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URAKOFS-KARUL, montagne de l'Empire Ruffien, à la droite du Volga, presque yis-à-vis l'embouchure de la riviere Rustana, à cent-cinquante Werstes au-desfous de Soratof. On dit qu'un Prince Tartare, nommé Urak, qui livra bataille aux Cofaques dans ce lieu là, où il fut tué & enterré, donna le nom à cette montagne. * Olearius, Voyage de Mofcovie, 1.4, p. 303,

URAMEA, riviere d'Espagne, dans le Guipuf coa. Cette petite riviere prend fa fource dans les montagnes qui féparent le Guipuscoa de la Navarre. Elle court du midi oriental au Nord occidental, & va fe perdre dans la mer de Bafque à Saint Sébastien. *Jaillet, Atlas.

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1. URANA, ville de la Dalmatie, fur un petit Lac qui porte fon nom, entre Zara & Sebennico environ à sept lieues de la premiere de ces villes, & à cinq de l'autre.

2. URANA, riviere de l'Empire Turc, en Europe. Elle a fon cours dans la Macédoine ; & groffie des eaux de diverses autres rivieres, elle va fe perdre dans la mer Noire.

3. URANA, village de la Livadie, à fept ou huit milles au-delà de Cophisfa, dans la plaine de Marathon. Ce village eft peu confidérable, & proprement ce ne font que dix à douze métairiesd'Albanois. On ne prendroit plus ce lieu pour la petite ville de Brauron, où étoit un Temple fameux de Diane Brauronienne. D'Urana à Maraton, il n'y a pas plus de demi-lieue. * Spon, Voyage de Négrepont, 1.6,

URANDO, port du Japon, dans l'Isle Xicoco & dans le Royaume de Tosa. Voyez TOSA.

URANENSIS, fiége épiscopal de la feconde Phenicie. Abraamius, fon évêque fouscrivit à la lettre adresfée à l'empereur Léon.* Harduin. Collect. Conc. t. 2, p. 7. 20. URANIA ville de l'Isle de Cypre: Diodore de Sicile, l. 20, c. 48, dit que ce fut une de celles qui prit Demetrius. Quelques manuscrits portent Erania pour Urania. Voyez ERANIA.

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URANIBOURG, château de Suéde, & autrefois du Dannemarck, dans la petite Isle d'Huen ou de Veen, au milieu du détroit du Sund. Quoique ce château foit aujourd'hui ruiné, le nom en eft démeuré célebre, à caufe de Ticho-Brahé, fameux mathématicien, qui l'avoit fait bâtir. Le roi de Dannemarck, Fréderic II avoit donné à ce grand homme l'Isle d'Huen, pour en jouir durant fa vie, & pour y faire bâtir un obfervatoire. Cette Isle convenoit parfaitement aux desfeins de Ticho-Brahé. C'eft proprement une montagne qui s'éleve au milieu de la mer, & dont le fommet plat & uni de tous côtés domine la côte de Scanie, & tous les pays des environs; ce qui donne une très-bel horifon, outre que le ciel y eft ordinairement très-ferain, & que l'on y voit rarement des brouillards. Ticho-Brahé, qui étoit riche déjà de lui-même, & que les libéralités du roi fon maitre avoient rendu opulent, jetta environ au milieu de l'Isle les fondemens du fameux château, qu'il nomma Uranibourg, c'eft-à-dire ville du Ciel, & l'acheva en quatre annés. Il faudroit un volume entier pour faire la description de ce fameux château. La dispofition & la commodité des appartemens: les machines & les instrumens qu'il contenoit le faifoient regarder comme un édifice qui n'avoit point fon pareil. Aux environs on trouvoit des ouvriers de toutes espèces, entretenus aux dépens du maître; des forges & des maifons pour ceux qui faifoient des instrumens, une imprimerie, un moulin où l'on faifoit de très-beau papier; des laboratoires pour les obfervations chimiques, & des fermes & des métairies pour les domestiques qui avoient foin de fes revenus & de l'entretien de fa famille. Il fit encore bâtir 4 ans après dans la mêine Isle, vers le midi, vers le midi, une autre maison, où il plaça des instrumens particuliers, & où il tenoit des domestiques & des étudians, qui s'appliquoient à certaines études. Il nomma cette maifon Stellbourg. Des Roches, Hift. du Dannemarck, t. 4, P. 440.

Ce fut à Uranibourg que Ticho-Brahé pasfa plu

fieurs années de fa vie accompagné & fuivi d'une fou le de disciples, qu'il entretenoit comme fes domestiques, & qu'il rendit auffi de grands hommes. On peut dire qu'il vivoit en prince. Ce fut là qu'il imagina ce fistême, fi connu fous le fistême de TichoBrahé. Il y recevoit fouvent les vifites de différens Princes, qui alloient l'admirer, entr'autres de Jacques II, roi d'Angleterre qui pasfa en Dannemarck pour y époufer la princesfe Anne, fille du roi Frédéric II, & fœur de Chriftian IV. L'estime généra le qu'on avoit pour ce grand bomme, lui attira la jaloufie de fes concitoyens. Le chancelier & les autres ministres le mirent mal dans l'efprit du roi: ils lui firent ôter fes penfions: il fe retira à Coppenhague, mais fes ennemis l'y pourfuivirent encore. Enfin l'empereur Rodolphe l'appella à fa cour, lui donna une de fes maifons royales de Bohême aux environs de Prague, avec une penfion de 3000 ducats. Ticho-Brahé y pasfa le reste de fa vie à contempler paifiblement les astres.

