qui, grossi des eaux de l'Exarrama, du Campilhas, & de quelques autres petites rivieres, se jette dans le golfe de Setubal, un peu au-dessous de la ville de ce nom. Le Zadaon eft fécond en divers gen. res de poissons, qu'on ne trouve pas facilementailleurs, comme muges, barbeaux, anguilles & autres. Dès l'endroit où il se joint, à la marée, on trouve quantité de chancres marins & de petoncles. * Délices de Portugal, p. 696. ZADRA, ville d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tunis, dans la province de Mesrate. Marmol, Desc. d'Afrique, t. 2, p. 574, la prend pour l'Aufigda des anciens. ZADRACARTA, ville de l'Hyrcanie. Arrien, de Exped. Alex. l. 3, qui en fait la capitale de cette contrée, dit ailleurs, que c'étoit une très-grande ville; mais dans ce second endroit, il écrit Zeudacarta, au lieu de Zadracarta. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la ville Hyrcania, de Ptolo mée. ZADRAMA, ville de l'Arabie-Heureuse, & la capitale des Cinædocolpites, selon Etienne, le géographe, qui cite le Périple de Marcian, & promet de parler de cette ville, sous la lettre K. Mais s'il a tenu sa parole, nous n'en sommes pas plus avancés. On ne trouve aujourd'hui, sous la lettre K, que Le nom seul des Cinadocolpites, & outre cela, on ne trouve point l'endroit, cité dans l'abrégé du Périple de Marcian d'Héraclée. Cependant, comme Ptolomée, 1.6, c. 7, connoît, dans l'Arabie-Heureuse, des Cinædocolpites, ausquels il donne, pour capitale, une ville, nommée Zaaram, il y a apparence que c'est-là la Zadrama d'Etienne, le géographe. Voyez ZAARAM. ZADRIS, ville de la Colchide. Ptolomée, 1.5, c. 10, la marque dans les terres. ZAEA, ville de la Béotie. Etienne, le géographe, dit que c'est une ville très-ancienne, & qu'Hérodien écrit indifféremment Zea & Zaca. ZAEMSLAG, village des Pays-Bas, dans la Flandre-Hollandoise, au bailliage d'Axel. Ce village se ressent des guerres des Pays-Bas. On y voit une église, desservie par un ministre de la classe de Walcheren. Il y avoit autrefois, dans ce village, une commanderie, de l'ordre des Templiers, & qui, après l'abolition de cet ordre, fut donnée à celui de Malthe. On y trouve encore des terres, qui portent le nom de temple. Quelques-uns prétendent que le véritable nom de ce village, est Zalmslag, & qu'il vient de la quantité de saumons, qu'on y prenoit autrefois. * Janiçon, Etat présent des Prov. Un. t. 2, p. 388 & 535. ZAFFERAMINI, ou ROANDRIAN D'ANOSSI. Flacourt, c. 16, dans son histoire de l'isle de Madagascar, dit que la province d'Anossi ou Carcanossi, ou Androbeizaha, située depuis Manatengha, qui est sous le tropique du Capricorne, jusqu'à la riviere de Mandrerei, qui est par les 26 d. Sud, étoit gouvernée par les Zafferamini, ou Rahimina, avant d'être conquise par les François, & qu'elle reconnoissoit un prince, auquel les habitans rendoient un culte, comme à une divinité. Dans cette province, il y a des Blancs & des Noirs. Les Blancs sont divifés en trois fortes; en Rohandrian, en Anacadrian & en Ondzatfi; & les Noirs en quatre fortes: les Voadziri, les Lohauohits, les Ontfoa & les Ondeues. Les Rohandrian sont comme les princes, & de la race des princes. Les Anacandrian sont comme descendus des bâtards des grands. Ils s'appellent aussi Ontampassemaca, c'est-à-dire, hommes de sable de la Mecque, d'où ils se disent venus, avec les Rohandrian. Les Ondzatfi ont la peau rouge, & les cheveux longs, comme les Rohandrian & les Anacandrian; mais ils font regardés comme des hommes plus vils & plus bas, érant descendus des matelots, qui amenerent, dans le pays, Dian Racoube ou Racouuatfi, un de leurs ancêtres. Ceux-ci font pêcheurs, pour la plupart, & gardiens des cimetiéres des grands. Les Voadziry font les plus grands & les plus riches d'entre les Noirs, & font maîtres d'un ou de plusieurs villages, ayant le privilége de tuer leurs sujets. Ceux-ci sont de la race des maîtres du pays, avant que les Zafferamini y vinssent, & depuis, ils ont été soumis à ces derniers. Les Lohauohits sont grands aussi parmi les Noirs; mais ils ne peuvent couper la gorge à un bœuf ou à une vache, qui leur appartient: il faut qu'ils aillent chercher un Rohandrian, ou un Anacandrian. Les Ontfoa font au-dessous des Lohauohits & leurs parens. Les Ondeues font les esclaves de pere & de mere, achetés ou pris en guerre, tant Anacandrian, Ondzati, que Voadziri, Lohauohits & Onfoa. Quand ils meurent, les grands, fous qui ils font, se saifissent de tous les bœufs, & de tout ce qu'ils possédent, & ne réservent simplement à leurs enfans, que les terres, pour planter des vivres, & les horacs, pour semer du ris. Il est permis à ces Voadziri, Lohauohits & Ontfoa, de se mettre sous lequel des grands ils