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: TYNDARIDES ou TYNDARIDE, licu qu'Arrien, 1 Peripl. p. 14, marque dans la Bithynie, fur le bord du Pont-Euxin, entre Pofideum & Nympheum, à quarante cinq ftades du premier de ces lieux, & à quinze du second. Denys le Périégete, verf. 688, marque la terre des Tyndarides près de la Colchide, sur le bord du Pont

Euxin.

TYNDARIS. Voyez TYNDARIUM. TYNDARIUM, ville de Sicile, sur la côte septentrionale. Prolomée, 1.3, 6.4, la marque entre les embou chures des fleuves Hélicon & Tymethus. Elle est nommée TYNDARIS par Strabon, 1.6, p. 266, & par Pline, 1.3, c. 8, qui lui donne le titre de colonie. Dans une ancienne inscription, ses habitans sont nommés Τυνδαριεῖς, Tyndarienfes, & dans plus d'un endroit des verrines de Cicéron Tyndaritani. Diodore de Sicile, Excep. Leg. ex lib. 22, dit que Denys le Tyran donna ce terrein aux Messéniens, qui y bâtirent la ville de Tyndaris: Cicéron, Verr. 3, l'appelle nobiliffima civitas : en divers endroits, Action. 2,3 il la met au nombre des plus considérables de la Sicile, & il ajoute: Ses habitans étoient les amis & les alliés du peuple romain. Pline, 1.2,0.92, nous apprend que la mer avoit englouti la moitié de cette ville. Le reste est aujourd'hui détruit: on n'y voit plus qu'une église appellée Sancta Maria in Tindaro.

4,

TYNDARIUM PROMONTORIUM, promontoire de l'isle de Sicile, sur la côte septentrionale, selon Zo. nare, bell. Punic. l. 1, qui dit qu'en l'année 495, sous le confulat d'Atilius Calatinus & de Caius Sulpitius, la flotte des Carthaginois se mit en embuscade à l'abri de ce promontoire. Il tiroit son nom de la ville de Tyndarium, qui y étoit bâtie.

TYNDENSES , nom d'un peuple dont fait mention Ammien Marcellin, 1. 29, 6. 5. C'étoit un peuple de l'Afrique, aux environs de la Mauritanie Sitifenfe.

1. TYNDIS, village de l'Inde, en-deçà du Gange, dans la Limyrique. Arrien, 2 Peripl. p. 30, en fait un entrepôt confidérable. Selon Ptolomée, lib. 7, cap. 1, Tyndis étoit une ville.

2. TYNDIS, fleuve de l'Inde. Ptolomée marque son embouchure dans le golfe du Gange, entre Sippara & Mapura.

TYNDRARII SCOPULI, écueils de la mer d'Egypte, Ptolomée, 1.4, 0.5, les met au nombre de trois.

TYNE, riviere d'Angleterre, dans le comté de Nortumberland. Voyez TINE, 2.

TYNES, ville de Sicile, selon Etienne le géographe; mais il y a grande apparence que c'est une erreur, & qu'au lieu de dire ville de Sicile, il devoit dire ville de l'Afrique propre. Voyez TYMES & TUNES.

TYNIDRIMENSE OPPIDUM. Voyez THUNUDRONUM. TYNIEC, ancien monastère de Pologne, à un mille de Cracovie, fur les bords de la Wistule. (a) Casimir 1, roi de Pologne, qui avoit été profès à Clugni, par reconnoissance pour ses anciens maîtres, & pour l'intérêt de ses peuples, demanda des religieux de cet ordre. Il en vint douze dans ses états. Casimir fonda, pour eux, deux monaftères l'an 1044, celui dont nous parlons, & celui de Leubus. Le premier abbé de Tyniec étoit un François, nommé (6) Aaron, qui parvint ensuire au fiége épiscopal de Cracovie. (a) Sarnic.annal. Pol. p. 1054. (b) Dlugoff,

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TYPÆUM. Voyez TYPÉE.

ΤΥΡΑΝΕΙΑ & ΤYPANEI. Voyez TYMPANIA.
TYPASA. Voyez TIPASA.

TYPÉE, montagne du Peloponnése, dans l'Elide. En allant de Scillunte à Olympie, dit Paufanias, 1.5, 6.6, avant que d'arriver au fleuve Alphée, on trouve un rocher fort escarpe & fort haut, qu'on appelle le mont Typée. Les Eléens, ajoute-t-il, ont une loi, par laquelle il est ordonné de précipiter, du haut de ce rocher, toute femme qui feroit surprise assister aux jeux olympiques, ou qui

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même auroit paflé l'Aipace les jours défendus ; ce qui n'étoit jamais arrivé qu'a une teule femme nommée Callipatire, felon quelques-uns, & Phérenice, felon d'autres. Cette femme, étant devenue veuve, s'habilla à la façon des maîtres d'exercice, & conduisit elle-même son fils Pifidore à Olympie. Il arriva que le jeune honime fut déclaré vainqueur: aussi-tôt sa mere, transportée de joie, jette fon habit d'homme & faute par-dessus la barriere qui la tenoit enfermée avec les autres maîtres. Elle fut connue pour ce qu'elle étoit; mais on ne laissa pas de l'absoudre, en considération de son pere, de ses freres & de ton fils, qui tous avoient été couronnés aux jeux olympiques. Depuis cette aventure, il fut défendu aux maîtres d'exercice de paroître autrement que nuds à ces spectacles.

TYPHAONIA-PETRA. Apollonius, lib. 2, donne ce nom à un lieu du mont Caucafe. TYPHAONIUM, montagne dont fait mention HéfioScuto Herculis. Tzetzès dit que cette montagne étoit

de, in

dans la Bætie.

TYPHIUM, montagne de la Bætie, selon Hésyche, cité par Ortelius. TYPHIUM pourroit bien être corrompu de TYPHONIUM.

