Images de page
PDF
ePub

:

appellée l'isle de PALÆSIMUNDI ; & quelquefois SALICE, d'où ses habitans ont été appellés SALE. Če sont les noms que lui donnent Ptolomée & Marcian d'Héraclée qui l'a copié: Taprobana Infula, dit-il, prius quidem vocabatur Palafimundi (infula) nunc verò Salice; mais il a ajouté le mot prius, qui ne se trouve point dans Ptolomée; & on ne convient pas en effet que le nom de PALÆSIMUNDI soit plus ancien que celui de TAPROBANE. Artien même dans son périple de la mer Rouge, p. 35, dit que le nom de Palafimundi est moins ancien que celui de Taprobane: Palafimundi insula à veteribus dicta Taprobana. Voici la description que Ptolomée donne de cette isles.

Villes maritimes, depuis la pointe du nord jusqu'au grand rivage.

Boreum promont.
Galiba extrema,
Margana civitas,

Jogana civitas,
Andrafimundi promontor.
Soana fluv. Oftia,

Fontes fluvii,

Sindocanda civitas,
Priapidis portus,
Anubingara,
Prasodes Sinus,
Jovis exirema,
Nubartha civitas,
Azani fluvii Oftia,
Fontes fluvii,
Odoca civitas,

Orneon ou Avium extrema,

Dagana civitas facra luna,
Corcoba,

Dionyfi ou Bacchi civitas,

Cetaum promontor.

Baraci fluv. Oftia,

Fontes fluvii,

Bocana civitas,

Mordi portus,

Abaratha civitas in extremis,

[blocks in formation]

TAPRURENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La conférence de Carthage, no. 135, nomme l'évêque de ce siége Limenianus episcopus plebis Taprurensis. Ce lieu est appellé Taparura dans la table de Peutinger, Taphrura par Ptolomée, & Taphra par Pline.

TAPSA. Voyez THAPSA.

TAPSAGAS, ville de Syrie, selon Quinte - Curse, 1. 10. Quelques éditions portent Capsagas. Ortelius croit que ce pourroit être la ville THAPSACUM de Ptolomée.

,

TAPSAGUM, ville de l'Afrique intérieure. Pline, 1. s c. s, la range au nombre des villes qui furent subjuguées par Cornélius Balbus.

TAPSAS, fleuve d'Afrique, auprès de la ville de Rusicade, selon Vibius Sequester, de fluminib. p. 84. Quelques exemplaires portent Tapsus ; & Hesselius voudroit lire Thapsus.

TAPSENSIS ou TAPSITANUS, siége épiscopal d'Afrique dans la Byzacène, selon la notice des évèchés d'Afrique, qui nomme son évêque Vigile. Le nom de la ville étoit THAPSUS. Vigilius Tapfenfis, un de ses évêques, s'est rendu célébre par ses écrits. Voyez THAPSUS.

TAPSUS, felon Virgile, Eneid. 1. 3, v. 689, THAPSUS, selon Thucydide, péninsule de la partie de Sicile qu'on nomme Valdinoto, elle est à dix-huit milles d'Agoutte, sur la côte orientale, entre Hybla parva ou Megara, vers le nord, & Syracuse vers le midi. Cette péninfule, à laquelle le pere Catrou donne le nom d'ifle, est si basse & fi enfoncée dans la mer, qu'on la croiroit ensevelie dans les flots: aussi a-t-elle pris apparemment fon nom du verbe φάτω. On l'appelle aujourd'hui Isola delli Manghisi. Il y avoit anciennement une petite ville de même nom sur l'isthme. Plutarque en parle dans la vie de Nicias. * De l'Ifle, Atlas.

TAPTI OU TAPTA, riviere des Indes, dans les états du Mogol. Elle a sa source aux confins des provinces de Candish & de Balagate, dans un lieu nommé Icharconde, aux montagnes de Decan, à dix lieues de Brampour, passe par cette ville. Son cours est de l'est à l'ouest, en serpentant; après être sortie de la province de Balagate, elle entre fur le territoire de Surate, & se jette auprès de cette ville dans le golfe de Cambaye, à une lieue de Souailly. Carré, dans son voyage des Indes, appelle cette riviere TAPHY.

TAPU, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Chaocheu, cinquiéme métropole de la province. Elle est de od 44 plus occidentale que Pekin, sous les 24a o' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TAPURA, ville de la petite Arménie. Ptolomée 1. s, c. 7, la marque dans les terres vers les montagnes, entre Domana & Nicopolis.

TAPUREI. Voyez SAPURI.

TAPURI, peuples de Médie, selon Ptolomée, 1. 6, c. 2: ce sont les Tapyri de Pline. Voyez TAPYRI. TAPURI-MONTES, montagnes de la Scythie, endeçà du Mont-Jamaiis: c'est Ptolomée, 1.6, c. 14, qui en fait mention.

TAPURIUS. Voyez TAURUS.

