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ration; ils leur nettoient la tête, cheveu à cheveu, & la barbe poil à poil; ils leur mettent le bec dans la bouche & dans les oreilles, sans leur faire aucun mal; mais fi les étrangers s'approchent d'eux, ces animaux les piquent & les mordent, comme feroient des chiens en colere. On voit ensuite le chenil où les chiens sont attachés chacun à part, & chacun a fon maître particulier qui l'instruit, foit pour la chaffe, soit pour d'autres exercices. En sortant de l'appartement du palais par une porte étroite, & sur un pont de pierres, on va à la ménagerie, où il y a une grande quantité de canards, semblables à ceux de Hollande, hormis qu'ils font un peu plus gros & blancs pour la plupart. De ce lieu, on passe, par une porte étroite, dans l'appartement des quatre femmes légitimes, qui sont toutes fervies par des vieilles esclaves. En pallant par une autre petite porte, on entre dans un lieu séparé par une muraille, qui est l'appartement des concubines du roi; leurs chambres font autour de cette muraille de séparation, & les moindres fervent celles qui font les plus considérables, c'est-à-dire, selon la part qu'elles ont dans les bonnes graces du roi. De cet appartement, on passe encore dans un autre, qui est ausli occupé par des concubines, car il peut bien y en avoir trois cents. Il est permis à peu de personnes d'entrer dans la chambre des tourterelles, où couche le roi. Le lit, ou ce qui tient lieu de lit, est en forme d'autel, de pierres grises, qui font taillées & ornées de sculpture en dehors. Le haut est un peu plus large que le bas & de la même pierre, afin d'étre plus frais. Par-dessus on étend une coite ou matelas d'étoffe de soie rempli d'ouate, avec des coussins de même. Les tourterelles, qui donnent le nom à la chambre, sont dans des cages suspendues, & les perchoirs sont des boules de verre de diverses couleurs, enfilées dans des batons, ce qui forme un objet assez agréable. Le lit du roi est tout entouré de ces cages. Quant aux écuries, elles font au nombre de sept, dans chacune desquelles il n'y a qu'un seul cheval attaché ; elles ne sont fermées, par les côtés, que par des batons ou perches, qui prennent du haut en bas, & au-deslous, il y a des treillis par où palle l'ordure des chevaux, qu'on emporte auffi-tôt, de forte qu'il y a bien des maisons dans la ville qui ne sont pas tenues si proprement que ces écuries.

le

TUBANTES, peuples de la basse Germanie, au-delà du Rhin, connus de Strabon, 1. 7 sous le nom de TUBANTII, & de Ptolomée, 1.2,c. 11, sous celui de TUBANTI. Alting, Notit. Batavia & Frifia ant. p. 125, croit que nom germain étoit Tho Benten, & qu'il leur avoit été donné, parce que c'étoit une troupe de gens qui changeoient souvent de demeure, ce qu'on appelle encore aujourd'hui Bende ou Bande. Cluvier, Geogr. ant. l. 3, c. 12, a prouvé que les TUBANTES avoient habité d'abord dans les pays appellés aujourd'hui les comtés de Ravensberg & de Lippe, & le village de Bentdorp pourroit bien retenir le nom de ces anciens habitans. De ce pays-là, ils passerent dans les terres qui font entre le Rhin & la Sala, & que les Romains, avec le secours des Tenteri & des Ufipii, enleverent aux Ménapiens & abandonne rent à leurs foldats. Ces terres étoient sans doute alors vacantes; car Tacite, ann. l. 3, c. 11 & 56, dit que les Chamaves, qui ne faisoient que de les occuper, les avoient aussi-tôt laissées. On pourroit ajouter comme une nouvelle preuve, que le village de Bentkamp conserve la mémoire de leur nom. La raison que donne Cluvier, pour révoquer en doute cette migration des Tubantes, n'est d'aucune folidité. Il prétend que Tacite ne fait chasser les Ménapiens par les Ufipiens, qu'après que les Tubantes eurent habité ces terres; mais il est aisé de répondre que Tacite, dans cet endroit, n'entend point parler de ce qui se passa avant Céfar, & qu'il raconte seulement ce qui se passa dans ce quartier, après qu'il eut été abandonné aux Holdats romains, & toutes les fois qu'ils s'en éloignerent. En effet, il donne entendre que la premiere fois le pays fut occupé par les Chamaves, ensuite par les Tubantes, puis par les Ufipiens, après cela par les Frisons, & enfin par les Ampsibariens. Ainsi Cluvier a eu grand tort de croire que Tacite s'étoit trompé en cette occasion. Nous voyons encore dans cet ancien historien, que les Tubantes, contraints de quitter ce pays, furent chercher une nouvelle demeure chez les Ufipiens & les Cattes, vers les sources de la Lippe, où l'on trouve des traces de leur

nom dans le village de Bentesld. Il est à croire qu'après la défaite des Marses & des Bructeres, les Tubantes allerent occuper une partie de leur pays sur les deux bords de la riviere de Wecht, avant que les Chamaves & les Ampsibariens s'y fussent établis. Trop de lieux portent dans ce quartier le nom de ces peuples, pour qu'on puiffe douter qu'ils y ayent fait quelque demeure. On y voit BENTLAGE, qui signifie le camp des Tubantes, BENTHEM, la demeure des Tubantes, outre BENTLO, BENTINGE, BENTE, & peut-être encore quelques autres. Tout cela porte Alting à conclure que les Tubantes ont habité tout le pays qui est entre l'Ems & le comté de Bentheim, y compris ce comté & la seconde Salique (Salland) ou cette partie de l'Ovel-Issel, appellée aujourd'hui Twente, du nom de ces peuples. C'est peut-être la raison pourquoi, dans la notice des dignités de l'Empire, De Mag. Ped. occ. & de com. Illyr. les Tubantes sont joints avec les Saliens. Du reste, on ne trouve point que les Tubantes se soient depuis transportés ailleurs, à moins qu'ils ne soient entrés dans l'alliance des Francs, alliance qui a pu faire perdre leur nom comme ceux de tant d'autres peuples. D'Audifret a cru, sur les anciens itinéraires, que Żuol devoit être leur demeure, & fur ce qu'Appien en dit, Cluvier a cru que c'étoit Doefbourg.