Il nâquit le 3 Décembre 1546, d'Otho-Brahé, Seigneur de Knustorp & de Béate Bilde. Il mourut le 24 d'Octobre 1601 d'une retention d'urine que le respect lui avoit fait fouffrir dans le carrosfe de l'empereur. Il étoit âgée de 54 ans dix mois. Il fut enterré à Prague.

Resfenius, dans fes Inscriptiones Uraniburgica, &c. nous a donné une description des deux châteaux d'Uranibourg & de Stelbourg. Ceux qui voudront y avoir recours y trouveront de quoi fatisfaire pleinement leur curiofité.

1. URANOPOLIS, épithète qu'Athénée, l. 1, donne à la ville de Rome.

2. URANOPOLIS, ville de l'Afie mineure, dans la Pamphilie, & dans la contrée appellée Carbalie, felon Ptolomée, L. 5, c. 5, c'eft apparemment la même ville que le fixieme concile de Conftantinople met dans la premiere Galatie.

3. URANOPOLIS, ville de la Macédoine, dans la Chalcidie, fur le mont Athos, felon Pline, l. 4, c. 10. Elle étoit près de la côte méridionale, entre les promontoires Nymphæum & Acroathon: fon fondateur, à ce que dit Athénée, l. 3, p. 98, fut Alexarque, frere de Casfandre, roi de Macédoine.

URATHINÆ, ville de l'Inde, au-delà du Gange; Ptolomée, l. 5, c. 1, la marque près de ce Heuve.

URB, petite ville d'Allemagne, cercle du bas Rhein, dans l'archevêché de Mayence, près le Spesfart, dans le voifinage de Budingen & Oberndorf. Il y a des chaudieres à fel d'un bon rapport.* Zeyler, Topogr. Arch. Mog. p. 19.

URBA, Voyez URBIGENUS PAGUS. URBA-SALVIA. Voyez URBS-SALVIA. URBANEA, ville d'Italie, dans l'état de l'églife, au duché d'Urbin, fur le Metro, environ à fix milles d'Urbain, vers le midi occidental. Elle a reçu ce nom du Pape Urbain VIII qui l'agrandit, l'embellit, & lui donna le titre d'évêché fuffragant d'Ur bain en 1635, car elle s'appelloit auparavant CastelDurante, & lui remit l'évêché de Sant Angelo in Vado. Ce fut en ce lieu que mourut François-Marie de la Rovere, fixieme & dernier Duc d'Urbin. C'eft

Urbinum Metaurenfe des anciens. Voyez URBINUM. *La forêt de Bourgnon, Géogr. Hift. t. 2, p.412.

URBANENSE CONCILIUM, concile dont il eft parlé dans la feconde partie du decret de Gratian, Caufa 28. Quæft. 1. Ortelius remarque qu'à la marge de l'exemplaire dont il s'eft fervi on lifoit Urbienfis Concili; mais l'édition de Cologne 1631, porte en marge Verbennenfi. (Concilio.)

URBANO, ou FORTE URBANO, forteresse d'Italie, dans l'état de l'églife, au Boulonois, à un quart de lieue de Castel-Franco, & à la même distance de la ville de Boulogne, du côté de l'Occident. Cette forterefe doit fon nom au Pape Urbain VII, par les ordres duquel elle fut bâtie.

URBARA, ville de la Mauritanie Céfarienfe: Ptolomée, l. 4, c. 2, la marque dans les terres.

URBATA, ville de la Pannonie : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Sirmium à Sa

mes. In

lone, entre Cirtisa & Servium, à quinze milles du
premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du fe-
cond. Il y a des exemplaires qui lisent Urbate.
URBES. Voyez URBS.

URBEUTANUM. Voyez OROPITUM.
URBI, peuple de l'Inde, felon Pline, 1.6, c. 23,
Le pere Hardouin lit URBII.

URBIACA, ville de l'Espagne Tarragonoife: elle eft placée, dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Laminium à Saragoffe, entre Valeponga & Albonica, à vingt milles du premier de ce lieu eft à vingt-cinq milles du focond. Voyez URBICUA.

URBICUA, ville d'Espagne, Tite-Live, l. 10 c. 16, dit qu'elle fut prife & pillée par Q. Fulvius Flaccus. Ortelius foupçonne que ce pourroit être l'Urbiaca de l'Itinéraire d'Antonin; & il ajoute fur le rapport d'Occo, qu'on voit une médaille d'Auguste avec ce mot Urbuica. On croit qu'Arbeca Bourg de la Catalogne eft le nom moderne, voyez

ce mot.

URBICUS, fleuve d'Espagne, au voifinage d'Astorga: Ortelius dit que ce nom étoit en ufage du tems des Vandales, mais que le nom moderne eft Orbego. Ifidore, dans fa Chronique des Gots, fait auffi mention de ce fleuve Urbicus, qui pourroit être l'Urbius de Jornandès.

