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d'entrer dans la ville, ajoute-t-il, on voit un magnifique tombeau de marbre blanc, plus précieux encore par les peintures de Nicias que par les ouvrages de fculpture dont il eft orné. Une jeune perfonne d'une grande beauté eft repréfen tée aflife dans une chaife d'yvoire : à côté d'elle eft une de les femmes, qui lui tient une espéce de parafol fur la tête de l'autre côté, c'eft un jeune garçon, qui n'a point encore de barbe ; il eft vêtu d'une tunique, & d'un manteau de pourpre par-deffus; près de lui eft un esclave, qui d'une main tient des javelots, & de l'autre des chiens de chaffe, qu'il mène en leffe. Les auteurs ne s'accordoient fur la fondation de cette ville. Les uns lui donnoient pour fondateur Celbidas, originaire de Cumes en Opique; d'autres Tritia, fille du fleuve Triton, laquelle, après avoir été prêtreffe de Minerve, fut aimée du dieu Mars, & que de ce commerce naquit Melanippus, qui bâtit une ville, & d nom de fa mere l'appella TRITIA. On voyoit, dans cette ville, un temple que les gens du pays nommoient le temple des plus grands Dieux. Leurs ftatues n'étoient que de terre ; on célébroir leur fête tous les ans, avec toutes les mêmes cérémonies que les Grecs avoient coutume de pratiquer à la fête de Bacchus. Minerve avoit auffi fon emple à Tritia, avec une ftatue de marbre, & qui étoit d'un gout moderne, du tems de Paufanias; les habitans prétendoient qu'anciennement il y en avoit une autre, qui avoit été portée à Rome. Ces peuples obfervoient religieufement de facrifier tous les ans au dieu Mars

& à Tritia.

On ne connoît, dit Paufanias, l. 6, c. 12, dans toute la Grece d'autre ville du nom de Tritée, que celle qui eft en Achaïe. 11 fe peut faire néanmoins, ajoute-t-il, que du tems d'Hééfarque Tritée fut une ville d'Arcadie, & qu'elle en ait été démembrée, comme quelques autres que nous connoiffons, & qui font foumifes au gouvernement d'Argos. Paufanias fait cette remarque, parce que dans une ancienne i scription, les habitans de Tritée étoient quali fiés Arcadiens; ce qui pouvoit être vrai dans le tems que cette inscription avoit été faite.

TRITE ville qu'Etienne le géographe place au voisi nage des colonnes d'Hercule.

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TRITIA Voyez TRITEA & TRITÆA,

faire croire place chez TIUM. Il l'itinéraire

TRITIO M METALLUM, ville de l'Espagne Tarra gonnoife. Ptolomée, l. 2, c. 6, la donne aux peuples Berones, qi dépendoient des Autrigones; ce qui pourroit que c'eft la même ville que Pline, L. 3, 0.3, ces derniers, & qu'il nomme fimplement TRIpourroit faire auffi que ce feroit la même que 'Antonin nomme de même fimplement TRII met fur la route d'Afturica à Tarragone & Bourdeaux, & qu'il marque, dans les deux Deobrigula & Virovesca, à vingt-un milles de de ces places, & à onze milles de la feconde.

TIUM, qu d'Afturica roures, ent

la premiere Voyez l'art

TRITIU gonnoise, Varduli. Il

TOBOLICU roit pas im néraire d'A milles du cond. Dans

à trente-fix routes, rap

cle fuivant. M-TUBORICUM, ville de l'Espagne Tarraelon Prolomée, l. 2, c. 6, qui la donne aux y a grande apparence que c'eft le TITIUM. M de Pomponius Mela, f. 3, c. 1, & il ne fepotfible que ce fut la ville Tritium que l'ai ntonin marque entre Varia & Olbia, à dix-huit remier de ces lieux, & à égale distance du fecette route, l'itinéraire d'Antonin met Tritium milles de Virovesca, & dans les deux autres portées dans l'article précédent, Tritium eft onze milles de Virovesca; ce qui oblige de avoit deux villes du nom de TRITIUM ; & on eft foutenue du témoignage de Prolomée, ingue par les peuples à qui elles appartenoient furnoms. La queftion feroit maintenant de fa quelle de ces deux villes il eft parlé dans les decrets du Dape Hilaire, p. 252, où on lit Veroviscenfium Tritenst m civitas, pour Tritienfium civitas, auffi-bien que dans ne ancienne inscription, rapportée par Ambr. Moralès, Fol. 65, où l'on trouve ce mot TRILLENSI;

feulement dire qu'il cette opini qui les dift & par leurs voir de la

mais comme on ne s'eft pas encore accordé fur la juste pofition d'une de ces villes, il eft difficile que l'on cons vienne fitôt, par rapport à ce qui peut convenir à chacu ne d'elles en particulier.

TRITOLINUS-MONS, montagne d'Italie, dans la Campanie, près de Naples, entre Baies & Pouzzol, felon George Fabricius, qui dit qu'on la nommoit vulgairement Salviati. Ortélius croit que Tritolinas eft une faute d'imprimeur, & qu'il faut lire TRIFOLINUS.

I TRITON, marais de l'Afrique propre. Pline, 1.5, .4, qui cite Callimaque, dit que ce marais fut furnommé Pallantias, & Solin, 6. 27, ajoute que ce furnom lui fut donné, parce qu'on vouloit que la déeffe Minerve fe fût regardée dans l'eau de ce marais. La déeffe fut réciproquement appellée Tritonia, du nom du fleuve Triton, qui fort de ce marais, & va fe jetter dans la mer Méditerranée. La raison que Feftus en donne, c'eft que ce fut fur le rivage de ce fleuve qu'on la vit pour la premiere fois. Pomponius Mela, . 1.7, dit plus; car il veut que Minerve y foit née. Hérodote, l. 4, no, 179, & Ptolomée, l. 4, c. 3, reconnoiffent dans ce quartier un fleuve nommé Triton, Prolomée marque fon embouchure dans le golfe de la petite Syrte, entre Macodama & Tacapa ; & le pere Hardouin dit que c'est aujourd'hui le Melelus. 2. TRITON, riviere de l'Afrique propre. Voyez l'article précédent.

