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TAMBRAX, ville de l'Hyrcanie, chez les Parthyéens, felon Etienne le géographe. Polybe, l. 10, no. 28, dit no. que c'étoit une place ouverte, fans murailles, grande cependant, & où il y avoit un palais royal.

TAMBRE, (la) riviere d'Espagne, dans la Galice. Elle prend fa fource dans les montagnes au nord de Compostelle, d'où courant au fud-oueft, elle arrofe Noya, Muros, & fe rend dans la mer.

TAMBYZI, peuples de la Bactriane. Ils habitoient fur le bord de l'Oxus, au midi des Acinaca, felon Ptolomée, l. 6, c. 11.

TAMDEGOST, habitation des Bérebéres, dans l'Afrique, au royaume de Maroc. Ce font trois villes enfermées dans une plaine, à cinq lieues du grand Atlas, du côté du nord, environnées de vignobles & de lieux plantés de palmiers & d'autres arbres fruitiers, avec une belle campagne qui fournit quantité de bled.Quand les Portugais régnoient en ces quartiers, les habitans de Tamdegoft leur payoient tribut, & quelques-uns même au roi de Fez & aux Arabes. Avec tout cela ils furent contraints à la fin d'abandonner le pays, parce qu'on les maltraitoit; mais ils y font revenus depuis que les chérifs ont été les maîtres. Le pays abonde en troupeaux, il eft à neuf lieues de Marocco, du côté du couchant. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, 6. 39, P. so.

1. TAME, bourg d'Angleterre, dans Oxfordshire, fur la riviere de Tame, qui fe joignant à l'Ifle ou Ifis, forme la Tamife. Ce bourg a droit de marché. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. I, p. 99.

2. TAME. Voyez THAMISE. TAMEGUERUT, petite ville d'Afrique, au royaume de Tafilet, vers la fource de la riviere de Dahra. Cette ville, felon Marmol, Numidie, l. 7, c. 18, a un château affez bon, garni d'artillerie, où il y a un gouverneur avec quelques troupes. C'eft une des principales demeures des darvis & la plus ancienne colonie de la province. Il croît beaucoup de dattes aux environs de Tameguerut.

TAMER ou TAMARE, riviére d'Angleterre : elle a fa fource dans Devonshire, au midi de Horton, & fon cours eft du nord au fud, en ferpentant le long des confins de la province de Cornouaille, qu'elle fépare de celle de Devonshire. Son embouchure eft dans le havre de Plymouth. * Blaeu, Atlas.

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TAMERÆ. Voyez ZAMIRA.

TAMERTON ou TOMERTON, bourgade d'Angleterre, dans la province de Cornouaille, fur le bord de la riviere Tamer.

- TAMERVILLE, lieu de France, dans la Normandie, diocèle de Coutance, élection de Valognes. Il a plus de douze cents habitans. C'est une grande paroiffe, dont la cure eft à la nomination du feigneur. Il y a un très-bon château avec de beaux dehors.

TAMESIA. Voyez TAMASSUS. 1.TAMESIS. Voyez THAMESIS.

TAMETAVI ou CÔTE DE TAMETAVI, pays d'Afrique, dans l'ifle de Madagascar, & que les François ont nommé le PAYS DU PORT- AUX PRUNES. Voyez au mor PORT, l'article PORT-AUX PRUNES.

c. 3,

TAMIA, ville de la grande Bretagne. Prolomée, l. 2, la donne aux Vacomagi, & la place au voifinage de Banatia & d'Alata Caftra. Cambden croit que ce pourroit être aujourd'hui Tanea, lieu d'Ecoffe, au comté de

Ross.

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TAMIANI, peuples que Tite-Live, l. 33, c. 18, compte parmi les troupes auxiliaires des Rhodiens.

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TAMIATIS. Voyez THAMIATIS. TAMICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, no. 143, qui nomme l'évêque de ce fiége Datianus. Il avoit un adverfaire donatifte nommé Optatus. Dupin foupçonne que Tamicenfis, & Tamazucenfis, ou Tamazenfis, évêché de la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice de cette province, pourroient être le même fiége.

TAMIED, abbaye de Savoye, de l'ordre de câteaux, au diocèfe de Montier en Tarentaife, en latin Stamedium. On dit que S. Pierre de Tarentaife en avoit été abbé. Cette ab

baye a la même réputation en ces pays-là, que la Trappe en France; au moins on y obferve le filence perpétuel, le travail des mains durant deux heures par jour. Les religieux boivent du vin, mangent des œufs, & ufent de beurre, & s'accordent l'ufage du poillon trois ou quatre fois l'année. On y montre dans la facriftie une main de S. Pierre de Tarentaife & fes habits pontificaux. * Baillet, Topogr. Martenne, Voyage litter. t. 1.

TAMIGIGCA. Voyez TAMUGADA.

1. TAMING, ville de la Chine, dans la province de Po kin, où elle a le rang de feptiéine métropole. Elle eft de id 56' plus occidentale que Pekin, fous les 364 55' de latitude. Le territoire de cette ville la plus méridionale de la province, eft bornée au nord par le fleuve Guei, au midi par le fleuve Jaune ou Hoambo, & dans toute fon étendue il eft entrecoupé de rivieres & de lacs. Il y a entr'autres un lac qui a quatre-vingts ftades de circuit, & qui nourrit des poilfons très délicats. Ce territoire renommé par fa beauté & par sa fertilité, fut autrefois féparé en deux provinces par Yvus: la partie feptentrionale dépendoit de Kicheu, & la partie méridionale de Yen. L'ancienne famille Xanga avoit fa réfidence dans cette ville, qui fut appellée YANGPING par la famille Cheva & TIENHIUNG, par celle de Tanga. Son nom moderne lui a été donné par la famille de Sunga. Il y a dans le territoire de Taming onze villes, qui font :

Taming, Taming, Nanlo, Guei,

* Atlas Sinenfis.