URBIGENUS PAGUS, anton de la Gaule Belgique, dans l'Helvétie. Cesar en parle dans fes commentaires, l. 1, c. 27, car, dit Cellarius, Ge gr. ant. l. 2, c. 3, nous lifons Urbigenus avec Cluvier quoique nous n'ignorons pas que toutes les éditions de Cefar portent Verbigenus; mais c'eft une faute qui paroît ancienne, puisque le traducteur grec lit Bepfizin quan. Mais comme on trouve dans l'itinéraire d'Antonin une ville nommée Urba, & qui, ainfi que la riviere fur laquelle elle eft fituée, s'appelle encore aujourd'hui Orbe, il n'y a point de doute que Urbigenus ne foit l'ancienne & la véritable ortographe, que les copistes auront dans la fuite changée en Verbigenus, mot qui n'eft pas inconnu aux chrétiens. L'itinéraire d'Antonin place la ville Orba fur la route de Milan à Strasbourg en la maniere qui fuit.

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La ville d'Urbin a été la patrie de Polydore Virgi le, du fameux Raphaël, dit communément Raphaël

d'Urbain.

Le duché d'Urbin a été posfédé par la maifon de Monte-Feltro, & par celle de la Rovere. FrançoisMarie de la Rovere, dernier rejetton de cette illustre maison, fe voyant fans enfant mâle, réunit le du ché-d'Urbin au S. Siége, en 1626.

arriva fous le pontificat d'Uurbain VIII.) le duc, Avant que cet Etat fût réuni au S. Siége, (ce qui François-Marie, fe qualifioit en fes titres, duc d'Urbin, comte de Monte-Feltro, feigneur de Pefaro, & préfet de Sinigaglia. Il avoit force canons & munitions de guerre, tant à San-Lao, qu'à Pefaro, où il avoit ausfi des magafins de toutes fortes d'armes. Treize gentilshommes, qu'on appelloit LancierSpezzata, le fuivoient à cheval, avec le pistolet, lorsqu'il alloit à la promenade, ou en quelque lieu particulier, ainfi que trois ou quatre capitaines, dont l'un, appellé capitaine du Porton, commandoit à fa garde, qui étoit compofée de quarante ou cinquante hommes du pays, portant fa livrée. Il avoit douze ou quinze pages, fix gentilshommes del Cocchio, ou carosfe, un chambellan, ou maestran di camara, deux confeillers d'état, un fcalce maggior, pour la viande, comme maître d'hôtel, & trois ou quatre écuyers, qui portoient fur table un coupier; un grand-maître ou maggior domo, furintendant de fa maifon; un tréforier, & deux fecrétaires pour les lettres qu'il écrivoit à différens princes. Il y avoit quatre auditeurs, qui jugeoient fouverainement, & gardoient le grand fceau du duc. Le duc tenoit des vices-ducs en diverfes villes, & des châtelains dans les châteaux, d'où ils ne fortoient jamais, pendant le tems qu'ils étoient en charge. Il y avoit pour tout l'état, un avocat fiscal général, qui asfistoit à toutes les audiences; un fecrétaire de justice, qui lui rapportoit tous les crimes, & déclaroit à quoi devoient être condamnés tels & tels criminels; un furintendant-général, qui étoit chargé de voir fi les affaires étoient bien conduites, fi les malfaiteurs étoient punis, & s'il y avoit par-tout bonne police. Quatre chanceliers de l'audience écrivoient les decrets des auditeurs. Il y avoit des juges ordinaires aux villes & aux places principales ; & ces juges demeuroient deux ans en charge. On les appelloit en quelques lieux, commisfaires, parce qu'ils avoient d'autres lieux fous eux, & en d'autres, on les nommoit podestats. Lorsqu'un procès civil, tel qu'il fût, étoit formé, le juge civil devoit donner fentence dans les trois mois, fi le demandeur la poursuivoit. Aucun homme de tout cet état ne pouvoit prendre fes dégrés, fi ce n'étoit à Urbin, où il n'y avoit qu'un collége de docteurs ; & l'on étoit obligé d'y porter attestation, qu'on avoit étudié cinq ans dans quelque univerfité. La maniere du gouvernement, pour la justice & pour la police, n'a point changé, depuis que le duché d'Urbin a été uni au S. Siége.

URBIN, Urbinum, ville d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, & la capitale du duche qui porte fon nom. Voyez ÚRBINUM & URBINATES. Cette ville, bâtie fur une montagne, entre les rivieres de Metro & de la Foglia, entre d'autres montagnes peu agréables, a un plan inégal, haut & bas, & de difficile accès. Quelques bastions la fortifient en certains endroits: aux autres il n'y a que de fimples murailles fans fosfés. On y voit une citadelle, qui tombe en ruine. Le palais des ducs, appartenant aujourd'hui au pape, fut bâti par le duc Fréderic, qui l'embellit de plufieurs anciennes ftatues de marbre & de bronze, de peintures excellentes, & d'une bibliothéque pleine de livres curieux & rares, tous enrichis d'or & d'argent: mais cette bibliothéque n'y eft plus; Alexandre VII la fit transporter à Rome, après la mort du dernier duc. Les ftatues des ducs d'Urbin, font dans la place qui eft devant le palais. La ville eft petite. On voit au dôme, où eft la fépulture des ducs, & en d'autres églifes, de trés-belles peintures de Raphaël d'Urbin, & de Frederic Barocci. On en voit ausfi du Genga, de Vincent de S. Geminian, & de Timothée d'Urbin, éleves de Raphaël,

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La cathédrale, qu'on appelle l'églife du dôme, & qui eft fous le nom de l'Assomption de la Vierge fut érigée en archevêché en 1551 ; & le pape Clément X, fonda, dans cette ville, une Univerfité. * Magin, Carte du duché d'Urbin, Corn. Dict. Delices d'Italie, t. 2, p. 28. Misfon, Voyage d'Italie, 1.3, p. 187.

