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mité, & passe dans l'esprit de ceux de son culte pour immortel, en quoi la simplicité des mœurs de ces nations donne un beau champ aux fraudes pieuses de jouer leur jeu ordinaire en toute commodité. Les lamas font habillés de longues robes jaunes à grandes manches, qu'ils attachent fur les reins avec une ceinture de la même couleur, de deux doigts de large; ils ont la tête & la barbe rasées de fort près, & portent des chapeaux jaunes; ils tiennent toujours de grands chapelets de corail ou d'ambre jaune en leurs mains, qu'ils tournent incessamment entre leurs doigts, en faisant intérieurement des prieres à leur maniere; ils font vœu de chasteté, & ont des religieuses du même vœu, & à peu près du même habillement, excepté qu'elles portent des bonnets bordés de fourrure, au lieu des chapeaux que les lamas portent. Les lamas sont grands partisans de la métempsycose. Comme leur culte paroît avoir beaucoup de rapport dans l'extérieur de la discipline avec la religion chrétienne, & en particulier avec l'église catholique romaine, on prétend qu'il doit son origine aux missionnaires Nestoriens, qu'on fait avoir étendu fort loin de ce côté là leurs converfions sous le regne de Charlemagne; & que par la fuite du tems, & les grandes guerres Lurvenues depuis entre ces peuples, le christianisme y a été tellement défiguré, qu'à grande peine on le peut encore reconnoître à quelques foibles marques; en continuant cette supposition, on pourroit encore dire que le dalaïlama doit fon établissement aux patriarches Nestoriens. Au reste, quoique le royaume de Tangut soit maintenant le patrimoine du dalai-lama, le contaisch, comme grand chan des Callmoucks, ne laisse pas de garder une espéce de supériorité sur ce pays, & en cette qualité il tient la main à ce que les chans qui ont l'administration du temporel des états du dalai-lama, n'abusent point du pouvoir qu'ils ont en main, & toutes les fois que l'envie leur prend de se vouloir rendre indépendans, ce qui leur arrive assez souvent, ils ne manquent pas de trouver le contaisch en leur chemin qui les remet dans leur devoir. * Histoire générale des Tatars, p. 42 & suiv.

TANGXAN, cité de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Siucheu, quatrième grande cité de la province. Elle est de od 30 plus occidentale que Pekin, sous les 35d 6' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANGYANG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chingtien, quatorziéme métropole de la province. Elle est de 64 6' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 18' de latitude.

TANGYE, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troisiéme métropole de la province. Elle est de 1d 8' plus occidentale que Pekin, sous les 374 6' de latitude.

1. TANJAOR ou TANJAOUR, royaume des Indes, sur la côte de Coromandel, au midi du royaume de Gingi, à l'orient de celui de Maduré, & au nord du Marava. Les terres de ce petit état font les meilleures de toute l'Inde méridionale: le fleuve Caveri se partage en plusieurs bras, qui arrosent & fertilisent toute cette contrée. Les revenus du prince vont jusqu'à douze millions. Les principaux lieux de fon état font:

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dans les commencemens la plupart des forteresses de ces petits royaumes. Cette forterelle a une double enceinte, comme celle de Trichirapali; mais elle n'est pas si bien bâtie. Ses folles font moins profonds, & il est moins aisé de les remplir d'eau. La forteresse intérieure se divise en deux parties, dont l'une est au nord & l'autre au sud. Dans celle du nord on voit le palais du roi où il n'y a rien de magnifique. Il n'y a que quelques tours affez jolies. On a bâti dans la partie du fud le pagode de Peria Oureyar. Au nord du temple est un vaste étang, bordé de pierres de taille. Les Indiens excellent dans la fabrique de ces étangs; on en voit qu'on admireroit en Europe. Les environs de Tanjaor ne font arrofés que par un petit ruisseau. La longitude de cette ville est de 99d 12', & la latitude de 1 1 11d 27.

TANICO, peuple de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, voisin des Cahaynitioüa, au bord de la riviere de Ouachites. Il pourroit se faire que ce fussent des Tonicas qui demeuroient autrefois dans ces cantons, & dont il fera resté quelques cabanes près de leurs anciennes demeu

res.

1. TANING, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Pingyang, seconde métropole de la province. Elle est de 7d 22' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 27' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TANING, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, sixiéme métropole de la province. Elle est de 8d 20' plus occidentale que Pekin, sous les 31 de latitude.

31d 45'

TANINGE, petite ville de Savoye, dans la baronnie de Faussigny, fur le bord de la riviere de Foron, à la gauche, un peu au-deslus de l'endroit où cette riviere reçoit la Giefre, auprès de Melan, chartreuse de filles. Davity, Etat de Savoye, dit qu'on voit à Taninge un beau couvent de religieutes de sainte Claire, & qu'il s'y tient un marché où l'on vend les faux qui se distribuent par tout le pays. * Jaillot, Atlas.

TANIS, ville de la baffe Egypte, nommée en hébreu Zoan. Elle étoit située près de la seconde embouchure ou du second bras du Nil, (2) quien fut appellée BOUCHE TANITIQUE. MOïse dit, que Thanis ou Zoan est plus nouvelle de sept ans que la ville d'Hebron, dans le pays de Chanaan; & le Pfalmiste, Pf. 77, 12, 43, avance que Moise fit ses miracles dans les campagnes de Tanis, in campo Taneos. Ifaïe, 19, 11, 13, 30, 2, apostrophe les princes de Tanis qui se piquoient de sagesse & de prudence. Il se moque de leur mauvaise politique. Il paroît que du tems de ce prophéte, Tanis étoit encore la capitale de la balle Egypte. Ezéchiel parle de Zoan; mais faint Jerôme a traduit Taphnis au lieu de Tanis. Ces deux villes étoient fort différentes l'une de l'autre. (b) Tanis devint le siége d'un évêque sous les chrétiens. Il fut soumis d'abord à l'église d'Alexandrie comme celles de toute la province, & dans la suire il fut sous l'archevêché de Damiete.* (2) Dom Calmet, Dict. (b) Baillet, Topog. des saints, p. 477.

