des tribunes sont ornées de même, & les vitreaux ont des impostes avec des archivoltes fur lesquels font assises des figures en bas-relief qui représentent des vertus & des attributs. Les dessous des platesbandes, tant droites que traversantes, font avec des entrelas garnis de roses. Les portes d'entrée au bout des tribunes font ornées de consoles fur des corps aux côtés des chambranles qui portent une corniche, au-dessus de laquelle est un grand bas-relief d'un ange comme dans la partie circulaire du chever; il y a des intervalles pleins le long des murs entre les colonnes: on y a taillé de grandes chûtes de trophées de différens instrumens qui ont rapport à la musique. C'est dans cet endroit que les muficiens du roi se placent pour chanter. Le buffet d'orgues est des plus magnifiques pour les décorations: les jeux en font très-bien ordonnés pour les accords: toute la sculpture en est dorée, il occupe toute la partie du fond. La tribune du roi est en face; sa principale porte est prise dans le mur de séparation du fallon & de la chapelle. Cette porte a neuf pieds de largeur, elle est ornée d'un chambranle taillé de sculpture avec des arrieres-corps aux côtés sur lesquels sont des consoles qui portent une corniche avec deux têtes de chérubins au milieu : au-dessus sont les armes du roi avec deux grands anges qui en font les supports. Entre les pilastres, il y a des décorations avec des chûtes de trophées d'église dans l'espace qui auroit fait un trop grand vuide. Les deux autres portes qui communiquent aux degrés circulaires sont comme celles du bout des tribunes, avec cette seule différence, qu'au-dessus des corniches on voit deux grands bas-reliefs travaillés fur la pierre. Sur la tête de la grande arcade de dessous, il y a une pareille balustrade avec des piedestaux, un appui & un focle de marbre de brêche violette; les balustres font de bronze doré. Dans les deux angles il y a une petite tribune fermée, de forme ovale de cinq à fix pieds; les lignes circulaires qui faillent en dehors font ornées d'un cordon sculpté qui se raccorde avec la plinte, laquelle porte deux oratoires de menuiserie décorée dehors & dedans d'un goût fingulier: toutes les parties en font enrichies d'ornemens de sculpture. Les trois ouvertures de chacune, par lesquelles on peut voir officier, sont ceintrées par le haut : on peut entendre de là la messe à différens autels : ces oratoires s'ouvrent & fe ferment par des chassis de bronze doré qui contiennent de très-belles glaces. Au-desfus de la corniche qui les couronne, s'éleve un amortissement dont la pointe se termine par des têtes de chérubins sur lesquelles pose une couronne royale: le tout est richement doré. L'un de ces oratoires fert à la reine, l'autre à madame, l'aînée des dames de France; les princesses du sang se placent à la travée, à côté de la tribune du roi, lorsque sa majesté entend l'office en haut : les dames de la cour & les seigneurs occupent les autres travées à droite & à gauche, Dans la tribune du côté de l'évangile il y a un petit autel sous l'invocation de sainte Thérèse : il est fort bien décoré. Les plates-bandes, fur les colonnes & les pilastres, renferment différentes parties de voûtes sur ces tribunes peu ceintrées: on en compte treize dans chaque côté, dont trois plus grandes dans la tribune du rond point, & dix plus petites à droite & à gauche. Elles sont toutes remplies de tableaux faits par les plus grands maîtres. La grande voûte de la chapelle, dans la partie ce tant autour des vitreaux qui l'éclairent que dans les lunetes qu'ils forment de corps d'architecture & d'ornemens mêlés de bas-relief dans des parties, le tout enrehauffé d'or avec des guirlandes de fleurs. Dans le milieu, au haut du platfond de la voûte, peintre a représenté le Pere Éternel dans sa gloire, avec des anges & des chérubins dans les nuées accompagnées de rayons: dans deux autres parties on voit des anges fur un fond de ciel très-éclairé. Au-dessus de la tribune du roi on a peint la defcente du Saint Esprit; ce morceau est de Jouvenet, le plus grand & le plus beau qu'il ait fait. Dans le cul de four du chevet, au-dessus de l'autel, c'est la Résurrection du Sauveur : ce morceau est de la Fosfe & de sa bonne maniere. Finiffons cette description de la chapelle du roi, par celle_de la Vierge qui est au-dessus de celle de faint Louis: on y entre de la tribune, du côté de l'évangile, par une grande arcade semblable a celle des vitreaux: elle est à pan dans les angles qui rachetent au-dessus des impostes quatre panaches qui se racordent à un cadre rond, orné & doré, qui renferme une coupole dans laquelle est peinte l'Assomption de la Vierge. Dans chaque panache on a représenté un ange qui porte un des attributs qu'on donne à la Mere de Dieu dans les litanies. On a traité les trois vertus; l'amour divin, la pureté & l'humilité, dans les ceintres des trois arcades qui ne font