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Et toutes les trois firent entr'elles une Confédération perpétuelle en 1472, qui a été renouvellée plufieurs fois, & dure encore aujourd'hui.

Le Gouvernement réfide fouverainement dans les Communes, où tout fe décide par la pluralité.
Les Communes élifent & inftruisent leurs Députés pour la Diéte-Générale, qui fe tient une fois l'année.
Chaque Ligue élit auffi fon Chef ou Préfident, qui préfide aux Diétes chacun dans fa Ligue; car la
Diéte-Générale s'affemble une année à Ilanz, dans la Ligue-Grife; une année à Coire, dans la
Ligue-Caddée; & une année à Davons, dans la Ligue des dix Jurifdictions.

Il y a une autre Affemblée ordinaire, compofée des Chefs, & de trois Députés par Ligue, qui fe tient à Coire, dans le mois de Janvier ou environ. Outre ces Affemblées réglées, on tient des Congrés, toutes les fois que le befoin de l'Etat le demande, tantôt des Chefs feuls, tantôt de quelques Députés par Ligue, fuivant l'importance du cas; & ces Affemblées se tiennent pareillement à Coire.

Les trois Ligues ne font qu'un Corps, dans les affaires générales; & quoiqu'une Ligue ait plus de Députés que l'autre, on compte les voix, fans diftinction de Ligue: elles n'ont à part que leurs affaires particulieres.

Communes de la Ligue-Grife, qui a vingt-fept voix dans la Diéte-Générale.

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Ces Communes, comme toutes celles des autres deux Ligues, font compofées de plufieurs Villes, Villages ou Hameaux, plus ou moins.

Communes de la Ligue-Caddée, qui a vingt-deux voix dans la Diéte-Générale.

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Communes de la Ligue des dix Jurifdictions, qui a quatorze voix dans la Diére-Générale.

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Les Chanoines de Coire n'ont point de droit dans cette Ligue, non-plus que d'autres. Les Catholiques font: l'Evêque de Coire avec fon Chapitre, quelques Couvents, & environ un tiers du pays dominant, mêlé parmi les Proteftans. On n'y fouffre point de Jéfuites. Le refte du pays eft réformé, auffi-bien que la ville de Coire, où il y a un College illuftre de Philofophie. A une demi-lieue de Coire, il y a le village de Haldenftein, qui eft une Seigneurie indépendante, son fous la protection des trois Ligues.

Alliances.

Alliances.

ENTRE

NTRE cette République & le louable Corps Helvétique.

La Ligue-Grife a fait plufieurs Alliances à tems avec les Suiffes, entr'autres, l'année 1319, avec le Canton d'Uri; l'année 1319, avec les Cantons Uri, Suitz & Uderwalden; l'année 1400, avec le Canton de Glarus; & enfin, l'année 1497, une Alliance-Perpétuelle avec les fept Vieux-Cantons, qui a été renouvellée en 1596.

La Ligue-Caddée a fait une convention de Combourgeoifie, l'année 1419, avec le Canton de Zurich, pour cinquante-un ans, qui a été renouvellée l'année 1470, pour vingt-fix ans ; & l'année 1498, elle a fait une Alliance-Perpétuelle avec les fept Vieux-Cantons, qui a été renouvellée, conjointement avec celle de la Ligue-Grife, l'année 1590. La même année, la Ligue des dix Jurifdictions à fait une Alliance avec Zurich & Glarus.

Les trois Ligues enfemble firent une Alliance avec les Vallaifans, en 1600, qui a été renouvellée en 1618.

Avec Berne, en 1602.

Avec Zurich, en 1707.

Les Sujets des Grifons font neuf Bailliages.

1. Meyenfeld, Seigneurie achetée en deux fois, en 1509 & 1537, par les trois Ligues, à la réserve des Priviléges, dont les habitans éroient en poffeffion.

Delà, vient que c'eft auffi une Commune de la Ligue des dix Jurifdictions.

2. Le Comté de Bornio, qui font le bourg de Bornio, & quatre Vallées.

3. Chiauenne, beau bourg, avec cinq Communautés, & la vallée de S. Jacques.

4. Piurs & Villa.

Les fuivans font tous dans la Valteline.

