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fois le fiége des sciences; plusieurs bons auteurs Perfiens en étant fortis, & l'ayant rendue fameuse, par leurs écrits.

ZENITH, ou POINT-VERTICAL, c'est-à-dire, point, qui répond perpendiculairement à notre tête. Les pôles de l'horison sont deux points de la superficie du monde, chacun desquels est également éloigné de toutes les parties de l'horison: celui des pôles, qui répond perpendiculairement à notre tête, s'appelle Zenith; & l'autre, qui eft diametralement oppofé au Zenith, c'est-à-dire, le point du ciel, qui eft directement sous nos pieds, s'appelle le Nadir, par rapport à nous; mais il est en même-tems le Zenith de nos Antipodes.

ZENNA, ancienne abbaye d'Allemagne, dans le duché de Magdebourg, au cercle de Luckewald. Elle est aujourd'hui sécularisée.

phe, qui cite Appien, 1.2, Parthicor. Ce voisinage de Zenodotium & de Nicephorium est confirmé par Dion Cassius, 1.40, dont quelques manuscrits portent Zenodotia, pour Zenodotium. Dans le tems de l'expédition de Crassus, contre les Parthes, les habitans de Zenodotium feignirent de se rendre à lui, & appellerent, pour cet effet, quelques foldats Romains, qu'ils firent décapiter, dès qu'ils furent dans la ville; mais cette perfidie fut punie, par la ruine de leur ville. Plutarque (in Vita Crassi) écrit aussi Zenodotia. Il ne parle point de cette perfidie : il dit seulement qu'il y avoit dans cette ville, un tyran, nommé Apollonius; que Crassus, après y avoir perdu cent soldats, la prit par force, la pilla, & vendit les habitans à l'enchere.

ZENONIS CHERSONESUS. Ptolomée, 1.3, c. 6, appelle ainsi une peninsule de la ChersonèseTaurique, sur la côte septentrionale, entre Heraclium & Parthenium..

ZENOPHRURIUM. Voyez CANOPHRU

RIUM.

1. ZENOBIA, ville d'Afie, dans l'Euphratense, à la droite de l'Euphrate, à cinq milles du fort de Mambri, en-deçà de la petite ville de Sura. Zenobie, femme d'Odonat, prince de Palmyre, fut, felon Procope, Adif. 1.8, de la Trad. de Cousin, la fondatrice de cette ville, qu'elle appella de fon nom. Mais comme le tems en avoit ruiné les fortifications, & que les Romains n'avoient pas pris soin de les ré-ville, qui dit qu'elle avoit la dignité épiscopale,

parer, elle étoit devenue déserte; ce qui étoit cause que les Perses faifoient des courses quand ils vouloient, & prévenoient, par leur vitesse, le bruit de leur marche. Justinien rebâtit entièrement cette ville, la peupla, y fit de bonnes fortifications, y établit une puissante garnison, & la rendit un des boulevars de l'empire. Comme les rochers, qui l'environnent, pouvoient donner moyen à des assiégeans de tirer fur ceux qui défendoient les murailles, il inventa certains ouvrages, qu'on appelle des aîgles, parce qu'ils font étendus pour couvrir les foldats. Il n'y a point de discours, ajoute Procope, qui puisse dignement exprimer les avantages, que ce prince a procurés à cette ville, en la fortifiant avec d'autant plus de soin que les autres, qu'elle étoit plus éloignée de secours, & plus exposée aux dangers. L'Euphrate, dit-il, coule le long de la ville de Zenobie, du côté d'Orient; mais comme il est pressé, par de hautes montagnes, & qu'il n'a pas d'espace pour s'étendre, lorsque les pluies le grosfissent, il s'éleve jusqu'au haut des murailles, sépare les pierres, les ébranle, & en rompt la structure. Justinien fit construire une chaussée, d'une longueur égale à celle de la muraille, & réduifit ce fleuve à écumer inutilement, sans pouvoir faire aucun dommage. Ayant reconnu qu'il y avoit, du côté du Septentrion, une partie de la grande muraille, qui menaçoit ruine, il la fit rebâtir sur un plus beau & plus vaste dessein que n'étoit le premier: car comme les maisons étoient trop étroites, & déplaifoient, pour ce sujet, aux habitans, il accrut la ville. De plus, comme il y avoit, du côté d'Occident, une colline, dont les Barbares se pouvoient aifément emparer, & ensuite tirer de dessus, jusqu'au milieu de la ville, Justinien l'enferma dedans, & fit escarper les côtés, & bâtir un mur au-dessus; de telle sorte qu'il n'y avoit plus d'endroit par où les ennemis pussent venir, le terrein, qui est au-dessous de la colline, étant trop bas, & les montagnes, qui sont du côté d'Occident, étant trop éloignées. Après l'avoir ainfi fortifiée, il l'embellit, y bâtit des églises ma-. gnifiques, des bains publics, des galleries & des logemens pour des foldats. Procope parle encore de cette ville, au second livre de la guerre, contre les Perses, c. 5.

2. ΖΕΝΟΒΙΑ. On appella ainsi le lieu, qui fut assigné à la reine Zenobie, pour sa demeure. Celieu étoit en Italie, près du palais d'Adrien, à Trivoli, & il se nommoit auparavant, Conche, selon Trebellius Pollion, in Zenobia.

ZENOBII INSULÆ, Isles de l'Océan Indien, sur la côte de l'Arabie-Heureuse. Ptolomée, 1. 6, c. 7, les marque à l'entrée du golfe Sachalite, & les met au nombre de sept.

