échifs en matelas qui arrêtent les marches: elles font partagées en deux rampes de neuf chacune, séparées par un repos de douze pieds des deux côtés de la tête de cette piéce, pour descendre & remonter facilement les carioles des promenades, tirées par des hommes, il y a deux allées d'une pente douce en lignes circulaires à leur naissance, & droites dans le restant de la longueur, elles aboutiffent à l'allée au bout des parterres; elles font bordées de palissades le long des bosquets, plantés en futayes qui les joignent, avec un rang d'épicias très-hauts, taillés en piramides & ifolés: elles ont plus de soixante pieds de largeur, font foutenues aux côtés du perron & dans leur rampant par des murs de terraffe, couronnés d'une tablette; ils aboutiffent au has des rampes à de grands focles de marbre, ornés d'architecture, sur l'un desquels, du côté droit, est posée la Nymphe à la coquille à demi couchée, s'appuyant avec nonchalance fur la main gauche, vêtue d'une chemise mouillée, qui paroît collée sur sa peau, & tenant de l'autre main une coquille: elle a été copiée d'après l'antique, qui est au Palais Borghese à Rome, par Coysevox. Du côté gauche on voit le Mirmillon ou le Gladiateur mourant, dont l'expression est des mieux représentée : cette piéce a été aussi copiée à Rome d'après l'antique, qui étoit à la vigne Ludovisir, par de Mosnier. En descendant ces deux allées rampantes, on voit dix-huit figures placées sur des piedestaux, dont neuf de chaque côté. Celles à droite en commençant par le bout, vis-à-vis la Nymphe à la coquille, font 1. un Ganimede & Jupiter, métamorphosé en aigle, qui se careffent mutuellement; il eft de Laviron, d'après l'antique qui est au Palais de Médicis. 2. La muse Uranie, tenant une lunette d'approche d'une main, & de l'autre un papier roulé, avec des figures du zodiaque, pour marquer qu'elle préside à l'Astronomie: elle est copiée par Fremery, d'après l'antique au Capitole. 3o. Commode, fils de Marc-Aurele, représenté sous la figure d'un Hercule, ayant une peau de lion, & terant une massue: elle est de Coustou l'aîné, d'après l'antique qui est au Vatican. 4°. Faustine sous la figure d'une Cérès, qui tient des épis de bled, parce qu'elle faifoit nourrir & élever de jeunes filles sans bien, copiée par Regnaudin, au palais Borghese à Rome. 5. Un Bacchus, tenant de fa main droite une grappe de raifin, & de la gauche une peau qui est pleine, avec une Panthere du même côté, copiée par Gravier, au palais Borghese. 6°. Un jeune Faune jouant de la flûte, copiée d'après l'antique au même palais, par Hutrel. 70. Tigrane, roi d'Arménie, qui avoit épousé Cléopatre, fille de Mitridate, représenté sous la figure d'un homme triste , ayant les mains attachées; il est vêtu en habit de Parthe, coëffé d'un bonnet à la Phrigienne: cette figure est copiée d'après l'antique, au palais Farnese, par l'Espagnandel. 8. Antinous, ou le Latin, copié à Rome par la Croix, d'après l'antique qui fut trouvé dans les termes de l'empereur Adrien, & qui est au Belvedere. 9. Au haut de la rampe, c'est le Mélancolique, tenant un livre & une bourse, & ayant un bandeau sur la bouche: il est de la Perdrix. Du côté gauche, en remontant vis-à-vis le Gladiateur mourant, on voir, 1. l'Apollon Pythien, avec un carquois rempli de fleches, étendant les bras comme s'il vouloit tirer de l'arc. Cette figure est de Mazeline d'après l'antique qui est au Vatican. 2. Uranie, qui est un double de celle de l'autre côté, copiée par Carlier. 3°. Un Mercure d'après l'antique qui est à la vigne Ludovisir, par Melo. 4. Un Antinous, double de celui du Belvedere, par le Gros. 5o. Le vieux Silene, tenant le petit Bacchus entre ses bras, s'appuyant fur un tronc d'arbre, copié à Rome d'après l'antique, au palais Borghese, par Maziere. 6°. La Venus Callipiga, aprellée aux belles feffes, copiée d'après l'antique, par Claivion. 7o. Tiridate, roi d'Arménie, vaincu par Corbulon, & rétabli dans ses états par Néron, copié par André, au palais Farnese. 80. Le Feu, sous la figure d'une femme, portant un vase plein de feu, & ayant une salamandre à fes pieds: cette statue est moderne par d'Ozier, d'après le dessein de le Brun. La derniere qui ett au haut de la rampe, représente le Poëme Lyrique, par Baptiste Tuby, d'après les desseins du même. Du grand perron du milieu, on descend sur une feconde terrasse, revêtue & couronnée d'une tablette comme la premiere: elle a cinquante toises de longueur, fur douze de largeur à chaque bout, joignant les revêtemens des allées rampantes des côtés, on trouve une rampe de soixante pieds de largeur entre les deux matelas, laquelle descend par seize marches sur une troifiéme où est le bassin: elle forme une ligne circulaire, rentrante au milieu, qui par une autre ligne, convexe au mur de la troifiéme terrasse, décrit la place ovale où est le basfin. Il a cent vingt pieds à fon grand diamétre, & quatre-vingt-quatre à l'autre, entouré d'une