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tre-vingt milles de longueur, pour empêcher les peuples sauvages du Nord de se jetter sur les sujets des Romains. Cette muraille ou ce retranchement tenoit toute la largeur de l'Isle, depuis une mer jusqu'à l'autre; c'est-à-dire, depuis le bord de la Tyne, au voisinage de New-Castle, jusqu'au bord de l'Eden, près de Carlisle, dans le Cumberland, & de Carlisle jusqu'à la mer. L'auteur des délices dela Grand-Breragne, p. 1140, dit: l'historien qui nous apprend cette circonstance, ne marque pas en quel endroit étoit cette muraille; mais les Ecossois ne doutent nullement que ce ne fût entre les golfes de Glotta & de Bodotria, dans les mêmes endroits où Agricola avoit mis des garnisons quarante ans auparavant; & ils sont perfuadés que c'est la même muraille, dont il reste des vestiges affez confiderables, entre les golfes dont il vient d'être parlé, qui font ceux de la Cluyd & du Forth. Mais n'en déplaise à cet auteur, & même aux Ecoffois, il paroît que c'est le mur de Severe, qui doit être placé entre ces deux golfes, & non celui d'Adrien; car Spartien, in Hadriani vita, C. II. dit positivement que le mur de Severe fut bâti bien loin au-delà de celui d'Adrien. D'ailleurs, fi le mur de ce dernier avoit été entre les golfes de Cluyd & de Forth, il n'auroit pas eu quatre-vingt mille pas de longueur, mais seulement trente deux mille, mesure qu'Aurelius Victor epitom. hist. Augustæ, & Eutrope, in Severo, 1.7, c. 19, donnent au mur de Severe. Quoiqu'il en soit, les restes de ce grand & merveilleux ouvrage font voir qu'il étoit digne véritablement de la puissance des Romains. D'abord Adrien ne le fit faire que de gazon; mais dans la suite on l'a bâti de gros quartiers de pierre. Cette muraille étoit haute de quinze pieds, & en quelques endroits large de neuf, comme on le peut encore voir par les débris qui en restent. Elle comprenoit un espace d'environ cent mille de longueur à travers des plaines, des vallées, des montagnes & des forêts: de forte qu'elle devoit avoir coûté des peines & des dépenses infinies. Elle étoit flanquée de tours, à la distance de mille pas, les unes des autres; & tout du long on avoit bâti une infinité de bourgs & de châteaux. Les Anglois l'appellent the Picts wall, c'est-à-dire la muraille des Pictes. A Walvic, que l'on croit être l'ancienne Gallana, on voit des vestiges d'anciennes fortifications, & par ziculierement les ruines d'une grande fortereffe. Près de cet endroit la Tyne coupe la muraille, passant par une voûte qu'on eut soin d'y construire, & à quelque distance de la muraille les deux Tynes se joignent, pour ne faire plus qu'une feule riviere.

VALLUM SEVERI. L'empereur Sévere étant aussi passé dans la Grande-Bretagne avec ses deux fils, environ l'an deux cent sept de Jesus-Christ, repoussa les Calédoniens; & pour les empêcher de revenir dans la province des Romains, il fit élever une muraille qui tenoit toute la largeur de l'isle, d'une mer à l'autre, entre les golfes de Glotta & de Bodotria, aujourd'hui les golfes de Cluyd & de Forth. Cette muraille, ou plutôt ce retranchement, puisque Spartien & les autres auteurs anciens lui donnent le nom VALLUM, fut apparemment forcée par les Calédoniens; car sous l'empire de Dioclétien, Caraufius, qui dans la suite se fit proclamer empereur, dépouilla les Calédoniens de leurs terres, & alla rétablir les bornes de l'empire Romain entre les golfes de la Cluyd & du Forth; & foixante ans après, ou environ, Théodose, pere de l'empereur Théodose Le Grand, réduisit en forme de province tout le pays qui est entre l'Angleterre & les deux golfes en question. Il l'appella Valentia, du nom de l'empereur; & pour en affurer la poffeffion aux Romains, il rétablit la muraille de l'empereur Sévere entre les mêmes golfes. Ce pays eft la meilleure partie de l'Ecoffe: aussi cette invasion nouvelle irrita tellement les Calédoniens, qu'ils ne cesserent de harceler les Romains & les Bretons leurs sujets. Tant que l'empire Romain eut assez de force pour se soutenir, les efforts des Calédoniens furent inutiles; mais d'abord qu'il vint à chanceler, ces peuples franchirent la barriere qu'on leur avoit opposée, & firent de grands

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ravages dans la province des Romains; de forte que ceux-ci bâtirent de pierre le mur d'Adrien, & abandonerent à l'ennemi la Province Valentia. Voyez l'article précedent.

On apperçoit encore aujourd'hui desrestes de cette muraille, appellée communément la muraille de Sévere, & on en voit le commencement entre Abercorn & Queensberry, dans le voisinage d'Edimbourg. Elle paroît derriere Abercorn, & s'étendoit de là vers l'occident par les provinces de Sterling & de Lenox, jusqu'au golfe de la Cluyd: il en reste encore des veftiges en plusieurs endroits; & les habitans l'appellent Grames-Dik. Elle coupoit le Kelwin, près de Bridstoun, & s'avançoit de là droit à l'occident l'espace de neuf à dix milles, jusqu'à Kilpatrick, sur la Cluyd. Elle étoit bordée d'un foffé à fond de cuve, qu'on avoit tiré tout du long sur le côté du Nord. Les Romains s'étoient contentés de la pousfer jusqu'à Kilpatrick, parce qu'en cet endroit le canal de la Cluyd pouvoit bit servir d'un affez bon rempart, ayant un mille de largeur. * Délices de la Gr, Br. p. 1214.& fuiv.

