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ОПА

Henri III, duc de Brabant, & fille de Sainte-EliTabeth. On voit encore à Vilvorde, un monaftére de Carmélites déchauffées, un béguinage, un hôpital, un couvent de religieufes de l'ordre de Saint Auguftin, forties de la ville de Bois-le-duc, lorfqu'elle fut prife par les Hollandois, & la petite abbaye de Bernen, de l'ordre de Prémontré, dont les religieux étoient autrefois les plus opulens de tout le pays, ayant un très-beau cloitre près de Bois-leduc ; mais il eft préfentement converti en un moulin à poudre. Le canal que les magiftrats de Bruxelles ont fait faire pour aller à Envers, paffe au pied de cette ville; ce qui ne lui eft pas d'un petit avantage. Quand il fut fait, on offrit à ceux de Vilvorde de le faire paffer par leur ville pour en tirer un autre fur Malines; mais ils refuferent cette offre.* Longuerue, Defcr. de la France, part. 2, p. 50.

VILY, montagne de la Chine, dans la province de Queicheu, au voifinage de la fortereffe de Gannan. On remarque que le fommet de cette montagne eft perpétuellement couvert de nuages. * Atlas Sinerfis.

VIMA, lieu de Phénicie: Guillaume de Tyr, allégué par Ortelius, place ce lieu entre Byblos & Béryte.

VIMANIA, ville de la Rhétie, felon la notice des dignités de l'Empire. Lazius, in Rep. Rom. dit qu'on voit les ruines de cette ville dans l'abbaye de Wingarten, & que le lieu où elles font, étoit ci-devant appellé Altorff. Wimania eft aujourd'hui Wan

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VIMARENSE-OPPIDUM, ville de Portugal dans le diocèse de Brague, felon Ortelius, qui cite Onuphre, Chron. Pontif. & dit que c'étoit la patrie du pape Damafe. C'eft aujourd'hui Guimaraens.

VIMERCATO, felon Baudrand, & VILMERCATO, felon Magin, Carte du Milanez, bourg d'Italie, dans le Milanez, fur la riviere de Morgara, à douze ou quatorze milles, au Nord oriental, de la ville de Milan. Une ancienne tradition veut que ce foit l'ancien Vicus-Martius.

VIMEU ou VIMEUX, canton de France, dans la Picardie, au Ponthieu, en latin, Pagus Vimacenfis ou Vinemacus. Ce petit pays, qui s'étend depuis la Somme jusqu'à la Bresfe, appartenoit autrefois aux églifes, ainfi que le Ponthieu, & furtout à l'abbaye de Centule, aujourd'hui faint Riquier. Voyez l'article Ponthieu. Ón trouve dans ce canton la ville de faint Valery, Gamaches, Crotoy & autres. La prevôté de Vimeux, établie à Oifemont, eft compofée d'un préfident, d'un procureur du roi, d'un fubftitut & d'un greffier. Le procureur du bailliage d'Amiens prétend l'être ausfi dans la prevôté de Vimeux,*Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 164.

1. VIMINACIUM, ville de l'Espagne Tarragonnoife, felon Ptolomée, l. 2, c. 6, qui la place dans les terres, & la donne aux Vaccai. I'Itinéraire d'Antonin, dont les manuscrits écrivent Viminacium ou Viminatium, marque cette ville fur la route d'Astorga à Tarragone, entre Palentia & Lacobriga, à entre Palentia & Lacobriga, à quatorze milles du premier de ces lieux, & à trente & un milles du second.

AURELIO CONSTANCIO EQ. R. DEC. COL. VIM.

L'Itinéraire d'Antonin, dont la plupart des manuscrits lifent Vimin cium, place cette ville fur la route du Mont-d'Or à Constantinople, entre Ideuminacum & Municipium, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond. Procope, Edif. l. 4, c. 5, dit que l'empereur Justinien fit rebâtir une ancienne ville, nommée Baxon, Vininiacium, qui avoit été ruinée. Elle fe trouvoit aude-là d'un fort que le même empereur avoit fait bâtir à huit milles de Sigedon : & quand on étoit forti de Viminatium, on rencontroit fur le bord du Danube trois forts, Picne, Cupe & Nova, qui ne confistoient autréfois qu'en une tour. Niger veut que le nom moderne foit Vidin.

2. VIMINACIUM. Voyez VIMINATIUM. 3. VIMINACIUM, nom latin de la petite ville de Vimy, fur le Rhône, ou plutôt fur la Sône, à deux lieues au-desfus de Lyon, felon Paradin, in fua Lugd. Hift. allégué par Ortelius.

VIMINATIUM, ville de la Haute-Mafie: Ptolomée, 4. 3, c. 9, qui la nomme Viminatium Legio, la met fur le bord du Danube. D'anciennes médailles de l'empereur Gordien, donnent à cette ville le nom de Colonie; on y lit ces mots: COL. VIM. P. M. S. AN. 1, & dans d'autres, AN. 11, 111, 1v. Le même titre lui eft donné dans une ancienne inscription, trouvée à Gradisca, & rapportée par Gruter, p. 371,

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VIMITELLARII, peuple d'Italie, felon Pline, 7. 3, c. 5, qui le met dans la premiere région.

