que l'on voye en Suisse. Il y en a qui ont jusqu'à cent trente pieds de hauteur. On en a envoyé plusieurs fois dans les pays étrangers, fur-tout à Gênes, pour fervir de mâts de vaisseaux. En 1534, la république de Venise en acheta une vingtaine, qui avoient fixvingt pieds de haut, après avoir été travaillés. On en a aussi quelquefois envoyé en Hollande. * Délices de la Suisse, t. 2, p. 182. ZOGÁNI, golfe d'Afie. Il fait partie de la Mer Noire; & on le trouve sur la côte de l'Anatolie, à l'embouchure de la riviere de Sangari ou d'Ajala. On le prend pour le Sinus Mariandinus des anciens. * Corn. Dict. ZOGOCARA, ville de la Grande-Arménie, feIon Ptolomée, 1.5, c. 13. Il y en a qui veulent que ce foit aujourd'hui la ville de Teffis. Il ne faut pas confondre cette ville avec celle de Sogocara, que Ptolomée marque à peu-près dans le même pays: il les distingue l'une de l'autre. ZOGÖR. Voyez SEGOR. ZOHELETH. La pierre de Zoheleth étoit près de la fontaine de Rogel, au pied des murs de Jérufalem. Les Rabbins disent que cette pierre servoit aux exercices des jeunes hommes, qui éprouvoient leur force à la jetter, ou plûtôt à la rouler & à la foulever. D'autres croyent qu'elle fervoit aux foulons ou blanchisseurs, pour battre sur elle leurs étoffes, ou leurs toiles, après les avoir lavées. * 3. Reg. c. 1, ZEIL ou ZUGLIO, bourg d'Italie, dans l'état de Venise, au Frioul, vers les confins de la Carinthie, près de Moscaredo & de la source du Buti. Simler le prend pour l'ancienne Julium Carnicum, que d'autres veulent être Vissac. ZOITIUM, Ζοίτιον, ville du Péloponnèse, dans l'Arcadie. Elle est connue de Paufanias, 1.7, c.35, & d'Etienne le Géographe. Ce dernier veut qu'on dise aussi Zoiretor; mais c'est une faute; & il faut lire Ζείτα, comme Paufanias, qu'il cite. En sortant de Tricolons, pour aller à Methydrium, en prenant fur la gauche, on arrivoit à Zoetée, qui se trouvoit à quinze stades de Tricolons, & qui avoit eu, difoit-on, pour fondateur, Zoeteüs, fils de Tricolonus. Paroreüs, fon cadet, fonda Parorie, dix stades plus loin. Du tems de Paufanias, ces deux villes étoient désertes. Il étoit seulement resté deux temples à Zoetée, l'un de Cerès, l'autre de Diane. ZOLCA, ville de l'Afie-Mineure, dans la Galatie: Ptolomée, 1.5, c.4, la donne aux Paphlagoniens, & la place sur la côte du Pont-Euxin, entre Selca & Dacasta. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Xoana, au lieu de Zolca. ZOLDO, bourg de l'état de Venise, au Bellunète, environ à quinze milles, au Nord occidental de Belluno, à la gauche de la riviere de Mae, & assez près de l'endroit où cette riviere reçoit celle de Malifia. * Jaillot, Atlas. ZOLL, comté de la Haute-Hongrie, au Midi de ceux de Liptow, & de Turocz. Il a environ vingt lieues de long, du Midi au Nord, & douze de large, du Levant au Couchant. La riviere de Gran le traverse du Nord-Eft au Sud-Ouest. ZOLLERN, château d'Allemagne, dans la Suabe, au comté de Hechingen, qui est de l'ancien pa trimoine de la maison de Hohen-Zollern. * D'Audifret, Géogr. t. 3. La Principauté de Hohen-Zollern confine avec le duché de Wurtenberg, la seigneurie d'Ehingen, la principauté de Furstenberg, & la baronie de Waldbourg. Elle a été ainsi nommée du château de Zollern, que l'empereur, Henri V, fit bâtir à son retour d'Italie. Sa longueur eft de quinze lieues, plus grande largeur de sept. Le pays est très-fertile, & fitué avantageusement, à cause du voisinage du Danube. Ses principaux lieux font: , & fa Les princes de Hohen-Zollern descendent, de même que l'électeur de Brandebourg, des anciens comtes de Zollern, qu'on fait venir de Tasfilon, comte de Hechingen, dont l'origine est assez incer taine. Frederic VII, comte de Zollern, eut d'Elisabeth, fœur de l'empereur, Rodolphe I. Frederic, qui fut la tige des Burgraves de Nurenberg, & Eitel-Frederic I, qui fit la branche de Hohen-Zollern. Charles, arriére-petit-fils de ce dernier, eut, entre autres enfans, d'Anne, fille de Frederic de BadeDourlach, Eitel-Frederic IV, qui fit la branche de Hechinberg, & Charles II, qui fit celle de Sigmaringen. Eitel - Fréderic IV, fut pere de JeanGeorge, que l'empereur, Ferdinand II, créa prince de l'empire, en 1623, à condition qu'il n'y au roit que les aînés de fa branche qui jouiroient de cette dignité. Il eut de Françoise, fille de Fréderic Rheingrave, Eitel-Frederic V, ayeul de FrédericGuillaume, prince de Hohen-Zollern, qui a conti nué la branche. Les princes de Hohen-Zollern font