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On remarque auffi dans ce territoire quatre grands temples,. plufieurs fépultures de perfonnes de confidération, & le tombeau de l'empereur Cavus, auquel on donne plus de quatre mille ans d'ancienneté.

2. TAMING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Taming, feptiéme métropole de la province. Elle eft de 1d 56' plus occidentale que Pekin, fous Id les 364 44′ de latitude.

TAMIRUM, ville d'Italie, felon un manuscrit de Frontin, confulté par Ortélius, qui croit que le nom de cette ville eft corrompu.

TAMISE. Voyez THAMISE.

TAMLAMAH, nom d'une petite ville du pays des Soudans ou Négres. Elle eft fort peuplée, quoique fans murailles. La ville de Coucou qui eft à fon couchant, en eft éloignée de quatorze journées ; & celle de Mathan, en tirant vers Ganem, en eft à douze feulement. * D'Herbelot, Bibl. orient. p. 850.

TAMMÉSBRUCK, en latin Aggeripontum, petite ville d'Allemagne, dans la Thuringe, près de l'Unftrutt, à un mille de Langen-Salza. On dérive le nom de cette ville de celui de Tamm ou Damm, qui fignifie digue ; & de celui de Bruck, qui veut dire pont. Hartung, dans la chronique manuscrite de Thuringe, dit,que Tammefbruck fut fondée par le roi Pepin, pere de Charlemagne; & il appelle quelquefois cette ville Tungisbruck, & quelquefois Thomasburg. Il ajoute que dans la fuite Louis, fils de Louis I, landgrave de Thuringe, pofféda & acheva la ville de Tammefbruck. Elle appartient aujourd'hui à l'électeur de Saxe.* Zeyler, Topog. Saxon. p. 179.

TAMNA, ville de l'Arabie, felon Etienne le géographe. Pline, l. 6, c. 18, dit qu'elle étoit dans l'Arabie heureuse, & il la furnomme Tamna templorum. C'est la même ville que Prolomée l. 6, c. 7, nomme Thumna.

fée

TAMNA ou TAMNATHE. Voyez THAMNA. TAMNACUM, ville de l'Arabie heureufe: elle fut rapar les Romains, felon Pline, l. 6, c. 28. TAMNUM, ville de l'Aquitanie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Burdigala à Auguftodunum, entre Blavutum & Novioregum, à feize milles de la premiere de ces places, & à douze milles de la feconde. Velfer croit que c'eft le même lieu qui eft appellé Lamnum dans la carte de Peutinger.

TAMOGADENSIS ou TAMUGADENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, où fon évê que eft nommé Fauftinianus episcopus plebis Tamogadenfis. La notice des évêchés d'Afrique place ce fiége dans la Nu

midie, & appelle fon évêque Secundus; cependant l'édi tion de Schelftrate lit Tamogazienfis, à moins que ce ne foit, une faute d'impreffion.

TAMONBARI, ville de Thrace, dans la province de Rodope, felon Procope, Edif. l. 4, c. 11, qui la met au nombre des forts que Juftinien fit élever dans la Thrace: peut-être n'étoit-ce qu'un fort; du moins Procope ne lui donne-t-il pas d'autre titre.

TAMONITIS, contrée de Syrie, felon Strabon, 7. 11, p. 528, qui nous apprend qu'elle fut jointe à l'Arménie après la défaite d'Antiochus le Grand.

TAMORIZA, contrée des états du Turc, en Europe dans la haute Albanie, au couchant de l'Ochrida, en allant vers la riviere de Polina. Il y a un bourg de même nom, que quelques uns prennent pour l'ancien Triftolus. * Baudrand, édit. 1705.

TAMOS, promontoire qui forme le mont Taurus fur l'Océan oriental, felon Pomponius Mela, l. 3, c. 7. Mercator croit que ce promontoire eft appellé Tamara par Orofe; mais Pintaut prétend qu'il faut lire dans Pomponius Mela TABIS au lieu de TAMOS, & Ortelius croit que c'est le TA. BIS de Pline, l. 6, c. 17.

TAMPICE, TAMPICA OU PANUCO, ville de l'Amérique feptentrionale, au Mexique, (a) dans le gouvernement de Guafteca ou Panuco, à l'embouchure de la riviere Panuco, dans le golfe du Mexique, à la droite. Cette ville a un port (b) de mer. Jean Chilton Anglois qui y passa en 1572, dit qu'elle étoit alors habitée d'environ quarante Espagnols, dont quatorze furent tués par les Sauvages, qui les entourerent dans le tems qu'ils s'occupoient à amaffer du fel. L'embouchure de la riviere eft fort grande, & les vaiffeaux de cinq cents tonneaux pourroient monter jusqu'à foixante lieues, fi les baffes qui font à l'entrée n'étoient un obstacle. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) De Laet, Description des Indes occid. l. 5, c. 14.

TAMPSE. Voyez TAMASSUS. TAMPSI, fiége épiscopal de la Phrygie Pacatienne. Joannes fon évêque fouscrivit au concile tenu à Carthage lan 870.* Hardouin, Collect. conc. t. 5, F. 927.

TAMUADA ou TAMUDA, fleuve de la Mauritanie Tingitane, felon Pomponius Mela, l. 1, c. 5, fur quoi Olivier fait cette remarque : c'est aujourd'hui le Bedie, qui arrofe le pays des Alarabes. Pintaut ajoute que c'est le ThaLuda de Ptolomée, & le Tamuada de Pline.