ZENODOTIUM, ville d'Afie, dans l'Osrhoè ne, près de Nicephorium, selon Etienne le géogra

1. ΖΕΝΟΝΟΡOLIS, fiége épiscopal de l'Exarchat d'Afie, dans la Lycie. On le trouve dans la table des évêchés, dressée par l'abbé de Commaindans le dixiéme fiécle, sous la métropole de Myra.

2. ΖΕΝΟΝΟΡOLIS, fiége épiscopal de la premiere Egypte, dans le patriarchat d'Alexandrie, felon l'Abbé de Commainville, Table des Evêchés. Cette ville paroît avoir eu la dignité épiscopale, dans le neuviéme fiécle.

3. ZENONOPOLIS ou ZENOPOLIS, fiége épiscopal d'Afie, dans l'Isaurie, sous le patriarchat d'Antioche, felon la table des évêchés, dressée par l'abbé de Commainville, qui donne à cette ville, la dignité épiscopale, dans le neuviéme fiécle, sous la métropole de Séleucie, furnommée Aspera.

1. ŽENOPOLIS. Voyez ZENONOPOLIS,

No. 3.

2. ZENOPOLIS, ville d'Afie, dans la Pamphylie, selon le cinquiéme concile de Constantinople, cité par Ortelius, qui ajoute que Constantin Porphyrogénete fait aussi mention de cette ville. Je ne fais si cette ville ne seroit point la même que Zenonopolis d'Isaurie, & encore la même que Zenonopolis de Lycie; car ces provinces étoient voisines.

ZENS, riviere d'Allemagne, dans l'Alface: elle passe par Lebsheim, Olmem & Heydelsheim, d'où elle vient à Hiltzeck, à Rosfeld & à Herbsen, après quoi, elle se jette dans le Rhin, au-dessous de Crafft.

ZENT ou ZENTA, bourgade de Hongrie, sur la Teisse, entre l'embouchure de cette riviere, dans le Danube, & la ville de Segedin. Ce lieu est devenu fameux, par la victoire signalée, que le prince Eugene y remporta, en 1697, fur l'armée des Turcs, commandée par l'empereur lui-même, Mustapha II, En deux heures de tems, vingt mille Turcs resterent sur la place; il y en eut dix mille de noyés, & trois mille prisonniers. Du côté des Impériaux, il n'y eut que quatre cent trente hommes de tués, & environ seize cens blessés.

Guidonis Ferrarii, Soc. Jefu, de rebus gestis Eugenii Principis, à Sabaudia bello Pannonico, libri tres. Hagæ in Batavis 1749, 8°.

ZENTA, contrée de la Dalmatie, aux confins de l'Albanie, dans laquelle quelques géographes la comprennent. Ses villes principales font: Scutari, Drinasto, Antivari & Dolcigno. * Baudrand, Dict.

ZENTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dansla province Proconfulaire. Florentius, son évêque, souscrivit à la lettre du patriarche Paul. * Harduin, collect. conc. t. 3, p. 751.

1. ZENU, province de l'Amérique, dans la Terre-ferme, au gouvernement de Carthagène, à l'Ouest de la ville de ce nom, sur les confins de la province d'Uraba, dont elle ne differe guéres, pour la qualité de l'air, & pour celle du terroir. C'étoit

anciennement comme le cimetière des nationsvoifines; & même on y apportoit les corps morts des habitans de quelques pays fort éloignés, qu'on y enterroit avec leurs joyaux, & autres choses précieufes. Aussi dans les premiers tems, les Espagnols tirerent-ils, de ces sépulchres, beaucoup d'or, & divers joyaux de prix. Le port de cette province est à l'embouchure de cette riviere, qui lui donne son nom, & dans une spacieuse baye, ouverte vers la Mer. * De Laet, Description des Indes occ. 1.8,

c. 13.

2. ZENU, riviere de l'Amérique, dans la Terreferme, au gouvernement de Carthagène. Cette riviere, qui coule dans la province de Zenu, à laquelle elle donne le nom, est fort grande, & capable de porter de grands navires. Elle se jette dans une vaste baye, qui forme un port très-assuré, à vingt-cinq lieues de Carthagène, & il s'y fait une grande quantité de sel. * De Laet, Descr. des Indes

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ZEOPHIR & CAICAPHA, noms de deux villes d'Afie, que Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, place au voisinage de Néapolis de Phénicie.

core, entre le promontoire & le fleuve, l'ancienne ville d'Anchiale, & la forteresse de Quinda, qui ne subsistoit plus apparemment du tems de Ptolomée.

4. ZEPHYRIUM, promontoire de l'isle de Cypre: Ptolomée, 1.5, c. 14, le marque sur la côte occidentale, entre la nouvelle & la vieille Paphos. Strabon, 1. 14, p. 683, qui connoît ce promontoire, sous le nom de Zephyria, y joint un port, propre à mettre les vaisseaux en fûreté. Le nom moderne de ce promontoire, est Melenta, ou Caput Chelidoni, selon Etienne de Lufignan; & d'autres le nomment Malota.

5. ZEPHYRIUM, promontoire d'Italie, dans la Grande-Gréce, sur la côte orientale du Brutium, entre le promontoire d'Hercule, & la ville de Locres. Après le promontoire d'Hercule, dit Strabon, 1.6, p.259, on trouve celui de Zephyrium, dans le territoire de la ville de Locres, qui a été ainsi appellé, à cause qu'il a un port exposé aux vents du Couchant. Ptolomée, 1.3, c. 1, qui ne connoît point le promontoire d'Hercule, ou du moins qui ne le nomme point, marque le promontoire Zephyrium sur la côte de la Mer Adriatique, entre Leucopetra & Locri, position qui s'accorde fort bien avec celle que donne Strabon. Les Locres, ou la ville de Locres, de la Grande-Gréce, tiroient, à ce que dit Pline, L. 3, c.5, leur furnom de ce promontoire: Locri cognominati à Promontorio Zephyrio, nam dicti ab eo Locri Epizephyrii. Le nom moderne de ce promontoire est Cabo Spartivento, selon Niger: Cabo di Burfano, selon Leander: & Bruzzano, selon Scipion Mazzella..