veulent. Ils reçoivent, du grand ou du roi, le Lafic-deue, qui est un engagement, pour leur fuccesfion, & un présent, qu'il leur fait, pour qu'ils se mettent sous sa protection; & le grand, à leur mort, hérite de tout ce qu'ils possédent. Mais les Ondeues ne peuvent quitter leur maître, à moins que dans une famine, il ne refuse de les asfister. Quelques-uns disent que les Rohandrian s'appellent Zafferahimina, du nom de la mere de Mahomet, qui s'appelloit Imina; d'autres veulent qu'ils se nomment Zafferamini, c'est-à-dire, lignée de Ramini, qu'ils asfurent avoir été de leurs ancêtres, ou de Raminia, femme de Rahourod, pere de Rahazi & de Racouuatsi. Du tems, disent-ils, que Mahomet vivoit, & demeuroit à la Mecque, Ramini fut envoyé de Dieu, au rivage de la Mer Rouge, près de la ville de la Mecque, & fortit de la Mer, à la nage, comme un homme, qui se seroit sauvé du nauffrage: toutefois, continue Flacourt, ce Ramini étoit un grand prophète, qui avoit été créé de Dieu dans la Mer. Lorsqu'il fut sur le rivage, il se mit en route, pour aller trouver Mahomet, à la Mecque, & lui conta son origine, qui le surprit fort. Mahomet lui fit un grand accueil; mais Ramini n'ayant point voulu manger de viande, qu'il n'eût coupé lui-même la gorge au hœuf, les sectateurs de Mahomet, qui prirent cela pour une offense, qu'il faisoit à leur prophète, formerent le dessein de le tuer. Mahomet l'empêcha, permettant à Ramini de couper lui-même la gorge aux bêtes, qu'il mangeroit. Quelque tems après même, il lui donna, en mariage une de ses filles, nommée Rafateme, avec laquelle Ramini s'en alla en Orient, dans une terre, nommée Mangadsini ou Mangaroro. Il laissa, de ce mariage, un fils, appellé Rahourod, qui fut aussi très-puissant, & une fille, appellée Raminia. Ceux-ci se marierent ensemble, & eurent deux fils, l'un, appellé Rahadfi, & l'autre, Racoube ou Racouvatzi. C'est de Rahadsi, l'aîné, que font descendus tous les Blancs de Madagascar, qu'on nomme Z afferamini. ZAFFE-HIBRAHIM, peuples de l'isle de Madagascar. Ils suivent quelques cérémonies du Judaïsme. Flacourt, qui en parle, dans la relation, qu'il a faite de cette isle, dit qu'ils ont été appellés ainfi, de Zaff, qui fignifie race, & d'Ibrahim, Abraham, comme qui diroit lignée d'Abraham. * Corn. Dict. ZAFI. Afafia Voyez SAFIE. ZAFLAN, ou LAC DE ZAFLAN, lac fort confidérable, dans la Haute-Ethiopie. Il s'étend du Septentrion au Midi, & est ainsi nommé d'une ville, qui est sur ses bords. Il étoit autrefois dans l'état de l'empereur, ou roi des Abisfins; mais depuis plus d'un siècle, il est dans celui des Gales, qui s'en sont rendus les maîtres, selon que le remarque Jérôme Lobo, Portugais, qui a fait un long séjour dans ce pays. * Baudrand, Dict. ZAFRA, ville d'Espagne, dans l'Estremadoure, & qu'on nomme ausfi Safra. Elle est assez forte, & défendue par un bon château, au pied des montagnes, près de la riviere de Guadaxira, à deux lieues de Medina, dans les terres, au Septentrion, à trois lieues de Feria, au Levant, & à huit de Merida, au Couchant d'Hiver, en passant vers Guelva & Palos de Moguer. On prend Zafra, pour l'ancienne Segeda ou Julia Restituta, quoique quelques auteurs placent cette ancienne ville à Caceres, petite ville de la même contrée. * Baudrand, Dict. On dit, dans cet article, que Zafra est l'ancienne Segeda ou Julia Restituta, comme si c'étoit deux noms différens; cependant Julia Restituta, n'est qu'un surnom, que Pline donne à une ville de la Bétique, qu'il nomme Segeda. ZAFY, Afafia, ville de Barbarie, au royaume de Maroc. Voyez SAFIE. -ZAGACUPADA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4, 0.3, la range parmi les villes de la Nouvelle-Numidie. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Aazacuaoda, au lieu de Zagacupada. ZAGARA, montagne de la Turquie, en Europe, dans la Livadie, & connue anciennement sous le fameux nom d'Hélicon. Le nom moderne de Zagara, lui a été donné, à cause de la grande quantité de liévres, qu'on y trouve. Il ne laisse pas néanmoins, d'y avoir d'autres chasses; on y rencontre, furtout, des sangliers & des cerfs. Par la description, que Strabon nous a donnée, de l'Hélicon, il est aisé de juger que c'est aujourd'hui la montagne Zagara. L'Hélicon étoit fur le golfe Crisséen ou de Corinthe, & bordoit la Phocide, qu'elle regardoit au Nord, inclinant un peu à l'Ouest. Ses hautes croupes pendoient sur le dernier port de la Phocide, qui, de-là, s'appelloit Mycus. Elle n'étoit pas fort éloignée du Parnasse, & ne lui cédoit ni en hauteur, ni en étendue; enfin, ces deux montagnes n'étoient presque que rochers, & leurs croupes se trouvoient toujours couvertes de neiges. C'est-là l'état de la montagne de Zagara. Mais il