3. TRITON, marais au pied du mont Atlas, près de la côte de l'Océan Atlantique, felon Diodore de Sicile, 7.3, c. 55, qui dit que ce marais fut delféché par un tremblement de terre.

4. TRITON, fleuve de l'ifle de Créte. Une tradition fabuleufe vouloit que Minerve fut née de Jupiter, près de la fource de ce fleuve, & qu'elle en eut pris le furnom de Tritogénie. Diodore de Sicile, 1. 5, c. 72, qui donne cette tradition pour une fable, dit qu'il y avoit de fon tems, à la fource de ce fleuve, un petit temple dédié à cette déeffe.

5. TRITON, marais de la Thrace, felon Vibius Sequefter, qui rapporte que ceux qui s'y plongeoient neuf fois étoient changés en oifeaux. Voyez PALLENA.

6. TRITON, marais de la Cyrénaïque. Strabon, lib. 17, pag. 836, qui en parle, le place près du promontoire Pfeudopenias, où la ville de Bérénice étoit bâtie. Il y avoit, dans ce marais, une ifle, avec un temple dédié à Vénus.

7. TRITON, ville de la Libye, felon le fcholiafte d'Apollonius, l. 4.

8. TRITON, lieu de l'Afie mineure. Conftantin Porphyrogénére le marque fur le bord de la Propontide. 9. TRITON, ville de la Bootie. C'est le fcholiaste d'Apollonius qui en parle.

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10. TRITON, torrent de la Bootie, felon Paufanias, 9, c. 33, qui dit qu'il paffoit près du village d'Alalcomène. Les gens du pays lui avoient donné le nom de Triton, parce qu'ils avoient oui dire que Minerve étoit née fur les bords du Triton; comme s'ils ignoroient, ajoute Paufanias, que cela doit s'entendre non d'un fleuve de la Bootie, mais du Triton fleuve d'Afrique, qui eft formé par les eaux du lac nommé Triton, & qui va fe jetter dans la mer de Libye.

II. TRITON, fontaine de l'Arcadie, dans la ville d'Aliphére, ou dans fon territoire. Les habitans de cette ville avoient, dit Paufanias, l. 8, c. 36, une dévotion finguliere pour Minerve, perfuadés qu'ils étoient que cette déelle avoit pris naiffance chez eux, & qu'elle y avoit été nourrie. C'eft dans cette idée qu'ils avoient érigé un autel à Jupiter Locheate c'est-à-dire, à Jupiter qui accouche. de Minerve, & ils avoient donné le nom de TRITON OU TRITONIS à une fontaine à laquelle ils attribuoient tout ce qu'on difoit du fleuve Triton d'Afrique.

TRITONIACA PALUS. Voyez PALLENA.

TRITONICE. Pomponius Mela, l. 2, c. 2, mettoit une ville de ce nom dans la balle Mafie, & paffoit fous. filence la ville Toмi, l'une des plus confidérables de ce quartier. On s'eft apperçu qu'il y avoit faute dans cet endroit, & qu'au lieu de Tritonice, il falloit lire tum Toma ou Tomi; & c'eft ainfi que lifent les dernieres éditions. Voyez Tomi.

1. TRITONOS, petite ville de la Macédoine, felon Etienne le géographe. Voyez TRITONOS, °. 2. QQ q qq q iij

2. TRITONOS, petite ville de la Doride. Tite Live, 7. 28, c. 7, dit qu'elle fut prife par Philippe de Macédoine. C'eft apparemment la même qu'Etienne le géographe met dans la Macédoine.

TRITTAU, château d'Allemagne, dans la bafie Saxe, au pays de Vagrie, près de la riviere de Bille, entre Ham bourg & Lubec. Jean, comte de Vagrie, commença à le bâtir en 1342.* Zeyler, Topogr. Saxon. inf. p. 231.

Tous les géographes s'accordent à mettre Trittau dans la Stormarie, & non dans la Vagric.

TRITTEA, ville de l'Achaie, felon Etienne le géogra phe. Ce pourroit bien être la même que Tritea, dont cet auteur feroit deux articles fous deux orthographes diffé

rentes.

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TRITTENHEIM, bourg d'Allemagne, dans l'archevêché de Treves, Trevir. El. p. 38, entre Treves & Numayen. C'est la patrie de Jean Trithéme, abbé de l'ordre de S. Benoît, fameux par fes écrits, principalement pour l'histoire, & mort en 1516.

TRITTENSES, peuples du Péloponnéfe, dans l'Achaie propre. Pline, 1.4, c. 6, entend par ce mot les habitans de la ville TRITEA ou TRITIA. Voyez TRITEA.

TRITTIA. Voyez TRITIA.
TRITUM. Voyez TRETUM.

TRITURITA, maison de campagne en Italie, dans la Toscane, fur le bord de la mer, près d'un port fort fréquenté, qui pourroit être celui de Livourne. Voici la description que Rutilus, itiner. l. 1, v. 527, donne de la maison & du port qui étoit contigu,

Inde Triturritam petimus, fic villa vocatur,
Qua latet expulfis infula pene fretis.
Namque manu junctis procedit in aquora faxis,
Quique domum pofuit condidit ante folum.
Continuum ftupui portum, quem fama frequentant
Pifarum Emporio divitiisque maris.

TRIVENTO, ville d'Italie au royaume de Naples, dans le comté de Moliffe, fur le Trigno, en latin TREVENTUM. Voyez Treventinates. Cette petite ville fe prétend évêché dès les premiers fiécles, mais avec peu de fondement. Cependant cet évêché eft exempt, par conGeffion d'Alexandre III, & quoiqu'il fût dans la province de Bénevent, il s'eft choifi celle de Lanciano. Crescentius eft l'évêque le plus ancien que je trouve; il affifta au concile tenu à Rome l'an 853. Hardouin, Collect. conc. t. 5, p. 79. Commainville, Table des évêchés.

TRIVER, Treves. Voyez ce mot, & AUGUSTA TRE

VIRORUM.