catholiques, & vicaires de l'électeur de Brandebourg, pour la charge de grand-chambellan de l'empire. Charles I ordonna, par fon testament, que ses descendans pourroient prendre la qualité de chambellans héréditaires de l'empire; mais que seulement le plus âgé feroit les fonctions de cette charge, au sacre de l'empereur, & aux autres cérémonies. ZOLNOK, ville de la Haute-Hongrie, & la caritale d'un comté auquel elle donne le nom. Cette ville, située à la droite de la Teisse, dans le lieu où cette riviere reçoit celle de Zagiwa, fut prise par les Turcs, en 1554, & reprise, par les Impériaux, en 1685. * De l'Isle, Atlas. Le Comté de Zolnok est borné, au Nord, par ceux de Hevecz & de Zabolcz; àl'Orient, par celui de Bihor; au Midi, par ceux de Bath & de Czongrad; & à l'Occident, encore par celui de Bath, & par celui de Pest. La riviere de Teisse le partage en deux parties, l'une orientale, l'autre occidentale; & la premiere se nomme communément le Comté de Zol nok-Extérieure. Ses principaux lieux font: ZOMBIS, ville de la Médie, selon Am mien Marcellin, l. 23, c.6, & Etienne le Géographe. ZOMPUS-PONS. Curopalate connoît un pont de ce nom, dans l'Afie-Mineure, fur le fleuve Sangarius. ZOMUCHANA, ville d'Afie, dans l'Arie, selon Ptolomée, 1.6, c. 17. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, écrit Zamuchana, pour Zomuchona. ZOMZOMIM ou ZOMZOMMIM, anciens Géans, qui demeuroient au-delà du Jourdain, dans le pays qu'occuperent, depuis, les Ammonites. Il est mention de ces Géans, dans le Deuteronôme, c. 2, v. 20, où il est dit, en parlant du pays des Ammonites: Ce pays a été considéré autrefois comme le pays des Géans, parce que les Géans y ont habité, ceux que les Ammonites appellent Zomzommim. C'étoit un peuple grand & nombreux, & d'une taille fort haute, comme les Enacins. Le seigneur les a exterminés, par les Ammonites, qu'il a fait habiter dans leur pays, au-delà d'eux. 1. ZONA, ville d'Afrique: Dion-Cassius, in Augusto, semble la mettre dans la Numidie. Il ajoute que Sestius la prit par famine. 2. ZONA ou ZONE, ville de la Thrace, chez les Ciconiens, selon Etienne le Géographe, qui cite Hécatée. Pomponius Mela, l. 2, c. 2, semble faire de Zone, un promontoire voisin de celui de Serrium: Circa Hebrum Cicones: trans eundem Doriscos, ubi Xerxen copias fuas, quia numero non pos Ccc terat, spatio menfum ferunt. Deinde Promontorium Serrium, & quo canentem Orphea fequuta narrantur etiam nemora, Zone. Pline, 1.4, c 11, fait de Zone une montagne; ce qui revient au même, Mons, Serrium & Zona. Hérodote, 1.7, c. 59, place la ville de Zona fur le rivage, auquel l'ancien mur Doriscus avoit donné le nom, & à quelque distance de l'embouchure de l'Hébre. Tout cela veut dire que le nom de Zona ou Zone, étoit commun à la ville & au promontoire sur lequel elle étoit bâtie. Je ne fais même si quelqu'un n'a point fait de Zona une isle; parce que le promontoire où elle se trouvoit, étoit une espéce de péninsule, & qu'asfez souvent les anciens ont confondu les isles avec les péninsules. La ville de Zona est célebre dans les poëtes. Ils disent qu'il y avoit, dans le voisinage, des Hêtres, qu'Orphée avoit forcés, par la douceur de fon chant, de le suivre, depuis la Piérie jusques-là. 3. ZONA, ou ZONA UXORIS REGIE, & CALIPTRA. Platon, in Alcibiade, donne ces noms à deux contrées de la Perse, ainsi appellées, parce que leur revenu étoit destiné à l'entretien de la ceinture & de l'écharpe de la reine. Ces deux contrées étoient trèsfertiles. ZONCHIO, (Capde) cap de la Morée, près du golfe de même nom. Il a été connu des anciens, sous le nom de Coryphafium. 1. ZONE. Voyez ZONA, No. 2. 2. ZONE. Les points, les lignes & les cercles, que les géographes se font figurés dans la folidité & fur la furface de la terre, leur ont fourni plusieurs manieres de diviser la surface du globe terrestre, par rapport au Ciel; savoir: en Zones, en longitude & latitude; en ombres, en situation ou position, & en climats. Les Zones font des bandes ou ceintures de la terre, terminées par deux petits cercles paralléles entr'eux; savoir, par les deux cercles polaires, & par les deux tropiques, qui divisent toute la terre en cinq Zones; une Torride. deux Froides & deux Tempérées, qui ont reçu ces dénominations de la qualité des lieux qu'elles enferment dans leur étendue. * Ozanam, Dict. de Mathém. Ce mot de Zone, vient du Grec, Zorn, qui fignifie cein ure; & l'on a appellé les Zones Torride, Froide & Tempérée, de la