TAPUYAS, nom commun de plusieurs nations sauvages de l'Amérique méridionale, au Brésil, & différentes de mœurs & de langage, quoique la langue gurani soit entendue par ces peuples auffi-bien que par les autres nations du Brésil. Les Tapuyas habitent dans les terres. De Laet, Descript. des Ind. occid. 1. 15, c. 3, dit: Quelquesuns d'entr'eux s'appellent Guaymures. Ces peuples sont voisins des Tupinaquins, & demeurent à huit lieues de la mer, s'étendant fort dans le pays. Ils font d'une grande taille, ont la peau fort dure, & résistent beaucoup au travail. Ce font gens hardis & très-inconstans. Leurs cheveux font noirs & longs, & n'ayant ni villages ni bourgades. ils errent sans aucune demeure certaine, & causent de grands dommages dans les lieux où ils s'arrêtent. Ils ont de grands arcs difficiles à bander, & des massues de pierre avec lesquelles ils cassent la tête à leurs ennemis, quand il les peuvent surprendre. Leur cruauté les fait redouter, non-feulement des autres Sauvages, mais aussi des Européens. Ils ne cultivent aucune terres, ils mangent le magnioc crud, & la chair humaine est un mets friand pour cux. * De l'Ifle, Atlas.

TAPY, riviere de l'Amérique méridionale, selon Corneille & Maty. Ils disent qu'elle a sa source dans le Pérou vers Saint-François de Quito, qu'elle coule dans le pays des Amazones, & qu'elle va se jetter dans la riviere de ce nom. Il semble qu'ils ayent voulu décrire la riviere de Coça, qui a à peu près ce cours.

TAPYRI, peuples d'Afie, que Pline, L. 6, c. 16, & Strabon, 1. 11, p. 514, joignent avec les Anariaca & les Hyrcani. Polybe, 1. sp. 542, les dit aussi voisins des Hyrcani. Ils font différens des Tapori de Ptolomée; mais ce sont les mêmes qu'il nomme Tapuri. I.e pere Hardouin dit que les Tapyri & les Anariaca habitoient le pays qu'on nomme présentement le Gilan. Ils étoient grands voleurs, & si adonnés au vin, que lorsqu'ils étoient malades, ils se servoient de cette liqueur pour tout remede. Les hommes portoient des robes noires & des cheveux longs; les femmes avoient des robes blanches, & portoient les cheveux courts. Les Tapyres étoient si peu attachés aux femmes qu'ils avoient prises, qu'ils les laissoientépouser à d'autres après qu'ils en avoient eu deux ou trois enfans. Celui d'entr'eux qui avoit donné de plus grandes marques de valeur & de courage, avoit le pouvoir de choisir celle qui étoit le plus à son gré.

1. TARA OU THARA, nom que les auteurs du moyen âge donnent au TERIN OU THERIN, riviere de France, qui se jette dans l'Oife, après avoir coulé dans le Beauvoifis. Elle donnoit fon nom à un château situé à son embouchure, & qu'on appelloit MONS TARENSIS ou MONS AD THARAM, vulgairement Mont-à-Taire, & non Mont-à-Therin, parce qu'autrefois on disoit Taire & non Therin.

2. TARA. Voyez TARES. I.

TARANAMUSA-CASTRA, lieu de la Mauritanie Césariense. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Cala à Rufucurrum, entre Velisci & Tamaricetum Prafidium, à seize milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second.

TARANDROS, contrée de la Phrygie, selon Etienne le géographe.

TARANEI, peuples Arabes, établis quelque part dans la Syrie, selon Pline, 1.6, 6. 28.

TARANO, bourgade d'Italie, (a) dans la partie occidentale de la Sabine, entre la petite riviere Campano, & une autre riviere qui se jette dans le fleuve Himella. (b) On croit que cette bourgade est ancienne, & qu'elle appartenoit aux peuples Tarinates. Voyez TARINATES. (2) Corn. rectifié. (5) Magin, Carte de la Sabine.

TARANTAISE, (La) comté de Savoye borné au nord, partie par le duché de Savoye, (a) partie par la baronnie de Faussigny; à l'orient par le duché d'Aoft, & par une partie du comté de Maurienne; au midi par le comté de Maurienne; & à l'occident, partie par le duché de Savoye, & partie par le comté de Maurienne. La Tarantaise fut comprise anciennement dans les Alpes Graïennes: (b) elle tire fon nom de TARANTAISE ou Darentafia, métropole de ces Alpes. C'étoit plus particulierement le pays qu'habitoient les CENTRONS, peuples bien marqués dans César, au premier livre de ses commentaires. Pline les place aussi dans les Alpes Graïennes, qu'il nomme Centroniques, à cause de ces peuples qui étoient, comme il dit, limitrophes des Octoduriens ou des bas Vallaisans, Octodurenses & eorum finitimi Centrones. Les Centrons étoient les premiers des Alpes Graïennes. Leur capitale étoit appellée Forum Claudii, c'est le nom romain mar

TARABI, peuples aux environs de la Perse, selon Pro- qué par Ptolomée; mais ailleurs on n'en trouve rien dans

cope, cité par Ortelius.

TARABOSTES. Voyez ZARABI.

TAARCHI, peuples de l'isle de Taprobane. Ptolomée, 1.7,6.4, les place du côté de l'orient, au nord des Bocan; & des Morduli.

TARACHIE, isle que Pline, 1. 4, c. 12, marque sur la côte de celle de Corcyre.

TARACINA ou TARRACINA. Voyez Anxur. TARACONTA-INSULA, isle du Pont-Euxin, selon Barlet, dans son histoire de Scander-Beg. Il y avoit dans cette ifle une ville aussi nommée TARACONTA.

TARADASTILI. Voyez TARDISTILI.