VIMONSTIERS, Vicus Monasterii, bourg de France, dans la Normandie, au diocèfe de Lifieux, à fix lieues de la ville de ce nom, & à deux ou environ de Fervaques & de Livarot, au-desfus de Montgommery, & fur la riviere appellée la Vie. Ce bourg eft très-bien peuplé, & fon églife paroisfiale eft desfervie par vingt prêtres. Il y a ausfi un monastere de Bénédictines, & un autre d'Hospitalières, qui ont foin de l'hôpital. On y tient tous les lundis un gros marché, où l'on apporte les excellens fromages de Livarot & de Camembert. Il y a beaucoup de bouchers & de tanneurs ; & l'on y fait un grand commerce de gros bétail, qu'on y nourrit dans de gras pâturages. Ce bourg portoit anciennement le nom de Vicus Monasterii. * Corn. Di&t. Mémoires dresfés fur les lieux, en 1702.

VIMORY, village de France, dans le Gastinois, à une lieue de Montargis, vers le midi. La victoire que le duc de Guife y remporta, en 1587, fur les Reitres & les Lansquenets, l'a rendu fameux. Ils étoient descendus en France, par l'entremife du duc de Bouillon, fous les ordres de Cafimir, Allemand, pour fecourir les Protestans. * Morin, Hist. du Gastinois.

VIMY, Viminacium, nom que portoit une petite ville du Lyonnois, avant que le roi, Louis XIV, eut permis au feu maréchal de Villeroi, de lui donner le nom de Neuville. Voyez ce mot.

VINA. Voyez VIVA.

VINAIS, ou VINHAES, ville de Portugal. Voyez VIGNAIS.

VINAZ, abbaye de France, dans la Normandie, Voyez VIGNATS.

VINAZA, ville de l'Afrique propre : l'Itinéraire d'Antonin, la marque fur la route de Tacape, à la grande Leptis, entre Aurus & Thalatum, à trentedeux milles du premier de ces lieux, & à feize milles du fecond.

VINCEIA, ville de la Haute-Mafie. Elle est marquée dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route du Mont-d'Or à Constantinople, entre le Mont-d'Or & Margum, à fix milles du Mont-d'Or, & à huit milles de Margum. Quelques manuscrits portent Viceia, & d'autres Vinea. Wesfeling foupçonne que cette derniere ortographe pourroit être la meilleure, & qu'on auroit donné à cette ville le nom de Vineea, à caufe des vignes que l'empereur Probus fit planter tout autour du Mont-d'Or.

VINCENNES, maison royale, dans l'Isle de France, à une lieue de Paris, du côté de l'Orient.

Plufieurs ont cherché, mais inutilement, l'étimologie de ce mot. Rigord nous apprend, dans la vie de Philippe-Auguste, que ce Prince fit enfermer les bois de Vincennes de murailles, l'an 1183, & c'eft ce que l'on appelle encore aujourd'hui le vieux parc; il

y

fit mettre une grande partie des bêtes fauves, que le roi d'Angleterre lui avoit envoyées. Ce même prince y fonda un prieuré, dédié à la Vierge, & dans lequel il établit des religieux de l'ordre de Grammont, qui l'ont posfédé jusqu'à ce que Henri III leur donna le collége qu'ils occupent dans la rue du Jar

A a

dinet, & mit en leur place, à Vincennes, les Minimes. Onvoit, dans un cartulaire manuscrit de l'églife de Paris, que dès l'an 1270, il y avoit à Vincennes une maifon royale, Manerium regale. C'eft fans doute dans ce palais que moururent les rois Louis Hutin & Charles le Bel, fon frere. On ne fçait pas jusqu'à quel tems a fubfisté cet ancien château; mais une inscription, en vers françois, gravée en grosfes lettres, fur une table de marbre noir, élevée contre le mur de la porte de la haute tour, du côté gauche, nous apprend que cette tour fut commencée fous Philippe de Valois, l'an 1337, & non-pas l'an 1361, comme dit Corneille; que le roi Jean, 24 ans après, reprit l'ouvrage, que Charles V l'acheva; & que ce même roi fit bâtir ausfi une fainte chapelle, dans l'endroit où est aujourd'hui le cloître des Chanoines. François I, & Henri II, en ont, depuis, fait élever une autre, visà-vis le donjon, qui eft beaucoup plus belle. Louis XIII fit renverfer quelques anciens bâtimens, & en fit élever en leur place un nouveau, compofé de deux pavillons, destinés pour loger le roi & la reine. Ces deux grands corps de logis font dans la cour de faint Mandé, & n'ont été achevés qu'au commencement du regne de Louis XIV. L'avenue du château de Vincennes commence au trône, & eft formée par quatre rangs d'ormes, plantés dans un terrein que l'on a rendu de niveau, & qui eft appuyé, en quelques endroits, par un mur fort épais & fort haut. Tout le bâtiment eft un carré long, entouré de fosfés fecs, qui font revêtus, & asfez profonds. Le château eft compofé de plufieurs tours carrées, dont la plus haute s'appelle le donjon, & a fon fosfé particulier & fon pont-levis. La chapelle eft d'un asfez beau desfein gothique, avec quantité de pyramides & d'autres ornemens. Les peintures des vitres de cette églife font très-estimées. Les nouveaux bâtimens confistent, ainfi que je l'ai déja dit, en deux gros pavillons, décorés de pilastres. Les dedans ont de la grandeur, de la beauté. L'appartement de la Reine eft décoré de peintures & de fculptures, & d'un platfond, bien peint. La grande porte, par laquelle on entre dans le parc, eft en forme d'arc de triomphe, & ornée de colonnes & de ftatues. Il eft placé au milieu d'une grande cour, dont les côtés font bornés par les deux corps de logis, & par une galerie découverte, foutenue fur des arcades rustiques. La ménagerie eft à l'entrée du parc. C'est un gros bâtiment, où l'on nourrisfoit autrefois des lions, des tigres, des léopards, &c. Le parc a quatorze cent foixante-fept arpens d'étendue. Il eft en face du château, & en fait un des plus beaux ornemens. C'est une futaye mêlée de chênes, de charmes & d'ormes. On remarque furtout le Bois de Beauté, qui eft fitué fur une colline, qui regarde la riviere de Marne, & enfermé dans un petit parc de cinquante-deux arpens, qu'on appelle le Parc de Beauté. C'est ici qu'étoit anciennement cette agréable maison royale, que nos Historiens appellent le Chateau de Beauté, où mourut Charles V. On n'y voit plus qu'un bosquet de tilleuls, de coudres, & d'autres bois blancs, le tout fort négligé. Un tableau, qui repréfente le jugement dernier, eft ce qu'on remarque de plus curieux dans le couvent des Minimes. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 15. Piganiol, Description de la France, t. 2, p. 568.