ne faudroit pas y chercher les monumens d'Orphée, ni ceux des Muses, ni ceux d'Hésiode, que Paufanias dit y avoir vus de son tems. Pour ce qui est de la fontaine d'Hippocréne, où les Muses avoient coutume de s'asfembler, Wheler, (Voyage d' Athènes, dans les lieux voisins, t. 2, 1.3,) qui me fournit cet article, n'asfûre pas l'avoir distinguée; il n'en parle que par conjecture. « Ayant avancé une lieue & demie, dit-il, >> vers le haut de la montagne, jusqu'aux neiges, >> il fallut m'arrêter & me contenter de descendre » de cheval, & de tâcher de grimper sur quelque >> rocher plus haut, d'où je pûsse découvrir le pays » de desfous, & le haut des montagnes; en sorte » que l'espace, qui y étoit renfermé, me parut >> comme un lac glacé & couvert de neiges. Mais » mon guide me disant qu'il n'avoit passé par ce >> chemin, qu'en tems d'Été, avec M. de Nointel, >> ambassadeur de France, & qu'il y avoit vu une >> belle vallée, couverte de verdure & de fleurs, >> avec une belle fontaine au milieu, je me trouvai >> porté à croire que c'étoit-là la fontaine d'Hippo>>> crène, & le bois délicieux des Muses ». Il croît, fur cette montagn quantité de sapins males, dont la gomme ou le benjoin a l'odeur de la muscade, & celle de l'herbe, que les Anglois appellent Leopards-hane, dont la racine ressemble à un scorpion. Du haut de la montagne, on découvre les plaines de la Livadie, au Nord: directement à l'Est, on voit le mont Delphi d'Egripo, & une autre montagne de la même isle, à l'Est-Nord-Eft. En laissant le chemin de San-Georgio; & tournant à main-gauche, on descend dans une plaine, qui se trouve entre le mont Zagara & une autre petite montagne, dont l'extrêmité orientale n'est pas éloignée. Elle s'appelloit anciennement Laphytius, de ce côté-là, & du côté de l'Occident, on lui donnoit le nom de Telphyfium. En descendant de la montagne de Zagara, on trouve, du côté qui regarde Livadia, quelques fontaines, qui sourdent de terre, & dont il y en a, qui se rendent dans la plaine de Livadie, & dans le lac où elles se perdent, tandis que d'autres se rassemblent dans une riviere de la vallée. Il y en a une, qui fait une belle cascade, presque du haut de la montagne, & qui fort apparemment du lac, qui eft fur le haut du mont Zagara. Il croît quantité de narcisses, sur le bord de cette riviere: ils ont une odeur agréable, & multiplient extrêmement. , ZAGARAH, nom d'une ville, située sur les confins de la Nubie, de l'Ethiopie & de la Nigritie, & quia, dans fes dépendances, plusieurs bourgades très-peuplées, dont tous les habitans font appellés Zagarin. Ils ont quantité de troupeaux de chameaux, qu'ils louent aux marchands, leurs voisins. Car pour eux, ils ne font négoce, que de marchandifes viles & de bas prix. Cette ville n'est éloignée que de fix journées de celle d'Engimi, & de huit de celle de Mathan, où le seigneur du pays, que l'on appelle le prince de Zagarah, fait fa demeure ordinaire. * D'Herbelot, biblioth. or. On a vu, en France, un prince d'Ethiopie, qui portoit le titre ou le nom de Zagarah. On l'appelloit Zaga-Christ. Les Ethiopiens ont accoutumé d'ajouter le nom de Christ ou Crostos, à leurs noms & qua lités. ZAGARI, nom que l'on donnoit aux Hippopodes, selon Eustathe, in Dionys. Voyez HIPPOPODES. ZAGARIS. Voyez SANGAR. ZAGAROLO, bourg d'Italie, dans l'état de l'église. On le trouve dans la campagne de Rome, à dix-sept ou dix-huit milles de la ville de ce nom, du côté de l'Orient, & environ à huit milles, au Couchant de Palestrina. Ce bourg, qui a titre de duché, appartenoit ci-devant aux Ludovisio, & eft possédé aujourd'hui, par les Rospigliofi. Quelques-uns prennent ce bourg, pour l'ancien Labicum, que d'autres placent à Val-Montone; mais Holstenius veut que ce foit la Colonna. * Magin, Carte de la Campagne de Rome. ZAGATAIS. Les Tartares, sujets de Zagatai Chan, second fils de Zingis-Chan, qui eut la grande Boucharie, & le pays de Charass'm en partage, garderent, après la mort de leur maître, le nom de Zagataïs, qu'ils avoient adopté pendant sa vie; en forte que ces provinces porterent toujours, depuis ce tems-là, le nom du pays des Zagatais, & les Tartares, qui les habitoient, le nom de Tartares-Zagatais, jusqu'à ce que Schabacht-Sultan, à la tête des Tartares-Usbecks, ayant conquis ces provinces, après en avoir chassé les descendans de Tamerlan, le nom des Zagataïs fut engloutti, par celui des Usbecks; de maniere qu'il n'est plus question, à présent, du nom de Tartares-Zagataïs, dans la grande Boucharie, ni dans le pays de Charass'm, que pour conserver l'arbre généalogique de diverses tribus Tartares, qui sont établies dans ces provinces, & pour distinguer les Tartares premiers occupans de ce pays, d'avec les