pas ouvertes comme celle d'entrée; ces vertus conviennent très-particulierement à la Vierge. L'autel est dans l'arcade du fond, & ne monte que jusqu'à l'imposte. Son marchepied, son retable & fon attique au-dessus sont de marbres différens, travaillés comme les autres, ainsi que le pavé: le retable est orné de bronze doré. Dans l'attique, il y a un grand bas-relief aussi de bronze, qui représente la Visitation; il est de Coustou le jeune : le reste est terminé parun cadre doré, dans lequel il y a un tableau de l'Annonciation: ces peintures font de Boulogne le cadet, mort premier peintre du roi. Les deux degrés circulaires, pratiqués dans les angles, ont treize pieds de diamétre; les marches ont quatre pieds & demi de longueur, & portent chacune le chef rampant, & laiffent un des ronds de trois pieds dans le milieu : le tout est de pierre de liais, travaillée avec tant d'art, que les rampes se soutiennent en l'air sans voûtes dessous la balustrade de fer, laquelle circule en rampant; elle est des plus riches & toute dorée. Sortons dans le grand fallon haut, par lequel le roi & la cour viennent du sallon d'Hercule : ce fallon est décoré de seize colonnes d'ordre Corinthien au pourtour de ses murs: dix font entieres, avec des pilastres derriere ; elles sont distribuées par trois de face, deux sur les côtés, & la troifiéme dans l'avant-corps; les fix autres font de deux tiers adoptées au mur qui le sépare de la grande tribune: ces colonnes font cannelées & traitées comme celle de la chapelle. Les huit arcades, qui fervent de croifées ou de portes, font entourées de chambranles, taillés d'ornemens fur la pierre, avec des figures affises sur leurs ceintres, dont les sujets sont les vertus: les deux autres dont l'une fert de croisée au milieu de la face fur le jardin, font fermées en plates-bandes droites par le haut, avec des cartouches sur le milieu des traverses de chambranles, ornées d'L fleuronnées; l'autre, oppofée à celle qui est sur le jardin, renferme la grande porte qui entre à la tribune du roi : cette porte est garnie de ferrures de bronze, ciselées & dorées au feu. Aux deux faces des côtés, entre les colon- fur la nef, entre le chevet & la tribune du roi, estnes, font deux niches de fix pieds, élevées au mi peinte toute entiere par Coypel le pere; il a compose tout ce grand morceau de piédestaux richement ornés sur la corniche de l'ordre : ils font au nombre de 12, un au-dessus de chaque colonne des tribunes, huit à droite & à gauche, & quatre dans les angles; ils portent chacun un prophête avec un cartouche au-dessous, où est écrit un passage de l'ancien testament: tout le reste de la voûte est peint lieu sur un premier piedestal qui occupe la largeur. On voit deux petits pilastres couronnés de l'imposte, qui porte les archivoltes fur lesquels font deux enfans asfis. Dans chacune des niches il y a un fecond piedestal de marbre blanc, taillé en consoles aux angles, avec un cartouche au milieu dans chacune de ces niches on a posé une figure de marbre de sept à huit pieds de proportion: l'une , représente la foi, l'autre la piété, elles sont de Bourfault, & de ses derniers & de ses plus beaux Ouvrages; toutes ces décorations font de belles pierres blanches, comme celles de l'intérieur de la chapelle. Sur les chapitaux de ces colonnes faillantes regnent des sommiers de bois, revêtus de plâtre, qui forment des plates-bandes dans toute l'étendue du pourtour, fur lesquelles portent l'architrave, la frise & la corniche de l'ordre, ornées sur tous les membres d'architecture, avec les modillons & les roses divisés avec des L entrelassées dans la frise, posant à plomb fur les colonnes & au milieu des intervalles. Les sophites du dessous des plates-bandes font distribués par entrelas, qui renferment des rofes & des fleurs de lys. Sur la grande corniche on voit le ceintre à la hauteur de l'attique, qui a un grand cartouche convexe à cet angle: ce cartouche s'étend sur les côtés & en hauteur; il est entouré d'une bordure qui renferme un bas-relief de sujets convenables; il se termine dans le haut par des ornemens qui s'amortissent avec deux figures sur les côtés, assises sur un espece de focle, avec des attributs mêlés de festons: le tout est de stuc. Le milieu du platfond est un cadre, d'un large profil, richement orné, qui renferme une grande calote renfoncée. Le pavé est de différens marbres en compartimens, comme celui des tribunes. Passons à présent aux jardins. Ils occupent un terrein d'environ deux cens quatre-vingt arpens, de la mesure de neuf cens toises superficielles; ils font enfermés par une ceinture de murs, qui enveloppe. une premiere partie décorée de tout ce qui peut produire de magnifiques objets en ce genre: cette premiere partie est séparée d'une feconde qu'on appelle le petit parc, qui est destiné à de grandes & belles promenades en calêche & à cheval. Cette premiere partie contient les