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retourna en 1427, qu'il la prit d'assaut après seize jours de fiége, & y tua tout ce qu'il y avoit d'hommes, ayant donné fes ordres pour y mettre le feu, on lui conseilla de la garder pour frontiere. Il la remplit de Thaborites & mit une garnifon dans le château. Les Allemands mirent le siége devant cette ville en 1431; leur armée étoit nombreuse; mais ayant appris que les Bohemes s'approchoient pour secourir la ville, ils se retirerent à Taus, & de-là à à Rifenberg, où les Bohemes les attaquerent le 14 d'Août de cette année; ils en tuerent onze mille, firent sept cents prifonniers, & les autres se sauverent par la fuite. * Zeyler, Topogr. Bohem.

TACHAN, ville du royaume de Turquin. Elle est située dans une plaine vis-à-vis d'une ifle de même nom. Cette ifle, dans les grandes chaleurs, eft couverte d'une multitude incroyable d'oiseaux qui viennent s'y retirer. * Tavernier, Royaume de Tunquin, t. 3.

TACHANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, sixiéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin, de 8d 3', par les 31d 42' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TACHARI, peuples d'Afie, dans l'Hyrcanie, selon Strabon, 1. 11, p. 511. Ils étoient Nomades, & ils furent du nombre de ceux qui chasserent les Grecs de la Bactriane. Ortelius croit que ce sont les Tachori que Prolomée, l. 6, c. 12, place dans la Sogdiane, contrée voifine.

TACHARIGO, cap de l'Afrique, sur la côte de l'Océan Ethiopien, dans le Zanguebar, près de la ville de Mélinde, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. De l'ifle ne connoît point ce cap.

TACHASARA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres, entre Pharambara & Za

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de Timur-Bec.

TACHI-VOLICATI, petite ville de Grèce, dans la Macédoine, felon Ortelius, qui cite Nardus. Ce dernier croit que c'est l'ancienne ville Gyrtone.

1. TACHING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Zuntien, premiere métropole de la province. Elle est de od 6' plus occidentale que Pekin, sous les 39d o' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TACHING, forteresse de la Chine, dans la province de Quantung, où eile a le rang de premiere forterefle de la province. Elle est de id s' plus occidentale que Pekin, sous les 24d 20' de latitude. Les forteresses de son département font:

Taching, Hanxan, Kiaçu, Ciexing, Jungching,
Tung, Cinghai, Kiexe, Hiung, Ciunling.

TACHKUNT. Voyez ALCHAH.

TACHO ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Xunking, troifiéme métropole de la province. Elle est de 9d 46' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 27' de latitude.

TACHORE, grande campagne dans l'Afrique, au royaume de Tunis, à quatre lieues de Tripoli, vers le levant. Elle eft remplie de plusieurs villages, & de quantité de palmiers & d'autres arbres portant fruits. Au milieu est une grande mosquée bâtie depuis peu par les Turcs, comme une fortereffe avec beaucoup de couvert tout à l'entour, & force arbres fruitiers, qu'on arrose par le moyen de certaines roues, à cause que le pays est fort sec & fablonneux. Lorsque les chrétiens eurent pris Tripoli, cette campagne servit de retraite aux habitans, & un Turc nommé Morataga s'en étant rendu maître, se fit déclarer roi, & fit toujours la guerre aux chrétiens; c'est pourquoi Cénan bacha lui donna la ville de Tripoli, pour en jouir pendant sa vie. Les gens du pays sont barbares, & leur principal exercice est de voler. Ils vivent dans des cabanes sous des

palmiers, & se nourriffent de farine, d'orge & de vazin. lis dépendent du gouverneur de Tripoli depuis la mort de Morataga. Il y a dans ces villages grand nombre de cavaliers & de fufiliers fort braves, qui faifoient des courfes jusqu'à Tripoli, lorsqu'elle étoit aux chrétiens, mais ils étoient surchargés d'impots, ce qui les obligea à fe révolter en 1567. On les remit dans leur devoir, & ils furent condamnés à sept mille pistoles d'amende, sans autre châtiment. * Marmol, Royaume de Tunis, l. 6, с. 5, p. 572.

TACHORI. Voyez TACHARI.

TACHORSA, village du nome de Libye, selon Ptolomée, 1. 4, c. 5.

TACHOSA, riviere d'Asie, dans le Turkestan, selon Davity. Il dit que cette riviere se jette dans le Chefel, ou Sihun, le Jaxartes des anciens, & que les villes de Calba & de Tescan sont situées à son embouchure.

TACHT - CARATCHE, c'est-à-dire, le Throne Noir, maison de plaisance dans le Maurenaher, près de Kech, entre Samarcande & Rebatyam. Petit de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1. 4, C. 1, dit que cette maison de plaisance fut bâtie par ce prince.

TACHU, petite ville de la Chine', dans la province de Pekin, au département de Hokien, troifiéme métro pole de la province. Cette ville, bâtie de figure carée, est située sur la riviere de Guei, à quatre lieues de Kuching, & défendue d'une muraille de trente pieds de hauteur, qui est munie de bons bastions & de forts remparts. Elle est au-dedans remplie de superbes bâtimens, & ornée de plusieurs temples. Au-dehors elle a un fauxbourg très-bien peuplé, qui s'étend fort loin aux deux côtés de la riviere. Les habitans savent si bien préparer la boisson de sampsou ou de saupe avec du riz, qu'elle est préférable à nos meilleurs vins. Aussi la plupart des Indiens en font-ils leur provision à Tachu.* Ambassade des Hollandois à la Chine, ch. 3.

