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ogne, dans le palatinat de Podolie, fur la riviere de Sebrouce, au Sud-eft de Tremblova. André Cellarius, p. 359, dans fa description de Pologne, dit que cette petite ville a des fortifications.* De l'Isle,

Atlas.

USIBALCI, peuples de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, 1. 6, c. 30.

USIDICANI, peuples d'Italie : Pline, 1. 3, c. 14, les met dans l'Umbrie.

USIDITANA, ville de la Mafie: elle étoit, felon Jornandès, au voifinage de Thamyris. Ortelius dit qu'il aimeroit mieux lire Ufiditava, terminaifon plus ufitée dans Ptolomée.

USILABIS, ville épifcopale d'Afrique dans la Byfacene. Beatus Laurentius. Ufilabis foufcrivit à la lettre adresfée à l'Empereur Léon.* Hardouin. Coll. conc. t. 3, p. 740.

USILENSIS, fiège épiscopal d'Afrique, on ne fait dans quelle Province, la conférence de Carthage, appelle fon évêque, privatus epifcopus plebis ufilenfis. Hardouin. Collect. conc. t. 1, p. 1081.

*

USILLA, ville de l'Afrique propre; Ptolomée, 1. 4, c. 3, la marque entre Brachodes extrema & Taphurra. C'est la même ville, dit Cellarius, Geogr. Ant. l. 4, c. 4, qui eft appellée Ufilla Municipium dans la table de Peutinger, & Usula Civitas dans l'Itinéraire d'Antonin, qui la met fur la route de Carthage à Thenæ, entre Thufdrum Colonia, & Thene Colonia, à trente-deux milles de la premiere de ces villes, & à vingt-huit milles de la feconde. C'eft ausfi, felon Cellarius, le fiége épiscopal de la Byzacè ne, appellé Ufulenfis dans la notice des évêchés d'Afrique, & Ufule par Saint Augustin, l. 7, contra Donatift. c. 18. Voyez USULENSIS.

USINADENSIS, fiége épifcopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évéchés de cette Province qui fait mention de Donatianus, évêque de ce lieu.

USIPII, peuples de la Germanie, & nommés avec les Tenesteri par les anciens auteurs, parce qu'ils ont habité dans le même quartier, & que leurs migrations & leurs expéditions ont été faites en commun. Céfar, 1.4, c. 4, & les écrivains qui l'ont fuivi, Florus, 1. 4, c. 12, & Tacite, Annal. l. 1, c. 51, difent Ufipetes Tenchteri. Plutarque, dans la vie de Céfar dit O'vaistas na Tentès, Usipetas & Tenchteros. Dion Caffius, 1. 54, lit EUTéres na TarXapers, Sipetes & Tanchareos: Appien, in Bel. Gal. & Strabon, 1. 7, Nocices, Nufipios ; & Ptolomée, Τιγγέρες και Ουσιπία Trees Only, Tingeros & Ufipios. Quoiqu'il en foit de ces différentes ortographes, ces peuples habitérent d'abord entre les Chérufques & les Sicambres; mais les Cattes les chasférent, & après avoir erré avec divers autres peuples durant trois ans dans la Germanie, ils vinrent s'établir fur le Rhein, au voifinage des Sicambres. Les Ménapiens, nation d'en-deçà du Rhein, occupoient alors les deux bords de ce fleuve. Il y a apparence que ce fut du confentement des Sicambres que les Ufipiens & les Tenctéres s'emparérenr du pays des Ménapiens, au-delà du Rhein, & pasférent enfuite ce fleuve pour s'y fixer, s'étendant jufqu'aux confins des Eburons & des Condrufes. Dans la fix cens quatre-vingt-dix-huitiéme année de Rome, & la cinquante-troifieme avant Jefus-Chrift; les Ufipiens & les Tenctéres furent prefque entiérement exterminés par Céfar, qui en fit périr jusqu'à quatre cens trente-mille. Il ne fe fauva qu'un petit nombre de gens de cheval, qui ne s'étoient point trouvés à la bataille, parce qu'ils avoient pasfé la Meufe pour aller chercher des vivres & faire du butin. Ceux-ci, après la défaite de leurs compatriotes, repasférent le Rhein, & s'établirent aux confins des Sicambres avec qui ils fe joignirent. Sous Auguste le nombre fe trouva tellement accru, qu'ils furent en état de faire la guerre aux Sicambres, & même aux Romains. Les expéditions de Drufus dans la Germanie nous apprennent que le pays des Ufipiens & celui des Tenctéres étoient distingués, lorsque les Sicambres habitoient dans leur ancienne de meure. Les Ufipiens s'étendoient le long de la rive droite de la Lippe, car felon Dion-Caffius, 1. 54.