CONIS

VALLUM-STILICONIS, ou MURUS-STILIONIS, nom d'une muraille , ou d'un retranchement, qu'on croit que Stilicon fit tirer dans la Grande-Bretagne, le long du rivage, dans un espace d'environ quatre milles, depuis l'embouchure du Darwent, jusqu'à celle de l'Élne, pour défendre ces côtes, contre les irruptions des Scots ou Ecoffois, qui fortoient de l'Irlande, pour se jetter fur ce pays-là. On rapporte à ce sujet ces vers de Claudien, où il fait parler la Grande-Bretagne en ces termes:

Me quoque vincis pereuntem Gentibus...
Munivit Stilico, totam cum Scotus Hibernam
Movit, & infesto spumavit remige Thetis.

En effet, on voit encore dans ce quartier quelques pans de murailles anciennes.

VALMONT, bourg de France, dans la Normandie, au pays de Caux, avec château, châtellenie, haute justice & abbaye. Ce bourg est situé sur une riviere de son même nom, à dix lieues de Rouen, au nord-ouest, entre le Havre & faint Valeri. C'est le titre d'une grande & riche seigneurie. Le château, élevé sur la croupe d'une montagne, eft grand, trèsbien bâti, flanqué de fix grosses, logeables, & hautes tours, avec fosses & pont-levis. Au-dedans il y a une cour, de grands bâtimens logeables, dont la façade du fond, portée sur un corridor, est ornée de de différens écuffons, au milieu desquels on voit celui de la Salamandre du roi François I, avec des FF. & des HH. On y trouve une belle chapelle. Une agréable avenue d'arbres, plantés sur la côte, se termine à ce château assis près d'un bois. L'abbaye des grands Bénédictins de Valmont, où il n'y a plus que trois religieux, fut fondée en 1161. ou 1169, par Nicolas d'Estouteville. Le chœur de fon église, dédiée à Notre-Dame, est beau & bien orne; mais la nef n'a rien que de commun. La croisée du milieu de cette église, & la chapelle de la Vierge, derriere le chœur, font affez propres. Le bourg, l'abbaye, & l'église paroissiale, qui est sous l'invocation de NotreDame, font fort refferrés entre deux côtes couvertes de bois. On y tient marché le mercredi, & deux Foires par année; l'une à la faint Jacques, & l'autre à la faint Nicolas. Le commerce des habitans confiste en toiles; & la petite riviere qui coule par le bourg, y fait tourner deux moulins. * Corn. Dict. fur des mém. dresses sur les lieux en 1703.

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Cette petite riviere a sa source à un demi quart de lieue au-dessus de l'abbaye, au pied d'une côte couverte d'un bois, un peu au-dessous de la petite église paroissiale de saint Ouen au Bosc, & arrose les paroisses de Roumesnil, Bec-Cauchois, Vast-Crist Colville, faint Valeri & faint Benoît. Au-dessus de faint Valeri, elle reçoit une autre riviere, qui a fa source très-abondante au pied de l'église paroissiale du Bec de Mortagne, & qui prend ensuite son cours par les paroisses de Bigneville, Memoulins, Granceville & Saint-Ouen; & après que cette riviere s'eft: mêlée à celle de Valmont; ces deux rivieres, qui n'en font plus qu'une, entrent dans le gros bourg de Fescamp, qu'elles traversent, aussi-bien que le marais, qni est au-dessous, avant que de paffer par les écluses de la chauffée du port, au sortir duquel elles vont se décharger dans la mer.

VALMONTONE, bourg d'Italie, dans la campagne de Rome , avec château. Il est bâti sur une montagne, à sept milles au midi de Palestrine. Quelques-uns ont cru que c'étoit la Labicum des anciens; mais j'aime mieux croire, avec Holstenius, que c'est la Colonna. * Magin, carte dela campagne de Rome. VALNA, Ou VAENA, ville d'Espagne, au royaude Cordoue, au midi du Guadalquivir, dans le voifinage de la commanderie de Porcunna. Cette ville, peu considérable, quoiqu'assez grande, appartient aux ducs de Sexi. Elle est bâtie sur une haute montagne. A un quart de lieue de Valna, on voit une très-belle forêt plantée de citronniers, d'orangers, de datiers & d'oliviers. Comme des voyageurs Allemands passoient autrefois par cette ville, les habitans ayant appris de quelle nation ils étoient, allerent courant après eux, & criant qu'ils feroient rencherir le vin. Bandrand croit que Valna a été appellée Ulia, par les anciens. * Délices d'Espagne, p. 411.

