETRA. Voyez SICILE. TRIQUIER, ancienne ville de France en Bretagne, étoit près de la petite riviere de Loquez, dans l'endroit qu'on nomme aujourd'hui Cosqueouder, qui fignifie en breton vieille cité. Cette ville eut des évêques jusqu'en 836, qu'Haftan, roi des Danois, la prit & la ruina, & fon fiége épiscopal fut transféré à Tréguier.

TRÍSANTO, fleuve de la grande Bretagne. Ptolomée, 2, c. 3, marque fon embouchure fur la côte méridio nale de l'ille, entre Magnus Portus & Novus Portus. C'eft préfentement Hampton Water, autrement le port de Southampton, à l'embouchure du Teft ou Toft.

TRISARCHI, village de la Marmarique. Prolomée, 1. 4, c. 5, le place fur la côte du nome de Lybie, entre le port Selinus & Apis.

TRISAY. Voyez TRIZAY. TRISCHENE, ancienne ville de la grande Grece, au bord de la mer, fur le bord du fleuve Squillace. Cette ville, qui étoit épiscopale, fut détruite par les Sarrazins, & de fes ruines on bâtit, mais plus loin de la mer, la ville de Taverna, felon Gabriel Bari.

TRISIDIS, ville de la Mauritanie Tingitane. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 4, c. 1. Marmol la nomme TENZERT, & dit que les écrivains arabes lui donnent le nom de Theart.

TRISIPENSIS, TRISI PELLIS, OU TRISIPELLENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. L'évêque de ce fiége eft nominé Victor, episcopus plebis Trifipenfis, dans la conférence de Carthage, no. 128. Il n'en elt point fait mention ailleurs, fi ce n'eft dans la lettre que les évêques de la province Proconfulaire, as femblés au concile de Latran, écrivirent à Paul, patriarche de Conftantinople. Parmi les fuscriptions de cette lettre eft celle de Félix, episcopus fancta ecclefia Trifipellis ou Trifipelis, comme porte le manuscrit de Beauvais.

TRISITIDES. Voyez ORISTIDES. TRISMACRIA, fortereffe de la baffe Mafie. Procope, Edif. l. 4, 6.7, dit qu'elle étoit fur le Danube, près du fort Centon, vis-à vis de celui de Daphné. Coufin, dans fa traduction de Procope, rend ce mot TRISMACARIA par TRAMACARISQUE.

TRISMIS, ville de la balfe-Mafie. Ptolomée, . 3, c. 10, la nomme entre les villes qui étoient au voifinage du Danube. C'eft la ville Trosmis de l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Biroen & Arrubium, à dix milles du premier de ces lieux, & à neuf milles du fecond. TRISPLÆ, peuple de Thrace, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée.

TRISSUM, ville que Ptolomée, l. 3, c. 7, donne aux Jazyges Metanaftes.

TRIST ou Tris, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, fur la côte méridionale de la baie de Campêche, à l'ouest de l'ifle de Port-Royal, dont elle n'est séparée que par une crique fi étroite, qu'à peine un canot y peut nâger. L'ifle de Trift eft petite & balfe, large de trois milles en quelques endroits, & longue de quatre, au plus, s'étendant vers l'eft & l'oueft: la partie orientale eft marécageufe, & pleine de mangles blancs; fon fud eft presque de même. L'oueft eft fec & fablon.