ZEPHOR. Voyez SEPPHORIS. ZEPHRON ou ZEPHRONA. Les limites de la Terre promife (Num. 34,9,) s'étendoient du côté du Septentrion, jusqu'à Zephrona, & au village d'Enan. On ne la connoît plus aujourd'hui. S. Jérôme, dit sur Ezechiel, c. 47, que les limites de la Terre-Sainte, qui doit être partagée entre les douze tribus, & les étrangers, iront, du côté du Septentrion, jusqu'à Zephrona, ville de Cilicie, appellée, de fon tems, Zephyrium: Ibunt confinia usque ad Zephrona, quam Urbem hodie Zephyrium Oppidum Ciliciæ vocant. Mais Reland, Palast. l. 3, p.1064, trouve que cette ville, Zephyrium, étoit trop éloi-mée, 1.3, c.4, le marque entre Cherfis Villa, &

gnée de la Terre-Sainte, pour pouvoir être prise pour Zephrona.

ZEPHYRA. Voyez HALICARNASSE. ZEPHYRE, Isle, que Pomponius Mela, 1.2, c.7, place fur la côte de l'isle de Créte. Pline la met au-devant du promontoire Samonium. * Ortel. Thefaur.

ZEPHYRIA. Voyez ZEPHYRIUM.
ZEPHYRII. Voyez LOCRI.

ZEPHYRIS ARX, forteresse d'Espagne. Sextus Avienus la place au sommet de la montagne, appellée, par le même auteur, Zephyrum Jugum. * Ortel. Thefaur.

1. ZEPHYRIUM, promontoire d'Afie, dans la Cilicie: Ptolomée, 1.5, c. 8, le marque dans la Cétide, aux confins de la Cilicie propre. Ce promontoire, & celui de Sarpédon, formoient l'embouchure du fleuve Calycadnus. Niger dit que ce promontoire est présentement appellé Tharsis, par les habitans du pays. Strabon, l. 14, p.670, s'accorde assez avec Prolomée, par la position du promontoire Zephyrium: car il remarque que le promontoire Sarpédon est à l'embouchure du Calycadnus, & que le promontoire Zephyrium est voisin de ce fleuve.

2. ZEPHYRIUM, ville ou bourgade de la Cilicie, à l'extrémité du promontoire de même nom, selon Ptolomée, 1.5, c. 8. Tite-Live, 1. 22, c. 20, semble faire de ce Zephyrium, un lieu fortifié; car il dit: Zephyrio, & Solis, & Aphrodisiade, & Coryco, & Superato, Anemurio (Promontorium ad quoque Ciliciæ eft) Selinunte recepta, omnibus his aliisque oræ Castellis, aut metu, aut voluntate, fine certamine, in editionem acceptis.

3. ZEPHYRIUM, promontoire de la Cilicie propre, felon Ptolomée, 1.5, c. 8. Ce promontoire est différent de celui que le même géographe place à l'embouchure du fleuve Calycadnus; mais il se trouve seulement nommé dans le texte Grec: car les exemplaires Latins n'en font point mention. Il étoit entre la ville Soli, ou Pompeiopolis, & l'embouchure du fleuve Cydnus. Strabon, l. 14, p. 674, distingue pareillement ce promontoire, de celui qui formoit l'embouchure du Calycadnus, & il le met entre le Soli, & le fleuve Cydnus; mais il place en

6. ZEPHYRIUM, promontoire d'Afrique, dans la Cyrénaïque, sur la côte de la Pentapole: Prolo

Dardanis, ou Darnis. Ce n'étoit pas pourtant un simple promontoire, il y avoit encore, à ce que nous apprend Strabon, 1. 17, p.838, un mouillage pour les vaisseaux. Le nom moderne de ce promontoire est Bonandrea, à ce que dit Niger.

?

7. ZEPHYRIUM, promontoire d'Afrique, dans la Cyrénaïque, selon Strabon, qui le distingue d'un autre Zephyrium, qui fait l'article présé

dent.

8. ZEPHYRIUM, ville de l'Afie - Mineure, dans la Galatie, sur la côte de la Paphlagonie. Prolomée, 1.5, c. 4, la marque entre Carambis extrema, & Callistratia. Arrien, p. 15, qui parle de cette ville, dans son périple du Pont-Euxin, la met à foixante stades de Carambis, & à cent cinquante stades de la petite ville d'Aboni mænia.

9. ZEPHYRIUM, ville de l'Afie - Mineure, dans le Pont Cappadocien, selon Ptolomée, 1.5, c.6, qui la marque dans les terres. Elle ne devoit pas être bien éloignée de la côte: car Arrien, Peripl. p. 17, lui donne un port, & dit qu'elle étoit à fix vingt stades de l'isle d'Arrhentias, & à quatrevingt-dix stades de la ville de Tripolis.

10. ZEPHYRIUM, promontoire de l'Afie-Mineure, dans la Carie. Strabon le place au voisinage de la ville de Myndus.

11. ZEPHYRIUM, lieu d'Egypte, & sur la côte de la Libye extérieure: car Strabon, 1.14, p.658, le met entre les ports de Deris & de Leucapfis. Etienne le géographe fait de ce Zephyrium, un promontoire, d'ou Venus & Arfinoé avoient pris le nom de Zéphyrite; ce qu'il appuie du témoignage de Callimaque.