TARADUS, nom d'un lieu dont l'évêque est nommé Cymathius par S. Athanase, cité par Ortelius, qui remarque qu'il faut lire Antaradus.

TARAGALE, ville d'Afrique au royaume de Tafilet, (a) dans la province de Dras ou Dara, sur la rive gauche de la riviere de ce nom. La ville de Taragale est une des principales de cette province. (b) Il y a quatre mille feux, & une juiverie qui contient plus de quatre cents familles; elle est sur le bord de la riviere Dara, & a d'un côté un château fortifié, où le chérif tient un gouverneur avec une garnison, qui escorte l'or de Tibar, qu'on apporte en poudre de Tagaza, & c'est ici qu'on le fond, qu'on le pese & qu'on le marque, d'où on l'envoie à Quiteoa, & de-là à Maroc. La ville Taragale est située entre des palmiers; elle est fertile en bleds & en pâturages, & tire un grand revenu des dattes, de forte qu'on y vit splendidement. Il y avoit autrefois un gouverneur de la lignée des Mezuares, anciens seigneurs de cette province; il fut grand ami des chérifs, & les servit beaucoup en leurs conquêtes. (2) De l'Isle, Atlas. (b) Marmol, Numidie, l. 7,

с. 16.

TARAHA, peuple & village de l'Amérique septentrionale, dans la Louysiane, au nord est de la riviere Hiens, sur la route que tint M. de la Salle, pour aller au Cenis; ils avoient des chevaux.

TARAMA, province de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience de Lima, à dix lieues de celle de Bombon, & à vingt-quatre lieues de la ville de Lima. L'air de cette province eft fort sain, & le terrein est fertile en maïs & en froment, & fournit une grande quantité de fruits. Il y a eu autrefois dans cette province plusieurs édifices royaux. A côté est la province des Attavillos, & vers l'orient dans les montagnes mêmes, ou un peu au delà, on trouv el epays des Chupachos; & de Tarama, en suivant le chemin royal, on arrive à Xauxa.

l'antiquité. Elle doit pourtant avoir été la capitale des Alpes Grecques & Penniens, érigées en province particuliere sous Valentinien I, comme on le voit par l'abrégé de Rufus Festus, écrit du tems de cet empereur.

La ville des Centrons n'est plus qu'un village qui a conservé ce nom. Elle a été ruinée. Darentafia, ou TARANTAISE, est devenue la capitale des Centrons & des Alpes Grecques & Pennines. Il n'en est fait aucune mention avant l'empire d'Honorius & le commencement du cinquiéme siècle, & on la trouve exactement marquée dans l'itinéraire d'Antonin, & dans la carte de Peutinger. Elle n'étoit pas alors métropolitaine, comme on le voit par le decret de S. Léon pape, qui ordonna, pour terminer les différends entre les évêques d'Arles & de Vienne, que ce dernier auroit quatre cités ou évêchés; Valence, Tarantaise, Géneve & Grenoble ; ainsi Tarantaise n'étoit qu'un simple évêché. Ce decret fut confirmé dans le sfiécle suivant par le pape Symmaque, sous le consulat de Probus l'an 513.

On ne fait pas la suite des premiers évêques de Tarantaise jusqu'à l'évêque Sanctus, qui assista, l'an 117, au concile d'Epaone, où présida son métropolitain Avitus, & ce célébre évêque de Vienne prêcha dans l'église de saint Pierre de Tarantaise, bâtie par cet évêque Sanc

tus.

Le concile de Francfort, sur la fin du huitième siécle, renvoya au pape la prétention de l'évêque de Tarantaise, de ceux d'Aix & d'Embrun, qui vouloient être métropolitains. On ne fait pas quand l'affaire fut jugée: mais il paroît, par les souscriptions du concile tenu près de Toul l'an 860, celles du concile de Mantale de l'an 879, que Teutramnus étoit métropolitain : il y est appellé archevêque. Sa province est fort petite, car il n'a que deux évêques fuffragans; le premier est l'évêque de Sion, dans le Vallais, & l'autre est celui d'Aoste en Piémont, de l'autre côté des monts. Cette ville, dont le nom se trouve écrit Darantafia & Tarantasia dans les anciens actes, & qui a donné fon nom au pays des Centrons, lequel a conservé celui de Tarantaise jusqu'aujourd'hui, a perdu le sien ellemême, & s'appelle Monstier ou Moustier (Monafterium) à cause d'un monastère fondé en ce lieu où les archevêques demeuroient, & où il est resté une grande bourgade toute ouverte & fans défense, coupée par l'Isere. Ses archevêques étoient autrefois fort puissans, lorsqu'ils étoient princes de ce pays de Tarantaise, dont la seigneurie teinporelle leur avoit été donnée par les rois de Bourgogne Conrad le Pacifique, & Rodolphe.

F f f f f iij

Vers la fin de l'onziéme siécle, Humbert II, comte de Maurienne & de Savoye, se rendit maître du pays de Tarantaise, que ses descendans ont conservé jusqu'à préfent.

La Tarantaise est un pays stérile & désagréable, & plein d'affreuses montagnes, & où il y a peu de bonnes terres. La riviere d'Isere la traverse d'orient en occident, & y prend une de ses sources. Les principaux lieux de cette province font:

Monstier, Saint-Maurice,
Saint-Thomas, Cendron,

Ayme Tignes, Sext.