tablette. Dans fon contour ovale on voit la fontaine figurée par trois gradins, revêtus de marbre avec des panneaux de différentes couleurs couronnés d'une cimaise pour dégorger des nappes d'eau en tout leur pourtour. Sur le troifiéme s'éleve une espece de piedestal, sur lequel est posée une figure de Latone élevant les bras en haut, pour implorer Jupiter: Apollon & Diane, ses enfans font près d'elle : fur les trois gradins & dans le baffin, autour du premier, sont divisés en fymétrie plus de cinquante effets d'eau par des grenouilles entieres & figurées avec corps d'hommes, têtes & pattes de grenouilles de métal bronzé, de couleur d'or, représentans les paysans de_Lycie, qui lancent des eaux sur le groupe de Latone, fans s'enttemêler ni faire de confufion. Ces figures, tant de marbre que de métal, sont de Marsys. Au-delà des gradins s'éleve à chaque bout une grosse gerbe d'eau à trente pieds de hauteur. Cette troifiéme terrasse a quatre à cinq pieds d'é lévation sur le parterre qui est au-dessous, & cinquante de largeur: elle se termine à des socles visà-vis ceux des extrémités des côtés de la Nymphe à la coquille & du Gladiateur. On y descend par le milieu de la ligne circulaire, qui forme l'ovale où est le baffin, par une rampe douce de la largeur de l'allée du milieu, qui a soixante-fix pieds, & divise les deux parties du parterre en quarante-cinq toises chacune, sur vingt-cinq. Ces parties fons à l'Angloise par compartimens de tapis de gazon, avec des enroulemens, palmettes & d'autres piéces figurées au milieu il y a un bassin rond de douze toises de diamétre, ayant un grouppe de paysfans de Lycie de la métamorphose, d'ou fort une gerbo d'eau de même hauteur que celles du bassin de Latone; le tout est orné de quatorze vases de marbre blanc, fur des focles de même. Les deux premiers, aux angles du perron qui descend du parterre d'eau, sont d'un excellent dessein, par du Goulon & de Drouilly. Les quatre autres, sur la seconde terrasse, ont été faites a Rome d'après l'antique, par Grimault, & autres étudians capables. Les quatre, aux angles de la place ovale du basfin de Latone, sont copiés d'après des vases antiques de la vigne Borghese & de celle de Médicis. Les deux autres, aux côtés de l'allée du milieu des parterres, font de Cornu : l'un représentant un sacrifice de Diane; l'autre une Bacchanale. Et les deux derniers, aux angles d'en bas de la même allée, font l'un de Hardy, orné dans le basrelief d'un jeune Mars sur un char tiré par des loups & des génies de guerre ; l'autre de Prou, aussi d'un Mars assis sur des trophées, couronné par des génies de guerre. Toute cette grande partie de jardin se termine par une allée de treize toises de largeur, entre les bouts des piéces de parterre & les palissades des bosquets Dauphin & de la girandole, qui font audelà. La partie du milieu, ouverte de quarantecing toises, & renfoncée de seize, forme une place qui fait la tête de l'allée royale de vingt-deux toises d'ouverture: dans les angles il y a des pans formés par les palisfades. Contre celles de l'allée traversante d'après les angles de la place, faisant face aux parterres, on voit dix termes, dont cinq de chaque côté. Le premier, à droite de la place, eft un Hercule, tenant des pommes de la main gauche, par le Compte. Le second est une Bacchante, tenant un tambour de basque, par de Dieu. Le troifiéme est un Faune, couronné de pampre de vigne, tenant une grappe de raisin, dont il fait fortir du vin qu'il reçoit dans une taffe, par Housseau. Le quatriéme est Diogène, fameux Philophe, par l'Espagnandel: & le dernier qui termine ce côté, est une Cérès couronnée de fleurs champêtres, tenant d'une main une guirlande, de l'autre une gerbe de bled: elle est de Poulletier. A gauche, près l'angle de l'allée royale, est une Circé, par Magniere: Platon tenant la médaille de Socrate son maître, qui a une flame fur sa tête, par Rayolée: un Mercure, tenant de la main gauche une bourse, de l'autre un caducée, par Vaucleve: le quatriéme une Pandore, par le Gros : le dernier est le fleuve Achelous, par Maziere. Dans la place, au bout de cette grande étendue qui fait la tête de l'allée royale, on voit quatre grouppes fur des piedestaux larges & élevés, dont deux de chaque côté : le premier à droite représente Cinna, Petus & Aria sa femme mourante, en présentant à son mari, qui la soutient, le poignard qu'elle s'est enfoncé dans le sein, copiée d'après l'antique qui est dans la vigne Ludovifir, par I'Espingola. L'autre dans le fond, à l'angle du pan coupé, teprésente Persée, qui délivre Androméde: il a des ailes sur la tête, & d'autres à ses pieds, qui lui furent données par Mercure : on le voit qui la détache du rocher, accompagné de petits amours, qui défignent le motif de l'entreprise; il est du célébre Puget. A l'autre angle, du côté gauche, c'est Milon de Crotone; il est debout, près d'un tronc de chêne, faisant des efforts pour retirer sa main