Tartares, qui en font actuellement les maîtres. Du reste, ces deux branches de Tartares, sont si bien mêlées ensemble, à l'heure qu'il est, qu'elles ne font absolument qu'un seul & même corps, qui est compris sous le nom de TartaresUsbecks. C'est ce que nos géographes n'observent pas, lorsqu ils continuent toujours de donner le nom du pays de Zagataïs, à la grande Boucharie, quoiqu'il y ait plus de deux fiécles que ce nom foit aboli. On ne peut entendre préfentement, par le mot Zagataïs, que les troupes du Grand-Mogol: car comme les Tartares de la grande Boucharie portoient encore le nom de Zagatais, lorsqu'ils firent la conquête de l'Indostan, sous la conduite de Tamerlan, & que ce sont leurs descendans, qui posfédent encore actuellement cet empire, sous la domination des Grands-Mogols, dont la maison est l'unique branche de la postérité de Tamerlan, qui subsiste encore, à l'heure qu'il est, les Tartares, ausfi-bien que les autres Orientaux, leur confervent tonjours le nom de Zagataïs, pour les distinguer, d'un côté, des Tartares-Usbecks, qui possédent présentement la grande Boucharie, & de l'autre côté, des anciens habitans de l'empire de l'Indostan, qui font, à l'heure qu'il est, les sujets des Zagatais; mais entr'eux, ils prennent le nom de Mogoules. * Hist. Généal. des Tartares, p. 667 & p. 775. ZAGATIS, fleuve de la Colchide, & qui se jettoit dans le Pont-Euxin. Arrien, 1, Peripl.p.7, place l'embouchure de ce fleuve, entre Athenæ & Anchiani-Regia, (Anchialos) à sept stades seulement d'Athenæ, & à trente-trois stades du palais d'Anchialus. ZAGAUAH, ville du pays, que les Arabes appellent Zeng', & que nous nommons le Zanguebar. Voyez ce mot. ZAGERÆ, peuples de l'Ethiopie. Pline, 1.6, c. 29, les compte au nombre des Troglodytes. Le pere Hardouin remarque que quelques-uns des manuscrits, qu'il a consultés, lisent Zangene, au lieu de Zageræ. ZAĞILLOUITIS, canton de l'Afie-Mineure, dans la Cappadoce, selon Strabon, l. 12, p.553; mais Cafaubon aimeroit mieux lire Gazalouitis, comme portent les manuscrits, qu'il a confultés. Orrelius en a pris occafion de soupçonner que Gazalouitis & Gazelotus ager, dont parle Strabon, l. 12, p. 560, étoit le même canton. Si cela étoit, la Zagillonitide ou Gazalonitide, se seroit trouvée au Nord de la Phazemonitide. ZAGIRA, ville de la Galatie, dans la Paphlagonie. Ptolomée, 1.5, c.4, la marque dans les terres, mais à une petite distance de la mer, puisqu'Arrien, qui la nomme Zagora, en fait mention, dans son Périple du Pont - Euxin. Voyez ZAGORA. ZAGMAIS, ville de l'Arabie déserte. Ptolomée, 1.5, 1. 5, c. 19, qui en parle, la place dans les terres. ZAGOAN, montagne d'Afrique, dans la Barbarie. C'est, felon Marmol, 1.6, c.35, une grande montagne déferte, à une lieue de Tunis, entre le Midi & le Levant. Quoiqu'elle foit très-haute & très-froide, on y voyoit autrefois quantité de villes & de châteaux, dont on trouve encore les ruines, avec des inscriptions, en langue latine, fur de grandes tables de pierre. Il y a, par-tout, des endroits ménagés, pour mettre à couvert les ruches de mouches à miel, & quelques terres, où l'on seme de l'orge. C'étoit de cette montagne, que les Carthaginois faifoient venir de l'eau dans leur ville, par des aqueducs, foutenus fur de grandes voûtes. Il n'y a que cette montagne, & quelques autres, qui avancent dans la Mer, près de cette ville, avec quelques collines, qui font aux environs de Tunis. Tout le reste de cette province, est une vaste campagne: car le mont Atlas a, dans ce quartier, de grandes ouvertures, qui donnent le passage dans les provinces de Zeb & de Numidie. 1. ZAGORA, ville de la Galație, dans la Paphlagonie, sur le bord du Pont-Euxin. Arrien, 1, Peripl. p. 15, la marque entre Carufa & l'embouchure du fleuve Halys, à cent cinquante stades de Carufa & à trois cens stades du fleuve. Voyez ZAGIRA. 2. ZAGORA. Voyez SEPIAS. 3. ZAGORA, nom d'un lieu, que Nicetas semble placer dans la Moësie. Il est, je pense, question de la ville de Develto, que les Bulgares appellent Zagora ou Zagoria. Voyez DEVELTO. De l'Isle fait, de Zagora, une ville détruite, & en place les ruines dans la Romanie, sur la riviere de Bujuk, à sept ou huit lieues, au Couchant, de Sifopoli. * Ortel. Thef. ZAGRAB, ville de la Basse-Hongrie, dans l'Esclavonie, fur la Save, près de Sisseg, auttefois Siscia, à laquelle elle a fuccédé, pour la dignité épiscopale. Cette ville, que les habitans du pays nomment Zagrab, & que les Allemands appellent Agram, est la capitale d'un comté, auquel elle donne fon nom. Selon quelques auteurs, Zagrabia est l'ancienne Sifopo, que Ptolomée marque dans la Haute-Pannonie; & felon d'autres, entre lesquels est Lazius, c'est l'ancienne