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TANITICUM OSTIUM nom que Strabon, 1. 17, p. 802, donne à la sixiéme embouchure du Nil, & qui, à ce qu'il dit, étoit appellée par quelques-uns Saiticum-Oftium. Hérodote, l. 2, c. 17, dit que l'eau de cette embouchure venoit du canal ou de la riviere Sebennytique ; mais Ptolomée fait une autre disposition des bouches du Nil, & cette disposition s'accorde avec ce que disent Diodore de Sicile, Strabon & Pline. Ptolomée, 1.4, c. 5, ne fait pas venir l'eau de la bouche Tanitique du canal Sebennytique, qui sortoit lui-même du canal Agathodæmon on Canopique, mais du canal Bubastique ou Pélufiaque. Le Taniticum Ostium étoit la fixiéme embouchure du Nil, en comptant ces embouchures d'occident en orient; mais elle étoit la seconde, en comptant d'orient en occident.

TANITES ou TANITICUS-NOMUS, & TANITICAPRÆFECTURA, préfecture de la basse Egypte, le long de la branche du Nil, appellée bouche Tanitique. Sa métropole étoit Tanis. Voyez TANIS.

TANKROVAL, ville d'Afrique, dans le royaume de Kaen, au fud de la Gambra, & très-agréablement située. Sa longueur est d'un demi-mille: on la divise en deux parties; l'une habitée par les Portugais, & l'autre par des Mandingos. Les premiers qui font en affez grand nombre ont une église, & un seul prêtre qui change tous les ans. Son successeur lui vient de S. Jago. La ville est assez bien bâtie. Les Anglois y établirent un comptoir en 1731. Son principal objet est la cire. * Voyage de Moore. Carte de la Gambra, par le capitaine Leach, 1732.

TANLAY, bourg & château de France, dans la Bourgogne sur l'Armanson, à quatre lieues de Tonnerre. Le chateau est situé dans un fond, & c'est l'ouvrage de M. d'Esmery, surintendant des finances. Il est divisé en deux parties, le vieux & le neuf; l'un & l'autre sont décorés de plusieurs ordres d'architecture. La beauté du dedans surpasse encore celle du dehors par ses grands vestibules, sa galerie & la beauté de ses appartemens. Le jardin est orné par de très-belles fontaines & par un grand canal, où la riviere d'Armanson entre par plusieurs bouches qui sont à l'un de ses bouts. Le parc & l'étang sont d'une grande étendue & d'une grande beauté. Le village de Tanlay est du diocèse de Langres. L'église paroissiale est sous le titre de S. Sylvestre; c'est un secours de la paroille de S. Vinemer. Il y a à Tanlay un couvent de cordeliers. * Piganiol, Desc. de la France,

t. 3, p. 109.

TANLENG, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Muicheu, seconde grande cité de la province. Elle est de 12d 44' plus occidentale que Pekin, sous les 30d o' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANN, petite ville d'Allemagne, dans le Voigtland-Saxon, à deux milles de Schleiz. Elle appartient au comté de Plauen. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 179.

TANNACO, monastère dans la Lycaonie, selon S. Grégoire, l. 4, epist. 36, cité par Ortélius.

TANNAY, bourg de France, dans le Nivernois, élection de Clamecy. Il y a dans ce bourg un chapitre.

TANNENBERG, village du royaume de Prusse, entre Domerau & Hoenstein, proche de Gilgenbourg. En 1410, le 15 de juillet, il se donna une bataille sur la plaine de ce village, où le grand maître de l'ordre teutonique Ulric de Jungingen, fut tué avec cinquante mille hommes, & cent quarante mille furent fait prisonniers; le roi de Pologne Jagellon, appellé aussi Uladislas V, y perdit soixante mille des siens, il resta pourtant le maître du champ de bataille. Caspar Schütz, 1. 3, chron. Pruff. fol. 113, en a parlé. * Zeyl. Topog. Pruff. p. 49.

TANNES OU THANN, petite ville de France, dans le Sundgau, à l'entrée de la vallée de S. Amarin, diocèse de Bâle, conseil souverain & intendance d'Alface. Elle n'a rien de considérable que les bons vins de la montagne de Ranck qui se débitent à Bâle. Elle contient deux mille habitans ou environ.

TANNETA, lieu d'Italie, dans la Campanie, selon Aimoin, cité par Ortelius. C'est le nom du lieu où Narses défit & tua Buccelin. Paul Diacre, de gestis Longobard. l. 2, c. 2, en rapportant ce trait d'histoire, nomme ce lieu TANNETUM; & Trallian, in Longavis, parle d'une ville qu'il nomme Tannetana urbs, & qui pourroit être la même chose.

TANNETUM. Voyez TANETUS & TANNETA. TANNOY, en latin, Tannetum, lieu de France, au duché de Bar, appartenant au duc de Lorraine, sous le diocèse de Toul. L'église paroissiale est dédiée à S. Martin. Le chapitre de Liverdun est patron de la cure. Le chapitre de faint Maxe de Bar, les antoinistes & les chanoines de saint Pierre de Bar, le curé & plusieurs laïques partagent les dixmes.

