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furer: établis à Tulle en 1491, & les recollets introduits en leur place, en 1601. Les feuillans furent reçus dans cette ville en 1615, & les carmes déchauffés en 1644. Les religieuses de la vifitation de sainte Claire & les ursulines y ont aussi des monastères. La fidélité des habitans de Tulle détermina Charles V, en 1370, à leur accorder les mêmes priviléges qu'à ceux de Cahors & de Montauban, avec une exemption générale de tous impôts. L'an 1566, Charles IX leur permit d'avoir un maire & quatre échevins. L'an 1463, Louis XI établit un siége de sénéchauffée à Tulle, pour le Bas-Limousin; mais comme ce fiége avoit été auparavant dans la ville de Brive, elle y forma de grandes oppositions, & ces deux villes se le disputerent à force d'offres & d'argent, & l'emporterent alternativement l'une fur l'autre, enfin, le différend fut partagé en 1554, & la sénéchaussée fut divisée entr'elles. Le présidial de Tulle fut créé en 1635, & s'étend fur cent quarante petites villes, bourgs ou paroisses. Les principales jurisdictions de ce ressort, sont la sénéchauflée d'Uferche, le siége ducal de Ventadour, & partie de la fénéchauflée de Martel.

Il y a dans ce diocèse deux abbayes. Celle de NotreDame de Valette, d'hommes, de l'ordre de câteaux, & celle de faint Bernard, de filles, de même ordre, & environ cinquante paroisses. L'élection de Tulle renferme cent soixante-onze paroisses.

2. TULLE ou TOULA, riviere de l'empire russien, dans la Ruffie Moscovite, au duché de Rezan. Elle prend sa source un peu au-dessous de Crapicina, qu'elle mouille; fon cours est du midi au nord, au couchant de la forêt d'Okonitzilies ou d'Epifanovlies. Elle se jette dans la riviere d'Occa, à vingt milles d'Allemagne au-dessus de Vortin, dans l'endroit où est la ville de Tulle, à laquelle elle donne fon nom. * De l'Ifle, Atlas.

3. TULLE, felon Corneille, & TOULA, felon de l'Ile, ville de l'empire russien, dans la Russie Moscovite, au duché de Rezan. Cette petite ville, qui est accompagnée d'un château de pierres, est bâtie au confluent des rivieres de Toula & d'Uppa. Corneille dit que cette ville est à trente-fix milles de Moscou au midi, & à quarante de Rezan. Cette ville & son territoire avoit son prince particulier, jusqu'au tems du czar Bafile, pere du czar Jean, qui bâtit fon château.

4. TULLE, petite ville d'Afie, dans la Tartarie. Petis de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1.4, 6.5, la met dans le Bedacchan.

TULLET, lieu de France, dans le Dauphiné, du diocèse de Vaison, sous l'élection de Gap.

TULLEY, abbaye de France, au diocèse de Dijon. Voyez THEULLEY.

TULLICA, ville de l'Espagne Tarragonnoise. Ptolomée, l. 2, c. 6, qui la marque dans les terres, la donne aux peuples Caristi.

TULLIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. Marianus, son évêque, souscrivit au concile de Carthage l'an 525. * Hardouin, Collect. conc. 1. 2, p. 1081.

I. TULLUM, montagne de l'Illyrie, selon Strabon, 1.4, p. 207. Lazius, Rep. Rom. l. 12, fect. 6, dit que le nom moderne eft Delez, & que les habitans du pays la nomment Telez.

2. TULLUM. Voyez LEUCI. TULLYCASTLE, petite ville d'Irlande, dans la pro vince d'Ulster, au comté de Fermanagh, au nord-est d'Eniskilling, sur le bord du lac Carne. * Etat présent de l'Irlande, p. 62.

1. TULN, riviere d'Allemagne, dans la Basse-Autriche. Elle a sa source au quartier du Bas-Vienner-Wald, près de Potenstein. A quelques milles de là, elle mouille Altinmarck, après quoi elle se jette dans un lac, qu'elle traverse du midi au nord. Quand elle est sortie de ce lac, elle coule encore du même côté l'espace de quelques milles, puis tournant tout-à-coup vers l'occident, elle se rend à Mursten, d'où elle recommence à courir vers le nord, pour aller se jetter dans le Danube, après avoir mouillé la ville de Tuln. Son embouchure, dans le Danube, est entre celles des rivieres de Prusfling & d'Antzespach. Ces trois rivieres ont un cours à peu près paralléle. **Jaillot, Atlas.

2. TULN, en latin Tulna, ville d'Allemagne, dans la

Basse-Autriche, proche la riviere du même nom, à fix milles au-dessous de Crems, & à quatre au-dessus de Vienne. Cette ville est renommée par la pureté de son air, & par la fertilité de son terroir, qui produit en quantité du bled & du vin. L'empereur Rodolphe I y a fondé une abbaye de filles: son fils Herman en a achevé les bâtimens. Il y est enterré, avec son frere Frédéric. * Zeyler, Topogr. Austr. p. 36.

Lazius croit que cette ville est ancienne, & que c'est la Catulina Castra..

TULONIUM ou TULLONIUM, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Ptolomée, qui la marque dans les terres, la donne aux Varduli. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de l'Espagne dans l'Aquitaine, ou d'Asturica à Bourdeaux, entre Suissatium & Alba, à sept milles du premier de ces lieux, & à douze milles du second.

TULPIACUM. Voyez TOLBIACUM.