Cette ville est nommée UKIAO par le pere Martini, qui l'a dit de od 18' plus occidentale que Pekin, sous les 33a o' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TACIÆ MONTANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Ruffinus episcopus TaciaMontana souscrivit au concile de Carthage de l'an 525, & la souscription de Probus se trouve au pied de la lettre synodique des peres de la province proconsulaire.

1. TACINA, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Equotuticum à Rhegium, entre Meto & Scyllaceum, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt deux milles du second. Simler croit que Tacina pourroit être la même chose que le promontoire Lacinium.

2. TACINA, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Elle a sa source vers les confins de la Calabre citérieure, & prend son cours de l'occident à l'orient. Au bout d'une course d'environ quatorze milles, elle fait un coude pour courir vers le midi oriental; après quoi elle va se perdre dans le golfe de Squilace, où elle a fon embouchure, entre celles du Nascaro & du Dragone Rio. Tacina est la riviere de Targis des anciens. * Magin, Carte de la Calabre ultérieure.

Je trouve que Pline & Strabon font mention de Targines fluvius, mais je ne vois aucun ancien qui ait parlé de Targis. Le pere Hardouin, commentateur de Pline, & Cluvier, difent que Targines est aujourd'hui Tacina.

1. TACO, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Taiyven, premiere métropole de la province. Elle est de 4d 40 plus occidentale que Pekin, sous les 38d 9' de latitude * Atlas Sinenfis.

2. TACO, ville de la Chine, dans la province de Suchuen , au département de Chungking, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 11d 10 plus occidentale que Pekin, sous les 30d 39' de latitude.

TACOLA, entrepôt de l'Inde, au-delà du Gange, dans la Cherfonnése d'Or, felon Ptolomée, 1. 7, c. 2. Ortelius dit que ce lieu est appellé Malaca par Alfonse Adrien, & Tauai par Jacques Caftald.

TACOMPSO ou TACOMPSON. Pline, 1. 6, 6. 29, connoît trois places de ce nom sur le bord du Nil. L'une, à Tome V. Cccccij

ce que nous apprend Etienne le géographe, étoit un village aux contins de l'Egypte & de l'Ethiopie, & dont Hérodore, l. 2, no. 29, fait mention. Les deux auires places font entierement inconnues aux anciens écrivains. :

TACOREI, peuples de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, 1.7,c. 2, les marque entre les monts Imaus & Bepyrrus, vers le nord.

TACRIT OU TECRIT, ville de la province que les Arabes appellent Diarbeker, qui fait partie du pays entier, qu'ils nomment Gezirat, & que nous appellons la Mésopotamie. Elle est située, felon les tables arabiques de NaflirEddin & d'Ulug - Beg, sous les 78d 20' de longitude, itude, & sous les 34 30' de latitude septentrionale, dans le quatriéme climat. Il y a quelques géographes qui placent cette ville dans l'Iraque Babylonienne, qui est la Chaldée. Elle fut prise l'an 795 ou 796 de l'hégire, par Tamerlan à compofition, nonobstant quoi Tamerlan fit mourir son gouverneur, nommé Holfaïn Ben Boutimour, sous les ruines d'une muraille, au rapport d'Ahmed Ben Arabschah. * D'Herbelot, Bibliothéque orientale, p. 838.

TACTEUM. Voyez TOTTAIUM.

,

TACTURACTONIUM. On trouve ce mot dans Ortélius, qui ne cite aucun garant, & fe contente de renvoyer à CATARACTONIUM on CATARACIONUM. Voyez ce dernier mot.

TACUBIS, selon Ptolomée, & Tacubi selon Antonin, ancienne ville d'Espagne, dans la Lufitanie. Simler croit que c'est Tomar; mais ce sentiment ne s'accorde pas avec Antonin, qui met ce lieu entre Scalabisbus & Concordia, c'est-à dire, entre Santaren & Tomar. Je crois que c'est plutôt le bourg de Tancos, comme plusieurs géographes l'ont pensé.

TACUNGA, nom d'un ancien palais du Pérou, dans l'audience de Quito, sur le chemin qui va de Quito à Rio-Bamba, & à quinze lieues de la capitale. Ce palais étoit autrefois fort somptueux; ce qui se connoît par ses ruines. Les murailles y font voir encore des niches, où l'on dit qu'il y avoit des images de brebis faites d'or du tems des Yncas. Le temple étoit dédié au soleil : & il avoit ses vestales comme les autres temples consacrés à cet aftre. Tout cela étoit accompagné de greniers où l'on ferroit toutes sortes de vivres, d'étables pour des bêtes, & de cages pour divers espèces d'oiseaux. Tous ces édifices étoient de pierres & couverts de paille. Les Indiens y font bruns, & les femmes assez belles. Il y a aujourd'hui dans cet endroit un bourg nommé TACUNGA, & qui eft très-peuplé. Les habitans y tissent des draps, dont ils font un grand trafic. * De Laet, Description des Indes occid. 1. 10, c. 9.

TACUTU. Voyez RIO BLANCO.
TADAMATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la
Mauritanie Césariense. Son évêque est nommé David dans
la notice des évêchés d'Afrique.

TADAMENSIS ou TADAMATENSIS. Voyez TADA

MATENSIS.

TADCASTER, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1.