TANOR, petit royaume de l'Inde méridionale, (a) fur la côte de Malabar ; il n'a pas plus de huit ou dix lieues en quarré. Le royaume de Calicut le borne au nord, les états du Samorin font à l'orient & au midi, & la mer le baigne à l'occident. (b) Quelque petit que soit ce royaume, & quoiqu'il n'ait point de rivieres, son roi n'est pourtant, ni inférieur, ni tributaire, d'aucun autre prince du Malabar. Il a conservé une étroite liaison avec les Portugais depuis qu'ils font aux Indes, & ceux-ci ont aussi soigneusement cultivé fon amitié. Dans le tems que la mésintelligence regnoit entre les François & les Hollandois, le roi de Tanor, qui de tout tems avoit été le mortel ennemi des derniers, n'eut pas grande peine à favoriser les premiers. Le principal lieu du royaume est aussi appellé TANOR, & est situé à quatre ou cinq lieues au midi de Calicut. Il y a sur la côte deux grands villages de pêcheurs, dont l'un est habité par des chrétiens, & l'autre par des gentils. Assez près du premier de ces villages, on voit une petite église avec une place au

devant, où l'on a élevé une croix fort haute. Le roi loge loin de la mer, à une licue de là, & laille un gouverneur pour exercer la justice sur ses sujets, Gentils ou Maures ; mais ce gouverneur n'a aucune autorité sur les chrétiens. Le droit de les punir quand ils manquent à quelque chose, eft réservé au directeur de l'église. Les jésuites la possedent depuis long tems. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Dellon, Voyage aux Indes orientales, 2 part. c. 4.

Le terroir de Tanor est fertile; l'air y est sain, & la chasse & la pêche y font faciles. Le poislon y fert de nourriture aux habitans, & il n'y a que les personnes aifées qui mangent de la volaille ou des cabris. Le bœuf y est défendu comme chez

tous les autres Gentils.

1. TANOS. Voyez TANUS.

2. TANOS, fontaine d'Egypte, aux environs de Myoshormos, selon Pline, 16, c. 29. Quelques manuscrits portent Tamos, d'autres Statnos, & d'autres Tadnos. Le pere Hardouin préfere cette derniere leçon. Voyez TAD

NOS.

3. TANOS, ville de l'isle de Créte, selon Etienne le géographe.

TANOUMAH, isle de la mer des Indes. D'Herbelot, dans sa bibliotheque orientale, dit que cette ifle n'est éloignée de celle de Mabeth que d'une journée de navigation, c'est-à-dire, d'environ cent milles, & qu'elle est à cinq journées de navigation de l'isle de Comar.

TANOUTATE, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Elle se décharge dans le lac de Frontenac, en faisant un portage. On peut communiquer par cette riviere du lac de Frontenac à celui de Toronto, d'où on communique au lac supérieur.

TANRODA, petite ville d'Allemagne, avec un château du même nom, dans la Thuringe, proche de la riviere d'Ilm, à deux milles d'Erfurt; elle appartient au duc de Saxe-Weimar. La chronique de Thuringe dit, que cette ville avoit autrefois ses propres seigneurs, l'un desquels ayant fait pendre un bourgeois d'Erfurt, les Erfurtois brulerent la ville de Tanroda en 1366, en punirion de quoi ils furent mis à une grosse amende par l'empereur. Dans les guerres intestines entre les deux freres Frédéric & Guillaume, ducs de Saxe, cette ville étoit possédée par Appel Vizdom, qui étoit du côté du duc Frédéric; & Louis, comte de Geichen, qui tenoit pour le parti contraire, la brûla. Dans la suite Appel Vizdom s'étant brouillé avec le duc Guillaume, fut chassé avec sa famille de la Thuringe, & la ville de Tanroda avec ses dépendances, fut vendue à Louis, comte de Geichen, pour cinq mille cinq cents ou fix mille florins en 1465. La même chronique ne dit pas si ce fut après l'extinction de la famille de Geichen en 1630, ou plutôt, que cette ville vint sous la domination des ducs de Saxe-Weimar, & nous n'en avons point de certitude d'ailleurs. A une demi-heure de Tanroda est situé sur une montagne le château de Dondorff, avec un village du même nom au pied de la montagne, sur un ruisseau appellé Munchenbach, le tout appartenant avec la seigneurie qui en dépend, au duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 179.

TANSIFT, riviere d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle prend sa source près de la ville d'Animmey, à peu de distance d'une des montagnes du grand Atlas. Elle court vers le septentrion, d'où elle tourne vers le couchant, toujours à travers des plaines, jusqu'à ce qu'elle entre dans l'Océan, aux environs de Safi. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, C. 42, p. 61.

TANSOR. Voyez TERZERT.

TANTALI - STAGNUM & TANTALIS. Voyez SIPY

LUM.

1. TANTALUS, ville de l'isle de Lesbos, selon Etienne le géographe.

2. TANTALUS, ville que Nicétas place sur le bord du Méandre. Le nom moderne est Tausanle, selon Leunclavius, cité par Ortelius, Thesaur.

TANTANG, forteresse de la Chine, dans la province de Suchuen , au département d'lungning, premiere forteresse de la province. Elle est de 11d 21' plus occiden-tale que Pekin, sous les 27d 54' de latitude. * Atlas Si. nenfis.