qualité de la température à laquelle leur fituation est sujette, suivant les différens dégrés de chaleur ou de froid, que leur donne le Soleil, par son approche & par fon éloignement. La Zone Torride est au milieu de toutes les autres; les Froides tiennent les deux extrémités; & les deux Tempérées occupent ce qui eft entre la Torride & les Froides, d'un côté & d'autre. La Zone Torride ou Brûlée, est terminée par les deux cercles tropiques. Elle se trouve au milieu des deux Zones tempérées, & l'équateur la divise en deux parties égales; l'une septentrionale & l'autre méridionale. Elle a 47 d. de largeur, qui valent environ 1165 lieues de France, & environ 940 de Marine. Cette Zone est nommée Torride ou Brûlée, parce qu'elle est fous le lieu par où passe le Soleil, & reçoit directement ses rayons. Le milieu de cette Zone doit être plus tempéré que ses extrémités, tant à cause de l'égalité des jours & des nuits, qu'à cause qu'il n'y a pas un long folstice, comme sous les tropiques, où les chaleurs, les plus brûlantes du Soleil, se rencontrent, à cause qu'il demeure plus longtems proche des solstices, que proche de l'équateur. Ces lieux néanmoins ne laissent pas d'être habités; & la ville de Siene, en Egypte, est sous le tropique de l'Ecrevice. Les peuples, qui demeurent précisément au milieu de la Zone Torride, ayant leur Zenith à l'équateur, ont un perpétuel équinoxe, & le Soleil ne s'écarte jamais de leur Zenith, de plus de vingt-trois dégrés & demi. Les jours, ausfi-bien que les nuits, y font toujours de douze heures, & les poles font à l'horifon. Les crépuscules y font trèscourts, à cause que le Soleil descend perpendiculairement sous l'horifon, & qu'ainfi, il arrive bientôt au dix-huitiéme dégré, qui eft la fin du crépuscule du foir, & le commencement de l'aurore. Ceux qui font entre l'équateur & le Tropique, comme les habitans de l'isle de Madagascar, ont les mêmes propriétés que ceux qui font dessous l'équateur, pour le moins, lorsqu'ils en sont proche; car, quand ils en sont éloignés, ils ont des propriétés fort différentes, & semblables à ceux qui font sous les Tropiques. Ceux qui font sous les Tropiques, ont le pole élevé fur leur horifon, de vingt-trois dégrés & demi. Toutes les étoiles, renfermées dans le cercle polaire, qui est proche du pole élevé, ne se couchent point, & les oppofées ne se levent jamais. Le Soleil ne passe qu'une fois l'année par leur Zenith; lorsqu'il est au Tropique sous lequel ils sont situés. Le plus grand jour est de treize heures & demie, & le plus court, de dix & demie; & le Soleil, en Hiver, est éloigné de leur Zenith, de 47 dégrés. Enfin, ils ont deux solstices, l'un vertical, & l'autre, éloigné de leur Zenith de 47 dégrés; & les saisons commencent à y être réglées. Ceux qui font au milieu de la Zone Torride, ont cinq ombres toutes différentes; l'une orientale, quand le Soleil se couche; une occidentale, quand il se leve; une feptentrionale, quand il est aux fignes méridionaux; une méridionale, quand il est aux signes septentrionaux; & une perpendiculaire à Midi, au tems des équinoxes. Ceux qui habitent entre l'équateur & un Tropique, ont pareillement cinq ombres; mais le Soleil est entre le Zenith & le Tropique ; & les ombres des arbres, des maifons & de tous les autres corps perpendiculaires à l'horison, rétrogradent deux fois le jour, à cause du paralléle ou arc diurne du Soleil, qui coupe en deux points un même vertical devant & après midi. Ceux qui habitent sous l'un des Tropiques, c'est-à-dire, aux extrêmités de la Zone Torride, ont seulement quatre ombres différentes, une orientale, une occidentale; une vers leur pole, & l'autre perpendiculaire au Midi, dans le tems du solstice, ce qui n'arrive qu'une fois l'année. La Zone Torride a neuf mille lieues communes de France en son circuit, sous l'équateur, ce qui est sa plus grande étendue, & environhuit mille deux cent cinquante-trois lieues dans ses extrêmités, sous les Tropiques. Les deux Zones Froides font terminées par les deux cercles polaires, qui les embrassent, l'une autour du pole arctique, & l'autre autour du pole antarctique. Elles font appellées froides ou glacées, parce que pendant la plus grande partie de l'année, il y fait un froid extrême, par les longues nuits de plusieurs mois, qui s'y rencontrent, & par l'obliquité des rayons du Soleil, quand il les éclaire. Ceux qui sont dans ces Zones, & premiérement entre le pole & le cercle polaire, ont, en Eté, des jours