TRIVIA LUCUS & NEMUS. Voyez ARICIE. TRIVICUM, ville d'Italie, dans la Campanie, felon quelques-uns, & dans l'Apouille, felon d'autres, chez les Hirpini, à l'orient d'hiver d'Ariano, mais de l'autre côté de l'Apennin. Horace en fait mention dans fes fatyres, A. x, fat. 5, v. 79, où il ne lui donne pourtant que le titre de Villa. Quoi qu'il en foit, TRIVICUM devint dans la fuite une ville & même un fiége épiscopal. Le nom moderne eft TREVICO. Voyec ce mot. * Cluverius, Ital. ant. 1. 4, C. 9..

TRIULATTI, peuples des Alpes, & que Pline, l. 3, c. 20, met au nombre de ceux qui furent fubjugués par Augufte. Le pere Hardouin les met dans le diocèle de Senès, vers le bourg d'Alloz.

TRIUMPHALE. Voyez IPASTURGI. TRIUMPILINI, peuples d'Italie, felon Pline, . 3, C. 20, qui nous apprend qu'ils faifoient partie des Euga wei. Ils habitoient la vallée que l'on appella de leur nom TROMPLA, enfuite TROMPIA, que l'on connoît aujourd'hui fous le nom de TROPPIA. Voyez ce mot. Pline, un peu plus bas, nomme les TRIUMPILINI, au nombre des nations des Alpes, dont Augufte triompha.

TRIVY, lieu de France, dans la Bourgogne, au diocèfe d'Autun. Il eft fitué en pays montueux, & tout le finage eft de même, c'eft pays de vallons. Les fiefs de l'abbaye de Cluni, Sevignon & Boiffan en dépendent, comme auffi les hameaux de Château, Forge, Trivi & Villiers.

TRIZAY, en latin Trifagium, Trizaïum, Trigefium, lieu de France, dans le Poitou, au diocèfe de Luçon, fur la riviere appellée le Lay. Il y a une abbaye d'hommes de

fordre de citeaux, de filiation de Pontigny, & qu'on tient avoir été fondée l'an 1145, & unie à la congrégation de câteaux l'an 1195, fous Guichard, abbé de Pontigny. Elle a eu pour fondateurs des feigneurs de Poitou nommés Arvée ou Hervée de Mareuil & Géofroi de Tiffauger. Elle vaut fix mille livres de rente. L'églife eft fous le vocable de l'Affomption. Il n'y refte plus qu'un religieux, à qui l'abbé commendataire donne une portion congrue.

TRIZEN. Voyez TROEZENE.

TRIZI, peuples voifins du Danube, au nord de ce fleuve, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée.

1. TROADE, contrée de l'Afie mineure, ainfi nommée de la fameufe ville de Troye fa capitale. Si on prend le nom de Troade pour tout le pays foumis aux Troyens, ou pour le royaume de Priam, il fe trouvera qu'elle comprenoit presque toute l'étendue du pays que l'on entend fous le nom des deux Myfies, & fous celui de petite Phrygie; mais fi on la reftreint à la province où étoit la ville de Troye, & qui étoit la Troade propre, elle fe trouvera ne comprendre que le pays qui eft entre la Dardanie au nord, & au nord oriental le pays des Leleges, à l'orient méridional l'Hellespont & la mer Egée au couchant. Ptolomée, 7.5, 6.2. qui renferme la Troade dans la petite Phrygie, y met les lieux fuivans,

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2. TROADE, en latin Troas, ville de l'Afie mineure, dans la Troade ou dans la petite Phrygie, fur la côte de l'Hellespont, vis-à-vis de l'ifle de Tenedos. Cette ville fuc auffi quelquefois appellée Antigonia & Alexandria: Ipfa Troas Antigonia dicta nunc Alexandria, dit Pline, 1.5, C. 30. Quelquefois on joint les deux Alexandria-Troas. Saint Paul étant allé à Troade en l'an de l'ére vulgaire 52, eut la nuit cette vifion. Un homme de Macédoine fe préfenta devant lui, & lui fit cette priere: Paflez en Macédoine, & venez nous fecourir. Il s'embarqua donc à Troade & paffa en Macédoine. On croit que cet homme qui lui appa fut étoit l'ange de la Macédoine, qui l'invitoit à venir prêcher dans ce royaume. L'apôtre fut encore quelques autres fois à Troade; mais on ne fait rien de particulier de ce qu'il

fit. Voyez Ad. 20, 5, 6 ; & II Cor. 2, 14. Il avoit laiffé à Troade chez un nommé Carpe quelques habits & quelques livres, qu'il pria Timothée de lui apporter à Rome en l'an 65 de l'ére vulgaire, peu de tems avant la mort arrivée en l'an 66. Voyez II Timoth. 4, 13. * A&t. 16, 8 & fuiv.

TROAKI, village de l'Anatolie, fur le cap de Janiffari. Ce village dont le nom fignifie petite Troye, eft habité par des chrétiens Grecs; ce qui eft caufe que le Turcs le nomment Giaourkioi, c'eft-à-dire, village d'infidéles, parce qu'ils appellent ainfi tous les lieux où les Mahométans n'ont point de temples, & qu'ils donnent le nom de Giaours à tous les chrétiens. Les voyageurs trouvent à Troaki beaucoup de rafraîchiffement & à bon marché. On y a une douzaine de poulets pour quinze fols, & le baril du tonneau de vin muscat de l'ifle de Tenedos n'y vaut qu'un écu.

TROALICIDA. Voyez TRALLIA.

-TROARN, Troarnum, bourg de France, dans la basse Normandie, au diocèse de Bayeux, à trois lieues au levant de Caen, fur la Méance, entre Saint-Pierre fur Dive & la mer, une lieue au-deffous d'Argences. Il y a une église fous la vocation de faint Martin. C'étoit autrefois une collégiale que Roger, comte d'Hiesme érigea en abbaye. Au lieu de douze chanoines que fon pere, ou fon oncle, appellé auffi Roger, y avoit mis, il fit venir l'abbé de Conches nommé Gilbert, qui, ayant été fuivi de quelques moines, y établit l'étroite obfervance de faint Benoît. On compte pour premier abbé de ce monastère, Durand, religieux de l'abbaye de Fécamp. Quelques-uns mettent fon élection en 1058, & d'autres en 1070. Odon, ou Eudes I, trente uniéme évêque de Bayeux, confirma l'érection de cette abbaye, qui eft à préfent poffédée par les grands bénédictins. Corn. Diction. Hermant, Hift. du diocèfe de Bayeux, t...