Soroga. Bonfinius, néanmoins, fondé sur une ancienne inscription, conjecture que ce pourroit être Vicus Italicus. Le fiége épiscopal de Zagrabia, qui est suffragant de Colocza, étend sa jurisdiction sur toute l'Esclavonie, & fur une partie de la Croatie. Les évêques demeurent dans la ville, que les rois de Hongrie ont conservée. On la divise, pour cette raison, en cité royale, & en cité capitulaire. * Hist. & Descr. du Royaume de Hongrie, 1688, p. 209. Le Comté de Zagrab s'étend, en longueur, le long de la Save, depuis le comté de Waradin, qui le borne, à l'Occident, jusqu'au comté de Possega, dont il est borné, à l'Orient. Ses principales places font: Zagrab ou Agram, * De l'Isle, Atlas. , Ivanitz, Forteresse. ZAGRI-PORTE ou PYLE. Par les portes du mont Zagrus, Ptolomée, 1.6, c. 2, entend un pasfage étroit dans cette montagne de la Médie. Diodore de Sicile, l. 2, c. 14, qui appelle la montagne, Zarcæus Mons nous apprend que ce passage fut pratiqué par Sémiramis, qui voulut, par-là, laisser à la postérité, un monument éternel de sa puissance. La montagne, dit-il, qui s'étend l'espace de plufieurs stades, ne présentoit que des rochers escarpés & des précipices, qui obligeoient à faire de grands détours, pour la traverser; mais Sémiramis trouva moyen d'accourcir ce chemin, par la route aisée, qu'elle fit pratiquer, en abbattant les rochers, & en comblant les précipices; ce qui exigea des travaux infinis. Nous n'aurons pas de peine à croire que ce chemin portoit encore le nom de Sémiramis, lorsque Diodore de Sicile écrivoit; puisque Niger asfure qu'on l'appelle encore présentement Semirami. C'est ce que Strabon appelle les Portes de la Médie. Ptolomée connoit une montagne de Sémiramis; mais c'est quelque chose de différent: car il la met entre la Carmanie & la Géodrofie. ZAGRIUS. Voyez ZAGRUS. ZAGRUS OU ZAGRIUS MONS, montagne d'Afie, & qui faisoit partie du mont Taurus. C'étoit proprement cette chaîne de montagnes, qui touchoit au mont Niphates, séparoit la Médie de la Babylonie, & au-dessus de la Babylonie, joignoit les montagnes des Elyméens & des Parétaceniens, comme au-dessus de la Médie, elle joignoit les montagnes des Cosséens. Pline, 1.6, c. 17, donne à entendre que le mont Zagrus commençoit dans l'Arménie, & s'étendoit jusqu'à la Chalonitide, entre la Médie & l'Adiabéne. Ptolomée, 1.6, c.2, compte le mont Zagrus parmi les plus considérables de la Médie. * Strabon, 1.11, p. 522. ZAGURI-PALUS, nom d'un marais, que Curopalate place quelque part dans l'Afie. * Ortel. Thes. ZAGYLIS ou ZAGYLIS VILLA, village de la Libye. Ptolomée, 1.4, c.5, la marque sur la côte du Nome de Libye, entre Chettra Villa, & Selinus Portus. ZAGYTIS, contrée de la Libye, selon Etienne, le géographe, qui cite Alexandre, 1.3, Libycor, & dit que le nom nationnal est Zagystitæ. ZAHARA, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, sur la route de Séville à Cadix, à la source du Guadalete. Elle est située autour d'une colline, avec un château sur la hauteur, & qui est fi fort, qu'on le regarde comme imprenable. Zahara appartient aux ducs d'Arcos, en titre de comté, dont leurs aînés prennent le nom. Les habitans de cette ville font naturellement complaifans, honnêtes & industrieux. Ils font grand état de leur noblesse, & s'allient rarement avec ceux d'un autre sang. L'agriculture eft leur occupation, & ils se contentent de vivre de leur revenu. Ils ne permettent point aux enfans de boire du vin; les hommes en boivent modestement, & les femmes en usent peu. * Délices d'Esp. p. 453, Corn. Dict. Botero, Relat. di Spagna. ZAHASPE, ville d'Afie, dans la Tartarie, au pays des Usbecks, selon Davity. Elle est située sur le bord de la riviere de Sihux, anciennement Jaxartets. ZAHUATLE', riviere de l'Amérique septentrionale, dans la Nouvelle-Espagne, & dans la province de Tlascala. Vers le quartier où étoit la ville de Xicotencalt, il ya, selon de Laet, (Descr. des Indes Occ. 1.5, 15.) des montagnes, qui s'étendent de l'Est à l'Ouest, par le milieu desquelles court la riviere de Zahuatlé, qui quelque c. ! کار fois se déborde, fait de grands ravages, & emporte jusqu'aux maisons. On voyoit autrefois, dans les vallées, une bourgade, nommée Ocotelulco, où les Espagnols se placerent d'abord, pour être plus commodément défendus, par Maxicatzin, qui commandoit dans ce pays, & qui étoit leur allié; mais quand ils se virent en fûreté, pour être plus à portée de convertir les habitans de ce canton, ils s'approcherent des bords de la riviere de Zahuatlé. Ce nom fignifie Eau galeuse, & lui a été donné, parce que les enfans, qu'on y lavoit, devenoient, le plus souvent, sujets à la gale. Cette riviere ne produit point de poisson, sans doute à cause de la vîtesse de son