TADER, Telon Pline, fleuve de l'Espagne Tarragonnoise. C'est le Terebus ou Terebs de Ptolomée. Voyez Terebus, aujourd'hui la Segura.

TADGIES. Petit de la Croix dit, dans son histoire de Timur-Bec, l. 4, c. 4, qu'on donne le nom de Tadgies aux habitans des villes de Transoxiane & de tout le pays d'Iran, c'est-à-dire, à tous ceux qui ne font ni Tartares, ni Mogols, ni Turcs; mais les naturels des villes ou des pays conquis.

TADIATES, peuples d'Italie, que Pline, 1. 3, c. 12, met dans la quatriéme région.

TADINATES, peuples d'Italie, dans la fixiéme région, selon Pline, 1.3, 6. 14. Trois exemplaires consultés par Ortelius, lisent Sadinates, au lieu de Tadinates. Holstenius, Ital. p. 85, remarque que faint Grégoire le Grand, part. 2, l. 7, ep. 87, recommande l'église des Tardinates destituée de son évêque aux soins de celui de Gubio, comme le plus voisin. La ville épiscopale de ces peuples s'appelloit Tadinas ou Tadina, & on la nomme aujourd'hui Gualdo, qui n'est pas pourtant dans le même en droit où étoit Tadinas, mais sur une colline voisine : au

lieu que Tadinas étoit dans la plaine qu'on voit au pied de Gualdo, & environ à mille pas de celle-ci. Le fleuve Rafina mouilloit les mars de Tadinas, qui étoit sur la voie Flaminienne. On croit que c'est le même lieu que Procope appelle TAGINA.

TADINUM ou TADINA. Voyez TADINATES.

TADMOR, petite ville dans le désert de Syrie, & dans la dépendance de Henis ou Emesse, mais plus orientale que cette ville. Le terroir de Tadmor est extrême• ment humide, il y a beaucoup de palmiers, d'oliviers & de figuiers. Il s'y trouve parmi quantité de ruines, de beaux monumens de l'antiquité, colonnes, marbres, &c. La ville est éloignée de Hems de trois stations, & d'autant de Salamiya: elle est fermée de murailles avec une fortereffe: on compte suivant Alazizy, cinquante neuf milles de Tadmor à Damas, & cent deux milles de Tadmor à Rabbah. * Arabie d'Abulfeda, Traduction de de la Roque.

Les savans ne doutent plus que Tadmor ne soit l'ancienne Palmyre que Salomon fit bâtir dans le désert, suivant le troifiéme livre des Rois, c. 9, v. 18, & que l'empereur Hadrien fit bâ ir & orner magnifiquement. Zénobie, fi célébre dans l'histoire, étoit reine de Palmyre. Voyez la relation du voyage de Palmyre par Hallifax, imprimée à Londres en 1705 avec des remarques. C'est une piéce curieuse dont les journaux de Trévoux ont rendu compte en novembre & décembre 1713.

TADNOS, fontaine d'Egypte, au voisinage de Myoshormos, felon Pline, 1.9,6.29.

TADOUSAC ou TADOUSSAC, port & établissement de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France, au bord du fleuve de Saint-Laurent, à quatre-vingts lieues de fon embouchure, près de l'endroit où la riviere Saguenay se jette dans ce fleuve. Ce port situé près de celui de Lesquemin est fort petit, & capable au plus de contenir vingt navires. Il est dans un certain recoin près de la bouche du Saguenay, & fermé au-dehors par une petite isle ou rocher, qui est presque tout sapé par les ondes du fleuve de Saint-Laurent, qui n'a pas moins de quatre lieues de largeur dans cet endroit. Au-dedans de ce port, on est environné de hautes montagnes, couvertes d'un peu de terre en quelques endroits, & en d'autres de rochers & de hauts sapins. Allez près de Tadoussac est un marais entouré de collines revêtues d'arbres. Le fleuve au-delà du port eft assez profond & agité d'une surprenante variété de marées, parce qu'il est très rapide. Du côté du sud le port est ouvert; mais ce vent est le moins à craindre. Tout le danger vient des vents qui descendent le long du fleuve. A l'une & à l'autre de ses pointes on découvre un banc quand la mer est basse. Au-dedans on a dix brasses d'eau, & vingt en quelques endroits. Le marais dont nous avons parlé s'y décharge par un petit canal, auffi-bien que dans le fleuve par une autre ouverture. Ces deux canaux séparent une certaine isle de la terre ferme, & dans laquelle les Sauvages ont accoutumé de dresser leurs loges, lorsqu'ils viennent traiter de leurs marchandises avec les François. Ce trafic confifte en peaux pour la plus grande partie. Tadoussac fut pris.par les Anglois en 1629, & repris par les François en 1633. * De Laet, Deser, des Indes occid. 1.2, c. 8.