VALOGNE, ou VALOGNES, ville de France, dans la basse Normandie, au diocèse de Coutances, fur un petit ruisseau, à trois lieues de la mer. Ce lieu, qu'on appelle en latin Valoniæ, dit de Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 79, n'est pas fort_ancien, & fon origine est très-incertaine. Cependant Piganiol de la Force, assure dans sa description de la France, t. 5, p. 416, qu'on dit qu'elle a été bâtie fur les ruines de l'ancienne ville d'Alauna, & ajoute qu'on y voit encore les vestiges d'un grand amphithéâtre, & ceux de plusieurs bains publics. Valogne avoit un château, ou une forteresse qui fut démolie en 1689. Il y a deux paroisses dans cette ville, & plusieurs jurisdictions. On y trouve bailliage, vicomté, mairie, fénéchauffée, fiége des traites, & maîtrises des eaux & forêts. La collégiale de cette ville se nomme faint Malo, & est un chapitre assez diftingué. Le couvent des Cordeliers est remarquable à caufe du tombeau de Louis de Bourbon, comte de Roussillon, amiral de France. On voit encore dans cette ville un couvent de Capucins, une abbaye de Bénédictines, un hôpital général, ou Hôtel-Dieu, d'ancienne fondation, & un féminaire.

Le commerce de l'élection de Valogne est aujourd'hui très-peu de chose. Il y avoit autrefois dans cette ville une manufacture de draps, & on y trafiquoit même plusieurs autres marchandises; mais les marchands ayant été surchargés de taille, se sont presque tous retirés ailleurs, & le commerce est tombé.

1. VALOIRE, abbaye de France, dans la Picardie. Cette abbaye, qui est de l'ordre de Citeaux, fut fondée par Guy, comte de Ponthieu, en 1138. Quatre ans après les religieux furent transférés à Balance, d'où ils font venus s'établir à Valoire sur l'Authie. Jeanne, reine de castille, de Toléde & de Léon, été enterrée dans cette ahbaye.

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2. VALOIRE, vallée de France, dans le Dauphiné, en latin Vallis aurea. Le nom de vallée d'or lui a été donné à cause de sa grande fertilité. Elle s'étend d'orient en occident, du côté du Rhône, quatre lieues plus bas que la ville de Vienne.

1. VALOIS, pays de France, dans la Picardie, mais dans le gouvernement militaire de l'isle de France. Il est borné au nord, par le Soiffonnois, à l'orient par la champagne, au midi par la Brie, & par l'isle de France, & à l'occident par le Beauvoisis. Ce pays de Valois, autrefois comté, & aujourd'hui duché, ne s'appelloit pas en latin Comitatus Valefienfis, comme le nomment les modernes, mais Comitatus Vadenfis, à cause d'un lieu ou château nommé Vadum, en françois , où demeuroient ses comtes, & qui est situé entre Crespy & Villers-Cotteretz. Le comté de Valois a eu toujours ses seigneurs depuis le dixieme fiecle; & étant tombé en quenouille, il vint au comte de Vermandois, dont la fille épousa Hugues, fils de Henri I, roi de France.

Cent ans après, ces comtés de Vermandois & de Valois étant encore tombés en quenouille, Elifabeth épousa Philippe d'Alface, comte de Flandre, qui n'ayant pas eu d'enfans de cette princeffe, ces comtés furent réunis à la couronne par Philippe Auguste. Le roi Philippe le Hardi donna ce comté en partage à fon fils Charles, pere de Philippe VI, dit de Valois, qui réunit son patrimoine à la couronne. Aujourd'hui le duché de Valois est possédé par la maison d'Orléans, Monfieur, frere unique du roi Louis XIV, l'ayant eu en apanage. Le Valois est un pays assez uni, ilabonde en grains; mais il a principalement beaucoup de bois & de belles forêts. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 21.

2. VALOIS, Valefiæ, bourgade du duché de Lorraine, au diocèse de Toul. C'est un anexe de Mattexey. Son église est sous le titre de faint Léonard. Il y a une chapelle fous le nom de Sainte Croix, & un hermitage, fous l'invocation de sainte Barbe.

3. VALOIS, (les trois) tres Valefii: ce font trois hameaux du Duché de Lorraine, au diocèse de Toul, office de Darney. Ces trois hameaux forment une paroisse, dont l'église est dédiée à faint Michel. Le chapitre de Remiremont est patron de la cure, qui se donne au concours. Le curé a toute la menue dixme, & un tiers de la groffe. Le chapitre a le reste. Le hameau du Pont dépend de cette paroisse.

1. VALON, fleuve de la Mauritanie Tingitane: Ptolomée, 1. 3, c. 1, place fon embouchure entre les villes Tingis & Exilissa, c'est-à-dire, environ au milieu de la côte du détroit de Gibraltar.

2. VALON, bourg de France, dans le bas Languedoc, diocèse de Viviers.

VALONE, (la) ville de l'empire Turc, dans l'Albanie, avec un château & un grand port ou golfe, près des montagnes de la Chimere. Elle fut prise en 1690. par les Vénitiens, qui l'abandonnerent quel que temps après, & ruinerent ses deux châteaux, qui servoient de défense au petit golfe de cette ville. La Valone est à soixante & dix milles d'Otrante, vers l'Orient; & elle a un archevêque grec. On croit que c'est l'Aulon, dont parle Ptolomée, 1. 3, с. 13.

VALPARAYSO, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, en Espagne, dans le royaume de Léon, au diocèse de Zamora.

VALPARISSO, ou VALPARAISO, bourgade, ou ville de l'Amérique méridionale, au Chili, fur la côte de la mer du sud, dans une coulée assez petite, avec un port célebre.