cours, & de ses fréquentes cataractes. ZAIA, ville de Gréce, dans la Bœotie. Voyez ZAEA. ZAIN, lac de la Prusse royale, dans l'Ermeland, fur les confins du Bartenland, près de la ville de Resfel. Sa longueur est du Sud au Nord; il est formé par plusieurs rivieres, & son écoulement est, du côté du Nord, par une riviere, qui se rend_dans celle de Gubert. * Robert, Atlas. Zeyler, Pruff: Topogr. ZAITOUNAH. Ce mot, dit d'Herbelot, Biblioth. or. fignifie, de même que Zaitoun & Zeitoun, une Olive & un Olivier ; & Medinat Al-Zaïtounah, veut dire, la ville des oliviers. C'est le nom que les Arabes donnent à la ville d'Athènes, à cause de l'olivier, que Minerve y planta la premiere, se lon la mythologie des Grecs, & dont la tradition a passé jusqu'aux Orientaux. Les Chrétiens Orientaux appellent ausfi Gebal Alzeïtounah, ce que les Hébreux ont nommé Gheh Schemanin, que nous prononçons Gethsemani, la montagne des oliviers, proche de Jérusalem; c'est cette montagne, que les Arabes-Musulmans appellent Gebal Altinah, la montagne des figuiers, par laquelle Mahomet jure dans son Alcoran, en la joignant avec celle de Sina, qui est le mont Sinaï. ZAIRE, riviere d'Afrique, au royaume de Congo, ce qui fait qu'on l'appelle aussi quelquefois la grande riviere de Congo. Elle tire sa source de trois lacs, selon Pigafet. Le premier se nomme Zambre; & Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 343, a cru que c'étoit celui d'où sortoit le Nil; le second lac, ditil, est celui de Zaïre, d'où fortent les rivieres de Lelunde & de Coanze, & le troifiéme, est un lac, fermé par le Nil. Mais le principal est le Zambre, qui est comme le centre, d'où les fleuves de cette partie de l'Afrique tirent leur origine; puisque, seIon l'opinion commune, il pousse, au Nord, le Nil; au Levant, Cuama & Coavo; au Midi, Zeila & Manice ou Manhessen; & au Couchant, la riviere de Zaïre, qui, par divers bras, arrose toute la partie occidentale de l'Afrique, située au-delà de la ligne; savoir: les royaumes de Congo, d'Angora, de Monomotapa, de Matamam, de Bagamadiri & d'Agasymba, jusqu'au cap de Bonne - Espérance, pendant que le Nil, Cuama, Coavo, Zeila & Manice traversent l'Abyssinie, & tous les pays, qui font entre la Mer Rouge & Cuama. Il est cependant certain, que l'origine & la plus grande partie du cours de la riviere de Zaïre ne nous font pas trop bien connues. Son embouchure est à 5 d. 40'. de latit. mérid. Elle a trois milles de largeur, & se décharge dans l'Océan, avec tant d'impétuosité, que l'impresfion, qu'elle donne à la marée, dont elle rend le cours Ouest-Nord-Ouest & Nord-Ouest au Nord, se ressent en pleine Mer, à douze milles de la côte. Quand on a perdu la terre de vue, on découvre une eau noire, de la verdure, des cannes & des roseaux, qui ressemblent à de petites isles, & que la violence de la marée entraîne après soi, du haut des écueils. A moins que l'on n'ait un vent arrière, il est fort difficile de résister à ce courant, & d'aller jetter l'ancre dans la rade de Cabo Padron. On ne peut monter la riviere, plus de vingt ou vingt-cinq lieues au-desfus de fon embouchure, à cause des cascades, qui font au milieu de son lit, & qui s'élancent du haut des rochers, avec tant de bruit, qu'on l'entend à deux ou trois lieues. Plufieurs ruisseaux se déchar gent dans ce fleuve ou en fortent, & arrosent le pays; ce qui est fort commode, pour les marchands & pour les habitans, qui peuvent aller aisément d'un village à l'autre, fur des canots. Les peuples, qui demeurent le long de ces ruisseaux, font de petite taille. On voit, à l'embouchure de la riviere de Zaïre, les isles de Bommo & de Quintalla, & on en trouve plusieurs autres, le long de fon lit, qui font fort peuplées. Ce font, pour la plûpart, des gens qui ne se soucient guéres du roi de Congo, & qui ne veulent point lui payer tribut. Ce prince se trouve dans l'impuissance de les mettre à la raison, parce qu'ils font fort adroits sur leurs canots; ils les font d'un arbre, nommélicondo, & ces canots portent jusqu'à deux cens hommes. Les pricipales rivieres, qui fe jettent dans le Zaïre, font: l'Umbre, que Sanut nomme Vambre; le Brancare, felon Pigafet, ou Bancare, comme écrit Sanut; & la Barbela ou Verbela. ZAIRZOU, riviere de la Turquie, en Afie, dans la Natolie, au voisinage de la ville de Smyrne. Cette riviere, qui coule dans une belle prairie, eft l'Hermus des anciens, qui se jettoit, avec le Pactole, à l'entrée du golfe de Smyrne. * Lucas, Voyage en 1714, t. 1, p. 194. ZALA, ville, que Simeon le Métaphraste, in Vita Eutichii, met au voisinage de la ville d'Amasée. Elle étoit donc au Péloponnèse, dans l'Achaïe propre, où Abdias, le Babylonien, in Vita An dreæ, place la ville d'Amasée. ZALACA, ville de Médie: Ptolomée, 1.6, c. 2, la marque dans les terres. ZALACUS, montagne de la Mauritanie Céfariense, selon Ptolomée, 1. 