plus grands que de vingt-quatre heures, & en Hiver, des nuits de même. Les crépuscules y font fort grands, & l'élevation du pole y est aussi très-grande, ce qui rend la sphére très-oblique, le pole étant élevé sur l'horison plus de soixante-fix dégrés & demi. Il y a une très-grande quantité d'étoiles, qui ne se couchent jamais, & d'autres, qui font toujours cachées au-dessous de l'horison. Ils ont une fi grande inégalité de jours & de nuits, que le Soleil paroît sur l'horison pendant plusieurs jours, & quelquefois plusieurs mois. Il arrive, en échange, la même chose aux nuits, qui y font aussi de plusieurs jours & de plusieurs mois. Ils ont le Soleil très-éloigné de leur Zenith, & ne voyent que le solstice d'Eté, le solstice d'Hiver étant caché sous l'horison. Ils ont quatre fortes d'ombres, une orientale, une occidentale; une vers le pole élevé, & plusieurs circulaires, au tems que le Soleil demeure plusieurs jours sans se coucher. Le Taureau se leve sur l'horison avant le Belier; le Belier avant les Poissons; les Poissons avant le Verseau, quoique les fignes, qui leur font opposés, se levent selon leur ordre; mais aussi ils se couchent contre leur ordre, ce qui fait que la Lune se leve quelquefois devant le Soleil, & fe couche quelque tems après; lorqu'elle est au signe du Taureau, & le Soleil au commencement des Poissons ou du Belier. Ceux qui sont sous le cercle polaire, n'ont qu'un jour de vingt-quatre heures, le Soleil étant au solstice d'Eté, ni qu'une nuit de vingt-quatre heures, le Soleil étant au solstice le pole élevé sur l'horison; ce qui fait qu'il y a des nuits, qui ne font qu'un crépuscule, en plufieurs années, des Zones tempérées, comme il arrive à Paris, pendant quelques jours viron huit jours devant & après le solstice d'Eté, de l'Eté; savoir: enparce que le Soleil, pendant tout ce tems, ne descend jamais dix-huit dégrés sous l'horison. Les faisons arrivent, dans ces Zones, aux tems ordinaires, comme nous l'expérimentons dans cette Zone rempérée septentrionale: on y a seulement trois fortes d'ombres, une orientale, une occidentale, & une vers le pole; le plus petit circuit des Zones tempérées, est d'environ trois mille cinq cent quatrevingt-huit lieues communes de France, comme le plus grand de la Zone froide, & le plus grand circuit des tempérées, est de huit mille deux cent cinquante-trois lieues communes, comme au plus petit circuit de la Zone Torride. wand 1 5 d'Hiver. Les crépuscules y font aussi fort grands, le On peut diviser les Zones de la terre en trois fortes; savoir: en grande, comme la Zone Torride, dont la surface est d'environ dix millions deux cent soixante & dix-huit mille lieues carrées communes de France; en moyennes, comme les deux tempé Les grands voyages & les navigations ordinaires, après la découverte des Indes orientales & occidentales, nous ont prouvé que la Zone Torride étoit fort peuplée, & que la chaleur y étoit fort tempérée en plusieurs endroits, à cause des vents, des pluies, des montagnes & des nuits, qui, étant assez lon-rées, dont la furface de chacune est de fix millions gues, ont le tems de rafraîchir l'air, par les grandes rosées. Les deux Zones froides étoient regardées comme inhabitables, à cause de la rigueur du froid, causée par la chûte trop oblique des rayons du Soleil, qui ne les regarde que de travers. Les dernieres relations, néanmoins, nous asfûrent, par expérience, que les Zones froides ne font pas entierement dépourvues d'habitans. Il ne faut que voir une partie de la Norwege, de la Suéde & de la Moscovie, où l'on va tous les jours, qui font au-delà des cercles polaires, & qui font cependant habitées par des peuples, qu'on nomme Lapons. L'islande, le Groenland & la Nouvelle-Zemble, qui s'étendent jusques sous le pole arctique, se trouvent peuplées d'hommes & d'animaux. Chaque Zone froide a, de circuit, environ trois mille cinq cent quatre-vingt-huit lieues communes de France, & environ onze cent foixante & quinze de largeur, comme la Zone Tor ride. Les deux Zones Tempérées contiennent chacune quarante-trois dégrés de largeur; celle qui est entre le tropique de l'Ecrevice & le cercle polaire arctique, comme celle où nous habitons, est appellée feptentrionale; & l'autre, qui est entre le tropique du capricorne & le cercle polaire antarctique, se nomme méridionale: ces deux Zones sont dites tempérées, parce qu'étant fituées entre la Torride & les froides, elles font favorablement regardées du Soleil, dont