prise dans la fente qu'il avoit faite en le voulant séparer en deux ; les deux côtés s'étoit resserrés, les coins étant tombés: un lion l'attaque & le dévore: ce morceau est de Puget. Le quatriéme est Castor & Pollux, freres; ils font représentés faisant un sacrifice à la Terre. On voit la Terre dans un coin ayant une couronne murale fur la tête, tenant un œuf dans la main, désignant que Castor & Pollux en étoient fortis. Ce grouppe a été copié par Coisevox, d'après un marbre antique. Il y a deux grands vases de chaque côté, placés entre les grouppes, ornés de festons & de fleurs champêtres: ils font de Herpin. L'allée royale, de vingt-deux toises entre les bosquets, a cent foixante & dix toises de longueur jusques à la tête de la place d'Apollon: elle est plantée de deux rangs d'arbres très-hauts, à douze pieds des palissades: dans le milieu il y a un grand tapis de gazon, de douze toises de largeur : on voit fix figures & fix grands vases sur des piedestaux, & de grands focles qui décorent chaque côté. Ces ornemens de sculpture sont placés entre les arbres suivant leur alignement. En descendant par le côté droit on trouve d'abord un vase enrichi de fleurs, par Herpin: ensuite une statue, représentant la Fourberie, tenant un masque d'une de ses mains, avec un renard à ses pieds; par le Compte, fur un dessein de Mignard: un Jupiter antique, trouvé à Smirne, restauré par Granier: ensuite deux vafes, dont le premier est orné de cornes d'abon. dance, par Barrois: l'autre est décoré de pampre, de lierre, par Drouilly. On voit après l'empereur Commode en Hercule, tenant un petit enfant dans ses bras, par Jouvenet. La Vénus de Médicis, co piée d'après l'antique, par Fremery: deux autres vases suivent le premier uni, orné de fleurs de soleil, par Legeret. Le second uni fans ornemens, par Arcis. Deux figures, dont l'une représente Cypariffe, qui caresse un cerf qu'il aimoit: elle eft de Flamand: l'autre est Artémise, reine de Carie, tenant la coupe où étoient les cendres de fon mari, qu'elle est prête d'avaler. Cette figure fut commencée par le Fevre, & finie par Desjardins. Un vase orné de branches de laurier & de chêne, par Hardy, termine ce côté. En remontant le côté gauche par le bas, il y a un pareil vase oppofé, par Hardy: ensuite deux figures; la premiere est Achille, dans le moment qu'il est reconnu par Ulisse, par Vigier; la seconde est une Amazone, tenant une hache d'armes, par Buret. La premiere des deux figures qui font après, est uue Didon, par Poulletier: la seconde un Faune qui porte un chevreuil sur ses épaules, copiée par Flamand d'après l'antique, dans le palais de la reine Christine à Rome. Les deux figures suivantes représentent, l'une Vénus fortant du bain, avec une drapperie qui lui couvre la moitié du corps : elle a été faite par le Gros d'après le Torse, qui est à Richelieu. La seconde est la Fidélité, qui tient un cœur dans sa main, & a un chien à ses pieds, par le Fevre. Cette grande allée royale est terminée par une demi-lune, qui fait la tête de cette vaste étendue, où est le grand bassin d'Apollon, qui a cent cinq toises de largeur, fur cent de longueur, depuis le bout de l'allée jusqu'au bord du grand canal qui eft en face. Au-devant de cette demi-lune, formée par les charmilles, sont de gros marronniers très-élevés, depuis les angles de l'ouverture de l'allée où l'on voit deux grouppes de marbre sur de grands piedestaux. Celui qui est à droite, en entrant dans la place, représente Aristée qui lie Prothée, tenant un bâton de berger, & ayant deux veaux marins près de lui, comme Pasteur de Neptune; il est de Selods: l'autre qui est à gauche est Ino & Melicerte son fils, debout, sur des flots: elle tient un aviron; ce grouppe eft de Gravier: & dans les intervalles des marronniers il y a huit termes, dont quatre de chaque côté. Ceux qui font après le grouppe de Prothée sont la nymphe Sirinx, qui tient des roseaux, par Maziare: un Jupiter, par Clairon : Junon, par le même : enfin Vertumne, Dieu du Printems, par le Hongre; il y a aussi la statue d'un Sénateur, ayant près de lui un petit coffre appellé Capsa: on trouva cette figure à Langres, sans tête : on y en a rapporté une qui se trouva chez M. de la Vrilliere: elle lui convient fort; on ne scauroit assurer si c'est celle de la statue. Les quatre autres termes du côté d'Ino font Pomone, par le Hongre : un Bacchus, qui porte des raisins, par Raon: le Printems, par Arcis & Maziere, renant une guirlande de fleurs, d'une beauté finguliere enfin le dieu Pan, portant une peau de Panthere & tenant un filet d'une main & un bâton de Pâtre de l'autre ; il est de Maziere: ensuite c'est une statue antique de Brutus, qui symétrise avec le Sénateur de l'autre côté. Le baffin d'Apollon dans cette place, dont le centre est à trente-trois toises du bout de l'allée royale, est dans l'allignement d'une grande allée, de quinze toises de largeur, le long du mur qui fait la clôture