4, c. 2. ZALAG, montagne d'Afrique, dans l'empire de Maroc, au royaume de Fez. Cette montagne, selón Marmol, Descr. d'Afrique, t. 2, p. 197, commence à la riviere de Cébu, & s'étend, du Couchant au Levant, l'espace de cinq lieues. Son plus haut faîte regarde le Septentrion, & aboutir à une lieue de Fez. Tous les côteaux, exposés au Midi, font déferts; mais ce qui regarde le Nord, est fort peuplé & couvert de vignes, qui portent le meilleur raisin de toute l'Afrique. Les arbres fruitiers, qui sont répandus par-tout, en grand nombre, à cause de la bonté de la terre, portent de fort bon fruit, & entre autres, des olives; parce que le pays est un peu sec. Les bourgeois de Fez ont la plus grande partie de leurs héritages fur cette montagne, dont les habitans font fort riches; ce qui vient, en partie, de ce que le bas de la montagne est rempli de jardins & de terres labourables, qui s'arrosent avec l'eau de la riviere, par le moyen de certaines roues, qui élevent l'eau. La principale habitation, est le bourg de Lampta, qui se trouve sur la pente de la montagne, au bas des ruines d'une ancienne ville, qui paroît avoir été bâtie par les Romains, & qui est sans doute la Vobrix de Ptolomée, qu'il met à 9 d. 20'. de longitude, & à 34 d. 15. de latitude: car ce n'est pas Zavia, comme je l'ai remarqué, sous cet article. Voyez ZAVIA. Tous les habitans de cette montagne, font laboureurs & jardiniers, & ont quelques troupeaux. Leur principal trafic est dans Fez; aussi en dépendent-ils & courent-ils la même fortune. ZALAMEA, ville d'Espagne, dans l'Estrema doure de Leon, avec un ancien château, sur une côte fort rude, à sept lieues de Llerena, au Septentrion, en passant vers la Guadiana. * Baudrand, Dict. ZALAMEA DE LA SERENA, bourg d'Espa gne, dans l'Andalousie, entre les montagnes, à dixhuit lieues de Mérida, vers le Midi, & à douze de Séville, au Couchant d'Eté. Rodericus Carus, dans son livre des antiquités de Séville, dit, fur des conjectures, tirées des médailles, que c'est l'ancienne ville de l'Espagne Bétique, nommée Ilipa, Ilipla, Elipla, qui fut épiscopale, & dont il est fait mention dans les conciles. ZALANKEMEN, château de Hongrie, dans l'Esclavonie, sur le Danube. Voyez SALANKEMEN. ZALAPA, ville de l'Afrique propre: elle est mise, par Ptolomée, l. 4, c. 3, au nombre des villes, fituées au Midi d'Adruméte. ZALATNA, felon Corneille, & ZALACKNA, selon de l'Isle, petite ville de la Transylvanie, au comté d'Albe-Julie, à l'Orient de la ville de ce nom. Zalatna est située au pied des montagnes, à la rencontre de deux petites rivieres, qui vont se perdre dans la Maros, un peu au-dessus d'AlbeJulie. ZALAWAR ou SALAWAR, Sala, ville de la Basfe-Hongrie, dans le comté auquel elle donne le nom, sur la riviere de Sala, à une lieue ou environ, du lac Balaton, vers sa partie méridionale. Le comté de Salawar, Saladienfis comitatus, est borné, au Nord, par celui de Sarwar ou de Castelferrat; à l'Orient, par celui de Tolna; au Midi, par la Drave; & au Couchant, par la Stirie. La riviere de Muer le coupe en deux parties inégales. Ses principaux lieux font: ZALEG, ville du pays de Habaschah, qui est celui des Abyssins ou d'Ethiopie. Elle est petite; mais fort peuplée, & fituée sur le rivage de la Mer, avant qu'elle entre dans le détroit de Bab Almandab, que nous appellons vulgairement Babelmandel. Il y a trois jours de navigation, de la ville de Zaleg, jusqu'aux bords de la Mer d'Yémen; les marchands, qui trafiquent en Ethiopie, font de cette ville, un entrepôt, pour leurs marchandises. Il y a environ cinq journées, par terre, depuis Zaleg, jusqu'à Manaounah, autre ville des Abyssins. * D'Herbelot, Biblioth. or. Quelques géographes mettent cette ville dans la Mer de Colzoum, qui est le golfe Arabique ou la Mer Rouge, & disent que son commerce est fort grand, avec celle de Marcath, ou plutôt Mascath. ZALENI, peuples, que Zofime, 1.3, c.31, compte au nombre de ceux qui passerent sous la domination des Perses, en vertu de la tréve de trente ans, faite entre les Perses & les Romains, du tems de Jovien. ZALI. Voyez SALI. ZALICHÚS, ville de l'Afie-Mineure, dans la Cappadoce, felon Constantin Porphyrogénéte, cité par Ortelius, Thefaur. ZALISCUS, Heuve de l'Afie-Mineure, dans la Galatie: Ptolomée, 1.5, c.4, marque l'embouchure de ce fleuve, sur la côte du Pont-Euxin, entre Cyptafia & Galorum. Niger, je ne sais sur quel fondement, dit qu'il s'appelle aussi Amnias & Bilæus. Strabon, à la vérité, place, dans ce quartier, un fleuve, nommé Amnias, & Etienne, le géographe, en connoît un, auquel il donne le nom de Bilæus, qui est le Bilis ou Billis de Pline, & le Billæus d'Arrien, d'Apollonius & de Constantin Porphyrogénéte; mais aucun de ces auteurs n'a dit que Zaliscus, Amnias & Bilaus, fûssent des noms synonimes. ZALISSA, ville de l'Afie, dans l'Ibérie, selon Ptolomée, 1.5, c. 11. Si nous en croyons Thevet, on la nomme présentement Scander. ZALLATENSIS fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie-Sitifense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fournit Argentius, un de ses évêques. 