On peut dire en général, que le duché d'Urbin eft un pays mal fain & peu fertile. Il produit cependant des figues en quantité & de bon goût. Il eft borné au Nord-eft, par le golfe de Venife, au Sud, par le Peroufin & l'Ombrie; vers l'Orient, par la marche d'Ancone, & vers l'Occident, par la Toscane & la Romagne. Sa plus grande étendue, du Septentrion au Midi, eft d'environ cinquante-cinq milles, & do foixante-fix d'Orient en Occident. La Foglia, la Cefena, & la Rigola, font les principales rivieres de cette province, qui peut fe divifer en fept parties; fçavoir:

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d'Ancone, la Romagne & la Toscane. Ses principa- Ce fleuve fe nomme encore aujourd'hui il Borho, & fe rend dans le Tanaro proche la ville d'Asti.

les villes font:

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URBINATES, peuples d'Italie, dans l'Umbrie. Voyez URBINUM.

num,

URBINUM, ville d'Italie, dans l'Umbrie, près de la voie Flaminienne, du côté du couchant, entre le Metaurus & le Pifaurus, à peu-près à égale distance de ces deux fleuves, felon Tacite, Procope & Paul Diacre. Elle conferve encore fon ancien nom; car on la nomme Urbino. Pline, l. 3, c. 14, nomme fes habitans Urbinates; mais il distingue deux fortes d'Urbinates, les uns furnommés Metaurenfes, & les autres Hortenfes ; & comme il eft fans contredit, que les premiers demeuroient fur le bord du MetauTus, où étoit la ville Urbinum Metaurenfe, aujourd'hui Castel-Durante, il s'enfuit que les Urbanites Hortenfes habitoient la ville d'Urbinum devenu depuis la capitale du Duché d'Urbin. Au lieu d'UrbiBel. Goth. 1. 2, c. 19, écrit Procope, OupEiros, Urbinus, & fait ce nom du genre feminin. Il dit que la ville d'Urbin eft fituée fur une coline qui eft presque ronde & fort élevée, mais qui n'est pas bordée de précipices, & dont l'avenue n'eft incommode que parce qu'elle eft un peu roide au bas de la ville, où l'on ne peut aller que par un chemin qui eft du côté du Septentrion. Procope ajoute qu'il y avoit dans Urbin une fontaine où tous les habitans puifoient de l'eau. Cette fontaine, felon Cluvier, Ital. ant. 1. 2 C. 6, c'eft aujourd'hui hors de la ville au pied de la citadelle. Urbinum étoit un municipe confidérable, comme le prouvent une infinité d'infcriptions qu'on y voit encore préfentement. En voici une qui eft rapportée par Gruter, p. 486. n°.8.

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C. VESNIO C. F. STEL. VINDICI
POPULI URVINI PATRONO SUO
ET MUNICIPII ÆDIL.

Ce n'eft pas la feule infcription où l'on trouve la feconde fyllabe du nom de cette ville, écrite avec un V, au lieu d'un B. On doit croire qu'Urbinum Hortenfe étoit plus confidérable qu' Urbinum Metaurenfe, parce que le nom de la premiere fe trouve presque toujours dans les auteurs anciens fans furnom, au lieu que celui de la feconde eft toujours accompagné de fon furnom. Cette derniere, fituée à huit milles de l'autre, vers le midi', étoit bâtie fur la rive droite du Metaurus, &, comme je l'ai déjà dit, dans le même endroit où eft préfentement Castel Durante. On trouve auffi dans Gruter, p. 463. n. 4, une infcription où il eft parlé de cette ville; Curatori Reip. Urvinatium Metaurenfium. Au lieu d'Urbinates, le pere Hardouin lit Urbanates dans Pline.

URBION, ou la SIERRA D'URBION, montagnes d'Espagne, dans la vieille Castille, entre la ville Borgo d'Osma, & celle de Logrogne. Elles font partie de celles qu'on appelloit montagnes d'Ubeda.

URBI-SAGLIA, bourgade d'Italie, dans la marche d'Ancone, à deux lieues de Macerata, du côté du Sud. C'eft l'ancienne Urbs-Salvia. Voyez au mot URBS, l'article URBS-SALVIA.

URBIVENTUM. Voyez OROPITUM.
URBIUS. Voyez URBICUS.

URBON, ou DOURBON, abbaye de France dans le Dauphiné, au diocèse de Gap. C'est une abbaye de filles.