jardins peignés dans l'espace de cinq cens toises de longueur, depuis la face du château jusqu'au bord du canal, fur quatre cens cinquante de largeur, entre le chemin qui conduit à Trianon, & un autre qui passe au bout de l'orangerie, & conduit du côté de faint Cyr. On ne comprend point dans cette étendue les deux parterres du midi & du nord, qui regnent au-devant des deux grandes ailes, & se préfentent aux deux retours des faces du château. L'éminence qu'on monte du côté des cours, depuis la tête des avenues, donne une pente au terrein des jardins d'environ foixante & dix pieds, depuis le pied du château, jusqu'à la tablette de la tête du canal; elle en produit d'autres, dont l'une du côté du midi, l'autre du côté du nord; ce qui a contribué à former de belles dégradations par des terrasses & des rampes ingénieuses. Entrons par la principale face du château, en pasfant par une galerie basse, où font les grilles qui séparent le bâtiment d'avec le jardin : en sortant de là, on descend sur une premiere terrasse, de dix toises de largeur, bordée par un perron de cinq marches. En se tournant sur cette terrasse pour regarder la face du château: on y voit quatre figures de bronze, moulées à Rome fur les antiques & fondues en France, élevées chacune fur un piedestal de marbre blanc: ces quatre figures font le vieux Silene, Antinous, Appollon & Bacchus Aux deux angles de ce perron on a placé deux grands vases de marbre blanc, posés sur un focle de même : ces vases sont ornés de sculpture, avec des bas-reliefs tournant sous la gorge d'en haut : l'un est de Coizevox, l'autre est de Tuby. Après avoir descendu ces cinq marches, on trouve un grand espace de foixante && dix toises de longueur, fur quatre vingt-cinq de largeur: entre la tête du parterre du nord d'un côté, & celle du parterre du midi de l'autre. La partie vis-àvis la principale face présente deux grandes pieces, appellées parterre d'eau: elles sont séparées par une allée au milieu: elles ont chacune quarante-quatre toises de longueur, fur dix-neuf de largeur, bor dées d'un gros cordon de marbre blanc, avec de grands focles, à quatre angles & à quatre autres parties des grands côtés de chaque piéce, qui font en forme de demi-ronds. On a posé fur ces focles des morceaux de fculpture en bronze; lesquels repréfentent des fleuves, des rivieres & des nymphes assises sur des terrasses, travaillées de plantes, de fleurs, & d'attributs convenables aux pays qu'elles arrosent. Les sujets font la Dordogne & la Garonne, par Coizevaux; la Seine & la Marne, par le Hongre; la Loire & l'Allier, par Regnaudin; le Rhône & la Sône, par Tuby; deux rivieres affluentes, par le Gros; deux par Raon; deux par Maniere; deux par le Hongre. Les huit plus petits socles aux angles, des demi-ronds, des têtes de ces pieces, font ornées de grouppes de nymphes & d'amours debout, tenant des attributs travaillés par les mêmes sculpteurs. Les fleuves & les rivieres ont été fondues par les Kellers; & les autres grouppes par Aubry & Roger. Dans des espaces on voit encore quatre autres focles, fur lesquels il y a des grouppes d'enfans debout, qui tiennent des attributs distinctifs. Dans le milieu de ces pieces s'éleve une grosse gerbe d'eau, jusques à la hauteur de vingt-cinq pieds, autour de laquelle il y a huit autres effets d'eau, qui s'élancent en se courbant dans la piece. Ces gerbes doivent fortir d'entre des figures à moitié dans l'eau à chaque effet de la ceinture il devoit y avoir un animal marin, le tout en bronze doré, dont les modeles ont été faits fans avoir encore été exécutés. Au bout des allées en terrasse, en se promenant du côté des piéces qui regnent le long des têtes des parterres du midi & du nord, il y a deux autres bassins carrés, entourés de grands espicias & de charmilles, en forme de cabinets de verdure, élevées de quatre pieds au-dessus du terrein, revêtus dans leurs faces, ouvertes d'une architecture de marbre, couronnée d'une cimaise. Du milieu de ces bassins élevés fort une grosse gerbe d'eau, qui se répand en nappe dans un second bas, à fleur du terrein entouré de marbre. Les deux côtés de l'ouverture de la nappe font décorés de deux combats, d'animaux grouppés, qui lancent par leurs gueules des eaux dans le basfin bas. Ces animaux sont de Vancleve & de Houseau. Il faut descendre du côté du midi par un perron qui a sept marches de marbre blanc, foutenues de deux piédestaux aux angles, fur lesquels on voit deux sphinx de marbre blanc, lesquels portent chacun un enfant de bronze. Ce perron est vis-à-vis l'allée du milieu du parterre du midi; il est accompagné de deux terrasses, dont l'une regne le long de la grande aîle des princes, dont les angles font ornés de deux perrons circulaires à chaque extrêmité: on en trouve deux autres qui menent dans l'allée qui est au bout de ce parterre, lequel regne le long de la balustrade qu'on apperçoit au-dessus de la ferre de