Drufus ayant passé le Rhein, & fubjugué les Ufi-
piens, il jetta un pont fur la Lippe, pour entrer dans
le pays des Sicambres. Il paroit que les Tenctéres
habitoient à l'Occident des Sicambres, & que le
Rhein les féparoit des Ménapiens; mais on ne fauroit
décider s'ils demeuroient, de même que les Ufi-
piens fur la rive droite de la Lippe, ni quel espace
les Ufipiens occupoient fur le bord du Rhein. Dans
la fuite Tibére ayant transféré les Sicambres dans
la Gaule, afin que les garnifons romaines pusfent
veiller plus aifément fur eux, le pays qu'ils avoient
occupé dans la Germanie fut aux Ufipiens & aux
Tenetéres; car on voit que ces derniers posfédérent
les terres que nous avons dit appartenir aux Sicam-
bres. Alors les Tenctéres s'étendoient le long du
Rhein, depuis le Segus, (Sige) jufqu'à la Rora
(Roer) & dans les terres le long de la Lippe & de
l'Aliso. (Alme) A l'égard des Ufipiens, ils demeu-
roient fur les deux bords de la Lippe, & fur le
Rhein, peut-être jufqu'à l'endroit où ce fleuve fe
partage pour former l'isle des Bataves. En effet Dion-
Caffius les met au voifinage de cette isle ; & Tacite
qui leur donne pour voifins les Cattes, donne asfez à
entendre que les Ufipiens demeuroient au-desfous
des Tenetétes, ce qui devoit les approcher du com-
mencement de l'isle des Bataves. * Spener, Notit.
Germ. Ant. l. 4, c. 3,

Les bornes de ces deux peuples fe trouverent refferrées par l'arrivée de divers peuples; & l'on apprit à Rome, au commencement du regne de Trajan, que les Tenctéres avoient été presque exterminés par les Chamaves & par les Angrivariens qui s'étoient emparés d'une grande partie de leurs terres. Si ces peuples ne traitérent pas fi durement les Ufipiens, il est du moins certain qu'ils leur enlevérent ce qu'ils posfédoient à la droite de la Lippe. Du tems de Constantin, les Ufipens & les Tenctérescesférent en quelque forte de faire figure dans ces quartiers.

1. USKE, bourg d'Angleterre, dans la province de Monmouth, à douze milles d'Abergevenny, & presque dans le centre de la province, fur le bord de la riviere qui lui donne fon nom. On y voit les ruines d'un grand & vieux château. C'est une place ancienne. Elle étoit connue fous le nom de Burrium. Les Gallois l'appellent Brunenbegie, au lieu de Burenbegie; & les Anglois lui ont donné le nom qu'elle porte aujourd'hui. * Délices de la Grande-Bretagne, t. 2, p. 495.

2. USKE, Isca, riviere d'Angleterre : elle a fa four ce dans le Brecknocshire, aux confins de Caermarthenshire. Elle coule d'abord de l'Occident à l'Orient jusqu'à Brecknock, d'où prenant fon cours vers le Midi oriental, en ferpentant, elle entre dans la province de Monmouth, où, après avoir mouillé Caerleon, elle fe jette dans la Saverne.

USKER: Corneille dit, petite ville de la Geor gie, bâtie autour d'une roche, fur laquelle eft construit un fort château des Turcs, à la droite du fleuve Kur. Cette roche eft ceinte en bas d'un double mur. La ville occupe le terrein qui eft entre la forteresse & la montagne oppofée. Il y a, dans Usker un fangiac, de la milice, des gardes & une douane. Deux lieues au-delà, eft une montagne, qui fépare, de ce côté-là, la Perfe de la Turquie, & fur laquelle font plufieurs villages. Le Kur coufr au bas. On y voit, en plufieurs endroits, des ruines de château, de forteresfe & d'églife. Ce font des vestiges de la grandeur des Géorgiens ne s'é- des Géorgiens, & des conquêtes des Turcs & des Perfans. De l'Isle, Carte de la Perfe.

USKUDAR, ville d'Afie, dans l'Anatolie, à l'Orient de Constantinople. Cette ville eft un appanage impérial, & le pasfage d'Europe en Afie. * Manuscrits de la Bibl. du Roi.

USLONTII. Voyez VOLUNTII.

USLUG, ville de Moscovie, dans la province qui porte ce même nom, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il ajoute qu'elle eft fituée fur la riviere de Suchana, accompagnée d'un château, & à quatrevingt mille pas de Novogorod, dont elle dépendoit autrefois. Si tout cela n'eft pas imaginé, il faut que les noms foient furieufement déguifés. Je ne connois,

en

en Moscovie, ni province, ni ville, nommée Uslug, ni même aucune riviere du nom de Suchana, fi ce n'eft qu'Olearius appelle ainfi la Duine, dans l'endroit où elle reçoit l'loug, vis-à-vis d'Oustioug; ce qui pour roit faire croire que Corneille, par Uslug, entend Ustioug, ou Ustiuga, dont il fait pourtant un article féparé.

USOCANA. Voyez UXACONA.

USOLSKA, riviere de l'empire Rusfien, dans la province de Permski, ou Permie. Son cours eft du Nord au Sud, où elle fe joint au Kama, après avoir pasfé à Solkamskaia. Olearius, De l'Isle, Atlas. USORA, contrée de la Turquie, en Europe, dans la Bosnie, felon Baudrand, qui cite Jean Lucius, & ajoute que cette contrée eft dans les terres.

USSARA, ville de la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, l. 4, c. 2.

USSEAU, bourg de France, dans la Bourgogne, recette d'Autun. C'est une paroisfe en pays maigre, fablonneux & montueux pour la plus grande partie. On y trouve quelques peu de vignes & des bois. Les hameaux de Busferote, de Dardon, de Fresfe, de Basfigny, de Villemaifon, des Chasfeaux, de VilleFêvre en dépendent. Il y a, à Usfeau, un prieuré, de l'ordre de faint Benoît, qui vaut environ quinze cens livres par an: le roi en eft collateur.

USSEAUX, bourg de France, dans la Saintonge, élection de S. Jean d'Angely.

1. USSEL, ville de France, dans le Limoufin, élection de Tulles, à deux lieues, au Nord-eft, de Ventadour. Les habitans de cette petite ville font très-adroits à mettre en œuvre les diamans faux. Usfel eft le chef-lieu du duché de Ventadour, érigé en pairie, l'an 1589.