5. Firano, 11 Communautés.

I

6. Teglio, 36 Villages ou Hameaux.

7. Sondrio, 17 Communautés.

8. Morbegno, 12 Communautés.

9. Fraona, 11 Commuautés.

Outre ces Baillifs, on envoye tous les deux ans un Vicaire en Valteline, qui eft le Juge fouverain dans le Criminel; & les Baillifs ne font que les accufateurs, afin que, comme les amendes vont pour la plupart à leur profit, ils ne foient pas juges & parties.

La Valteline, les Comtés de Chiauenne & Bornio ont été cédés par Maximilien Sforze, en 1512, pour reconnoiffance des fecours, que les Grifons lui ont donnés.

AVEC

VEC les Puiffances Etrangeres.

Alliances.

En 1478, Alliance entre les trois Ligues & le Pape Sixte IV, qui a été continuée avec tous fes fucceffeurs, jufqu'à Léon X, depuis lequel elles n'ont plus eu d'Alliance avec la Cour de Rome. En 1516, les Grifons fe font alliés avec la Couronne de France, moyennant la paix perpétuelle. Ils ont auffi fait diverfes Alliances, à part, avec la même Couronne, les années 1523, 1549, 1564, 1582 & 1602; mais depuis ce tems-là, elles n'ont plus été renouvellées.

La Ligue-Caddée, & les trois Ligues enfemble, ont fait plufieurs Alliances & Traités avec la Maifon d'Autriche, jusqu'à l'année 1518, où l'on fit l'Union-Héréditaire, qui dure encore aujourd'hui. Les Ducs de Milan ont pareillement fait plufieurs Traités avec les Grifons, & leur ont accordé plufieurs priviléges, particuliérement l'année 1466, Depuis ce tems-là, les Ducs de Milan, & les Rois d'Espagne, leurs fucceffeurs, ont plufieurs fois tâché d'engager les Grifons dans des Alliances avec eux, en leur offrant des conditions fort avantageufes; ce qu'ils n'ont jamais pu obtenir, jufqu'à l'année 1639, où les Grifons ont été obligés de faire le Capitulat, pour recouvrer la Valteline, qui leur a été enlevée, lequel a été renouvellé l'année 1726.

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En 1707, l'Angleterre & la Hollande, pour obtenir leurs paffages, promirent, à la requifition de la Maifon d'Autriche, dans un Traité, de faire renouveller le Capitulat, fous des conditions plus avantageuses; ce qui n'a point eu d'exécution jufqu'ici.

En 1713, Alliance avec la Hollande.

En 1603, Alliance avec la Serne, République de Venife; & comme celle-ci étoit expirée, on en a fait une autre, en 1706.

XXIV.

VI. Le VALLAIS.

1. Le Souverain; c'eft le Haut-Vallais, avec l'Evêque de Sion, où il faut remarquer :

1. Le pays même.

Il contient en longueur 33 à 34 lieues, & en largeur, qui eft fort inégalê, jufqu'à ro lieues.
L'Empereur, Conrad II, divifa le premier ce pays en deux Provinces.; fàvoir: les Hauts &
Bas-Vallaifans; & il donna ceux-ci au Comte de Savoye, & ceux-là aux Evêques de Sion,
pour les governer au nom de l'Empire, vers l'an 1035.

Ils eurent, outre cela, plufieurs petits Tyrans, qui les vexerent dans les fiécles fuivans; mais
ils les chafferent en partie, & les réduifirent à la raifon, par les armes, & commencerent dès
l'interrègne de 1250, à fe mettre en liberté.

Ils limiterent le pouvoir de l'Evêque; & fe brouillant eux-mêmes, au fujet de la fouveraineté, ils fe firent une guerre fanglante.

Enfin, le fort en décida en 1475; de forte que l'Evêque de Sion & le Haut-Vallais devinrent Cofeigneurs du Bas-Vallais.

2. Le Civil: la Souveraineté réfide dans

1. l'Evêque de Sion, qui fe dit Prinée de lEmpire, Comte & Préfet du Valláis; il préfidé dans Tom. VI.

Kkk

tous les Confeils ou Etats du pays, & réfide à la Mayorie, & quelquefois au Tourbillon, deux châteaux près de Sion.