Pierre de Tarantaise, appellé ainsi parce qu'il étoit natif de la ville qui portoit ce nom, monta sur la chaire de saint Pierre le 21 de janvier 1276, après la mort de Grégoire X. (a) Jaillot, Atlas. (b) Longuerue, Descript. de la France,

2. part. p. 327.

TARANTAL, comté de la haute Hongrie, borné au nord par le comté de Zolnock, au midi par celui de Czongrad, au levant par celui de Bihor, & au couchant par la Teysse. Son principal lieu est Thurtur, à qui Mati & Corneille donnent le titre de comté. * De l'Isle, Atlas.

1. TARANTUS Ou DARANDUS, ville de Bithynie; c'est Etienne le géographe qui en fait mention.

2. TARANTUS. Voyez TERENTUM.

1. TARAPACA, vallée de l'Amérique septentrionale, au Pérou, (a) dans l'audience de Los Charcas, près de la côte de la mer du Sud. (b) On dit qu'il s'y trouve plusieurs mines d'argent. Garcilasso en nomme cinq dans cet ordre : Winna, Camana, Caravilly, Pista & Quellea. Elles s'étendent au plus à vingt lieues en longueur, le long des montagnes, jusqu'au bord de la mer; leur étendue en largeur peut être égale. On ne les peut arroser que par le moyen des folfés qu'on tire des rivieres qui y passent. Il s'y en trouve quelques-unes d'où les Indiens ont tiré tant de canaux, qu'elles ne peuvent courir jusqu'à la mer. Les naturels, qui sont en petit nombre dans les vallées, s'adonnent fort à la pêche, dont ils vivent. (a) De l'Isle, Atlas. (b) De Laet, Description des Indes occidentales, l. 10,

c. 26.

2. TARAPACA, port de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Los Charcas. De Laet, l. 11, c. 10, le place à vingt cinq lieues de l'endroit où la riviere de Puisagua se décharge dans la mer. Au-devant du continent, il y a une ifle qui est d'environ une lieue de tour, & qui enferme une baie, dans laquelle on trouve ce port fur la hauteur de 2 21d de latitude sud. Cette isle est apparemment celle de Gouane, que de l'Isle marque, 19d & quelques minutes.

TARAQUENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Stéphanus son évêque souscrivit à la lettre adressée à l'empereur Constantin.* Hardouin, Collect. conc.

t. 3, p. 739.

1. TARARE, bourg de France, dans le Lyonnois, diocèse & élection de Lyon. Il est composé de plus de mille habitans. Ce bourg est situé sur la petite riviere de Tordine, dans une vallée, au pied des montagnes qui portent le même nom, à fix lieues de Lyon, sur le chemin de Roanne. Le passage de cette montagne étoit autrefois très difficile; mais on y a pratiqué un chemin bien plus commode.

2. TARARE, en latin Tararia, montagne de France, quí sépare le Lyonnois du Beaujolois.

3. TARARE, montagne d'Afrique, au royaume de Trémécen. Elle est fort haute & escarpée, peu éloignée de la ville d'One, & peuplée de Bérebéres, gens farouches & brutaux, qui ont toujours en de grands démêlés avec ceux de cette ville, qu'ils ont saccagée plusieurs fois avant qu'elle fut détruite par les troupes de l'empereur Charles V. Les peuples de cette montagne sont pauvres; ils ont peu de bled & quelques troupeaux. Leur principal commerce consiste en charbons; ils ont aussi quelques mines de fer. Ils labourent les terres qui sont vers la mer ; & de peur d'être surpris par les chrétiens, qui viennent quelquefois sur des brigantins leur dresser des embuches, ils tiennent toujours une sentinelle sur la tour d'un château. Ptolomée appelle le cap de cette montagne le Grand-Cap, & le

pelle maintenant le cap d'One. * Marmol, Royaume de Trémecen, 1.5, c. 27.

1. TARAS, fleuve d'Italie, dans la Japygie, près de la ville de Tarente, selon Paufanias, 1. 10,6.10, & Etienne le géographe ; & entre Métaponte & Tarente, felon Appien, civil. l. 5. Il conserve son ancien nom à la terminaison près; car les uns le nomment présentement Tara, & les autres Taro. Ce n'est proprement qu'un ruisseau qui se jette dans le golfe de Tarente, près de Torre de Taro.

2. TARAS, fleuve de l'Epire, selon Vibius Sequester, de fluminibus, p. 83. Quelques manuscrits de cet auteur ne connoiflent point ce fleuve.

3. TARAS, ville de l'Asie Mineure, selon Curopalate, cité par Ortelius.

4. TARAS, fleuve de Scythie, selon Valerius Flaccus; mais, dit Ortelius, il y en a qui lisent Tharax, & je croirois que ce seroit le même quele Tyras.