2. USSEL, bourg de France, dans l'Auvergne, élection de Saint-Flour.

3. USSEL & LUX, paroisfe de France, dans le Bourbonnois, élection de Gannat. C'est une châtellenie du Bailliage de Moulins. Les terres font bonnes pour le froment & l'orge. C'eft un grand vignoble, & il y a quelques marais pour pacages.

USSELDUN, lieu de France, dans le Quercy, élection de Cahors, près de Martel, fur le bord de la Dordogne, au haut d'une montagne, nommée communément le Puech d'Usfelou. La fituation de ce lieu, qui eft presque tout environné de la Dordogne, & fon nom, font juger que c'eft la place de l'ancien Uxellodunum de Célar.

1. USSON, Ucio, Uxus, Uxo, ville de France, dans l'Auvergne, élection d'Isfoire, à quatre lieues, au Nord, de Brioude. Cette petite ville, qui s'eft dépeuplée infenfiblement depuis que le roi en fit rasfer château en 1634, eft fituée fur une montagne de difficile accès, & hors de tout commerce. Sa justice rovale eft la feule chofe qui empêche qu'elle ne foit abfolument abandonnée. Rien n'a autant fait connoître Usfon, que le long féjour que fit dans fon château Marguerite de France, premiere femme du roi Henri IV. Le bon pere Hilarion de Coste, Eloge des Dames illustres, t. 2, p. 306, dit que le château d'Usfon garda pendant vingt ans cette reine, durant lesquels ce fort château de l'Auvergne fut un Thabor pour ja dévotion, un Liban pour fa folitude, un Olympe pour fes exercices, un Parnasse pour fes Mufes, & un Caucafe pour fes afflictions. Si le pere Hilarion de Coste a toujours pratiqué les autres vertus du chriftianisme avec la même fidélité qu'il pratique la charité dans cette occafion, nous ne devons pas héfiter un moment à le regarder comme un faint. Je remarquerai ici, dit Piganiol de la Force, que Bayle s'eft fort trompé, lorsqu'il a dit qu'Usfon dépendoit autrefois du comté de Brive. Pour peu que l'on foit initié dans la Géographie, on fait l'éloignement confidérable qu'il y a d'Usfon en Auvergne à Brive, dans le Limoufin. Bayle cite de Valois, pour fon garant; mais ce favant homme n'a jamais penfé ce que Bayle lui attribue. Il dir qu'Usfon étoit in Comitatu Brivatenfi, c'est-à-dire, dans le comté de Brioude; & cela eft vrai: mais, faute d'attention, Bayle a pris le comté de Brive pour le comté de Brioude.*Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 337.

Tome I.

La petite ville d'Usfon a titre de Marquifat, & eft le fiége d'un bailliage & d'une châtellenie royale resfortisfante à la fénéchausfée de Riom. Elle est divifée en deux communautés, dont l'une peut être compofée de fix à fept cens habitans, & l'autre, d'environ neuf cent.

2. USSON, bourg de France, dans le Forez élection de Montbrison.

3. USSON, bourg de France, dans le Poitou élection de Poitiers. Ce bourg, qui eft très-peuplé, a une prevôté royale, resfortisfante au bailliage de Sivray.

USSUBIUM, ville de la Gaule Aquitanique : l'Itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Bourdeaux à Argantomugum, entre Sirione & Fines, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt-qua tre milles du fecond. Quelques manuscrits portent Ufubium, au lieu d'Usfubium; & la table de Peu tinger lit Vefubium. On croit que c'est aujourd'hui la Réole, fur la rive droite de la Garonne.

USSY, bourg de France, dans la Brie, élection de Meaux.

1. USTICA, Isle voifine de celle de Sicile, felon Ptolomée, 1.3, c.4, qui y met une ville de même nom. Pline, 1.3, c.8, dit qu'elle eft à l'oppofite de Paropus. Ustica eft aujourd'hui une des isles de Lippari. Elle conferve fon ancien nom, & c'est une isle déferte.

2. USTICA. On trouve ce nom dans Horace, 7.1, Od. 17.

Valles & Ustica cubantis Lavia perfonuere faxa.

Les Commentateurs difent que par Ustica, horace entend une montagne d'Italie, au pays des Sabins & qu'il lui donne l'épithete de Cubans, parce que fa pente étoit fort douce. Un ancien Interprête, allégué par Ortelius, & par Cellarius, Geogr. Ant. l. 2, c. 9, dit qu'Ustica eft le nom d'une montagne & d'une vallée.

USTIUGA, ville & province de l'empire Rus fien. Voyez OUSTIOUG.

USUÉRICA, ville de la Gaule, felon Ortelius, qui cite un fragment de la table de Peutinger. Ne feroit-ce pas Uferche, dans le Limoufin?

USUI, ISUI, ou ISIU. Voyez ISIUM.

USULA, ville épiscopale d'Afrique, dans la Byza cène. La notice d'Afrique fait mention de Victorinus Ufulenfis, & Casfianus, évêque de cette même ville, asfista au concile de Carthage, de l'an 348. Quelques-uns croyent que c'est aujourd'hui Cafarceton village du royaume de Tunis.

USUNG, fleuve de la Chine, dans la province de Kiangnan. C'eft un des trois fleuves, qui environnent la ville de Sucheu. Il mouille cette ville du côté de l'Orient. * Atlas Sinenfis.

USUUM. Voyez ISIUM.