TUBERNIS, ancienne ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane.

TUBERO, fleuve d'Asie, selon Pomponius Mela, 13, c. 7. Voyez TONDEROS.

TUBERY, abbaye de France, dans le Languedoc, au diocese d'Agde, sous la régle de saint Benoît. Elle porte le nom du martyr saint Tibere, qui fut martyrifé & enterré dans ce lieu, avec quelques compagnons, du tems de l'empereur Dioclétien. Le lieu s'appelloit auparavant Cefsferon ou Ceffarion. Cette abbaye est située entre Agde & Pezenas, à cinq lieues de Beziers. * Baillet, Topogr. des saints, p. 508.

TUBIANÉENS qu TUBIÉNIENS. Ce font les mêmes que les TUBINS dont il est parlé dans le premier livre des Machabées, cap. 5, 13, & les mêmes que les peuples du pays de Tob, au nord de la Batanée. Voyez l'article Тов.

car,

TUBIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, où Felix est qualifié episcopus Tubienfis. Cet évêché étoit dans la Mauritanie Sitifense; selon le recueil des canons de l'église d'Afrique, les députés de la Mauritanie Sitifense se plaignirent au concile de Carthage, tenu en 397, de Cresconius, évêque de Villa Regia, dans la Numidie, qui s'étoit emparé de l'évêché dont il est ici question. Ce siége étoit donc dans la Mauritanie Sitifense & aux confins de la Numidie.

TUBIN. Voyez TUBIANÉENS.

TUBINGEN, ville d'Allemagne, dans le duché de Wirtenberg. C'étoit autrefois AUGUSTA, ville de Germanie, dans la Souabe. On ignore le nom de l'endroit. Ce fut Antonin Caracalla qui lui donna le nom d'Augusta, qu'elle porte encore en latin. C'est par une ancienne inscription qu'on a connu la premiere antiquité de cette ville. Ayant été détruite, elle fut rebâtie en 499, à ce que l'on croit. Située sur un terrein inégal, proche le Necker, qu'on y passe sur un pont de pierres, elle est à un mille d'Allemagne de Rotembourg; à deux de Rentlingen, au couchant; à douze d'Ulm, au couchant aussi; & à cinq milles de Stutgard au midi. Elle a eu, pendant plusieurs siècles, des comtes; mais l'an 1301, ou felon d'autres 1342, les freres Godefroi & Guillaume, comtes de Tubingue, la vendirent, avec le château & toutes les dépendances, à la maison de Wirtenberg, pour cinq mille huit cents cinquante-sept florins & quatre fols. L'an 1482, elle fut agrandie de beaucoup, & mieux bâtie, à cause de l'université que le duc de Wirtenberg, Ewerard le Barbu, y avoit établie en 1477, & à laquelle il avoit accordé de beaux priviléges. Le chancelier exerce la jurisdiction sur les habitans des terres & village de l'université, même sur ceux de la ville, qui ont du rapport à l'université, comme libraires, relieurs de livres, &c. & son pouvoir s'étend sur la vie comme sur les biens; elle a toujours eu des professeurs célébres. Son premier recteur fut le fameux hiftorien Jean Naucler. La ville de Tubingen est gouvernée par deux baillis, le grand

Tome V.

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& le perit. Après eux, il y a deux bourgmestres, puis les juges receveurs, & dix curateurs; ce qui conftitue le magiftrat. Le temple principal est grand. Treize tombeaux de pierre, des anciens ducs & duchetses, sont ce qu'on y voit de plus remarquable: il y en a deux fort élevés, & enrichis de statues & de bas-reliefs; les autres font plus bas & moins magnifiques. En sortant de la ville, on palle par la grande place, où il y a une fontaine. Du milieu du baslin s'élève une aiguille de pierre, ornée de plusieurs figures, aussi de pierre, qui sont fort bien travaillées, & qui ont chacune leur jet d'eau. La maison de ville borde un des côtés de la place. On y voit une horloge, qui mérite les regards des curieux. Le territoire de Tubingen est diversifié par des vignobles, des jardins, des prés, des terres labourables, des montagnes & des vallées. * Baudrand, édit. 1632. Zeyler, Topogr. Suev. p. 74 & feq. Corn. Dict. Mémoires & plans géographiques.

TUBINIENSIS ou TUBUNIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme l'évêque de ce siége Reparatus. Dans la conférence de Carthage, Cresconius est qualifié episcopus ecclefia Tubinienfis; & entre les fignatures des évêques qui affifterent au concile de Carthage sous faint Cyprien, on trouve celle de Nemesianus à Tabunis. Saint Augustin epift. 220, eut, à Tabuna, une conférence avec le comte Boniface, qui souhaitoit d'embrasler la vie monattique.