12. ZEPHYRIUM, lieu fortifié, dans la Scythie, felon Etienne le géographe.

13. ZEPHYRIUM, ville de la ChersonnèseTaurique. Il semble qu'elle ne subsistoit plus du tems de Pline, 1.4, c. 12; car il dit: Ultra fuere Oppida: Citæ, Zephyrium, &c.

14. ZEPHYRIUM ou ZEPHYRIUS, promontoire de l'isle de Créte: Ptolomée, 1.3, c. 17, le marque sur la côte orientale, entre Heraclium & Olus. No. 14.

ZEPHYRIUS. Voyez ZEPHYRIUM,

ZER.

ZEPHYRUM JUGUM, montagne d'Espagne, selon Sextus Avienus, qui en fait une montagne facrée, au sommet de laquelle il place une forteresse. Voyez ZEPHYRIS Arx.

ZERANIA REGIO, contrée de la Thrace, felon Etienne le géographe, qui cite Ephorus, 1. 27. Les habitans de cette contrée, font appellés Zeransi, par le même géographe, qui apporte en preuve le témoignage de Théopompe, 1. 26.

ZERANII. Voyez ZERANIA REGIO.
ZERBI. Voyez GERBES.

ZERBIS, fleuve d'Afie, dans l'Assyrie. Ce fleuve, selon Pline, 1.6, c. 26, coule dans le pays des Aloni, & fe perd dans le Tigre. Le R. Pere Hardouin conjecture que c'est le fleuve Gorgos, Τύργος ποταμὸς de Ptolomée, 1.6, c. 1; & que les Grecs nommerent de la forte, à cause de la rapidité de son cours. Si cela est, le fleuve Zerbis étoit à la gauche du Tigre, dans lequel il avoit fon embouchure, entre celles des fleuves Capros & Silla.

ZERBST, ville d'Allemagne, sur l'Elbe, dans la principauté d'Anhalt, aux confins du duché de Magdebourg, & le chef-lieu d'une seigneurie, à laquelle elle donne fon nom, & où réside une des quatre branches d'Anhalt. Cette ville, située à deux lieues de Dessau, à cinq de Magdebourg, & à fix de Wittenberg, est ornée d'un fort beau château, & renommée pour son excellente biere, qui lui apporte un grand profit. On fait un tel cas de la biere de Zerbst, qu'elle se vend, en Franconnie, plus cher que le vin. * D'Audifret, geogr. t. 3.

ZERÉ, forteresse de Perse, dans dans le Sistan. Petit de la Croix, qui en parle, dit qu'elle est située au bord d'un lac, auquel elle donne fon nom. Les troupes de Timur-Bec emporterent cette forteresse d'asfaut. Cing mille hommes des ennemis, qui ne se foucioient pas de mourir, s'étant assemblés dans la place, donnerent un sanglant combat, où la plupart furent tués à coups de fleche & de fabre. Les soldats de Timur-Bec firent une montagne des corps morts; & des têtes, ils en bâtirent des tours. de Timur-Bec, 1.2, с. 43.

ZERED. Voyez ZARED.

* Hift.

1. ZEREND, nom d'une ville de la province de Kerman ou Caramanie-Perfienne. Le géographe Persien la place dans son troifiéme climat, à vingt-cinq parasanges de la ville de Sirgian, capitale de cette province. Il ne marque pas plus particulièrement sa pofition. * D'Herbelot, Biblioth. or.

2. ZEREND, ville de Perse, dans l'Iraque, à 83 dégrés & demi de longit. & à 36 & demi de latit. Elle est de la dépendance d'Ispahan. * Manuscrit de la Biblioth. du Roi.

ZERENG', ville de Perse, dans la province de Sistan ou Segestan. D'Herbelot, Biblioth. or. rapporte que. Jacoub-Ben-Laïth, fondateur de la Dynastie des Soffarides, y fit bâtir un portique magnifique, accompagné de maisons & de boutiques, dont les loyers lui rendoient tous les jours mille drachmes d'argent; & ce prince, qui étoit fort pieux & généreux, légua ce revenu aux pélerins de la Mecque. Le même prince y fit conduire aussi des eaux par plufieurs canaux, qu'il fit creuser; enforte que cette ville abonda en toute forte de denrées & de marchandises, quoique son terroir fût stérile & in

culte.

Cette ville a fourni plusieurs gens de lettres, entre lesquels Mohamed-Ben-Keram, auteur de la secte des Keramiens, est celui qui s'est rendu le plus illustre. La naissance, qu'il prit en cette ville, lui a fait donner le surnom de Al Zerengi.

ZERIGAN, ville de Perse, dans l'Arak Perfienne. C'est une petite ville, qui n'a guéres plus de deux mille maifons, & qui est située dans une plaine assez étroite, entre deux montagnes, qui la renferment, & n'en font guéres éloignées que d'une demi-lieue. Le terroir est assez fertile & assez agréable, & l'air y est bon & frais en Eté. Les dehors font remplis de jardins, & font assez divertissans; mais le dedans n'a rien de beau, ni de remarquable, que de grandes ruines. L'histoire de Perse met la fondation de cette

ZER.

ville sous le regne d'Ardechir-Babecon, plusieurs 367 fiécles avant la naissance de Jesus-Christ. Elle remarque qu'on y voyoit plus de vingt mille maisons; ce mille, aux environs, on voit des ruines & des mafuqui paroît bien vraisemblable, puisqu'à plus d'un fois qu'il y passa; mais la seconde fois, c'est-à-dire, res. Tamerlan la détruifit entierement la premiere à fon retour de Turquie, il en fit rebâtir une partie; parce qu'il apprit qu'elle avoit été longtems florissante, par les sciences, & qu'elle avoit produit plules auteurs orientaux. Les Tartares & les Turcs, qui sieurs grands hommes. Aussi est-elle célebre, dans & ruiné plusieurs fois Zerigan; & ce n'est que depuis ont ravagé la Perse, depuis Tamerlan, ont saccagé le commencement du dix-septiéme fiécle, qu'on s'est misalarebâtir. * Chardin, Voyage, p. 309, éd. 1686, fol. Londres.