VINCENT (l'Isle de Saint), ou SAN VICENTE. Isle d'Afrique, une de celles du Cap-verd, entre celles de faint Antoine, au Nord-oueft, & fainte Lucie, au Sud-est.

La principale de fes bayes, au Nord, eft celle de Desghat, qui s'étend vers le Nord-eft, entre deux pointes asfez belles. Du côté du Nord-oueft, vis-à-vis I'Isle faint Antoine, on trouve Porto-Grande, qui eft une belle rade. Frezier, qui y mouilla, l'appella baye de faint Vincent; il y trouva vingt-fept brasfes de fonds. A l'exception de l'Isle de Sel, il n'y en a pas entre celles du Cap-verd où il y ait autant de tortues, qu'à faint Vincent: il y en a qui pefent jusqu'à quatre cens livres. Les chevres & les ânes y font ausfi en abondance. Cette Isle eft déferte, monta

gneufe, & mal pourvue d'eau fraiche & de bois. Free ger & Frezier, Voyage à la mer du Sud. Carte des Isles du Cap-verd, par Bellin, 1746.

VINCENTIA, ville de la Valerie-Rirenfe, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 57. Le nom moderne, eft Wenicza, felon Lazius. VINCESIMUM ou AD VICISSIMUM. Voyez, au mot AD, les articles Ad Vicefinur.

VINCI, château d'Italie, dans le duché de Toscane, entre Pife & Florence, presque à moitié che min. Léonard de Vinci, fameux peintre, náquit dans ce château, en 1443. Abrégé de la vie des peintres, par Lepicié, in-4 . p. 1752. Robert, Carte, état de l'Eglife.

VINCIUM, fiége épiscopal de France, felon Grégoire de Tours, l. 9. Voyez VENCE.

VINCUM, ville de la Basfe-Germanie, felon l'Itinéraire d'Antonin, qui écrit Vincum pour Bingium. Voyez BINGEN.

VINDA. Voyez VINDIA.

VINDALIUM. Voyez UNDALus.

VINDANA, port de la Gaule Lyonnoife. Ptolo mée, l. 2, c.7, le marque entre l'embouchure du fleuve Erius, & le promontoire Gobaum. Au lieu de Vindana, les exemplaires latins portent Vidiana. Les uns veulent que ce foit le port de Breft; les autres, que ce foit l'embouchure de la Vilaine: mais à s'en rapporter à la carte, dresfée fur Ptolomée, & aux cartes modernes, ce ne peut être autre chofeque le port de la ville de Vannes.

VINDELIA. Voyez VENDELIA.

VINDELICI. Voyez VINDE! ICIA.

VINDELICIA, contrée de l'Europe, au Nord des Alpes, & au Midi du Danube. Ce nom, Vindelicia, Ovived exinia, pour défigner le pays des Vindeli ci, eft plus en ufage chez les Grecs que chez les Latins, qui défignent ce pays, fous le nom du peuple qui l'habitoit; tels que Suet ne in Augusto, c.21, Velleius Paterculus, 1. 2, c. 39. Il ne faut pourtant pas s'imaginer que le mot Vindelicia, ne foit point latin; car Sextus Rufus, c. 8, s'en eft fervi.