TAMUCUM, lieu de la Mauritanic Céfarienfe, felon la notice des dignités de l'Empire, où on lit Prafectus Ala Herculea Tamuco. C'est la même ville que la conférence de Carthage appelle TANUDAIENSIS, voyez ce mot. Pintaut croit que c'eft auffi le même lieu qui eft nommé Thaluda par Prolomée.

TAMUDA, nom d'un fleuve & d'une ville bâtie fur fes bords, felon Pline, l. 5, c. 2, qui les met dans la Mauritanie Tingitane. Ptolomée écrit Thaluda pour Tamuda on Tanuda. L'évêque de cette ville eft appellé Tanudaienfis episcopus dans la conférence de Carthage. Voyez TANUDAIENSIS. Ortélius foupçonne que ce pourroit être la ville TAMUGA que Procope met auprès du mont Aurafe.

TAMUGA. Voyez TAMUDA.

TAMUGADA, ville d'Afrique, dans la Mauritanie, felon Procope, l. 2, Wandalic. Ortélius croit que ce pourroit être la ville Thamugada dont parle S. Auguftin, L. 2, Re. tract. c. 59,& Epift. 164, ad Emeritum. La conférence de Carthage fait mention d'un évêque des Donatiftes qu'elle qualifie Tamugadenfis episcopus. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Lambéfe à Cirta colonia, entre Lambéfe & ad Rotam, à quatorze milles du premier de ces lieux, & à trente milles du fecond. La table de Peutinger connoît auffi cette ville qu'elle nomme Thamagadi.

TAMULLUMA. Voyez TAMLALENSIS. TAMUSIDA, ville de la Mauritanie Tingitane, felon Ptolomée, l. 4, c. 1, qui la marque dans les terres, entre Banafa & Silda. Il ne faut pas la confondre avec une autre ville appellée Tamufiga, & auffi dans la Mauritanie Tingitane. L'itinéraire d'Antonin écrit Thamufida pour Tamufida, & marque cette ville entre Salaconia & Panafa, à trente-deux milles de la premiere de ces deux places, & à égale distance de la feconde. Selon Molet cette ville eft aujourd'hui Tefelfett.

TAMUSIGA, ville de la Mauritanie Tingitane. Ptolomée la marque fur la côte de l'Océan, entre le port d'Hercule & le promontoire Ufadium.

Marmol dit que le nom moderne eft Tifelfeld; mais il se trompe. Tifelfeld n'eft autre que Tefelfelt, ce qui fe prouve par la fituation des lieux. Tamufiga eft marqué fur la côte de l'Océan, & Tefelfelt eft dans les terres. Il vaut mieux dire avec Molet que Tamufiga eft aujourd'hui Gazola.

TAMWORTH, bourg d'Angleterre, dans le comté de Stafford. Il eft arrofé par le Tamer, & envoye deux députés au parlement.

TAMYNA, ville de l'Eubée, dans le territoire de la ville d'Eretrie, felon Strabon, l. 10, p. 447,, & Etienne le géographe. Plutarque, in Phocione, dit que Phocion se voyant en grand danger dans l'ifle d'Eubée, prit le parti de fe faifir d'une éminence qui étoit féparée de la plaine de Tamynes par un ravin fort profond.

TAMYRACA, ville de la Sarmatie Européenne près du golfe Carcinite, felon Prolomée, L. 3, c. 5, Etienne le géographe, & le périple d'Arrien. Strabon, l. 7, p. 308, connoît dans le même endroit un promontoire nommé Tamyracés, & un golfe appellé Tamyracus finus, mais il ne parle point de ville, ni fur ce promontoire, ni sur ce golfe.

TAMYARS, fleuve de la Phénicie. Strabon, 7. 16 p. 756, le met entre Beryte & Sydon. Le nom moderne eft Damor ou Damer, felon quelques uns. Voyez Da

MOR.

1. TAN, riviere de la Chine, dans la province de Honan, au territoire de Nanyang, feptiéme métropole de la province. Elle coule auprès de la ville de Niuhiang. On y trouve des poiffons entierement rouges, qui ne paroiffent que vers le commencement de l'été, & qui fe tiennent cachés le refte de l'année. Les Chinois difent que fi on fe lave les pieds avec le fang de fes poiffons, on acquiert la qualité de pouvoir marcher fur l'eau fans enfoncer. Le croira qui voudra. Ils ajoutent que fi l'eau vient à se troubler au com. mencement de l'été dans le tems que ces poilfons paroiffent, ils montent tout auffi tôt fur la fuperficie de l'eau, qui en devient toute rouge & comme enflammée. C'eft de-là que vient le nom de cette riviere; car TAN en chinois fignifie rouge. Atlas Sinenfis.

*

2. TAN, ville de la Chine, dans la province de Xantung, au département d'Yencheu, feconde métropole de la province. Elle eft de od 45' plus occidentale que Pekin, fous les 35d 38′ de latitude.

1. TANA ou TANAS, fleuve d'Afrique, dans la Mauritanie. Marius s'approcha de ce fleuve pour aller s'emparer de Capfa. C'eft ce que nous apprend Sallufte, in Jugurth. c. 110. Il femble mettre ce fleuve entre Lares & Capfa; mais il ne nous dit point s'il a fon embouchure dans le fleuve Ampfaga, ou s'il porte fes eaux jusqu'à la mer.

2. TANA, bourg de l'ifle de Salfette. Voyez SALSETTE.

3. TANA, lieu où Ortélius, qui cite Antigonus, in Mirabil. dit que les briques mifes dans l'eau furnagent; mais, ajoute Ortelius, Strabon nous apprend qu'il faut lire Pitana, & non Tana ; il cite en même tems le treiziéme livre de Strabon, p. 607, où il eft parlé de PITANA, lieu de la Troade, près de l'embouchure du Caïcus.