ZERETHRA. Voyez BERETHRA.

ZERGENITZA, fiége épiscopal, felon Ortelius, qui cite le droit oriental.

Elle prend sa source dans la paroisse de Poule; & de-
ZERGUE, riviere de France, dans le Beaujolois.
là, coulantàl'Orient, elle va se jetter dans la Saône,
vis-à-vis de Trevoux.

dans le Brisgau. C'étoit la principale place de Berch-
ZERINGEN ou ZÆRINGEN, ville d'Allemagne,
told, comte de Brisgau, qui prenoit souvent le nom
de Zeringen, & qui fut établi duc de la Bourgogne
Transjurane, par Henri le Noir, fils de Conrad le
Salique. Zeringen est peu éloignée du lieu, où, de-
Defcr.
puis, la ville de Fribourg a été fondée. * Longueruë,

de la France, 2. part. p. 249.
No. 1.
ZERINTHIUM. Voyez APOLLINIS TEMPLUM;

ZERMAGNA, riviere de la Dalmatie, ancienpar la Dalmatie propre, & par la Morlaquie; & après nement Tedanius ou Tedanium. Elle prend son cours avoir arrofé Obroazo, elle se décharge au fond d'un long golfe, au Septentrion de la ville de Novigrad. * Baudrand, Dict.

ZERMENTIUM. Voyez ZERNENSIUM
ZERMIZIRGA, ville de la Dace, felon Ptolo-

mée, l.3, c.8.

part, dans la Macédoine. * Ortel. Thefaur.
1. ZERNA, fleuve, que Curopalate met quelque

2. ZERNA, ville de la Thrace, felon Ortelius, ville y est aussi appellée Zerue; mais il n'est rien de qui cite l'Itinéraire d'Antonin, & ajoute que cette tout cela. Voyez ZERUIS.

ZERNÆ. Voyez ZERNENSIUM COLONIA. Dace, fondée par Trajan, & dont il est parlé dans ZERNENSIUM COLONIA, colonie de la leure maniere de lire, il ya: In Dacia quoque Zerle Digeste, 1.50, t. 16, de Cenfib. où, selon la meil nenfium Colonia, à Divo Trajano deducta, Juris Italici eft. On ne fait pas positivement où étoit située Dace, province de Trajan, au-delà du Danube; cette colonie. Il semble qu'elle devoit être dans la mais dans ce cas, elle ne pourroit être la même chose que le lieu nommé Zernæ, par la notice des dignités de l'empire: ce lieu étoit en-deçà du Danube, près de Ratiaria, dans la Nouvelle-Dace d'Aurélien, de laquelle la Dace-Ripense faifoit partie.

ge: Ptolomée, 1.7, c. 1, la compte parmi les villes
ZEROGERE, ville de l'Inde, en-deçà du Gan-
fituées à l'Orient du fleuve Namadus. Le manuscrit
de la bibliothéque Palatine porte Xerogere, au lieu
de Zerogere.

Belad-Ciston, selon Tavernier, Voyage de Perfe,
ZERŤAH, ville de Perse, dans la province de
à 79 d. 30. de
1.3, qui dit que les géographes du pays la marquent
C'est la plus grande ville de la province; & elle est
longitude, & à 32 d. 30'. de latitude.
accompagnée d'un fort château, qui a des fossés pro-
fonds. Son terroir est excellent pour la vigne & pour
les fruits à noyaux.

dans la Numidie. Gaudentius eft qualifié Epis-
ZERTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique,
No. 187.
copus Zertenfis, par la conférence de Carthage,

ZERUE. Voyez ZERNA, 2.

ZERUIS; ville de la Thrace, selon l'Itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Dyrrachium à Byzance, en passant par la Macédoine & la Thrace. Elle s'y trouve entre Dyma & Plotinopolis, à vingt-quatre milles de chacune de ces villes. Quelques manuscrits portent Zeruim, & Simler lit Zerne. Cette derniere ortographe a porté Ortelius à soupçonner que cette ville pouvoit être celle qu'Etienne le géographe appelle Therne, & aussi celle que Cédrène nomme Tzerna. Quoi qu'il en soit, la table de Peutinger lit Zirinis, au lieu de Zeruis, & Alting a cru entrevoir, dans Zirinis, des traces de Trajanopolis. Mais Wesseling croit que Zirinis est la véritable ortographe; qu'il est question de la ville Zirinia, qu'Etienne le géographe met dans la Thrace; & que cette ville n'a rien de commun avec Trajanopolis, comme on peut le voir, par l'Itinéraire d'Antonin, & par la table de Peutinger.

ZERYNTHIUM. Voyez APOLLINIS TEMPLUM, NO. 1.

ZERYNTHUM ANTRUM. Voy. ZERYN

THUS.

ZERYNTHUS, ville de Thrace, selon Etienne le géographe, qui y met aussi une caverne de même nom, appellée, par les anciens, Zerynthum Antrum. Cette caverne, qu'Isacius nomme Antrum Rheæ ou Hecatæ, étoit consacrée à Hécate, à qui, comme le remarque Suidas, on immoloit des chiens. C'est dans ce sens, que Lycophron dit,

vers 77:

Ζήρυνθον ἄντρον τῆς κυνοςφαγε θεᾶς.