UTAI, ville de la Chine, dans la province de Xanfi, au département de Taiyven, premiere Métropole de la province. Elle eft de 4. d. 20'. plus occidentale que Peking, fous les 39. d. 9' de latitude septentrionale.

UTCHUMUTCHIN, contrée de la Tartarie, proche la grande muraille de la Chine, fur la riviere d'Xalakor. Elle a deux bannieres. Son prince porte le titre de Tching-vang, & commande une baniere de vingt-deux Nurus, c'eft-à-dire, compagnies. Hist. gén. des Huns, t. 4, p. 238. UTENS. Voyez UFENS.

UTERET, ou UTURET, ville d'Afie, dans la partie de la Géorgie, appellée Mingrelie, au confluent de l'Abascia & du Faze, à dix lieues de l'embouchure de la derniere de ces rivieres, dans la Mer Noire. On la prend pour l'ancienne Aea, ou Aeapolis.

UTERNI, peuple de l'Hibernie: Ptolomée, l. 2, c. 2, le marque fur la côte méridionale de l'isle. Un manuscrit, confulté par Ortelius, lifoit Juberni, au lieu d'Uterni.

UTHÆMISCH, (Territoire d'.) Il eft fitué près

Hh

de la Mer Caspienne, entre les montagnes de Boinack & les Chaitaki. Il confiste en quelques villages, dont celui d'Uthæmisch eft le principal, & donne fon nom au territoire. Ce territoire étoit autrefois fujet de l'Asmei de Perfe; mais les Rusfes, après avoir foumis Tarchu, en 1722, pasferent par le territoire d'Uthæmifch, pour aller à Derbent, défirent le fultan Mamuth, qui voulut leur oppofer 1000 hommes, ruinerent tout le territoire, & réduifirent le bourg en cendres. Sultan Mamuth rebâtit fon bourg, & conjointement avec l'Asmei, fe foumit à la Rusfie en 1725, envoyant fon fils unique en ôtage à Derbent. Les habitans de ce territoire font Mahométans Sunni, vivent de leurs bestiaux & de l'agriculture, ont de bons fabres & de bonnes armes à feu, & resfemblent aux autres habitans du Dagistan. Les revenus n'appartiennent point au feigneur territorial mais au fultan Mamuth, qui, en récompenfe, eft obligé de fervir en tems de guerre, fous le commandement de l'Asmei.

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Ces peuples ne tirent qu'un très-médiocre produit des terres qui font fur le bord de la Mer Caspienne, à cause de la fécheresse extraordinaire du terroir, & les fauterelles, qui y font en très-grande quantité, mangent toute l'herbe & les bleds, même les feuilles d'arbres qui y viennent. Ils ne cultivent que les endroits qui font au pied des montagnes. * Description des Peuples occidentaux de la Mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au fervice de la Rushie.

UTHINA, ville de l'Afrique propre. Elle eft placée dans les terres, par Ptolomée, l. 4, c. 3, qui la met entre la ville Tabraca, & le fleuve Bagradas. Pline, 1.5, c. 4, lui donne le titre de colonie. Uthina ou Utina, fut honorée d'un fiége épiscopal. Voyez Utinenfis.

UTHISIA, ville de la Numidie, felon Pomponius-Mela, l. 1, c. 6, qui dit que les fleuves Aves & Nabar couloient entre cette ville & Icofium. Au lieu d'Uthifia, les anciennes éditions portent Ruthifia. Ni l'un ni l'autre de ces noms ne font connus des anciens Géographes. Ifaac Vosfius remarque que la ville, dont veut parler Pomponius-Mela, ne devoit pas être éloignée d'Ampfaga, ce que dénotent les deux fleuves, qui viennent d'être nommés.

UTICA, ville de l'Afrique propre. Elle eft nommée Irún, Ityca, par les Grecs, quoique Dion Casfus, 1.41, & feq. ecrive Outinn Utica, à la maniere des Latins. Selon Pomponius-Mela, Velleius-Paterculus, Justin & Etienne le géographe, c'étoit une colonie des Tyriens. Par fa grandeur & fa dignité, dit Strabon, L. 17, elle ne cédoit qu'à Carthage; & après la ruine de celle-ci, elle devint la capitale de la province. Il ajoute qu'elle étoit fituée fur le même Golfe que Carthage, près d'un des Promontoires, qui formoient ce Golfe, dont celui qui étoit voifin d'Utique, s'appelloit Apollonium, & l'autre Hermea. Ileft fouvent fait mention de cette ville, dans l'histoire de la guerre civile, par Céfar; & elle devint encore plus célebre, par la mort de Caton, à qui on donna, à caufe de cela, le furnom d'Utique. Les habitans de cette ville, font appellés Irunato, par Polybe, l.1, c.73; OUTINGIO, par Dion-Casfius, l. 49, p. 401, & UticenJes, par Céfar, Bel. Civ. l. 2, c. 36. Auguste leur donna le droit de citoyens Romains: TÙS OUTINHOICUS TONÍTas ἐποιήσατο Uticenfes cives Romanos fecit, dit DionCasfius, ce qui fait qu'on lit dans Pline, 7.5, c. 4, Utica civium Romanorum. On voit deux médailles de Tibére, frappées dans cette ville: fur l'une on lit: MIN. JULII UTICEN. D. D. P. c'est-à-dire, felon l'explication du Pere Hardouin, Municipii Julii Uticenfis Decuriones pofuere. L'autre médaille porte: IMMUNIS UTICEN. D. D. ce que le même Pere explique de la forte: Immunist Uicenfis [Civitas] Le curionum Decreto. Dans la table de Peutinger, cette ville eft appellée UTICA COLONIA. * Cellar. Geogr. Am. 1.4, c. 4. Plin. 1.7, c. 14 & 40.