TANABASTRA, lieu d'Afrique, dans la Marmarique. L'itinéraire d'Antonin le marque aux confins du territoire d'Alexandrie, entre Ariflea & Paratonium, à trente- deux milles du premier de ce lieu, & à vingt fix milles du fecond. Au lieu de Tanabaftra, quelques manuscrits lifent Thabaftra, & d'autres Thanabrisira.

TANADARIS, ville de la petite Arménie, dans la Cataonie, felon Ptolomée, 5, c. 7. Le nom de cette ville eft corrompú dans l'itinéraire d'Antonin, dont que!ques manuscrits portent Pandarum, & d'autres Ptanda

rum.

TANADASSA, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Tacapa à la grande Leptis, en prenant par la tour de Tamallenus, le long des confins de la province de Tripoli; cette ville étoit entre Thalatum & Mespha, à vingr fix milles de la premiere de ces places, & à trente milles de la feconde. Au lieu de Tanadassa, Surita lit Thenadaffa.

TANAGER, fleuve d'Italie, dans la Lucanie, aujourd'hui le Negro. Virgile, geog. L. 3, v. 151, lui donne l'épithete de Suus. Tome V. Eeece ij

Furit mugitibus ather

Concuffus, filvaque & ficci ripa Tanagri.

Mais ou les chofes ont changé depuis le tems de Virgile, ou -ce poëte ne connoiffoit ce fleuve que de nom: reproche que l'on peut faire également à Pomponius Sabinus, qui fait un torrent du Tanager. Celfus Cittadinus écrivant à Ortélius, nie abfolument que ce fleuve foit un torrent, qui n'a d'eau que dans le tems des pluies. Le Tanager, dit-il, préfentement le Negro, eft un fleuve qui en reçoit d'autres dans fon lit; entr'autres un que l'on appelle la Botta di Picerno, ainli nommé de l'ancienne ville Picernum, qui eft aujourd'hui à demi ruinée, & auprès de laquelle il prend fa fource. Le Tanager a la fienne dans le mont Alburne, maintenant, il monte Poftiglione, & il fe jette dans le Siler, connu maintenant fous le nom de Selo; peut être Virgile a-t-il appellé le Tanager Siccus, parce qu'il fe perd fous terre pendant un espace de quatre milles, & non pas de vingt milles comme le dit Pline, l. 2, C. 3..

1. TANAGRA, ville de Gréce, dans la Bootie. Dicearque la met au nombre des villes fituées fur l'Euripe: Strabon néanmoins, l. 7, p. 400, 403 & 410, & Prolomée, l. 3, c. 15, la marquent à quelque diftance de la mer, quoique fon territoire pût s'étendre jusqu'à la côte. Tanagra étoit à cent trente de la ville Oropus, à deux cents de celle de Platea. Etienne le géographe dit que la ville de Tanagra eft nommée Graa par Homére, qu'auparavant on l'appelloit Pæmandria, & qu'Ariftote lui donne le nom d'Oropus. Le même Etienne le géographe appelle cette ville Gephyra dans un autre endroit, & Strabon donne à fes habitans le nom de Gephyréens.

2. TANAGRA, ville de la Perfide. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 6, c. 4, qui la marque au voifinage d'Ozoa & de Marafium.

3. TANAGRA, lieu qu'Etienne le géographe met auprès d'Oropus, fur le bord de la mer.

4. TANAGRA, ville dont parle Stace dans fa Thebaïde, l. 7, v. 254, & à laquelle il donne l'épithete de Gelida.

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TANAH, nom d'une ifle des Indes, où croiffent les cannes, dont la racine eft le thabaschir, qui eft une espéce de craie blanche. Le géographe Perfien écrit dans fon premier climat, que Tanah eft un lieu des Indes fitué fur le bord de la mer, dont les habitans ne font ni juifs, ni chrétiens, ni mufulmans, & qu'on ne l'appelle ifle, qu'à caufe qu'il eft. entouré d'eau ; mais qu'il n'eft pas détaché du continent. Il dit aufli que c'eft de-là qu'on apporte le meilleur thabafchir qui foit dans l'Orient, que l'on trouve dans la plaine, & dans les montagnes circonvoifines. * D'Herbelot, Bibl. orient. p. 850.

1. TANAIS, fleuve que Ptolomée, L. 5. c. 9, Pline, 1.3, c. 1, & la plupart des anciens géographes donnent pour la borne de l'Europe & de l'Afie. Il étoit appellé Sylus ou Silis par les habitans du pays, felon Pline, l. 6, 6, 7, & Euftathe; & l'auteur du livre des fleuves & des montagnes dit qu'avant que d'avoir le nom de Tanaïs, il avoit celui d'Amazonius. Le nom moderne eft DoN. Voyez ce mot. Les Italiens l'appellent Tana. On lui a quelquefois donné le nom de Danube, ce qui n'eft pas furprenant, puisque ceux du pays donnent indifféremment le nom de Don au Danube & au Tanais. Quant à ce que dit Ciofanus que les habitans du pays appellent ce fleuve Amefines, il faut s'en rapporter à fon témoignage. Ptolomée & Pline difent, que le Tanais prend fa fource dans les monts Riphées ; il auroit mieux valu dire dans les forêts Riphées, car il n'y a point de montagne vers la fource du Don, mais bien de vaftes fo

rêts.

2. TANAIS, ville de la Sarmatie Européenne. Prolomée, 1. 5, c. 9, la marque entre les bouches du Tanais. Etienne le

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3. TANAIS. Prolomée dit qu'à l'embouchure du Danube il y a une ifle nommée ALOPETIA, & que l'on appelle aussi l'ISLE DU TANAIS.