Le Scholiaste de Lycophron, Etienne le géographe, & le Lexicon de Phavorinus, mettent cette caverne dans la Thrace. Tite-Live, l. 38, c. 41, qui connoît Zerynthus, sous le nom d'Apollinis Zerynthi Templum, le place aussi dans la Thrace, aux confins du territoire de la ville d' Ænus: Eo die, dit-il, ad Hebrum flumen perventum eft. Inde Aniorum fines, præter Apollinis (Zerynthum quem vocant incolæ) Templum fuperant. Cependant Suidas, & le Scholiaste d'Aristophane, veulent que l'antre de Zerynthe fut dans l'isle de Samothrace. Ovide, l. 1, Trift. Eleg. 9, pourroit dire la même chose; mais il en parle d'une maniere si vague, qu'il ne décide rien:

Venimus ad portus Imbria terra tuos.
Inde levi vento Zerynthia littora nactis
Threiciam tetigit fesfa carina Samon.

ZETAPOR ou CENTAPOR, ville de la presqu'isle de l'Inde, en-deçà du Gange. Cette petite ville est située sur la côte de la province de Decan, & prise, par quelques géographes, pour l'ancienne Mandagora.

ZETH ou ZETHA, royaume d'Afrique, dans la Haute-Ethiopie, ou Abyssinie, près du royaume de Nerea, mais plus avant dans la Terre-ferme. Il est aussi voisin de ceux de Koncho & de Mahaola. Les Abyssins l'appellent Zesta. * Dapper, Afrique, 1.414.

ZETHA. Voyez ZITHA & ZETTA. ZETHIS OU ZETIS, ville de la Carmanie. Pline, 1. 6, c. 23, en fait mention. Hermolaüs lit Cethis, fur la foi d'un ancien manuscrit ; & Ortelius est tenté de croire que c'est la véritable ortographe; parce que Pomponius Mela met, dans ce quartier-là, un fleuve, appellé Cethis; & qu'il est assez ordinaire de voir que des villes portent le nom des fleuves, au bord desquels elles sont situées.

ZETTA, ville de l'Afrique propre, selon Hirtius, Bel. Afric. c. 68 & 74, qui dit qu'elle étoit voifine de Vacca. Quelques-uns conjecturent que c'est la ville de Zella de Strabon; mais leur opinion n'est fondée que fur le voisinage de ces places. Ortelius la prend pour la ville de Zetha, que Ptolomée, 1.4, c. 3, place à la pointe d'un promontoire de même nom, fur la côte, qui joint les deux Syrthes, entre Hedaphtha & Sabathra; & Mercator dit que le nom

moderne est Zebi. Enfin, Ortelius soupçonne que ce pourroit être le Municipe Pontezita, de l'Itinéraire d'Antonin. La conférence de Carthage fait mention de Zettenfis.

ZETUNIM, ville de Grèce, dans les Thermopyles, selon Chalcondyle, cité par Ortelius. Ne feroit-ce point la ville Zetunium de Cédrène, & celle de Zitunium de Curopalate?

ZEVAREH, ville de Perse, située à l'extrémité du Désert. Elle fut bâtie par le frere de Roustem Dastan. Elle a, dans sa dépendance, trente vil. lages.

* Manuscrits de la Biblioth. du Roi. ZEUDRACARTA. Voyez ZADRACARTA.

ZEVENAR, ville d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, au duché de Clèves, à deux lieues de la ville de Doesbourg, vers le Midi, & à trois lieues d'Arnheim, du côté de l'Orient. Cette ville se trouve enclavée entre la Gueldre-Hollandoise, & le comté de Zutphen.

ZEVERIN ou SEVERINO, ville de la HauteHongrie, fur le Danube, aux confins de la Walaquie, à dix-huit ou vingt lieues de Temeswar. Les géographes font partagés sur le nom que les anciens donnoient à cette ville. Les uns la prennent pour celle de Sornum, & les autres pour celle d'Acmonia. Corneille écrit Zeverinam.

ZEUGIS. Voyez ZEUGITANA.

ZEUGITANA REGIO. Les anciens ont donné ce nom à une partie de l'Afrique propre, qu'ils divifoient en Zeugitane & en Bizacène. Ils ne nous ont pas marqué les bornes précises, qui séparoient ces deux provinces. Pline dit seulemment que la Zeugitane comprenoit Carthage, Utique, Hippone, Diarrithum, Maxulla, Misua, Clupea & Neapolis; d'où l'on voit qu'elle s'étendoit, d'Occident en Orient, depuis le fleuve Tusca, jusqu'au promontoire de Mercure, où étoient Clupea & Neapolis; mais il ne dit point quelle étendue elle avoit dans les terres. Il paroît qu'elle avoit la Mer Méditérranée, au Septentrion & à l'Orient, la Byzacène au Midi, & la Numidie au Couchant. Quoique la Zeugitane ne fût qu'une partie de l'Afrique propre, ou des terres, qui avoient appartenu à l'ancienne Carthage, Pline, 1.5, c. 4, semble ne connoître que cette contrée, sous le nom d'Afrique proprement dite: A Tusca Zeugitana regio, & quæ propriè voca tur Africa. Mais on ne peut exclure la Byzacène de l'Afrique propre ; car ces deux contrées furent foumises aux Carthaginois, & ne firent ensuite, pendant long-tems , qu'une feule province Romaine. Æthicus, à la fin de sa Cosmographie, au lieu de Zeugitana regio, écrit Zeuges & Zeugis; & dit que Zeuges étoit le nom d'une province; que Byzantium, car c'est ainsi qu'il appelle Byzacium, est le pays où se trouve la métropole d'Hadrumete; & que Zeugis est la province où a été bâtie la ville de Carthage: Zeuges prius non unius loci cognomentum, Sed totius Provinciæ fuit, velut in hodiernum ita à prudentibus accipitur. Byzantium est ubi ejus Metropolis Civitas Hadrumetus fita eft: Zeugis eft ubi Carthago Civitas constituta eft. On lit, dans Solin, c. 27, Omnis Africa à Zeugitano peae incipit; & Saumaise interprête cette expression, à pede, par à limite, & explique encore ce passage de Pline, A Tusca Zeugitana regio, & quæ propriè vocatur Africa, fi Pline a avoit voulu faire entendre que la