1. URBS. Voyez l'article VILle.

2. URBS, fleuve d'Italie, dans la Ligurie felon Claudien, de Bel. Get. v. 554, qui en parle ainsi :

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3. URBS, forêt d'Italie, dans la Ligurie, au voifinage du fleuve de même nom. C'est Paul-Diacre, Longobard qui en fait mention.

par

URBS-SALVIA : aujourd'hui Urbi-Saglia, ville d'Italie, dans le Picenum, en-deçà de l'Apennin: Ptolomée, l. 3, c. 1, qui la nomme Oupa Zane, la place dans le Picenum & dans les terres. La table de Peutinger écrit Urbe-Salvia, & la marque à douze milles de Ricina. Selon Pline, 4. 3, c. 13. Urbe-Salvia Pollentini étoit dans le Picenum, & c'étoit la ville Pollentia dont Tite-Live, l. 39, c. 44, fait une colonie romaine. La difficulté eft de favoir fi Urbs-Salvia & Urbe-Salvia-Pollentini, ou Pollentia, on doit entendre la même ville ou deux villes différentes: le Pere Hardouin les confond: Holstein les distingue, de façon néanmois qu'elles étoient fi voifines, qu'on pouvoit les prendre pour une feule ville, comme les ruines que l'on voit, dit-on, encore aujourd'hui, femblent le dire. Cluvier, Géogr. ant. l. 2, c. 11, les fépare auffi; mais il ne fait où il doit placer la ville Pollentia.

1. URBS-VETUS, ville d'Italie, dans l'Etrurie, felon Paul-Diacre, Longobard, 1. 4, c. 33. Procope, Gothicar. rer. 1. 2, c. 20, qui la met fur le Clanis aujourd'hui la Chiana, la nomme O'uppers, Urbiventus, & la décrit ainfi : au milieu d'une rafe campagne s'éleve une coline, dont le fommet eft large & plat, & le bas plein de rochers & de précipices. La coline eft ceinte de roches qui font éloignées les unes des autres d'un jet de pierre. Les anciens bâtirent une ville fur cette coline, fans l'entourer de murailles & fans la fortifier, parce qu'ils crurent qu'elle étoit imprenable par fon affiette. Il n'y a qu'un chemin par où l'on puisfe entrer, & où, lorsque les habitans ont mis une bonne garde, ils n'appréhendent plus d'asfauts de tous les autres côtés. Tout le reste de l'espace, qui eft entre la coline & les roches, fert de lit à une riviere fort large & fort profonde. Les anciens Romains bâtirent quelques ouvra ges fur le chemin par où l'on pourroit entrer. On croit que cette ville eft l'Herbanum de Pline, & préientement la ville d'Orviete. Voyez OR VIETE, Coufin dans fa traduction de Procope, rend Oupßißerros, Urbiventus par Civitta-Vecchia: il pěche doublement en cela; premierement, en ce que dans une traduction françoise, au lieu d'un mot françois, il met un mot de la langue italienne ; fecondement en ce qu'il donne lieu de croire que O'upibertòs, est aujourd'hui la ville connue fous le nom de CivittaVecchia, qui étoit l'ancienne Centum-Cella; au lieu que, comme je l'ai dit, & comme le fait voir la description de Procope, O'upßißertùs eft aujourd'hui Orviete.

,

2. URBS-VETUS. Les auteurs latins modernes donnent ce nom à la ville d'Holstein, appellé Aldenburg par les Saxons, Brannefia par les Danois, & Stargard par les Wandales. L'abbé Arnauld, dans fa Chronique des Slaves, écrit Aldenburgum, & dit que cette ville fe nomme autrement Pilsne. * Ortel. Thefaur. ex Crantzio.

URBUBUMA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, fuivant les anciennes éditions de Pline, l. 6, c. 293 où on lit: Ex Africa latere..... Suaja, Mauma, Rhuma, Urbubuma, Mulona; mais le pere Har douin, fur la foi de divers manuscrits, corrige ainfi ce pasfage: Ex Africa latere.... Suafa, Maumarum, Urbin, Mulon.

URCE. Voyez VIRGI.

URCESA, ville de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée la donne aux Celtiberes. On croit que fon nom moderne eft Ucles, bourg de la nouvelle Cas tille.

URCHOA. Voyez UR, & ORchoe.
URCI. Voyez VIRGI.

URCILIANI, peuple d'Afrique: Flavius Vegetius, de Q. militar. l. 3, c. 23, dit que ce peuple fut une des nations, qui anciennement firent ufage des chameaux dans les batailles. Un manuscrit confulté

par

Ast

par Ortelius, lifoit Urfiliani, au lieu d'Urciliani; ce qui lui a fait foupçonner que ce peuple avoit pris fon nom de la ville Urfilla. À la marge de FlaviusVegetius, de l'édition de Plantin, on lit Forte Circitani.

URCINIUM, ville de l'Isle de Corse: Ptolomée la marque fur le côte, entre Rhium Promontorium & Arenofum-Littus. Cluvier croit que c'eft aujourd'hui Adjazzo.

URCITANUS. Siége épiscopal d'Afrique, dans la Province proconfulaire, felon la notice d'Afrique, qui qualifie, Quintianus epifcopus Urcitanus.* Harduin. collect. conc. t. 2, p.870.

URCK, petite Isle des pays-bas, dans le Zuiderzée entre Enkhuifen & Swartfluys, environ à égale distance de ces deux places.

,

URDENS, bourgade de France, dans le bas-Armagnac, avec justice royale.

URDORFF, lieu de Suisfe, dans le canton du Zurich, à deux lieues de la ville de ce nom. Auprès d'Urdoff, au pied du mont Albis, il y a un bain d'eau minérale, , qui a la réputation d'être bon pour la guérifon de divers maux.* Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 50.

UREMA, ville de Syrie, fur le bord de l'Euphrate. Elle eft placée, par Ptolomée, 7.5, c. 15, près d'Arudis. Les Interprêtes Latins, lifent Urima, au lieu d'Urema.