Le pere Feuillée parle ainsi de Valparisso: cette ville est située dans un vallon au fond d'un golfe, & au pied de hautes montagnes, qui contribuent aux grandes chaleurs qu'on y reffent. Elle est divisée en haute & baffe ville; la basse est sur le bord de la mer, où l'on voit plusieurs magasins qui fervent à renfermer toutes les denrées qu'on apporte du dedans des terres, pour en charger les navires, qui viennent de Lima, & d'autres endroits de la côte, & pour y décharger les marchandises qu'on y transporte de Lima, qui con fistent en toiles, étoffes, & plusieurs autres chofes qu'on y transporte d'Europe à Porto-Bello, & qu'on fait paffer fur des mules par terre à Panama, où les vaisseaux de Lima les vont prendre. Ces vaisseaux les distribuent dans tous les ports du Pérou & du Chily, ce qui est nécessaire à ceux qui habitent dans les terres, n'ayant chez eux ni toile, ni foie, etant défendu, sous peine de la vie, de semer ni chanvre, ni lin, ni planter de mûriers: défense qu'ont fait les Rois d'Espagne pour afsujettir ces peuples; car s'ils avoient tout ce qui leur est nécessaire à la vie, ils pourroient facilement se révolter, & fecouer le joug. Vers le milieu de la basse ville, on voit un couvent d'Augustins, & deux petites rivieres, qui descendent des montagnes : les eaux en font excellentes ; leur équilibre avec mon aréometre, dit Frefier, étoit dedeux onces, trois drag. dix-sept grains, poids des meilleures eaux. Dans la haute ville est la paroiffe, desservie par quelques prêtres. A l'extrémité de là ville, du côté de l'est, on voit le couvent des religieux de l'ordre de S. François, dont l'église est affez belle. Les habitans de la ville ne font pas riches,

& le commerce leur est d'un grand secours pour les besoins de la vie. De cent cinquante familles qu'il Peut y avoir, à peine s'en trouve-t-il trente de blancs; le reste n'est que de noirs, de mulâtres & de métifs.

François Dracq, Anglois de nation, dit dans son voyage autour du monde, qu'étant entré dans la mer du sud, il aborda premierement à Vilparisso, où il surprit un navire Espagnol chargé de riches marchandises, parmi lesquelles il trouva, dit-on, douze mille cinq cens liv. d'or de Baldivia. Ses soldats y brûlerent dix à douze maisons, & un chapelle, que les premiers fondateurs de cette ville y avoient bâtie. Elle essuiale même malheur quelque-temps après; George Spilbergue, vice-amiral de la flotte des Provinces-Unies, étant entré dans la baie de Valparisso, où il ne trouva qu'un seul navire, les habitans eux-mêmes y mirent le feu, ainsi qu'à leurs cabanes qu'ils avoient nouvellement construites, & fe retirerent dans les campa

gnes.

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Pour entrer dans le PORT DE VALPARISSO, il faut, en doublant la pointe de ce nom, ranger de près une baffe, qui se fait appercevoir en dedans, à demicablure de terre, afin de gagner au vent; cette basse est fort saine; car un vaisseau Espagnol en approche à la longueur d'une chaloupe près, sans toucher. Lorfqu'on s'en éloigne trop, on est obligé de louvoyer long-temps pour gagner le mouillage. En donnant fond avant la pointe de Valpariffo, , au nord-ouest quart de nord, la batterie blanche à l'ouest-sud-ouefst, & le cap de Concon, au nord quart de nord-est, on a vingt-sept braffes d'eau, fond de vase grise, tirant fur la couleur d'olive. Les vaisseaux Espagnols, qui chargent ou déchargent à Valpariffo, se mettent ordinairement si près de terre, qu'ils ont trois ancres à sec, amarrées à des pierres, ou à des corps morts: & à cette distance, ils ont encore huit à dix brasses d'eau. Cette maniere de mouiller est très - bonne, parce qu'en été, régulierement tous les jours, il vient sur le midi des bises de sud-ouest, & de fud, fi forres, qu'elles font dérader les meilleures ancres. Il faut néanmoins prendre garde à une basse, qui est à une cablure de terre, affez près de la batterie qu'on appelle Castillo-Blanco, fur laquelle il n'y a que treize à quatorze pieds d'eau de basse mer, outre que la mer marne jusqu'à fix ou sept pieds. Au reste la baie est fort saine: on peut louvoyer & mouiller par-tout de puis cinquante brasses jusqu'à huit. Il faut seulement prendre garde en portant la bordée du côté des Siete Hermanas, c'est-à-dire, de l'est, de ne pas s'approcher de terre plus de deux cablures & demie, visà-vis une coulée traversée par un grand chemin rougeâtre; il y a dans cet endroit une basse sur laquelle il ne reste que deux braffes & demie d'eau. On ne mouille ordinairement que dans le coin de la rade, qui est au-devant de la forteresse, pour la commodité du commerce, & pour la sûreté des navires. Cette rade ne vaut rien du tout, en hyver, parce que les vents du nord, qui entrent sans résistance par l'ouverture, y rendent la mer si mâle, qu'on y a vu quelquefois des navires jettés à la côte. Les vents de sud n'y font guere moins forts en été ; mais comme ils vient par-dessus les terres, il n'y a point de mer, & en cas qu'ils faffent dérader les navires, ils ne les jetzent qu'au large.