de ce qu'on appelle le jardin décoré, & qui le traverse de chaque côté de la demilune, jusqu'au chemin du côté de Trianon à droite, & jusqu'à celui de la la Ménagerie; ces allées font fermées à chaque bout par des grilles de toute la largeur. Le bassin a soixante-cinq toises sur quarantecinq: il forme un carré long par des angles qui rachetent des parties circulaires dans les quarre faces; au milieu est un massif qui figure une Ifle travaillée de terrasses & de flots; dans le centre on voit Apollon monté sur un char attelé de qua-tre fiers coursiers qu'il guide: la proportion de la figure est de onze à douze pieds : il y a quatre Dauphins, quelques Baleines, & quatre Tritons, disposés sur les bords qui s'élancent vers l'eau, & y jettent avec rapidité des effets qui accompagnent une grosse gerbe, qui s'éleve de la tête du char à cinquante-sept pieds de hauteur : on en voit deux autres plus petites dans le bassin qui montent jusqu'à la hauteur de quarante-sept pieds : tout ce morceau est de métal bronzé en couleur d'or, par Baptifte Tuby, d'après les desseins de le Brun. Des deux côtés de la place, jusqu'à la tête du canal, entre de gros marronniers, devant les palissades de charmilles, sont douze statues de marbre, dont fix de chaque côté. La premiere, à droite, est Auguste, belle & antique: la seconde un Orphée jouant du violon, ayant le chien Cerbere à ses pieds; c'est une moderne de, Franqueville: la troifiéme est un Apollon antique : la quatrième, une femme, aussi antique, qui représente l'abondance: la cinquiéme, Antinous qui a été restauré : & la fixieme, un Titus antique. Du côté gauche, font un Sénateur, ensuite une Agrippine, une Junon, trouvée à Smirne, une Victoire; la cinquiéme, Titus; & la derniere, un Hercule : ces fix statues font antiques. Le jardin décoré, servant aux promenades, se termine au bout de cette place d'Apollon, & y est fermé par de grandes grilles, depuis la tête des murs de la ceinture qui aboutissent à cette place, jusqu'à la tablette de la piéce qui fait la tête du canal, derriere les marronniers & les palissades de la droite. Au-delà du mur, qui ferme ce côté, est un grand espace clos avec plusieurs bâtimens bas qui ne se voyent point; ils font destinés pour les Matelots, les Gondoliers, les Calfats, Constructeurs, & autres personnes affectées au service & entretien des petits bâtimens qui servent aux promenades & aux fêtes qui se donnent fur le canal. Il y a même un grand magasin où on tient tous les ornemens très-riches de ces petits bâtimens marins, les habits des Matelots & des Gondoliers, qui font magnifiques, &c. Pour fuivre l'ordre que nous nous sommes proposé, nous passons dans une allée qui prend du bassin de la piramide au parterre du nord, en s'étendant jusqu'à la pareille allée de ceinture, de l'autre côté de la tête du canal. Ces deux allées font coupées par deux autres qui traversent le jardin en largeur, avec des grilles aux extrémités; l'une est sur le chemin de Trianon, l'autre sur celui de la Ménagerie. La premiere traverse à l'allignement du bout du parterre, l'autre passe dans le milieu de l'allée royale, vis-à-vis la chauffée qui sépare les deux piéces d'eau de l'Isle royale; il y a quatre bassins aux carrefours de ces allées en longueur: on les appelle les quatre saisons; ils font entourés de gros cordons de marbre rouge de Languedoc. Le premier de l'allée à droite, en descendant, est de forme octogone, & il y a un masfif au milieu, sur lequel est une Cérès, représentant l'Eté, assise sur des gerbes, tenant la faucille, & autour des enfans qui se jouent avec des fleurs qui croiffent dans les bleds, la terraffe en est pleine; le tout est de Regnaudin. Dans le second, de forme ronde, on voit une Flore ou le Printems; la figure est á demi-couchée, avec de pareils accompagnemens qui font des effets d'eau, par Baptiste Tuby. Dans l'allée gauche, est le troifiéme basfin de forme octogone; la troifiéme saison y est représentée sous la figure de Saturne, environné d'enfans, qui portent tous les attributs qui conviennent à l'Hiver, il est de Girardon. Le quatriéme bassin est rond; on y voit un Bacchus représentant l'Automne au milieu de petits Satyres portant les at:ributs, par Marsy. Toutes ces figures & ces ornemens, avec les attributs, sont de métal bronzé en couleur d'or, d'après les desseins de le Brun. De chaque bassin s'éleve une gerbe d'eau de dix-huit à vingt pieds de hauteur. Le premier bosquet, qu'on voit en commençant la marche, est le labyrinthe, il y a quatre grilles aux angles pour y entrer & en fortir; il est composé d'une infinité d'allées entrelassées, bordées de petits treillages d'appui, renfermant les bois. En entrant par la porte de l'Orangerie, on voit dans une grande niche de treillages, garnie de rocailles, dans le bas plusieurs effets d'eau; & aux côzés sur des piedestaux de pareille rocaille. Deux statues représentant, l'une, le fameux Efope; l'autre, l'amour