VRETI, peuples dont fait mention Sidonius Apollinaris, in Panegyr-Major. Cæfari dicto, dans

ces vers:

conscenderat Alpes, Vretorumque jugo per longa Silentia ductus.

Ortelius foupçonne qu'au lieu de VRETORUM, il faut lire RHETORUM ou VENETORUM.

VRETOT, bourg de France, dans la Normandie, au diocèfe de Coutances, élection de Valognes, près de Briquebec. Il eft asfez peuplé.

URFE, bourg de France, dans le Forez, élection de Rouanne. Cette feigneurie a appartenu aux ancêtres d'Honoré d'Urfé, marquis de Valromey, auteur de l'Astrée, fameux roman. Urfé, ancienne baronnie, eft aujourd'hui marquifat, qui a pasfé à une branche de la maifon de la Rochefoucault.

URGAO, ville de l'Espagne Bétique: Pline, Z. 3, c. 1, la furnomme ALBA. L'Itinéraire d'Antonin l'appelle Urcao, Vircao, Virgao, Urgao, fuivant les différentes leçons des manuscrits. Deux inscriptions, rapportées par Gruter, prouvent que c'étoit un Municipe. La premiere porte: MUNICIPIUM ALBENSE URGAONENSE; & la feconde: MUNIC. ALBENGENSE URGAVONEN. Voyez VIRGAO, & ALBA.

URGEL, Orgella, ville d'Espagne, dans la Catalogne. De Puicerda, en descendant la riviere de Segre, on trouve Urgel au bord feptentrional de cette riviere. C'eft une ville ancienne, fituée dans une plaine très-fertile en grains, & au milieu de quelques montagnes fort hautes, plantées de vignes. Cette ville, qui eft ancienne, eft honorée d'un évêché, qui fait neuf mille ducats de rente. Félix, un de ces anciens évêques, troubla l'Eglife, fous l'empire de Charlemagne, par une héréfie, au fujet de la perfonne du Fils de Dieu. * Délices d'Espagne ; page 626.

URGELLA.Voyez ORGELITANUS.

URGENCE. Corneille dit: ville fituée dans une plaine, vers la Mer Caspienne. Elle a plus de quatre milles de circuit, & fes murailles font de terre, ausfi-bien que fes maisons, qui font mal bâties. Il y a une grande rue, couverte par en haut, qui fert de marché. Comme cette ville a été prife quatre fois en fept ans, qu'ont duré les guerres civiles, excitées dans ce pays, on y fait peu de trafic, & l'on n'y trou ve point d'autres marchandifes, que celles qui viena nent de Boghar & de Perfe. Le pays, qui eft entre les bords de la Mer Caspienne & la ville d'Urgence, eft appellé le pays des Turkemans. Antoine Jenkin fon, qui a décrit le voyage qu'il y fit en 1658, rappor te qu'en ce tems-là, Azinoam ý commandoit, avec Tome VI.

cinq de fes freres: que le plus puisfant portoit le nom de Cham; mais que cette fupériorité n'étoit reconnue qu'au lieu où il réfidoit; & que chacun des autres, voulant être fouverain dans fes états, ne fongeoit qu'à détruire fon voifin. Le peuple, dit-il, n'a point de demeure arrêtée, & pasfe d'un lieu à un antre, avec des troupeaux de moutons, de chameaux & de chevaux. Ils ont grand nombre de chevaux fauvages, que les Tartares prennent fouvent avec des faucons, dresfés à s'abbatre fur leur tête. Ils les battent de leurs ailes, & les embarrasfent de telle forte, que le chasfeur, qui a le tems de les joindre, les tué à coups d'épée cu de fleche. Il n'y a point d'herbe dans tout le pays, mais de certains arbrisfeaux, dont le bétail fe nourrit ; ce qui le fait devenir fort gras. Ausfi leurs moutons font-ils fi grós, que leur queue pefe quelquefois quatre-vingt livres. Les Tartares n'ont ni or, ni argent, & troquent de leur bétail pour avoir des chofes dont ils ont befoin. Ils font grands carnaciers, & aiment furtout la chair de cheval; mais ils ne connoisfent point l'ufage du pain. Leur boisfon eft le lait aigre de cavale, dont ils s'enyvrent fouvent.

Cette ville, que tous nos Géographes nomment Urgens, étoit appellée autrefois Korkang. Elle est à vingt lieues d'Allemagne, de la côte orientale de la Mer Caspienne, au 42 dégré 18 minutes de latitude, & au 76 d. 30 minutes de longitude, fur la gauche de l'ancien lit du Gihun. On lui donne une lieue de circuit; fes maifons font mal bâties, fes murailles font de brique cuite au foleil; le château, bâti de même, eft à demi-ruiné.

URGENUM, ville de la Gaule Narbonnoife, fefon Strabon, l. 4, p. 178, qui femble la mettre fur la route de Nismes à Aix; car il dit que de Nismes à Aix, en pasfant par Urgenum & par Tarascon, le chemin eft de cinquante-trois milles. C'eft l'Ernaginum de Ptolomée. Voyez ERNAGINUM. Ce pourroit être ausfi l'Ugernum de Grégoire de Tours; car, comme le remarqué Cafaubon, les manuscrits de Strabon portent Ugernum, & non Urgenum; & de plus, Strabon, un peu plus bas, appelle cette même ville, Gernum.