2. L'Affemblée-Générale, ou Confeil du pays, compofé des Députés des fept Dizaines du HautVallais.

3. Le Capitaine du pays, fecond après l'Evêque; il eft juge abfolu des Caufes Civiles, &c.

4. Chaque Dizaine a fon Gouvernement ou fa Jurifdiction fouveraine à part, fon Chef & fon Confeil qui juge tout, même le Criminel; ce Chef porte le nom de Mayor, à Goms, Raren & Leuk; & celui de Châtelain dans les autres Dizaines.

Ces fept Départemens ou Dizaines font: - (on y parle Allemand. )

1. Gombs, où eft le Bourg d'Arnen, avec 6 Paroiffes.

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3. Le Spirituel.

Tout eft Catholique & Diocèfe de l'Evêque de Sion: Union de Religion avec les Cantons Ca-
tholiques, en 1528.

La ville de Sion a fix Eglifes, un College, & quelques Couvents.
Le Haut-Vallais contient 30 grandes ou 50 moindres Paroiffes,
Le Bas-Vallais contient 25 grandes ou 34 moindres Paroiffes,

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ou 70 moyennes.

4. Relation avec le Corps Helvétique. Le Vallais contracta Alliance de dix ans avec Berne, en 1250, renouvellée en 1448, & éternelle en 1475; pareille avec les Cantons, Lucerne, Uri & Underwald, en 1473;

Générale avec tout le Corps Helvétique, en 1529;

Nouvelle & perpétuelle avec les VII. Cantons Catholiques, en 1533, renouvellée depuis fou

vent.

II. Les Sujets, qui font le Bas-Vallais, où on parle Romand: il eft partagé en fix Bannieres; favoir: 1. Gondes ou Gonthey.

2. Ardon.

3. Sallion.

4. Martigny.

5. Entremont, où eft le S Bernard, fameux hofpice de Religieux.

6. S. Maurice, où eft la célebre Abbaye de même nom.

NE. Les trois Bailliages hors du pays, conquis fur la Savoye, lui ont été rendus; favoir: Montey, Evian & Hochtha!.

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C'eft une ville ancienne, bâtie fur l'Ill, dans une belle campagne du Suntgow, à fix lieues de la
Suiffe & de Bafle.

Elle devint libre & Impériale dans le onzième fiécle, & tomba, dans le treizième, fous la Jurif-
diction de l'Evêque de Strasbourg, avec les autres villes d'Alface, pendant l'efpace de 15 ans,
jufqu'à ce que le Comte Rodolphe d'HABSBOURG l'en affranchit en 1261 ; & lorfqu'il fut élu
Empereur, lui rendit fes priviléges, & la fit de nouveau libre & Impériale en 1275.
Les Empereurs lui ont fouvent accordé des priviléges.

2. Le Civil: la Souveraineté réfide dans le Petit & le Grand-Confeil,

Le Petit-Confeil eft compofé de 24; favoir: 3 Bourgue-mestres, qui préfident tour-à-tour, chacun fix mois; 9 Confeillers, & 12 Tribuns, qui fe fuccedent par élection, & dont les derniers font tirés du Grand-Confeil.

Le Grand-Confeil est composé de 78; favoir: les 24 du Petit-Confeil, 36 Membres des Tribus, 6 de chacune; & 18 tirés du corps de la Bourgeoifie, & élus 3 par chacune des 6 Tribus.

3. Le Spiritnel.

La ville embraffa la Réformation en 1523, & figna les Confeffions de 1536 & 1566.

Elle a une Eglife Allemande, deffervie par quatre Pasteurs & deux Diacres; & une Eglise Françoife, deffervie par un Pafteur & un Diacre.

4. La Relation avec le Corps Helvétique.

Elle s'allia pour 25 ans, avec Berne & Soleure, en 1466; avec Basle, en 1506, & traita Combourgeoifie avec elle pour toujours, avec tous les Cantons, en 1515; mais elle eft plus étroitement unie avec les Cantons Proteftans, depuis 1588, que les Cantons Catholiques renoncérent à fon Alliance.

II. Les Sujets.

Cette ville poffede un petit Territoire, acheté des Comtes de Wurtemberg, en 1437, & compofé des Bourgs & Paroiffes de

Illzach,
Mondenheim.

NB.

La Ville de ROTWEIL.

ROTWEIL et une ville libre, Impériale & Catholique, dans la Suabe, où il y a une Chambre Curiale, pour les Etats de

l'Allemagne.