tenant entre ses mains un peloton de fil, auquel Esope semble remontrer que le pe loton eft inutile sans la sagesse, pour fortir du labyrinthe d'inconvéniens qu'il cause. La premiere de ces deux figures est de le Gros; la seconde de Tuby, peintes avec des carnations & des draperies au naturel. En se promenant dans toutes ces différentes allées, on rencontre dans les angles & dans d'autres places, trente-neuf fontaines, représentant chacune une des fables. Dans un rond, vers le milieu de ce bosquet, on voit un grand cabinet de treillage, orné d'architecture, chargé de plusieurs oiseaux de toute espéce, qui jettent de l'eau fur un rocher de rocailles, qui s'éleve du milieu du bassin; le long de ce rocher on voit quantité d'animaux à quatre pieds, qui jettent aussi de l'eau contre les oiseaux. Dans le dernier bassin qu'on voit à la porte de sortie, du côté du mail, il y a plusieurs cannes sur un tuyau tournant qui circulent pouffées par les eaux; elles sont suivies par un chien barbet qui abboye. En fortant de ce bosquet par la porte, vis-à-vis la fontaine de Saturne, on entre dans celui de la salle du bal qui joint la fontaine de Latone; il a quelquefois servi à cet usage dans les belles saisons; il est de forme ovale & de vingt-cinq toises de longueur, sur vingt de largeur; il est bordé, en entrant dans une espece d'amphithéâtre, de plufieurs rangs de banquettes de gazon les unes fur les autres, au haut desquelles on a pratiqué plusieurs niches dans la charmille, dans l'une desquelles on voit un beau grouppe de marbre qui représente Papire & fa mere, sculpté par Carlier, d'après l'antique qui est à la vigne Ludovisir à Rome. Cet amphithéâtre, divisé en trois parties, est soutenu par quatre rampes de marbre de Languedoc, au droit des passages qui fervent d'entrée: on a mis dans le haut quatre vases de métal doré, ornés de bas-reliefs qui représentent des bacchanales, avec le triomphe de Neptune & de Tetis. Le fond est occupé par un amphithéâtre, composé de plusieurs baffins de coquillages, qui se succédent en nappes les uns aux autres, interrompus d'espace en espace, par quatre goulettes de marbre de Languedoc, avec des bouillons en gradations; dans le haut de ces goulettes il y a autant de vases de métal doré, ornés de têtes de bacchantes; de mufles de lion, avec des festons. Toutes ces eaux tombent dans le bas, dans un bassin en chêneau, formant plusieurs contours, entourés de rocailles & bordés de gazon. On passe ensuite dans le bosquet de la girandole, qui symétrise avec le Dauphin; ils font tous deux aux côtés de l'allée royale, font chacun traversés d'une allée diagonale, qui prend depuis un des des pans de la place, au bout des parterres de Latone; l'une est dirigée au bassin de Bacchus l'autre à celui de Flore. Dans le milieu de chaque bosquet il y a un bassin rond de vingt-quatre pieds de diamétre, avec une gerbe qui s'éleve à vingtsept pieds. Le reste est par allées, divisant plusieurs formes; on y voit à chacun un Faune antique, & douze termes différens. De ce bosquet on va à l'ifle royale, qui a pris ce nom d'une petite ifle qui étoit autrefois au milieu de la grande piéce d'eau. L'espace, renfermé par les pallisiades des bois qui l'environnent, a cent cinquante toises de longueur, sur soixante-dix-huit de largeur; divisé sur la largeur par une chauffée de huit toises qui la traverse au droit de l'allée où est la fontaine de Bacchus, & sépare les deux piéces d'eau qui y font. Celle, au-dessous de la chauffée, a quatre vingt-dix toises, sur soixante, & se termine par le bout, en portion circulaire. Les allées des côtés de cette grande piéce font plantées d'arbres, dans les intervalles desquels font des charmilles, formant des tremeaux & des arcades, dont le haut monte à la tête des arbres; elles font fermées par des palissades d'appui, dans le bas. Ces arcades laissent une contre-allée derriere; elles font, outre les lignes des côtés, le contour de la portion circulaire d'en bas. La tête de la grande piéce d'eau, le long de la chauffée, est en glacis de gazon, pour gagner la hauteur à laquelle on arrive des allées par des rampes douces. Toute la partie au-dessus se termine pareillement par une autre portion circulaire, formée par les charmilles fans arbres ni arcades; on y a percé cinq allées qui rendent à celles du pourtour. Dans cette partie haute on voit l'autre piéce d'eau de quarantehuit toises le long de la chauffée, fur trente de profondeur, terminée pareillement par une portion circulaire, comme les charmilles. On apperçoit au bas, dans les angles de la grande partie, deux statues de marbre blanc, de huit à neuf pieds de proportion; l'une de l'Hercule Farneze, copiée à Rome pat Cornu, & la Flore, par Raon, d'après les antiques. Sur des piedestaux, proportionnés à ceux de la tête d'enhaut, on a placé deux grands vases portés sur des focles de marbre; l'un de le Fevre, l'autre de Legret. Dans les charmilles