l'orangerie. Ces quatre perrons font de marbre. Les murs qui soutiennent ces terrasses, font couronnés d'une pareille tablette. Les angles de ces dernieres font décorés de huit vases de marbre blanc, ornés de sculpture & de bas-reliefs, fur des piédestaux. On y voit de plus d'autres moyens vases de bronze, espacés sur la tablette, dans lesquels on met des arbustes à fleur en Eté. Le parterre a quatre-vingt toises de largeur, entre les terrasses des côtés, fur foixante & cinq de longueur, depuis le bas du perron du milieu jusques à la balustrade sur l'orangerie; il est séparé en deux pieces par une allée au milieu, qui a douze toises de largeur : les autres du tour n'ont que cinq toises: ces pieces font d'un dessein particulier, traversées chacune par deux allées diagonales, dirigées au principal perron & à ceux des angles: on a placé un bassin dans le milieu, lequel a douze toises de diamétre & est entouré d'une grosse bordure de marbre : une grosse gerbe, qui s'éleve jusqu'à la hauteur de quarante pieds, fort de fon centre. Les divifions du parterre font par enroulemens, avec des bandes de gazons qui renferment différentes broderies figurées par le buis. Les yeux, trouvant dans ces jardins des objets extrêmement variés, s'occupent de nouvelles découvertes à masure qu'on avance; ainsi de la terrasse du bout, terminée par la balustrade de l'orangerie, on découvre le parterre qui est au-desfous. Son milieu est orné d'un rond, de quinze toises de diamêtre, avec une bordure de marbre; la gerbe d'eau principale est fournie par les décharges des deux qui font au-dessus, ce qui la rend confidérable. C'est au de-là de ce parterre bas, qui finit à un fosfé, bordant le chemin par où l'on va à la ménagerie, qu'on voit la grande piece d'eau appellée des Suisses, parce que ces troupes en furent les ouvriers: elle a trois cens vingt toises de longueur, fur cent quinze de largeur: elle est environnée d'allées, avec des glaeis de gazon, qui servent à en foutenir d'autres plus élevées, plantées de quatre rangs d'arbres qui se terminent au haut par des rampes, pour gagner le pied de la côte. Cette disposition forme un grand vertugadin, dans le fond duquel on voit au milieu Mutius Scævola à cheval, passant sur des flammes: il est sur un grand piedestal; le tout est de marbre blanc: ce morceau est du Chevalier Bernin, pendant qu'il étoit à Rome. La cô te qui est en face remonte à la plaine qui est au-dessus de ce fond. Cette porte est garnie de grands bois. Louis XIV avoit eu desfein de l'ouvrir & de faire fur le rampant, au milieu d'une grande ouverture, une superbe cascade, qui fût le terme de cet objet. Les réservoirs, pour y donner les eaux, tirées de la riviere d'Eure, près Maintenon, en ont été faits & subsistent encore: on n'a point exécuté ce projet. Le bâtiment de l'orangerie est adossé à la terrasse qui soutient le parterre du midi; il a cent quatre toises de longueur, hors œuvre, en prenant du dehors des deux grandes rampes au bout des deux aîles en retour; lesquelles descendent de la terrasse haute dans les jardins bas de l'orangerie. La grande ferre, & les deux en retours jusques aux grandes rampes, ont trente-huit pieds de largeur, fur trente-fix de hauteur, jusques sous la clef des voûtes. Les murs tant de face que ceux qui sont contre les terres ou qui soutiennent les voûtes, ont douze à quinze pieds d'épaisseur. Toutes les ouvertures font bien fermées & calfeutrées, dans une très-grosse épaiffeur de bois, en forte que pendant les plus fortes gelées on n'y a jamais fait de feu, & on n'a pas perdu un seul oranger. La face fur le parterre, entre les deux ailes, a quatre-vingt-deux toises de largeur, fur trente-neuf pieds de hauteur, jusques sur l'entablement qui est au plein pied de la terrasse d'en haut : cet enrablement est couronné d'une balustrade de quatre pieds : cette face forme des demi-ronds dans les angles, à la jonction des ailes, qui ont chacune quarante toises de longueur jusques aux têtes des deux grandes rampes des côtés. rampes portent sur des voûtes où on place ausfi des orangers. Le bas des rampes arrive à deux chemins de même largeur, bordés des deux côtés de piliers de pierre, entre lesquels font des grilles terminées au haut par des pointes de piques & des houpes. Ces grilles ferment le parterre de l'orangerie & des allées qui les bordent. Les piliers sont couronnés de plintes, qui portent de grands paniers de fleurs, faits par Pinot. Au bout il y a deux gros piliers élevés & décorés chacun de deux colonnes d'ordre Toscan, de moindre diamètre, couronnés de leur entablement. On y a posé quatre grouppes, chacun de deux figures, avec des attributs qui leur conviennent. Les deux qui sont du côté de la ménagerie représentent; l'un Zéphire & Flore; l'autre Venus & Adonis, par le Comte : les deux du côté de Versailles, font l'Aurore & Céphale, Vertumne & Pomone, par le Gros. Chaque partie est