TANTARENE, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, selon Pline, 1.6, 6. 29. TANTHARAGI, peuples de l'Inde, en-deçà du Gange, felon felon Arrien, 2 Peripl. p. 27, qui les place aux environs de Barygaza, dans les terres.

TANTIMONT, en latin Tantimontium, lieu du duché de Lorraine, diocèse de Toul. Cette paroisse est considérable, & fon ban comprend les lieux de Hergugney, Battexey, Avrainville, Bralleville & Germonville. Son église paroisfliale est dédiée à S. Bâle. Le chapitre de Remiremont est patron de la cure qui se donne au concours. Le curé a dix vingt-quatrièmes de dîmes de toute la paroisse, droit de chaffe & le tiers de toutes les menues dîmes. Quoique Xaronval foit d'une autre paroiffe, les habitans font obligés de venir à celle-ci le jour de la Pentecôte, & ils y marchent les premiers à l'offrande. Il y a une chapelle dédiée à S. Sébastien & à fainte Catherine.

TANTONVILLE, Tantonis villa, lieu du duché de Lorraine, au diocèse de Toul. Son église paroisfiale est dédiée à S. Remi. L'abbé de S. Evre en est patron. Le curé perçoit un tiers de la grosse & menue dîme, l'abbé de S. Evre un tiers, & le seigneur du lieu l'autre tiers, Cette cure se donne au concours. Il y a une chapelle en titre.

TANUDAIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, où l'évêque de ce fiége est qualifié Donatus episcopus Tanudaienfis. Dupin croit que Tanudaienfis & Tamadensis, ou Tamadempfis, que la notice des évêchés d'Afrique met dans la Mauritanie Céfariense, sont le même liége.

TANUS, fleuve de l'Argie. Il avoit sa source au mont Parnon, & fon embouchure dans le golfe Thyréatique, felon Paufanias, 1. 2, c. 38. Ortelius croit que c'est le Tanaus d'Euripide, qui dit qu'il servoit de borne entre le territoire d'Argie & celui de Sparte.

1. TANYANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Chingkiang, fixieme métropole de la province. Elle est de 2d 32' plus orientale que Pekin, fous les 32d 40' de latitude. Atlas Sinenfis.

2. TANYANG, petit lieu de la Chine, au royaume de Leaotung, dans le département de Tieling, premier petit lieu du royaume. Il est de 4d so' plus occidental que Pekin, sous les 39d so' de latitude.

TAO, fontaine de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire d'lencheu, seconde métropole de la province, près de la ville de Ningyang. TAO veut dire la fontaine du Voleur. On rapporte que Confucius se trouvant auprès de cette fontaine, ne voulut jamais boire de son eau, quelque altéré qu'il fût, tant il avoit en horreur le nom même des vices.

1.TAOCE, ville de la Perside. Néarque, Parapl. p. 33, & Polomée, 1.6, c. 4, en font mention. Le dernier la marque dans les terres près de la ville Orebatis, & le premier la met sur le bord du fleuve Granide: on ne sçauroit dire s'il entend parler d'une ville ou de la contrée, que Ptolomée nomme Toacene.

2. TAOCE, promontoire de la Perside. Marcien d'Héraclée, Peripl. p. 19, le marque à cinq cents stades de l'embouchure de l'Oroatis, & à sept cents de l'embouchure du Rhogomanus. Ptolomée, 1.6, 6.4, place aussi le promontoire Taoce entre ces deux fleuves.

TAOCENE, contrée de la Perside, selon Ptolomée. Elle est voisine de la Mardiene & du pays des Hippo. phages.

TAOCHI, peuples d'Asie, dans le Pont, selon Etienne le géographe, qui dit qu'ils habitoient dans les terres, & que quelques-uns le nommoient Tavi.

TAORMINE. Voyez TAVORMINA.

1. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Hoaigan, huitième métropole de la province. Elle est de 1d 30' plus orientale que Pekin, sous les 34d 40' de latitude. La riviere Saffranée atrose cette ville, au milieu de laquelle elle paffe. Ses fuperbes bâtimens, son grand trafic, la quantité d'habitans qu'elle a, & fon territoire qui abonde en gibier & en fruits de toutes fortes, lui font tenir rang entre les plus agréables de la province. Elle est défendue par de bons remparts, & par des bastions revêtus de pierres. * Atlas Sinenfis.

2. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Changte, onzième métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 64 30', par les 29d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TAPA, petit peuple dans l'Amérique septentrionale de la Louysiane, qui habite au bord septentrional de la riviere Saint-Jean, au-dessous des Capoutoucha, à trente cinq ou quarante lieues de l'ancien fort que les François avoient conftruit sous le regne de Charles IX.

2. TAPA, montagne de la Chine, dans la province de Xensi, dans le territoire de Hanchung, troisieme métro. pole de la province. Elle commence au voisinage de la ville de Sihang, & s'étend jusques dans la province du Suchuen, où elle se termine près de la ville Pa. * Atlas Sinenfis.

TAPACRI, province du Pérou, au diocète de la Plata. Elle a vingt lieues de long, & plus de douze de large, & ses champs sont fertiles, felon ce qu'écrit Garcilafso. On y voit un grand nombre de brebis. Entre cette province & celle de Collao, il y a un désert fort spacieux, qu'on dit être large de trente lieues. Dans ce désert se trouvent quantité de fources chaudes. * De Laet, Description des indes occidentales, 1. 11, 6. 7.