TYPHOEUS, nom que Silius Italicus, l. 14, v. 197, donne au mont Aetna, parce que quelques-uns vouloient que Typhaon ou Typhon eut été enfoui sous cette montagne. Il y en a pourtant qui mettent la sépulture de ce géant en différens endroits. Voyez ARIMA & INARIME. TYPHON. Voyez ORONTES. TYPHONIS INSULA, ifle de la mer Méditerranée, aux environs de la Troade, & que quelques-uns nomment CALYDNA, selon Q. Smyrneus, lib. 1, Itii excidii, cité par Ortélius. Ce pourroit être la même ifle que Lycophron appelle les rochers ou les écucils de Typhon, TYPHONIS SCOPULI; cependant, son commentateur Ifacius veut que ce foient des montagnes de Cilicie appellées Arimi. Pomponius Méla, 1.1, c.13, marque dans la Cilicie une caverne nommée TYPHONEUM SPECUS.

TYPHRESTUS, montagne & ville de la Trachine, selon Etienne le géographe. Le grand Etymologique les met dans la Ménalie. Ortelius croit que c'est la ville TYMPHRESTUS de Strabon.

1. TYR, ville d'Asie, dans la Phénicie, sur le bord de la mer, au midi de Sidon. Cette ville, célébre dans l'histoire sacrée & prophane, est des plus anciennes, quoique bâtie depuis Sidon: car, felon Juttin, lib. 18, cap. 3, les Sidoniens en furent les fondateurs. Quinte Curse veut que Tyr & Sidon foient de la même ancienneté, & qu'elles ayent été bâties par Agénor, fils de Cadmus, mais il y a grande apparence que Sidon est plus ancienne; car elle fubfiftoit du tems des patriarches, au lieu que nous ne voyons pas même que Tyr existât du tems de David. Strabon, l. 16, confirme ce sentiment, quand il dit que les poëtes parlent davantage de Sidon que de Tyr, & qu'Homére ne fait aucune mention de cette derniere; mais qu'il parle de Sidon & des Sidoniens. La ville de Tyr fut pourtant attribuée à la tribu d'Aser, de même que les autres villes maritimes du même canton; mais outre qu'il ne paroît pas que les Aférites en ayent jaunais chassé les Chananéens, il y a de fort habiles gens qui soutiennent que Tyr n'étoit pas encore fondée du tems de Josué, & que Mibzarzor, que l'auteur de la Vulgate a traduit par urbem munitiffimam Tyrum, n'est point la ville de Tyr. Ilaïe, cap. 23, vers. 12, d'un autre côté, nomme Sidon la fille de Tyr, c'est-à-dire, sa colonie. Joseph, ant. l. 8, c. 2, dit que Tyr ne fut bâtie que deux cents quarante ans avant le temple de Salomon; ce qui revient à l'an du monde 2760, & à deux cents ans depuis Josué. Hérodote, 1.2, 6.44, a écrit que les prêtres de Tyr disoient que le temple d'Hercule, de cette ville, avoit êté bâti, avec la ville, deux mille trois cents ans avant le tems auquel il écrivoit, c'est-à-dire avant l'an 3596. En forte que Tyr auroit été fondée en l'an du monde 1296, & fix cents cinquante-fix ans avant le déluge; ce qui est insoutenable. * Josué, 19, 29.

Mais il semble, dit dom Calmet, qu'on peut concilier ces diversités en reconnoiffant deux villes de Tyr; l'une connue des anciens sous le nom de Pala-Tyros, & l'autre nouvelle, nommée simplement Zor ou Tyr. La premiere étoit bâtie sur le continent, à trente stades de la seconde, & du côté du midi, selon Strabon, lib. 16. C'est dans la premiere qu'étoit le temple d'Hercule, dont les prêtres de BBB b bb bij

Tyr vantoient, avec exagération, l'antiquité à Hérodote, & c'est dans ce temple que les Tyriens répondirent à Alexandre qu'il pouvoit aller facrifier, lorsqu'il leur fit dire qu'il souhaitoit aller dans leur ville, pour offrir des facrifices à Hercule: Tyrum se ire velle ad vota Herculi reddenda dixit. Legati responderunt esse templum Herculis extra urbem, in ea fede quam Pala Tyron, five veterem Tyrum ipfi vocant, ibique in antiquiore templo rectius id eum effe facturum, &c. L'autre Tyr étoit dans une ifle, vis-à-vis de l'ancienne, dont elle n'étoit séparée que par un bras de mer affez étroit. Pline, 1. 5,6. 19, dit qu'il n'y avoit que sept cents pas de distance de l'isle à la terreferme. Alexandre le Grand combla tout cet espace pour prendre la ville, & l'ifle étoit encore jointe à la terreferme du tems de cet auteur: Tyrus quondam insala, pra alto mari septingentis passibus divisa; nunc verò Alexandre oppugnantis operibus continens. Dans le même chapitre, Pline donne dix-neuf mille pas de circuit au territoire de Tyr, & y renferme la vieille Tyr: intra Pala-Tyro inclusa. * Q. Curt. 1. 4, 6.2, 1. 11, c. 10.

le mot d'oubli dans un sens exagéré, puisque nous lisons que Nabuchodonofor laissa Ithobale, pour roi, à Tyr, (i) & qu'Alexandre y laissa Abdolonyme, ou Ballonyme, ou Straton: car on trouve tous ces noms dans les anciens, (*) & que ces princes & leurs fuccefleurs y ont régné long tems; & nous ne voyons pas que les Tyriens, avant le tems de Jesus-Christ, ayent fait paroître aucun zéle pout le Seigneur, ni pour fon culte. Pour concilier donc les prophéties entre elles, il faut dire que lorsque les prophétes parlent de la ruine totale de Tys, ils l'entendent de l'ancienne Tyr, qui ne s'est jamais rétablie ; & que quand ils prédisent le rétablissement de la même ville, il faut l'enrendre de la nouvelle, qui devint très-florissante, se releva toujours de ses malheurs, & qui, ayant enfin embrasse la religion chrétienne, offrit au Seigneur le fruit de ses travaux & de son commerce. (a) Apud Jofeph..lib. 1, contra Appion, p. 1042, & lib. 8, p. 267. (b) Antiq. lib. 8, c. 2, p. 258. (c) Eufeb. Prepar. lib. 10, с. 33, 34. (d) Joseph. Antiq lib. 9, c. ult. (*) Hieron. in Ezech. 26 & 28, & in Amos 1. (f) Marsham Canon. Chron. Secul. 18, pag. 578. (8) Orig. Babylon. (h) Ifai. 23, Jérém. 27, 3 & 47, 4. Ezech. 26, 27 & 28. (i) Jo. feph. lib. 1, contra Appion. (*) Diodor. Sicul. Justin, & c.