1. TARASCON, Tarasco, ville de France, dans la Provence, diocèse d'Avignon, chef lieu d'une viguerie. Elle est située au bord du Rhône, à quatre lieues au midi d'Avignon, & à trois lieues d'Arles; & est très-ancienne. Strabon & Ptolomée en font mention sous le même nom qu'elle porte aujourd'hui ; ainsi il est constant qu'elle ne l'a pas pris d'un horrible serpent, que sainte Marthe apprivoisa, & que les habitans de Tarascon tuerent. Il est plus probable de croire que le serpent prit le nom de Tarasque de celui de la ville qu'il affligeoit. La ville de Tarascon est grande & bien peuplée, & est située vis-à-vis Beaucaire, avec laquelle elle communique par un grand pont de bateaux pareil à celui d'Arles. On prétend qu'on y a aussi trouvé une communication fouterreine par-dessous le Rhône, ce qui ne peut être qu'un ouvrage des Romains. Elle a un château très-bien bâti, & fortifié à l'ancienne maniere, ou par Louis II, comte de Provence & roi de Naples, ou par le roi René de la seconde branche d'Anjou. On y voit sa statue avec celle de la reine Jeannette; elles font ornées d'inscriptions. Les bâtimens de ce château sont plats & en terrasse, pour servir de promenade; on y a mis quelques piéces d'artillerie pour la parade. La vue en est parfaitement belle, parce qu'outre le cours du Rhône, on découvre en face la ville de Beaucaire, bâtie en croiffant fur fon rivage. Il s'est formé depuis peu une isle entre les deux villes, qui dément le proverbe vulgaire, qu'entre Beaucaire & Tarascon il ne paît ni vache ni mouton. L'églite collégiale est dédiée à fainte Marthe; on y conserve ses reliques dans une chasse d'or, qu'on estime la plus riche du royaume. On assure que Clovis vint honorer cette sainte en ce lieu. On y montre le dragon qu'elle dompta par ses prieres. Le chapitre est compofé de quinze chanoines, dont le chef s'appelle doyen. Il a été fondé par Louis XI, en 1482. Il y a quatre couvens de religieux mendians un collége, dirigé par les peres de la doctrine chrétienne, & quatre monastères de religieuses, dont le plus considérable est l'abbaye de saint Honorat, qui fut fondée d'abord pour trente religieuses, une abbeffe & huit moines de Lérins, qui auroient le soin du spirituel. Cette abbaye avoit été jointe à la mense de l'abbesse & des religieuses de saint Nicolas de Tarascon; mais ce dernier monastère a été rétabli & subordonné à l'abbé de Lérins, suivant les lettres du pape Innocent IV. On compte vingt-cinq abbesses de cette maison jusqu'à 1713. Il y en avoit plusieurs très-savantes en 1540. Le terroir de Tarascon est délicieux & très-abondant, & fon air fort tempéré. On trouve aux environs de cette ville tous les simples & toutes les herbes médecinales qu'on peut trouver dans les marais. Tarascon est un gouvernement sans état-major du gouvernement militaire de la Provence; elle députe aux aflemblées générales de la Provence, & dans lesquelles ses députés ont le premier rang.

[ocr errors]

La ville de Tarascon, qui a une justice royale; est le chef-lieu d'une viguerie qui porte son nom. Elle est bornée au nord par la Durance, à l'orient par la viguerie d'Aix, au midi par la plaine de la Crau, & à l'occident par le Rhône. Les principaux lieux de cette viguerie sont :

[blocks in formation]

met à 11d 30' de longitude, & à 33d de latitude. On l'ap- * Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 197.

:

2. TARASCON, ville de France, dans le pays de Foix, diocèse de Pamiers: on croit cette ville ancienne; c'est l'une des quatre principales villes du comté de Foix; elle est située au bord de la riviere d'Ariege, à trois lieues au dessus de la ville de Foix. Depuis quelque tems elle a beaucoup fouffert d'un incendie. Il y a beaucoup de forges.

TARASCOS, peuples de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Mechoacan, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Ces peuples, ajoute-t-il, ont leurs demeures près de la ville de Mechoacan, & c'est de ces peuples que vient la langue tarasque, qui est en usage dans le Méxique.

TARASENSIS. Voyez THARASENSIS.

:

TARASII OU SAINT-TARASII, lieu maritime d'Eu. rope, au voisinage du Bosphore de Thrace Cédréne dit que c'est dans cet endroit que les peuples passerent la mer a cheval. * Ortelii, Thefaur.

TARASSA, ville d'Afrique. C'est saint Augustin qui en parle ; dans un autre endroit il écrit THARASSA, Orthographe qui est employée par saint Cyprien. C'est apparemment la même ville que la notice des évêchés d'Afrique appelle Tarazenfis. Voyez TARAZENSIS.

TARATI, peuples Montagnards de l'isle de Sardaigne. Strabon, 1.5, p. 225, dit qu'ils habitoient dans des cavernes, & que, quoiqu'ils euffent un terrein propre pour le froment, ils en négligeoient la culture, aimant mieux piller les champs des autres habitans. Ils s'adonnoient ausli à la piraterie; car Strabon ajoute qu'ils désoloient les Pisans, foit dans l'ifle, soit dans le continent.

TARAUMARA. Voyez NOUVEAU MEXIQUE.

TARAX. Voyez TARAS, no. 4.

TARAXANDRA. Saint Clément d'Alexandrie, I. Stromat. & Suidas, donnent ce nom à une Sibylle, qui avoit été ainsi appellée du lieu où elle se renoit.

TARAZENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme l'évêque de ce siége Dominus Tarazensis. Voyez TARASSA.