TUBORICUM. Voyez TRITIUM. TUBULBACENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque est nommé Terentianus, dans la notice des évêchés d'Afrique, & Januarius, dans la conférence de Carthage, no. 126.

TUBUNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césarienfe. La notice des évêchés de cette province dit que ce siége étoit vacant. C'est sans doute la même ville que Prolomée appelle Thubuna....

TUBUNIS, TUBUNIENSIS OU TUBINIENSIS. Voyez TUBINIENSIS.

TUBURBITANORUM-MAJORUM, fiége épiscopal d'Afrique, apparemment dans la province Proconsulaire, comme le fiége est appellé Tuburbitanorum Minorum; car les villes de même nom, dont l'une est appellée grande & l'autre petite, font ordinairement voisines. Dans la conférence de Carthage, Cyprianus est qualifié episcopus plebis Tuburbitanorum Majorum. Voyez l'article suivant. Parmi les fouscriptions des évêques d'Afrique, qui assisterent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Faustus episcopus de civitate Tuborbitana. Dans le concile de Latran, tentt Lous le pape Martin, Germanus episcopus sancta ecclefia Ciumtuturbo souscrivit la lettre synodique des peres de la province Proconfulaire. Il y avoit fur l'original Civ. M. Tuturbo, c'est-à-dire, civitatis Majoris Tuturbitana. Le copiste, par ignorance ou par abstraction, n'en a fait qu'un seul mot Ciumtuturbo, Elle étoit épiscopale dès le tems de faint Cyprien, qui étoit fort uni avec son évêque Sedatus. Elle étoit surnommée Licernaria, pour être distinguée d'une autre ville qu'on appelloit Tuburbo Minus, ou la petite Tuburbe, dans la même province. Sainte Perpétue & fainte Félicité, avec les compagnons de leur martyre, étoient de cette ville, du tems de l'empereur Sévere, cinquante ans ayant faint Cyprien. Les martyres Tuburbitaines ont pris, leur nom de cette ville; c'étoit fainte Maxime, sainte Donatille & fainte Seconde. Saint Fauste, évêque de Tuburbe, travailla beaucoup contre les donatistes sous Constantin. Il assista au concile d'Arles en 314. Saint Serf ou Serve, martyr au cinquiéme siècle, sous Huneric, roi des Vandales, étoit de la grande Tuburbe. * Baillet, Topogr. des saints, p. 509.

TUBURBITANORUM MINORUM, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. Son évêque est nommé Victor, dans la conférence de Carthage, n. 133.

arthage, RBIUM;

Il y avoit en Afrique deux villes appellées TUBURBIUM; Pune furnommée la grande, & l'autre la petite. Ces deux villes étoient de la province Proconfulaire. La notice des évêchés d'Afrique n'en connoît qu'une, dont elle nomme l'évêque Benenatus TUBURBITENSIS.

TUBURNICENSIS, siége épiscopal d'Afrique. La notice des évêchés d'Afrique nomme son évêque Æneas. La conférence de Carthage, no. 205, donne le même nom à l'é

vêque de ce siége, & le qualifie episcopus à Tuburnice. Cet évêché étoit dans la province Proconfulaire, car Crescens Dei gratia, Dei episcopus fancta ecclesia Tiburnicensis, souscrivit à la lettre synodique des peres de cette province, dans le concile de Latran, sous le pape Martin. Il y a apparence que c'est cette ville qui est nommée Tiburnica par Ptolomée ; il la place pourtant dans la Numidie.

TUBURSICENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme son évêque Frumentius. Dans la conference de Carthage, no, 143, l'évêque de ce siége est appellé Maurentius episcopus ecclefia Tuburficensis. Cette ville étoit voifine de Tagaste, comme on le voit dans la cent soixantetroisiéme lettre de S. Auguftin.

TUBURSICUBURENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Son évêque est nonime Servus Dei, episcopus plebis Tubursicuburenfis. Saint Auguftum, 1.3, contr. Cresc, en fait aufli mention en ces termes: Episcopus catholicus à Tiburficubure Servus nomine; & il paroit, par le concile de Carthage, tenu sous Boniface, que cette ville étoit de la province Proconfu laire. Reparatus, episcopus Tuburficuburensis, souscrivit à ce concile, avec les autres évêques de la même pro

vince.

TUBUSICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêques de cette province, qui fournit Frumentius, évêque de ce lieu. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 870.

TUBUSUBDITANUS, à TUBUSUBTU OU THUGUSUBDITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense. La notice des évêchés de cette province appelle l'évêque de ce sfiége Maximus, & dans la conférence de Carthage, Florentinus est qualifié episcopus à Tubufubru.

TUCA, ville que Dion Caffius, l. 48, p. 369, semble mettre dans l'Afrique. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la même que Tucca. Voyez ce mot.

TUCABATH, ville de la Lybie intérieure, selon Ptolomée, 1.4, c. 6.

TUCABORENSIS, siége épiscopal d'Afrique; il étoit de la province Proconsulaire, car la fignature de Stephanus episcopus Tucaborienfis, se trouve parmi celle des peres de cette province, au bas de leur lettre synodique, dans le concile de Latran. L'évêque Fortunatus, à Tuccabori, assista au concile de Carthage, tenu sous faint Cyprien, & Megasius, episcopus Tucaborenfis, souscrivit dans la conférence de Carthage, no. 208.