C'est donc de l'ancienne Tyr dont parle Josué. La nouvelle n'étoit pas encore bâtie du tems de Salomon. Il n'y avoit, dans l'ifle, qu'un temple dédié à Jupiter Olympien. Dius & Ménandre Ephefien, (2) qui avoient écrit l'histoire phénicienne, racontent que Hiram, ani de Salomon, avoit joint, à la ville de Tyr, le temple d'Hercule, qui étoit seul dans l'isle, par une levée qu'il fit, en jettant dans la mer beaucoup de terre & d'autres matieres. Il est vrai que Hiram écrivant à Salomon, lui demanda du bled; parce, dit-il, que nous en avons besoin, demeurant dans une ifle, où notre ville est bâtie, mais il y a beaucoup d'apparence que cette circonstance a été ajoutée par Joseph, (b) puisqu'on lit les mêmes lettres dans Eupolême, d'un stile affez différent, (c) & où cette cir-poli, de Barbarie, de Carthage & l'ifle de Calis près du

constance ne se trouve point. On voit encore aujourd'hui quelques veftiges de l'ancienne Tyr, comme de grandes cîternes, & des restes d'un aqueduc, qui conduisoit l'eau depuis la terre ferme jusques dans l'isle. Cette isle avoit vingt-deux stades ou trois mille cent quatre-vingt-dix pas de tour, & l'ancienne Tyr avoit dix neuf mille pas. Ménandre d'Ephése raconte que Salmanafar, roi d'Affyrie, fubjugua toute la Phénicie: (d) car les habitans de Sidon, d'Ace & de quelques autres villes de ce pays, s'étant séparés de l'alliance des Tyriens, & donnés au roi d'Assyrie, Salmanafar marcha contre ces derniers, qui ne vouloient pas se soumettre à sa domination, avec une flotte de foixante vaisseaux & de huit cents rameurs. Les Tyriens, n'ayant que douze vaisseaux, lui livrerent bataille, disfiperent la flotte, lui prirent cinq cents prisonniers: il s'en retourna à Ninive; mais il laissa, au fiége de Tyr, son armée de terre, qui se saisit des eaux du fleuve & des aqueducs: ce qui ayant duré cinq ans, les Tyriens furent obligés de creuser des puits dans leur ville. Ezechiel, Ezech. 27, 28, nous décrit affez au long le siége de Tyr, formé par Nabuchodonofor l'an du monde 3419, avant Jesus-Christ 381, avant l'ére vulgaire 385. Les favans sont partagés, savoir s'il parle de l'ancienne Tyr ou de la nouvelle. Saint Jérôme croit (c) que c'est de la nouvelle, puisqu'il dit que Nabuchodonofor joignit l'ifle au continent par la terre, les pierres & le bois qu'il jetta dans l'eau. Marsham, (f) Périzonius, (5) & quelques autres croient au contraire que c'est l'ancienne. Il faut convenir qu'il y a des expressions dans Ezechiel qui favorisent l'un & l'autre fentiment. Quoi qu'il en soit, Nabuchodonofor ruina la ville de Tyr; & les prophétes marquent affez clairement qu'elle ne fut jamais rétablie : (h)ce qui ne peut s'entendre à la rigueur que de l'ancienne Tyr; car on fait que la nouvelle fut très-florissante depuis Nabuchodonofor. Elle se releva même de sa chute depuis Alexandre. Ifaïe, cap. 23, 15, 17, dit que Tyr demeurera en oubli pendant soixante-dix ans, & qu'après cela le Seigneur la visitera, qu'il la mettra en état de recommencer son premier trafic, & qu'elle se prostituera, comme autrefois, à tous les royaumes qui sont sur la terre; mais enfin, que tout le gain qui reviendra de fon commerce sera consacré au Seigneur & à l'entretien de ses minittres. Il n'est pas aisé de fixer le commencement, ni la fin de ces foixante-dix ans de l'oubli de la ville de Tyr, car si l'on en met le commencement à sa prise sous Nabuchodonofor ou fous Alexandre le Grand, il faudra prendre

Les Tyriens sont sur-tout renommés dans l'histoire par leur industrie. Ils faifoient un gain considérable sur l'écarlate & fur la pourpre, dont ils passoient pour être les in. venteurs, aufli bien que du commerce & de la navigation. Ulpien, fameux jurisconfulte & natif de cette ville, assure que l'empereur Sévére leur donna les priviléges de se ser vir du droit écrit des Romains, & en fit une colonie. Pline dit qu'il y avoit à Tyr un si grand nombre d'habitans, qu'ils furent suffisans pour peupler les villes de Biserte, de Tri

détroit de Gibraltar; & pour parler de plus loin, nous voyons dans l'écriture sainte qu'elle est appellée ville cou. ronnée de gloire & de majesté, remplie de princes & de nobles, qui avoient tant d'or & d'argent, que ces métaux y étoient aussi communs que la terre; mais elle a bien changé de face. On ne trouve aujourd'hui dans ses ruines que de foibles traces de son ancienne splendeur parmi le grand nombre de ses palais abattus, de ses pyramides renversées, de ses colonnes de jaspe & de porphyre rompues & presque toutes enfevelies dans le sable. Ses fortes murailles sont détruites, ses boulevards applanis, & les débris qui en restent ne servent plus qu'à étendre & à sécher les filets de quelques pauvres pêcheurs. On remarque auprès d'une petite chapelle des Grecsune colonne, contre laquelle les matelots vont se frotter le dos, & prétendent que cette colonne a la vertu de faire paller toutes les douleurs des reins & des autres parties voisines. Ce qu'il y a de pius considérable entre ces ruines, c'est le reste d'un temple, qui, d'un côté est encore presque tout entier, avec un beau degré qui y tient, & qui n'a point été gâté. Devant ce batiment il y a une colonne qui est faite de maniere, qu'il semble qu'elle soit composée de trois autres colonnes qui tiennent ensemble. Elle est d'une grandeur & d'une fabrique extraordinaire. Aujourd'hui toute la magnificence de Tyr est ensevelie, & on ne trouve parmi les masures qu'une douzaine de maisons où habitent quelques Tures & quelques Arabes, au lieu qu'autrefois cette ville étoit la capitale de Phénicie.* Doubdan, Voyage de la Terre Sainte, p. 563.