TARAZONA ou TARAÇONA, ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, vers les confins de la Castille vieille & de la Navarre, près du Mont-Cayo, sur le bord d'une petite riviere nommée Queiles. Cette vilie fut d'abord appellée Tyria-Aufonia, dont on fit apparemment par corruption Turiazo ou Tyriasso, & d'où s'est formé le nom moderne de Tarazona. Cette ville est entourée de fortes murailles & d'un follé d'eau que la petite riviere Queiles lui fournit. Cette ville est bien bâtie; il s'y fait un grand commerce. Il y a trois paroisses, quatre couvents de moines, trois de religieuses, & un bon hôpital. Elle a suffrage dans les assemblées des états, & jouit de grands pri. viléges, que Pierre, roi d'Arragon, lui accorda, en déclarant ses habitans francs, libres, & exempts; ce qui fut confirmé l'an 1412 par le roi Ferdinand I, surnommé l'honnête. Son origine est incertaine, mais elle est fort ancienne. Auguste en fit une ville municipale privilégiée. Lorsque les Maures étoient en Espagne, Aza-Adha le gouverneur la détruifit l'an 724, ensuite eux-mêmes la rebâtirent, y faifant leur demeure jusqu'en 1119, on selon d'autres 1120, que le roi Alfonse I d'Arragon & de Navarre, la prit, la fit peupler de chrétiens, & y remit le siége épiscopal. Son diocèle étend sa jurisdiction en Castille & en Navarre, & vaut à son évêque plus de vingt mille ducats par an. On tint à Tarazona un concile l'an 1229, & les états y furent aslemblés sous le roi d'Arragon Pierre III, en 1283, sous Ferdinand V, le Catholique, en 1484 & en 1495, fous Philippe II, en 1592. Le terrein donne avec abondance bled, vin, huile, fruits, poissons, bétail, gibier, volaille. La ville de Tarazona est distinguće en ville haute, bâtie fur un rocher, & en ville basse située dans la plaine; & dans ces deux villes, il n'y a pas plus de deux mille habitans. Sylva. Poblac. de Espana, p. 129

*

1. TARBA, ville de l'isle de Créte. Ptolomée, 1.3, c. 17, la marque sur la côte méridionale, entre Lifssus & Pæcilafium.

C'est aujourd'hui Traba, bourgade de l'isle de Candie. Voyez ce mot.

2. TARBA, ville de la Palestine, selon la notice des dignités de l'Empire, où on trouve Cohors prima centeraria Tarba..

TARBACANA. Voyez, CARBACA.

TARBASSUS, ville de la Pisidie, selon Artemidore, cité par Strabon, 1. 12, p. 572. TARBE. Voyez TARBES.

TARBELI. Voyez QUATUORSIGNANI.
TARBELLA & TARBELLA-PYRENE. Voyez DACQS.
TARBELLI. Voyez DACQS.

TARBELUS, montagne de la Doride, aux environs de la ville de Caunus, felon Quintus Calaber.

[ocr errors]

TARBES OU TARBE, ville de France, capitale du comté de Bigorre, sur la rive gauche de l'Adour, dans une très-belle plaine, à neuf lieues au sud-ouest d'Ausch, & à fix lienes au levant de Pau. Cette ville a fuccédé à l'ancienne Bigorre, nommée Begorra ou Behorra, par Grégoire de Tours, & le nom de Tarbe ne se trouve point audeli de sept à huit cents ans; car les notices où l'on voit ces noms Turba, Tarba, Travia, & quelquefois Turfambice, ne font point anciennes. On voit seulement dans Grégoire de Tours, qu'il y avoit auprès de la ville de Bigorre, in termino Behorretana urbis, deux lieux affez célébres, l'un nommé Sectiacum, & l'autre Talva; & il est probable que le nom du dernier a été corrompu en Talba ou Tarba. L'ancienne Bigorre nommée civitas Begorrenfis & caftrum Begorrense, a été ruinée avec la plupart des autres villes de Gascogne, par les invasions des Barbares. Tarbe s'est accrue de ses ruines. L'église cathédrale est néanmoins toujours dans le lieu où étoit caftrum Begorrenfe, qu'on nomme, à cause de cela, aujourd'hui la Sede. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 205.

La ville de Tarbes est divitée en quatre au cinq parties, qui font voir qu'elle a été bâtie à plusieurs reprises. Elle est défendue par le château de Bigorre, que de Marca croit avoir donné le nom au comté. Il y a outre la cathédrale une église paroissiale qui est au milieu de la ville, & deux couvents, l'un de cordeliers & l'autre de carmes. Le collége est aux peres de la doctrine, ainsi que le féminaire. La fénéchauffée de Tarbes est dans la généralité de Bordeaux ; mais elle est du ressort du parlement de Touloufe.

L'évêché de Tarbes est très ancien, car nous voyons qu'Aper, évêque de cette ville, ou de celle de Bigorre, assista au concile d'Agde, en 506. L'évêque de Tarbes est en cette qualité président des états de Bigorre. Ce diocèse renferme trois cents quatre-vingt-quatre paroisses ou annexes, huit archidiacres: un chantre & quatorze chanoines composent le chapitre de la cathédrale, qui est dédiée à la sainte Vierge. * Piganiol, Description de la France, 1. 4, p. 488.

TARCHAN, petite province du Charasm, située au nord de la riviere de Kherell, & à l'ouest du pays de Bakirgan Elle abonde en pâturages excellens; mais elle est peu cultivée.* Hiftoire généalogique des Tatars, 1.789.. TARCHIA, ville de Sicile, felon Etienne le géographe.