Ουτική σιοι

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Entre la ville de Biferte & le Promontoire de Carthage, dit Marmol, Royaume de Tunis, l. 6, c. 14, il y a un port défert, qu'on nomme communément Port-Farine. On y voit d'un côté les ruines d'une an

cienne ville, qu'on dit être Utique, fameufe par la mort de Caton. Elle fut détruite par les fuccesfeurs de Mahomet, & ne s'eft jamais repeuplée depuis, quoiqu'il y ait autour quantité de villages de Bérébéres, qui parlent un Arabe corrompu. Les vaisseaux, qui navigent le long de cette côte, viennent faire aiguade en ce port: & c'est où aborda l'armée navale de Charles V, quand il alla attaquer Tunis.

UTICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, felon la notice épiscopale des évéchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n. 128, Victor eft qualifié, Episcopus Ecclefia Uticenfis ; & parmi les fignatures des Peres, qui fouscrivirent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Victor, Episcopus de Civitate Utica. Voyez UTICA.

UTICNA, ville de l'Afrique propre. Elle eft rangée, par Ptolomée, l. 4, c. 3, au nombre des villes qui étoient au midi d'Adrumete.

UTIDAVA, ville de la Dace, felon Ptolomée 7.3, c.8, Lazius dit, dans fa république Romaine que ce lieu eft appellé aujourd'hui Útuarhel, ce qui, dans la langue du pays, veut dire les ruines d'Utidava.

UTIDORSI, peuples d'entre les Scythes, en Afie, fur la Mer Cafpienne, vers le fleuve Cyrus, felon Pline, l. 6, c. 12.

UTIGORI, peuples compris fous le nom général de Huns, felon Agathias, cité par Ortelius.

UTII, peuples dont fait mention Hérodote, l. 3, 7.93, & 47, n. 68, qui ne défigne pas abfolument leur pays. Mais comme il les joint avec les Myci, & qu'il donne aux uns & aux autres, pour commandant, Arfamenès, fils de Darius, il y a apparence qu'ils étoient Perfes, ou fujets ou alliés des Perfes.

UTILA, Isle de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, l'une de celles qui fe trouvent dans le golfe de Honduras au Nord de Triunfo de la Crux, & au Midi occidental de l'isle de Ruatan. De Lact, dans fa description des Indes occidentales, 1.7, c. 18, remarque que cette isle eft basfe & pleine de bois, & que fon circuit eft de cinq à fix lieues. * De l'Isle, Atlas,

UTIMARENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans la conférence de Carthage, n. 126, Severus eft qualifié, Episcopus Utimari.

UTIMMENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans la conférence de Carthage, n. 133, Octavius est qualifié, Episcopus plebis Utimmenfis.

UTÍMMIRENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Reparatus eft quali fié, Episcopus Utimmirenfis, dans la notice des évêques de cette province. * Harduin, collect. conc. t. 2, p. 869.

UTINA & Utinum, nom que les latins donnent à une ville du Frioul, connue vulgairement fous celui d'Udine, & qui eft auffi appellée en latin Udinum, & en Allemand Veyden, felon Lazius. Son origine eft fort obfcure: on fait feulement que ce n'eft pas une ville nouvelle, & qu'elle ne paroît pas avoir été bâtie depuis le tems des Romains. Cluvier, Ital. Antl. 1, c. 20, veut que les Nedinates de Pline foient les anciens habitans de cette ville; que par erreur les copistes ont écrit Nedinates pour Vendinates, & que la ville devoit s'appeller Vedinum, dont on a fait Udene ou Udine. La penfée ne feroit pas mauvaise, fi l'ordre alphabétique ne fe trouvoit point dérangé dans Pline, 7. 3, c. 19, en lifant Vedinates pour Neinates. Cependant quelques exemplaires de Pline lifent Vendiates.

UTINENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Province proconfulaire, felon la conférence de Carthage, n. 128, 133, & 187, où fon évêque eft nommé Felicianus Epifcopus Diacefis Utinenfis. Entre les fignatures des peres, qui foufcrivirent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Lampadius *Episcopus de Civitate Utina.

ÚTING, riviere de la Chine, dans la Province de Xenfi, près de la ville de Cingkien, où on la nomme vulgairement l'Inconstante, parce que coulant dans des terres fablonneufes, quelquefois fes

fuccess

eaux font très-hautes *Atlas finenfis.

& quelquefois très-basfes. UTINISENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Province Proconfulaire. La conférence de Carthage, n. 126, nomme fon évêque Valerius Episcopus plebis Utinifenfis.

UTIRENTA. Voyez URUNcă. UTMENSIS. Quelques-uns ont voulu faire un fiége épiscopal de ce lieu ; mais Utmenfis, comme l'a remarqué fort bien le pere Hardouin, eft une faute de copiste pour Utinenfis, l'évêque Timianus qu'on fupose avoir été évêque, plebis Utmenfis, ce qui prou

ve l'erreur.

UTO, place forte du Japon, dans l'isle de Ximo, & du Royaume de Fingo, dont elle eft la clef.

UTOXETER, bourg d'Angleterre dans la Province de Staford. On y tient marché public. * Etat préfent de la grande Bret. t. 1.