TAPACURES, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, à l'orient de l'audience de los Charcas. Ces peuples étoient autrefois mêlés parmi les Moxes, avec qui ils ne faisoient qu'une même nation; mais les dissensions qui s'éleverent entr'eux furent une sémence de guerres continuelles, qui obligerent enfin les Tapacures à s'en séparer, pour aller habiter une autre contrée à quarante licues environ de distance, vers une longue suite de montagnes qui vont de l'orient au nord. Leurs mœurs sont à peu près les mêmes que celles des Moxes Gentils, dont ils tirent leur origine, à la réserve qu'ils ont moins de courage, & qu'ayant le corps bien plus souple & plus leste, ils ne se défendent guère de ceux qui les attaquent, que par la vîresse avec laquelle ils disparoissent à leurs yeux. Ces peuples ont donné leur nom aux montagnes vers lesquelles ils se sont établis. On les nomme les montagnes de Tapacures, elles séparent le pays des Chiquites de celui des Moxes. * Lettres édif. t. 10, p. 240.

TAPÆ, ville de la Dace. Elle étoit du royaume de Décébale, selon Xiphilin, cité par Ortelius, qui croit que c'est la même que Jornandes appelie Taba.

TAPAGUAZU, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, au nord de l'audience de los Charcas en tirant vers l'orient. * De l'Ifle, Atlas.

TAPANITÆ, peuples de la Marmarique, selon Prolomée, l. 4, 6.5.

TAPARA, entrepôt sur le golfe Arabique, au voisinage du port Avalites, selon Arrien dans son périple de la mer Rouge. C'est peut-être le TAPHARUM de Nicéphore Calliste, 1.6, c. 18.

TAPASSORUM, ville épiscopale de la Carie selon la notice de Léon le Sage.

TAPATEGE, lieu de l'Ethiopie. Arrien dans son périple de la mer Rouge, p. 7, place ce lieu entre Niloptolemaum & le petit Daphnon.

TAPAYSE ou TAPAYOSOS, province de l'Amérique méridionale au pays des Antazones. C'est la premiere province qu'arrose du côté du midi la riviere des Amazones après qu'elle est sortie du Bosphore, & qu'elle a repris sa largeur ordinaire. Elle est ainsi appellée d'une grande & large riviere de même nom. Cette province n'est pas moins confidérable par l'abondance de ses fruits & de ses moiffons que par la courageuse nation qui l'habite, & qui se sert de fléches empoisonnées; ce qui la fait extrêmement redouter de ses voisins. Entre les habitations de cette province, les Portugais à leur retour en trouverent une de plus de quinze cents familles. Cette nation, quoique vaillante & barbare, ne cessa point pendant tout le jour de leur aller vendre des farines, des poules, du poisson, des fruits & plusieurs autres choses qui leur étoient nécessaires, avec tant de confiance, que même les femmes & les enfans s'approcherent toujours de leur flotte.

L'origine de la RIVIERE TAPAYSE n'est pas encore connue. On eft perfuadé, à voir sa grandeur, que sa source est fort éloignée du côté du midi, entre la côte du Breil & le lac Xaraye. En 1630, les Anglois monterent dans fon canal, descendirent sur ses bords & s'y arrêterent quelque tems pour semer & recueillir du tabac; mais ils en furent chasses par les Indiens, & obligés de se retirer, sans avoir fait leur récolte. L'embouchure de cette riviere est sur la rive méridionale du fleuve des Amazones, entre les emTome V. Fffff

bouchures des rivieres Madere & Paranayba. * Corn. Dict. Le comte de Pagan, Relation hift. & géog. de la riviere des

Amazones.

1. TAPE, ville de l'Hyrcanie. Strabon, 1. 11, p.509, Jui donne le titre de Regia, & dit qu'elle est un peu dans les terres. On prétendoit qu'elle étoit à quatorze cents stades des portes Caspiennes.

2. TAPE, montagne de la Chine, dans la province de Xansi, dans le département de Taitung, troifiéme métropole de la province, près de la ville de Lingkieu. On tire de cette montagne un rouge qu'on emploie quelquefois aux mêmes usages que le vermillon. * Atlas Sinenfis.

TAPHARUM. Voyez TAPARA.

TAPHETH, Voyez TOPHET.

TAPHIAS, ile que Pline, 1. 4, c. 12, & Etienne le géographe, mettent au voisinage des isles Taphies ou Téléboïdes. Etienne le géographe dit que l'isle Taphias étoit à trente stades de la ville de Taphus dans l'ifle de Céphalénie.

TAPHIASSUS. Voyez TAPHOSSUS.

1. TAPHII, peuples de la Scythie Européenne. Strabon, 1.7 7, p. 308, dit qu'ils habitoient sur la côte la plus reculée du golfe Carcinite. Ortelius soupçonne que ce font les peuples que Pline appelle TAPHRA.

TAPHIS. Voyez TASITIA.

TAPHITIS, promontoire de l'Afrique propre, au voi finage de la ville Neapolis, selon Strabon, 1. 17, p. 834.

TAPHIUM. Voyez BHARAMΙΑ. TAPHIUS, montagne dans le pays des Locres Ozoles, & où Antigonus, in Mirabilib, dit que le centaure Nessus fut enterré.

TAPHIUSA. Voyez TAPHUS.