TUCANG, ville de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Chingan, dixiéme métropole de la province. Elle est de 12d 10 plus occidentale que Pekin, sous les 24d o' de latitude. * Atlas Sinenfis. TUCCA ou TUCCA. Voyez TUCCENSIS. TUCCABEL, ville de l'Amérique méridionale, entre les illes de la Mocha & de Sainte-Marie, dans le continent du Chili. Olivier de Noort, dans son voyage autour du monde, dit qu'il y a très-peu de rade devant cette ville; mais que comme la côte est unie, on y peut aisément ancrer. Les Indiens, ajoute-t-il, sont demeurés en pollesfion de cette place, & la gardent avec tant de courage & de soin, qu'aucun Espagnol ne peut y avoir accès. * Voyage de la compagnie des Indes orientales, t. 3, p. 65, édir. de Rouen.

1. TUCCENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Il en est fait mention dans la conférence de Carthage, n. 130, où Sabinus eft qualifié episcopus Tuccenfis, Il ne faut pas confondre ce lieu avec la ville Tuata de la Mauritanie Sitifense, ni avec une autre ville de même nom dans la Byzacène.

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2. TUCCENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Son évêque est appellé Sabinus episcopus Tuccenfis dans la conférence de Carthage, no. 130. Le nom de la ville étoit Tucca. Il ne faut pas la confondre avec TUCCA ville de la Mauritanie Sitifense, ni avec une autre ville de même nom dans la Byzacène. Celle dont nous parlons, avant que d'être épiscopale, étoit du dio

cèse de Mila.

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3. TUCCENSIS Ou THUCCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense, selon la notice des évêchés de cette province, où son évêque eft nommé Uzulus.

TUCCI, ancienne ville de l'Espagne Bétique, que Ptolomée, 1.2, 6.4, place dans le pays des Turdules. C'est la même à laquelle Pline, 1.3, 6.1, donne le surnom de GEMELLA AUGUSTA. On en a la preuve dans une ancienne inscription, qui porte: COL. AUG. GEMELLA TUCCITANA. Elle est nommée, dans une médaille rapportée par Goltzius: COL. AUG. GEMELLA LEG. XXV. Quelques-uns veulent que ce soit MARTOS. Strabon, 1.3, 6. 141, la place dans la Bérique, & la nomme simplement Tucis. Voyez MARTOS & AUGUSTA GEMELLA. * Baudrand, éd. 1682.

TUCCITORA, village que Ptolomée, 1.4,0.5, place dans le nome de la Libye.

TUCCKELHAUSEN, chartreuse d'Allemagne, dans la Franconie, au diocèse & à trois lieues de Wurtzbourg.

TUCHAN, petite ville de France, dans le Languedoc, au diocèse de Narbonne, dans le pays de Termenois.

TUCHANG, ville la Chine, dans la province de Kiansi, au département de Nankang, quatriéme métropole de la province. Elle est de od 54' plus occidentale que Pekin, sous les 30d s' de latitude. * Atlas Sinenfis.

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TUCHO, ville la Chine, dans la province de Queicheu, où elle a le rang de huitiéme métropole. Elle est de 10d 3' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 55' de latitude. Le territoire de cette ville est voisin de la province de Quangsi, dont les Chinois le disent être les dents & les lévres, à cause que, par ses montagnes & par ses fortifications naturelles, il entoure & défend partie de cette province. La ville de Tucho est bâtie sur la rive occidentale du fleuve Co. Les montagnards de ces quartiers font beaucoup plus traitables que les autres; cependant, ils seroient de dangereux ennemis, car il n'y a pas d'hommes plus braves ni plus intrépides. On compte, dans le département de Tucho, trois villes & neuf forteresses, qui sont ;

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TUCIS Voyez Tucci.

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TUCKEN ou TUGGEN, bourg de Suifle, au canton de Schwitz, sur le bord de la riviere Lint. Il paroît, par la vie de saint Gall, écrite par Walafridus Strabo, moine de saint Gall, & écrivain du neuviéme fiécle, que dans le septiéme siécle ce bourg étoit au bord du lac de Zurich; le lac, par la suite des tems, s'est tellement retiré, qu'aujourd'hui Tucken en est éloignée de deux milles d'Italie. *Etat & délices de la Suisse, t. 2, p. 437.

TUCO, ville de la Chine, dans la province de Xensi, au département de Jengan, huitiéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 6d 35', par les 39a 17' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUCUBI, selon l'Itinéraire d'Antonin, ancienne ville de la Lufitanie. C'est la même que Tacubis de Ptolomée. Voyez ce mot.

TUCULULA, bourgade de l'Amérique septentrionale, au Mexique, dans le gouvernement de Guaxaca. Elle est à deux lieues au midi oriental du bourg de Castla, & paffe pour être riche en veines d'or. Elle ne manque pas non plus de fruits; mais elle est si sujette aux tremblemens de terre, que les habitans sont contraints de demeurer dans des cases basses, qu'ils nomment Bohios, faites de gazon & couvertes de paille. Ils sont près de la mer du Sud, & ils peuvent entendre facilement le bruit de ses flots. * De Laet, Description des Indes occidentales, 1.5, c. 5.

TUCULUS, lieu de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Carthage à Alexandrie, entre Digdica & Banadedari, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du second. Quelques manuscrits, au lieu de Tuculus, lisent

TUGULUS.