circulaires il ya, dans des niches renfoncées quatre statues antiques; la premiere, de Julia Méza, fœur de Julie, femme de l'Empereur Severe; la seconde, une Venus fortant du bain; la troifiéme est de Jupiter Stator; & la quatrième, Julia Domna, fille de Baffien, Prêtre du Soleil. Dans la grande piéce d'eau s'élevent cinq gerbes, dont celle du milieu est plus forte que les autres; il y en a quatre à distance convenable, qui montent jusqu'à quarante-sept pieds de hauteur. Il y en a deux autres dans la piéce supérieure, qui montent à quarante-deux. , On paffe enfuite à la galerie appellée des marronniers; il faut observer qu'elle a été changée; c'étoit autrefois deux lignes de statues sur des piedestaux avec des jets d'eau entre deux, qui se déchargeoient dans les bouts des deux bassins, comme dans des gouffres ; à présent ce sont deux lignes de marronniers de chaque côté, qui se terminent dans les extrémités en demi-cercle. Dans des niches renfoncées dans des charmilles, derriere les lignes des marronniers, sont deux statues antiques de marbre blanc sur des piedestaux, dont l'une représente Antinous, l'autre Méléagre, avec huit bustes de chaque côté, élevés sur des guênes de marbre, sçavoir Hercule, Déjanire, Alexandre, Cléopatre, Cefar, Numa, Marc-Aurele & Venus: ces morceaux sont aussi dans des renfoncemens. A côté de quatre bancs, aux extrémités de la piéce, on trouve deux baffins ronds avec des bordures de marbre; ils ont chacun un pied en consoles, richement orné, qui porte un bassin d'une piéce ausfi de marbre, sur lequel est placée une statue antique debout, dont l'une représente une Muse, l'autre une Dame Romaine, avec un bouillonnement qui fort de dessous leurs pieds, lequel remplit le bassin supérieur, & se décharge en nappe tout au pourtour dans le bassin bas. En fortant de cette galerie, on va par une allée qui conduit à la fontaine de la colonnade, qui eft dans le même bosquet, ou à un angle qu'elle fait vis-à-vis l'entrée; dans un renfoncement en niche, il y a une statue antique de Bacchus des mieux conservée, & bien restaurée. Cette fontaine de la colonnade est un rond parfait de vingt-fix toises de diamétre, entouré de palissades avec des treillages qui renferment une maniere de péristile circulaire; il a quatre entrées; il est décoré de trente-deux colonnes, dont huit dans chaque quart de cercle, sçavoir deux de brêche violette à chaque entrée douze de marbre rouge de Languedoc, douze autres de bleu Turquin, divisées également dans chaque partie; elles ont vingt pouces de diametre, fur quatorze pieds de hauteur: elles sont portées fur des focles, & leurs chapiteaux font ioniques de marbre blanc; fur ces chapiteaux s'élevent des ceintres d'arcades à chaque intervalle, ornés de leurs archivoltes, avec des têtes de Nymphes, de Nayades ou de Silvains à leurs clefs : entre les archivoltes, dans les triangles qu'elles forment, font de petits bas-reliefs d'enfans grouppés, repré sentans les jeux & les amours, qui font de Maziere, de Gravier, de le Hongre, de Coisevox, & de le Comte. Toute cette face circulaire, audessus des arcades, est couronnée d'une corniche architravée du même ordre, au-dessus de laquelle est un socle taillé d'ornemens de postes, ayant de petits pilastres à l'applomb de chaque colonne, qui porte chacun un vase terminé par une pomme de pin. A un module & demi de distance du focle des colonnes, font derriere autant de pilastres carrés de marbre de Languedoc, avec les mêmes bases & les mêmes chapiteaux, couronnés chacun d'un imposte comme une corniche qui reçoit un amortissement en forme de piliers butant au droit & derriere chaque dessus de colonne. Toute cette architecture, la plus belle & la plus étudiée qui se puisse faire dans ce genre, est de marbre blanc, excepté les colonnes & les pilastres. Entre les socles des pilastres de derriere regne la bordure du chaineau refouillée dans le marbre qui s'étend en largeur du même module & demi en saillie au-delà des focles des colonnes, entouré d'une pareille bordure sur l'allée circulaire, fablée au-dedans de la pièce. Au milieu de ce chaineau à l'applomb de chaque arcade, font vingt-huit bassins élevés sur des pieds ornés de trois consoles, d'où fortent autant de jets qui s'élevent à seize pieds; en retombant ils forment des nappes qui se répandent dans le chaineau: le tout est aussi de marbre blanc. De cette fablée au-dedans de la colonnade, on descend cinq marches de même marbre, dans un platfond au-dessus, dans le centre duquel est un piedestal rond de cinq pieds de diamérre, élevé sur deux gradins: on y voir un grouppe de trois figures, qui représente l'enlevement de Proferpine par Pluton, que Cyanne sa chere compagne veut retenir. Dans le corps de ce piedestal, entre la corniche & la base, regne un bas-relief des sujets de cette fable. Ce grouppe & ce bas-relief font de Girardon. De la fontaine de la colonnade, on traverse l'allée royale pour entrer