TAPHNIS, ville d'Egypte. Jérémie, 11, 16,43,7, 8,9,44, 1, 46, 14, en parle souvent, & on affure qu'il y fut enterré. On croit que Taphnis ou Taphne est la même que Daphna Pelusie, à seize milles de Péluse, vers le midi, fuivant l'itinéraire d'Ar tonin. Jérémie, & les Israélites qui étoient avec lui, se retirerent à Taphnis ; & lorsqu'ils y furent arrivés, le Seigneur fit connoître à Jérémie que Nabuchodonofor prendroit cette ville, & qu'il y établiroit son trône au même endroit, où le Prophéte, Jerem. 43,7,8,9, avoit enfouï des pierres. C'étoit alors une ville royale. Hérodote, 1.2, c. 30, dit que du tems de Psamméticus roi d'Egypte, il y avoit une garnison à Daphna Pelufia contre les incursions des

s des Barbares.

TAPHOSIRIS. Voyez TAPOSIRIS. TAPHOSSUS, colline de Grece, dans l'Etolie, aux environs de la ville de Calydon, selon Strabon, 1.9, p. 427, & qui, dans un autre endroit, l. 10, p. 460, écrit Taphiaffos & Taphiasos. Pline, 1. 4, c. 2, la nomme Taphiaffus.

TAPHRA. Voyez TAPHRURA.

1. TAPHRÆ, nom que Pomponius Mela, 1. 2, c. I, donne à l'isthme du Chersonnése Taurique : Quod, dit-il, inter Paludem & Sinum est, TAPHRA nominatur. Voyez l'article suivant.

2. TAPHRÆ, ville du Chersonnese Taurique, selon Pomponius Mela & Pline. C'est la même ville que Ptolomée, 1.3, c.6, nomme TAPHROS.

TAPHRON ou TAPHROS, ville de lArabie heureuse. Ammien Marcellin, 1.23, c.6, la met au nombre des plus belles villes du pays; mais les manuscrits varient par rapport à l'orthographe de ce nom. Il y en a plusieurs qui lisent Taphra au lieu de Taphron. De Valois croit que cette ville est celle que Ptolomée appelle Saphara, & qu'Etienne le géographe nomme Tarphara.

1. TAPHROS. Voyez TAPHRON.

2. TAPHROS. Voyez TAPHRÆ, no 2.

3. TAPHROS. Pline, 1. 3, c. 6, dit qu'on donnoit ce non au détroit qui sépare la Sardaigne de l'isse de

Corfe.

TAPHRURA, selon Ptolomée, l. 4, c. 3, & TAPARURA, felon la table de Peutinger, ville de l'Afrique propre, fur le golfe de Numidie. L'anonyme de Ravenne, 1. 3, c.15, la nomme aufli Taparura. Elle étoit appellée TAPHRA par Pomponius Mela, L. 1, c. 7, mais Haac Voflius a changé ce nom en Taphrure, ce qui a été fuivi par Jacques Gronovius. Pline, 1.5, 6.4, qui copie dans cet endroit Pomponius Mela, écrit aussi Taphra;

mais le pere Hardouin croit qu'au lieu de Taphra il faut lire Gaphara; il se fonde sur ce que Ptolomée met une ville de ce nom dans ce quartier-là.

TAPHSAR. Ce nom se trouve dans Jérémie, c. 51, v. 27, où saint Jérôme l'a laisse sans le traduire, & dans Nahum, 6.3, 1.17, où il l'a traduit par des petits enfans; il a lu Tapphapim au lieu de Taphfarim. Nos meilleurs interprétes, dit dom Calmet, croient que ce terme eit un nom de dignité; le même peut-être qu'Achasdrapné, dont on a fait Satrape. Quelques-uns ont cru que Taphfar étoit un nom de province; mais on n'a aucune preuve qui appuie cette conjecture.

1. TAPHUA, ville sur la frontiere de la tribu de Manaflé, mais appartenante à la tribu d'Ephraïm. C'est apparemment la même que En Taphuah de Josué, c. 17, 8,17,7, nommée dans la vulgate, la fontaine de Taphua ou du Pommier.

2. TAPHUA, ville de la tribu de Juda. Ce pourroit bien être la même que Beth-Taphus, qui est attribuée aussi à la tribu de Juda, & qu'Eufebe, in Beth-Taphua, place au-delà de Raphia, à quatorze milles de cette ville, vers l'Egypte.* Josué, 15, 33.53.

TAPHUS, ville de l'ifle de Céphalénie, selon Ortelius, qui cite Strabon; mais il a lu trop précipitamment fon auteur. Strabon, l. 10, p.456 & 459, ne connoît point de ville nommée Taphus, mais bien une ifle de ce nom, appellée de fon tems TAPHIUSA. Etienne le géographe, à la vérité, met dans l'ifle de Céphalénie une ville appellée autrefois Taphus, & de fon tenis Taphiuffa; par malheur il n'y a que lui qui connoisse cette ville, & fon autorité n'a pas empêché Saumaise de dire: Male itaque Stephanus Taphiusam urbem facit Cephalienia.

TAPHY ASSUS. Voyez TAPHOSSUS.

TAPIAU, château du royaume de Prusse, au-dessus de Konigsberg, entre les rivieres Pregel & Deme. On com. mença à le bâtir l'an 1351. Le margrave Albert de Brandebourg, dernier grand-maître & premier duc de Prufle, mourut ici le 20 mars de l'an 1568, dans la cinquantefeptième année de sa régence. * Zeyler, Topogr. Boruf.

TAPINGSA, forteresse de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Lungli, quatrième ville militaire de la province. Elle est de 11d 18' plus occidentale que Pekin, sous les 26d 10' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TAPIUM. Voyez PHARAMIA.

TAPLAUKEN, château du royaume de Prusse, sur la riviere Prégel, entre Tapiau & Georgebourg, au-dessus de Konigsberg. L'an 1566, le 21 janvier une chienne fit un cochon qu'on éleva, selon le rapport de Hennenberger. * Zeyler, Topogr. Boruf.