URGI, peuple de la Sarmatie Européenne: Strabon, 1.7, p. 306, qui les place, avec d'autres peuples, entre le Borysthène & le Danube, ajoute qu'on difoit qu'ils avoient fouvent habité fur les deux bords du Danube.

URGIA, ville de l'Espagne : Pline, Z. 3, c. 1, la met au nombre des villes qui formoient l'asfemblée générale de Gades. Il dit, de plus, qu'elle jouisfoit du droit de Latium, qu'on la furnommoit CastrumJulium, & qu'elle avoit encore un autre furnom; favoir celui de Cafaris Salutarienfis. Voyez VRIUM.

:

URGO, Isle de la Mer Ligustique, dans le Golfe de Pife, au Nord oriental de la pointe feptentrio nale de l'isle de Corfe. Pomponius-Mela, Z. 2, c. 7, la met au nombre des petites isles: Ultra, dit-il, aliquot funt parva Dianium, Igilium, Carbania, Úrgo. Pline, 7.3, c.6, dit qu'elle eft plus grande que l'isle Planaria. Dans la fuite, elle prit le nom de Gorgon: C'eft celui que lui donne Rutilius, Z. 1, v. 515.

Asfurgit ponti medio circumflua Gorgon,
Inter Pifanum Cyrniacumque latus.

Le pape, Grégoire le Grand, fait l'éloge des monasteres de l'isle Gorgon. On appelle aujourd'hui cetté isle, Gorgana ou Gorgone. Voyez GORGONE.

URGONS, bourg de France, dans la Gascogne au diocèfe d'Acqs, élection des Lannes. Il y en a qui lui donnent le titre de ville. Si cela eft, c'eft une bien petite ville, car elle n'a pas mille habitans.

1. URI, canton de Suisfe, le quatriéme entre les treize, & le premier entre les Petits, qui vicatim habitant, c'est-à-dire, qui n'ont que des villages & des bourgades pour habitations. Ce canton, qui eft le plus méridional de tous, eft borné au Nord, par le canton de Schwitz, & par une partie du lac des quatre cantons; à l'Orient, par les Grifons & par le canton de

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Glaris; au Midi, par quelqu'un des bailliages d'Italie; & à l'Occident, par le canton d'Underwald, & par le pays de Hasli, qui fait partie du canton de Berne. C'eft proprement une longue valée, d'environ vingt-cinq mille pas, entourée de trois côtés des hautes montagnes des Alpes. Le mont Saint Godard, du côté du Midi, fépare cette vallée de la HauteLombardie. Le mont Crispale la fépare de la HauteLigue Grife, & du canton de Glaris, vers l'Orient. Une autre branche des Alpes à l'Occident, la fépare des terres de Berne, & du canton d'Underwald, Cette vallée eft arrofée par la riviere de Reuff, qui coule du Sud au Nord, depuis le pied du mont Saint Godard, où elle prend fa fource, jusqu'au lac de Zurich, dont une grande partie s'appelle Wald-Stettenzée, c'est-à-dire, le lac des villes, ou plutôt cantons de la Forêt. Ces cantons font Uri, & Schwitz, & Underwald, dont les terres fe trouvent baignées des eaux de ce lac. Enfin, du côté du Nord, la vallée ou le pays d'Uri, touche aux terres du canton de Schwitz. Eta & Délices de la Suisse, t. 2, p. 404, & fuiv. Longuerue, Descrip. de la France, part. 2, p. 271.

Će canton peut être particuliérement regardé comme le féjour ancien & moderne de la valeur Helvétique. Les peuples, qui l'habitent, font les descendans des anciens Taurisques, qui, du tems de JulesCéfar, inspirerent aux autres habitans de l'Helvétie le desfein de forcer les Alpes, & de pasfer en Italie. Si le nom des anciens Taurisques étoit formé de celui de Taurus, Taureau, celui des Taurisques modernes, ou des habitans du canton d'Uri, en dérive pareillement; car en Allemagne on nomme un taureau, ein Urochs, & chez les Suisfes, on appelle des taureaux, Uren. Ce peuple belliqueux fe fert encore aujourd'hui à la guerre, d'une grande corne; & celui qui en fonne, eft appellé der Stier von Uri, c'est-àdire, le Taureau d'Uri. D'ailleurs, on remarque, dans les armes du canton, la tête d'un Taureau, pour piéce honorable: car il porte d'or à la tête d'un Tau reau de fable, ayant un anneau de gueule dans les narrines. De Longuerue dit que le nom d'Uri, dans la langue du pays, veut dire un bœuf fauvage; & pour fignifier un bœuf fauvage, il étoit en ufage dès le tems de Jules-Céfar, comme il nous l'apprend, de Bello Gal. 1.6, & Pline, 7.8 & 9, fait mention des animaux, qu'il nomme Uri, & qu'il asfure être des bœufs fauvages. Il reprend ceux qui, par ignorance, les confondoient avec le Bubali ou bufles, dont l'espéce étoit différente. C'eft pour cela, ajoute de Longuerue, que ce canton a pris pour armes, une tête de Taureau, en champ de Sinople. La boucle, qu'il a dans les narrines, marque que c'est un Taureau fauvage, que l'on domptoit avec de pareilles boucles. Scheuche. Iter Alpin IV, au 1705. Stumpf. 1.6, c. 27.