TARCHONIUM, ville de la Toscane, selon Étienne le géographe. Voyez TARQUINIENSES.

TARCHU, ville de la Tartarie Rullienne. Elle est à cinq verstes de la mer Caspienne, du côté du couchant, dans un grand enfoncement, entre de hauts rochers qui cou vrent cette ville des deux côtés, & par derriere: mais du côté de la mer elle est ouverte, & est bâtie en montant. Elle est grande, spacieuse, &, suivant les apparences, fort ancienne. Le schamchall y faisoit sa résidence, & fon palais y subsiste encore: il est situé au bout de la ville, dans un lieu fort élevé, de forte qu'il domine sur toute la ville, toute la plaine des environs, & fort au loin dans la mer. Les rues en font très-irrégulieres, & les maisons sont construites à la façon des Occidentaux, avec des toits en platteforme, delà vient qu'elles ont peu d'extérieur en apparen ce; mais l'intérieur en est fort agréable. Les aqueducs y sont considérables : ils conduisent l'eau des sources qui se trouvent au haut des montagnes, premierement dans le palais du schamchall, où elle passe dans toutes les cours où il y a des réservoirs, dans toutes les écuries, & dans des bassins qui font dans des salles, où l'on peut le rafraîchir pendant les chaleurs: elle se répand ensuite dans la ville, en partie dans des maisons particulieres, en partie dans des puits publics.

Le mot de schamchall est arabe, & fignifie un homme envoyé de Scham, pour gouverner. Lorsque les Arabes eurent pouffé leurs progrès en ces lieux, & assujetti le pays

1

fitué au couchant de la mer Caspienne, ils en établirent. Tarchu la capitale, & y envoyerent toujours depuis un gouverneur de Damas. Ils appelle Damas Scham, & chall répond à notre mot gouverneur. * Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au service de la Russic.

TARCOLAN, ville des Indes, dans le Carnate, au nord de Cangivouran, dont elle dépend.

C'étoit autrefois une ville considérable, pendant que les rois de Golconde en étoient les maîtres; mais elle a beaucoup déchû de sa grandeur & de ses richesses depuis que les Maures s'en sont emparés, par la conquête du royaume de Golconde. Si l'on en croit les Gentils, elle étoit anciennement si belle, & magnifique, que les dieux du pays y tenoient leurs assemblées générales, quand il leur plaisoit de descendre sur la terre. Quand les Maures en firent la conquête, la plupart des habitans l'abandonnerent. Le grand Mogol en a réduit l'enceinte, & dépend aujourd'hui du gouverneur général de Congivouran. * VI Recueil des lettres édif.

TARCONIA. Voyez TARQUINIENSES.
TARCYNIA. Voyez TARQUINIENSES.

TARCYNITÆ & TARCYNAI, peuples des pays les plus septentrionaux, ou Hyperborées. Etienne le géographe, qui parle de ces peuples, dit qu'il y a chez eux un trésor gardé par des griphons. Pline raconte la même chose des peuples Arismaspi.

TARD, (LE) lieu & abbaye de France, dans la Bourgogne, diocèse de Langres. Ce lieu, qui est de la paroisse de Tard-le haut, est situé sur l'Ouche, à trois lienes de Dijon, tirant du côté de Dole. C'est un pays de plaines, le Finage a environ une demi-lieue de tour. Hugues II, duc de Bourgogne, y fonda en 1120 une abbaye de filles, de l'ordre de cîteaux, qui a été transférée en 1623, à Dijon. Cette abbaye est la mere de toutes celles des filles de cîteaux; elle est triennale & élective, & a été déclarée telle par arrêt du grand conseil l'an 1695.

TARDE (la) petite riviere de France, dans la Marche: elle prend sa source au pays de Combrailles, passe à l'abbaye de Bonlieu, & va se joindre au Cher, après avoir reçu la petite riviere de Voise, à l'entrée du Bourbon

nois.

TARDENOIS, en latin Tardenenfis Ager, petit pays de France, & qui fait partie du Soiffonnois dans le gouvernement de l'Isle de France; ses limites sont difficiles à expliquer. Il n'y a point d'autre lieu remarquable que Fere en Tardenois, & non pas Fare, comme le dit Corneille.

TARDERA, felon Corneille, & Tordera, selon Jaillot, riviere d'Espagne, dans la Catalogne. Elle arrofe S. Saloni & Ostalric, & va se jeter dans la mer Méditerranée à Blanes, entre Barcelone & Palamos, mais beaucoup plus près de cette derniere ville.

TARDISTILI, peuples de l'Inde, selon Pline, 1. 24, c. 17. Quelques manuscrits portent Taradaftili pour Tardiftili. Pintaut soupçonne qu'on pourroit lire Taxili.

TARDOIRE ou TARDOUERE, riviere de France. Elle a sa source dans le Limousin, (a) près de Chaslus, d'où prenant son cours d'orient en occident, elle entre dans la Marche de Poitou qu'elle traverse; elle entre ensuite dans l'Angoumois, où, après avoir arrofé Monberon, elle commence à courir du midi au nord en serpentant, mouille la Rochefoucant, & se joint ensuite au Bandiac, pour aller se perdre dans la Charente. Lorsque le tems est pluvieux, elle devient quelquefois fort grosse, se déborde & inonde de grandes prairies qu'elle rend fertiles. (b) Pendant ces débordemens, les passages en sont très-dangereux & impraticables; mais dans le beau tems, elle est si baffe, que ses eaux tariffent à une demi-lieue de sa source, & que le reste de son lit demeure à sec. Ses eaux sont sales & bourbeuses, & très propres pour les tanneries, ce qui en a fait établir à la Rochefoucaut. (*) De l'Isle, Atlas. (b) Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 4.