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Il y a dans la forteresse un gouverneur d'armes; c'est ainsi qu'on diftingue cet officier du président du Chili, qu'on appelle simplement gouverneur. Quoique le gouverneur d'armes releve du président, il ne le reconnoit que sous le nom de capitaine général du Chili. Le fort qu'il commande est de peu de conféquence foit pour être mal fait, foit parce que la rade qu'il défend est voisine d'autres anses, qui ont les mêmes commodités que celle-ci. Telle est celle de Quintero, qui est sans défense, & n'en est éloignée que de cinq lieues. Il est vrai que celle de Valparisso, comme la plus près de la capitale, est aussi la plus fréquentée du Chili; & c'est pour cette raison qu'on a voulu la mettre à couvert des infultes des Anglois & des Hollandois, qui ont souvent fait des courses far ces côtes. Autrefois il n'y avoit qu'une petite batterie à fleur d'eau, mais depuis environ cinquante

ans', on a bâti la grande forteresse, au pied de la haute montagne. Elle est située sur une éminence de moyenne hauteur, coupée vers le sud-est & le nordest, par deux coulées qui forment deux foffés naturels de vingt à vingt-cinq toises de profondeur, abaifsée presqu'au milieu de la mer: aussi est-elle tout-à fait séparée des éminences voisines, qui font un peuplus hautes. Du côté de la mer, elle est naturellement escarpée a n'y pouvoir monter que très-difficilement, & du côté de la terre, ou de la haute montagne, elle est défendue par un foffé, qui traverse d'une coulée à l'autre, & retranche ainsi l'enceinte de la for tereffe, approchant un peu du carré. La fituation du terrein n'a pas permis qu'on y fit une fortification réguliere: ce ne font proprement que des murs de retranchement, qui suivent le contour de la hauteur, quinese flanquent que peu, & souvent point du tout. Sur le milieu du pan, qui est au-deffus de la bourgade, il y a un petit redan de sept toises de face avec la guérite. Le côté opposé, qui est au-dessus de la coulée faint Augustin, n'est défendu que par le flanc d'un demi-bastion, qui fait un angle mort, & done la face tire une défense trop oblique. Le côté de la montagne est composé d'une courtine de vingt-fix toises, & de deux demi-bastions de vingt toises de face, & d'onze de flanc; de forte que la ligne de défense n'est que de quarante-fix toises. Toute cette partie est bâtie de briques, & élevée de ving-cing pieds de haut, sur une berme. La profondeur du fosse est d'environ dix pieds, & fa largeur de trois toises vers les angles saillans, d'où il tire sa défense à l'angle de l'épaule. Il est creusé dans du rocher pourri, que l'on a un peu escarpé aux deux bouts pour le rendre inaccessible par les coulées. Les parapets n'ont que deux pieds & demi d'épaisseur; & le reste du contour de la place n'est que d'une maçonnerie de moilon aussi foible. Il n'y a de rempart que du côté de terre pour couvrir la forteresse, & l'empêcher d'être vue de la montagne, qui s'éleve en pente douce; mais malheureusement les flancs sont batus à revers: la courtine & les faces, en enfilades, par les éminences voisines, à la portée du mousquet; de forte qu'il est très-aisé de les rendre inutiles. Au pied du haue fort joignant la bourgade, est une batterie de neuf piéces de canon, élevée de treize, sur un quai de même hauteur, d'où l'on peut le battre, mouillage à fleur d'eau; mais outre qu'elle ne tire aucune défense par son plan, elle eft foudroyée de tous les environs. On l'appelle Castillo-Blanco, parce qu'on l'a blanchie pour la faire voir de loin. Derriere cette batterie, font la porte, l'escalier & la rampe, qui conduit de la bourgade à la forteresse, par un chemin couvert d'un pan de mur, & plus haut par un boyau, dont l'épaulement ne couvre point la porte du corps de la place, qu'on découvre entiérement de la rade. Du côté de la montagne, au milieu de la courtine est une autre porte, où faute de pontlevis & dormant on monte en grimpant du foffé. C'est par-là qu'on fait passer le canal, qui conduir l'eau qu'on tire de la coulée de faint Augustin, pour le haut fort. On peut le couper facilement, & la garnison ne pourroit en avoir d'autre que celle d'un ruifseau qui coule, du fond de la coulée de faint François, par le milieu de la bourgade. On voit par-là combien peu feroit redoutable la forteresse de Valparisso, dès qu'on auroit mis pied à rerre, comme on le peut faire de beau temps à cette plage, qui eft au fond de la rade, dans le lieu nommé l'Almendrad, où l'artillerie ne peut presque point incommoder.

Sur la batterie basse, il y a neuf piéces de canon de fonte, à dix-huit livres de balle, poids d'Espagne, & il n'y en a que deux qui puiffent battre à l'embarquement de l'Almendrad qui en est éloigné de près de demi-lieue. Sur le haut fort il y en a cinq de fix à douze livres de balle, & deux petits obus, qui font en tout seize piéces de fonte.

Selon le capitaine Woodes Rogers, dans son voyage autour du monde, tome 2. fupplément, page 67 on peut compter dix lieues du pont de Concon à celui de Valparisso. Dans le premier, on trouve un banc fur lequel la mer brife ; & pour y entrer, on

doit

:

doit courir entre ce banc & la pointe qu'il faut ranger de près. Du port de Quintero à celui de Valpariffo, il y a cinq lieues cours fud-est. Le dernier se trouve au fud-eft quart à l'est de la pointe de la couronne, & à trois lieues au sud de la riviere de Chili. Entre Quintero & cette riviere il y a un bas-fond. Le royaume de Chili commence à cette hauteur. De la riviere de Chili au port de Valparisso ou de San-Jago, qui est sous le 33. d. de lat. mérid., il y a deux lieues. Dans cette route on voit trois éminences, & au milieu la riviere de Minas ou de Margamorga. La jonction de la derniere éminence, avec la terre au-dessus du vent, forme le port de Valparisso, où l'on voit une ouverture & un petit rivage élevé. Il en fort une pointe pierreuse, derriere laquelle on peut mouiller tout auprès du petit rivage. De ce port, à la pointe de lacouronne, il y a deux lieues, cours ouest sud-ouest, avec un banc dont il faut s'éloigner à quelque dis rance; mais la rade est bonne près de la pointe, qui, court sud-est avec Coquimbo, Capiapo, & le cap Morin.