TADOUSSAC, lieu célébre dans les relations du Canada: c'est un port sur le Heuve Saint-Laurent, à trente lieues au deflous de Quebec, & fort près de l'embouchure du Saguenay; on le laisse à droite en entrant dans cette riviere. Plusieurs cartes ont marqué une ville à Tadouffac, & il n'y a jamais eu qu'une maison pour les Francois, qui venoient y trafiquer avec les Sauvages, lesquels s'y rendoient de toutes les parties du nord, pour y vendre leurs pelleteries. Langlet de Frenoy s'est trompé, quand il donne une jurisdiction à la ville de Tadouslac. Ce n'est donc, & ce n'a jamais été qu'un bon port, où l'on prétend que vingt à vingt-cinq vailleaux de guerre pourroient être à l'abri de tous les vents. L'ancrage y est für, & l'entrée facile. Sa figure est presque ronde. Des rochers escarpés d'une hauteur prodigieuse l'environnent de toutes parts, & il en fort un petit ruisseau qui peut fournir de l'eau à tous les navires, mais le pays ne peut rien produire. On prétend qu'on y trouve beaucoup de marbre, mais la plus grande richesse seroit une pêche sédentaire de baleines. On trouve beaucoup de ces poissons dans le fleuve Saint-Lau

rent, & elles le remontent jusqu'à Tadoussac. Les Basques l'ont fait long-tems avec succès. * Journal du pere Char

levoix.

TADUAN OU TADOUAN, bourg ou village de Perse, fur la route d'Alep à Tauris, à une portée de canon du lac de Van, dans l'endroit où la nature a fait un bon havre à l'abri de tout vent, étant fermé de toutes parts par de hautes roches. Son entrée, quoique très-étroite, est très-aisée. Il peut contenir vingt ou trente grofles barques; & quand les marchands voyent que le tems est beau & le vent favorable, ils font embarquer dans ce lieu-là leurs marchandises pour Van. On sy peut rendre en vingt-quatre heures, & la navigation n'est pas dangereuse; au lieu que par terre de Tadouan à Van, il y a près de huit journées de cheval. * Tavernier, Voyage de Perse, 1.3, 6.3.

TADUENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la pro. vince proconsulaire: Cyprianus episcopus fancta ecclefia Taduenfis, souscrivit à la lettre synodique des peres de la province proconsulaire, dans le concile de Latran, sous le pape Martin.

&

TADURWAN, village de Perse, dans le Farsistan, près de la route de Schiras à Lars. Ce village ressemble à un bois, à cause des arbres & des jardins murés qui l'environnent. Il est situé sur le bord d'une riviere, & ceint des murailles des jardins. On traverse la riviere au bout de ce village, qui est sur le penchant d'une montagne du côté du nord. Les mémoires de M. Cuneus, ambassadeur à Ispahan, en 1652, portent qu'il se trouvoit des antiquités curieuses aux environs de ce village, des souterreins qui conduisoient jusqu'à Schiras, qui en est à vingt-cinq lieues, un puits d'une profondeur extraordinaire, & une fente monstrueuse dans la montagne. Cela engagea le Brun, Voyage, t. 5, p. 143 & suiv. à visiter exactement cet endroit. Il avança à une grotte qu'il trouva dans le rocher, avec une ouverture par en-haut. Il fit pafler son guide par cette grotte, dont il voyoit le fond par deux ou trois ouvertures les unes proches des autres, & il observa aisément qu'elle n'avoit pas plus de trente pas, & qu'elle conduisoit au chemin qui eft le long de la riviere, où ayant rejoint son guide, il conclut que l'auteur des mémoires avoit cru ce prétendu chemin souterrein sur la parole de quelqu'un, sans examiner la vérité du fait. Il en est de même du puits qui est sur la montagne. Je pris la peine d'y monter, dit le Brun, & je trouvai qu'il y avoit eu autrefois une fortereffe dans cet endroit : on en voit encore les ruines & les débris des murailles, & sur le sommet il y a un petit bâtiment quarré, couvert d'un dôme. Quant à la fente monstrueuse, ce n'est qu'une séparation extraordinaire de la montagne du côté de l'est, où elle est aslez élevée & fort escarpée. La riviere passe à côté. Les bâtimens que les Païens & les Guébres ont élevés contre cette montagne, sont incompréhensibles, & on n'en a sans doute jamais élevé de cette nature. Ils font placés à l'endroit le plus escarpé du rocher de part & d'autre. On voit la riviere entre les montagnes, & à l'endroit le plus élevé un petit canal rempli de joncs. On prétend que ces gens - là avoient tendu des chaînes de fer d'un côté de la montagne à l'autre, pour avoir communication ensemble en tems de guerre, & l'on dit qu'il y a de l'autre côté de la montagne une séparation semblable à celle dont il vient d'être parlé. Les habitans du village de Tadurwan ne disent rien de certain, touchant ces antiquités : ils nomment seulement ce lieu GOENAGABRON, c'est-à-dire, la demeure des païens. Une tradition du pays veut que le lieu en question ait été fondé par des géans, qui vivoient il y a treize cents ans, sous le gouvernement du fabuleux Rustan. Ce lieu est environ à une demi-lieue du village de Tadurwan, & le souterrein dont il a été parlé, est à une bonne lieue. On voit un peu endeçà à l'est, une chute d'eau qui se répand du côté du couchant, dans les terres à côté du village. Il y a beaucoup de fruits dans ces quartiers, & fur-tout des melons admirables.

TADUSIUM, TADUTIUM OU TADUDITUM, lieu d'Afrique, dans la Numidie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Lambese à Sitifis, à dix-huit milles de Lambefe, & à trente deux milles de Nova Sparsa. Dans une autre route, le même itinéraire met ce lieu entre Tamugades & Duana Veteranorum, à vingt-huit milles de la premiere de ces places, & à seize milles de la seconde.

TADZANS OU TADSANS, peuple d'entre les Goths, vaincu par les Wandales, selon Jornandes, de reb. Getic.

cap. 23.