ornée d'une grille de fer, avec des ornemens très-riches, & un couronnement au-dessus de la porte qui est au milieu où sont les armes du roi dans un cartouche, avec le collier des ordres, la couronne royale, des palmes & des enroulemens. Ces grilles & ces portes conduisent dans le dehors à un chemin qui sépare 1 orangerie de la piéce des Suisses. L'intervale entre ces parties est fermé d'un mur de terrasse, couronné d'une balustrade, & défendu par un fossé qui est au bas. Les décorations de cet édifice sont d'un ordre Toscan, avec de fimples colonnes de quatre pieds de diamètre, sans aucun pilastre aux trois avantcorps. Celui du milieu de la grande face est orné de huit colonnes; les deux autres avant-corps des deux ailes en retour n'ont chacun que quatre colonnes. L'entablement qui les couronne regne en tout le pourtour des faces, lesquelles font percées de trente & une croisées, de onze pieds d'ouverture : ces croisées sont renfoncées dans des arcades de quinze pieds. Tous les tremeaux & les ceintres des arcades sont taillés de refends en bossage, divisés jusques sous l'architrave de l'entablement: ces faces, fans aucune sculpture, sont traitées avec une architecture mâle, du meilleur goût dans ce genre. Les balustrades font de pierre de liais à baTustres carrés, convenable à l'ordre Toscan. A chaque bout des ailes, il y a une rampe de foixante pieds de largeur entre les balustrades; ces rampes descendent en trois parties, chacune de vingt-sept marches, divisées par deux paliers: les Dans l'intérieur de l'orangerie, vis-à-vis l'arcade du milieu de la grande face, il y en a une autre sous les voûtes, laquelle est renfoncée en niche dans le mur de la terrasse: on y a placé la statue de Louis XIV; elle est en marbre blanc, haute de neuf pieds dix pouces. M. le Maréchal de la Feuillade l'avoit fait travailler par Desjardins pour être à la place des Victoires à Paris. Au bout de la grande ferre, du côté où est une grande porte qui fort dans le petit parc près le labyrinte, il y a un sallon voûté, dans lequel il y a des niches avec des statues, dont une de pierre de touche, qui a huit pieds de hauteur : on croit que c'est une divinité d'Egypte ; elle a été restaurée par Bertin qui y a mis un pied de marbre noir. Le parterre se divise en fix grands compartimens de gazon par enroulement : au milieu est un grand basfin, & la grosse gerbe. Dans deux des piéces de gazon font deux grouppes de marbre blanc, élevés sur des piedestaux : l'un est l'enlevement de Cibelle par Saturne, de Regnaudin: l'autre l'enlevement de la Nymphe Orithie, fille d'Erectée, par le vent Borée; elle a été commencée par Gaspard de Marfi, & achevée après sa mort par Anselme, Flamant, l'un de ses éleves. On peut dire que tout ce qui concerne cette orangerie est le plus beau morceau d'architecture de ce genre qu'il y ait au monde. Il est de Jules Hardouin Manfard. Remontons à présent à la terrasse, où sont les deux piéces d'eau, au-devant de la principale face du château, avant que de descendre à la gauche du petit jardin qui s'étend jusqu'au bord du canal: cette terrasse est bordée, du côté du nord, par une autre qui regne le long de la tête du parterre qui porte ce nom. Le mur de ce parterre eft couronné, ainsi que deux autres rampans qui le renferment par les côtés d'une tablette de marbre blanc. C'est au milieu, en face de l'allée & du grand perron, qui est au-devant de la principale face du château, qu'on trouve un autre grand perron placé comme celui du parterre du midi, d'où on descend par onze marches dans le parterre audessous, qui a soixante-cinq toises de longueur depuis la terrasse de la tête, jusques aux palissades des bosquets qui le terminent, fur quatre-vingt toises de largeur entre les murs de terrasse rampans des côtés. Le grand perron, qui a soixante-fix pieds d'ouverture, est appuyé aux angles par deux piedestaux bas de marbre blanc, fur l'un desquels eft une Venus accroupie, appellée la pudique avec une tortue près d'elle, pour marquer que les femmes vertueu ses doivent être retirées dans leurs maisons: elle a été copiée d'après l'antique à la Vigne Borghesse à Rome, par Coysevox: fur l'autre piedestal on voit Milicus affranchi de Sevinus, qui aiguise un couteau de sacrifice: cette figure eft copiée d'après l'antique à Florence, par Fog, sculpteur Florentin. Le parterre est divifé en deux parties, partagées par une allée au milieu, de la largeur du perron: chacune de ces parties est distribuée en cinq piéces, qui font encore divisées par des allées diagonales, & des traverses aboutissantes presque dans le bout, à un bassin de fontaine de quarante-huit pieds de diamétre. Au milieu de ce baffin il y a des tritons & des Syrenes, qui soutiennent une couronne de laurier, à travers laquelle s'éleve une gerbe d'eau. Ces figures sont de Tuby & de le Hongre: tous ces différens compartimens sont entourés de plates-bandes à