la chaleur s'y trouve tempérée; ce qui les rend beaucoup plus fertiles, plus agréables & plus abondantes en toutes choses que les autres: leurs extrémités, néanmoins, participent beaucoup de l'excès du froid & du chaud; de forte qu'il n'y a que le milieu, comme l'endroit où est la France, qui soit bien tempéré, les autres parties étant ou trop froides, ou trop chaudes, plus ou moins, felon qu'elles font plus ou moins proches des extrémités des autres Zones: ceux qui habitent l'une de ces deux Zones, n'ont jamais le Soleil sur la tête, & les jours y sont toujours moindres que de vingt-quatre heures, parce que l'horifon coupe tous les paralléles du Soleil, qui, par conséquent, fe leve & fe couche chaque jour. L'équinoxe arrive deux fois l'année, au tems ordinaire, & le pole y est toujours plus élevé que de vingt-trois dégrés & demi, & moins que de foixante-fix & demi; ce qui fait que hors des tems des équinoxes, les jours font inégaux aux nuits: il y a plusieurs étoiles, plus ou moins, felon l'obliquité de la sphere, qui font hors du cercle polaire, proche du pole élevé, & qui ne se couchent point; & d'autres, qui font hors du cercle polaire oppofé, & qui ne se levent jamais: les crépuscules y font plus grands que dans la Zone Torride, parce que le Soleil descendant obliquement sur l'horifon, n'arrive pas fitôt à l'Almicantarath, éloigné de l'horison de 18 dégrés, que s'il descendoit perpendiculairement: l'inégalité des jours s'augmente d'autant plus, qu'ils ont fix cent quatre-vingt-sept mille lieues carrées ; & en petites, comme les deux froides, dont chacune comprend, en fuperficie, un million foixante & onze mille licues carrées. Les géographes se fervent de ces termes: Asciens, Amphisciens, Hétérosciens, & Périsciens, pour fi gnifier la différence des ombres, que le Soleil fait dans les endroits différens de la terre : l'étimologie de ces noms, vient de ce mot Grec, x, quisignfie ombre; on appelle donc Asciens, ou fans ombre, Soleil est à leur Zenith; tels sont ceux qui habitent ceux qui n'ont point d'ombre à midi, parce que le la Zone Torride: les Amphisciens font ceux qui ont deux ombres différentes, en différentes saisons de l'année; tantôt vers le Midi, quand le Soleil eft au-delà de leur Zenith, du côté du Septentrion ; & tantôt vers le Septentrion, quand le Soleil eft audelà de leur Zenith, du côté du Midi; & tels font ausfi ceux qui habitent la Zone Torride, entre les deux tropiques: les Hétérosciens font ceux qui ont toujours les ombres à midi, du même côté, sans les avoir jamais de l'autre; tels font ceux qui habitent les Zones tempérées, & dont les ombres méridiennes tendent vers le Septentrion, pour ceux qui sont dans la Zone tempérée septentrionale, comme nous, & vers le Midi, pour ceux qui demeurent entre le tropique du Capricorne, & le cercle polaire antarctique: enfin, les Périsciens font ceux qui ont les ombres de tous les côtés, le même jour, à cause que le Soleil tourne autour d'eux, par le mouvement du premier mobile, lorsqu'il est sur l'horifon; ce qui fait que les ombres des arbres & des tours.roulent aussi, & font portées succesfivement vers tous les endroits de l'horifon; tels font ceux qui habitent les Zones froides. Lucain, Bel. civ. 1. 3, v. 247, parlant des Arabes, qui habitent la Zone Torride, dit qu'ils s'étonnerent, lorsqu'ils virent les changemens des ombres dans la Zone tempérée, ce qu'il exprime, par ces deux vers: 1. ZONUS. Voyez BURGUS-NOVUS. 2. ZONUS. Les manuscrits & les diverses éditions de Pline, 1.6, 6.13, mettent l'embouchure d'un fleuve de ce nom, fur la côte de la Mer Caspienne, & comptent mille quatre cens stades, de L'embouchure de ce fleuve, à celle du Jaxartes: ce font deux fautes, que le pere Hardouin a corrigées, fur un pasfage d'Eratosthene, cité par Pline, & rapporté par Strabon: on voit , par ce passage, que dans Pline au lieu de ad ostium Zoni fluminis, il faut lire ad ostium Oxi fluminis ; & qu'au lieu de M.CCCC. [Stad.) il faut lire MM. CCCC. [Stad.] ZONS ou ZOONS, ville d'Allemagne, dans T'électorat de Cologne, à la gauche du Rhin, entre Cologne & Nuys, à trois lieues communes d'Allemagne, au-dessous de la premiere de ces villes, & à deux lieues au-dessus de la seconde. Cette petite ville est renommée, par son péage & par son château. *Jaillot, Atlas. ZONZEN, ville de Perse, dans la province de Mazandran, selon Tavernier, Voyage de Perse, 1.3, qui cite les géographes Perfiens, & la marque à 85 d. 15. de