TANAITÆ, peuples de la Sarmatie Européenne. Ptolomée, l. 3, c. 5, dit qu'ils habitoient fur le bord du Tanaïs, dans l'endroit où ce Heuve fe courbe.

TANAITIS, contrée de l'Arménie près du fleuve Cyrnus, à ce qu'il paroît par un paffage de Dion-Caffius, l. 36, P. 26.

TANAPE, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte. C'étoit, felon Dion-Caffius, 54, p. 26, la réfidence de la reine de Candace. Le texte grec porte Tauape pour Tanape; mais Xiphilin a préféré cette derniere ortographe. Cette ville est la même que Napata.

TANARO, riviere d'Italie. Elle a fa fource dans l'Apennin, aux confins du comté de Tende. Elle prend d'abord sa courfe du couchant au levant jusques vers Garéfio, dans la province de Mondovi, de-là elle tourne vers le nord, & traverte le marquifat de Céve, la province de Foffano, celle de Chérasco & l'Albéfano; après quoi elle coule aux confins des Langhes baffes & de la province de Quiers, jusqu'à Afti, où elle recommence à couler vers l'orient. Enfin, après avoir traversé l'Alexandrin, elle va se jetter dans le Pô, près de Baffignana. Les principaux lieux qu'elle arrose font Garéfio, Céve, d. Chérasco, g. Alba, d. Afti, g. Alexandrie, d. Baflignana, g. Elle reçoit quelques rivieres affez confidérables, comme l'Eléro, g. le Péfio, g. le Torrent Cuffea, g. la Stura, g. le Borbo, g. le Belbo, d. l'Orla, d. Cette riviere eft le Tanarus des anciens.

ou

1. TANARUS, fleuve d'Italie, dans la Ligurie, felon Pline, l. 3, c. 16. Il conferve fon ancien nom. C'eft aujourd'hui le Tanaro, autrement le Taner. Voyez TANARO. 2. TANARUS ou AD TANARUM, in medio Salerno, Falerno, lieu d'Italie, que l'itinéraire d'Antonin met fur la route de Rome, au lieu nommé ad Columnam, en fuivant la voie appienne. Il marque ce lieu entre Nuceria & ad Calorem, à vingt-cinq milles du premier & a vingtquatre milles du second; mais il eft certain qu'il y a faute dans cet endroit de l'itinéraire; car il feroit éto nnant que dans un endroit du monde, où, pour ainfi dire, la plus petite pierre a fon nom, perfonne ne connût ni lieu, ni nī fleuve appellé Tanarus. L'édition des Aldes, au lieu d'AdTanarum, porte Ad- Canaram, lieu qui n'eft pas plus

connu.

TANAS. Voyez TANA. I.

TANASSERY. Voyez TENACERIM.

TANATIS, ville de la haute Mafie, au voisinage du Danube, felon Ptolomée, l. 3, c. 9, qui la marque entre Viminatium Legio & Eteta. Niger la nomme Terriana ; peut-être eft-ce la ville TALIA, de l'itinéraire d'Antonin.

TANAVAGÉE, riviete d'Irlande, dans la province d'Ulfter, paffe à travers le grand lac Neagh, fépare le comté d'Antrim de celui de Londonderri, & tombe enfuite dans l'Océan feptentrional, un peu au-deffous de Colérain.

TANAUS. Voyez TANUS.

TANBA, province du Japon, dans l'ifle de Niphon, au midi de celles de Tafima & de Tango. On la divise en fix diftricts qui font très-abondant en riz. Elle a deux journées de longueur.

TANCARVILLE, bourg de France au pays de Caux en Normandie, élection de Montivilliers, avec titre de comté, haute-juftice & château. Ce bourg eft fitué fur la Seine, entre Caudebec & le Havre, une lieue au-deffous de l'Ilebonne, & à l'oppofite de Quillebœuf. Le château qui commande fur la riviere eft bâti à l'antique. Il y a beaucoup de logement, & on voit dans le voifinage des bois & des terres de labour. Le comté de Tancarville eft d'un revenu confidérable, & comprend les paroiffes de Tancarville, de faint Antoine, d'Aptot, de Guaineville, de Vireville & autres. Les comtes de Tancarville fe font rendus autrefois célébres par leurs exploits, & ils étoient chambellans héréditaires de Normandie.

TANCE, petite ville de France, dans le Velai, fur le Lignon, au midi occidental de Montfaucon.

TANCHARI. Voyez TENCTERI. TANGCHANG, (le) royaume du Tibet. On a peu de connoiffance de ce pays. On fait feulement que l'établissement des Ilcouftrins fit naître ce royaume. Les peuples qui l'habitoient étoient pâtres, & vivoient fous des chefs. Ils étoient voifins des Kiloutchi, fur les frontieres occidentales du Chenfi & du Ssetchuen. Leur pays étoit rempli de mon11 attaquerent Vouti, empereur de Tcheou qui tagnes. les battit l'an 564, & s'empara de leur pays.* Hift. générale des Huns par de Guignes, t. 1, p. 163.

TANCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département d'Yencheu, feconde métropole de la province. Elle eft de 14 35' plus orientale que Pekin, fous les 35d 14' de latitude. * Atlas Sinenfis. TANCHUT. Voyez TANGUT.