On voit au fond de la baie, à une petite lieue de la ville, une petite plaine & quelques maisons de cam pagne embellies de très-beaux jardins, dans lesquels on trouve toutes fortes d'herbages potageres, & quantité de fruits. Ce que j'y admirai le plus fut la groffeur des coins; il n'y a point de tête d'homme, quelque grosse qu'elle foit, qui puisse les égaler; &, ce qui me furprit davantage, fut le peu de cas qu'en font ces peuples, les laissant pourrir à terre sans se donner la peine de les ramasser.

VALPUESTA, bourg d'Espagne, dans la vieille Castille. Il y a une collégiale: elle a été épiscopale; son évêché fut transferé à Burgos.

VALREAS, ou VAUREAS, petite ville de France dans le comtat Venescin, au nord-ouest de Nions, & l'une des dépendances du pape; cette petite ville est la plus considérable partie du comtat qui confine avec le Dauphiné. Elle est aussi le fiége du Juge du même quartier, dont il y a appel au Juge supérieur de Carpentras. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 380.

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VALROMEY, pays de France, dans le Bugey, entre les mandemens de Seyffel & de Roffillon. Il n'a que dix-huit paroisses, dont Château-Neuf est la plus confidérable. On prétend que l'étymologie de fon nom vient des cytoyens Romains, qu'on y exiloit. Ce pays eft mis par le traité de Lyon de l'an 1601, entre les pays cédés à la France, en échange du marquisat de Salusses.

Les comtes de Savoie en furent propriétaires dès qu'ils commencerent à s'étendre dans le Bugey: ils 1'aliénerent, & le donnerent en fief au seigneur de Beaujeu, qui leur en fit hommage. Louis, seigneur de Beaujeu, céda le Valromey à Amédée IV, comte de Savoie. Les successeurs de ce prince en jouirent jusqu'à l'an 1582. Ce fut dans ce temps-là que Charles Emmanuel, duc de Savoie, le donna en échange de Rivoli, en Piémont, à Renée de Savoie, marquise de Beaugé, femme du seigneur d'Urfé en Forez. C'est ainsi que Château-Neuf & la seigneurie utile du Valromey vinrent à cette maison. Louis XIII. érigea l'an 1612, cette terre en marquisat de Valromey, en faveur d'Honorée d'Urfé; mais, après sa mort, , le fieur Zamet saisit réellement cette terre; & se l'étant fait ajuger, & à la veuve du marquis d'Urfé, qui étoient créanciers du défunt, Jean-Claude de Levis, marquis de Château-Morand, comme héritier de la marquised'Urfé, & fubrogé aux droits du sieur Zamet, prit poffeffion de ce marquisat

côté du ruifíeau. L'eau de la Marie est froide, limpide, aigrelette, & purge par les urines, ce qui fait qu'on l'ordonne pour les chaleurs de reins & pour la gravelle. Elle donne une teinture orange à la noix de galle, & une couleur de vin rouge à la teinture de tournefol. Le fel de tartre la fait revenir dans son premier état. Le sel qu'on en tire par éva poration est nitreux; il fermente avec les acides; on en tire environ vingt-cinq grains d'une chopine d'eau. L'eau de la Marquise eft froide, limpide, & plutôt falée qu'acide. La teinture qu'elle donne à la noix de galle approche affez de celle que lui donne la Marie; mais elle donne la teinture de vin plus paillet à l'eau colorée par le tournefol, & le fel de tartre fait de même revenir la couleur pourprée du tournefol. La résidence est de même nature que celle de la Marie; mais elle est en plus grande quantité. C'eft de cet eau que l'on boit le plus fréquemment, quoique la source en soit très-petite entre des fentes de rocher. L'eau de la faint Jean a moins d'acidité que les autres, & on la tient meilleure pour la poitrine. On trouve en été, fur les rochers des environs de ces fontaines, un fel de même nature que celui qu'on tire par évaporation, mais plus blac & plus fubtil. La Camufe, découverte par un médecin, nomméle Ca mus, est affez approchante de la Marquise, & femble avoir même plus de salure, & point d'acidité. La rouille qui est dans son canal d'écoulement eft plus rougeâtre que celle des autres; aussi a-t-elle un peu plus de résidence que la Marquise. Elle fait les mêmes teintures & changemens avec la noix de galle & la teinture de tournesol que la Marquife. Comme elle a plus d'élevation, elle n'est point exposée au débordement de la riviere, qui ne peut aller jusquesla. Les sels de ces fontaines, foit le naturel qui se trouve fur les rochers, soit l'artificiel qui se tire par l'évaporation, étant diffsous avec un peu d'eau, font une grande effervescence avec l'esprit de vitriol. Ils ne pétillent point sur les charbons allumés, & ne changent point de couleur; mais jettés dans le syrop violat, ils le rendent fort verd, comme le fel de tartre; & l'esprit de vitriol l'ayant rougi, ces fels lé font revenir verd. La Dominique eft un peu plus avant en montant le côteau. C'est la moins abondante de toutes. Elle est âpre, stiptique, défagréable & pefante à l'estomac; c'est un Jacobin qui en á fait la découverte, & c'est pour cela qu'elle a été nommée la Dominique, La résidence qu'on en tire elt en fort petite quantité; une chopine d'eau n'en pro duit pas plus de quatre ou cinq grains. Cette résidence est grisâtre, & semble un vitriol légérement calciné. La noix de galle donne à l'eau une couleur bleuâtre fort peu foncée. Elle rougit la teinture du tournesol d'un rouge beaucoup plus obscur & plus opâque que les autres; & le fel de tartre a peine à faire revenir cette teinture dans sa couleur de pourpre. Cet eau agit presque uniquement par les vomissemens, ce qui la rend propre à guérir les fiévres intermittentes, les jaunisses, & les embarras des entrailles à ceux qui font robustes, & qui supportent bien le vomissement. Les eaux de Vals font fréquen tées dans les mois de Juin, de Juillet & d'Août. On y eft affez bien logé & affez bien traité; mais le che min jusqu'aux fontaines n'est pas trop beau, & auroit besoin de réparation, aussi-bien que les réservoirs des fontaines. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 210.