TUCUMAN, province de l'Amérique méridionale, située entre les 23 & les 32d de latitude australe. Elle est bornée à l'orient par la province de Chaco, à l'occident par les montagnes du Pérou & du Chili, au fud

onest, par la province de Cuyo, qui est du royaume de Chili, au nord & au nord-ouest par les provinces des Chicas & des Chercas, au nord & au nord-est par la province de Santa Cruz de la Sierra, & par le pays des Chiquites: au midi, elle n'a point de limites réglées. Sa figure approche de celle d'un cône, dont la pointe est fous le tropique. Plus on y approche du tropique, & plus il y fait froid, ce qui vient qu'il y a, de ce côté là, une très-longue chaîne de montagnes, dont la plupart font très-hautes. Le nom, que porte cette province, est celui des premiers de ses habitans naturels, que les Espagnols rencontrerent en venant du Pérou. Les autres peuples les plus connus, qu'on y a trouvés, sont les Diaguites, au midi, & les Calchaquis, habitans d'une vallée qui porte leur nom, & qui est au bas de la Cordilliere du Pérou. Ceux qui occupent la partie septentrionale, sont au milieu de marais, qui leur fourniffent beaucoup de poislons : les nations méridionales sont errantes dans de vastes campagnes, où la chasse leur fournit de quoi vivre. Dans le milieu des terres, & vers le nord, il y a des nations qui n'ont point d'autres retraites que des grottes creusées sous terre, où l'on ne voit presque jamais la lumiere du jour. Les plus voisines du Pérou ont des bourgades, & ne paroissoient pas si dénuées des commodités de la vie: quelques unes avoient du cuivre & de l'argent, qu'ils tiroient de la province des Chercas; mais dont elles paroissoient faire affez peu de cas.

Il y a, dans cette province, des brebis, de la grandeur d'un petit chameau, & qui servent de bêtes de charge: leur laine est très-fine, & on en fait des étoffes qu'on prendroit pour des étoffes de soie. Les lions & les tigres y font fort communs en quelques endroits; mais les premiers sont petits, & peu à craindre: pour les tigres, ils ne font nulle part plus féroces.

Trois rivieres principales traversent cette province; l'une est appellée communément Rio Selado, l'autre Rio dolce, & la troifiéme est Rio Tercero. Quoique ces deux premieres reçoivent plusieurs petites rivieres, elles n'ont, que par intervalles, assez d'eau pour porter des pirogues. Leurs fources est dans les montagnes du Pérou. Il y en a une infinité d'autres, qui rentrent dans le sein de la terre, comme elles en sont sorties; la plupart même ont affez peu de cours, & n'ont point de noin. Quelques unes en changent à chaque bourgade qu'elles rencontrent. Il fort aussi des montagnes, & l'on trouve dans les forêts beaucoup de fontaines; & en bien des endroits on trouve des lacs & des marais ou lagunes, qui ne font jamais à sec. Toutes ces eaux rafraîchiffent l'air & fertilisent la terre; de forte qu'encore que pendant fix mois il ne pleuve jamais, la terre, imbibée d'ailleurs par les débordemens que causent les pluies continuelles, pendant les fix autres mois, y porte toutes sortes de grains & de légumes.

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Le Tucuman étoit affez peuplé, lorsque les Espagnols entrerent dans le Pérou ; & les nations les plus voifines de ce royaume, étoient soumises à l'empire des Incas. D'autres avoient des caciques, qui ne dépendoient de personne. Les peuples errans étoient séparés par familles, dont les chefs étoient fouverains.

Entre Rio dolce & Rio Salado, on pourroit recueillir beaucoup de cire & de miel, du carouge, de la cochenille & du pastel: le carouge y dure toute l'année, & quelques nations en font leur nouriture ordinaire; mais la principale richesse de ce pays, dans les premiers tems, étoit les toiles de coton; elles leur servoient même de commerce, & on en faisoit un affez grand commerce avec le Potosi. Les Espagnols nourrisloient aussi beaucoup de gros & de menu bétail, & avoient laissé devenir sauvages quelques bœufs & quelques chevaux, qui y avoient fort multiplié. Les guerres qu'ils ont eu, & qu'ils ont encore, avec les peuples du Chaco, les a réduits à une très-grande pauvreté.

Le froid est excessif, pendant l'hiver, en quelques endroits du Tucuman, & il n'est point rare d'y trouver des animaux qui en font morts. Non feulement il n'y pleut point, dans cette saison, mais on n'y voit presque jamais aucun nuage. L'approche du printems est annoncée par des pluies si fortes, que dans les villes, les rues sont comme des rivieres, & qu'à la campagne, les eaux ramallées dans les fonds, y couvrent une grande étendue de terrein. Ces pluies font accompagnées de tonnerres, d'éclairs, TTtttt ij

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& d'une grêle, qui est quelquefois de la grosseur d'un œuf de poule. L'été on y eft fi fort incommodé des punaises, que pour s'en garantir, on est obligé de coucher en plein air. Cependant, en général, le climat de cette province est allez sain. * Histoire du Paraguay du pere de

Charlevoix.

TUCUYO, ville de l'Amérique, dans la terre-ferme, au gouvernement de Venezuela, à cinquante lienes de la mer du Nord, à onze de Nova Segovia, & à quatrevingt-cinq de la métropolitaine Coro. Elle a pris fon nom de la vallée de Tucuyo, dans laquelle elle est bâtie. Cette vallée est environnée de toutes parts de montagnes: elle s'étend du nord au fud, & n'a guère qu'environ une demilieue de longueur & de largeur. Une riviere de même nom la partage presque par le milieu; & elle est sur-tout prisée, pour la bonté de fon air, comme pour l'abondance des vivres & des fruits qu'elle fournit. Les cannes de sucre y viennent fort bien, & on y cueille force coton, dont les Indiens se font des habits. La tetre porte fort bien le froment & les autres grains étrangers. On trouve, dans les champs & dans les bois, grand nombre de bêtes de chafle, & fur-tout des cerfs. Les habitans de Tucuyo s'adonnent à nourrir des vaches & des brebis, & particulierement des chevaux. Les sauvages de cette province sont de la nation de Cuicas, quoiqu'il y ait quelque différence dans le langage. C'est un peuple qui aime à combattre. Ils se servent d'arcs, de fléches, de massues & de pierres, & la plupart font mangeurs de chair humaine. Quelques-uns, qui ont été domptés par les Espagnols, vivent plus humainement, & pour tribut leur payent du maïs, qu'ils portent à la ville. * De Laet, Description des Indes occidentales, 1. 18, C. 13.