Elle s'étoit déja alliée avec les Cantons, en 1463; & en 1519, elle fit une Alliance-Perpétuelle avec tous les Cantons.
Mais en 1632, elle fut de rechef relâchée de l'Alliance; parce qu'étant alors affiégée par les Suédois, elle avoit reçue Garnison

Autrichienne.

I. E Souverain; c'eft.

XXVI.

VIII. La Ville de BIEN NE.

L'Etat ou le Magiftrat fuprême compofe Maire, Bourgue-meftre, Petit & Grand-Confeil de ladite ville.

1. Cette ville eft d'une grandeur médiocre, fituée dans une plaine, au pied du Mont-Jura, fur la Riviere de la Suze, à quatre cent pas du Lac, qui porte le même nom.

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Les Princes, Evêques de Bafle, ont le droit, depuis des tems fort anciens, à leur avenement à l'Evêché, de venir recevoir à Bienne un hommage, que la Bourgeoifie eft obligée de leur prêter, contre un acte reverfal, délivré par les Evêques & le Haut-Chapitre à ladite ville; le tour en conformité du Traité de Bade, de 1610, ftipulé par la médiation des Cantons, entre l'Evêque & la ville.

Les Evêques ont, outre cela, le droit de la nommination du Maire, mais qui doit être choifi parmi les Membres du Petit-Confeii de la ville, ou ce doit être un Gentilhomme vaffal Proteftant, né de l'Evêché (Ein gebohrner Stiffts-Edelmann.)

Cet Officier préfide dans les Confeils qui forment en même-tems les Tribunaux de Juftice Civile &
Criminelle; mais il n'a point de voix, ni confultative, ni délibérative; & lorfqu'elles font
mi-patties, c'eft un Officier de ville, nommé Grand-Sautier, qui deffert les Affemblées, qui
a la décifion, &c.

Le Maire eft d'ailleurs fujet à la Jurifdiction de la ville, tout comme un autre habitant.
L'Evêque, fuivant les Traités, a part à certaines amendes pécuniaires, foit la moitié ou le tiers;
mais plufieurs reviennent feules à la ville.

Par contre la ville eft en poffeffion du Péage, de la Traite-foraine, Accife ou Impofition fur la
vente des vins, Gabelles, &c. de la réception de nouveaux Bourgeois, &c. Plus, c'eft elle
qui exerce le droit Militaire ou port d'armes. Elle a auffi le droit d'établir les Loix & les Sta-
tuts, de les abroger & changer fuivant fa convenance; puniffant les Délinquants, jugeant en
dernier Reffort, fans Appel ni Révifion de tous les cas, tant Civils que Criminels, &c. éra-
bliffant fes Magiftrars & fes Officiers, les foldoyant & leur donnant leur démiffion, quand
elle le trouve à propos.

2. Le Civil: le Gouvernement eft exercé par Le Petit-Confeil, compofé de--- 24 Le Grand-Confeil, compofé de

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40

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Membres, tirés des fix Confrairies de la Ville.

Le Bourgue-meftre, Chef de la Ville, eft muni de fon Sceau, il forme, avec le Banderet, les
Bourfiers & le Secrétaire de ville, la Chambre-Economique, & ceile des Orphelins.

3. Le Spirituel:

La Judicature-Eccléfiaftique, ou le Confiftoire, & Chambre-Matrimoniale eft exercée par un Préfident du Petit-Confeil, qui fe change tous les deux ans ; des deux Miniftres, quatre Membres du Petit-Confeil, & deux des Quarante.

Tout est réformé & abfolument libre, pour le Spirituel: la Ville choifit ses Pasteurs à son gré; elle a deux Temples, & une Eglife Françoife.

La Juridiction eft auffi réformée.