Les habitans de Tyr adoroient Baal & Hercule. Ils recurent les premiers la lumiere de l'évangile. On voit que Jesus-Christ a prêché & fait quelques miracles aux environs de Tyr. On y montroit autrefois une pierre, sur la quelle on tenoit qu'il s'étoit quelquefois reposé; mais il n'entra jamais dans la ville à cause qu'elle n'étoit habitée que par des gentils, & il avoit même défendu à les apôtres d'y entrer. Il y a néanmois apparence que l'évangile y fut annoncé par quelques-uns de ses disciples: car faint Paul y trouva un bon nombre de familles chrétiennes. La véritable religion y fit de si grands progrès, que du tems des empereurs romains les habitans de Tyr étoient toujours dispolés au martyre. On dit qu'Origéne s'étant rencontré à Jérusalem après sa chute, fut prié par les prêtres de leur faire quelques conférences sur l'écriture sainte, & qu'après qu'il eut commencé à lire ces paroles du pleaume 49, Dieu a dit au pécheur: Pourquoi annonces-tu mes loix, & profanes-tu

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par ta bouche mes facrés mystères ? il fut tellement frappé de ces paroles, qu'il en demeura tout interdit. Il ferma le livre, s'affit, se tut & se mit à pleurer sa faute. Peu de tems après il alla mourir à Tyr, où l'on voyoit encore son tombeau l'an 1 100.

La ville de Tyr a eu le tirre de métropole, & celui de premier fiége archiepiscopal sous le patriarchat d'Antioche; ce qui fait qu'on l'a appellée Protothrones, ou premier fiége. La notice de Doxapatrius ne lui donne que treize suffragans; cependant celle de Léon le Sage lui en marque quinze ; savoir,

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Tyr a été afsfiégée deux fois par les chrétiens; la premiere en 1112, par Baudouin I, qui, après un siége de quatre mois, fut obligé de se retirer; & la seconde en 1124, pendant la captivité de Baudouin II, par les princes chrétiens, qui, prenant l'occafion du duc de Venise arrivé à la Terre Sainte avec une puiffante flotte chargée de quantité de soldats, l'affiégea par mer & par terre. La place étoit extrêmement forte, étant presque toure environnée de la mer, de rochers & d'écueils qui sont à fleur d'eau. De ce côté elle étoit ceinte d'un double mur & de fortes tours, & à Porient du côté de la terre, trois bonnes murailles la fermoient, avec plusieurs hautes tours & un large & profond foffe. Deux tours imprenables gardoient l'entrée de fon port, & de tous côtés elle étoit flanquée de boulevards, avec tant d'avantage qu'on l'estimoit la plus forte place du Levant. Elle étoit d'ailleurs gardée au-dedans par les troupes du calife d'Egypte, qui en avoit deux parties, & par celles du soudan de Damas qui possédoit la troifiéme. Quatre mois & demi de siége s'étant écoulés, les chrétiens la prirent. Saladin l'attaqua en 1192, mais il ne put la prendre. En 1291, Khalil, sultan des Mamelucs, la prit par capitulation, & en rasa les forts: depuis ce tems elle a toujours diminué, & est enfin tombée dans l'état où elle est à présent.

Il y a deux ports à Tyr. Le plus perit étoit autrefois tout entier au-dedans de l'enceinte de la ville, & fe fermoit avec des chaînes de fer; présentement il est tellement gâté qu'il ne peut plus recevoir que de petits bateaux. Il y a une muraille à son entrée, où l'on voit de grands morceaux de colonnes, employées pour des pierres dans la maçonnerie. L'autre port, qui est fort vaste, est au septentrion de la ville, qui le couvre de tous les vents du midi. Il a la côte de Phénicie au levant, & vers le ponant une petite ifle de rochers, qui, quoique fort basse, ne laisse pas de lui rompre la mer entierement. Il demeure ouvert à la Tramontane ; mais sa tenue est très-bonne, & fon fond extrêmement net. Il y a d'ailleurs une grande facilité pour faire de l'eau. * Chopin, Voyage de Phénicie, chap. 7.

Saint Tyrannion étoit évêque de Tyr lorsqu'il fut martyrisé à Antioche l'an 310. Il y eut dans le même tems plusieurs martyrs à Tyr, & en d'autres endroits de la Phénicie. Saint Ulpien, jeune homme de la ville de Tyr, au-dessous de vingt ans, y avoit fouffert le martyre quatre ans auparavant. Sainte Théodose, vierge de dix-huit ans, étoit aussi de la ville de Tyr; mais elle souffrit le martyre à Céfarée de Palestine l'an 308. Ainsi l'on voit qu'Ulpien & Théodose avoient été les difciples de saint Tyrannion. On ne connoît point de faint Dorotée évêque de Tyr, martyr; mais faint Dorothée, natif de Tyr, prêtre de l'église d'Antioche. Saint Méthode passa de l'évêché d'Olympe en Lycie, à celui de Tyr, après la mort de faint Tyrannion; mais on ne fait pas si ce fut immédiatement. * Baillet, Topograph. des faints, p. 512.

Le nom de cette ville en hébreu est Zor ou Sor; suivant un autre dialecte c'est Syr ou Sar; les Araméens qui ont coutume de changer la lettre sent, disent Tor, Tur ou Tyr, & en ajoutant la terminaison grecque on a fait Tupos, Tyrus. De Sar a été formé le nom national Sarranus, qui, dans les poëtes, signifie la même chose que Tyrius. Virgile, 1.2, Georg. v. 506, s'en est servi dans ce sens.