TUDÆ, ville de l'Espagne Tarragonnoise. Prolomée, 1.2, c.6, la donne aux peuples Gravii. Voyez TY DE. TUDBURY, bourg d'Angleterre, dans la province de Stafford. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1.

TUDDERT, bourg d'Allemagne, au duché de Juliers, fur le Rebecq, près de la petite ville de Sittard. On croit que c'est le THEUDURUM des anciens.

TUDE ou TUDES, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Bracara à Afturica, entre Limia & Burbida, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. Ce n'est pas là, dit Ortelius, la TUDE de Ptolomée.

TUDELA, ville d'Espagne, dans la Navarre, & la capitale d'une mérindale, qui s'étend sur la droite de l'Ebre, comprenant deux cités & vingt-deux bourgs ou villages. La ville de Tudela est située sur l'Ebre, dans l'angle que fait le Queiles en se jettant dans ce fleuve. Cette ville elt jolie, habitée par un bon nombre de noblesse, ornée de quelques beaux édifices, entourée de murailles & défendue par un château. On y compte dix paroisses, dont l'une est une église collégiale; elle a six couvens de religieux & deux de religieuses, avec un riche hôpital. C'est le chef-lieu d'une jurisdiction, qui s'étend sur deux villes & fur vingt-deux bourgs. Le patriarche Tubal la fonda, dit on, l'an du monde 1840, & l'appella de son nom Tubella. Après avoir essuyé plusieurs revers de fortune, elle vint au pouvoir des Maures, sur qui le roi Sanche Abarca la prit, & la perdit bien-tôt après. Enfin, Alfonse, roi de Navarre, & d'Aragon 1 & de Castille VII, en fit la conquête ; il la rétablit en la peuplant, & lui accordant les priviléges de Sobrarve: il la donna après, contre le gré des Aragonnois, à Roton, comte d'Alperche, François de nation, qui l'avoit aidé dans cette expédition; elle retourna bien-tôt après à la couronne. L'an 1194, le roi Sanche VII, surnommé le Fort, y fit bâtir la grande église, & fit conftruire ce fameux pont sur l'Ebre, que l'on voit encore aujourd'hui. On y tint un concile, l'an 638, contre les hérétiques Arriens. L'an 1551, on y reconnut, dans une assemblée d'état, Philippe 11 pour roi d'Espagne. Une inondation, arrivée le 18 de février l'an 1643, lui causa beaucoup de dommage, & renversa trois arches du pont. Cette ville a produit plusieurs hommes fort renommés par leur savoir & par leur bravoure. Son terrein est fertile. On y recueille d'excellent vin: elle est à quinze lieues de Sarragosse à l'occident, à quatre de Tarragone au levant d'été, & à quatre de Corella. * Rodr. Mend. Silva, Poblac, de España, p. 197.

TUDELASCA, fleuve de la Ligurie, aux environs de la ville de Gênes, selon Ortelius, qui cite une ancienne inscription fur cuivre, confervée dans cette ville:

TUDELLA, bourgade de l'Amérique, dans la terreferme, au nouveau royaume de Grenade, sur le bord de la riviere de Zarbi. Ce fut la premiere bourgade qu'habiterent les Espagnols dans les provinces des Musos & des Colymas. La proximité des montagnes, jointe à la trop grande férocité des Sauvages & à la disetre des vivres, les obligea de l'abandonner peu de tems après; & la plûpart d'entr'eux suivit le capitaine Pedro d'Orsua au voyage qu'il fit dans les provinces appellées Eldorado, à cause des mines d'or qu'on y trouve. * De Laet, Descript. des Indes occid. l. 9, c. 5.

TUDER, ville d'Italie, dans l'Umbrie citérieure, selon Strabon, 1.5, p. 227. Pline, 1.3, 6. 14, & Silius Iralicus, l. 6, v. 645, Paul diacre, l. 4, c. 8, & quelques autres auteurs du moyen âge, écrivent TUDERTUM. Ses habitans sont appellés Tudertes par Pline, 1.2, 6.57, & Tudertini, dans une ancienne inscription rapportée par Spon, p. 183. Le nom moderne de cette ville est Todi. Frontin lui donne le titre de FIDA COLONIA TUDER.

TUDERNUM, ville d'Italie, dans la Toscane, selon Ortelius, qui cite un fragment de l'itinéraire d'Antonin. Voyez SUDERNUM.

TUDERTUM. Voyez TUDER.

TUDROMIUM, nom d'un lieu que l'histoire Miscellance, 1. 22 & 23, semble placer aux environs de la Bul garie.

TUELO, riviere de Portugal, dans la province de Tra los Montes.