On prétend que ce nom eft formé de ceux de deux fleuves, qui arrofent la contrée, & dont l'un, qui mouille la ville d'Augsbourg, à la gauche, étoit ap pellé Vindo, & l'autre, qui la mouille, à la droite, fe nommoit Lichus:

Pergis ad Augustam, quam Vindo licusque fluentat. Strabon & Ptolomée ne s'accordent pas dans les bornes qu'ils donnent aux Vindéliciens; mais il eft plus sûr de s'en rapporter au premier, comme ayant vécu plus près du tems, où les Rhétiens & les Vindeliciens · furent fubjugués. Il dit, 7. 4, que ces deux peuples habitoient, près des Salasfes, la partie des montagnes, qui regarde l'Orient, & tourne vers le Midi; qu'ils étoient limitrophes des Helvétiens & des Boiens; que les Rhétiens s'étendoient jusqu'à l'Ita lie, au-desfus de Verone & de Come; & que les Vindeliciens & les Noriques occupoient l'extrémité des montagnes, du côté du Nord: Montium partes qua [poft Salasfos ] Ortum spectant & in Meridiem vertuntur, Rhæti & Vindelici tenent, contermini Helvetiis atque Boiis, quorum campis imminent. Rhæti usque ad Italiam pertinent, fupra Veronam atque Comum. Vindelici autem atque Norici montana exteriora tenent. Les Rhétiens, felon le même Auteur, ne touchoient au lac de Constance, que dans une petite partie de fon bord; fçavoir, entre le Rhin & B egentz: car cette ville, que Ptolomée donne aux Rhétiens, appartenoit aux Vindéliciens: Strabon le dit formellement: Vindel corum etiam Brigantii funt, & Oppida illorum Brigantium & Campodunum. Les Helvétiens & les Vindéliciens occupoient une plus grande partie du bord du lac: Lacum Rhæti exigua parte; majore Helvetii & Vindelici attingunt. Pline, Tacite & Sextus Rufus achevent de nous donner les bornes de la Vindélicie. Le premier nous apprend, l. 3, c. 20, que les Noriques & les Vindéliciens étoient voifins: Juxta Carnos, dit-il,

....

quondam Taurusci appellati nunc Norici. His contermini hati & Vindelici. Or, files Vindéliciens touchoient les Noriques, il falloit qu'ils s'étendisfent jusqu'à l'Inn, Aenus; car, felon Tacite, Hist. l. 3, c. 5, l'Aenus féparoit le Norique de la Rhétie, prife en général comme renfermant la Vindélicie. Enfin, comme Sextus Rufus dit, c. 8, qu'Auguste régla que la Vindélicie, le Norique, la Pannonie & la Mafie feroient la féparation des terres des Romains, d'avec celles des Barbares; il s'enfuit que la Vindélicie & le Norique s'étendoient jusqu'au Danube, qui faifoit la borne de l'Empire Romain. Par-là, on voit que l'ancienne Vindélicie avoit le Danube au Nord, & que l'Inn, l'Aenus, la féparoit du Norique, du côté de l'Orient: du côté de l'Occident, ils s'étendoient depuis le lac de Constance, jusqu'au Danube. Les bornes, du côté du Midi, ne font pas fi aifées à déterminer. Strabon dit que les Vindéliciens posfédoient des plaines montueufes, à l'extrêmité des Alpes. Strabon resferre trop cette contrée, en la renfermant entre le Licus & 1 Aenus. * Cellar. Geogr. Ant. 1. 2,

c. 7.

Il reste à remarquer que la Vindélicie, lorsqu'elle eut été fubjuguée par les Romains, fut toujours jointe à la Rhétie; & que toute la contrée, qui fe trouve renfermée entre le lac de Constance, le Danube, l'Inn, & les pays des Carni, des Venetes & des Infubres, fut presque toujours appellée Rhatia, ou Provincia Rhætia; de façon, néanmoins, que les Rhétiens & les Vindéliciens demeuroient deux peuples féparés, quoique dans une même Province. C'eft pour cela, que Tacite, Germ. c. 41, qualifie Ausbourg (Augusta Vindelicorum) Splendidisfima Rhatia Provincia Colonia. Horace, l. 4, od. 4, appelle les habitans de la Vindélicie, RHETI Vindelici, pour les distinguer des habitans de la Rhétie, proprement dite.

VINDELIS ou VINDILIS, ifle que l'itinéraire d'Antonin place entre les Gaules & la grande Bretagne. Mais comme il y marque auffi plufieurs autres ifles, dont il ne fournit pareillement que le nom, fans donner aucune diftance ni particularité, on ne peut guére dire ce que c'eft que par conjecture. On fourçonne, je ne fai fur quel fondement que c'eft l'ifle de Portland. Pour furcroît d'embarras, les manufcrits ne s'accordent point fur l'ortographe de ce mot; les uns font deux ifles de VENDELIS & de SIATA, au lieu que d'autres n'en font qu'une, écrivant VINDELISSIATA dans un feul mot, ou VINDO

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VINDENSIS, fiége épifcopal d'Afrique. La conférence de Carthage, N. 208, appelle Reparatus Epifcopus Vindenfis. On ignore de quelle Province étoit ce fiége.