TAPORI, peuples de la Margiane, selon Prolomée, l. 6, c. 10 : au lieu de TAPORI, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TAPURI. Voyez BAR

DULI.

1. TAPOSIRIS, ville d'Egypte, à une journée au couchant d'Alexandrie. Strabon, lib. 17, pag. 799, qui la met à quelque distance de la mer, dit qu'elle étoit entre Cynossema & Pinthyna. Il ajoute que tous les ans il s'y tenoit une aflemblée pour cause de religion. Voyez l'article sui

vant.

2. TAPOSIRIS, ville d'Egypte, un peu au-delà de la précédente, selon Strabon: Item, dit-il, alia Tapofiris fatis ultra urbem; & il ajoute qu'auprès de cette ville il y avoit fur le bord de la mer un lieu couvert de rochers où les jeunes gens s'assembloient en foule pendant le prin

tems.

Strabon est le seul des anciens qui mette deux villes de Tapofiris, à l'occident d'Alexandrie. Tous les autres géographes n'en marquent qu'une dans ce quartier-là; de forte qu'on ne sçait à laquelle des deux villes on doit rapporter ce qu'ils disent de la ville de Tapofiris, dont ils n'écrivent pas niême le nom de la même maniere. Le texte grec de Prolomée, 1.4, c. 5, porte Taporiris pour Tapofiris, & Platarque, in Ofiride. auffi-bien que Procope, Edif. 1. 6, c. 1, écrivent Taphorifis. Ce dernier, après avoir remarqué que la côte qui s'étend, depuis la frontiere d'Alexandrie jusqu'à Cyrène, ville du pays de Pentapole, a retenu le nom général d'Afrique, dit: Il y a dans cette côte une ville appellée Taphofiris à une journée d'Alexandrie, &

où l'on dit qu'Ofiris, dieu des Egyptiens, est enterré. Justinien a fait bâtir un grand nombre d'ouvrages dans cette ville, mais principalement un bain public & des palais pour loger les magistrats.

3. TAPOSIRIS ou PARVA TAPOSIRIS, ville d'Egypre, selon Strabon, 1. 17, p. 800. Il y avoit, dit-il, un canal qui conduisoit de Canope à Alexandrie, & entre ce canal & la mer il restoit une langue de terre étroite, sur laquelle est la petite Tapofiris.

Si nous en croyons Étienne le géographe, on appelloit TAPOSIRIS celle qui étoit voisine d'Alexandrie, & Taphofiris celle où l'on disoit qu'Ofiris étoit enterré.

TAPOUYTAPERE, contrée de l'Amérique méridionale au Brefil, sur la côte septentrionale, & présentement dans la capitainerie de Para. Vers l'ouest de l'isle de Maragnan, dit de Laet, Descr. des Indes occid. L. 16, c. 17, il y a une province qui fait partie du continent, & que les Sauvages nomment Tapouytapere. Elle est éloignée de trois ou quatre lieues, & elle en est séparée par un canal qui va jusque dans la baie de Maragnan. Je dis que c'est une partie du continent: car, quoiqu'aux plus hautes marées on la voye toute environnée de la mer, dans les basses marées, néanmoins elle paroît jointe avec la terre ferme, & n'en être séparée que par une vallée sablonneufe. Cette province n'est pas par sa nature aussi forte que l'isle, mais elle eft plus fertile & plus belle. Elle est habitée par une partie de la nation des Toupinambous qui y ont quinze villages ou plus, & dont le principal se nomme TAPOUYTAPERE, ce qui signifie en leur langue demeure des Tapuyes, qui s'en font retirés de leur gré, ou qui en ont été chaffés par les Toupinambous. Les plus considérables des autres villages font:

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Tous ces villages sont plus peuplés que ceux de l'isle de Maragnan.

TAPROBANE, l'isle de) Taprobana, ifle de la mer des Indes. On ne connoissoit que fon nom, & l'on ne savoit même si c'étoit une ifle avant la conquête d'Alexandre. Il paroît que depuis on n'en avoit encore qu'une idée confuse; Pomponius Mela n'en parle qu'avec incertitude : mais sous l'empereur Claude, un vaisseau Romains, qui navigeoit sur les côtes de l'Arabie, fut pouffé sur les bords de cette ifle. Celui qui y régnoit alors, s'informa d'où étoient ceux qui montoient ce vaisseau. Sur leur récit il conçut l'envie de faire alliance avec les Romains, & envoya une ambassade à Rome: c'étoit sous le regne de Claude. Ces ambassadeurs firent une description de leur ifle, laquelle est rapportée par Pline, 1. 6, c. 22. Il y avoit cinq cents villes ou bourgades. On trouvoit au midi un port avec une ville considérable, appellée Palæsimuadas, capitale de l'isle: on y comptoit jusqu'à deux cents mille habitans. Au-dedans de l'ifle, on y trouvoit un étang nommé Mégisba, de trois cents mille pas de circuit, lequel renfermoit des isles qui fournisloient d'excellens påturages. De cet étang fortoient deux fleuves, l'un appellé Palafimundus, qui se rendoit dans le port de la ville de mêine nom, où il se déchargeoit par trois embouchures, dont la plus étroite étoit de cinq stades & la plus large de quinze ; l'autre fleuve nommé Cidara, couloit vers le septentrion, du côté de l'Inde. Le promontoire de l'Inde nommé Coliacum, en étoit éloigné de quatre jours de navigation, & fur la route on rencontroit l'isle du Soleil.