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TROAS. Voyez Troade. TROCALITANUS, fiége épiscopal d'Italie, à ce qu'il paroît par le recueil des conciles cités par Orté

lius.

TROCHOIDES, nom d'un lac de l'ifle de Delos, felon Ortélius, qui cite Athenagoras, in Legat.

TROCHOS, village du Péloponnése, fur le chemin d'Argos à Tégée. A la gauche de ce village on trouvoit le fort CENCHRÉE, ainfi nommé, à ce que croit Paufanias, l. 2, 6. 24, de Cenchreus, qui étoit fils de Piréne. C'est là que l'on voyoit la fépulture commune de ces Argiens, qui défirent l'armée de Lacédémone auprès d'Hyfies. Ce combat fut donné du tems que Pifistrate étoit archonte à Athenes.

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TROCHMI. C'eft le nom d'un des trois peuples gau lois qui allerent s'établir dans la Galatie, felon Pline 1.5, c. 32. Les TROCHMT fixerent leur demeure à l'orient de la Galatie près du fleuve Halys, ou, comme Strabon dit, ils poffederent la partie de cette contrée qui regarde le Pont-Euxin, & celle qui touche la Cappa doce. Ce dernier ajoute qu'ils avoient trois bonnes forte reffes; favoir,

Tavium, Mithridatium, Danala.

TROCHTELFINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, près de la riviere Schmefiha. La contrée eft rude, montagneufe & pleine de pierres. Cette ville appartient aux comtes de Furstenberg, qui y tiennent uu bailli. Zeyler, Topogr. Suev. p. 74.

*

TROCLAR, ancienne abbaye de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe d'Albi, dans le lieu appellé la Grave. Ce monastère, qui n'existe plus, a eu pour abbelle dans le fixiéme fiécle fainte Sigolene. TROESOS, village de la Carmanie, fur le bord de la mer, felon Arrien, de Indicis, p. 343.

TROEZEN ou TROEZENE, ville du Péloponnéfe, dans l'Argolide, fur la côre orientale, un peu au-delà du promontoire Scyllaum, à l'entrée du golfe Saronique. Le périple de Scyllax nous apprend que le promontoire Scylleum étoit dans le territoire de Troezène, & ce territoire eft nommé Trotzénide par Thucydide, l. 2, p. 136. La ville eft appellée Teo, Troezen, par la plupart des Grecs & des Latins. Ptolomée cependant écrit Tein, Troezène, Polybe Ten. Dans la place de Troezène, dit Paufanias, l. 2, c. 31, 32, on voit un temple & une ftatue de Diane confervatrice : les Troezéniens affuroient que ce temple avoit été confacré par Théfée, & que l'on avoit donné ce furnom à la déeffe, lorsque ce héros fe fauva fi heureusement de Créte, après avoir tué Aftérion, fils de Minos. Dans ce temple il y a des autels confacrés aux dieux infernaux. Ces autels cachoient, à ce qu'on difoit, deux ouvertures; par l'une desquelles Bacchus retira Sémelé des enfers ; & par l'autre, Hercule emmena avec lui le Cerbére. Derriere le temple étoit le tombeau de Pitthée, fur lequel il y avoit trois fiéges de marbre blanc, où l'on dit qu'il rendoit la juftice avec deux hommes de mérite, qui étoient comme les affetfeurs. Près de-là on voyoit une cha'pelle confacrée aux mufes; c'étoit un ouvrage d'Ardalus, fils de Vulcain, que les Troezéniens difoient avoir inventé la flute; & de fon nom on appella les mufes Arda lides. Ils affuroient que Pitthée enfeignoit dans ce lieu l'art de bien parler, & on voyoit un livre composé par cet ancien roi. Au-delà de cette chapelle il y avoit un hôtel fort ancien ; la tradition vouloit qu'il eût été confacré par Ardalùs. On y facrifioit aux mufes & au fommeil; car de tous les dieux, difoient-ils, c'est le fommeil qui eft le plus ami des mufes. Auprès du théâtre on voyoit un temple de Diane Lycea, bâti par Hippolyte. Paufanias juge que ce furnom de Diane venoit, ou de ce qu'Hippolyte avoit purgé le pays des loups, dont il étoit infefté, ou de ce que par la mere il descendoit des Amazones, qui avoient dans leur pays un temple de Diane de même nom. Devant la porte du temple étoit une groffe pierre appellée la pierre facrée, & fur laquelle on prétendoit qu'Oreste avoit été purifié du meurtre de fa mere par d'illuftres perfonnages de Troezène, au nombre de neuf. Affez près de là, on trouvoit plufieurs autels peu éloignés les uns des autres : l'un confacré à Bacchus Sauveur, en conféquence d'un certain oracle; un auue à Themis, & que Pinthée lui-même avoit confacré ; un