longitude, sous les 35 d. 59'. de latitude. Cette ville est assez jolie. ZOPARISTUS, ville d'Afie, dans la petite Arménie: Ptolomée, 1.5, c. 7, la marque dans la Méliténe, en-deçà de l'Euphrate. ZOPHOÍM, contrée des princes, dans la terre d'Edom, felon S. Jerôme (In quæft. Hebr.) qui dit que, de fon tems, on la nommoit Gabalena: Les Septante & Eufébe ne lifent pas Zophoïm, mais Zaphoim; du reste, ni l'un ni l'autre de ces noms, ne paroît avoir aucune affinité avec le mot Hébreu, Hiram, que l'on trouve dans la Vulgate, & où Hiram n'est pas le nom d'une contrée, mais le nom d'un homme, l'un des princes d'Edom, qui paroît cependant avoir donné fon nom à un pays & à un peuple. Voyez le chapitre trente-fixieme, v. 40 & suiv. dela Genéfe. ZOQUES, peuples de l'Amérique septentrionale, dans la Nouvelle-Espagne, & dans la partie septentrionale du gouvernement de Chiapa, aux confins de celui de Tabasco: au pays de Chiapa, dit Thomas Gage, est jointe la province des Zoques, la plus riche de celles de Chiapa. Elle s'étend, d'un côté, à Tabasco, d'où, par la riviere de Grijalua, on transporte en fûreté les marchandises du pays, à S. Jean de Ulhua, ou la Vera-Crux: les habitans trafiquent ausfi avec ceux du pays de Jucatan, par le Havre, qu'on appelle le Port-Royal, qui est entre Grijalua & Jucatan. Quoique cette riviere de Tabasco ou Grijalua, & le Port-Royal foient fort commodes, pour le commerce de la province des Zoques, les Espagnols ne se sont jamais guéres fortifiés de ce côté, ce qui a autrefois tenté les Anglois & les Hollandois d'y faire descente; mais comme la riviere est peu profonde, que le climat est chaud, que les bourgades se trouvent fort incommodées des moucherons, & que la principale marchandise de ce pays, ne confiste qu'en cacao, ces difficultés firent qu'après être entrés dans la riviere, ils ne passerent pas outre. Les bourgades de cette province des Zoques sont petites; mais font riches, parce qu'il y a quantité de Coye, & la meilleure cochenille de toute l'Amérique, & il n'y a point de province, où il s'en trouve plus qu'en celle-ci: il y a peu d'Indiens, qui n'ayent leurs vergers plantés de mûriers, non qu'ils l'estiment beaucoup d'eux-mêmes, mais parce qu'ils ont vu que des Espagnols en faisoient grand cas, & leur en offroient de l'argent, les contraignant même de les cultiver dans les endroits où ils avoient reconnu que ces arbres croisfoient mieux qu'ailleurs: il y a tant de soye dans ce pays, que le principal trafic des Indiens, confiste en des tapis de soye, de toutes couleurs, que font les femmes, & qu'ils vendent aux Espagnols, qui les envoyent en Espagne: c'est une chose admirable, de voir la diversité des ouvrages de ces Indiennes. Le peuple de ce pays est spirituel, ingénieux, & bien fait de corps; le climat est chaud, vers Tabasco; mais, au-dedans du pays, il y a des endroits où il fait très-froid: on n'y recueille point de froment; en récompenfe, on y a une grande abondance de mahis; aussi n'y trouve-t-on pas une aussi grande quantité de bétail, qu'aux environs de Chiapa; pour du gibier, de la volaille & des coqs d'Inde, il s'y en trouve autant qu'en aucun endroit du nouveau monde. * De l'Isle, Méxique. Relat. des Indes occ. 2. part. c. 18. De Laet, dans sa description des Indes occidentales, 1.7, 0.5, dit que les Zoques ou Zoaques, font le second peuple de la province de Chiapa; que leur pays est peuple de vingt-cinq bourgades, dans la premiere desquelles, nommée Tecpatlan, les Dominicains ont une maifon: ce pays, ajoute-t-il, est chaud & humide, à cause de l'abondance des pluies, & de la quantité des rivieres & des torrens, qui ren dent les chemins fort difficiles, & fournissent pourtant de très-bons poissons. ZORAMBUS, fleuve de la Carmanie: Prolomée, 1.6, c.8, marque l'embouchure de ce fleuve, entre le port Cophanta & la ville Badara: le manuscrit de la bibliothéque Palatine, porte Zoramba, pour Zorambus. ZORIGA, ville de la Grande-Arménie: Ptolomée, l. 5, c. 13, paroît la placer dans la Bafiliféne, à la gauche, & à quelque distance de l'Euphrate. ZOROANDA, lieu d'Afie, dans le mont Taurus, felon Pline, 1.6, c. 27, qui semble entendre, par-là, l'endroit où le Tigre se perd sous terre, & d'où il paroît de nouveau: ce lieu étoit dans la Chalonitide, felon Strabon, 1. 