2:

2. VALS, Vallis Sti. Petri, vallée du pays des Grifons, dans la ligue baute, où elle fait la troisieme communauté avec la vallée de Lugnitz, qui donne fon nom à la communauté. La vallée de Vals eft presque à moitié chemin de l'une des branches dú Rhin à l'autre. On y trouve les villages suivans:1

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1. VALS, bourg de France, dans le Languedoc, à cinq lieues du Rhône, dans le Vivarais, & près du torrent de la Volane, au fond d'un vallon. Ce petit bourg, qui eft muré est environné presque de tous côtés de côteaux fertiles en bleds & en vignes. On aborde au Poufin, ou au Teil; & quoique les chemins foient mauvais, les litieres y peuvent aller. Les fontaines minérales font à deux portées du mousquet du bourg, près du tortent. La

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Marie est du côté de Vals; mais la marquise, la St. * Etat & délices de la Suisse, t. 4, p. 16.

Jean, la Camufe & la Dominique font de l'autre

VALSEIN, Vallis-Sana, village du pays des

Tome VI

E

Grifons, dans la ligue des Jurisdictions, & l'une des dépendances de la communauté de Schiers. Ce village situé sur la rive gauche du Lanquart, est le lieu où réside la Régence de la Communauté.

VAL-SERENE, riviere. Voyez VAFERINE. VALSERY, Vallis-Serena, lieu de France, dans la Picardie, élection de Soiffons. Il y a dans ce lieu une abbaye réguliere d'hommes, de l'ordre de Prémontré, située à trois lieues à l'ou-est de la ville de Soiffons. Elle fut fondée en 1122. Le titre abbatial a été fupprimé, & fa manse a été unie à l'évéché de Soiffons.

VALTELINE. Voyez au mot VAL, l'article VAL-TELLINE.

VALTHA, ville de l'Arabie, selon la notice des Dignités de l'Empire, où on lit : Cohors očtova vo luntaria Valthe.

VALU, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département d'Iungning, onziéme Métropole de la province. Elle est de 16 d. 38' plus occidentale que Peking, sous les 27 d. 49' de latitude septentrionale. * Atlas Sinens.

VALVA, montagne de la mauritanie Céfariense: Ptolomée l. 4, c. 2, la marque au nombre des montagnes les plus considérables de la province.

VALVANARA (Notre-Dame) abbaye d'hommes, ordre de saint Benoit, de la congrégation de Valladolid en Espagne, dans la vieille Castille, au diocèse de Calahorra.

VALUENSIS, siege épiscopal d'Italie, selon Ortelius, qui cite le fixieme concile de Constantinople, sous Constantinle grand. Sigonius, de regno Italiæ, le fait fuffragant de l'archevêché de Milan. Il y a dans le recueil des conciles un autre évêque qualifié Valuenfis, ou Pennenfis de la ville Pinna, qui étoit dans le voisinage, & qui dépendoit de l'évêque de Sulmo, aujourd'hui Sulmona, Le mot national VALUENSIS venoit du nom du territoire appellé ager Valua, dans lequel la ville de Sulmo étoit pareillement située.

VALUINUM, BARBINUM, ou BALBINUM. Voyez BABIA. VALVANERA. Voyez au mot VAL, l'article VAL-VANERE.

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VALVERDE. Voyez au mot VAL, l'article VAL-VERDE.

VALVERDE, ou VAL-VERDE, ville de l'amé rique méridionale au Pérou, dans l'audience de Lima. Elle a été ainsi appellée d'une vallée de même nom, plantée de vignes, de fix lieues de longueur, & qui portent du vin en grande abondance. La ville est belle, riche & habitée d'environ cinq cents Espagnols Il y a une grande Eglife, trois monasteres de religieux, & un hôpital. L'air y est serain, & fort sain, & les femmes y font estimées les plus belles du Pérou. Cette ville, qui est éloigné de Lima de 35 lieues, felon Herrera, & de douze de Pisco, a un Lieutenant établi par le roi d'Espagne même, & cette lieutenance est d'un revenu très-confidérable. Valverde a un port sur la mer du fud, à fix lieues de-là, & que les Espagnols appellent Puerto Quemade. C'est où l'on mene le vin qui se recueille dans la vallée d'Yca, qui est jointe à celle de Valverde; on le transporte de-là aux autres provinces, fur-tout à Lima. Au mileu des douze lieues, qui font entre Valverde & Fisco, on trouve plusieurs prairies avec de l'eau pour les bêtes de charge; & ce qui est surprenant, c'est que la riviere qui coupe la valée d'Yca, venant à s'enfler, l'eau de ces prairies diminue & tarit, & au contraire, fi la riviere est fort baffe, l'eau abonde dans ces prairies. * De Laet. Descr. des indes occ. l. 10, c. 25.