1. TUER, ville de l'empire ruffien, capitale de la province de même nom, dans la Ruffie Moscovite, au duché de Tuer, au confluent de la Tuertza & du Volga, qui est déja si large, dans cet endroit, qu'on est obligé de le passer dans un bac. Cette ville est bâtie fur la pente d'une colline, & prend son nom de la riviere Tuertza, qui se jette dans le Volga, à cinquante mille pas au-dessous de sa source. Elle a un château ancien bien fortifié, où demeure le gouverneur. Cette ville a environ deux mille maisons, dix églises & quelques couvents. Elle a été bâtie par Jeroflas Svelodus, grand duc de Moscovie. Cette ville avoit autrefois sa monnoie d'argent particuliere, de même valeur que celle de Moscou. (*) De l'Isle, Atlas. (b) Olea rius, Voyage de Moscovie, l. 1.

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2. TUER, duché de l'empire russien, dans la Ruffie Moscovite. Il est borné au nord & au couchant par le duché de la grande Novogorod, à l'orient par le duché de Rostow, au midi par le duché de Moscou & par la province de Rzeva. Il prend le nom de sa capitale, qui prend le sien de la riviere de Tuertza. Ses principaux lieux font:

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Cette province a eu long tems ses princes particuliers, qui portoient le titre de duc de Tuer, mais l'an 1486, czar Jean-Basile l'aveugle en dépouilla le duc Michel, dont il avoit épousé la sœur, & la réunit à ses états. Il n'y a de ville un peu considérable que Tuer.

TUERJOCK ou TERSOK, ville de Moscovie, dans le duché de Tuer, près de la riviere de Tuertza, à dix milles polonois de la ville de Tuer: anciennement la moitié de cette ville étoit du duché de Novogorod, & l'autre de celui de Tuer: il y a une trentaine d'églises, ou de chapelles, dont une est bâtie de pierres.

TUEROBIUS, leuve de la Grande Bretagne. Ptolomée, 1.2, 6.3, marque son embouchure sur la côte occidentale, entre celle du fleuve Stuccia & le promontoire Octapitarum. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Tuerobis, au lieu de Tuerobius. Le nom moderne de ce fleuve est Tivy, felon Cambden.

TUERTA, riviere d'Espagne, au royaume de Léon. Elle a sa source près de Fontenies, dans les montagnes des Afturies. Son cours eft du nord au fud en ferpentant, Après avoir arrosé Astorga, elle reçoit l'Obergna, g. la Tera, d. l'Ezla, g. après quoi elle va se perdre dans le Duero, au-dessous de Zamora. Quelques-uns lui donnent le nom d'Orbega, ou Orbegna depuis l'endroit où elle reçoit cette riviere jusqu'à son embouchure dans le Duero. * Jaillot, Atlas.

TUERTZA, riviere de l'empire russien, dans la Russie Moscovite. Elle a sa source dans le duché de la grande Novogorod, près de Vedrapesk, d'où prenant son cours au midi oriental, elle entre dans le duché de Tuer, où elle va se jetter dans le Volga, près de la ville à laquelle elle donne son nom. Les principaux lieux qu'elle mouille, font Tuerjock, Ofloga & Tuer. * De l'Isle, Atlas.

TUESIS, ville de la Grande Bretagne, selon Prolo mée, 1.2, 6.3, qui la donne aux Vocomagi. On croit que c'est aujourd'hui la ville de Barwick, dans le Northumberland.

TUFFÉ, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

TUFICUM, ville d'Italie. Il en est parlé dans Frontin, lib. de limit. p. 108. Pline, lib. 3, cap. 14, nomme ses habitans TUFICANI. Holstein prétend qu'elle étoit entre Matelica & Fabriano, dans la marche d'Ancone. C'est la même ville que Ptolomées lib. 3,6. 1, nomme Juficum.

TUGANI-MONTES. C'est ainsi que Leunclavius voudroit écrire le nom des montagnes de Thrace, que d'autres appellent GANI-MONTES. Voyez GANI-MONTES.

TUGENI, ancien peuple d'entre les Helvétiens. Il habitoit la contrée qui, de son nom, étoit appellée Tugenus pagus. Cette contrée confinoit avec le pays des Ambrons, des Tigurins & des Rhetiens. Leur ville s'appelloit Tugium, aujourd'hui Zug; & le canton porte le même nom.

TUGERAS, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saintes.

TUGGENSIS ou MUNICIPIUM TOGIA, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire; car Victor episcopus municipii Togie, souscrivit la lettre synodique des évêques de cette province dans le concile de Latran. Dans la conférence de Carthage, no. 187, Pascasius est nommé episcopus Tuggenfis.

TUGIA, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Castulo à Malaca, entre Castulo & Traxinum, à trente-cinq milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. Cette ville donnoit son nom à la montagne appellée par Pline, lib. 3, cap. 1, TuGIENSIS SALTUS, & qu'on appelle présentement Sierra di Alcaraz.

TUGMA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Ptolomée, 1.2, 6. 7, qui lui donne le titre de métropole, la place près du Gange.

TUILE, bourg des états de Savoye, dans le val d'Aoste, fur le bord d'une petite riviere qui se jette dans la Doria, près du Pilon, à l'orient du petit Saint-Bernard. On croit que c'est l'Arebrigum des anciens; cependant, Cluvier, Sanfon & Labbe pensent que c'est l'Artolica de l'iti. néraire d'Antonin. * De l'Isle, Atlas.

TUILLIERES, Tegularia, lieu du duché de Lorraine, au diocèse de Toul. Son église paroissiale est dédiée à saint Valere. Les seigneurs du lieu en sont patrons. Le curé perçoit le tiers de la grosse & menue dîme, & le chapitre de Remiremont les deux autres tiers. L'ancien château de Gefil, & l'hermitage de Notre-Dame de Consolation en dépendent.