1. UTRECHT, ou la SEIGNEURIE D'UTRECHT, Province des Pays-bas, & l'une des fept qui compofent la république des Provinces-unies, parmi les quelles elle a le cinquieme rang. Elle eft bornée au Nord partie par la Hollande, partie par le Zuiderzée ; à l'Orient par le Veluve & la Gueldre, au midi le Rhein la fépare de l'isle de Betau, & à l'Occident encore par la Hollande. Quoique l'étendue de ce pays ne foit pas fort grande, il étoit néanmoins autrefois fi puisfant, qu'il pouvoit mettre fur pied une armée de quarante mille hommes; & quoiqu'il fut continuellement attaqué par les Hollandois, par les Frifons & les Gueldrois, qui l'environnent de tous côtés, il fe défendit néanmoins vaillamment contre de fi puisfans ennemis. Les principales villes de cette Province font,

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On divife la Province d'Utrecht en quatre quartiers, qui font le diocèse fupérieur & inférieur, l'Lmfland & le pays de Montfort. On respire dans cette Province un air beaucoup plus fain qu'en Hollande, & le pays y eft auffi beaucoup plus élevé, ce qui fait qu'il eft moins marécageux.

Les évêques d'Utrecht étoient autrefois feigneurs fpirituels & temporels de tout ce territoire. Ils étoient Princes fouverains du Saint Empire, & comptoient entre leurs feudataires vingt-huit comtes. Le duc de Brabant étoit leur échanfon, le comte de Hollande grand Maréchal, le comte de Cléves grand chambellan, le comte de Gueldre grand veneur le comte de Benthem portier, le comte de Cuyck bouteiller, le comte de Goerée porte-enfeigne, & le Comte de Flandres étoit auffi fon vasfal, à caufe du pays de Waes. Voyez l'article fuivant.

Le gouvernement de la Province d'Utrecht eft femblable à celui de la Province de Zélande. Il a néanmoins cela de particulier, que huit députés du Clergé ont féance dans l'asfemblée des états, avec les dé putés des nobles, & des villes d'Utrecht, d'Amersfort, de Wyck, de Rhenen & de Montfort. Ce font les cinq chapitres de la ville d'Utrecht qui fournisfent les députés du Clergé, qui compofent le premier ordre des états. Les deux autres ordres élifent leurs députés, & c'eft pour cela qu'on les nomme Elus.

En 1672, les François fe rendirent maîtres de toute la Province d'Utrecht; mais en 1673, ils abandonnérent leur conquête, après avoir démoli la plus grande partie des fortifications des villes.

2. UTRECHT, ville des Pays-bas, & capitale de la Province à laquelle elle donne fon nom. Cette ville, fituée fur l'ancien canal du Rhein, environ au milieu, entre Nimégue, Arnhem, Leyde & Amster dam, & à près de huit lieues de chacune de ces villes, a été bâtie par les Romains, qui nommérent ce lieu Trajectum, parce qu'on y pasfoit le Rhein. Voyez TRAJECTUM dans l'itinéraire d'Antonin.

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Après la ruine de l'empire Romain, cette place qui n'étoit alorsqu'une forteresfe, (Castellum) fut tan

tôt occupée par les François, & tantôt par les Frifons. Sur la fin du feptieme fiécle, Pepin, maire du Palais, ayant vaincu Ratbod, prince des Frisons, fe rendit maître d'Utrecht, & y établit le fiége épiscopal de Saint Wilibrord, qui avoit été créé archevêque des Frifons à Rome par le pape Sergius I, felon Bede 7. 5. Alcuin confirme la même chofe dans la vie de Saint Willebrord, qui a eu certainement fon fiége à Utrecht.* Longuerue, Defcr. de la France, part. 2, p. 26.

Après la mort de Saint Boniface, qui y tint le fiége fous le regne de Pepin, fils de Charles, les Frifons étant toujours opiniâtres dans le Paganifme, il n'y eut plus d'archevêque ni d'évêque à Utrecht, & l'évêque de Cologne s'empara de la jurisdiction fpirituelle de ce territoire. L'églife de Saint Martin étoit alors gouvernée par un fimple prêtre, établi par l'évêque de Cologne ; & ce prêtre avoit fimplement la qualité de recteur, comme on le voit par une patente de Charlemagne, donnée dans la neuvieme année de fon regne, en faveur de la Bafilique de Saint Martin, qui étoit dans le lieu nommé Trajectum vetus, au-desfous de la ville de Dorestat; Ubi venerabilis vir Albricus Presbyter, atque Electus Rector praesse videtur.

Enfin Rixfride, au commencement du neuviéme fiécle, fut facré évêque d'Utrecht, & cet évêché, qui fur mis fous Cologne, nouvellement érigée en Métropole eccléfiastique, a fubfisté avec une fuite continuelle d'évêques, jufqu'au feiziéme fiécle.

La ville d'Utrecht fut d'abord bâtie fur le bord feptentrional du Rhein, du côté de la Frife, & elle appartenoit encore à ce pays dans le onziéme fiécle lorsque l'empereur Henri le Noir y célébra en 1046, la fête de Pâques, fe dispofant à attaquer Thierry, marquis de Flarding, qui s'étoit révolté contre lui. Le nombre des habitans d'Utrecht s'étant augmenté, on bâtit une nouvelle ville fur le bord méridional du Rhein, dans l'isle & le territoire des Bataves. La puisfance de ces évêques s'augmenta auffi confidérablement par la libéralité des empereurs. Les habitans de la ville obtinrent auffi de grands priviléges, & dans la fuite ils furent fouvent p dans la fuite ils furent fouvent peu foumis à leurs évêques ou princes, s'appuyant fut le fecours qu'ils recevoient des ducs de Gueldre & des comtes de Hollande.