fleur, qui renferment des tapis de gazon. A la tête des piéces du parterre on voit un beau profil de fix vases de marbre blanc, de cinq pieds huit pouces de haut, & de trois pieds de diamétre, richement ornés, mélés de pampre, de vignes & de branches de chêne. Ces morceaux font de Bertin & de Cornu. Au bas de ce parterre, vis-à-vis l'allée du milieu, on avance dans une place de forme circulaire, de vingt-quatre toises de diamétre, au milieu de laquelle on arrête auprès de la fontaine de la piramide, dans un baffin rond de foixante-fix pieds, entouré d'une bordure de marbre blanc: la fontaine qui est au milieu s'appelle la piramide, parce qu'elle en a la figure. Elle est composée de quatre bassins les uns fur les autres. Celui du bas a douze pieds de diamétre; il est porté par des griffes de lions, posés sur des focles de marbre: le second est soutenu par quatre tritons, qui semblent jouer. Le dessus se termine par d'autres morceaux à un dernier bassin, d'où fort une gerbe d'eau, qui s'évase & fournit de quoi former des nappes successives, qui tombent autour de ces gradins jusqu'en bas. Le tout est du fameux Girardon, fondu en métal, ainsi que les figures des deux autres bassins. Tout est bien bronzé en couleur d'or. Près de ce baffin, il y a deux grands vases de marbre blanc, faits à Rome, sur l'un desquels est représenté en bas-relief un mariage antique, avec une femme voilée, accompagnée d'autres qui la servent & préparent ce qui est nécessaire : l'autre vase représente une Bacchanale & le vieux Sylene enyvré; on y remarque de plus un bouc que l'on égorge pour avoir gâté la vigne. Contre les palissades des deux bosquets, qui terminent ce parterre, il y a huit statues de marbre fur des piedestaux, dans des renfoncemens : il y en a quatre de chaque côté: l'une représente le Poëme Héroïque, par Drouilly; l'autre le Flegmati que, par l'Espagnandelle; la troifiéme, l'Afie, par Roger; la quatrième, le Poëme Satirique, par Buister; la cinquiéme, l'Hyver, sous la figure d'un vieillard, par Girardon; la fiximée, l'Eté, sous la figure de Cérés, tenant des épis de bled, par Hutinot; la septiéme, l'Amérique, sous la figure d'une femme Maure, par Guerin ; la derniere, l'Automne, sous la figure d'un Bacchus couronné de raisins, par Regnaudin. Et aux angles du carrefour de l'allée qui remonte d'en bas à celle en terrasse rampante d'un des côtés du même parterre, on regarde cinq termes en guêne par le bas, aussi de marbre : le premier représente Uliffe, par Magniere: le second Lyfias, orateur Grec, par de Dieu : le troifiéme, Théophraste, philosophe de Lesbos, par Hutrel : le quatrieme, Ifocrate, orateur Grec, par Granier : & le cinquiéme, Apollonius, précepteur de Marc-Aurele, par Melo. A l'extrémité de cette figure circulaire où est le bassin de la piramide, commence la tête de l'allée d'eau par un bassin carré de quarante-cinq pieds, dont les les deux côtés font en rampe douce, revêtus ainsi que la tête, de pilastres, de cadres & de panneaux de marbre de différentes couleurs, couron nés d'une plinte en tablette de marbre blanc. On voit à la tête de la piéce en haut des rampes quatre pilastres, avec des masques qui lancent des eaux dans le carré d'eaux: entre ces masques on voit un grand bas-relief de plusieurs Nymphes qui se baignent fous une grande nappe d'eau, qui se penche du deffous de la plinte qui couronne cette tête, dans le bassin du bas : le tout est de Girardon. Dans les deux côtés rampans sont d'autres bas-reliefs de Fleuves, de Nymphes & d'Enfans, de le Hongre & de le Gros. Tous ces bas-reliefs & ces masques font de métal bronzé en couleur d'or. Dans les angles de la tête de l'allée d'eau, audessous du carré de la nappe, il y a deux statues de marbre blanc sur des piedestaux, dont l'une représente le Sanguin, couronné de raisins, qui semble jouer de la flûte, ayant pour simbole un bouc près de lui, qui broute des raisins; il est de Jouvenet: l'autre est le Colérique qui a un lion pour simbole, par Honzeau. L'allée d'eau descend en rampe douce, fur foixante toises de longueur, jusques à la tête de l'immense partie où est la fontaine du dragon, & la piéce de Neptune, qui termine ce côté; elle a douze toises de largeur entre les palissades des bosquets, à droite & à gauche: cette allée a deux grandes plates-bandes de gazon, séparées des palissades par de petites contr'allées, pour laisser plus de largeur à la partie du milieu. Sur ces plates-bandes on a divisé quatorze grouppes de trois enfans de bronze, sept de chaque côté. Ce font de petits tritons, des amours & de petits satyres; ils sont debout, dans un bassin de marbre blanc, & foutiennent d'autres bassins de marbre rouge de Languedoc, au milieu desquels s'éleve à chacun un bouillon d'eau, qui se répand en nappe dans le bassin d'en bas; ilyen a fix de le Gros, fix autres de Lerembest, & deux de le Hongre. Dans le retour de la tête, vis-àvis la fontaine