11, p. 529. Les rmanuscrits de Pline confultés par le pere Hardouin, lifent Zoaranda, au lieu de Zoroanda, & Solin écrit Zomada. ZOROLUS, fleuve de Thrace: il en est parlé, dans la vie de S. Alexandre, martyr. Ortelius foupçonne que ce fleuve pourroit avoir été ainsi nommé, de Zurulum ou Tzurulum, ville de ces quartiers-là. Cette riviere se perdoit dans le Bithyas; & on l'appelle aujourd'hui Chiourlie. Voyez ce mot. ZOROMBA. Voyez ZORAMBUS. ZOROPASSUS, ville de la Petite-Arménie: Ptolomée, 1.5, c.7, l'attribue à la préfecture Murianne. ZOROPASSENUS, fiége épiscopal d'Afie, dans l'Isaurie. Athenaus, son évêque, fouscrivit au concile de Nicée, tenu l'an 325. ZOROYMA, fiége épiscopal de Syrie, fous la métropole de Bostra, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, Thefaur. ZORTA. Voyez ZURTA. ZOSITERPUM, ville de Thrace, felon Orte lius, qui cite le quatriéme livre des édifices de Justinien, par Procope. Coufin, dans sa traduction, 1.4, c. 11, écrit Zofiterfum: cette ville, ou plûtôt ce fort, étoit dans la province de Rhodope. ZOSTER, promontoire de l'Atique: Strabon, 1.9, p. 398, le place fur la côte du golfe Saronique, & dit que c'est un long promontoire, entre la bourgade d'Azone ou d'Axone, & un autre promontoire voisin de Thorex: c'est à peu-près tout ce que nous savons de la situation du promontoire Zoster, dont Etienne le Géographe fait un Ifthme: cette situation s'accorde avec celle que Paufanias, 1.1, c.31, semble donner au Zoster, & dont il fait un lieu, situé sur le bord de la Mer, entre Alime & Prospalte: Minerve, Apollon, Diane & Latone, ajoute-t-il, y font particulierement honorés, & y ont des autels: on ne croit pas que Latone y ait fait ses couches; mais on dit que, sentant son terme approcher, elle y délia sa ceinture: c'est de-là, que ce lieu avoit pris fon nom, & qu'on donna à Latone le surnom de Sosteria, de même qu'à Minerve, à Diane & à Apollon. ZOSTIUM, nom d'un lieu, selon Suidas, qui ne le désigne pas autrement. ZOTH, nom d'une nation, qui habitoit autrefois dans les pays marécageux, qui sont entre les villes de Vasseth & de Basforah. Cette nation s'étant révoltée, fut défaite & réduite en servitude, par Motassem, huitiéme Kalife des Abbasfides: l'auteur du Mircat dit que cette nation habite Sôwad, Urak, dans les villages de l'Iraque Babylonienne; cependant le nom de Zoth convient aussi à un peuple des Indes; & on appelle, en Arabe, Zothi, une forte d'étoffe, qui vient de leur pays. * D'Herbelot, Bi- ZOTALE, Heuve d'Afie, selon Ortelius, qui ZOTAPA, ville de l'Ifaurie: il en est parlé, dans le concile de Chalcédoine. ZOTHES. Voyez ZATHES. ZOTON, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte c'est Fline, 1.6, c. 29, qui en fait mention. ZOUG. Voyez ZUG. ZOUPE, place de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima, entre l'embouchure de la riviere de Barranca & le havre de Guara: depuis la riviere de Barranca, jusqu'à la plage de Zoupe, il y a deux lieues; sous le vent de cette plage, on voit des montagnes rougeâtres, près de la Mer; sous le vent de ces montagnes, faites une petite pointe basse, & fous le vent de cette pointe, vous trouverez le port de Barranca, qui est sous le 11 d. de latitude méridionale, & où l'on peut mouiller à 6 ou 7 brasses d'eau. La plage de Zoupe forme une grande baye fablonneuse, où il ne vient que des barques, pour charger du grain: il y a toujours fur cette plage de grosses houles, & la Mer y est fort rude, lorsque le vent y donne: de cette plage, à l'isle de S. Martin, il y a trois licues; la terre est basse vers la Mer; mais dans l'intérieur du pays, il y a plufieurs petites montagnes, qui ressemblent à des volcans. Cette isle, qui eft à un quart de lieue ou environ du rivage, paroît blanche, & peut avoir une demie lieue de circonférence: le havre de Guara, qui en est éloigné d'une lieue, se trouve sous le 11 d. 30', de latitude méridionale. * Woode Rogers. Supplément aux voyages, t. 2, p. 45. ZOUR, ville de Perse: Tavernier, Voyage de Perfe, l. 3, qui cite les géographes Perfiens, dit que cette ville se trouve à 70 d. 20'. de longitude, & à 35 d. 32. de latitude: il n'y a rien de remarquable dans cette ville, qui est de la province de BeladCouresion. ZOUCH, nom d'une bourgade de la Tartarie, au pays des Usbecks, & de la dépendance de la ville de Bokharah: celui qui y est né, ou qui en tire son origine, est surnommé Zouschi. * D'Herbelot, Biblioth.or. ZUBEDI, ferme ou fonds de terre, dans l'Afri- ZUBUL. Voyez ZILIA. ZUCALA, Ifthme, qui joint la péninsule de ZUCCORA, bourgade de l'isle de Piscopia, fituée dans la Méditerranée, fur la côte d'Afie. Cette bourgade, qui a un château, est arrofée d'un ruisIcau d'eau douce, qui ne tarit point. Boschini, dans son traité de l'Archipel, dit que les habitans de Zuccora asfûrent qu'il s'y trouve beaucoup de mines; mais que la crainte d'y attirer les Turcs, les empêche d'y travailler. * Corn. Dict. ZUCCUBAR. Voyez SUCCUBAR. ZUCHABARUS, montagne de l'Afrique propre: Ptolomée, 1.4, c.3, dit que le fleuve Cyniphus, & la fontaine Acaba avoient leur fource dans cette montagne: Hérodote, 1.4, c. 165, l'appelle Charitum Mons: car il nomme ainsi la montagne où le fleuve Cyniphus ou Cinyphus prenoit sa fource. 