4. La Relation avec le Corps Helvétique:

Pour fa convenance & fa confervation, elle eft déja entrée en alliance avec Berne, en 1279, qui, après avoir été renouvellée maintefois, fut enfin établie à perpétuité, en 1352. Celles qu'elle avoit avec Soleure & Fribourg, furent auffi reconnues perpétuelles, en 1382 & 1407. Outre cela, elle fut aggrégée dans l'Alliance-Générale du Corps Helvétique, en 1479. Par ainfi, étant Membre dudit Corps, elle a l'honneur d'avoir été reçue en 1499, fous Louis XII, dans l'Alliance de France; avec cela, elle eft comprise dans l'Alliance des Cantons Proteftans, faite pour leur confervation réciproque, en 1529; en vertu de quoi, elle fut reçue au nombre des Co-alliés (Der Jugewandten Orthe.) ayant droit de feffion & de fuffrage dans les Diétes du Corps Helvétique. II. Les Sujets, fur lefquels elle a la Jurifdiction, tant pour le Spirituel que pour le Temporel, font: Le Bieler-Iændel, ou la Contrée de la Ville, qui contient quatre villages; favoir: Bougean, Vigneule, Efvillard & Marche.

I.

Plus, elle a le port d'armes, ou droit Militaire, dans la Vallée de S. Imier, autrement nommé
Erguel, & dans la Seigneurie d'Orven, qui est un diftrict de pays confidérable, fitué en-deçà
de Pierre-Pertuys, & par conféquent dans les limites de l'Helvétie; le Civil appartient au
Prince-Evêque de Bafle.

Voyez là-deffus les Traités de 1610 & 1731, qui font publiés & imprimés -à quoi il faut ajouter
encore les villages de Tuchers, Alfermé, Vingreis, Tvan, Geicht, & Ligerz, &c. fitués
fur la lifiere feptentrionale du Lac de Bienne, & dépendant, pour le Civil, de Berne; mais
où la ville de Bienne exerce conjointement avec Berne les droits Militaires, la moitié de la
Milice lui appartenant.

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1X. La Principauté de NEUFCHATEL.

LE Souverain; c'est le Roi de Pruffe, où il faut remarquer :

1. La Principauté même.

Elle eft compofée de deux Comtés particuliers; favoir: Neufchâtel & Valengin, qui furent réunis en une feule Souveraineté, par les Ducs de Longueville, dont la famille s'éteignit en 1707: le pays fe remit au Roi de Pruffe, qui, par droit de reverfion, redemandoit Neufchâtel, comme fief vaccant & mouvant de la Maifon de Châlons, héritée par les Princes d'Orange, dont il prétendoit tous les droits.

I.

2. Le Civil: l'autorité fouveraine du Roi eft bornée confidérablement par les grands priviléges du pays; elle eft exercée conjointement par

1. le Gouverneur du Roi, qui préfide dans le Corps des Etats,

2. le Corps des 3 Etats, compofé de 12 Juges, qui rendent la Juftice en dernier Reffort, & font: 4 Confeillers d'Etat, pour la Nobleffe.

4 Officiers de Judicature, pour le fecond rang, pris des 4 Châtellenies & des 15 Mairies.

4 Confeillers de la ville, qui eft régie par 64 perfonnes, qui adminiftrent la Justice ordinaire, & qui font:

les 4 Miniftraux.

24 Perfonnes, pour le Petit - Confeil.

40 Perfonnes, pour le Grand-Confeil.

3. Le Spirituel.

Farel y introduifit la Réformation, en 1530, & par-tout, hormis Landerón, Ville & Châtellenie de 3 ou 4 Villages, qui refterent Catholiques fous le Diocèfe de Lausanne.

Il y a, à Neufchâtel, un College, deux Eglifes, & cinq Miniftres.

Le Gouvernement Spirituel des Réformés eft entiérement entre les mains de la Claffe ou Synode des Miniftres.

4. La Relation avec le Corps Helvétique:

Cet Etat a une Alliance de Combourgeoifie ancienne, avec les quatre Cantons de Berne, Lucerne, Fribourg & Soleure; mais le Canton de Berne en eft le Protecteur particulier, & l'Arbitre déclaré entre lui & fon Prince, depuis 1406.

La ville de Neufchâtel a auffi une étroite Alliance de Combourgeoifie avec Berne.

II. Les Sujets: c'eft tout le pays, contenant 12 lieues de longueur, fur 6 de large; il eft extrêmement peuplé car il renferme trois Villes, un Bourg, quatre-vingt-dix gros Villages, & trois mille maifos, écartées l'une de l'autre.