Aulu-Gelle, 1. 14, 6.6, en parlant des villes & des pays qui ont changé de nom, dit que le nom de Sarra fut changé

en celui de Tyros. Servius a fait la même remarque sur le vers de Virgile que nous venons de citer: Qua nunc Tyros dicitur olim Sarra vocabatur ; mais il ajoute que le nom de Sarra venoit de celui d'un poiffon nommé far dans la langue du pays, & qui étoit fort commun sur cette côte. Saumaise ni Cellarius ne peuvent gouter cette étymologie. En effet, il est bien plus naturel de dire qu'on aura formé Sar, c'est-à-dire, Tyrus, de Sor, que de le dériver du nom d'un poiffon. * Cellarius, Geog. antiq. 1. 3, c. 12.

2. TYR, Tyrus, étoit une petite ville d'Italie, dans la Toscane, près du lac de Bolsene, dans lequel on dit qu'elle fur depuis toute fondue & entierement abysmée; de forte qu'il n'en est point resté d'autres vestiges qu'un monceau de terre mêlée de pierres qu'on appelle aujourd'han isola Bifentina, ou l'ifle de Bifento, dans le lac même de Boifene Tyr a été le lieu de la naissance, & peut-être de la mort de fainte Christine, vierge & martyre. * Baillet, Topogr. des faints,

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TYRA, peuple d'Egypte. Il habitoit, felon Pline, 1.6, c. 29, au voisinage de la ville des Héros.

TYRACA, Vibius Sequester nomme ainsi un marais de Sicile près de Syracuse.

TYRACINE, TYRACINE OU TYRACENUM, ville de Sicile, selon Etienne le géographe. Onétius croit que c'est la TRINAGIA de Diodore de Sicile. Voyez TRI

NACIA.

TYRAGETÆ & TYRANGITA. Voyez TYRITA.

1. TYRAMBE, ville de la Sarmatie Afiatique. Du fleuve Rhombitès, appellé le Petit, dit Strabon, 1. 11, p. 493, jusqu'à Tyrambe, il y a fix cents stades. Ptolomée, 1.5, 6.9, marque cette ville entre Azabites mitra, & l'embouchure du fleuve Atticitus.

2. TYRAMBE, peuple de la Sarmatie Asiatique, selon Prolomée.

TYRANNOSBOAS, lieu de l'Inde, en-deça du Gange. Arrien, peripl. p. 30, en fait un lieu d'entrepôt.

TYRAS, fleuve de la Sarmatie Européenne. Hérodore, 1.4,6.51, met sept fleuves entre le Danube & le Tanais. Le premier est le Tyres; car c'est ainsi qu'il écrit. Pomponius-Méla, Prolomée, Scymnus de Chio, & Ovide, 1.4, ex Ponto, epist. 10, v. 10, disent TYRAS.

....nullo tardior amne Tyras.

Selon Strabon, du fleuve Tyras à la derniere embouchure du Danube, il y avoit environ trois cents stades; ce qui fait conclure que c'est aujourd'ui le Niester ou Deniester, nom qui paroît avoir été formé de celui de Danafter, dont se sert Jornandes, de reb. Getic. c. 5. Ptolomée, 1. 3, c. 10, nous apprend que le fleuve Tyras servoit de borne entre la Dace & la Sarmatie. Sur le bord de ce fleuve il y avoit une ville de même nom, appellée auparavant OPHIUSA, selon Pline, l. 4, c. 12, ce qui est confirmé par le té moignage d'Etienne le géographe. Ptolomée a donc eu tort de séparer Ophiusa de Tyra, comme si c'étoient deux villes différentes. Strabon, 1.7, nous a donné la juste position de la ville de Tyra. A cent quarante stades, dit-il, de l'embouchure du Tyra & de la tour qui y est bâtie, on trouve en remontant ce fleuve deux villes sur ses bords; savoir, Niconia à la droite, & Ophiusa à la gauche ; d'où Cellarius, geog. ant. l. 2, 6. 6, conclud qu'en descendant le fleuve 1 yra, Ophiusa étoit à la droite. De Valois se mocque d'Ammien-Marcellin, l. 22, c. 8, qui dit que cette ville étoit une colonie des Phéniciens, & qui, à cause de cela, écrit TYRUS pour TYRAS. Proxima (Achilleos dromo,) ditil, eft civitas Tyrus, colonia Phænicum quam præstingit fluvius Tyras. Cette ville tiroit fon nom du fleuve qui l'arrofoit, & non de ses fondateurs, clarus amnis Tyra, dit Pline, L. 4, c. 12, oppido nomen imponens. Si cette ville étoit une colonie, il seroit bien plus naturel de la donner aux Milésiens, qui en fonderent plusieurs aux environs du PontEuxin.

Comme Hérodote, 1.4, c. 51, dit que les peuples Tr RITÆ qui habitoient à l'embouchure de ce fleuve, étoient Grecs d'origine, c'est un autre moyen d'appuyer le sentiment de ceux qui font de Tyras une colonie de Milésiens. Ces peuples sont appellés TYRIGETA par Strabon, & TYRAGETÆ par Pline.

TYRATABA, bourgade près de la montagne de Garizim, où plusieurs Samaritains s'étant assemblés en armes ВВВЬЬЬЬiij

la suite d'un imposteur, qui leur promettoit de leur découvrir des vases sacrés, que Moise y avoit autrefois enfouis. Pilate, qui en fut averti, marcha contre eux, leur livra bataille, les mit en faite, en tua un grand nombre, & prit plusieurs prifonniers, donc il fit ensuite décapiter les plus considérables. Cela arriva l'an de Jesus-Christ 36. * Diction. biftor. de la Bible, t. 2, p. 450. Jofeph, Antiq. l. 18, c.5, p. 623.

TYRAWLY, baronnie d'Irlande, dans la province de Connaught. C'est une des neuf baronnies du comté de Mayo. * Etat présent de la Gr. Bret. t. 3.