TULSK, petite ville d'Irlande, dans la province de Connaught, au comté de Roscomon, est environ à trois milles au sud-ouest d'Elphin, & à treize milles au sud de Roscomon. Elle envoie deux députés au parlement.

TUJULAS ou TOLUJAS, château de France, dans le Rouffillon, sur une branche de la Tet, à une lieue audessus de Perpignan. Ce lieu est connu principalement par un concile qu'on y tint en 1050, selon Baluze. Il en est aussi parlé dans le testament de Guillaume, vicomte de Château-neuf, & archidiacre de l'église d'Elne, daté de l'an 1091, & rapporté par de Marca, Appendix, Marc. Hisp. p. 1188; mais au lieu de TULUJAS, ce testament porte Tulages.* Baudrand, éd. 1681.

TULUPENSIS, siége archiepiscopal que la notice de l'Abbé place sous le patriarchat d'Antioche: elle ajoute que ce siége se nommoit aussi Elyospolitanus. TULUPA, felon Ortelius, qui cite Guillaume de Tyr, place cette ville vers la Syrie, au voisinage de l'Euphrate.

TULUPHAN ou TURPHAN, selon Corneille, & TURFAN, selon de l'Isfle, ville de la grande Tartarie, au royaume de Cialis, fur la route de Casgar à la grande muraille de la Chine, entre Cialis & Camul.

TULZA OU TULCA, bourg de la Bulgarie, sur la brand che méridionale du Danube, selon Niger, qui le prend pour l'ancienne SITIOTENTA.

TUMANNUNA, municipe de la Mauritanie Céfariense. Ortelius en fait mention, & cite un fragment de la table de Peutinger.

TUMAR, lieu d'Afrique, dans le mont Aurase. Procope, Wandal. l. 2, c. 17 & 20, dit que c'est un endroit plein de rochers & bordé de précipices. Jabdas s'y étoit réfugié, comme dans un poste avantageux, dont l'accès étoit presqu'impossible. Les Romains ne laisserent pas de forcer ces difficultés, & de se rendre maîtres de ce lieu, qu'ils résolurent de ne plus abandonner, à cause de son

importance.

TUMARRA, ville de la Mauritanie Césariense, selon Ptolomée, 1.4, 6.2.

TUMATS, (les) peuple Tartare. Ils étoient une branche des Virats, & habitoient contre la Selinga & la riviere d'Argoun, au nord de la tribu des Cunachmars, & s'étendoient jusque sur les frontieres des Turkaks. Gengis Kan envoya contr'eux un de ses généraux, qui les extermina presque tous, vers l'an 1216, parce qu'ils avoient fait des incursions sur ses terres, lorsqu'il étoit occupé à soumettre le Kitai.* Hist. généalogique des Tatars, p. 229.

TUMBA, rocher de France, sur la côte de la BaffeNormandie. Ce lieu s'appelloit déja Ad duas Tumbas, avant la fin du neuviéme fiécle, à cause d'un autre rocher voisin nommé TUMBELLA OU TOMBELLAINE. Un des évêques d'Avranches, nommé Aubert, fonda, dans le huitiéme siécle, sur le rocher appellé Tumba, l'église de saint Michel, qui donna son nom au rocher ou à la montagne appellée depuis le mont Saint-Michel. Voyez au mot MONT, l'article MONT SAINT-MICHEL.* Longuerue, Descript. de la France, part. 1, p. 79.

1. TUMBEZ, vallée de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans le gouvernement de Quito. C'est à cette vallée que commence la plaine du Pérou qu'on appelle Los LLANOS. Elle est traversée par une riviere qui lui donne son nom. Le terroir de cette vallée est très-sec & peu fertile; parce que le long de la côte de la mer, dans l'espace

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de quelques lieues de largeur, il n'y pleut jamais, & qu'il plent tres-rarement au pied des montagnes qui couvrent cette vallée du côté de T'orient. Elle étoit néanmoins fort bien peuplée anciennement, à cause que l'eau de la riviere, détournée dans divers canaux & aqueducs, arrofoit les semences; ce qui étoit cause que les habitans faifoient une abondante moiffon de maïs. Ils alloient vêtus, ne manquoient pas d'industrie, & fupportoient facilement le travail. Ils étoient aussi beaucoup plus civilisés que les habitans des montagnes. Les rois du Pérou y avoient autrefois une fortereffe, avec une garnifon, pour contenir les peuples voisins dans leur devoir, & particulierement ceux de l'ifle de Puna. * De Laet, Descript. des Indes occident. 1. 10, C. 15.

C'est au port de Tumbez que les Espagnols firent leur premiere descente au-delà de la ligne, lors de la conquête du Pérou.

2. TUMBEZ, riviere de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans le gouvernement de Quito. Elle prend sa source dans la province de Paltas, traverse la vallée à laquelle elle donne fon nom, & va se jetter dans la mer du Sud, entre l'embouchure de la riviere de Guayaquil & le Cap-Blanc.

TUMEJUS, château de France, au duché de Bar, diotèfe de Toul, dépendant du village de Bulligni, & de la paroisse de Blenod. Ce château, qui a titre de comté, a appartenu long-tems à la maison de Ligneville.