comme

Zeugitane étoit différente de l'Afrique propre, qui n'auroit ainsi commencé qu'aux limites de la Zeugitane, à Zeugitano pede, ou limite. Cellarius, Geogr. ant. l. 4, c. 4, dit que ce passage de Pline, où tous les que autres ont puifé, Zeugitana regio & quæ propriè vocatur Africa, paroît devoir être interprêté comme fait le pere Hardouin; eademque propriè Africa vocitata, comme l'ont entendu Ethicus, ci-dessus cité: Ifidore de Séville, qui dit, L. 14, Orig. 6. 5: Zeugis ubi Carthago magna, ipfa eft & vera Africa, inter Byfacium & Numidiam fita; Marcianus Capella, où on lit, 1.6, de Africæ prov. In erius Zeugitana regio, quæ propriè vocatur Africa; & Victor d'Utique, qui, dans son traité de la perfécution d'Afrique, L. 1, confond confond ces mots: Zeugitane & Proconsulaire, comme des noms synonymes: Exercitui [Geisericus] Zeugitanamvel Proconfularem funiculo hereditatıs divifit.

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Si nous nous en rapportons à Marius Niger, dit Ortelius, c'est de la contrée Zeugitane, qu'est sortie cette espéce d'hommes, que nous voyons errans en Europe, à la maniere des anciens Nomades, & qui font appellés Zingani ou Zingari, dans l'Italie; Ziegeiner, dans la Haute-Allemagne; Egyptenaren, ou Heylieden, c'est-à-dire, Egyptiens ou Payens, dans la Basse-Allemagne, & que nous appellons Egyptiens, parce qu'ils se disent chassés de la petite Egypte. Mais où eft cette petite Egypte, poursuit Ortelius? Aucun auteur n'a divisé l'Egypte en grande & petite. Le pare, Pie II, dit que ces gens-là font venus d'une contrée, nommée Zogoria, & fituée près du Caucase. Aventinus les fait venir des confins de la Turquie & de la Hongrie. Philippe de Bergame veut qu'ils foient originaires de la Chaldée. Rhodiginus veut que ce foient les Maurusii, qui furent chastes d'Afrique, par les Sarrafins. Bellon les croit fortis de la Bulgarie & de la Walachie, où étoient autrefois les Syginni, nom, qui approche asfez de celui de Ziegeiner. Thevet dit qu'il y en a en Egypte, où les Arabes & les Maures les appellent Rafolheramy, c'est-à-dire, voleurs. Jean Léon en trouve en quelques endroits de l'Afrique, comme aux confins des royaumes d'Agades & de Nubie. "Il » n'y a lieu en tout le monde, dit Bellon, 1.2, des » fingularités obfervées, c. 41, qui soir exempt de ces >> gens, que nous nommons de faux noms Egyp» tiens ou Baumiens: car mêmement étant entre la >>> Materée & le Caire, nous en trouvions de gran» des compagnies, & ausfi le long du Nil, en plu>> fieurs villages d'Egypte, campés dessous des palmiers, qui étoient ausfi-bien étrangers en ce pays>> là, comme ils font aux nôtres. Et pour ce que leur >> origine est de Wallachie ou Bulgarie, ils favent >> parler plusieurs langues, & font chrétiens. Les >> Italiens les nomment Singuani. Ils ont privilége » des Turcs, qu'il est loisible aux femmes Singua>> nes de fe prostituer publiquement à tous, tant aux >> Chrétiens, comme aux Turcs mêmes, & ont une >> maison dedans Pera, fauxbourg de Constantino>> ple, avec plufieurs chambres, où chacun peut en>>> trer librement, fans que la justice Turquoise leur >> puisse rien dire. Et pour le moins, il y a une >>> douzaine de femmes, qui se tiennent ordinaire"ment leas

L'histoire nous apprend que ces gens-là commen• cerent à se faire voir en Europe, vers l'an 1417. Ils vivent dans une grande misére. On les voit partout avec un habit étranger. Ils se disent chrétiens, quoiqu'ils n'en pratiquent guéres les œuvres; car ils font grands voleurs, & font profession de deviner, par l'inspection des mains; ce qui contribue beaucoup à les faire fubfister, une infinité de femmes & d'enfans ayant la demangeaison de se faire dire la bonne avanture. Ils choifisfent parmi-eux un chef, à qui ils obéissent. Ils ont une langue particuliere, dont ils usent entr'eux, & que perfonne autre n'entend. Aventinus cependant assure avoir remarqué que c'étoit la langue des anciens Venedes.