Il eft confolidé de

1. deux Comtés: Neufchâtel & Valengin;

2. deux Baronies: Gorgier & Vaumarcus, qui appartiennent à un Seigneur Bernois;

3. quatre Seigneuries: Travers, Noiraigue, Rofières & Colombier;

4. un Prieuré: Vautravers;

5. deux Abbayes: Fontaine-André, & l'Ifle de S. Jean, qui fut vendue par les Comtes mêmes, en 1517, à Meffieurs de Berne, qui en ont fait un Bailliage, en Souverains. Aujourd'hui, cette Principauté eft partagée en

4 Châtellenies, qui font: 1. Landeron, Ville.

2. Boudri, Ville.

3. Vautravers.
4. Thiele.

15 Mairies, qui font: 1. Neufchâtel, Ville & Capitale du pays.

2. Valengin, Bourg.

3. La Côte.

4. Boudevilliers.

5. Rochefort.

6. La Brevine.

7. Les Verrieres.

8. Colombier.

Courtaillod.

9.

10. Bevais.

11. Limières.

12. La Locle.

13.

La Sagne.

14. Les Brenets.

15. La Chaudefont.

XXVIII.

X. La République de GENEVE.

LA Souveraineté réfide dans le Confeil-Général, légitimement convoqué, qui renferme tous les Or

dres de l'Etat, & qui eft compofé des quatre Syndics, Chefs de la République, Préfidens de tous les Confeils du Petit-Confeil des XXV. du Grand-Confeil, que l'on appelle des Deux-Cent, quoiqu'il foit de deux cent cinquante, quand il eft complet, & de tous les Citoyens & Bourgeois de la Ville, ayant l'âge de vingt-cinq ans.

Les droits & attribus de chacun de ces Ordres de l'Etat, font fixés par la Loi.

1. La Ville même. Elle eft très-ancienne, & dans une agréable fituation. De la domination des Ro-
mains, elle paffa fous celle des Francs & Bourguignons, aux droits defquels les Empereurs d'Al-
lemagne fuccederent. Elle fut décorée de grands priviléges, & érigée en ville Impériale: l'Empe-
reur Frideric, par fa Bulle de l'an 1153, fit ceffion, fans réferve & à perpétuité des droits de l'Em-
pereur & de l'Empire, en faveur de l'Evêque & de l'Eglife de Geneve, la ville confervant fes
droits de ville Impériale. Cette ville enfuite ayant embraffé la Réformation, & ayant été aban-
donnée par fon Evêque, fe forma en République libre & fouveraine, reconnoiffant en elle les
droits éminents du Prince, avec ceux que la ville avoit déja comme ville Impériale.
Geneve a eu de grands démêlés; premiérement avec les Comtes des Genevois, & enfuite avec les
Comtes & Ducs de Savoye, ceux-ci en vertu des Lettres de Vicaires de l'Empire, qu'ils avoient
obtenues de l'Empereur, prétendoient exercer la fouveraineté fur la ville de Geneve; mais, fur
les représentations de l'Evêque, qui produifit la Bulle ci-deffus, l'Empereur révoqua expreffé-
ment les Lettres de Vicariat, lefquelles, en effet, furent reftituées : & Geneve s'étant mainte-
nue conftamment en fes droits & dans fa poffeffion, vit enfin les troubles & les guerres termi-
nés par le Traité de Paix, qui fut fait entre le Séréniffime Duc de Savoye, Charles-Emmanuel,
& la République, à S. Julien, en 1603, par la médiation de cinq des Louables Cantons-Suiffes.
2. Le Civil. Le Petit-Confeil des XXV. connu fous la dénomination des Syndics & Confeil, eft le
Confeil d'Etat ordinaire, qui gére toutes les affaires de la République, & qui affemble les autres
Confeils, ou néceffairement, quand c'eft la Loi qui le prefcrit, ou felon fa prudence, dans les cas
où la Loi ne le preferit pas.

Il y a un autre Confeil d'Etat-Extraordinaire, qu'on appelle des LX. qui ne s'affemble que quand le
Petit-Confeil trouve à propos de le convoquer, & feulement pour des affaires d'Etat.
Quant aux Procès Civils ou Criminels, il y a trois Tribunaux, celui de premiere Inftance, compo-
fé d'un Lieutenant, & de fix Auditeurs, foit Affeffeurs de la Justice; le Tribunal a auffi l'Admi-
nistration.

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