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VINDENUTA, VINDUNITA VINDIMITTA, ou VINDONITENSIS INSULA, ifle de la France, dans la dépendance de la ville de Nantes, felon Grégoire de Tours. Vit. Patr. c. 10. C'eft l'ifle de VINDONITE fur la Loire S. Friard, né au territoire de Nantes, vers l'an 511, après avoir fait la profeffion de laboureur jufqu'en 560, fe retira dans l'ifle de Vindonite fur la Loire, au même diocèfe, & y mourut en 583, fon corps fut transporté depuis à Befnay dans le même diocèfe, & que quelques uns prétendent avoir été le lieu de fa naiffance.

VINDERIUS, fleuve de l'Hibernie: Ptolomée, 1.2, c. 2, marque l'embouchure de ce fleuve fur la côte orientale de l'ifle, entre le Promontoire I/amnium, & l'embouchure du fleuve Legia. C'eft aujourd'hui, felon Camden, Bay of Knocfe: gus. Un manufcrit de Ptolomée confulté par Ortelius , porte 'Ierd eros, au lieu de Ouird pros.

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VINDESCA, ou VINDAUSCA. Voyez VENAS

QUE.

VINDIA, ville de la Galatie; Ptolomée, l. 5, c. 3, la donne aux Toliftobogi. L'itinéraire d'Antonin, dont quelques exemplaires écrivent VINDIA, & les autres VINDA, marque cette ville fur la route de Peffinunte à Ancyre, entre Germa & Papira, vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à trente-deux milles du fecond.

VINDILI, ou VANDILI, felon Pline, l. 4, c. 14, & VANDALII, felon Tacite, Germ. p. 123, Voyez VANDALI.

VINDIMITTA. Voyez VINDENUTA.
VINDINATES. Voyez VINDENATII.

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VINDINUM ville de la Gaule Lyonnoife; Ptolomée, l. 2, c. 8, la donne aux Aulerci, appellés auffi Cenomani. Fortunat lit VINDOCINUM, & Villeneuve croit que c'eft préfentement Vendosme. * O tel. Thefaur.

VINETA, ancienne ville d'Allemagne, dans le cercle de la haute Saxe, capitale de l'ifle d'Ufedom. C'étoit une ville très-confidérable; mais elle a été fubmergée, & on n'en voit plus aucune trace.

1. VINDIUS, montagne de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée, l. 2, c. 6, la marque au nombre des montagnes les plus confidérables du pays. Elle eft nommée VINNIUS MONS par Florus, l. 4, c. 12, qui lui donne l'épithete, d'eminentiffimus. On ne s'accorde pas fur le nom moderne. Les uns l'appellent Sierra de Afturia, les autres Serra d Oca, ou Sierra de Ovieda, d'autres nomment cette montagne Irnio & Ernio; & l'auteur des délices de Portugal dit : le Mont, que les anciens ont appellé Vindius, ou Vinduus (car aujourd'hui il n'a point de nom particulier (eft cette chaine de montagnes qui, fe détachant des Pyrenées, traverse la Bifcaye & l'Afturie, & forme, à l'entrée de la Galice, deux branches, dont l'une s'étend tout du long jufqu'au Cap de Finisterre; l'autre tournant au midi, traverse le pays des anciens Bracares, & fépare la Province de Tra-losMontes de celles qui font au couchant. * Délices de Portugal, p. 713.

2. VINDIUS, montagne de l'Inde, en-deça du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 1.

&

VINDO, fleuve de la Germanie, dans la Vindelicie. Ce fleuve, appellé aujourd'hui WERTACH, arrofe la ville d'Augsbourg, du côté du couchant, fe joint au Lech au-deffous de cette ville. Fortunat en parle ainfi dans la vie de S. Martin, 1. 4.

Pergis ad Auguftam, quam Vindo Licufque fluentat.

Nous n'avons point d'écrivains antérieurs qui ayent fait mention du Vindo. Paul Diacre. (De Geft. Long. 7. 2, c. 13,) qui, comme il le dit lui-même, copie cet endroit de Fortunat, écrit Virdo, au lieu de Vindo; ce qui donne fujet de douter s'il ne faudroit point lire auffi Virdo, dans Fortunat; outre que le nom moderne ne contribueroit pas peu à appuyer cette ortographe. Cependant un poete (Ricardus, Aust. 1. 2, venu long-tems après, fuit la premiere ortographe, fi ce n'eft qu'il dit Vinda au lieu de

VENDO :

Refpicit & latè fluvios Vindamque Licumque, Cellar. Geogr. Ant. 1. 2, c. 7. VINDOBĂLA. Voyez VINDOMORA. VINDOCINUM. Voyez VINDINUM. VINDOBONA, ville de la Pannonie fupérieure, felon la table de Peutinger, qui la marque à fix milles de Cetium. L'itinéraire d'Antonin, la place fur la route de Sirmium à Tréves, en paffant par Sopiane; & il la met entre Motenum & Comagenes, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à vingtquatre milles du fecond ; en quoi il différe beaucoup de la table de Peutinger, qui marque Comagenes feulement à treize milles de Vindobona Cetium entre deux; au lieu que l'itinéraire place Comagenes entre Vindobona & Cetium. Aurelius Victor, (in Marco Antonio,) écrit Vendobona ;