1. VAMA, fleuve de l'Inde: Pline, 1.6, c. 18. le met au nombre des fleuves navigables, qui se jettoient dans le Gange. Comme aucun des manuscrits qu'a confultés le pere Hardouin, ne connoiffent ce fleuve, au lieu de Canucam vamam, comme portoient les éditions qui l'ont précédé, il a cru devoir de ces deux noms n'en faire qu'un, ou plutôt les supprimer, & leur substituer celui de Condochatem, Κονδοκατη; parce qu'Arien, in Indic. p. 514, donne

un fleuve de ce nom parmi ceux qui se jettent dans le Gange, & dont Pline fait mention.

2. VAMA, ville del'Espagne Bétique: Ptolomée, 1. 2, c. 4, la donne aux peuples appellés Batic. Celtici.

VAMACURES, peuples de l'Afrique propre, felon Pline, 1.5, c. 4. Peut-être, dit le pere Hardouin, sont-ce les mêmes peuples que Ptolomée 1.4, c. 2, appelle Astacures, ou les Machufii, qu'il place dans la partie orientale de la Mauritanie Céfarienfe, ou les Machures qu'il met à peu près dans le même quartier. Il y avoit un fiége épiscopal, dont l'évêque Caffianus est nommé dans la conférence de Carthage, ainsi que Donatus, évêque donatiste.

VAMALLENSIS, fiege épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense, selon la notice des évé chés de la province, qui fait mention de Flavianus. Harduin. collect. conc. t. 2, p. 876.

VAMICELA, ville de la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, 1. 4, c. 2.

1. VAN, ville de la Chine, dans la Province de Suchuen, au département de Queicheu, fixieme métropole de la province. Elle est de 8. d. 42', plus occidentale que Peking, sous les 31. d. 0'. de latitude septentrionale. * Atlas Sinenf.

2. VAN, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Kiuncheu, dixieme métropole de la province. Elle est de 6. d. 23', plus occidentale que Peking, sous les 18. d. 52. de latitude septentrionale.

3. VÀN, nom d'une ville & château, fitués dans la grande Arménie, vers les sources de l'Euphrate, à 70 lieues au fud-est d'Erzerom. Cette place, qui est sur les confins des empires des Turcs & des Perses, a été prise & reprise à diverses fois. Selon Petit de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, L. 2, c. 58. Van est la même chose qu'Avenic. Lorsque les troupes de Timur y passerent, Meser, fils de Cara Mehemet, y faisoit sa résidence, & elle fut pillée par les Tartares. Van est aujourd'hui sous la domination du Grand-Seigneur. Elle a une bonne forteresse, sur une montagne détachée de toutes les autres ; enforte qu'il n'y en a aucune qui la puisse commander. La ville est bâtie au bas de la forteresse, du côté qui regarde le midi. Les habitans font en fort grand nombre, & la plupart Arméniens. Le lac de Van, qu'on nomme auffi Actamar, & qui est le Mantiana Palus de Strabon, est un des plus grands lacs de l'Afie. Il a environ cinquante lieues de tour, & il ne s'y trouve qu'une forte de poisson, qui est un peu plus gros que nos fardines. On en pêche tous les ans' une grande quantité au mois d'Avril, & il s'en fait un negoce considérable en Perse & en Arménie. Une affez grande riviere appellée BENDMAHI, qui vient des montagnes d'Arménie, entre dans le lac à une lieue de la ville de Van; & au mois de Mars, quand la riviere commence à grossir par les neiges, ces poissons ne manquent pas d'y entrer; ce qui oblige les pêcheurs à faire une digue à fon embouchure, le plus promptement qu'il est possible, afin que le poiffon ne puisse plus rentrer dans le lac, où, fans cela, il ne manqueroit pas de retourner au bout de quarante jours. C'est dans ce temps-là qu'on le prend avec des mannequins, auprès de la digue; & il est permis à chacun d'y aller pêcher. On trouve dans le lac de Van deux isles principales du côté du midi: l'une s'appelle ADARETONS, & l'autre LIMADASI. Il y a deux couvens d'Arméniens dans la premiere, l'un nommé Sourphague, & l'autre Sourpkara; & dans la seconde il y a un couvent d'Arméniens nommé Limquiafi. Ces moines vivent fort austerement. A une portée de canon du lac du Van, est un Village nommé TADOUAN, dans l'endroit où la nature a fait un bon havre à couvert de tous les vents. Ce havre est fermé de toutes parts par de hauts rochers; & fon entrée, quoique fort étroite, est très-aifée. Il peut contenir vigt ou trente grosses barques. Quand les marchands voyent que le temps est beau & le vent favorable, ils font embarquer dans ce lieu leurs marchandifes pour Van. On s'y peut rendre en vingtquatre heures, plus ou moins, & la navigation n'est

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