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TAENARIA, TAENARIUM, TAENARUM & TAENARUS, promontoire au midi du Péloponnése, entre le golfe de Mellénie & celui de Laconie, avec une ville de même nom. Ptolomée, 1.3, 6. 16, appelle le promontoire Taenaria, & la ville Taenarium. Le promontoire Taenarum dit Paufanias, Lacon. c. 25, avance considérablement dans la mer, & au bout de quarante stades on trouve la ville de Caenopolis, dont l'ancien nom étoit Taenarum. Procope, bell. Vandal. l. 1, 6. 13, dit aussi que l'ancien nom de Taenarum avoit été changé en Caenopolis, nom que cette ville portoit. C'est donc une faute à Prolomée d'avoir fait deux villes de Taenarium & de Caene. Il y avoit outre cela un célébre temple de Neptune, sur le promontoire Taenarum : fanum Neptuni eft Tenari, dic Cornelius Népos, quod violare nefas dicunt Greci. Strabon ajoute que ce temple étoit dans un bois sacré ; & Paufanias nous apprend que ce temple étoit en forme de caverne, & qu'au-devant, on voyoit la statue de Neptune. Ces deux derniers auteurs rapportent la fable qui vouloit que ce fût par-là qu'Hercule étoit descendu aux enfers. Le promontoire est nommé aujourd'hui le CAP DE MATAPAN, & la ville Taenarum, pourroit bien être le port des Cailles.

TAENARUM FLUMEN, fleuve de Thrace, près de la ville Aenus, felon Chalcondyle, cité par Ortelius. Leunclavius dit que le nom vulgaire est Tunza, & que ce fleuve se jettoit dans l'Hébrus , aux environs d'Hadrianopolis. De l'isle, dans sa carte de la Grèce, appelle ce fleuve TUNCIA.

TAENARUS. Voyez TAENARIA.

TAENIA, village de l'Asie mineure, dans la Mysie, au voisinage de la ville de Lampsaque, felon Simeon le Métaphraste, in vita S. Abramii, cité par Ortélius.

TAENIOLONGA, ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, sur l'Océan Ibérique, selon Ptolomée, 1.4,0.1, qui la marque entre Achath & Seftiaria Extrema. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit Tenialonga, sans diphthongue, la met à vingt-quatre milles de Cobucla. Le nom moderne, selon Castald, est Megeyma ou Mesema.

TAENSAS, peuples de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Ils font environ soixante lieues au-dessous des Akans, c'est-à-dire, environ soixante lieues au-dessous du 34d de latitude. Leur village est à une demilieue du lac. Les cabanes y font disposées à divers rangs, & en droite ligne, autour d'une grande place, toutes faites de bousillages, & recouvertes de nattes de cannes. On y remarque d'abord deux cabanes plus belles que les autres: c'est la demeure du chef & le temple: chacune a environ quarante pieds en quarré, les murailles en font hautes de dix, & épaisses de deux ; le comble, en forme de dôine, est couvert d'une natte de diverses couleurs, & il y a un vestibule par où l'on entre dans une grande salle quarrée, pavée & tapiffée de tous côtés d'une très-belle natte. C'est dans cette salle que le chef donne ses audiences, fur un beau lit entouré de rideaux d'une fine étoffe, faite & tissue de l'écorce de meuriers, & où il est comme sur un trône, au milieu de quatre fort belles femmes, environné d'un grand nombre de vieillards armés de leurs arcs & de leurs fleches, tous couverts de capes blanches & fort déliées. Celle du chef est ornée de certaines houpes d'une toison différemment colorée; celles des autres toutes unies. Le chef est couronné d'une thiare d'un tissu de jonc, trèsindustrieusement travaillé & relevé par un bouquet de plumes différentes. La structure du dehors du temple est semblable à celle de la maison du chef. Il est enfermé d'une grande muraille; l'espace qui est entre deux, forme une espéce de parvis où le peuple se promene. On voit au. dessus de cette muraille un grand nombre de piques, sur la pointe desquelles on met les têtes des ennemis ou des criminels: au-dessous du frontispice paroît un gros billot fort élevé, entouré de quantité de cheveux, & chargé d'un tas de chevelures en forme de trophées. Le dedans du temple n'est qu'une nef peinte ou bigarrée en haut par tous les côtés de plusieurs figures différentes. On voit au milieu de ce temple un grand foyer qui tient lieu d'autel, où brulent toujours trois grosses buches, que deux prêtres, re