Ce canton n'a point de villes, & il n'y a, dit Stanian, dans fa relation de la Suisfe, qu'un feul bailliage qui lui appartienne; encore eft-il bien pauvre. Mais quoique dans le canton d'Uri, il n'y ait véritablement qu'un feul bailliage, qu'on nomme la Vallée de Livin, on ne peut s'empêcher de convenir que les bailliages d'Italie lui appartiennent en commun, avec les autres petits cantons. Le bailliage de Bades, qui eft riche, a été ausfi, ci-devant, de fa dépendance; mais le zèle, que les habitans de ce canton firent paroître, en 1712, pour l'abbé de Saint Gall, leur en a fait perdre la meilleure partie. Depuis, il a une portion de la jurisdiction, conjointement avec les anciens cantons, dans les bailliages communs en Suisfe.

Les lieux les plus remarquables de ce canton, font:

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qu'eux, & les fruits y font plutôt mûrs. S'il ne croît pas du vin dans ce canton, & fi l'on n'y recueille pas entierement le bled qui s'y confume, les montagnes fournisfent en récompenfe des pâturages pour une grande quantité de bétail, que l'on vend en Italie; ce qui eft plus que fuffifant, pour avoir ce qui manqué dans le canton. D'ailleurs, comme ce pays eft le grand pasfage des marchandises qu'on porte de Suisfe en Italie; on leve quelque argent, par les impôts que l'on met fur tout ce qui y pasfe.

Outre le lac des quatre cantons, qui fournit du poisfon aux habitans du canton d'Uri, ils ont encore quelques petits lacs, comme celui du mont Sebli, du côté d'Underwald, & où l'on prend quelquefois des lamproyes délicates, du poids de huit livres. Il y en a un autre, au-desfous du mont Euli, & dont l'eau, ausfitôt qu'elle eft fortie, fe perd dans la terre, & en fort de nouveau, près du lac des quatre cantons. Il y a ausfi, dans le canton d'Uri, des mines de fer, dans l'une desquelles on trouva, en 1660, au milieu d'un rocher, une pierre à fer, faite en lignes fpirales, au centre de laquelle paroisfoit une figure de femme, tenant un enfant entre fes mains. On la regarda comme une image miraculeufe de la fainte Vierge, & on la porta dans le canton de Lucerne, dans une chapelle, qui eft au milieu d'un bois, appellé Hertgottswald, ou, par corruption, Hebgiswald, près du mont Pilate.

Le gouvernement eft le même, à quelque différen ce près, que dans les autres petits cantons, qui n'habitent que des villages; favoir: Uri, Schwitz, Underwald, Glaris & Appenzel, même le gouvernement de celui de Zoug ne differe guéres de ceux-ci; car quoiqu'il ait une ville, cependant le gouverne→ eit purement démocratique, comme dans les petits cantons. Les habitans de la ville n'ont aucune autorité fur ceux de la campagne. Les trois, Uri, Schwitz & Underwald, ont eu de tout tems de grandes libertés. Les empereurs d'Allemagne les leur ont fouvent confirmées par des lettres - patentes. Ils avoient un gouverneur pour les trois pays. Il leur étoit donné de la part de l'empire, & il n'habitoit pas même au milieu d'eux : il alloit d'année en année leur adminiftrer la Juftice, particulierement pour les affaires criminelles. Depuis qu'ils ont fecoué le joug de la maifon d'Autriche, & qu'ils fe font érigés en républiques, le gouvernement de ces cantons eft proprement démocratique; & dès qu'un homme a atteint l'âge de quinze à feize ans, il a entrée & voix dans l'asfemblée générale. Toutes les années les asfemblées générales de ces cantons fe forment à certain jour: ceux d'Uri & de Zoug s'asfemblent le premier Dimanche de Mai; & Scwitz, Underwald, Glaris & Appenzel s'asfemblent le dernier Dimanche d'Avril. Ces Asfemblées fe tiennent ordinairement en rase campagne; & on y renouvelle les charges; on y fait les élections. On forme ausfi ces asfemblées à l'extraordinaire, quand il s'agit d'affaires importantes, comme de traiter de la guerre & de la paix, de faire des loix, des alliances, &c. Ces peuples fe regardent tous comme égaux. Le même qui aura été une année député à la Diette de tous les cantons, fera une autrefois le valet du député; mais il ne s'eftimera pas moins pour cela. Ils vivent chez eux à peu-près comme les anciens Patriarches: leurs manieres font fimples, mais grosfieres; & leur langage l'eft pareillement. Leur chef s'appelle Amman, ou Land-Amman, & ordinairement il eft en place deux ans. A cet Amman, ils joignent une régence, pour régler les affaires ordinaires & celles des particuliers. Elle eft compofée d'un certain nombre de confeillers. Ceux d'Uri font partagés en dix communautés, qu'ils appellent Gnoffaminen, mot qui fignifie la même chofe: & de chaque communauté ils prennent fix confeillers; de forte que leur régence eft compofée de foixante perfonnes. C'eft de-là qu'on prend les tréforiers, les fecrétaires & les autres officiers néceffaires. La régence d'Uri fe tient ordinairement à Altdorff. En 1578, ils fe partagerent en quatre parties, de chacune defquelles on prend tour-à-tour les dépu tés, pour envoyer à la Diette des cantons.

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