TUMEN, ville de l'empire rullien, dans la Sibérie, für une riviere de même nom, appellée aussi Tura, environ à cinquante lienes de la ville de Tobolskoy, au fud ouest. Cette ville, dit Adam Brand, cité par Corneille, est d'un affez grand circuit, & environnée de remparts & de murailles. Les habitans font, pour la plupart, des Tartares, qui s'y font établis, & qui, à cause du grand négoce qu'ils font en d'autres pays, font obligés de payer tribut au grand-duc. C'est un peuple dont les manieres font fort honnêtes, & qui a le talent de s'accommoder à l'humeur des diverses nations avec lesquelle il a établi commerce. *Carte de l'empire russien.

TUMET, (le) pays de la Tartarie, dans le Percheli, proche la grande muraille de la Chine. Il est divisé en deux banieres, sous autant de princes. Sa partie la plus habitée est au-delà du Subarhan, où l'on voit les ruines de Modun-Hotun. Ce pays s'étend, au sud, jusqu'à la grande muraille, & vers l'est, jusqu'à la palissade qui renferme le Leao-Tong. Au nord, il y a pour bornes Halba, ou Hatapai-Chang. * Hist générale des Huns, par de Guignes, t. 4, p. 237.

TUMETS, (les) peuple Tartare, dont une partie descend des prifonniers que firent les Mantcheous, lorsqu'ils se rendirent maîtres de plusieurs territoires mogols; l'autre est un mélange de plusieurs nations Tartares, qui reçoivent leurs chefs de l'empereur de la Chine. Ils habitent le territoire de Koukou Hotun, qui est près de la grande muraille de la Chine.* Hift. générale des Huns, par de Guignes, τ. 4, p. 239.

TUMIDA. Voyez TIMIDA.

TUMLECSCH, vallée du pays des Grisons, dans la Ligue Grife, eft fertile en froment & en vin.

TUMMARA, lieu de Perse, aux environs du Tigre,

selon Zozime, cité par Ortélius.

TUMULOS. Voyez TURMULOS.

a

TUNAS. (l'isle de) Voyez MAUG. TUNBRIDGE, bourg d'Angleterre, dans le comté de Kent, à quinze milles de Rochester, & à vingt-cinq milles de Londres, fur la Medway. Ce bourg a un château, (2) qui fut bâti par Richard de Clare, qui avoit eu Tunbridge, par échange, pour Brion en Normandie. Godefroi son aïeul, fils naturel de Richard I, duc de Normandie, étoit comte d'Aux & de Brion, & après qu'on eut long-tems débattu la poffeffion de cette derniere place, Richard, au lieu du château qu'il demandoit, comime lui appartenant, eut en Angleterre le bourg de Tunbridge. On tient que l'étendue de Brion, qui étoit d'une lieue, fut mesurée avec un cordeau, & qu'on mesura un pareil espace à Tunbridge, pour le donner en échange. Toutefois le fonds de ce bourg ne laissa pas d'être tenu à hommage, par ses successeurs, comtes de Glocefter, à condition que les fénéchaux & leurs enfans prêteroient assistance aux archevêques de Cantorberi, quand ils en en seroient requis. Ce bourg (b)

est remarquable par ses eaux minérales, où plusieurs personnes de qualité & autres, vont vers la fin de l'été, pour prendre les eaux & pour se divertir (a) Blaen, Atlas, p. 155. (b) Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1, p. 76.

TUNCASSI, ancien peuple Scythe, dont parle Jornandès, De reb. Get. c. 23, qui dit qu'il fut du nombre des nations vaincues par les Huns.

TUNCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. On trouve, dans la conférence de Carthage, Sabinus Tuncensis epis. * Hardouin, Coll. conc. t. 1, p. 1084. TUNCHAM. Voyez TUNGC-HANG. TUNCKERBRUNN, fontaine d'eau minérale, dans la Suiffe, au canton de Soleure, du bailliage d'Olten près de Dulliken; elle est bonne principalement contre la dyssenterie. * Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 83. TUNDEREN. Voyez TONDEREN. TUNEBRIUM, promontoire d'Espagne, dans le royaume de Valence, entre les villes Altea & Denia, à trois lieues de celle-ci. Les anciens l'appelloient Artemisium, du nom de la ville la plus célébre dn voisinage, Tunebrium & Feraria, à caufe des mines de fer qui s'y trouvoient. Ce nom d'Artemiflum est encore demeuré, en quelque maniere, chez les naturels du pays, qui appellent ce promontoire Artemus. D'autres lui donnent le nom de Cap-Martin ou Punta de l'Emperador.

TUNEYENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. Son évêque est appellé Lucianus episcopus plebis Tuneïenfis, dans la conférence de Carthage, n°. 128. La ville de TUNES est célébre dans Polybe, 7. 1,6.80, qui la met à cent vingt stades de Carthage, d'où, ajoute-t-il, on peut la voir presque de tous côtés. C'est aujourd'hui la ville de Tunis. Dans le cinquiéme concile général, Sextilianus Tuneienfis ou Tunienfis episcopus, représenta Primosus, évêque de Carthage. Cette ville eft appellée Tunis par Strabon, 1. 17; mais on croit que c'est une faute de copiste, & qu'il faut lire Tunes, comme dans les auteurs anciens. Voyez TUNIS.

1. TUNG, lac de la Chine, dans la province de Hitquang, au territoire de Kingcheu, fixiéme métropole de la province, à l'orient de cette ville. Ce lac a quarante stades de longueur. * Atlas Sinenfis.

2. TUNG, ville de la Chine, avec forterefle, dans la province de Pekin, au département de Xuntien, premiere métropole de la province. Elle est de od 8' plus orientale que Pekin, sous les 39d 54' de latitude.