TYRCÆUS, montagne sur le bord de la côte du golfe Arabique. Elle est, selon Diodore de Sicile, 1.3, 6. 38, dans l'endroit où ce golfe a plus de largeur.

TYRCONEL, comté d'Irlande. Voyez DUNGHALL.
TYREA. Voyez THYREA.

TYREDIZA, ville de Thrace. Etienne le géographe dit qu'elle étoit derriere le promontoire Serrhium, & ajoute qu'Hellanicus la nomme TYRORIZA. Hérodote, 1.7, qui écrit Tyrodiza, la place sur la côte des Perinthiens.

TYREN, lieu du pays des Clazoméniens, selon Hesyche, cité par Ortélius.

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TYRES. Voyez TYRAS.

TYRIA. Voyez EUROPA.

TYRIÆUM, ville de l'Asse mineure, dans la Phrygie, selon Xenophon, 1. 1, de exped. Cyri. Ortelius croit que c'est la ville TYRIARIUM de Strabon, 1. 14, p. 663, qui la met aux confins de la Lycaonie. Comme les manuscrits de ce dernier varient, les uns lifant TYRICION & d'autres TYRIAÏON, Paulmier soupçonne qu'on pourroit lire Tetradion, & que ce seroit la ville de ce nom que Ptolomée place dans le même quartier.

TYRIARIUM. Voyez TYRIÆUM.
TYRIAS. Voyez TERIAS.

TYRICHÆ. Voyez HYLACTES.

TYRICIUM ou TYRICION. Voyez TYRIÆUM.

TIRICTACE, ville du Chersonnese Taurique. Ptolomée, 1.3, 6.6, la marque sur le Bosphore Cimmérien, quelques exemplaires portent TYRICTATA pour TYRICTACE. Voyez TYRITACITE.

TYRIGETÆ. Voyez TIRITA.

TYRII. Strabon, 1. 3, p. 158, dit qu'on nommoit ainsi anciennement les Verones, peuples de l'Espagne Tarragonnoise. Voyez BERONNES.

Je pense qu'il faut mieux dire Tritii, nom qui vient de Tritium, ville qui appartenoit aux Berones.

TYRINI, siége épiscopal, dont l'évêque est nommé Zenon par Sozomene, 1.6, 6. 12. Ortelius juge que cet évêché

étoit en Afie.

TYRIS, felon les anciennes éditions de Pline, 1. 3, c. 10, & TIRIS, felon celle du pere Hardouin, ifle d'Italie, sur la côte du pays des Locres. Il y en avoit deux autres au voisinage, savoir Eranusa & Meloeffa; les trois ne subsistent plus, la mer les a fubmergées. Voyez ERANUSA.

TYRISSA, ville de la Macédoine. Ptolomée, 1.3, 6.13, la marque dans l'Emathie. Le nom moderne est Cerefi, lelon Mercator. Les peuples sont appellés TYRISSÆI par Pline, l. 4, c. 10.

TYRISTASIS, ville du Chersonnese de Thrace, vers la Propontide, selon Pline, 1.4, c. 11. Le pere Hardouin écrit TIRISTASIS, & c'est l'orthographe que suit Demosthène dans la lettre de Philippe aux Athéniens. Cette lettre nous apprend que Tiristase étoit au voisinage de celle de Crobyle.

TYRITACITE, ville du Pont. Etienne le géographe la met sur le bord du Phase. C'est, dit Ortelius, la ville de TIRITACE de Pline, l. 6, c. 4. On trouvoit en effet ce nom dans les anciennes éditions de Pline; mais le pere Hardouin l'a fait disparoître, parce que, dit-il, les autres anciens auteurs ne connoiffent point cette ville, si ce n'est Etienne le géographe, qui place dans ce quartier une ville nommée TYRITACITE. Comme plusieurs manuscrits de Pline portent TYNDARIDACEUM au lieu de TIRITACE, le pere Hardouin a cru en devoir faire deux villes, savoir TYNDA

RIDA & CIRCAUM. Cette correction n'est pas témérairement avancée; car Denys le Périégete, vers. 688, met lo pays des Tyndarides & le champ Circéen sur le bord du Phase, près de Colchos. N'en déplaise pourtant au pere Hardouin, Ptolomée fournit le nom d'une ville qui approche encore plus du nom de Tiritace, que celle d'Etienne le géographe. Je veux parler de Tyricłace que Ptolomée place fur le Bosphore Cimmérien; mais d'un autre côté il faut avouer que ce Bosphore eft affez éloigné du Phase & de Colchos. TYRITÆ. Voyez TYRAS.

TYRITANI. Voyez TURITANI.

TYRIUM, ville d'Italie, dans la grande Grece, selon Ortelius, qui cite Plutarque, in Nicia, à qui il attribue d'avoir écrit que c'étoit une colonie dont Hieron avoit été le conducteur. Il reprend Gabriel Barri d'avoir dit qu'on lisoit THURIUM dans Plutarque, parce que Thurium étoit une colonie dont Périclès, selon Plutarque même, avoit été le conducteur. Je crains bien qu'il n'y ait trois fautes dans ce seul article. Premierement, il ne fait Hieron conducteur d'aucune colonie; mais tout au plus il le dit fils du conducteur de la colonie en question. Voici le passage en entier : Καὶ ὁ μάλισα ταῦτα συνζαγωδῶν, και συμπεριλιτεὶς ὄγκον ἀυτῷ καὶ δοξαν, Γέρωνἦν ἀνὴρ τεθραμμένος ἐπὶ τῆς οἰκίας τὸ Νικία, περὶ τε γραμμάτα καὶ μεσικὴν ἐξησκημένος ἐπὶ αὐτῶ προσποιοιύμενος δι' ύιος επι Διωνισίου τε Χαλκὲ προσαγορευθέντος, ὁ καὶ ποιήματα σώζεται, καὶ τῆς εἰς Ἰταλίαν ἀποικίας ἡγεμών γενόμενος ἔκλες Θερίοις. C'est à dire, selon la traduction de Dacier : Celui qui lui aidoit le plus à jouer cette comédie, & qui contribuoit plus que personne à lui donner cette réputation d'homme grave & Surchargé d'affaires, c'étoit un certain Hieron, qui avoit été nourri dans la maison de Nicias, à qui il avoit fait apprendre les lettres & la mufique. Il vouloit passer pour fils d'un certain Dionyfius, qui fut surnommé Chalcus, dont on conferve encore aujourd'hui quelques poësies, & qui ayant été élu capitaine d'une colonie qu'on envoya en Italie, y fonda la ville de Thuries. En second lieu, tous les exemplaires de Plutarque que j'ai consultés, tant grecs que latins, écrivent le nom de cette colonie par un e. En troisiéme lieu, Plutarque ne dit point que Périclès mena une colonie à Thurium on Thurii; il dit seulement qu'il envoya une nombreuse colonie en Italie, quand on eut bâti Sibaris qui fut appellée Thurii, ou la ville des Thuriens; ainsi c'est en vain qu'Ortelius a voulu faire une distinction entre Tyrium & Thurium. Rien ne nous engage à croire qu'il y ait eu une ville de Tyrium; & tout ce qu'on dit de cette prétendue ville convient parfaitement à celle de THYRIUM OU THURII.