troifiéme avoit été confacré au foleil le libérateur pär les Troezéniens, lorsqu'ils fe virent délivrés de la crainte qu'ils avoient eue de tomber fous l'esclavage de Xerxès & des Perfes. On y voyoit auffi un temple d'Apollon Theorius & qui paffoit pour avoir été rétabli & décoré par Pitthée. C'étoit le plus ancien des temples que connût Paufanias. La ftatue qu'on y voyoit étoit un préfent d'Auliscus, & un ouvrage du ftatuaire Hermon, natif du pays; on y voyoit encore les deux ftatues des Dioscures ; elles étoient de bois & auffi de la main d'Auliscus. Dans la même place, il y avoir un portique orné de plufieurs ftatues de femmes & d'enfans, toutes de marbre: c'étoient ces femmes que les Athéniens confiérent avec leurs enfans aux Troezéniens, lorsqu'ils prirent la réfolution d'abandonner Athènes, dans l'impoffibilité où ils étoient de la défendre contre les Perfes, avec le peu de forces qu'ils avoient fur terre. On n'érigea des ftatues qu'aux plus confidérables d'entr'elles. Devant le temple d'Apollon on remarquoit un vieil édifice, appellé le logis d'Orefte, où il demeura comme feparé des autres hommes, jusqu'à ce qu'il fut lavé de la tache qu'il avoit contractée en trempant fes mains dans le fang de la mere; car on difoit que jusques-là aucun Troezénien n'avoit voulu le recevoir chez lui; de forte qu'il fut obligé de paffet quelque tems dans cette folitude, où l'on prenoit foin dé le nourrir & de le purifier, jusqu'à ce que fon crime fut entiérement expié ; & même encore du tems de Paufanias les descendans de ceux qui avoient été commis à fa purifica. tion, mangeoient tous les ans à certains jours dans cette maifon. Les Troezéniens difoient qu'auprès de cette maifon, dans le lieu où l'on avoit enterré les chofes qui avoient fervi à cette purification, un laurier avoit pouflé, & s'étoit toujours confervé. Les Troezéniens avoient auffi une fontaine Hippocrène, au fujet de laquelle ils avoient une tradition différente de celle des Bootiens : car ils difoient bien comme eux, que Pégafe ayant frappé du pied contre terre, il en fortit une fontaine ; mais ils ajoutoient que Bellérophon étoit venu à Troezène pour demander à Pitthée fa fille Ethra en mariage, & qu'avant que de la pouvoir épou fer, il fut banni de Corinthe. On voit auffi au même lieu une ftatue de Mercure Polygius, devant laquelle ils affuroient qu'Hercule avoit confacré fa maffue faite de bois d'olivier. Quant à ce qu'ils ajoutent, dit Paufanias, que cette maffue prit racine & poulfa des branches, c'est une merveille que le lecteur aura peine à croire. Quoi qu'il en foit, ils montrent encore aujourd'hui cet arbre miraculeux; & à l'égard de la maffue d'Hercule, ils tiennent que c'étoit un tronc d'olivier qu'Hercule avoit trouvé auprès du marais faronique. On voyoit encore à Troezèné un temple de Jupiter Sauveur, bâti, à ce qu'on difoit, par Aëtius, lorsqu'il avoit pris poffeffion du royaume après la mort de fon pere Antha.

Les Troezéniens donnoient, comme une merveille, leur fleuve Chryforrhoès, qui, durant une féchereffe de neuf années qu'il ne tomba pas une goutte de pluie, & que tous les autres tarirent, fut le feul qui conferva toujours fes eaux, & coula à l'ordinaire. Ils avoient un fort beau bois confacré à Hippolyte, fils de Théfée, avec un temple où l'on voyoit une ftatue d'un goût très-ancien. Ils croyoient que ce temple avoit été bâti par Diomède, qui, le premier, avoit rendu des honneurs divins à Hippolyte. Ils honoroient donc Hippolyte comme un dieu. Le prêtre chargé de fon culte étoit perpétuel, & la fête du dieu le célébroit tous les ans. Entre autres cérémonies, les jeunes filles coupoient leur chevelure & la lui confacroient dans fon temple. Au refte, ils ne convenoient point qu'Hippolyte fût mort, emporté & traîné par les chevaux, mais ils vouloient perfuader que les dieux l'avoient mis dans le ciel au nombre des conftellations, & que c'étoit celle qu'on nommoit le conducteur du chariot. Dans le même bois il y avoit un temple d'Apollon Epibaterias, & qu'ils tenoient avoir été dédié fous ce nom par Diomède, après qu'il fe fut fauvé de la tempête qui accueillir les Grecs, lorsqu'ils revenoient du fiége de Troye. Ils difoient même que Diomède avoit inftitué le premier les jeux pythiques en l'honneur d'Apollon. Ils rendoient un culte à Auxefia & à Lamia, auffi bien que les Epidauriens & les Eginetes; mais ils racontoient differemment l'hiftoire de ces divinités. Selon eux, c'étoient deux jeunes filles qui vinrent de Créte à Troezène, dans le tems que cette ville étoit divifée par des partis contraires; elles furent les victimes de la fédition, & le peuple qui ne

respectoit rien, les affomma à coups de pierre; c'eft pourroient Minerve & Poliade, & Minerve Sthéniade, donquoi on célébroit tous les ans un jour de fête qu'on appelloit ia Lapidation. De l'autre côté c'étoit un ftade, nommé le ftade d'Hippolyte, & au-dellus il y avoit un temple de Venus, furnommée la Regardante; parce que c'étoit de-là que Phèdre, épris d'amour pour Hippolyte, le regardoit Toutes les fois qu'il venoit s'exercer dans la carriere ; c'eft auffi là que l'on voyoit le myrte qui avoit les feuilles toutes criblées; car la malheureufe Phèdre, poffédée de fa pasfion, & ne trouvant aucun foulagement, trompoit fon ennui, en s'amufant à percer les feuilles de ce myrte avec fon aiguille de cheveux. Là, fe voyoit la fépulture de Phèdre, & un peu plus loin celle d'Hippolyte; mais le tombeau de Phèdre étoit plus près du myrte. On y remarquoit auffi la ftatue d'Esculape faite par Timothée; & l'on croyoit à Troczène que c'étoit la ftatue d'Hippolyte. Pour la maison où il demeuroit, je l'ai vue, dit Paufanias; il y avoit devant la porte la fontaine d'Hercule, qu'on difoit avoir été découverte par Hercule.