mettant même

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mais dans la notice des dignités de l'Empire, cette ville eft appellée Vindomana; & dans Jornandès (Rer. Getic. c. 50,) Windomina ou Vindomina d'où apparemment a été formé le nom moderne Wien, dont les françois ont fait celui de Vienne, ou Vienne en Autriche. Cluvier a cru que l'M dans ce mot étoit plus ancienne que le B, que fuivant la différence des dialectes on a dit Vindonana Vindomana, ou Vindomona; & qu'enfin on a changé I'M pour le B. Mais ce fentiment ne peut être appuyé d'aucune preuve folide; au contraire les auteurs qui écrivent Vindobona, font antérieurs à ceux qui difent Vindomina. Ptolmée, l. 2, c. 15, qui nomme cette ville Juliobona, ce que quelques uns regardent comme une faute, du moins pour les premieres fyllabes, ne finit pas le mot par Bora, mais par Mara. On ne fait rien de certain touchant l'origine de cette ville, dont perfonne ne fait mention avant Ptolomée ; & Velleius Paterculus, l. 2, c. 109, donne à entendre qu'elle ne fubfiftoit pas du tems de Tibére, ou que du moins elle n'étoit pas alors fort confidérable; car il dit que Carnutum ou Carnuntum, étoit la place des Romains la plus voifine du royaume de Norique. Or il s'enfuit de-là qu'il n'y avoit aucune ville confidérable entre Carnuntum & les confins du Norique, du tems de Velleius Paterculus, autrement Carnuntum n'auroit pas été la place la plus proche de ce royaume. Mais fi Carnuntum fut originairement plus célebre que Vindobona, cette derniere ne laiffa pas de devenir dans la fuite une place d'importance puifque dès le tems de Ptolomée, l. 2, c. 15, la dixieme légion Germanique y étoit en garnison ; & peut-être y avoit-elle été transférée de Carnuntum. D'anciennes infcriptions trouvées à Vienne, difent la même chose. Elles font rapportées par W. Lazius l. 1, R. V. c. 6, & il y en a une entr'autres où on lit ces mots. L. Quirinaris Maximus Trib. milit. Lex. x. Germ. Les historiens des fiécles barbares ont donné à cette ville différens noms, comme Ala-Flaviana, Caftra Flaviana, Flavianum, & Fabiana. Voyez VIENNE-EN-AUTRICHE.

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VINDOGARA. Voyez VIDORATA. VINDOGLADIA, VINDUGLADIA, ou VINDOCLADIA, ville de la grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Caleva à Uriconium, entre Sorviodunum & Durnovaria, à douze milles du premier de ces lieux, & à huit milles du fecond. Il y en a qui veulent que ce foit aujourd'hui Hulphord, au pays de Galles; mais felon Camden, c'eft Winburnminster en Dorfetzhire, Voyez WIN

BURNMINSTER.

VINDOMAGUS, ville de la Gaule Narbonnoife: Ptolomée, Z. 2, c. 10, la donne aux Aricomii, ou Arecomici.

VINHAES, ville de Portugal. Voyez VIGNAIS. VINDOMANA. Voyez VINDOBONA. VINDOMORA, ville de la grande Bretagne : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route du Retranchemeut au Prétoire, entre Corftopitum & Vinovia, à neuf milles du premier de ces lieux, & à dixneuf milles du fecond. A deux ou trois milles de New-Castle, il y a un petit village nommé Wallefend, ce qui fignifie la fin ou le bout de la muraille; quelques-uns prétendent que c'est l'ancienne Vindomora, ou Vindobala, qui vouloit dire la même chofe. Cependant Galle veut que Vindomara foit préfentement Dolande. C'eft la notice des dignités de l'Empire, qui employe le nom V INDO

BALA.

VINDOMUM ou VINDONIUM, ville de la grande Bretagne, felon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Caleva à Viroconium, en paffant par Muridunum. Elle étoit entre Viroconium & Venta Bulgarum, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt & un milles du fecond. C'est aujourd'hui Farnham fur le Wey, felon Weffeling. Cependant Camden veut que ce foit Silcefter, au comté de Southampton.

VINDONI-CAMPI, ou VINHAES, ville de Portugal. Voyez VIGNAIS.

VINDONISSA, ville de la Gaule Belgique.

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ques

Au lieu de Vindoniffam Leg. Quelques manufcrits de l'itinéraire d'Antonin portent Vindonis Leugas, & d'autres lifent Vendonilla Leugas, Vindones Lellgas, Vindones Leugas, & Vindones Leg. La tion eft de favoir fi l'itinéraire d'Antonin compte en cet endroit par lieues, ou fi par Leg, il veut dire fimplement que c'étoit la réfidence d'une légion. Il y a des fentimens pour & contre. Ce qui paroît certain, c'eft qu'il y avoit à Vindoniffa une légion, & Tacite nous apprend que c'étoit la vingt & unieme, & la même chofe femble prouvée par l'infcription qui a été trouvée dans ces quartiers.

CLAUDIO PIMNO NEDICO LEG. XXI. CLAUDIA QUIET Æ EJUS ATTICUS PATRONUS.