TYRIUS, fleuve d'Italie. Sextus Avienus, Ora Marit. v. 481, donne ce nom à la riviere Turia qui arrosoit la ville Thurium qu'il nomme Tyris. TYRMENII. Voyez SCYTHE.

TYRMIDÆ. Etienne le géographe & Suidas donnent ce nom à une partie de la tribu Oeneïde; & la lifte de l'Attique publiée par Spon en fait un bourg de cette même tribu. Il en est fait mention dans une ancienne inscription, avec cette différence qu'il y a un e à la seconde syllabe; aussi ce nom s'écrivoit-il de plus d'une maniere, puisqu' Harpocration l'écrit avec un ei. L'inscription dont il vient d'être parlé se trouve à Florence : voici ce qu'elle porte :

ΙΣΙΔΙ ΧΡΕΣΤΗ ΕΠΙΚΟΩΙ
ΣΕΛΕΥΚΟΣ ΣΟΚΡΑΤΟΥ ΕΥΧΕΝ

ΕΠΙ ΙΕΡΕΩΣ ΔΙΟΚΛΕΟΥΣ
ΤΟΥ ΔΙΟΚΛΕΟΥ ΤΥΜΕΔΟΥ.

C'est-à-dire, Ifidi concidenti obsequenti Seleucus Socratic filius votum pofuit fub pontifice Diocle, Dioclis filio Turmedo.

TYRNAU, ville de la haute Hongrie. Voyez TIR

NAVIA.

TYRO OU TYRUS. Voyez TYRUS. TYROCNESTIS, nom d'une ville dont parle le grand étymologique,

TYRODIZA. Voyez TIREDIZA.

TYRONE OU TIR-OWEN, appellé aussi quelquefois TIR-EOGAIN, comté d'Irlande, dans la province d'UIster. Il a Lough-Neagh & Armagh à l'eft; Londonderry au nord & nord-ouest; Monaghan & Femanagh au fud & fudouest. Il a quarante-sept milles de long sur trente-trois de large. Quoique le pays soit montagneux, il est d'ailleurs affez fertile; il donne le titre de comte à l'ancienne famille des Powers; on le divise en quarante baronnies, qui sont

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celles de Strabane, d'Omagh, de Clogher & de Dunganon. Il n'y a point de ville qui ait droit de tenir un marché public; mais il y en a quatre qui envoyent leurs députés au Parlement. Ce font Strabane, Omagh, Dunganon & Agher. Il y a plus d'un fiécle qu'on en a tiré la partie occidentale, comprise présentement sous le comté de Londonderry; les Oneals en ont été autrefois seigneurs. * Etat préfent de la Gr. Bret. tom. 3. p. 68.

TYROPECIA, ville très-forte, dont fait mention Curopalate. Ortelius juge qu'elle pouvoit être quelque part dans la Cappadoce.

TYROPEUM, lieu fortifié quelque part dans la Thrace ou dans l'Asie, selon Cédrène, Curopalate & Zonare, cités par Ortelius.

TYROPOLIS. Voyez MACELLA. TYRORIZA. Voyez TYREDIZA. TYROS OU TYRUS. Voyez TYRUS. TYRRHA, ville de l'Asse mineure, dans la Lycie. C'est le grand étymologique qui en parle.

TYRRHENE, lieu de la Macédoine, selon Ortelius, qui cite Strabon, Epitom.

1. TYRRHENIA. Voyez HETRURIA.

2. TYRRHENIA OU TYRRHENES, ville d'Italie, se. lon Etienne le géographe.

TYRRHENICA STAGNA. On trouve ce nom fur une ancienne inscription; & on croit qu'il est question de la partie de la mer Méditerranée vers l'embouchure de l'Ebre. Ausonne, Ad Paulin. epift. 23, appuie, ce fentiment; car il donne à la ville de Tarragone le furnom de Tyrrhenica :

........ Thyrrenica propter

Tarraco, & Oftrifero fuper addita Barcino ponto.

TYRRHENICA-VADA. Ortelius dit que Silius Italicus appelle ainsi le lac de Trasumène. Silius Italicus dit TYRRHENA-VADA & non TYRRHENICA.

TYRRHENUM MARE. Voyez HETRURIE & TOS

CANE.

TYRRHENUS-SINUS, golfe d'Italie, sur la côte de Toscane. Dion Caffius, l. 48, l'étend depuis le promontoire Misenus jusqu'à Pouzzol. On l'appelloit autre. fois Aufonius Sinus, selon Denys d'Halicarnaffe, 1. 1. TYRRHEUM, ville de l'Acarnanie, selon Tite-Live, 1. 38, 6. 9. Ce pourroit être la même ville que Thyrium. Voyez THYRIUM.

TYRRHINA. Voyez ORGANA. TYRRIA, lieu de l'isfle de Cypre. Ariftote, in Mirabilib. dit qu'il y avoit une mine de fer dans ce lieu. TYRRIUM. Voyez THYRIUM.