neux, & produit une forte d'herbe longue, qui vient en touffes affez minces. C'eft une espéce de l'avana, où il croît quelques palmiers, qui font gros & peu élevés. Le nord de l'ouest eft rempli de buiffons de prunes de coco, & de quelques arbres qui portent des raifins. Le tronc de ces derniers arbres a deux ou trois pieds de circonférence, fept ou huit de hauteur, & pouffe enfuite plufieurs branches, qui s'étendent de chaque côté; l'écorce en eft noire & unie; fes feuilles font affez grandes & ovales, & d'un verd foncé. Le fruit eft à peu près de la groffeur d'une prune, mais rond; fa couleur eft noire, blanche ou rougeâtre; la peau de ce fruit eft très-mince & unie; le dedans eft blanc, mou, fpongieux, plus propre à être fucé que mordu, & il y a un gros noyau mou dans le milieu. Ce fruit croît le plus fouvent fur le fable auprès de la mer, ce qui fait que quelques unes de ces prunes font falées ; mais ordinairement elles font douces, aflez agréables & fort faines. Le tronc de l'arbre qui porte des railins peut avoir deux ou trois pieds de circonférence: il monte jusqu'à fept ou huit pieds de haut ; & pouffe enfuite quantité de branches, dont les rejettons font gros & épais. Ses feuilles approchent affez de celles du liere mais elles font plus larges & plus fermes. Le fruit eft de la groffeur des raifins ordinaires, & il y a quantité de grappes qui croiffent par tout l'arbre. Ce fruit devient noir quand il eft mûr. Le dedans eft rougeâtre, & il y a un gros noyau dur au milieu. Il eft agréable & fort fain; mais il a peu de fubftance, à caufe de la groffeur du noyau, Le corps & les branches de cet arbre fournisfent un bon chauffage; le feu en eft clair & ardent ; aussi les boucaniers s'en fervent d'ordinaire pour durcir les canons de leurs fufils, lorsqu'ils y trouvent quelques défauts. Les animaux que nourrir cette ifle, font des léfards, des guanos, des ferpens & des dains. Outre les petits léfards ordinaires il y en a de gros, qu'on appelle léfards lions. Ils font faits à peu près comme les autres; mais presque aufli gros que le bras d'un homme. Ils ont une grande crête fur la tête, qu'ils dreflent, lorsqu'on les attaque ; mais autrement elle eft abattue. Il y a deux ou trois fortes de ferpens, dont quelques-uns font fort gros.

A l'oueft de l'ifle de Trift, tout près de la mer, on peut creuler cinq ou fix pieds dans le fable, où l'on trouve de très bonne eau douce. Il y a d'ordinaire des puits tout faits, que les mariniers ont creufés, pour faire aiguade: mais ils font bientôt comblés, fi l'on n'a foin de les nettoyer. Il y avoit toujours quelques perfonnes qui résidoient dans cette ifle, lorsque les Anglois fréquentoient la baie de Campêche, & les plus gros vaiffeaux mouilloient toujours dans cet endroit, à fix ou sept braffes de fond, tout près du rivage; mais les petits navires pousfoient trois lieues plus haut, jusqu'à l'ifle d'un Buiffon.

TRISTAN D'ACUGNA, ifles de l'Océan Ethiopique.' On les trouve à 4 ou 5d de longitude, fous les 36 & 37 de latitude. Tristan d'Acugna, général des vaiffeaux que le roi de Portugal envoya aux Indes en 1506, fit la découverte de ces ifles, ausquels il donna fon nom, qu'elles portent encore. Cette découverte fe fit, parce que Triftan s'étoit trop élevé dans fa route.* De l'Ife, Atlas. Conquê tes des Portugais dans le nouveau monde, 1. 4, p. 333.

1. TRISTENA, bourg de la Morée, dans la Sacanie anciennement Nemea. Il est à quinze ou feize milles au midi de Corinthe, à l'entrée & au nord de la forêt de Triftena, autrefois la forêt Némée. Voyez NÉ MÉE. * De Wit, Atlas.

2. TRISTENA, (forêt de ) forêt de la Morée, dans la Sacanie, au midi de l'ancien territoire de Corinthe. C'est la forêt Némée des anciens. Noyez NEMEA.

TRISTIACENSIS-SILVA, forêt dont il eft parlé dans la vie de faint Richer, citée par Ortélius, qui croit que cette forêt pouvoit être dans la Gaule Belgique.

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TRISTOLUS, ville de la Macédoine. Prolomée, Z. z c. 13, la range parmi les villes de la Sintique. Baudrand croit que c'eft aujourd'hui Tamoriza.

TRITEA, ville du Péloponnée, dans l'Achaïe propre, felon Strabon, l. 8, p. 341. Hérodore, Plutarque Polybe, Thucydide & Etienne le géographe font auffi mention de cette ville. Paufanias, 7.7, 6. 22, qui écric TRITIA, dit qu'elle étoit en terre ferme, à cent vingt ftades de Phera, & qu'elle étoit de la dépendance de Patras, parce qu'Auguste l'avoit voulu ainsi. Avant que

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