TUISI, peuple d'Espagne, dans le pays des Cantabres, selon Strabon, lib. 3, p. 156, qui les place vers la source de l'Ebre.

TUK, petite ville du pays de Charasm, située à fix lieues nord-est de la ville d'Urgeus, à une petite distance de la rive méridionale de la riviere de Kheseli. * Hift. généalogique des Tatars, p. 592.

TUKIÉ, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Quangsi, au département de Taiping, huitiéme métropole de la province. Elle est de 12d o' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 52' de latitude.* Atlas Sinenfis.

TULANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. La notice des évêchés d'Afrique le place dans la province Proconfulaire, & nomme son évêque Paschalius Tulanenfis.

TULBING, bourg d'Allemagne, dans la Basse-Autriche, à deux milles au-dessous de Saint-Hippolyte, & à un mille au-dessous de la fameuse chartreuse de Maurbach. * Zeyler, Topogr. Auftr. p. 58.

TULCIS, petite riviere d'Espagne. Elle mouilloit la ville de Tarragona, selon Pomponius Mela, 1. 2,6.6. Son nom moderne eft Francolin ou Francoli.

TULEDON, montagne d'Italie, dans la Ligurie, aux environs de la ville de Gênes, selon une ancienne inscription fur cuivre, conservée dans cette ville, & citée par Ortelius.

TULEUS ou THULEUS, lieu de la Thrace, dans la province de Rhodope. Procope, 1. 4, c. 11, le met au nombre des forts que l'empereur Justinien éleva dans cette province. Ortelius croit que c'est le TULIS de Polybe.

TULINGI, peuples de l'ancienne Gaule. César, l. 1, c.s, les met dans le voisinage des Helvétiens. Ils habitoient, selon quelques-uns, le pays nommé aujourd'hui la Lorraine, &, selon d'autres, c'étoient les habitans des comtés de Stulingen & de Nellenburg.

TULINS ou TUYLLENS, en latin Tulinum, bourg de France, dans le Dauphiné, au diocèse de Vienne, élection de Romans. Il y a un prieuré de filles, de l'ordre & de la filiation de citeaux.

TULINSII, peuples de la Mauritanie Césariense. Prolomée, l. 4, 6. 2, les place entre les Machurebi & les Baniuri.

TULIPHURDUM, ville de la Germanie, selon Ptolomée, 1.2, 6. 11. Ortelius croit que ce pourroit être aujourd'hui Dreckfurde, dans la Westphalie.

TULISURGIUM, ville de la Germanie, selon Ptolomée, 1.3, 6. 11. On croit que c'est présentement Brunswick.

TULLAGH, baronnie d'Irlande, dans la province de Connaugh. C'est une de celles qui composent le comté de Thomond. * Etat prés. de la Grande Bretagne, t. 3.

1. TULLE, en latin Tutela, ville de France, dans le Bas-Limousin, (a) dont elle est la capitale. Elle est située au confluent des rivieres de Corrèse & de Solan, partie au pied, & partie sur le penchant d'une montagne, à quinze lieues de Limoges. Cette ville est située dans un pays affreux par ses montagnes & ses précipices. C'est pour cela que d'anciens moines s'y établirent pour faire pénitence. (b) Il s'y forma un grand & célébre monastère, dont faint Eudes, abbé de cluni, fait mention dans la vie de saint Géraud d'Aurillac. Ce monastère donna occasion à la fondation de la ville de Tulle, dont les princes, qui ont possédé le Limousin, ont eu le haut domaine, & les rois de France leur ont succédé. Cette ville étoit nommée, il n'ya guères que deux cents cinquante ans, Tuelle. Cela paroît entr'autres par des lettres de 1445, dans lesquelles on lit : Devant le senéchal de Limousin, ou fon lieutenant dans la ville de Tuelle. Le circuit de cette ville est d'une bonne demi-lieué, & ou y compte environ mille deux cents feux, & cinq mille personnes. Cette ville porte le titre de vicomté, & l'évêque en est seigneur. Elle est décorée d'un évêché, d'un présidial, d'une élection. Le comté de Ventadour ayant été érigé en duché par Henri III, l'an 1578, les habitans de Tulle y formerent opposition, & ne s'en désisterent qu'à condition que le duc fonderoit, en leur ville, un college de jésuites. (a) Piganiol, Description de la France, t. 6, p. 377.(6) Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 142. (c) Piganiol, Ibid.

L'évêché de Tulle n'est ni d'une grande étendue, ni d'un grand revenu. Ce diocèse n'a qu'environ huit lieues, & le revenu de l'évêque ne monte pas au-delà de huit mille livres. Il fut érigé par le pape Jean XXII, en 1317, & ce n'étoit auparavant qu'une abbaye connue sous le nom de saint Martin, laquelle avoit été fondée, dans le septiéme fiécle, par saint Chafre. Arnauld de faint Aften fut le dernier abbé, & le premier évêque de Tulle, en 1018. Le chapitre de l'église cathédrale fut toujours rempli par des moines bénédictins jusqu'en 1514, que le pape Léon X les sécularisa; & depuis ce tems, ils ont formé un chapitre, composé d'un doyen, d'un chantre, d'un prévôt, d'un trésorier & d'onze chanoines. L'église cathédrale est dédiée à saint Martin. La condition de fonder un college de jésuites ne fut accomplie qu'en 1620, & l'église ne fut même achevée de bâtir qu'en 1701. Les cordeliers TTtttt ij

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