3. TUNG, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Xensi, au département de Sigan, premiere métropole de la province. Elle est de 7d 40 plus occidentale que Pekin, sous les 36d 14' de latitude.

4. TUNG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département d'Yangcheu, septiéme métropole de la province. Elle est de 3d 38' plus orientale que Pekin, fousles 32d 58' de latitude.

5. TUNG, forteresse de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Taching, premiere fortereffe de la province. Elle est de 1d 22′ plus occidentale que Pekin, sous les 24d17' de latitude.

TUNG-CHANG, ville de la Chine, dans la province de Chantong, où elle a le rang de troisiéme métropole. Elle est de od 52' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 3 de latitude. Du tems de l'empereur Yvus, le territoire de cette ville dépendoit de la province d'lencheu. Du tems des rois, il étoit partagé en trois portions, dont une appartenoit aux rois Ci, l'autre aux rois Guei, & la troifiénie aux rois Caho. La famille Han lui donna le nom de CIYN: celle de Tang le nomma Pop'ing, & la famille Sung l'appella Pocheu. Ce fut la famille Iven qui lui donna le nom qu'il porte aujourd'hui. Le terroir est uni & fertile; il produit une grande quantité de fruits, &, généralement parlant, on y trouve toutes les choses nécessaires à la vie, outre que l'on y fait beaucoup de foie. La ville de Tungchang est célébre & bien bâtie. Elle a sous sa métropole dix-huit villes, qui font :

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1

TUNGCHI, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est de 4d 57' plus orientale que Pekin, sous les 27d 56' de latitude.

1. TUNGCHING, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Ganking, dixiéme métropole de la province. Elle est sous le même méridien que Pekin, & sous les 31d 40' de latitude.

2. TUNGCHING, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Vuch'ang, premiere métropole de la province. Elle est de 4d 10 plus occidentale que Pekin, fous les 29d 39' de latitude.

TUNGCHUEN, ville militaire de la Chine, dans la province de Suchuen. Elle est plus occidentale que Pekin de 14d, par les 27d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TUNGGAN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Xuntien, premiere métropole de la province. Elle est de od 4' plus orientale que Pekin, Tous les 39d 33' de latitude.

2. TUNGGAN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département d'lungcheu, treizième métropole de la province. Elle est de 6d 14' plus occidentale que Pekin, sous les 26d 35' de latitude.

3. TUNGGAN, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Civencheu, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 30' plus orientale que Pekin, sous les 24d so' de latitude.

4. TUNGGAN, grande cité de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Loting, premiere grande cité de la province. Elle est de 4d 56' plus occidenYale que Pekin, sous les 23d 20' de latitude.

TUNGGIN, ville de la Chine, dans la province de Queicheu, où elle a le rang de sixiéme métropole. Elle est de 8d 45' de latitude plus occidentale que Pekin, sous les 28d 20' de latitude. Le territoire de Tunggin est situé dans la partie septentrionale de la province de Queicheu, en tirant vers l'orient. Il avoit autrefois le nom de KIMAN. La famille d'luen commença par y bâtir une forteresse, qui fut augmentée par la famille Taiming, & reçut alors le titre de ville, dans le département de laquelle furent mises sept autres forteresses. On trouve, dans le territoire de cette ville, beaucoup d'or, principalement du côté de Tiki. Il y a aussi une grande quantité de cuivre. Les habitans de ce pays étoient autrefois cruels, sauvages, orgueilIeux, jaloux de leur liberté, & ils tuoient un homme, dès qu'il étoit vieux ; mais le commerce des Chinois les a peu à peu civilisés. Les places du département de Tunggin font • au nombre de huit; savoir,

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TUNGGUEI, ville de la Chine, dans la province de Xensi, au département de Cungchang, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 11d 20' plus occidentale que Pekin, par les 36d 52' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUNGHAI, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Lingan, troisiéme métropole de la province. Elle est de 14d 10 plus occidentale que Pekin, sous les 24d 14 de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUNGHIANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Vucheu, septiéme métropole de la province. Elle est de od si plus occidentale que Pekin, sous les 28d 52' de latitude.

2. TUNGHIANG, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Kiahing, seconde métropole de la province. Elle en de 3d 41' plus orientale que Pekin, sous les 3149' de latitude.

3. TUNGHIANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, fixieme métropole de la province. Elle est de 9d 9' plus occidentale que Pekin, sous les 32a 10' de latitude.

TUNGHIU, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Caifung, premiere métropole de la province. Elle est de 2d so' plus occidentale que Pekin, sous les 3.5d 34' de latitude.

TUNGKIANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Paoning, seconde métropole de la province. Elle est de rod o' plus occidentale que Pekin, sous les 33d o' de latitude.

TUNGLAN, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Quangsi, au département de Kingyven, troisiéme métropole de la province. Elle eft de 10d 18 plus occidentale que Pekin, sous les 24d s' de latitude.

TUNGLEANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chungking, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 11d 28 plus occidentale que Pekin, sous les 30d 15' de latitude.

TUNGLIEU, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Chicheu, treiziéme métropole de la province. Elle est de od 32' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 8' de latitude.