TANCOS, bourg du royaume de Portugal, dans l'Estremadoure, fur la rive droite de la Zézare, affez près de fon embouchure dans le Tage. Il y en a qui prennent ce bourg pour l'ancienne Tacubis. *Jaillot, Atlas. TANCROU, village de France, en Champagne, au diocèse de Meaux, fur la riviere de Marne. L'églife de ce lieu eft fous le titre de faint Donatien & faint Rogatien, martyrs de Nantes. L'évêque en eft collateur de plein droit. Il y a eu fur le territoire de cette paroiffe un prieuré nommé Grand-Champs, du titre de Notre Dame, qui dépendoit de l'abbaye de Cluni dès l'an 1119. Raoul, abbé de Cluni, le foumit au prieuré de Nanteuil en 1176; cependant il eft retourné fous la dépendance immédiate de Cluni, de maniere que toutes les places monacales font transférées au collège de Cluni à Paris; & il n'y refte que l'office clauftral du facriftain à la collation du prieur. Au treiziéme fiécle il fut décidé par arbitres que la garde de ce prieuré appartenoit, non à des laïques qui s'en difoient avoués, mais à l'évêque de Meaux.

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TANDARUM. Voyez PTANDARUM.

TANDAYE ou TENDAVE, ifle de l'Océan oriental, & l'une des Philippines à l'orient, felon Samfon, Baudrand & Corneille. Ils entendent par ce nom l'ifle de SAMAR. Voyez SAMAR.

TANDRA, ifle de la mer Noire, à l'embouchure du Borythène, felon Samfon, grand Atlas.

TANEA, village des Parthes où Darius fut pris par fes parens, & chargé de chaînes d'or. Quelques exemplaires portent Thara; mais l'un & l'autre de ces mots font corrompus, & c'eft Dara qu'il faut lire, fi on veut s'en rapporter au grand étymologique. Peut-être eft-ce le même lieu que Quinte-Curfe nomme Tabas. * Juftin, l. 11,

c. 15.

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TANEDO, bourgade d'Italie, aux confins du Parmefan & du Modénois, environ à deux milles à l'orient de la Lenza. C'est un ancien lieu connu autrefois fous le nom de TANETUS ou TANETUM. Voyez TANETUS. TANET, THANET OU TENET ifle d'Angleterre, dans la partie feptentrionale du comté de Kent, en tirant vers l'orient. Elle eft formée par l'Océan & la riviere de Stoure, qui prend en ce lieu le nom de Wantfume. Cette ifle. que Solin appelle Athanatos, & en quelques exemplaires Thanatos, & que les Saxons nomment Tanes ou Taneftand, a huit milles de longueur & quatre de largeur. La terre y eft toute de craie blanchâtre, & les champs y font fertiles en froment. On y comptoit anciennement fix cents familles. Solin rapporte qu'on n'y voit point de ferpens, & que la terre emportée en un autre lieu faifoit mourir ces reptiles; mais l'expérience fe trouve contraire. Ce fut dans cette ifle que les Saxons firent leur premiere descente. Ils établirent leur demeure du confentement de Vortigerne leur chef, mais ils en furent chaffés par le Breton Vortimer, qui, après en avoir tué un très-grand nombre, contraignit le refte de s'enfuir dans leurs brigantins. * Blaeu, Atlas.

TANETANI. Voyez TANETUS. TANETUM. Voyez TANNETA. TANETUS, aujourd'hui Tanedo, bourgade d'Italie, que Polybe, lib. 3. num. 40, donne aux Boïens. TiteLive, 1.30, c. 19, femble auffi le donner à ce peuple, en difant que C. Servilius & C. Lutatius avoient été pris au village de Tanetus par les Boïens. Qui ad vicum Tane. tum à Boiis capti fuerant. Pline met les Tanetani dans la huitième région, qui eft la Cispadane; & Ptolomée, 1. 3. c. 15, marque Tanetum dans la Gaule, appellée

Togata. La table de Peutinger & l'itinéraire d'Antonin font auffi mention de ce lieu. Il étoit fur la route d'Ariminum à Dertona, entre Regio & Parme, à dix milles de la premiere de ces villes, & à neuf milles de la feconde. Ce fut dans ce lieu, fuivant Paul Diacre, que Narfes défit Bucellinus, général des troupes de Theudebert, affifté du secours des Goths, qui avoient ravagé Milan.

TANFANE-LUCUS, bois facré dans la Germanie au pays des Marfes, entre l'Ems & la Lippe, felon Tacite, annal. lib. 1, c. 51, avec un temple fameux, qui fut détruit par Germanicus. Il n'eft pas aifé de décider quel dieu ou quelle décffe les Marfes adoroient fous ce nom. Il falloit pourtant que fon culte fût célébre; puisque, contre l'ufage du pays, on lui avoit confacré un temple. La plûpart des hiftoriens interprétent le nom de Tanfana, par la deeffe de l'origine, & il feroit affez naturel de dire que cette déelle Tanfana étoit l'Herthus des Suéves, ou la terre mere &productrice de toutes chofes. que les Marfes pouvoient adorer à l'exemple des Suéves. On pourroit demander fi les Marfes avoient effectivement élevé un temple à la déeffe Tanfana, ou fi Tacite ne donne point le nom de temple à quelque grotte ou à quelque endroit retiré dans le bois facre; mais Tacite lui-même décide en quelque maniere la queftion, lorsqu'il dit que Germanicus rafa ou détruifit jusqu'aux fondemens le temple de Tanfana.

1. TANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, feptiéme métropole de la province. Elle eft de 4d 37 plus occidentale que Pekin, fous les 33d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TANG, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, feconde métropole de la province. Elle eft de 2d 25 plus occidentale que Pekin, fous les 39d 10' de latitude."

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TANGALA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Pandioni. Il ajoute qu'elle étoit dans les terres ; & il la marque au voisinage de Modura.

TANGANI, peuples de l'Inde, au-delà du Gange, fur le bord duquel ils habitoient, felon Ptolomée, l. 7, c. 2. Le fleuve Sarabas traverfoit leur pays. Au lieu de Tangani, le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Gangani.