Ptolomée, 1.7, c. 4, en donne une description toutà-fait différente. Loin de mettre cette ifle à quatre journées de navigation du promontoire de l'Inde, qui est aujourd'hui le cap Comorin, il la met tout au plus à la distance de id de latitude. Il l'étend beaucoup au-delà de l'équateur, & compte à peine trente villes ou villages. Il ne dit rien du lac Mégisba, ni des deux fleuves qui en fortent.

Cette dissemblance a fait croire à beaucoup, que ces deux écrivains ont donné la description de deux pays disférens. Les uns prétendent que c'est l'isle qu'on nomme aujourd'hui le Ceylan, d'autres que c'est l'isle de Sumatra.

Les difficultés qui se trouvent à concilier ces différen tes opinions, ont porté M. Cassini à placer l'isle de Taprobane dans un autre endroit; & voici son systeme.

La situation de l'ifle de TAPROBANE, suivant Ptolomée, au septiéme livre de sa géographie, étoit vis-à-vis du promontoire Cory. Ce promontoire est, suivant lui, entre l'Inde & le Gange, plus près de l'Inde que du Gange. L'ifle Taprobane étoit divisée par la ligne équinoxiale en deux parties inégales, dont la plus grande étoit dans l'hé misphere boréal. La plus petite étoit dans l'hémisphere austral, s'étendant jusqu'à deux degrés & demi de latitude australe. Autour de cette ifle il y avoit treize cents foixante-dix-huit petites ifles, parmi lesquelles il y en avoit dix-neuf plus considérables, dont le nom étoit connu en occident. Le promontoire Cory ne sauroit être autre, que le Comori ou Comorin, qui est entre l'Inde & le Gange, & plus près de l'Inde que du Gange. Vis-à-vis ce cap il n'y a pas présentement une aussi grande isle que la Taprobane qui soit divisée par l'équinoxial, & environnée de treize cents foixante-dix-huit ifles: mais il y a une multitude de petites ifles, appellées Maldives, que les habitans disent être au nombre de douze mille, suivant la relation de Pirard, qui y a demeuré cinq années; ces isles ont un roi, qui se donne le titre de roi de treize provinces & de douze mille ifles. Chacune de ces treize provinces est un amas de petites ifles, dont chacune est environnée d'un grand banc de pierres, qui la ferme tout autour comme une grande muraille; on les appelle Attolons. Elles ont chacune trente lieues de tour, un peu plus ou un peu moins, & font de figure à peu près ronde ou ovale. Elles sont bout à bout l'une de l'autre, depuis le nord jusqu'au sud, & séparées par des canaux de mer, les unes larges, les autres fort étroites. Ces bancs de pierres, qui environnent chaque attolon, sont si élevés, & la mer s'y rompt avec une telle impétuosité, que ceux qui font au milieu d'un attolon, voient ces bancs tout autour avec les vagues de la mer qui semblent hautes comme des maisons. L'enclos d'un attolon n'a que quatre ouvertures, deux au nord & deux autres au sud, dont une est à l'eft, l'autre à l'ouest'; la plus large est de deux cents pas, & la plus étroite un peu moins de trente. Aux deux côtés de chacune de ces entrées, il y a des ifles, mais les courans & les grandes marées en diminuent tous les jours le nombre. Pirard ajoute qu'à voir le dedans d'un de ces attolons, on diroit que toutes ces petites ifles, & les canaux de mer qu'il enferme, ne sont qu'une plaine continue, & que ce n'étoit anciennement qu'une seule ifle, coupée & divisée depuis en plusieurs. On voit presque par-tout le fond des canaux qui les divisent, tant ils sont peu profonds, à la réserve de quelques endroits: & quand la mer est baffe, l'eau n'y vient qu'à mi-jambe presque par-tout. Il y a un courant violent & perpétuel, qui, du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, vient impétueusement du côté de l'ouest, & cause des pluies continuelles qui y font l'hiver ; & aux autres fix mois les vents sont fixes du côté de l'est, & portent une grande chaleur, sans qu'il y pleuve jamais, ce qui cause leur été. Au fond de ces canaux il y a de groffes pierres, dont les habitans se servent à bâtir, & il y a aussi une espéce de brouflailles, qui ressemblent au corail : ce qui y rend le passage des bâteaux difficile. Linscot témoigne que, suivant les Malabares, ces petites isles ont été autrefois jointes à la terre ferme, & que par la succession des tems, elles en ont été détachées par la violence de la mer, à cause de la bassesse du terrein. Il y a donc apparence que les Maldives sont un reste de la grande isle Taprobane, & des treize cents soixante-dix-huit isles qui l'environnoient, lesquelles ont été emportées ou diminuées par les courans, sans qu'il en soit resté autre chose que ces rochers, qui devoient être autrefois les bases des montagnes, ce qui reste dans l'enclos de ces rochers où la mer fe rompt; de forte qu'elle n'est plus capable que de diviser, mais non pas d'emporter les terres qui font enfermées audedans de leur circuit. Il est certain que ces isles ont la même situation à l'égard de l'équinoxial, du promontoire, de l'Inde & du Gange, que Ptolomée affigne à divers endroits de l'ifle Taprobane. * Caffini, dans un mémoire à la fin de la description de Siam par la Loubere, t. 2, p. 321.

Les anciens ont donné plus d'un nom à cette isle, mais celui de TAPROBANE est le plus célébre. On l'a auffi Tome V. F f f f f ij

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