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Enfin l'évêque Henri de Bavière, fous prétexte de conferver le patrimoine de fon églife, & de lui atti& à fon peuple une puisfante protection, céda l'an 1527, à l'empereur Charles V, & à fes fuccesfeurs ducs de Brabant, & comtes de Hollande, avec le confentement de fon chapitre, la principauté ou feigneurie d'Utrecht, avec celle des pays qui lui appartiennent au-delà de l'Isfel, ce qui fut confirmé en 1529, par une bulle du pape Clément VII.

Philippe II, fils de Charles V, perdit ce que fon pere avoit acquis, & les états de la Province d'U trecht fe joignirent aux fix autres Provinces, pour former une république, en fe féparant pour toujours des autres provinces, qui étoient rentrées fous l'obéisfance du roi d'Espagne. Cette fameufe union qui fut le fondement & la bafe de la république, fe fit dans la ville d'Utrecht, où les états Généraux des fept Provinces s'asfemblérent le 13 de Janvier 1579

Vingt-ans auparavant, le pape Paul IV, avoit érigé l'églife d'Utrecht en Métropole, & lui avoit donné pour fuffragans les nouveaux évéchés de Harlem en Hollande, de Middelbourg en Zélande, de Leuwarde en Frife, & de Deventer dans l'Over-Isfel, & de Groeningue dans la Province de même nom. Le premier archevêque fut Fréderic Skenk de Tautenberg, préfident de la chambre impériale de Spire en 1561. Il tint un concile provincial avec les évêques fes fuffragans, pour la réception du concile de Trente, ce qui n'eut aucune exécution, parce que le parti des protestans s'accrut de maniere qu'ils devinrent les plus forts.

L'Archevêché d'Utrecht, quoique divifé en cinq nouveaux évêchés, ne laisfa pas d'être encore fore étendu. Il contenoit vingt-quatre chapitres de cha

noines, douze abbayes, feize commanderies de l'ordre de Malte, ou de l'ordre Teutonique, dixhuit prieurés de chanoines réguliers, quatre chartreufes, & autres maisons religieufes, en tout cent quatre-vingt-huit, tant d'hommes que de filles. Après la mort du premier archevêque, Frédéric Skenk, arrivée en 1580, ceux qui furent nommés ceux qui furent nommés par Philippe II, pour lui fuccéder, ne purent jouir de cet archevêché. Le pape avec la permiffion & la tolérance des états généraux des Provinces-Unies, a nommé pendant quelque tems des prélats, qui fous un titre d'évêques in partibus infidelium, & avec une commiffion de vicaires apostoliques, pour le gouvernement fpirituel, ont fucceffivement gouverné l'églife d'Utrecht, & les autres églifes des ProvincesUnies, où il ne fe trouvoit pas d'évêques, & ces prélats fe qualifioient quelquefois archevêques d'Utrecht, quelquefois fe contentoient de leur titre d'évêques in partibus, pour ne pas donner d'ombrage au fouverain. Dans ces dernieres années le fouverain a toléré que les chanoines catholiques de la Métropole, qui foutiennent avoir toujours fubfisté, fisfent l'élection d'un archevêque, fuivant leur ancien droit ; mais le pape a refufé d'approuver les différentes élections qu'ils ont faites, prétendant que l'archevêché étoit fupprimé, & qu'il n'appartenoit plus qu'à lui feul de difpofer du gouvernement fpirituel de l'églife d'Utrecht. Ces contestations ont occafionné une efpéce de fchifme parmi les catholiques des fept ProvincesUnies. Les archevêques d'Utrecht, élus par les chanoines de la Métropole, fe font fait facrer, indépendamment de l'approbation du pape, & ont gouverné une partie des peuples qui les ont reconnus, tandis que les Ministres du pape, à Cologne & à Bruxelles, ont pris foin de la partie du peuple qui n'a pas reconnu les archevêques.

Les états ont appliqué à divers ufages les revenus de l'archevêché, qui fe trouvoient dans l'étendue de la feigneurie d'Utrecht; mais les Prébendes des chapitres de l'églife Métropolitaine, & de celle de Sainte Marie, se vendent à vie à des chanoines ou prébendés laïques, qui ne font aucune fonction eccléfiastique, qui font ordinairement protestans, & qui repréfentent l'ordre du clergé aux asfemblées des états de la Province.

De l'ancien nom Trajectum on a fait Trech, & on nommoit encore cette ville Trecht fur la fin du treiziéme fiécle, comme on le voit par l'historien Froisfart. Pour distinguer néanmoins cette ville de celle de Maestricht, nommée Trajectum Superius, on appella l'autre Trajectum Rheni, Trajectum Inferius, & Ulterius Trajectum, comme on le voit par la Chronique de Saint Tron; & de Ulterius Trajectum, on a fait Ultrajectum, d'où eft venu le mot d'Utrecht.