On juge que Vindonisfa, nommée Castrum Vindonisfenfe, dans la notice des villes des Gaules, eft aujourd'hui Windisch. Voyez ce mot. Le territoire de cette ville, ou plutôt la plaine des environs, eft appellée Campi-Vindoni, dans le panégyrique de Constantin, in Eumen. Panegyr. c. 46, où il eft dit que fon pere, Constance, donna diverfes batailles contre les Germains.

VINEMAGUM, village de Neustrie. Ortelius dit qu'il en eft parlé dans la vie de faint Loup de Sens.

VINENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. On conjecture qu'il étoit dans la province Proconfulaire; parce que la fignature de Fructuofus, Vinenfis Episcopus, fe trouve au bas de la lettre fynodique, que les évêques de cette province écrivirent dans le concile de Latran, fous le pape Martin. Il eft fait mention de ce fiége, dans la conférence de Carthage, n. 128. Parmi les évêques, qui asfisterent au concile de Cabarfufa, on trouve Faustinus, évêque donatiste, qui fe dit Episcopus Binenfis, pour Vinenfis. Voyez Viva.

VINETA, ancienne ville d'Allemagne, dans le cercle de la Haute-Saxe, capitale de l'isle d'Ufedom. C'étoit une ville très-considérable; mais elle a été fubmergée, & on n'en voit plus aucune trace.

VINETZ, lieu de France, dans la Champagne, élection de Châlons, à une demi-lieue de cette ville, fur le bord de la Marne. Il y avoit ci-devant, dans ce lieu, un prieuré de Bénédictines, qui a été transféré à Châlons. Ces religieufes gardent le nom de Bénédictines de Vinetz. Elles dépendent de l'abbé de Molême, qui nomme la Prieure.

VINEUIL, bourg de France, dans le Blaifois, élection de Blois. Ce bourg eft très-peuplé.

VINGENNA, fleuve de la Gaule, felon Fortunat & Grégoire de Tours, qui difent que ce fleuve fe jette dans la Loire; & Papire Masfon, de Fluminib. Francia, p. 80 & 86, qui la nomme Vigenna, remarque que dans le Limoufin, où elle prend fa fource. on lui donne le nom de Vignana. C'eft aujourd'hui la Vienne. Voyez VIENNE I.

VINGIUM, ou BINGIUM. Voyez BINGEN.
VINIANA. Voyez VIANA 1.

1. VINIOLE, ou VINEOLA, lieu de l'isle de Sardaigne. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Portus Tibulis à Carali, entre Panum Carifi & Sulci, à quinze milles du premier de ces lieux, & à trente-cinq milles du fecond. Dans une autre route, qui va de Tibula ou Portus Tibulis à Sulci, on trouve une autre Viniola, Vineola ou Avincola, entre Tibula & Erucium, à douze milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la feconde. Je dis que c'est une autre Viniole; parce qu'il eft impossible qu'un lieu, qui étoit à douze milles de Tibula, ne fût qu'à trente-cinq milles de Sulci, Tibulæ étant à un bout de l'Isle, du côté du Nord, & Sulci à l'autre bout, au Midi.

2. VINIOLÆ, lieu d'Espagne, chez les Carpétains. L'itinéraire d'Antonin en fait mention, & le place entre Accatucci & Mentela Bastia, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond.

VINIUS, fleuve d'Italie, au voifinage de la ville Cefinum, felon Varron, 1.3, Rei Rustic. c. 4; mais on prétend que cet endroit de Varron eft corrompu, & qu'au lieu de à Vinio, il faut lire ab imo. En tout cas, fi on retient l'ancienne leçon, le nom moderne eft déja trouvé: Ortelius & Baudrand difent que c'eft Fiume di San Germano.

VINNIUS. Voyez VINDIUS 1.
VINNONES. Voyez VENNONES.
VINNOVIUM. Voyez BINCESTRE & VINO-

VIA.

VINO, (Rio del ) ou RIVIERE DU VIN, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. C'eft une petite riviere, qui fe jette dans Rio de Bagres, près du confluent de cette derniere, avec Rio Hondo. Elle a pris fon nom des vignes fauvages, que ceux qui l'ont découverte ont trouvées près de fes bords: elle n'a pas plus de vingt lieues de cours.

VIGNOLASCA, ruisfeau de la Ligurie, felon Ortelius, qui cite une ancienne inscription, confervée à Gênes.

VINOVIA, VINONIA & VICONIA, ville de la Grande-Bretagne. Elle eft placée, dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route du Retranchement au Prétoire, entre Vindomora & Cataractoni, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du fecond. On convient que c'eft aujourd'hui Bincestre, ou Binchester, près de la Were, un peu audesfus de Bishops-Auckland. On y voit, fur un côteau, les ruines de cette ville, avec des restes de murailles & de fortifications. On y a trouvé quantité de médailles, avec des inscriptions, entr'autres, celleci, faite à l'honneur des Déesses meres :

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Cette ville eft la même que Ptolomée, l. 2, c. 3, nomme Vinnovium, Binonium ou Vinovia, & qu'il donne aux Brigantes.

VINOVILOTH. Ce nom fe trouve entre ceux de divers peuples barbares de la Scandinavie, rapportés par Jornandès, de Reb. Getic. t. 3, p. 10, éd. Vulcanii, & qui pour la plûpart font corrompus.