TANGAPATAN, ville des Indes, au royaume de Travancor, fur la côte de Malabar, à huit lieues & demie portugaifes du cap de Comorin. Longitude 96d 20', latitude 8d 19.

TANGAPSINTON, peuples dans l'Amérique feptentrionale de la nouvelle France. C'est la nation de la grande Folle Avoine, l'une de celle des Sioux ou Iffatis de l'eft. Elle erre vers les bords du lac de Buade & des Iffatis, le long de petites rivieres qui coulent des terres tremblantes dans ce lac.

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TANGCHUEN, premiere grande cité de la Chine dans la province de Suchuen. Elle eft plus occidentale que Pekin de 11d 57', par les 31d 13' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANGER, ville d'Afrique, au royaume de Fez. Les Afriquains la nommoient Tanja, & les Romains Tingide. (a) Elle fût bâtie par ceux-ci. Aben Gézar, en fon livre des raretés des villes, en fait une feconde Mecque en beauté & en puiffance, & dit qu'elle eft très-ancienne. Elle eft dans une belle fituation fur la côte de l'Océan, à l'entrée du détroit, & à cinquante lieues de Fez, du côté du nord. Les Goths la joignirent au gouvernement de Ceuta. Elle étoit alors floriffante : il y avoit université & beaucoup de nobleffe. Les maifons étoient bien bâties, & plufieurs feigneurs de la Mauritanie Tingitane y demeuroient, quoique le pays aux environs ne foit pas fort bon, à la réferve de quelques plaines & vallées où il y a de bons pâturages. Čes endroits étoient autrefois embellis de quantité de jardins & de maisons de plaifance, à caufe des eaux qui y font. Le peuple de Tanger étoit fort belliqueux, & couroit fans ceffe avec des fuftes les côtes de la chrétienté : ce qui détermina Edouard, roi de Portugal, dy envoyer en 1437 don Ferdinand, fon fils. Celui-ci y mit le fiége, la place fut d'abord fecourue par le roi de Fez. Après plufieurs combats où beaucoup de nobleffe de Portugal périt, l'infant & le roi Maure firent un traité, par lequel celui-ci promit de remettre en liberté tous les prifonniers chrétiens, & don Ferdinand s'obligea à rendre Eeeee iij

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Ceuta, & demeura lui même en ôtage jusqu'à ce que le roi de Portugal fon pere, eût ratifié & exécuté ce traité. On dit que l'infant confeilla de n'en rien faire, aimant mieux mourir en captivité, que de voir perdre aux chrétiens la clef du détroit; le roi de Fez en ayant été inftruit, l'enferma dans un cachot, & lui fit panfer fes chevaux jusqu'à ce qu'il mourut de chagrin. Les Maures le mirent dans un cercueil qu'ils enchafferent dans la muraille de Fez, près du quartier des Juifs, où il fut, jusqu'à ce que le roi Muley, chef, envoya fes os à Arzile, d'où ils furent transportés à Lisbonne, au monastère de la bataille de Notre-Dame de Bélen, où les rois de Portugal font enterrés. On voit encore le cercueil & l'inscription dans la muraille de Fez, fous le nom de la fépulture de l'infant chrétien. Alfonse affiégea encore la ville de Tanger en 1453. Il perdit beaucoup de monde, & fut obligé de fe retirer. Ce même roi ayant pris en 1471 Arzile, & fe trouvant dans cette place, il apprit que les habitans de Tanger, de crainte qu'il ne vint venger fur eux tant de pertes que les Portugais y avoient faites, avoient réfolu d'abandonner leur ville; qu'ils avoient emporté leurs meilleurs meubles, brifé le refte pour en ôter l'ufage à l'ennemi, & qu'ils s'étoient retirés fans ofer mettre le feu à la place de peur d'être découverts. Il eut d'abord peine à croire cette nouvelle, il y envoya après le duc avec des troupes, pour s'en faifir, & s'y transporta enfuite lui-même, pour voir fa nouvelle conquête, pour laquelle on fit des proceffions par toute l'Andaloufie & le royaume de Grenade, & enfuite par toute la Caftille & en Portugal. Cette place fut enfermée de bonnes murailles avec des foffes & des bastions; & les rois de Portugal y ont entretenu long-tems une groffe garnifon, avec quantité d'artillerie & de munitions de guerre; de forte qu'elle réfifta au roi de Fez, qui l'affiégea. En 1662, cette place fut donnée à Charles II, roi d'Angleterre, (b) pour la dot de fa femme. Elle étoit alors défendue par deux citadelles; mais on remarqua que les frais qu'il en coutoit pour entretenir les ouvrages & la garnifon, confumoient & au-delà, les avantages qu'on eût pu en retirer; ainfi on l'abandonna en 1684, après en avoir ruiné les travaux. Les Maures profitant de cette occafion, s'en reffaifirent & la repeuplerent. (a) Marinol, Royaume de Fez, l. 4, c. 53. (b) Etat préfent de la grande Bretagne,

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nom.

TANGERANG, riviere de l'ifle de Java, dans le royaume de Bantam, dont elle fait la féparation d'avec celui de Jacatra. Elle coule du fud au nord, eft bordée d'habitations à l'orient, & prend fon nom d'une fortereffe qui a été bâtie fur les bords.

TANGERMUND, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg. Elle a été ainfi nommée à caufe de fa fituation à l'embouchure du Tanger, dans l'Elbe, à deux lieues de la ville de Stendal. L'électeur Othon I, qui la fit fortifier, la choifit pour être le lieu de fa réfidence ordinaire. Quelque tems après, elle tomba fous la puisfance des ducs de Pomeranie, auxquels l'électeur Frédéric I l'enleva en 1420. * D'Audifret, Géogr, anc. & mod. t. 3.

ap

TANGIAH, ville de la province, que les Arabes pellent Magreb, Alacfa, le dernier occident. C'eft Tanger, ville de Mauritanie, à l'entrée du détroit de Gibraltar, du côté de la mer Océane. Les Arabes appellent ce détroit indifféremment le détroit de Tangiah ou de Sebtah, c'est-à-dire, de Tanger ou de Ceuta.* D'Herbelot, Biblioth.

orient.