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Cette ville eft de figure ovale, & fon circuit peut avoir autour de cinq quarts de lieue. Elle a quatre gros fauxbourgs & de très-belles promenades dans fes environs. Mais, quoiqu'elle foit munie de quelques bastions & demi-lunes elle n'eft pas forte. L'empereur Charles V, y fit bâtir en 1529, un château qu'on nomma Vrebourg, ou château de paix. Ce prince célébra en 1546 un chapitre de la toifon d'Or dans l'églife Cathédrale. Cette églife Cathédrale, autrement le dôme, fut bâtie, à ce qu'on prétend, en 1630, par le roi Dagobert I, & on ajoute que S. Willebrord y établit une abbaye de religieux. Elle devint enfuite Cathédrale, & fut rebâtie par Adelbolde dix-neuvieme évêque. Henri de Vianen, trente-huitiéme évêque, commença en 1224 à la rebâtir, & à la mettre dans l'état où on la voit préfentement. Ses fuccesfeurs travaillerent à l'embellir, & elle eft d'une magnifique ftructure. On voit encore dans le choeur de cette église les armoiries des anciens chanoines. Ils étoient au nombre de quarante. Au bas de l'entrée de cette églife, il y a une fort belle tour, qui fut bâtie en 1321, par Fréderic de Syrch, quarante-troifieme evêque. Elle a trois cens quatre-vingthuit pieds de hauteur. Comme tout le pays eft plat, on peut distinguer de cette tour dans un tems ferain quinze ou feize villes de la Hollande. Le 1 Août 1674.

après midi, un vent furieux renverfa les nefs de l'églife, fans endommager la tour.

Outre la cathédrale, il y avoit quatre collégiales. La principale étoit S. Sauveur, bâtie par S. Boniface. L'empereur y étoit chanoine honoraire. Cette églife fe glorifioit d'avoir eu pour prevôts deux Papes, Pierre Roger, qui fut élu en 1370, fous le nom de Grégoire XI, & Adrien VI, élu en 1522. Cette églife fut détruite en 1587, pour élargir les rues voifines; & les chanoines protestans commencerent à tenir leurs asfemblées dans l'abbaye de S. Paul à Utrecht. L'églife collégiale de Notr-Dame bâtie en 1076 par l'évêque Conrad. Celle de S. Pierre fut bâtie vers l'an 1045, par Bernulphe trentieme évêque. Celle de S. Jean-Baptiste, auffi fondée par l'évêque Bernulphe. On y voit une belle bibliothéque publi que ornée de plufieurs manufcrits tirés des églifes & monasteres catholiques : elle occupe le chœur de l'églife.

Il y a dans Utrecht deux grands marchés : l'un pour les provifions de bouche, à côté du grand canal; l'autre pour le bétail vers l'église collégiale de la Sainte Vierge, qui eft préfentement à l'ufage des Anglois. Il n'y eft plus rien resté depuis le tems des catholiques que quelques beaux tableaux de la Sainte Vierge, & un autel dans un coin de la Nef. On y fait remarquer aux étrangers un de fes pilliers, qui n'ayant pû être bâti fur des pilotis, fut fondé fur des peaux de bœufs, comme cela paroît par les deux vers fuivans écrits fur ce même pilier :

Accipe Posteritas quod per tua fæcula narres:
Taurinis cutibus fundo folidata Columna eft.

On remarque encore à Utrecht, outre les églifes collégiales, quatre paroisfes; Notre-Dame la petite, communément appellée de Buur-Kerck; S. Jacques, S. Nicolas & Sainte Gertrude deux commanderies, l'une des chevaliers de l'ordre Teutonique, dans l'églife de S. Nicolas, & celui qui en étoit pourvû étoit grand-commandeur, & avoit fous lui douze commanderies: l'autre étoit une commanderie des chevaliers de Malte, dans l'église de Sainte Catherine. Il y avoit deux abbayes, l'une de religieux de l'ordre de S. Benoît, appellée S. Paul, & fondée vers l'an 998, auprès d'Amersfort, par l'évêque Ansfride, puis transférée à Utrecht en 1054, par Bernulphe trentieme évêque : l'autre de religieufes, de l'ordre de Citeaux, appellée S. Servais, ou TenDaele, & fondée vers l'an 1233, par Willebrand d'Oldenbourg, trente-cinquieme évêque. Il y avoit en outre, plufieurs autres maisons religieuses, tant d'hommes que de filles.

Ceux qui ont écrit la vie de S. Villebrord_parlent d'un concile tenu à Utrecht, vers l'an 697. L'empereur Henri V, finit fes jours dans cette ville en 1125, & l'empereur Conrad II, dit le Salique, mourut aux environs l'an 1039.

Le confeil provincial, où fe rapportent toutes les affaires de la province, fe tient à Utrecht, dans l'ancienne abbaye de faint Paul. Il eft compofé d'un préfident, d'un greffier, &c. Le magistrat de la ville, eft compofé d'un grand-baillif, de deux bourgmestres, de douze échevins, d'un tréforier, d'un intendant des édifices, d'un préfident, de trois commisfaires des finances, & d'un fénateur. Il est renouvellé tous les ans, le 12 d'Octobre, & tient fes asfemblées à la maifon de ville, qui eft un fort bel hôtel. C'eft où fe tint le célebre congrès de paix, qui termina la guerre occafionnée par la fuccesfion des royaumes d'Efpagne, après la mort du roi Charles II. On y commença, le 29 de Janvier 1712, les premieres conférences, & la paix fut conclue, le 11 d'Avril 1713, entre la France, l'Angleterre, le Portugal, la Prusfe, la Savoye & la Hollande: entre l'Espagne & l'Angleterre, le 13 de Juillet de la même année, & entre l'Espagne & la Hollande, le 26 de Juin 1714.

Les états de la province érigerent à Utrecht, le 16 de Mars 1636, une univerfité, qui eft devenue célebre, particulierement pour le droit.

Les François fe rendirent maîtres d'Utrecht en

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