dans celles des dômes. La forme de cette piéce est circulaire; elle a seize toises de diamétre entre les palissades foutenues de treillages, une allée haute circule parallelement, & dans les deux côtés il y a des renfoncemens que forment la charmille où on voit à chacun un petit Temple de quinze pieds carrés en dedans, ouvert dans les quatre faces, avec deux colonnes d'ordre ionique sur des piedestaux à chaque ouverture, qui en font huit, dont quatre de marbre de Ginet, & quatre de Rance. Les pilastres grouppés, avec intervalles aux encoignures extérieures, se retournent en dedans, & forment quatre pans aux angles; le tout est couronné d'un entablement de l'ordre avec architrave, frize & corniche, passant en platebande sur les colonnes. La principale face est ornée d'un fronton; le tout est de marbre blanc veiné: les bases & les chapiteaux des colonnes & des pilastres font de bronze doré au feu, ainsi que les armes de France posées sur des trophées dans le timpan: il y a aussi des chûtes de trophées, représentant les armes de diverses nations entre les pilastres des encoignures du dehors, & aux quatre pans des angles du dedans; l'intérieur de ce temple est décoré dans le haut d'une corniche avec un ceintre en coupole. Au-dessus de l'entablement, par dehors, il y a un socle aussi de marbre par pilastres & compartimens portant le dôme, qui se réduit en amortissement, enrichi de plusieurs ornemens, & terminé par un grouppe d'enfans pofé sur des trophées, le tout de métal doré; & dans les renfoncemens des trois parries formées, entre les piedestaux des colonnes. L'allée circulaire, le long des palissades, est bordée d'une balustrade, dont les pilastres, les appuis & les focles font de marbre blanc; les balustres font de marbre de Languedoc. Comme cette allée est plus haute qu'une feconde au-dessous, à laquelle on descend par des marches; cette hauteur en dedans est revêtue de marbre bianç par des panneaux & des pilastres ornés de moulures couronnés de cimaise, dans lesquels & aux pilastres de la balustrade on voit quarante-quatre basreliefs, taillés & fculptés par Girardon & Mazelines. Dans des niches, observées dans les treillages de la charmille de la ceinture d'en haut, il y a huit statues fur des piedestaux. La premiere en entrant à droite est une Nymphe de Diane, qui porte ses filets & caresse sa levrette, par Flamand; Flore par Magniere; Amphytrite ayant une écrevisse sur sa main, faite d'après le modele d'Anguier; Avion jouant de la lyre, par Raon; Ino, tenant un aviron, par Rayol; le point du jour, sous la figure d'un jeune homme tenant un flambeau, ayant un hibou à ses pieds, par le Gros; Galathée, figure gracieuse, par Baptiste Tuby; & la derniere, le berger Arcis, du même. Descendu au-dessous est le bassin octogone de la fontaine, entouré d'une balustrade, qui regne le long de la petite terrasse au pourtour; le focle & l'appui font de marbre de Languedoc : les pilastres & les balustres sont de marbre blanc. On a pratiqué sur l'appui une goulette interrompue de distance en distance par des bouillons d'eau bas, qui forment de petites nappes. Au milieu du baffin il y en a un rond de marbre blanc d'une piéce posté sur un pied orné de trois consoles, du centre duquel s'éleve un fort jet à soixante & dix pieds, lequel se trouvant noyé par un gros bouillon au pied, retombe, en produisant une eau qui reffemble à des perles, ce qui est un effet produit par le bouillon noyé qui divise les parties; cette eau se répand en nappe autour du bassin où est le jet: cette fontaine est très-magnifique. Dans le même bosquet est Lancelade, de figure octogone, sur un carré de vingt-fix toises; elle est environnée d'une ceinture de palissades, le long de laquelle regne une allée haute de trois toises de largeur, avec un glacis de gazon pour descendre dans le platfond renfoncé en miroir, dans le milieu du platfond on voit un bassin rond de foixantedix pieds de diametre, entouré d une allée basse. Le Géant y paroît accablé dans une masse de roches, que lui & ses compagnons avoient amaffé fur le mont Pelion; ce qui paroît de la figure, en métal doré, est d'une grandeur extraordinaire: la tête en est très-belle; & de fa bouche ouverte fort un gros jet, qui s'éleve à soixante & dix-huit pieds de hauteur; d'entre les doigts des mains, & de plufieurs séparations des rochers, s'élancent des effets d'eau qui bouillonnent & se répandent dans le basfin. En fortant par le bas de ce bosquet, on entre, en traversant l'allée de Flore & de Cérès, dans un antre où est la fontaine de l'Obélisque; elle est dans un espace de cinquante-cinq toises de long, fur trente-fix de large: c'étoit autrefois la salle du Conseil ou des festins. Elle étoit arrangée par des fontaines dans des bassins ronds, avec un petit canal peuplé de bouillons d'eau, qui renfermoit une planimerie avec des compartimens de plates-bandes à fleur. On laissoit au milieu une place où on dressoit des