Dans la citadelle on trouvoit un temple de Minerve Sthéniade, la déeffe étoit repréfentée en bois. C'étoit un Ouvrage de Callon, ftatuaire de l'ifle d'Egine. En descendant de la citadelle, on rencontroit une chapelle dédiée à Pan le libérateur, en mémoire du bienfait que les Troezéniens reçurent de lui, lorsque par des fonges favorables, il montra aux magiftrats de Troezène le moyen de remédier à la famine, qui affligeoit le pays & encore plus l'Attique. En allant dans la plaine, on voyoit fur le chemin un temple d'Ifis, & au-dellus un autre temple de Venus Acrea; le premier avoit été bâti par les habitans d'Halicarnaffe, qui avoient voulu rendre cet honneur à la ville de Troezène, comme à leur mere. Pour la ftatue d'Ifis, c'étoit le peuple de Troezène qui l'avoit fait faire. Dans les montagnes du côté d'Hermione, on rencontroit premierement la fource du fleuve Hylycus, qui s'étoit appellé autrefois Taurius; en fecond lieu une roche qui avoit pris le nom de Théfée, depuis que ce héros, tout jeune encore, la remua pour prendre la chauffure & l'épée de fon pere, qui les avoit cachées deffous; car auparavant elle fe nommoit l'autel de Jupiter Sthénius. Près delà on montroit la chapelle de Venus, furnommée Nymphé, bâtie par Théfée, lorsqu'il époufa Heléne. Hors des murs de la ville il y avoit un temple de Neptune Phytalmius, furnom dont la raifon eft que ce dieu, dans fa colere, inonda tout le pays des eaux falées de la mer, fit périr tous les fruits de la terre, & ne cella d'affliger de ce fleau les Troezéniens, jusqu'à ce qu'ils l'euffent appaifé par des vœux & des facrifices. Au-dellus étoit le temple de Cérès, légiflatrice, confacré, difoit on, par Althippus. En allant au port, fitué dans le bourg nommé Celendris, on voyoit un lieu appellé le Berceau de Théfée, parce que c'étoit là que Théfée étoit né. Vis-à-vis on avoit bâti un temple au dieu Mars, dans le lieu même où Théfée défit les Amazones. C'étoit apparemment un refte de celles qui avoient combattu dans l'Attique, contre les Athéniens, commandé par ce héros. En avançant vers la mer Pfephée, on trouvoit un olivier fauvage nommé le Rhachos, tortu: car ils donnoient le nom de rhachos à tous les oliviers qui ne portoient point de fruit ; & ils appelloient celui-ci tortu, parce que c'étoit autour de cet arbre que les rênes des chevaux d'Hippolyte s'étoient embarrassées, ce qui avoit fait renverfer fon char.

&

Il y avoit deux ifles qui dépendoient de Troezène; favoir l'ifle de Sphérie, depuis nommée l'ifle facrée, -celle de Calaurée. Une bonne partie du pays de Troczène, étoit, à proprement parler, un ifthme qui avançoit confidérablement dans la mer, & s'étendoit jusqu'à Hermione.

Les Troezéniens faifoient tout ce qu'ils pouvoient pour donner d'eux une grande idée. Ils difoient que leur premier roi s'appelloit Orus, & qu'il étoit originaire du pays; mais je crois, dit Paufanias, l. 2 c. 30, que le nom d'Orus eft plutôt égyptien que grec. Quoi qu'il en foit, ils affuroient que de fon nom le pays avoit été appellé l'Orée; qu'enfuite Althepus, fils de Neptune & de Léis, qui étoit fille d'Orus, ayant fuccédé à fon aïeul, toute la contrée prit le nom d'Althépie. Ce fut fous fon regne que Bacchus & Minerve disputerent à qui auroit le pays fous fa prozection, & que Jupiter les mit d'accord en partageant cet honneur entre l'un & l'autre. C'est pour cela qu'ils hono

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nant deux noms différens à la même divinité, & qu'ils réveroient Neptune fous le titre de roi; même l'ancienne monnoie de ce peuple avoit d'un côté un trident & de l'au tre une tête de Minerve. A Althépus fuccéda Saron; celuici, fuivant la tradition, bâtit un temple à Diane Saronide, dans un lieu où les eaux de la mer forment un marécage ; auffi l'appelloit-on le marais Phœbéen. Depuis Saron, on ignoroit la fuite des rois jusqu'à Hypérétés & à Antha, fils de Neptune & d'Alcyone, fille d'Atlas. Ce furent eux qui bâtirent dans le pays les villes d'Hypérée & d'Anthée. Enfuite Aëtius, fils d'Antha, ayant fuccédé à fon pere & à fon oncle, changea le nom d'une de ces villes, & voulut qu'elle s'appellât Pofidonia; mais Troezen & Pitthée étant venus chez Aëtius, le pays eut trois rois; & bientôt les deux fils de Pelops devinrent les plus puiffans. Ce qui le prouve, c'eft que Pitthée, après la mort de Troezen joignant enfemble Hypérée & Anthée, de ces deux villes n'en fit qu'une feule, qu'il appella Troezène du nom de fon frere. Plufieurs années après, les descendans d'Aëtius, fils d'Antha, ayant eu ordre de conduire des colonies en divers lieux, allerent fonder Mynde & Halicarnaffe dans la Carie. Pour les fils de Troezen, Anaphlyftus & Sphettus, ils fe transplanterent en Attique, où ils donnerent leurs noms à deux bourgades. Après le retour des Héraclides dans le Péloponnée, les Troezéniens reçurent les Doriens dans Troezène, je veux dire ceux des Argiens, qui y voulurent venir demeurer; ils fe fouvenoient qu'ils avoient été foumis eux-mêmes à la domination d'Argos; car Homere, dans fon dénombrement, dit qu'ils obéisfoient à Dioméde. Or Dioméde & Euryalus, fils de Meciftée, après avoir pris la tutelle de Cyanippe, fils d'Egialée, conduifirent les Argiens à Troye. Quant à Sthénelus, il étoit d'une naiffance beaucoup plus illuftre, & de la race de ceux qu'on nommoit Anaxagorides, c'eft pourquoi l'empire d'Argos lui appartenoit. Voilà ce que l'hiftoire nous apprend des Troezéniens. On pourroit ajouter qu'ils ont envoyé plufieurs autres colonies en différens lieux.

2. TROEZEN, ville du Péloponnése, dans la Messénie. Ptolomée, l. 3, c. 16, la marque dans les terres. Ortélius dit que cette ville eft nommée Trezina par Niger, & Trizen par Plethon.