TUNGLING, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Chicheu, treiziéme métropole de la province. Elle est de od 30' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 45' de latitude. Cette petite ville eft dans une agréable situation. Elle est environnée de montagnes, & bâtie de façon que son plan a la figure d'une feuille de trefle: son circuit est d'environ une demi-heure de chemin. On y aborde par la grande riviere de Kiam, après avoir passé devant un petit château, situé au fond d'une baie, où les jonques sont couvertes de la force de l'eau: sur la cime des hautes montagnes, qui paroissent au-dessus de la ville, on entend un bruit extraordinaire. Ce petit château s'appelle Upon, & est situé sur le bord de la riviere. Il est fermé d'une bonne muraille de vingt pieds de haut, & d'environ mille deux cents pas de tour; au milieu de la plaine est une pagode, dont la couverture, qui finit en pointe, est fort agréable. * Ambassade des Hollandois à Pekin, p. 10.

TUNGLIU, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Niencheu, quatriéme métropole de la province. Elle est de 2d 35' plus orientale que Pekin, sous les 29d 43' de latitude.* Atlas Sinenfis.

TUNGLO, ville de la Chine, dans le Pekeli, au département de Paoting, seconde métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 2d 10', par les 38d so' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUNGMING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Taming, septiéme métropole de la province. Elle est de 2d 2' plus occidentale que Pekin, sous les 36d 7' de latitude.

T'UNGO, ville de la Chine, dans la province de Xantung, au département d'Yencheu, seconde métropole de la province. Elle est de od 12' plus occidentale que Pekin, 36d 45'

sous les

de latitude.

TUNGPE, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, septiéme métrople de la province. Elle est de 3d 55 plus occidentale que Pekin, sous les 33d 44' de latitude.

TUNGPING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département d'Yencheu, seconde métropole de la province. Elle est de s' plus occidentale que Pekin, sous les 36d 34' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUNGQUANG, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Hokien, troisiéme métropole de la province. Elle est sous le même méridien que Pekin, sous les 38d 10' de latitude.

1. TUNGQUON, ville de la Chine, dans la province de Xensi, au département de Sigan, premiere métropole de la province. Elle est de 7d 59' plus occidentale que Pekin, sous les 36d 39' de latitude.

2. TUNGQUON, montagne de la Chine, dans la province de Suchuen, au territoire de Tungchuen, premiere grande cité de la province, au voisinage de la cité de Ghungkiang. Il y a une mine mine de cuivre dans cette mon

tagne.

TUNGRI, peuples de la Gaule Belgique, selon Prolomée, 1.2, 6.9, qui leur donne Atuatucum pour capitale. Tacite, hist. l. 4, 5, fait aussi mention de ces peuples. Ce sont les mêmes que les Eburones , ce qui fait que César ne fait point mention des Tongres, parce qu'il ne les connoît que sous le nom d'Eburons; & Pline, 1. 4, c. 17, au contraire, ne met point les Eburons au nombre des peuples de la Gaule Belgique, parce qu'il y met les Tongres. Voyez EBURONES, & TONGRES.

TUNGRÓRUM FONS, caux minérales, dans la Gaule Belgique, au pays de Tongres, selon Pline, 1. 31, c.2, qui en parle en ces termes: Tungri civitas Gallia, fontem habet insignem plurimis bullis stellantem, ferruginei Sapo

ris :

ris: quod ipfum non nifi in fine potus intelligitur. Purgat hic corpora, tertianas febres discutit, calculorumque vinia. Eadem aqua igri admota turbida fit, ac poftremo rubescit. Personne ne doute que Pline ne parle de la fontaine li connue aujourd'hui sous le nom d'eaux de Spa, & qui se trouve dans le diocèse de Liège, pays qu'habitoient les an. ciens Tongres.

TUNGTAO, cité de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chingchieu, premiere grande cité de la province. Elle est de 7d 16' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUNGTING, lac de la Chine, dans la province de Huquang, au territoire d'Yocheu, septiéme métropole de la province, à l'occident de cette ville. On dit que ce grand lac s'est formé par une inondation; aussi y voit-on une allez grande quantité d'ifles très-peuplées, & où font divers temples magnifiques, avec des monastères. Il y a une de ces ifles qui est Hottante, & qui contient entr'autres un monastère : les racines des arbres & celles des tofeaux sont tellement entrelacées les unes dans les autres, & de plus en plus s'entrelacent tous les jours de telle maniere, qu'il n'y a aucun danger que les terres s'éboulent, ni qu'aucune partie de l'isse se sépare.

2. TUNGTING, montagne de la Chine, dans la province de Kiangnan, au territoire de Sucheu, troisiéme métropole de la province. C'est une haute montagne qui se trouve dans le lac de Tai, où elle forme une isle, dans laquelle sont bâtis plusieurs célébres monastères.

TUNGUON, ville de la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Quangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 3d 12' plus occidentale que Pekin, fous les 22d so' de latitude.

TUNGUSES. Voyez TONGOUS.

1. TUNGXAN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Vuchang, premiere métropole de la province. Elle est de 3d 10' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 13' de latitude.

2. TUNGXAN, forteresse de la Chine, dans la pro. vince de Fokien, au département de Pumuen, premiere forteresse de la province. Elle est de od 57' plus orientale que Pekin, sous les 24d 15' de latitude.

TUNGXING, forteresse de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Gueiyven, premiere forteresse de la province. Elle est de 6d o' plus occidentale que Pekin, sous les 394 56' de latitude.

TUNGYANG, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Kinhoa, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 3d 12' plus orientale que Pekin, sous les 29a 15' de latitude.