VINS, lieu de France dans la Provence, fur la Caranne, viguerie & recette de Brignolle. Cette terre fut érigée en marquisât l'an 1641, en faveur de François, baron de Forcalquier.

VINSACUM & VINSATUM. Voyez VEGE

SATUM.

VINSCHACHT, lieu de la haute-Hongrie, au voifinage de Schemnitz. Il y a dans ce lieu une mine confidérable. Voyez SCHEMNITZ.

VINTAIN, ou BINTAIN, riviere d'Afrique, au midi de celle de Gambie. Elle prend fa fource près de l'endroit où la riviére de Karamanka prend la fienne, arrofe la ville qui porte fon nom, & fe jette

dans la Gambie une lieu au-deffus du Jamesfort. L'entrée en eft facile, & le canal profond, fes rives offrent fur la droite des collines chargées de grands bois, & fur la gauche de vaftes plaines, ou des prairies qui s'étendent à perte de vue.

VINTAIN, ou BINTAM, ville d'Afrique dans le royaume de Fonia, au midi de la riviere de Gambie, fur la rive gauche de la riviere de même nom au pied d'une coline, & couverte d'arbres qui garantiffent les maifons de l'ardeur du foleil. Uurre les Flups qui habitent cette ville, on y voit des Anglois, & quantité de Portugais; ceux-ci s'y font fait des établiffemens, & ont une fort belle églife. Le principal commerce eft en cire, ivoire, & cuirs. Voyage de Brue en Afrique, carte de la Gambra par le capitaine Leach 1732.

bien

&

VINTANA, ville de l'ifle de Ceylan, au Royaume de Candy, fur la riviere de Trinquamade, à neuf lieues de la mer, à vingt & une de Batecalo, à neuf de Candy, & à deux d'Allemagne de Sigales, Cingales ou Cigales. Il y a à Vintana une grande Pagode à cent trente pas de circuit. Elle ett belle exhauffée, toute blanche, & dorée par le haut, ayant la figure d'une pyramide carrée vers la pointe, tout le refte jufques-là s'élevant en ovale. Il y a encore d'autres Pagodes, & une espèce de cloitre, dont les religieux font vétus de jaune, & qui vont par les rues avec de grands fombareros que quelques-uns fe font porter par des efclaves. Ils fe font rafer la tête comme les moines de l'Europe, excepté qu'ils n'ont point de couronne. Ils marchent le chapelet à la main, marmotant ou lifant quelques priéres. Ces religieux font refpectés de tout le monde. Ils font exempts de tout travail & de toutes charges. Leurs couvens font comme ceux de l'Europe, ayant leurs cloîtres & diverfes chapelles particuliéres qui font do rées, & où l'on voit des figures d'hommes & de femmes, qu'on prétend avoir vécu faintement. Ces ftatues font ornées d'habits dorés; on fait brûler devant elles jour & nuit des chandelles de cire mifes fur des autels, où il y a de grands chandeliers foutenus par des figures d'enfans nuds. A toutes les heures il vient des religieux faire leurs priéres dans les chapelles, & y faire le Sombayo, c'est-à-dire fe coucher tout plat fur la terre, & en fe relevant tenir les deux mains fur leur tête. Pendant le féjour que les Hollandois firent à Vintana, ils virent la célébration d'une de leurs fêtes, leur proceffion marcher par la ville. Le fupérieur étoit affis fur un éléphant, vétu d'étoffe d'or & d'argent, tenant de fes deux mains fur fa tête un fceptre ou un bâton de commandement d'or. Devant lui marchoient en ordre les autres religieux, au fon de divers cornets, des trompettes des cimbales, & au bruit des fonnettes & des baf fins, inftrumens qu'ils ont l'art de bien accorder : on portoit aufli quantité de lampes & de torches allumées, de même que des cierges. Une troupe nombreuse d'hommes, de femmes & de filles alloit après eux. Avant que la proceffion commençât à marcher & en revenant avant qu'elle rentrât dans le cloitre, les filles les mieux faites danferent en diverfes manieres, faifant quantité de postures & de gentilleffes, & ayant tout le haut du corps nud, avec des ornemens moitié or & moitié pierreries aux bras, aux mains & aux oreilles. Le refte de leurs corps étoit couvert de riches habits en broderie. * Voyage de la Compagnie, t. 4, p. 72, éd. Rouen.

VINTEMILLE, ville d'Italie dans l'état de Gênes, fur la côte de la méditerranée, à l'embouchure de la riviere de Rotta, à huit milles de Monaco, à quinze de Nice, & à trente-cinq d'Albenga. C'est une ville épifcopale, connue en latin fous les noms d'Inte melium ou d Albinte melium. Dès le feptieme fiécle elle étoit évêché fuffragant de Milan. On honore dans la cathédrale des reliques de Saint Blaife, un doigt de Saint Nicolas, & la mâchoire de Sainte Catherine. Le pavé des maifons de la belle rue est fait de petites pierres rapportées enfemble, qui reprefentent diverfes figures rondes & carrées. Quand on a paffé le pont qui eft fur la riviere, on trouve à gauche une églife des religieux obfervantins. Un

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