3. TROEZEN, ville dont parle Stace, au livre quatriéme de fa Thébaïde. Ortélius dit que Placidus en fait une ville de la Theffalie, & foupçonne que ce pourroit être une erreur. Il n'y a point de doute à cela; l'erreur est manifefte. Stace nomme Troezen avec d'autres villes du Péloponnéfe, & la furnomme Theseïa ; c'en eft affez pour dire qu'il entend parler de la ville de Troezen dans l'Argolide:

..... Dederat nec non focer ipfe regendas.
Egion, Aranenque & quas Thefeia Troezen.
Addit opes, ne rura movens inglorius iret
Agmina, neu raptos Patria fentiret honores.

TROEZENA. Voyez TROEZEN, 1°. I.

TROEZENE, ville de l'Afie mineure, dans la Carie, felon Pline, l. 5, c. 29. Elle avoit pris fon nom des Troezéniens, qui, à ce que dit Strabon, 1. 14, p. 656, habiterent autrefois dans la Carie.

TROFFELACH, bourg d'Allemagne, dans la haute Stirie, près de la riviere de Gouff, à un mille de Leubin. * Zeyler, Topog. Stir. p. 85.

TROFINIANENSIS ou TROFIMIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Hilarinus dans la notice des évêchés d'Afrique, & Probantius dans la conférence de Carthage, no. 133.

TROGILIA MICALES ou TROGILION, lieu dont parle Etienne le géographe. Ortélius croit que c'eft le promon toire MYCALE, qu'Hérodote, l. 9, no. 89, met dans l'lonie. Il croit auffi que c'eft le promontoire Trogilium ou Trogylium, que Ptolomée, l. 5, c. 2, marque entre Ephése & l'embouchure du Méandre, & devant lequel Strabon l. 14, p. 636, dit qu'il y avoit une ifle de même nom. S. Luc, act. c. 20, parle de ce promontoire. Pline dit qu'il y avoit trois ifles Trogiles, Pifon, Argennon & Sana

tion.

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c. 23. Il y avoit, dit Clavier, un village fur le bord de la mer nommé TROGYLUS, & fes habitans étoient appellés TROGILII. Thucydide, l. 6, p. 413 & 483, & l. 7, p. 490, parle du lieu nommé Trogylus qu'il place auffi au voisinage de la ville de Syracufe. Je ne fais ce qui a porté Etienne le géographe à faire de TROGILUS une contrée de la Sicile. TROGILUS, contrée de la Macédoine, felon Etienne le géographe.

TROGITIS, marais de la Lycaonie. Strabon, 1. 12, p. 568, l'appelle petit en comparaifon de celui de Coralis, & le met au voifinage de la ville d'Iconium.

que,

TROGLODYTES, peuples ainfi nommés à caufe des cavernes où ils faifoient leur demeure. Leur nom étoit for. mé de Teárn, foramen, & de dús ou do, fubeo. On trouve des peuples de ce nom dans l'Egypte, fur le golfe Arabi dans la Palestine, dans l'Ammoniaque, canton de la Marmarique, dans l'Orient & dans la Scythie. Ceux néanmoins qui habitoient fur le golfe Arabique étoient les plus confidérables, & ce font ceux-là que l'on entend le plus ordinairement fous le nom de Troglodytes. Les auteurs anciens ne conviennent pas fur les bornes de leur pays. Stra bon, 4. 16, commence la Troglodytique dans la partie la plus enfoncée du golfe: Ab Heroum urbe navigantibus juxta Troglodyticam. Ptolomée, l. 4, c. 8, appelle Troglodytique tout le rivage le long des golfes Arabique & Avalite. Pline, l. 6, c. 29, paroît avoir été du même sentiment; car il dit que Ptolomée Philadelphe, qui, le premier fubjugua la Troglodytique, y bâtit la ville d'Arfinoé, qu'il appella ainfi du nom de fa fœur, & donna le nom de Prolomée au fleuve qui arrofe cette ville, ce que Pline n'auroit pas dit s'il n'avoit cru qu'Arfinoé qui étoit au fond du golfe, fût dans la Troglodytique; cependant il y en a qui reculent les Troglodytes au-delà du tropique du cancer, & qui les mettent au nombre des peuples qui ont leur ombre des deux côtés; car, felon Pline, .2, . 74, Eratosthène dir que, dans toute la Troglodytique, les peuples ont trois mois de l'année leur ombre contraire à ce qu'ils ont coutu me de l'avoir dans le refte du tems; & une ancienne carte dreffée fur les degrés de longitude & de latitude marqués par Ptolomée, étend la Troglodytique depuis le Tropique jusqu'au golfe Avalite & au-delà. Pour accorder tout, il faut dire que dans un fens étendu, le pays des Troglodytes comprenoit toute la côte occidentale du golfe Arabique, & que dans un fens plus étroit, il ne comprenoit que la partie de cette côte, depuis la ville de Bérénice que Pline, l. 2, 6.73, appelle ville des Troglodytes ou depuis le Tropique jusqu'au détroit, ou jusqu'au golfe Avalite.* Cellar. Geogr. ant. l. 4, c. I.

L'Ecriture fainte ne parle des Troglodytes qu'au fecond livre des Paralipoménes, c. 12, v. 3. Lybies & Troglodyte & Ethiopes, l'hébreu: Les Lubims, les Suchims & les Chuschims. La plupart des interprétes, dit dom Calmer, Dict. font perfuadés que Suchim fignifie véritablement les Troglodytes. On peut voir à ce fujet Bochart, l. 4, c. 29. Phaleg, où il montre que Sucha en hébreu fignifie un trou ou une caverne, & que Pline place la ville de Sucha fur le bord de la mer Rouge, dans le pays des Troglodytes. Grotius & quelques autres aiment mieux croire que les Suchims dont parlent les Paralipoménes, & qui étoient dans l'armée de Sefac, roi d'Egypte, fignifient des peuples qui demeurent fous des tentes comme les Arabes Scénites. li y avoit beaucoup de ces Arabes dans l'Arabie Pétrée, & aux environs de l'Egypte ; ils ne prenoient pas la peine de culti ver la terre, ni de bâtir des maifons.