tables; on traversoit ce petit canal en deux endroits par des pontons de cuivre, que la force des eaux faifoit avancer & retirer par le moyen des resforts; il n'en reste plus présentement que des palissade du pourtour de la même forme. Dans le milieu il y a un carré de vingt-fix toises à pans dans les angles, bordé d'un petit canal de neuf pieds, au-delà duquel font des glacis de gazon, qui entourent une partie élevée où eft le basfin de la fontaine qui a environ dix-huit toises. Dans le milieu, on voit le monstrueux effet d'eau, qui a bien quinze pieds de diamétre par le bas, & s'éleve en pointe à foixante-quinze pieds: il forme en retombant une piramide réguliere. Dans les quatre faces des gazons rampans on voit des cascades de cinq toises par le haut, qui s'évasent circulairement dans le bas avec des gradins, les uns sur les autres, revêtus de plomb, & peints de couleur blanche, qui se répandent en nappes qui bouillonnent en murmurant dans le petit canal du bas. De ce bosquet on traverse celui de l'étoile, par une allée qui passe au milieu, dirigée à celui du théâtre : ce bosquet est coupé par différentes autres allées, dont quatre aux angles, menent à une tournante circulairement, & de là à une seconde à cinq pans, dont les angles conduisent à une place ronde, au milieu de laquelle étoit un bassin où on voyoit autrefois une fontaine appellée la montagne d'eau, dirigée aux cinq allées des angles des pans, ce qui formoit l'étoile qui a donné le nom à ce bosquet; la cinquiéme branche servoit d'entrée, & les quatre autres étoient ornées au bout chacune d'un jet d'eau dans un basfin, contre la palissade, qui s'élevoit d'un petit grouppe d'enfans. Toutes ces fontaines ont été fupprimées; il n'y en a plus dans ce bosquet: on y a placé dans la premiere un buste de Jupiter, dont la tête est antique; on la croit de Phidias, le reste est de Girardon : il est pose sur une colonne d'albâtre oriental d'ordre ionique. Les trois autres font un Ganimede, copié d'après l'antique par Joly; une Venus de Medicis; une Livie femme d'Auguste, pareillement copiées. On passe de là au bosquet du théâtre, par une ouverture vis-à-vis l'allée qui traverse le bosquet de l'étoile; on y trouve un bassin renfoncé de trente pieds de diametre, au milieu duquel on voit une terrasse en forme d'ifle, chargée de plantes d'eau, avec quatre enfans jouants ensemble; fur les côtés il y en a deux autres qui semblent nager; le tout de métal doré: entre les enfans s'éleve un gros bouillon d'eau à la hauteur de quarante-fix pieds. On tourne enfuite à gauche dans une allée qui conduit à une autre dans la salle qui fait l'espace du théâtre en s'étendant sur trente toises de profondeur sur vingt-cinq de largeur. L'entrée est en ligne circulaire; on y abborde dans un parterre sablé, environné de banquettes de gazon les unes fur les autres, au haut desquelles font des arbustes formant des arcades comme des loges où il y a des bassins de rocailles sur des focles de même, avec des bouillons d'eau. Cette partie est terminée par un chaineau avec une bordure de rocaille: au-delà de sa largeur on voit un revêtement d'autres rocailles fines, élevé pour soutenir la tête du théâtre qui est au-dessus, d'où tombe une nappe d'eau dans le chaineau d'en bas, qui paroît marquer un orchestre : ce chaineau reçoit la décharge de toutes les eaux fupérieures. La place du théâtre se termine circulairement dans trois parties du cercle; trois rayons d'allées s'enfoncent dans les bois, en se rétrecissant dans le fond, pour marquer la perspective: le point pour les voir d'un coup d'œil, avec le théâtre qui est sur le devant, c'est dans le parterre audessous de l'orchestre. Aux côtés de ces quatre allées, enfoncées en perspective, on trouve quatre niches, dans lesquelles il y a quatre fontaines rustiquement travaillées de rocailles, fur lesquelles on voit des grouppes de deux enfans chacun, de métal doré, dont deux jouent avec une écrevifsfe deux avec un griffon; ils font de Honseau : deux autres se jouent avec un cigne, & les deux derniers avec une lire; ils font de le Hongre. Dans les bouts de ces allées renfoncées, qui semblent faire la décorarion, on apperçoit trois autres grouppes entre des rocailles; celui du milieu représente Jupiter assis sur un aigle pose sur un globe, il est de le Gros; celui qui est à droite est un jeune Mars pofé sur un lion qui terrasse un loup, il est de Desjardin; & le troifiéme, à gauche, est Plutus fur un Cerbere asfis fur des caffettes renversées; il est de Maffon. Ces allées sont en pentes; on y trouve dans le milieu des rigoles bordées de rocailles, & traversées par d'autres qui arrêtent l'eau qui y coule, & forment de petites nappes qui bouillonnent: de ces rigoles, revêtues de plomb, fortent différens effets d'eau. En fortant par la même entrée, & en parcourant les allées à pans de la ceinture, on rencontre plusieurs grouppes & plusieurs figures de marbre blanc; |