TARELEI, peuples d'Ethiopie. Pline, 1.5, c. 8, dit qu'ils habitoient à la source du fleuve Niger.

TARENTASIA, ville des Alpes Graïennes, chez les Centrons. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Milan, à Strasbourg, en passant par les Alpes Graïennes, ennes, entre Bergentrum & Cafuaria, à dix-huit milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la seconde.

Dans un autre endroit l'itinéraire d'Antonin écrit Darantasia. C'est aujourd'hui Moustier on Monstier, en Tarantaise. Voyez MONSTIER & TARANTAISE.

TARENTAIGNE, lieu de France, dans la Normandie, au diocèse de Bayeux, élection de Vire. C'est une paroiffe dont l'église est sous l'invocation de S. Pierre.

TARENTE, en latin TARENTUM CU TARAS, & en italien Taranto, ville d'Italie, dans la terre d'Otrante, fur le bord de la mer, dans un recoin du golfe auquel elle donne fon nom. Son port est célébre dans l'histoire. Strabon en parle ainsi : La circonférence de ce port est de cent stades qui font trente-deux milles & demi; il est grand, beau & fermé avec un pont ; mais il n'y a que peu d'endroits où les vaisseaux peuvent approcher de la terre. On voyoit entre ce port & l'endroit qui étoit au dedans du golfe, un ifthme, ou une langue de terre mouillée de trois côtés par la mer. C'est sur cette langue de terre que la ville de Tarente a été bâtie; les vaisseaux y peuvent aborder aisément; de chaque côté du rivage il y a une petite colline. La ville est située dans une plaine & la forteresse sur une hauteur. Anciennement cette ville avoit été enfermée d'une grosse muraille, dont la plus grande partie étoit ruinée du tems de Strabon du côté de la terre; mais elle étoit encore entiere vers l'embouchure du port, près de la forteresse. Cette ville étoit, à ce que Strabon dit, passablement grande, & on y voyoit une belle place fort spacieuse, destinée aux jeux publics. Il y en avoit une autre auffi grande, & au milieu de laquelle étoit drefle le colosse de Jupiter estimé le premier du monde pour sa grandeur, excepté pourtant celui de Rhodes. Entre cette place & l'embouchure du port étoit la fortereffe. On y voyoit encore quelques restes de ces anciens ornemens & quelques statues. Il y en avoit autrefois un grand nombre; elles furent ruinées pour la plupart par les Carthaginois ; & quand les Romains la reprirent, ils emporterent les plus belles statues à Rome, entre lesquelles étoit la farneuse statue d'Hercule faite de métal par Lysippe, que Fabius fit mettre dans le capitole. Il y a plusieurs sentimens touchant l'origine de cette ville. Antiochus veut qu'elle ait été fondée par quelques barbares de Créte, qui lui donnerent le nom de Tarente qui étoit celui d'un de leurs chefs. Florus, en faisant la description des guerres des Tarentins, dit que les Lacédémoniens la bâtirent. Solin assure qu'elle fut fondée par les Héraclides; mais Servius s'appuyant sur ces vers de Virgile :

Hic Sinus Herculei, si vera est fama Tarenti.

Et fur cette autre :

Qua piger humectat flaventia culta Galefus.

dit que la ville de Tarente doit son origine à Tara, fils de Neptune, & qu'elle fut ensuite aggrandie par Phalante & par les Parthéniens. D'autres écrivent qu'elle prit fon nom des noix & des pommes de pin que le terroir y produit avec des écorces fort tendres, & que les Sabins nommoient les choses tendres, Tarentum. Enfin, il y en a qui dérivent son nom de la riviere Taras qui pafle à cinq milles; mais d'autres veulent que cette riviere ait pris fon nom de la ville. Cette ville devint fort célébre par ses richesses & par sa puissance. Son gouvernement étoit démocratique; elle entreteroit une flotte très nombreuse. Son armée de terre consistoit en trente mille fantassins & en trois mille chevaux, & cette armée étoit commandée par mille officiers, felon le rapport de Strabon. Le philosophe Pythagore demeura long-tems à Tarente, où il fut en grande considération, de même qu'Archytas, qui y étoit né & qui la gouverna long-tems. Dans la suite privés de ces philosophes, qui leur avoient inspiré l'amour de la vertu, les Tarentins firent leur unique occupation des jeux & des plaifirs, & se livrerent aux plus grands excès de la débauche. Enfin le mot Tarentin passa en proverbe pour exprimer un débauché. Des mœurs si différentes des premieres amolirent leur courage, & peu à peu la république déchue de son état florissant, se vit réduite aux dernieres extrémités. Au lien qu'elle avoit coutume de donner des capitaines à divers peuples, elle fut contrainte elle-même d'en chercher chez les étrangers pour conduire ses troupes. Les Tarentins choisirent d'abord pour général Archidame, fils d'Agésilas, enfuite Alexandre, roi des Molosses, puis Cléonyme & Agathocle; enfin lorsqu'ils voulu

rent

« PrécédentContinuer »