du dragon, on y voit huit autres figures, dont quatre de chaque côté, avec divers attributs de chaffe & de pêche: Mazeline en a travaillé quatre, & Buivet quatre autres. Au fortir de l'allée d'eau on découvre la piéce du dragon, qu'on peut dire le plus grand & le plus magnifique morceau qui soit au monde: il a cent vingt-cinq toises d'étendue en largeur, fur cent dix de longueur. A l'extrémité de l'allée d'eau, sa tête forme deux parties circulaires; ensuite regnent les palissades qui terminent les bosquets, & laiffent une allée de dix-huit toises de largeur, qui abboutit à la tête de la piéce de Neptune qui est au-deffous. Au milieu de cette allée, en face de celle d'eau, est un grand bassin de vingt toises de diamétre, au milieu duquel on voit un fort dragon, qui lance dans l'air un effet d'eau à la hauteur de trentecinq pieds à l'ordinaire, & à plus de quatre-vingt à la grande maniere. Ce dragon est entouré de quatre dauphins, & d'autant de cignes, qui portent de petits amours, armés de fleches & d'arcs, qui semblent vouloir tirer fur lui, & jettent tout autant d'effets d'eau dans le baffin. Tout cet ouvrage est de métal bronzé en couleur d'or, de Gaspard Marsy. Cette fontaine se trouve dans l'alignement de deux allées : l'une de la ceinture du jardin; l'autre oblique & en dehors, fermée d'une grande grille, qui conduit au Palais de Trianon, d'où on la voit. La piéce de Neptue, qui est soutenue le long de l'allée du dragon, par un mur de quatre-vingtdeux toises, distribué en avant & arriere-corps différens de dix à onze pieds de hauteur au-dessus de l'eau. Ce mur est revêtu extérieurement d'une architecture de belle pierre, avec des pilastres divisés par de grands panneaux dans les intervalles : tout est taillé en glaçons par tables, couronné d'une grosse plinte: Le long de cette tablette que forme la plinte, regne un chêneau de huit pieds de largeur, revêtu de plomb, bordé d'une autre tablette, qui retient le sable de l'allée haute. Ce chêneau reçoit 1 reçoit les eaux de vingt-deux jets, qui s'élevent d'autant de grands vases de métal bronzé, de couleur d'or, enrichis de différens ornemens bien travaillés: il y a huit vases aux angles de la tablette, qui tombent dans des coquilles auffi de métal, & retombent en nappe dans cette vaste plece. Au milieu du chêneau il y a une division de quarantedeux autres jets, qui s'élevent à une très-grande hauteur. Toute cette longueur est occupée par foixante-quatre lances d'eau. Dans la piéce même au-dessous de la plinte du mur du revêtement, plusieurs pilastres font ornés de gros masques qui lancent d'autres effets d'eau dans le baffin de deffous. Ce bassin se forme aux extrémités du grand revêtement par deux rampes, qui se terminent chacune à un gros focle de quatorze pieds de longueur, fur fix à sept de largeur, fur lequel est couché un gros monstre, d'une figure finguliére, avec un enfant de fix pieds au moins de proportion, affis deffus, & qui semble le vouloir arrêter : ce qui fait que ce monstre leve la tête sa gueule ouverte, lance un gros effet d'eau dans la piéce. Ces deux morceaux font de Bouchardon. Les rampes de cette piéce descendent dans une allée baffe, qui en fait la ceinture, laquelle a deux pans d'après les focles où sont les grouppes: elle se ferme vis-à-vis le mur de revêtement, qui soutient l'allée du grand dragon, à la distance de vingt-huit toises, par deux oreilles qui donnent naissance à une ligne circulaire de quarante toises de diametre: l'allée, qui fait les mêmes contours que la tablette, est bordée d'un glacis de gazons qui soutient une allée plus haute, plantée de deux rangs d'arbres, circulant de même maniere; & dans un renfoncement qu'elle fait au milieu, on a placé fur un grand pied de marbre blanc une statue de la renommée, qui écrit l'histoire de Louis le Grand: elle tient de la main gauche une médaille où est le portrait de ce Prince: elle est foutenue par le Temps; & l'Envie est sous ses pieds, la tirant par la draperie, & déchirant un cœur de l'autre main: dans les trophées, fur lesquels elle est assife, on y voit les médailles d'Alexandre, de Céfar, de Trajan, & d'autres Héros. Ce grouppe a été fait à Rome par Dominico Guidi, d'après un deffein de le Brun. Dans des angles que font les arbres, on voit fur des piedestaux deux autres figures, dont une représente Faustine, fille de l'empereur Antonin, copiée à Rome d'après l'antique, par Fremery: l'autre est Bérénice, tenant de la main gauche un rouleau qu'elle éleve, pour marquer l'action du commandement: elle a été copiée à Rome, d'après l'antique, par l'Espingola. Dans la piéce d'eau contre le mur de revêtement de la tête, font trois grouppes, dont les figures, les animaux & les accompagnemens font de métal bronzé en couleur d'or: celui du milieu représente le triomphe de Neptune, & a trente pieds de longueur; il est pose sur une masse de rochers, fortant du fond des