Ccccc jij

vêtus de capes blanches fort grandes, prennent soin d'attifer. C'est autour de cet aurel que tout le monde fait ses prieres, avec des hurlemens extraordinaires. Ces prieres se font au lever du soleil, à midi & à fon coucher. Il y a un cabinet ménagé dans la muraille, le dedans en est trèsbeau; au haut de la voute sont suspendus les corps de deux aigles éployées & tournées vers le soleil. C'est le rabernacle de leur dieu, où il n'est permis qu'au grand prêtre d'entrer. C'est autfi le lieu destiné pour la garde de leurs thrésors & de leurs richesses, comme perles fines, piéces d'argent, pierreries & marchandises Européennes, qu'ils trafiquent avec leurs voisins. Ils ne se gouvernent que par la volonté de leur chef: ils reconnoissent ses enfans pour ses légitimes successeurs. Lorsqu'il meurt on lui sacrifie sa premiere femme, son premier maître d'hôtel & vingt hommes de la nation, pour l'accompagner dans l'autre monde. Durant sa vie, personne ne boit dans sa tafle, ne mange dans son plat, ni n'oferoit passer devant lui. Quand il marche , on prend soin de nettoyer le chemin par où il passe, & de le joncher d'herbes & de fleurs odonférentes; ceux à qui il parle ne lui répondent qu'après avoir fait de grands hurlemens, qui font chez eux des marques d'admiration & de respect. Ils adorent le soleil. Ils entretiennent dans les temples un feu perpétuel, comme le symbole du soleil; à tous les déclins de la lune, ils portent par forme de facrifice à la porte du temple, un grand plat de leurs mets les plus délicats, dont leurs prêtres font une offrande à leur dieu, après quoi ils l'emportent chez cux. A l'égard de leurs coutumes, tous les printems ils vont en troupe dans quelque lieu écarté défricher un grand espace de terre qu'ils labourent tous au bruit du tambour; ensuite ils prennent soin d'applanir la terre, d'en faire un grand champ qu'ils appellent le Désert ou le champ de l'Esprit, En effet, c'est là qu'ils vont entretenir leurs reveries & attendre les inspirations de leurs prétendues divinités. Cependant, comme tous les ans cet exercice se renouvelle, il arrive qu'ils défrichent insensiblement toutes leurs terres. En automne ils cueillent leur bled d'inde, ils le gardent dans de grands paniers jusqu'à la premiere lune du mois de juin de l'année suivante. En ce tems-là les familles s'assemblent, & chacun invite ses amis ou ses voisins à venir manger de bons gateaux, à quoi ils joignent de la viande, & ainsi ils passent la journée en feltins.

Cette nation, qui du tems de M. de la Salle, étoit trèsnombreuse, a entierement disparu. Le pays qu'elle habitoit est le plus bel endroit & le meilleur terroir de toute la Louysiane.

TAENUR, ville de l'Inde, en deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Pandioni, & la place dans les terres près de Perincari.

TAEPA, ville de la Perside. Elle étoit dans les terres, felon Prolomée, 1.6, c. 4, qui la place entre Parodana & Tragonice.

TAESE, ville de l'Arabie heureuse, à trois journées de Sana. Davity, Afie, p. 234, dit qu'elle est bâtie sur une montagne, & habitée de riches marchands.

TAFA. Voyez TAUA.

TAFALISGA, ville d'Afrique, au royaume de Galam, fur le bord méridional du Sénégal, à l'est de Tuabo, proche l'embouchure de la riviere de Falemé. Cette ville est fort bien peuplée, & célébre par son commerce. On y voit une mosquée, & proche la ville, on trouve une montagne de marbre rouge mêlé de veines blanches. * Voyage de Brue, fur le Sénégal.

TAFALLA, ville d'Espagne, dans la Navarre, près de la petite riviere de Cidaço, à cinq lieues de Pampelune. Tafalla est une fort jolie ville, fermée de murailles & défendue par un château. (a) La princesse Eleonore, fille & héritiere du roi Jean II, y tint une assemblée des états, après la mort de sfon pere. Le roi François Phœbus y fut reconnu en 1481. Dans le quinziéme siecle, Charles III, roi de Navarre, (b) y bâtit un palais, où il faifoit ordinairement fa résidence, & le roi Philippe IV l'honora du titre de cité en 1630. Les Espagnols appellent cette ville la fleur de la Navarre, parce qu'elle est le siége d'une univerfité où la jeunesle du royaume va faire ses études. Tafalla est dans un bon terroir fertile en vin, comme tout le quartier du pays qui est au bord du Cidaço, & le vin que l'on y recueille eft excellent. (a) Silva Pobl. de Espana, p. 199. (b) Délices d'Espagne, p. 675.

TAFANIA, lieu d'Italie, dans le Florentin, aux confins du Siénois, à une petite lieue de Poggio-Bonzi, vers l'occident. Ce lieu est bâti sur les ruines de la ville Semi-. fons. * Baudrand, Dict. ed. 1682.

TAFF. Voyez TAVE.

1. TAFILET, royaume d'Afrique, dans la Barbarie, & compris aujourd'hui dans ce qu'on appelle les états du roi de Maroc. Il est borné au nord par les royaumes de Fez & de Tremecen, à l'orient par le pays des Beréberes, au midi par le Sara ou défert de Barbarie, & à l'occident par les royaumes de Fez, de Maroc & de Sus. Mouley Cherif, roi de Tafilet, prétendoit descendre de Mahomet, par fa fille Fatime. En mourant, il laissa, pour son fuccefleur, Muley Hamet, l'aîné de quatre-vingt-quatre enfans mâles, outre cent vingt-quatre filles qu'il avoit eues. Muley Hamet ne jouit pas long tems du royaume. Muley Archy, un de fes freres, trouva le moyen de lever une armée, l'attaqua, le battit. Hamet en mourut de douleur & laissa le trône à Archy, qui fut tué peu après en caracolant sur un cheval fougueux, l'an 1672. * S. Olon, Etat de l'empire de Maroc, p. 2 & suiv.