TANGIBAO, nation de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, que M. de la Salle découvrit à fa premiere descente du Mississipi, à douze ou quinze lieues de l'embouchure. En 1653, il trouva le village abandonné & beaucoup de morts dans les cabanes; il en vit une troupe quelques jours après, dans une challe avec des Quinipillas & des Natchés. Comme on ne trouve plus cette nation, elle fe fera mêlée avec quelqu'autre peuple. TANGING, ville de la Chine, dans la province de

Honan, au département de Changte, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 3d 20' plus occidentale que Pekin, fous les 36d 52 de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. T'ANGKI, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Kinhoa, cinquième métropole de la province. Elle eft de 2d 41' plus orientale que Pekin, fous les 29d 8' de latitude.

2. T'ANGKI, fortereffe de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Liping, feptième métropole de la province. Elle eft de 8d 36 plus occidentale que Pekin, fous les 27d 2' de latitude.

TANGO, province du Japon, dans l'ifle de Niphon, fur le bord de la mer, entre Wacafa & Talima. Ce pays, qui eft affez bon, a nne journée & demie de largeur. On la divife en cinq districts.

TANGOS, nation de Négres, dans la Nigritie, au royaume de Biguba, où elle habite un pays nommé Batoa. Parmi ces Négres, il y en a qu'on appelle TANGOS MAOS: ceux-ci, dit Davity, pays des Négres, p. 396, qui cite Jarric, font Portugais d'extraction, & mêlés avec les Négres, vivans comme eux d'une maniere barbare, fans fe fouvenir que ceux de qui ils font fortis, ont autrefois reçu le baptême. Dans quelques endroits, pour s'accommoder aux façon des Négres, ils vont nuds, & fe font même découper la peau pour mieux les imiter.

TANGOUZLIQ, bourg de la Natolie, près d'Aïdine. Petis de la Croix dit, dans fon hiftoire de Timur Bec, l. 5, c. 54, que l'air de Tangouzliq eft infecté & fort chaud. Il ajoute qu'il y a dans ce lieu une fontaine qui se pétrifie quand elle le repofe.

1. TANGUT, nom d'une ville du Turqueftan, que les Arabes appellent Tanghikunt. Elle eft éloignée de la ville de Khouarezm d'environ dix journées, en tirant vers l'orient, felon Albergendi, dans fon fixiéme climat, lequel ajoute, que tous fes habitans étoient Mufulmans de fon tems. Abulfeda met la Ville de Toncat, nom qui approche fort de celui de Tangut, fous la longitude de 894 ou de 91, & fous les 42d de latitude feptentrionale, & dit qu'elle eft des dépendances de la ville de Schasch, & qu'elle eft fort proche de celle d'illock, au-delà des fleuves Gihon & Sihon. Nafler Ben Halfan Ben Caffem, homme docte, qui demeuroit dans l'Andalousie, en Espagne, étoit natif de cette ville, & porte le furnom d'Alconcati, auffi bien que plufieurs autres perfonnages renommés pour leur érudition.* D'Herbelot, Biblioth. orient.

2. TANGUT ou TANGOUT, royaume d'Afie, dans la Tartarie Chinoife. Il a préfentement la Chine à l'eft, le royaume d'Ava ou de Brama, les états du grand Mogol à

le rang

l'occident, & ceux du Contaisch, grand chan des Callmoucks au nord. Il eft partagé en deux parties; la méridionale s'appelle proprement le Tanguet, & la feptentrionale le Tibet. Tout le royaume qui s'étend depuis le 26 jusqu'au 35d de latitude, & depuis le 94 jusqu'au 120 de longitude, fuivant la carte de d'Anville, 1733, eft préfentement entre les mains des Callmoucks, & fair prcprement le patrimoine du Dalaï-Lama, qui eft le fouverain pontife de tous les Tattares païens : il fait fa réfidence vers le 324 de latitude, au fud des déferts de Xa:no ou de Goby, comme on les appelle préfentement, vers les frontietes de la Chine, auprès de la ville de Potala, dans un couvent qui eft fur le fommet d'une fort haute montagne, dont le pied eft habité par plus de vingt mille lamas ou prêtres paiens de fon culte, qui demeurent en plufieurs enceintes à l'entour de cette montagne, felon felon que & les dignités qu'ils occupent les rendent plus dignes d'approcher de la perfonne de leur fouverain pontife. Le dalaï-lama ne fe mêle en aucune maniere du temporel de fes états, ne fouffrant pas même que fes lamas s'en mêlent, les failant gouverner par deux chans de Calimoucks, qui lui doivent fournir de tems en tems tout ce dont il a befoin pour l'entretien de fa maifon : c'est ce même dalaï lama qu'on a appellé jusqu'ici prêtre Gehan, & par corruption le prêtre-Jean, fans favoir précisément en quel endroit du monde il falloit le placer, & il feroit impoffible d'alléguer ici tous les contes ridicules dont on a berné le public à fon occafion dans le fiécle paflé. Le mot lama, en langue moungale, veut dire un prêtre, & dalai déligne une vaste étendue, ou l'Océan en la même langue, tout comme le terme gehan fignifie une vafte étendue dans le langage du nord des Indes; enforte que dalai lama veut dire le prêtre univerfel. Il prétend à la divi

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