eaux. Ce dieu est assis dans une grande conque, tenant son trident d'une main, & commandant de l'autre ; la déesse Thétis eft auprès de lui: du côté du dieu font des Tritons à mi-corps, avec des jambes de chevaux marins: du côté de la déesse sont des fyrennes ou des nymphes de la mer, qui lui présentent des curiofités tirées de cet élément: du milieu des rochers fort, à fleur d'eau, un triton à moitié corps, ayant un cornet à la bouche; & d'entre d'autres parties sortent des monstres différens, d'une maniere ingénieuse. Les eaux, qui tombent dans la conque marine, se répandent entre les roches ; & ces différens monstres y lancent avec rapidité des effets d'eau dans la piece. Les figures de Neptune & de Thétis ont douze à treize pieds de proportion; les autres figures, & ce qui compose le tout est convenable au sujet. Cet ouvrage est des deux Adam freres. Les deux autres grouppes, partagés en deux parties différentes, occupent un espace de vingt-deux pieds, & font pareillement fur des masses de roches Tom. VI. mêlées de roseaux: l'un représente Prothée, affis les jambes étendues, appuyé fur un grand monstre marin, la tête en forme de licorne. Entre les séparations des roches, ou bouillonnement des eaux, fortent d'autres especes d'animaux marins, qui lan cent aussi des effets d'eau avec une grande rapidité. Ce morceau eft de Bouchardon. L'autre grouppe est aussi posé sut des rochers, & représente l'Océan, pere de Thetis, affis & éten du de même, appuyé sur un grand monstre. D'autres monstre fortent d'entre les roches en lançant de pareils effets d'eau: ce morceau est de le Moyne le jeune. Dans le bassin de cette piece font fix effets d'eaut de deux jets chacun, qui s'élevent du milieu de sujets marins; il y en a deux à chacun : la moitié joue à l'ordinaire, & le tout lorsqu'on donne les eaux à la grande maniere, en s'élevant aussi haut que le jet du dragon. On ne peut rien voir de plus surprenant que l'immense quantité d'eau que les effets élevent & lancent lorsque le tout joue: ces jeux seroient capables d'épuiser une forte riviere. Comme nous gardons l'ordre de la marche qu'on observe lorsqu'on fait voir les jardins, remontons par l'allée, le long du bosquet de la droite, pour aller à la rampante, qui regne de ce côté, le long du parterre du nord, pour y voir cinq statues fur des piédestaux, posés contre les palissades qui la bordent du côté des bois. Ces statues font le Poë me pastoral, fous la figure d'une jeune bergere, couronnée de fleurs, tenant un fifflet à sept tuyaux, & un bâton de Pâtre cette figure est de Gravier. La seconde est la Terre, sous la figure d'une femme, couronnée de fleurs, tenant de la main gauche une corne d'abondance: elle est de Masson. La troifiéme est la Nuit, couronnée de pavots, la robe femée d'étoiles, étoiles, tenant un pavor, & ayant un hibou à ses pieds: elle est de Raon. La quatriéme est l'Afrique, coeffée de la peau d'une tête d'éléphant, avec un lion couché qui lui lêche le pied gauche elle eft de Cornu. La derniere est l'Europe, tenant d'une main un écu, sur lequel est un cheval avec des trophées à ses pieds: elle est de Mazeline. Arrivé sur l'allée en terrasse, au bout du parterre d'eau, on voit deux figures au côté d'une des fontaines qui retombent en nappe à l'extrémité de cette allée, du côté du nord: l'une représente le Midi, sous la figure d'une Venus, ayant un petir amour près d'elle qui s'éleve sur le bout de fos pieds: elle est de Marfy. L'autre est le Soir, fous la figure d'une Diane, portant un carquois, & ayant auprès d'elle une levrette élancée: elle est de Desjardins. Aux côtés de cette même fontaine, à fon extré ité vers le midi, il y a deux autres statues, dont l'une est le Printems qui porte un pannier de fleurs; elle est de Magniere : l'autre est l'Eau, sous la figure d'une feme, tenant une urne, & ayant un Dauphin à ses pieds; elle est de le Gros. Aux extrémités d'un espace de foixante toises, entre les deux fontaines, on voit de chaque côté, contre les palissades qui les renferment, une statue fur un piédestal de marbre; celle à droite représente l'Air, sous la figure d'une femme, posée sur des nuées, portant un caméléon qu'on prétend ne vivre que de l'air; elle a un aigle à ses pieds : elle est de le Hongre, & paffe pour une des plus belles statues modernes de notre fiécle. L'outre à gauche représente le Point du jour, qui a pour symbole une étoile fur la tête, & un coq à ses pieds : elle est de Baltazard Marsy, sur le dessein de le Brun. C'est de cet espace qui termine le bout de la terrasse devant le château, qu'on découvre l'immense morceau appellé le Parterre de Latone l'allée royale à fon extrémité avec le baffin d'Apol lon, & le grand canal. Cette partie a cent dix toises de longueur, depuis le perron qui descend de la tête au bout du parterre d'eau jusqu'à celle de l'allée royale. Le perron du milieu a soixante-fix pieds entre les deux R |