L'ordre & la paix qu'il avoit commencé à établir dans ses états, furent bientôt troublés. Ceux de sa famille ausquels il avoit confie le gouvernement de ses royaumes, voulurent se rendre maîtres du pays où chacun d'entr'eux commandoit, mais Moulla Ismaël, le plus entreprenant & le plus estimé, se fit d'abord reconnoître roi de Tafilet; il s'empara des trésors de son frere, se mit en campagne avec le plus de monde qu'il put ramaffer, & après en avoir gagné quelques-uns par promefles ou par préfens, il vainquit les autres par les armes, & se rendit maître de tout. Celui d'entre ses concurrens qu'il lui fit plus de peine, fut Mouley Hameth, fon neveu, qui s'étant fait reconnoître roi de Maroc & de Suz, résista pendant deux ou trois ans ; mais à la fin il fut obligé de se soumettre comme les autres. Les mêmes révolutions sont arrivées depuis ou à la mort de chaque roi, ou dans le tems qu'ils se croyoient tranquilles possesseurs de l'Empire, appellé aujourd'hui l'empire de Maroc, parce que le souverain a transporté sa résidence dans la capitale du royaume de ce nom; mais comme les peuples du royaume de Tafilet tiendroient à deshonneur d'être gouvernés par d'autres que par des descendans de leur prophéte, le roi y établit toujours un de ses fils pour gouver

neur.

Généralement parlant le terrein est fort fablonneux dans le royaume de Tafilet, & par conféquent fort stérile, à quoi contribuent encore les chaleurs excessives qui y regnent toute l'année. Il ne produit du bled & de l'orge que le long des rivieres; ainsi les chérifs seuls & les alcaïdes qui font les nobles du pays, se trouvent en pouvoir d'en acheter, parce qu'il est trop cher pour le peuple qui est très-pauvre, & qui ne vit que de dattes & de chair de chameau. La disette d'eau est fort grande aux lieux éloignés des rivieres; en forte qu'on n'en a point d'autre que celle de pluie, qui tombe quelquefois avec affez d'abondance en hiver, & qu'on prend soin de recueillir & de conserver dans des citernes.

Les peuples de cet état sont composés de cherifs, d'Ararabes & de Barbares. Ces derniers font les anciens habitans du pays. Ce font des gens secs & basanés qui demeurent dans des villages, entre des montagnes, & qui nourrissent quelques beftiaux qu'ils échangent pour des dattes avec les Arabes. Ceux-ci ont été amenés dans le pays avec les cherifs & avec Mouley Meherez leur prince, par Mouley Almanfor. Les cherifs qui se prétendent descendus de Mahomet, demeurent dans des espéces de châteaux ou dans les villes. Les Arabes tiennent la campagne & font divisés par tribus. Le chef ou ancien de la race est le conmmandant, & s'appelle checq ou capitaine. Ils passent toute leur vie sous des tentes faites avec de la laine & du poil de chevre, & occupent des plaines par adouards. Un adouard est un allemblage de quarante ou cinquante tentes élevées en rond; & une tribu, suivant qu'elle est devenue nombreuse, aura quelquefois cinquante adouards. Les cherifs & les Arabes prétendent être les seuls qui suivent la véritable religion de Mahomet. Ils disent qu'elle a commencé par Jesus-Chrift, qui, disent-ils encore, leur ordonna l'habit qu'ils portent. Ils n'ont ni or, ni argent, ni foie, & ne font vêtus que d'une étoffe de laine qui leur entoure deux ou trois fois le corps, & qui leur laisse les jambes & les bras nuds. Ils appellent cet habillement une hoque, & l'étoffe en doit toujours être

:

blanche. Ils observent aussi religieusement leur loi, pour le manger, pour les habits: ils ne mangent de viandes que des bêtes tuées par ceux de leur secte. Celui qui la tue en présente la gorge du côté de la Mecque, & après avoir dit: Mon Dieu, voilà une victime que je vais vous immoler ; je vous Supplie que ce soit pour votre plus grande gloire que nous la mangions, il lui coupe la gorge. Quand ils veulent faire leur fala ou priere, ce qu'ils font cinq fois le jour, ils se lavent les pieds & les jambes jusqu'au genou, & les mains & les bras jusqu'au coude, puis s'étant affis à terre la face tournée vers le foleil levant, ils invoquent leur cidy Mahomet, & enfuite cidy Bellabec, qu'ils disent être faint Auguftin & plusieurs autres. Ils mettent aussi parmi leurs faints, cidy Naysla; c'est le nom qu'ils donnent au sauveur du monde. Ils le croyent né d'une Vierge & conçu par le souffle de Dieu; mais ils ne disent pas que ce souffle soit le saint Esprit, & ne reconnoiffent point trois personnes en Dieu.

Il y a dans le royaume de Tafilet quantité d'autruches qui sont grandes comme des génisses de fix mois & fort graffes, on les prend à la course, & la chair en est fort bonne. Il ya aussi des dromadaires qu'on appelle meheri, & qui font presque en tout semblables aux chameaux, fi ce n'est qu'ils ont le corps plus délié aussi-bien que les jambes, avec deux bosses sur le dos, mais l'une plus grosse que l'autre. Ils courent avec une vitelle qui n'est pas croyable. On a vu un homme qui, étant parti de Maroc au lever du soleil, avoit été porter quelques dépêches à Tafilet, & le lendemain à cing heures du foir il étoit de retour à Fez, ayant fait plus de deux cents lieues en moins de deux jours, sans avoir de dromadaires. Le même homme ne faisant que d'arriver offroit encore d'aller porter quelques dépêches à Tanger, & d'en rapporter des réponses le lendemain, quoique Tanger foit éloigné de Fez de soixante licues. Les habitans de Tafilet sont fort inventifs, & font grand trafic d'indigo & de cuir qu'ils appellent cherquis, & qu'ils font de la peau d'un animal nommé lant. Ils font aussi des toiles rayées de foie à la moresque, & la plupart des dattes que l'on transporte en Europe viennent de ce pays-là.