1. TUNJA, province de l'Amérique, dans la terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade. Cette province furpasse celle de Bogota en veines d'or, & par la quantité des émeraudes qu'elle fournit. L'air y est sain & tempéré, & l'on n'y sent presque point de différence entre l'été & l'hiver, & fort peu entre le jour & la nuit, à cause de la proximité de l'équateur. Cette contrée est voisine des sauvages qu'on appelle Panches. Son terroir est abondant en froment, & produit la plupart des choses nécessaire à la vie. La capitale prend le nom de la province. Voyez l'article suivant. * De Laet, Description des Indes occidentales, l. 9, c. 6.

2. TUNJA, ville de l'Amérique, dans la terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade, & la capitale de la province qui lui donne son nom. Elle est située à vingt lieues de Santa-Fé, fur le haut d'une montagne, & fert de défense contre les courses des sauvages d'alentour. C'est la principale ville marchande de ce pays-là. Les habitans peuvent fournir plus de deux cents chevaux propres pour la guerre. Les dominicains ont une maison dans Tunja, & les cordeliers une autre.

TUNIDRUMENSE. Voyez TYNIDRIMENSE.

TUNIENSIS. Voyez TUNEIENSIS.

1. TUNIS, ville d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tunis, dont elle est la capitale, & auquel elle donne fon nom. Elle s'appelloit anciennement TUNES. Voyez TUNEYENSIS. Quelques voyageurs disent qu'il y a trois cents mosquées. Cette ville est située dans une plaine, fur le lac de la Goulette, à quatre lieues de la mer. Elle est ancienne, & le pays qui en dépend tépond à l'Afrique

proconsulaire des anciens. Elle fut possédée par les Carthaginois, par les Romains & par les Vandales, qui la saccagerent du tems de saint Augustin. Les Arabes s'en emparerent à leur tour, & après que Ferdinand & Isabelle eurent chasse les Maures d'Espagne, une partie se retira à Tunis & aux environs. Les Espagnols conquirent ensuite une partie de ce pays; Barberousse le reprit sur eux, & les Turcs s'en rendirent maîtres en 1574. C'est en ce tems qu'on jetta les fondemens du gouvernement qui dure encore aujourd'hui, comme je le dirai à l'article de l'état de Tunis. Voyez no. 3. Les Arabes, qui vintent de l'Arabie heureuse en Afrique, sous leur roi Melec Ifiriqui, commencerent à faire de Tunis une ville considérable. C'étoit peu de chose auparavant; mais elle s'accrut des ruines de Carthage, car les Arabes Mahométans de l'armée d'Occuba, ne se sentant pas afsurés dans cette place, & craignant un nouveau secours de l'Europe, abandonnerent Carthage, pour s'établir à Tunis, qu'ils embellirent de plusieurs édifices, quoiqu'ils n'y demeurassent pas fort long-tems, étant allés fixer leur demeure trente lieues plus loin, vers le levant, dans le pays où ils bâtirent Carvan. A l'endroit le plus relevé de Tunis, du côté du couchant, il y a un beau château, & une superbe mosquée, avec une tour fort haute & d'une belle architecture. Il y a deux grands fauxbourgs, l'un appellé Bebçuei, de plus de deux mille maisons, à la porte du septentrion; l'autre nommé Bebel Menara, d'en, viron mille maisons, du côté du midi, où, lorsque Charles-Quint prit cette ville, demeuroient les chrétiens Rabatins, dès le tems de Jacob Almansor, roi & pontife de Maroc, de la lignée des Almohades. C'étoient des Musarabes, & parce qu'ils demeuroient dans le fauxbourg que les Maures appellent en leur langue Rabat, on les nommoit Rabatins. Outre ces deux fauxbourgs, il y en a un troisiéme hors de la porte de la mer, environ à la portée du mousquet du lac. C'est là que font les magasins & les maisons des marchands chrétiens qui viennent trafiquer à Tunis. Ce fauxbourg n'est que de trois cents maisons fort petites; mais généralement, il y a plus de vingt mille maisons habitées dans la ville & dans les fauxbourgs. Les rues & les places font fort bien ordonnées: le grand nombre des habitans de cette ville en fait presque toute la force. Ce font pour la plupart des artisans, parmi lesquels se dis. tinguent les tisserans par leur nombre: ils font la meilleure toile d'Afrique, parce que le fil est plus fin & mieux tordu qu'ailleurs; c'est de cette toile qu'on fait ces riches turbans qu'on nomme tunecis, qui sont fort estimées entre les Maures. Au milieu de la ville est une grande place environnée de boutiques, la foule y est toujours grande, & celles des parfumeurs font ouvertes jusqu'après minuit. Le peuple de Tunis est doux & civil, & les principaux s'accommodent superbement à leur mode; mais il y en a peu qui soient riches. Le bled y est cher & vient de loin. On n'en recueille pas beaucoup dans les environs, à cause de la paresse du peuple. D'ailleurs, ils n'oseroient semer les terres un peu éloignées de peur des Arabes; de maniere qu'on ne laboure qu'autour de la ville, dans quelques champs enclos, qu'on arrose par le moyen des roues : les maîtres de ces champs n'en recueillent pas de quoi se nourrir quatre mois de l'année. Le pain qu'on y mange est blanc & beau, parce qu'il est fait de fleur de farine, qu'on repaffe, après qu'elle a été moulue, dans des moulins à bras; c'est le manger le plus ordinaire des gens de condition : car le peuple se fait un manger de farine d'orge, pétrie & cuite dans de l'eau & du sel, qu'on trempe, en mangeant, dans de l'huile ou du beurre. Les pauvres gens se nourrissent de farine d'orge crue, trempée dans de l'eau & de l'huile, qu'on brouille ensemble, & dont on sert ensuite, avec quelque jus d'orange ou de citron: ce manger palle pour trèssain & très-rafraîchissant. Les hommes, qui font à leur aise, usent encore d'une certaine confection d'herbes fort chere, qu'on nomme harix, qui réjouit toute la personne; de forte qu'en ayant mangé une seule once, on est gai le reste du jour, & l'on ne redoute aucun péril. Ce sont les Turcs, à ce qu'ils disent, qui leur ont appris ce secret. Au reste, ni dans la ville, ni aux environs, il n'y a aucun moulin à vent ni à eau, point de fontaines, ni puits, ni ruisseaux, mais seulement de grandes cîternes. Il est vrai qu'il y a dehors un puits d'eau vive, que l'on vend par les rues; on la tient plus saine que celle des cîternes. La principale mosquée de Tunis est grande, & de très grand revenu