Les Troglodytes, felon Strabon, L. 16, p. 775, s'appliquoient à élever du bétail; ils avoient plufieurs tyrans parmi eux. Leurs femmes & leurs enfans étoient en commun, fi ce n'eft les femmes des tyrans ; & celui qui en corrompoir une étoit condamné à l'amende d'une brebis. Les Troglodytes combattoient fouvent pour les pâturages; ils commençoient d'abord le combat avec les mains, en venoient enfuite aux pierres ; & lorsqu'il y avoit quelqu'un de bleflé, ils avoient recours aux fleches & aux épées; alors les femmes s'avançoient au milieu d'eux, & par leurs prieres les engageoient à faire la paix. Ils fe nourriffoient de chair qu'ils piloient avec les os, cnveloppant le tout dans une peau & le faifant rôtir. Ils vivoient auffi de fang & de lait mêlés enfemble. Pline dit qu'ils fe nourriffoient encore de ferpens. lls alloient tout nuds, portant feulement une peau qui leur couvroit le milieu du corps, & pratiquoicut

la circoncifion comme les Egyptiens. Quelques-uns d'entre cux enterroient leurs morts avec des cérémonies extraordinaires ; ils hoient la tête du mort à fes pieds & le portoient, ainfi ramalle, joyeux & riants, fur quelque colline, cù chacun lui jettoit des pierres jusqu'à ce qu'ils ne viffent plus de figure d'homme; ils partoient enfuite, après avoir mis la corne d'une chevre au deffus du lieu où le mort étoit enfeveli. Quand ils marchoient la nuit, ils attachoient des clochettes au cou de leurs animaux mâles, afin d'épouvanter, les bêtes farouches par ce bruit. Quand ils s'arrêtoient, ils allumoient du feu, veilloient autour de leurs troupeaux & chantoient à leur mode des chanfons de leur pays.

TROGMADORUM, ville dont il eft parlé dans le concile de Chalcédoine, où son évêque eft nommé Cyriaque. Ortelius croit que cette ville étoit dans l'Alie mineure, & que ce pourroit être celle des Trocmi, appellés par quelques-uns Trogmi.

TROGNON, prévôté dans le duché de Lorraine, du diocèle de Verdun, au fud eft de cette ville, & au midi d'Hatton le-Chatel. Cette prévôté étoit autrefois un fief lige de l'églife & de l'évêque de Verdun, dont les comtes de Bar leur faifoient hommage d'hoirs en hoirs. Le dernier hommage qu'ils ont fait eft de l'an 1399; depuis ce tems, ni les ducs de Bar, ni les ducs de Lorraine ne le font plus foumis à ce devoir. TROGYLIUM. Voyez TROGILIA-MICALES. TROI. Voyez TAURISCI.

1. TROIA. Voyez TROYE.

2. TROIA, village de l'Attique. Etienne le géographe dit qu'on le nommoit de fon tems XYPETE.

3. TROIA, ville de la Chaonie, dans la Ceftrie, felon Etienne le géographe. Virgile, Eneid. 1. 3, v. 349, parle de cette ville & la furnomme la petite.

4.

TROIA, ville d'Egypte, felon Etienne le géographe. Strabon, I. 17, p. 809, ne lui donne que le titre de village, & le place au voifinage du mont Troïeus; il dic que c'étoit l'ancienne habitation des Troyens, qui fuivirent Ménélais dans fa captivité, & qui s'établirent dans ce lieu.

5. TROIA, ville de la Cilicie. C'eft Etienne le géographe qui en fait mention au mot Thebe.

6. TROIA, ville d'Italie. Etienne le géographe la met au fond du golfe Adriatique, chez les Venétes. Tite Live, l. 1, c. 1, n'en fait pas une ville, il dit feulement qu'on donna le nom de TROIA au lieu où Antenor & fes compagnons débarquerent dans ce quartier.

7. TROIA, lieu d'Italie, dans le territoire de la ville de Laurentum, felon Tite-Live, qui dit qu'on donna ce nom à l'endroit où Enée prit terre en arrivant en Italie. Feftus, 1.1, voc. Troia, dit auffi la même chofe. Denis d'Halicarnaffe met ce lieu à quatre ftades de la mer ; & fi nous en croyons Ifacius, in Lycoph. ce lieu nommé Troja & Laurentum font deux mots fynonymes.

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8. TROIA, ville d'Italie, (a) au royaume de Naples dans la Capitanate, fur le Chilaro, près de l'Apennin, environ à dix milles au nord occidental de Bovino. Corneille dit que cette ville eft bordée de la iner de deux côtés ; il ne lui en auroit guères plus couté de dire de quatre côtés ; à la vérité les bordures feroient un peu grandes; car la côte dont Troja approche le plus en eft à plus de vingt-cinq milles. Si Corneille appelle cela être bordé de la mer, il y auroit à ce compte bien des villes maritimes. La ville de Troia (b) fut bâtie l'an 1008, des ruines d'Aeça ou d'Aecanum, ou peut-être Eclanum, ville de l'Apouille qu'on voit dès l'an soo. L'évêché de Troia eft dans la province de Manfredonia, mais exemt. (a) Magin, Carte de la Capitanate. (b) Commainville, Table des évêchés.

9. TROIA, ifle d'Italie, fur la côte de Toscane, à l'entrée du golfe de Piombino, à la droite, au nord oriental de l'ifle d'Elbe, & à l'orient méridional de Piombino.

TROIAS, village de la Natolie, dans le pays d'Aidinzie ou petite Aidine, près du cap janifleri, où étoit l'ancienne ville Sigée. Ce font les Grecs qui nomment ainfi ce village; il conferve en quelque maniere le nom de l'ancienne ville de Troye, qui n'étoit pas fort éloignée de ce lieu. Le village Troias peut contenir environ trois cents feux; tous les habitans font Grecs, & vivent de la vente de leurs denrées, qui font bleds, vins, fafrans, melons & autres fruits; ils élevent beaucoup de volaille, & tout le donne à fort bon com pte.* Spon, Voyage de l'Archipel, 1. 2, p. 20. Toine V. RRrrrr

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