1. ZEUGMA, ville de la Dace, felon Prolomée, 1.3, c. 8. Rithaimerus & Althamerus veulent que ce soit présentement Clausemburg. Lazius la place à Zazfebes, autrement Mulenbach. Si cette ville Zeugma eft, comme il y a quelque apparence, le lieu, nommé Pons Augusti, dans la table de Peutinger, il faut chercher cette ville au bord du Rhabon, aujourd'hui la riviere de Maros, ou au bord de la Sargetia, à quinze milles de Sarmategte, ou plutôt Sarmategetuse, capitale de la Dace.

2. ZEUGMA, ville de Syrie, dans la Commagéne, au bord de l'Euphrate, entre Samofate & Europus, avec un pont, qui avoit occasionné fon nom; car Ζεύγμα fignifie un Pont. Strabon, 1.16, p. 749, après avoir décrit la Commagéne, dit que c'est ou se trouvoit, de son tems, la Zeugma, ou le pont de l'Euphrate, c'est-à-dire, ce pont fi célebre & fi Tome VI.

fréquenté des Romains, qui vouloient pasfer dans
les contrées orientales. Pline, 1.5, c.45, qui mer
Zeugma à soixante & douze milles de Samosate, le
compre au nombre des villes que l'Euphrate arrosoit:
Item Zeugna, LXXII, millibus pasfuum à Samo-
fatis, tranfitu Euphratis nobile; ce qui fait voir qu'il
y avoit une ville de même nom, située du côté de la
Syrie. Le même auteur s'explique encore plus clai-
rement: car il dit avoir appris que dans la ville de
Zeugma, surl'Euphrate, on voyoit la chaîne de fer,
dont Alexandre le grand s'étoit servi, pour joindre le
pont, qu'il avoit jetté sur le fleuve. Pline n'est pas le
seul, qui fasse Alexandre fondateur de ce pont. Dion-
Cassius, 1.40, p. 128, dit que ce pont est appellé
Zeugma, depuis l'expédition d'Alexandre, qui tra-
versa l'Euphrate dans cet endroit: Crasso autem Eu-
phratem apud Zeugma [fic enim ab Alexandri expedi-
tione, quod ibi flumen transmisit, adpellatur] tran-
feunti.... On trouve, dans Etienne le Géographe,
que Zeugma est une ville de Syrie, sur l'Euphrate,
dans le lieu où Alexandre fit passer son armée, sur
un pont joint avec des chaînes ; Ζευγμα πύλις Συρίας
ἐπὶ τῳ Ευφρατη, ο Αλέξανδρος ζέυξας ἀλύσεσι διεβίβασε τὰ
στρατόπεδα: & Lucain paroît avoir eu la même pensée,
lorsqu'il a donné à Zeugma l'épithéte de Pellæum,
1.8, v. 235.

Tot meritis obftricta meis, nunc Parthia ruptis
Excedat claustris vetitam per fæcula ripam,
Zeugmaque Pellœum.

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Malgré ces autorités, il n'est guéres possible de se perfuader qu'Alexandre le grand ait bâti ce pont, & que ce soit dans ce lieu, qu'il ait fait passer l'Euphrate à son armée. D'un côté, Arrien, 1. 3, p. 168, écrit qu'Alexandre, étant arrivé à Thapsacus, y trouva le pont de Darius rompu, le répara, & y fit passer son armée; d'autre part, cette route convenoit beaucoup mieux à Alexandre qui venoit d'Egypte, & alloit chercher Darius, qui se trouvoit du côté de Babylone. Il n'est pas possible de se figurer qu'Alexandre, pour traverser l'Euphrate, ait remonté jusques dans la Commagéne, dans le tems qu'il avoit à Thapsacus, & près de lui, un pont, abandonné par l'ennemi. On ne fauroit même prouver, par le témoignage d'aucun ancien, qu'Alexandre ait jamais été dans la Commagene. D'ailleurs, Plutarque, Florus, Tacite & Ammien Marcellin, ont parlé de la ville & du pont de Zeugma, fans toucher aucunement cette prétendue circonstance du passage d'Alexandre. Du reste, on ne doit pas conclure de-là, que la ville de Zeugma & fon pont foient des ouvrages peu anciens. Il y a apparence que la fondation de l'un & de l'autre doit être placée peu de tems après la mort d'Alexandre: car Pli1.5, , c. 24, remarque que Seleucus fonda Zeugma, célebre par fon passage sur l'Euphrate, & Apamée, qui étoit de l'autre côté du fleuve, & fut jointe à la premiere de ces villes, par le pont: Zeugma LXXII.millibus pasfuum à Samofatis; tranfitu Euphratis nobile. Ex adverfo Apamiam Seleucus, idem utriusque conditor Ponte junxerat. Polybe, l. 5, с. 43, & Strabon, l. 16, mettent, sur l'autre bord du fleuve, vis-à-vis de Zeugma, un lieu fortifié, nommé Seleucie, & non Apamée; mais peut-être ce lieu porta-t-il le nom de Seleucus, fon fondateur, & celui de sa femme; peut-être aussi la forteresse étoitelle double; ce qui put occafionner les deux noms. * Cellar. Géogr. ant. 1.3, c. 12.

ne,

Paufanias, l. 10, c. 29, fait la fondation du pont de Zeugma beaucoup plus ancienne qu'aucun autre auteur. Après avoir dit que Bacchus, qui faisoit voile avec de plus grandes forces que Thésée, lui enleva Ariadne, il ajoute: & fi je ne me trompe, c'est le même Bacchus, qui, le premier, poussa ses conquêtes jusques dans les Indes, & qui jetta le premier un pont sur l'Euphrate, à l'endroit où depuis on a bâti une ville, qui, pour conserver la mémoire de cet évenement, a été nommée Zeugma. On y voit encore un cable, fait de farment & de rameau de lierre,

Aaa

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