On ne compte que trois provinces dans le royaume de Tafilet, & elles font toutes trois dans la partie méridionale du royaume. Leurs noins font :

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2. TAFILET, ville d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tafilet, dont elle est la capitale. Elle est bâtie sur la riviere de même nom, dans une plaine avec un château. Marmol, Numidie, l. 7, c. 28, dit qu'elle a été fondée par les anciens Africains. Elle est peuplée de plus de deux mille Bérebéres qu'on nomme filelis, gens riches & fort adroits, qui ont les meilleures dattes de la Barbarie, quantité de chameaux & de toutes fortes de bétail. C'est à Tafilet que se font les belles rondaches de cuir de bufle, ou d'autre animal semblable. Ces cuirs viennent des déserts de la Barbarie. On fait auffi à Tafilet de belles toiles de soie

rayées à la moresque, & de riches casaques qu'on nomme Filelis, avec des tapis & des couvertures très-fines ; & il y a grand commerce d'indigo & de maroquins. C'est le rendezvous de plusieurs marchands d'Europe & de Barbarie. Tafilet étoit autrefois incommodée des courses des Arabes du désert; & un de leurs cheques la gouvernoit alors; mais depuis qu'elle est passée au pouvoir des cherifs, ils ont trouvé moyen de se faire respecter.

3. TAFILET, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de même nom. Elle a sa source dans le mont Atlas, au pays des Sagaro. Son cours est du nord occidental au midi oriental. Elle traverse tout le royaume de Tafilet, mouille la ville de ce nom, & va se perdre dans les sables du Sara ou désert de Barbarie. Elle reçoit entre autres deux rivieres à la droite ; savoir :

Secoura

TAFLIS. Voyez TEFLIS.

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TAFOE Ou TAFOU, province d'Afrique, dans la haute Guinée, ou Guinée proprement dite, au royaume d'Akim ou du grand Akanis. Elle s'étend au nord jusqu'au royaume de Gago: la riviere Volte, qui la traverse d'occident en orient, la borne aufli en plus grande partie au levant. Elle a la province Quahou au midi, & au couchant les terres de la ville appellée le grand Akanis. Vers le midi de cette province est la montagne de Tafou, où il y a des mines d'or.

TAFUNG, montagne de la Chine, dans la province de Suchuen, territoire de Chingtu, premiere métropole de la province, près de la ville de Xesang. Cette montagne est d'une hauteur extraordinaire, & il tombe de son sommet une riviere qui fait beaucoup de bruit en se précipitant. * Atlas Sinenfis.

TAFURES, petite isle d'Asie dans l'archipel des Moluques, a environ trois lieues de tour; elle est fertile ; elle a des palmiers, du coco & d'autres fruits; elle a un étang assez grand; elle est dépeuplée depuis 1631, que les Espagnols en maltraiterent les habitans ; elle est à quatre-vingts lieues de Ternate.

TAGABAZA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Ptolamée, l. 7, c. 1, la donne aux Brolinga, & la place au voifinage de Bradaotis. Au lieu de Tagazaba le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Stagabaza.

TAGABÆORUM OU BETAGABEORUM. Voyez BETA

GABEORUM.

TAGÆ, ville de la Parthie, aux confins de l'Hyrcanie, selon Polybe, lib. 10, no. 26. Solin la met vers le fleuve Oxus; & Ortelius dit que quelque moderne la nomme TURFON.

TAGAL, pays d'Asie, dans l'isle de Java, près de la côte septentrionale, vers le milieu de l'isle, entre Japara au levant, & Tfieribon au couchant. On y voit de vastes campagnes de riz, & les Hollandois y ont un fort qui en porte le nom. * De l'Isle. Robert, Archipel des Indes.

TAGAMUTENSIS, siége épiscopal d'Afrique dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme son évêque Reftitutus, & dans la conférence de Carthage, no.126, Milichus est qualifié episcopus plebis Tagamutenfis. C'est apparemment la ville de Tagama de Ptolomée.

TAGAMA, ville d'Afrique, dans la Libye intérieure. Ptolomée, 1.4, c. 6, la marque sur le bord du Niger, entre Vellegia & Panagra.

TAGAOST, ville d'Afrique au royaume de Maroc. Elle est la plus grande ville de la province de Sus, & on dit qu'elle a été bâtie par les naturels du pays. Elle est enfermée de vieux murs, & fituée dans une plaine, à vingt lieues de la mer du côté du couchant, & à dix-huit du mont Atlas, vers le midi. Elle a plus de huit mille maisons, dont il y en a plus de trois cents de Juifs marchands & artisans, qui demeurent pourtant dans un quartier séparé. La riviere de Sus passe à trois lieues de cette ville. Le pays de ses environs est fertile en bled & troupeaux. Elle se gouvernoit autrefois elle-même, mais le peuple y étant fort orgueilleux, ne pouvoit pas vivre en repos, & il y régnoit une discorde perpétuelle. Ils se partagerent à la fin en trois factions, dont chacune appelloit les Arabes à sont secours; ce qui caufa une telle méfiance parmi les habitans, qu'ils étoient obligés à être jour & nuit sur leurs gardes; mais enfin les cherifs s'en emparerent. Il y a deux marchés dans la ville toutes les se

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