TYRSENIA. Ifacius donne ce nom à l'Italie, & il le dérive de Tyrsenus fils de Téléphe.

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TYRSETA, yille de la Japygie, chez les Saunites, selon Etienne le géographe. Quelques manuscrits, au lieu de Saunites, lisent Taunites Ταυνιτῶν.

TYRSIS. Homére & Pindare donnent ce nom à la ville & au palais de Saturne dans les ifles des Bienheureux, apparemment dans les illes Fortunées, où les poëtes ont placé les champs Elysiens.

TYRSUS, fleuve que l'histoire Miscellanée semble placer aux environs de la Mesie.

1. TYRUS. Voyez TYR, n°. I.

2. TYRUS, isle que Strabon, 1.6, p. 776, met dans le golfe Persique. Euftathe & Etienne le géographe connoillent cette ifle, & le dernier dit, qu'Artémidore la nomme TYLOS. Plutarque fait mention dans plusieurs endroits d'une ifle nommée TYLUS, & qu'il place dans la mer Rouge, qui s'étendoit jusque dans le golfe Persique; de cette façon Tyrus & Tylus ou Tylos, font la même ifle. Voyez TYLUS. Peut-être aussi que l'isle de TYRRINA du Néarque, & dont parle Strabon, est la même que Tyrus.

3. TYRUS, ifle sur la côte de la Syrie, tout près du continent, felon Ptolomée, 1.5, 6. 15. Ortelius qui dit qu'elle étoit au-devant de la ville de Tyr, croit que c'est aujourd'hui l'ifle de Pendoli.

4. TYRUS, ville de la Laconie, selon Etienne le

géographe.

Tome VI.

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5. TYRUS, ville de l'Afie mineure, dans la Lydie. C'est Etienne le géographe qui en parle.

V

6. TYRUS. Etienne le géographe met aussi une ville. de ce nom dans la Pisidie.

7. TYRUS, lieu fortifié au-delà du Jourdain. Jofeph, antiq. l. 12, le place aux confins de l'Arabie & de la Judée, aux environs de l'Essebonitide.

8. TYRUS. Voyez TYR, n. 2.

TYSCA, contrée de l'Afrique, ou grande campagne, dans laquelle se trouvoient cinquante villes. Appien, da bellis Pun. p. 37, dit qu'il y eut un differend entre Massinissa & les Carthaginois pour la poffeffion de cette contrée, & que l'affaire fut portée devant le fénat de Rome. Les habitans de cette contrée n'avoient aucune idée de la Divinité, & cependant ne laiffoient pas de vivre en société & plus ou moins heureufement, felon l'habileté plus ou moins grande de leur Légiflateur.

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TYSCON, village de l'Asie mineure, aux environs de la Phrygie. Tite Live, 1. 38, fait entendre que ce village n'étoit pas éloigné du Heuve Alandrus.

PEX

TYSDRUM. Voyez THYSDRUS. TYSIA, fleuve de la Scythie Européenne, selon Jornandès, de reb. Get. c. 34.

TYSTED Ou THYSDET, petite ville de Danemarck, dans le Nord-Jutland, au diocèse d'Alborg, dans le Hundborg, à trois lieues de la mer, fur le bord du Lymfiord. * Robert de Vaugondy, Atlas.

!

TYZICA, ville d'Afrique, felon Ortelius, qui cite S. Augustin.

TZACHATA, peuples voisins des Schytes, felon Chalcondyle.

TZACONIAS, nom que Gemiste donne au mont Cronium. Voyez CRONIUM.

TZACONIE. Voyez SACANIE.

TZADURILE, petite bourgade des états du Turc; en Afie, dans l'Anatolie, près du Sangar ou Ascu, environ à vingt-cinq lieues de Nicée, vers le midi. Leunclavius veut que ce soit le Dorylaium ou Doryleum des anciens.

TZAMANDUS, ville d'Afie, aux environs de la pe tite Arménie. Porphyrogénete, Cédrène & Zonare en parlent. Elle étoit bâtie sur un rocher escarpé selon Strabon, qui l'appelle aussi Dasmenon. Il est probable que ces deux dénominations se conservent encore dans celle de Tzamaneni. Les habitans de cette ville, jadis en grand nombre & fort riches, forment aujourd'hui une peuplade de cinquante cabanes couvertes de chaumes & remplies de misere.

TZANI, peuples voisins de l'Arménie. Procope, Edif. 1. 3, c. 6, traduct. de Cousin, dit que ces peuples étoient autrefois indépendans, qu'ils menoient une vie sauvage, & adoroient des bois, des oiseaux & d'autres bêtes. Ils habitoient des montagnes couvertes de forêts épailles & fombres. Ils ne vivoient que de larcin. Ils n'étoient point accoutumés à l'agriculture. Aux endroits où leurs pays n'est pas couvert de montagnes fort hautes, il l'est au moins d'une chaîne de collines pierreuses & stériles. La terre ne peut être labourée, & ne produit jamais de bled; on n'y voit ni prairies, ni pâturages; il n'y croît que des arbres sauvages; il n'y a point de variété dans les saisons. L'hyver y est continuel, & la terre y eft toujours couverte de neiges. Voilà la raison pour laquelle les Tzaniens vivoient autrefois dans une entiere liberté; mais ils la perdirent sous le regne de Justinien; & comme ils virent qu'ils ne pouvoient résister à Tzita, capitaine de ses troupes, ils se rendirent volontairement; ils changerent à l'heure même de sentiment, & firent profefsion du chriftianisme. En embraslant la religion chrérienne, ils quitterent leur ancienne maniere de vivre, & renoncerent aux brigandages pour servir les Romains dans leurs armées. Justinien, pour les retenir sous fon obéissance, fit abattre les forêts qui les environnoient, applanir leurs montagnes, combler leurs vallées. Il fit ensuite bâtir une église dans un lieu nommé SCANALINIQUE, pour faire leurs prieres ; & eut soin qu'ils y célé brassent les saints mystères. Il fit aussi bâtir divers forts, pour donner moyen aux Tzaniens d'entretenir corres

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