Tome V. VVuuuu

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elle a une tour fort haute, où sont trois pommes de cuivre doré, comme celles de Maroc. Il y a encore plusieurs autres mosquées beaucoup moindres, & d'anciens colléges, la plûpart ruinés, & dans quelques-uns desquels on enseigne pourtant encore la théologie mahométane : ces colléges font entretenus d'aumônes. La plupart des maisons de la ville font bâties de pierres ou de briques, avec de la chaux: elles font toutes en terrasse, afin de faire mieux couler l'eau de la pluie dans les cîternes. Les plat-fonds sont de plâtre, embellis d'or & de différentes couleurs, parce qu'on trouve peu de bois dans la ville pour faire des ais. Le plancher des chambres est par petits carreaux de ciment ou de marqueterie & les maisons n'ont ordinairement qu'un étage; les vestibules sont frais & propres, parce que les hommes y demeurent la plupart du tems à s'entretenir & à faire leur négoce, pour empêcher leurs amis ou leurs gens d'entrer dans l'appartement où se tiennent leurs femmes. Il y a , dans la ville, plusieurs bains, où l'on eft mieux accommodé que dans Fez, quoiqu'ils ne foient ni si grands, ni si beaux, & qu'il n'y ait point d'eau courante. On rencontre, hors de la ville, d'amples vergers, qui rapportent de fort bons fruits, & plusieurs citrons & oranges, qui sont soigneusement cultivés, fur-tout dans les jardins du prince. Autour de la ville, à une ou deux lieues à la ronde, il y a de grandes contrées d'oliviers, où l'on recueille assez d'huile pour la provision des habitans, & on en porte vendre jusques près de l'Egypte. Comme le bois commun est rare à Tunis, on emploie celui d'olivier à faire du charbon. Les femmes y font belles & fort parées, elle se couvrent le visage quand elles fortent. Ces peuples sont si crédules, qu'ils tiennent pour saints les foux qui vont par les rues, & leur font du bien, & à leurs parens. Cette ville n'est pas forte, & n'est enceinte que d'une muraille fort basse, particulierement du côté du midi & du couchant. Près du lac est un arsenal, où il y a de quoi construire plusieurs galeres. De l'autre côté du lac, fur le bord de la mer, est la forteresse de la Goulette, & le canal par où l'eau entre dans le lac.* Marmol, Royaume de Tunis, 1.6, c. 16.

Un Africain nommé Abelchit, fit foulever la ville de Carvan, sous le calif Caim. Celui-ci envoya contre lui des armées d'Arabie, qui le défirent & le tuerent. Ses deux fils, après sa mort, se dérobant à la cruauté des Arabes, se sauverent, l'un à Tunis, l'autre à Bugie. Josef Abu Té chifien, roi des Almoravides, marcha contre eux, & après s'être emparé des provinces du couchant, voyant que bien loin de lui résister ils s'humilioient devant lui, il leur laissa leurs états, à la charge de quelque reconnoissance; de forte qu'ils régnerent paisiblement, eux & leurs successeurs, pendant tout le regne des Almoravides; mais les Almohades étant ensuite devenus les maîtres, Jacob Almansor attaqua leurs descendans, & leur ôta les royaumes de Tunis & de Bugie. Sur le déclin de l'empire des Almo. hades, les Arabes du royaume de Tunis s'étant foulevés, affiégerent le gouverneur que le roi de Maroc tenoit dans la ville de Tunis, & le prefferent à la fin de si près, qu'il fut contraint de demander du secours. Le roi de Maroc y envoya vingt gros navires chargés de troupes, sous la conduite d'un grand capitaine de Séville, nommé Abduledi, qui étoit descendu de la tribu de Muçamuda. Il aborda à Tunis, où trouvant la ville à demi ruinée des courses des Arabes, pour les appaiser, il leur accorda une partie du revenu de l'état, & fir en forte qu'ils laisserent depuis les villes de ce royaume en repos, dont il demeura le maître. Il laissa pour successeur un fils nonimé Buzacharias, qui ne fut pas moins sage & moins vaillant que son pere, & qui jouit de cet état pendant les troubles des Bénimérinis & des Almohades, bâtissant un château au lieu le plus élevé de la ville de Tunis. Il étendit même ses conquêtes jusqu'à Tripoli, puis tournant la Numidie & la Libie, il mit à contribution tout ce pays, jusqu'aux Négres; de forte qu'en mourant, il laissa, à son fils Abu Ferez, un grand trésor. Ce prince, se voyant riche & puissant, songea à s'emparer de toute l'Afrique, qu'il voyoit alors déchirée par les guerres civiles. Maître du royaume de Tunis, il marcha contre celui de Trémecen, & fit ce roi tributaire. Celui de Fez, qui assiégeoit alors Maroc, lui envoya de grands présens, & le reconnut même pour son souverain. Il retourna donc à Tunis, avec le titre de roi d'Afrique, qu'il prit. Après son retour, il s'occupa du soin d'établir