1. ZUCHIS, ville de la Libye, selon Etienne le Géographe, qui cite le seiziéme livre de Strabon; mais il devoit citer le dix-septiéme livre: car c'est où Strabon, l. 17, p. 835, parle de cette ville-là qu'il place sur le bord d'un lac de même nom, & qu'il dit célebre, pour ses teintures en pourpre, & pour ses salaisons de toutes fortes: d'ailleurs, Strabon met cette ville dans l'Afrique propre, ainsi que le lac sur lequel elle étoit située. Voyez l'article fuivant. Il est encore à remarquer qu'Etienne le Géographe (In verbo.) Ξύχης, nomme cette ville Ξέχνα Xuches, fans avertir que c'est toujours la même place, sous deux ortographes différentes, mais qui reviennent à la même chose, parce que les anciens ont aslez souvent pris les lettres Z & =, l'une pour l'autre : c'est ainsi qu'Hésyche appelle un peuple de la Troade, tantôt A'ζιώται, tantôt Αξιώται ; que Tzetzés appelle un peuple des environs de la Colchide, tantôt Kopače, tantôt Ro ai; & qu'Etienne le Géographe lui-même (d'une isle de l'Océan Indien) écrit indifféremment Γοπάζιος, & Τοπάξιος. 2. ZUCHIS, lac de l'Afrique propre: Strabon, L. 17, p. 835, dit qu'on le trouvoit après la petite Syrte; qu'il avoit près de quatre cens stades de circuit; que son entrée étoit étroite; & qu'on voyoit fur fon bord la ville de Zuchis, qui fait l'article précédent. ZUCKMANTEL, petite ville de la Haute-Siléfie, dans le duché de Neisse. ZUDIDAVA: Corneille, je ne fais fur quelle autorité, écrit ainsi le nom de l'ancienne Sucidava, ville de la Dace. Voyez SUCIDAVA. ZUENZIGA, habitation d'Afrique, dans le Zahara: elle a Tegaza au Couchant, Hayr au Levant, Sugulmesse, Tebelbelt & Beni-horay au Septentrion, & le défert de Guir au Midi. Quoique le pays de Zuenziga soit un désert encore plus fec & plus stérile que ceux de Zenega & de Tegaza, il ne laisse pas d'être habité par les Guanaferis: c'est par-là, que passent les marchands de Trémécen, qui vont à Tombut & au royaume d'Yça, avec grand péril de leur vie: car les hommes & les animaux y meurent quelquefois de foif en chemin, particuliérement au quartier de Gogden, où l'on fait neuf journées sans trouver d'eau, fi ce n'est quelquefois quelques marais, quand il a plu, & ces marais tarissent bientôt. Les habitans sont Africains, & parmi-eux, il y a quelques Arabes, qui tirent tribut de Sugulmesse, pour les terres qu'ils labourent, & errent par cès déserts, jusqu'à Yguid, s'arrêtant aux endroits où il y a de l'herbe, pour leurs troupeaux: ils font fort riches en bétail, & recueillent beaucoup de dattes, sur la frontiere du Biledulgerid, où ils regnent, par le grand nombre de leur cavalerie; ils ont d'autres Arabes avec eux, qu'on nomme Garfa & Esgué, & font tous fort nobles; de forte que les rois de Barbarie recherchent leur alliance, & épousent les filles de leurs commandans. * Dapper, Afrique, p. 217. ZUERA Ou CUERA, ville d'Espagne, dans l'Aragon, sur le chemin de Saragosse, en France, par la principauté de Bearn: cette petite ville est fi tuée sur le Gallego, dans une campagne fertile, à quatre lieues de Saragosse. * Délices d'Espagne, p. 662. 1. ZUG, (prononcez ZOUG) canton de la Suisse, & le septiéme; il confine, al'Orient & au Nord, au canton de Zurich; à l'Occident, au canton de Lucerne, & aux provinces libres, dont il est séparé par la Reuff; & au Midi, au canton de Schwitz. Ce canton, avec quelques contrées voisines, a été le pays des anciens Tugeni, dont Strabon 1.7, parle, dans sa description de l'Helvétie, & qui se joignirent aux Cimbres, dans leur expédition contre l'Italie: les Tugeni font joints, par cet auteur, 1.4, aux Tigurini, qui font ceux de Zurich : le pays de Zoug est petit, n'ayant que quatre ou cinq lieues de longueur; mais il peut pasfer pour bon: les montagnes donnent d'excellens pâturages, & sont parfemées de grands villages, dont les plus confidérables font: Egeri ou Egri, Mintzengen, |