1. ZAMA, ville d'Afrique, dans la Numidie propre, & dans les terres, à cinq journées de Carthage, du côté du Couchant, selon Polybe, 1. 15, c. 1. Cette ville, à laquelle les auteurs anciens donnent le titre de villé royale & de forteresse, est fameuse, dans les guerres d'Annibal, de Jugurtha & de Juba. La plupart des géographes veulent que cette ville soit celle que Ptolomée nomme Azama, & que le manuscrit de la bibliothéque Palatine appelle Zama. Si cela eft, dit Cellarius, Geogr. ant. l. 4, c.5, Ptolomée semble l'éloigner trop vers le Midi; quoique Cornelius Nepos, in Annibale, c. 6, compte environ trois cens mille pas de Zama à Adruméte. Polybe & Tite-Live, donnent occafion de foupçonner qu'il y a de l'erreur. Le premier dit que Zama eft à cinqjournées de Carthage, du côté du Couchant; ce qui est répété, par Tite-Live, 1.30, c. 39, où on lit Zama quinque dierum iter à Carthagine abeft; au lieu que dans la carte dressée sur les nombres de Ptolomée, Azama se trouve éloignée de dix dégrés de Carthage, chemin, qu'un homme, qui marcheroit bien, auroit de la peine à faire en quinze jours. On convient que Zama étoit dans la Numidie, à une grande distance d'Adruméte; savoir: à trois cens mille pas, comme le dit Cornelius Nepos, ou à trois mille stades, comme le dit Appien, Pun. p. 40; се qui feroit encore un plus grand éloignement; & de-là on peut juger, à peu près, à quelle distance elle étoit de Carthage. Ainfi, ou il faut rapprocher l'Azama de Ptolomée, ou dire qu'elle n'est pas la fameuse Zama des Numides. Dans la table de Peutinger, Segm. 3, Zama Regia est bien plus près de Carthage: car elle est marquée à dix milles, à l'Orient, d'Assures, position qui s'accorderoit assez avec celle que donne Polybe, fi ce n'est qu'alors Zama auroit été au Midi, & non au Couchant de la ville de Carthage. Quoi qu'il en soit, cette ville, felon Salluste, Jugurth, c. 57, étoit située dans une plaine, & moins forte, par sa situation, que par les ouvrages qu'on y avoit faits. Hirtius, Afr. Bel. c. 91, dit que Zama étoit la résidence ordinaire du roi Juba, qui y tenoit ses femmes, ses enfans & ses trésors. Pline, 1.5, 6.4, l'appelle Zamense oppidum. Elle devint colonie Romaine, fous ce titre, que lui donne une ancienne inscription, rapportée par Gruter, p. 364: COLONI COLONIE ÆLIE HADRIANE AUG. ZAME REGIE. S. Augustin, 1.7, c. 17, fair mention de Marcellus à Zama, qui asfista au concile de Carthage, tenu sous saint Cyprien. Le nom moderne de cette ville, est Zamora, felon Marmol. 2. ZAMA, ville de la Cappadoce: Ptolomée, 1.5, c.6, la marque dans la préfecture de Cha mane. 3. ZAMA, ville de la Mésopotamie, selon Ptolomée, l. 5, c. 18. 4. ZAMA, province de l'Amérique méridionale, au Pérou. Elle est située au-delà des Andes, & a la province de Carauaya, vers le Nord, celle de Tacana, à l'Orient, celles de Cotabamba & de Chuquiabo, au Midi, & celle de Cumata, à l'Occident. En 1538, Pedro Anzurez passa, avec beaucoup de peine, de la province de Carauaya, dans celle de Zama: il rencontra de rudes montagnes, des bocages, des neiges & des déferts; & après avoir surmonté ces obstacles, il entra dans la province de Tacana. * De Laet, Descr. des Indes occ. 1.10, c. 32. ZAMA-REGIA. Voyez ZAMENSIS. ZAME FONS, fontaine d'Afrique. Ses eaux rendoient la voix sonore, selon Pline, 1.31, c. 2, Vitruve, 1.8, c. 4, p. 166, dit la même chose. Cette fontaine étoit apparemment dans la ville de Zama ou dans son voisinage: le nom du moins le fait soupçonner. ZAMAKSCHAR, nom d'une des villes principales du pays de Khouarezm, dont la longitude est de 84 dégrés 30 minutes, & la latitude septentrionale, de 41 dégrés 45 minutes. * D'Herbelot, biblioth. or. Cette ville ne s'est rendue célebre, que par la naiffance de 1 Iman Zamakhschari. Ben Schuhnach dit que Zamakschar est une grande bourgade du Khouarezm, vers l'embouchure du fleuve Gihon, à l'Orient de la Mer Caspienne. ZAMAMIZON, ville de l'Afrique propre: Ptolomée, l.4, c.3, la compte au nombre des villes, qui étoient entre la ville Thabraca & le fleuve Bagradas. ZAMANDUS. Voyez TZAMANDUS. ZAMARENI, peuples de l'Arabie - Heureuse, felon Pline, 1.6, c. 28. Il leur donne, pour villes, Bacascami & Saiace. ZAMAZI, |