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l'ordre dans sa maison, & établit dans sa cour les mêmes charges & les mêmes cérémonies que pratiquoient les rois & pontifes de Maroc : il prit le premier le titre de roi de Tunis. Il y avoit onze principales charges dans sa cour; la premiere étoit celle de munafit, qui donnoit ordre à tout, comme un vice-roi; car il rendoit compte de tout ce qu'il avoit fait, & pourvoyoit, par l'ordre du prince, aux charges de la guerre & du gouvernement. La seconde étoit celle de mézuar, qui commandoit à tous les gens de guerre, & à la garde du roi; par son ordre toutes les charges se payoient. La troifiéine étoit celle de gouverneur ou de grand-maître, sur lequel on se reposoit pour la garde du palais, & de la structure de tous les ouvrages que le roi entreprenoit ; il avoit jurisdiction civile & criminelle, comme la propre personne du souverain. La quatriéme étoit celle de sahab tunes: il avoit charge de la police & de la justice: quand les Arabes faifoient quelques dommages dans les contrées, il alloit contr'eux: de nuit, il faisoit la ronde, avec plus de deux cents archers, par les rues de Tunis; il faisoit prendre les malfaiteurs & les châtioit. La cinquième étoit celle de secrétaire d'état; il écrivoit & répondoit pour le roi, & avoit autorité d'ouvrir toutes les dépêches, pourvu qu'elles ne fussent pas du munafit ou du mézuar. La sixiéme charge étoit celle de grand écuyer, qui étoit en la présence du roi: lorsqu'il tenoit conseil, il affignoit à chacun sa place, & envoyoit les huisliers où il étoit besoin; c'étoit le favori du roi qui exerçoit cette charge, car il avoit droit de lui parler à toute heure. La septième étoit celle de fur-intendant, qu'ils appelloient zahab el hareta; c'étoit lui qui avoit le soin de tout le revenu, & qui le distribuoit, par ordre du roi, signé du munafit & du mézuar. La huitiéme étoit celle de tresorier de l'épargne, qui recevoit tous les revenus des entrées, tant par mer que par terre, qui étoit de deux & demi pour cent des marchandises des Maures, & dix pour cent des chrétiens plus ou moins, selon la volonté du roi. La neuviéme étoit celle du grand douanier, qui recevoit tous les deniers de la douane des marchandises qui sortoient hors du royaume par mer. La dixième étoit celle de grand pourvoyeur ou commissaire général des vivres, qui avoit soin de fournir la maison royale de tout ce qui étoit nécessaire, & étoit comme le maître d'hôtel. L'onziéme enfin, étoit la charge de grand trésorier, à qui on rendoit compte de tout le domaine; c'étoit une charge importante, parce qu'il assistoit au compte, avec le munafit & le mézuar. Če prince étoit servi dans son palais par des filles & des eunuques. La cour de ses descendans étoit, dans la suite des tems, devenue encore plus éclatante & plus nombreuse: car ces rois entretenoient quinze cents cavaliers pour la garde de leurs personnes, dont la plupart étoient Musarabes ou renégats, à qui ils donnoient de grands appointemens. Ils étoient commandés par un chef Musarabe, qui avoit grande autorité dans l'état. Il y avoit aussi cent cinquante vieux gentilshommes expérimentés dans les choses de la guerre & du gouvernement, de qui le roi prenoit conseil dans les chofes importantes, & qui servoient, dans les armées , comme des maréchaux de camp. Ils avoient aussi cent arquebusiers renégats, qui servoient de gardes du corps à pied, & étoient autour de la personne du roi, tant à la ville qu'aux armées, quoique les cavaliers musarabes l'approchassent de plus près. Il y avoit d'autres gardes à pied, qui marchoient devant lui, & c'étoient des archers turcs. Au côté droit du roi, quand il sortoit, étoit le grand estafier, qui portoit une lance droite, & ne quittoit point son étrier; à sa gauche étoit un qui pottoit sa rondache, & un troisiéme derriere lui, avec un cheval & une arbalète. Tous ceux-là étoient à cheval, environnés d'autres officiers & maîtres de cérémonies. La monnoie que battoient ces princes, étoit des piéces d'or, qui valoient cinq quarts d'écus, & des petites piéces d'argent, de la valeur de fix maravedis, dont il en faut trentedeux pour un écu.

Les rois de Tunis eurent par la suite de longues & cruelles guerres à soutenir contre ceux de Fez, & les succès de ces deux rivaux furent toujours alternatifs. Enfin, Barbe rousse se rendit maître de Tunis, & obligea les habitans de reconnoître, pour leur souverain, le grand seigneur. Le roi de Tunis recourut à Charles-Quint, & pour l'engager à le remettre dans ses états, il lui promit d'être fon vassal, & de le joindre, avec quantité de ses parens &

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